mardi 26 janvier 2010

Haïti-après séisme/Estimation de la durée du déploiement des forces armées américaines sur le terrain

*
Des soldats américains dans les rues de Port-au-Prince.
Photo: AFP/Olivier Laban-Mattei, 26 janvier 2010
***
Le déploiement des forces américaines en Haïti pourrait s'étendre sur une période pouvant aller de trois à six mois pour donner le temps aux organisations internationales engagées dans les efforts de reconstruction de se préparer pour assurer le relais.

NDCDP.- À quand la formation d'une armée indigène (haïtienne) ?

_____________________

lundi 25 janvier 2010

La conférence de Montréal sur Haïti, après-séisme, 25 janvier 2010

*
Conférence de Montréal, 25 janvier 2010
Le ministre des Affaires étrangères du Canada, Lawrence Cannon, s'adresse à la conférence.
Photo: La Presse Canadienne /Paul Chiasson
***


Pour lire un compte-rendu du journaliste François Messier de Radio-Canada, cliquez sur: Conférence de Montréal - 25 janvier 2010.

vendredi 22 janvier 2010

Haïti-séisme/400.000 rescapés du séisme seront relogés hors de Port-au-Prince

Source: REUTERS , vendredi 22 janvier 2010
Par Patrick Markey et Matthew Bigg



Quatre cent mille rescapés du séisme dévastateur du 12 janvier dans la région de Port-au-Prince seront installés dans de nouveaux villages qui seront édifiés en dehors de la capitale, annonce le gouvernement haïtien.

Dans un premier temps, a précisé le ministre de l'Intérieur Paul Antoine Bien-Aimé, 100.000 survivants seront conduits dans une dizaine de villages de tentes près de la ville de Croix-Des-Bouquets, dans le nord du pays.

Le tremblement de terre de magnitude 7 a fait des dizaines de milliers de morts - peut-être 200.000 - et un million et demi de sans-abri.

L'aide continue à affluer à Port-au-Prince mais sa distribution reste toujours problématique et de nombreuses personnes manquent toujours de tout, dix jours après le cataclysme.

"Nous avons besoin d'abris, de douches. Nous n'avons ni eau ni vivres. Quand il pleut, nous avons beaucoup de problèmes", déclare Iswick Théophin, un étudiant qui vit dans l'un des abris de fortune qui parsèment la ville martyre.

Dans la ville même de Port-au-Prince, les Nations unies ont recensé près de 450 campements de fortune où se sont rassemblés les survivants.

Des hélicoptères de la marine américaine y apportent des cartons d'eau, et la distribution se fait à raison de deux bouteilles par personne.

Plus de 13.000 militaires américains sont déployés à Haïti et à bord d'une vingtaine de navires au large des côtes. Ils distribuent l'aide, évacuent les blessés graves et assurent à terre la protection des points de distribution des vivres et de l'eau.

RÉOUVERTURE DE QUELQUES COMMERCES

Un avion de transport américain C-17 a largué des vivres et de l'eau à Mirebalais, au nord-est de la capitale. L'aide arrive également à l'aéroport de Jacmel, sur la côte sud.

Alors que des milliers de corps restent sous les décombres, les autorités et la population redoutent les épidémies.

Certains commerces ont rouvert leurs portes dans la capitale, comme des épiceries, des pharmacies et des salons de coiffure. Des commerçants font crédit à leurs clients habituels, qui n'ont plus d'argent liquide.

Les banques devraient rouvrir pendant le week-end.

La Chine, qui avait déjà débloqué 4,4 millions de dollars d'aide d'urgence, a décidé de donner à Haïti 2,6 millions de dollars supplémentaires en argent liquide.

La Banque mondiale a annoncé qu'elle dispensait Haïti du remboursement de sa dette pour les cinq prochaines années et le Fonds monétaire international a fait savoir que le prêt qu'il propose serait sans intérêt jusqu'à fin 2011.

La dette d'Haïti envers la Banque mondiale s'élève actuellement à environ 38 millions de dollars.

Caroline Atkinson, porte-parole du FMI, a déclaré que le prêt de 100 millions de dollars à Haïti proposé par le FMI serait soumis le 27 janvier à son Conseil des gouverneurs.

Le prêt sans intérêt à Haïti fait partie d'une initiative annoncée l'an dernier par le FMI en pleine crise financière, consistant à geler les paiements d'intérêt sur les prêts à tous les pays les plus pauvres jusqu'à fin 2011. Après cela, les versements d'intérêts reprendront au taux bonifié de 0,5%, ou moins.

INITIATIVES PRIVÉES

La Banque mondiale a annoncé la semaine dernière qu'elle verserait une subvention de 100 millions de dollars à Haïti pour la reconstruction et qu'elle dépêcherait une équipe pour évaluer les dégâts.

Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI a prôné mercredi un "plan Marshall" pour Haïti.

Les initiatives privées se poursuivent également.

La Fondation de France disait jeudi avoir recueilli 11,3 millions d'euros, dont 5 millions de dons en ligne, collectés avec le soutien de France Télévisions, Radio France et Le Monde.

L'acteur américain George Clooney fera un don d'un million de dollars en faveur des rescapés lors d'un téléthon qu'il co-organise ce vendredi.

Leonardo DiCaprio a versé la même somme au Fonds Clinton-Bush pour Haïti, dirigé par les anciens présidents américains Bill Clinton et George W. Bush.

Les organisateurs du téléthon ont fait savoir que les chanteuses Beyonce et Madonna participeraient à l'émission organisée en triplex à Londres, New York et Los Angeles.

L'émission, baptisée "Hope for Haiti Now" (L'espoir pour Haïti maintenant) sera diffusée en direct par les quatre principales chaînes américaines, des dizaines de chaînes câblées mais aussi par plusieurs sites internet.

Parmi les autres personnalités qui participeront au téléthon figurent le chanteur de U2 Bono, Bill Clinton, le chanteur Bruce Springsteen, le rappeur Jay-Z, les acteurs et actrices Denzel Washington, Tom Hanks, Julia Roberts et Meryl Streep.

Plusieurs stars de la musique britannique ont également accepté de participer à une vente aux enchères sur internet, dont la recette ira à l'organisation humanitaire Oxfam.

Damon Albarn, l'ancien chanteur de Blur et créateur du groupe Gorillaz, enregistrera un titre "sur mesure" pour le meilleur enchérisseur. Le chanteur de Coldplay, Chris Martin, met en vente la veste, dédicacée par l'ensemble du groupe, qu'il portait pendant la tournée "Viva La Vida". Alex Turner, du groupe Arctic Monkeys, met lui sa guitare Fender Stratocaster aux enchères, selon Oxfam. La vente débute ce vendredi à 09h00 GMT sur eBay et s'achèvera le 2 février à la même heure.

Avec Catherine Bremer, Joseph Guyler Delva et Natuza Nery à Port-au-Prince, Lesley Wroughton et Adam Entous à Washington, version française Nicole Dupont, Clément Dossin et Guy Kerivel

Haiti-earthquake/ Special Report: Haiti's tragedy

*
Couverture du magazine TIME, 22 janvier 2010
***


Inside this issue:


What Haiti needs by Bill Clinton


lundi 18 janvier 2010

Haïti-séisme/ "... entre la catastrophe et la foi"

*
Haïti-séisme/entre la catastrophe et la foi.- Photo provenant de Radio-Canada/radio, 18 janvier 2010
***


Amies et amis internautes,

Cliquez sur le lien suivant pour accéder au site Web de Radio-Canada/radio.
Ensuite vous y cliquerez sur le lien qui vous permettra d'écouter l'entretien de Christiane Charette et de ses deux invités, Gilles Danroc et Alain Crevier à son émission du lundi 18 janvier 2010:

Haïti-séisme/Danroc et Crevier.

Très intéressante discussion.
Bonne écoute et bonne réflexion.

Haïti-séisme/ Les universités québécoises observeront une minute de silence en mémoire des victimes

Cette minute de silence sera observée le mardi 19 janvier à 16 h 53, précisément une semaine après que le tremblement de terre ait secoué Haïti.

Pour lire la note de presse, cliquez sur le lien suivant: CREPUQ.

samedi 16 janvier 2010

Haïti-séisme/ Ça va mieux aux Cayes qu'à Port-au-Prince

Amies et amis internautes,

Pour avoir des nouvelles de la région des Cayes (Camp-Perrin), je vous vous propose de visiter le site suivant:

http://pwojeespwa.blogspot.com/

Si la date de votre visite est très éloignée du 12 janvier, je vous suggère d'y entrer par exemple par les liens suivants (13 et 16 janvier 2010):

http://pwojeespwa.blogspot.com/2010/01/local-destruction.html

http://pwojeespwa.blogspot.com/2010/01/disaster-update-day-4.html

Haïti : le témoignage bouleversant de l'écrivain Dany Laferrière

*
L'écrivain canadien d'origine haïtienne, Dany Laferrière.- Photo: AFP/Miguel Medina, 16 janvier 2010
***


Source: lemonde.fr

Romancier récompensé à l'automne 2009 par le prix Médicis pour L'Enigme du retour (Grasset), Dany Laferrière faisait partie des écrivains invités au festival Etonnants Voyageurs en Haïti, qui devait avoir lieu à Port-au-Prince du 14 au 21 janvier. Après plusieurs jours passés dans la capitale haïtienne, de retour à Montréal, où il réside depuis de longues années, il nous a accordé, vendredi 15 janvier, un entretien.



Où étiez-vous lorsque le séisme s'est produit ?

J'étais à l'Hôtel Karibé, qui se situe à Pétionville, en compagnie de l'éditeur Rodney Saint-Eloi. Il venait juste d'arriver et voulait aller dans sa chambre. Comme j'avais faim, je l'ai entraîné au restaurant et cela l'a peut-être sauvé… Nous étions donc en train de dîner lorsque nous avons entendu un bruit très fort. Dans un premier temps, j'ai pensé que c'était une explosion qui venait des cuisines, puis ensuite j'ai compris qu'il s'agissait d'un tremblement de terre. Je suis aussitôt sorti dans la cour et me suis couché par terre. Il y a eu soixante secondes interminables où j'ai eu l'impression que ça allait non seulement jamais finir, mais que le sol pouvait s'ouvrir. C'est énorme. On a le sentiment que la terre devient une feuille de papier. Il n'y plus de densité, vous ne sentez plus rien, le sol est totalement mou.

Et après ces soixante secondes ?

Nous nous sommes relevés et nous nous sommes dit qu'il fallait s'éloigner de l'hôtel, qui est un bâtiment assez haut, donc peu sûr. Nous sommes alors descendus vers le terrain de tennis, où tout le monde s'est regroupé. Deux ou trois minutes plus tard, nous avons commencé à entendre des cris… Près de l'hôtel, où il n'y avait que peu de dégâts, il y a, dans la cour, de petits immeubles où les gens vivent à l'année. Tous étaient effondrés. On a dénombré neuf morts. Alors qu'on redoutait d'autres secousses, des personnes se sont levées pour commencer à porter secours.

Un énorme silence est tombé sur la ville. Personne ne bougeait ou presque. Chacun essayait d'imaginer où pouvaient se trouver ses proches. Car lorsque le séisme s'est produit, mardi 12 janvier, Port-au-Prince était en plein mouvement. A 16heures, les élèves traînent encore après les cours. C'est le moment où les gens font leurs dernières courses avant de rentrer et où il y a des embouteillages. Une heure d'éclatement total de la société, d'éparpillement. Entre 15 et 16heures, vous savez où se trouvent vos proches mais pas à 16h50. L'angoisse était totale. Elle a créé un silence étourdissant qui a duré des heures. Ensuite, on a commencé à rechercher les gens. Nous sommes retournés à l'hôtel et, grâce à la radio américaine et au bouche-à-oreille, on a appris que le palais présidentiel s'était effondré mais que le président Préval était sauf. Mais personne autourde nous n'avait de nouvelles de sa famille.

Comment en avez-vous eu ?

Grâce à mon ami, le romancier Lyonel Trouillot, admirable. Bien qu'il ait des difficultés pour marcher, il est venu à pied jusqu'à l'hôtel. Nous étions sur le terrain de tennis, il ne nous a pas vus. Il est revenu le lendemain en voiture pour m'emmener chez ma mère. Après quoi, nous sommes passés voir le grand Frankétienne [dramaturge et écrivain], qui avait sa maison fissurée et qui était en larmes. Juste avant le séisme, il répétait le solo d'une de ses pièces de théâtre qui évoque un tremblement de terre à Port-au-Prince. Il m'a dit: "On ne peut plus jouer cette pièce."

Je lui ai répondu: "Ne laisse pas tomber, c'est la culture qui nous sauvera. Fais ce que tu sais faire." Ce tremblement de terre est un événement tragique, mais la culture, c'est ce qui structure ce pays. Je l'ai incité à sortir en lui disant que les gens avaient besoin de le voir. Lorsque les repères physiques tombent, il reste les repères humains. Frankétienne, cet immense artiste, est une métaphore de Port-au-Prince. Il fallait qu'il sorte de chez lui. En me rendant chez ma mère, j'étais angoissé car j'ai vu des immeubles en apparence solides totalement détruits, et aussi d'innombrables victimes.

Même à Pétionville, moins touchée ?

Oui, beaucoup. J'ai commencé à les compter, puis j'ai cessé… C'étaient des piles de corps que les gens disposaient avec soin, le long des routes, en les couvrant d'un drap ou d'un tissu. Après le temps de silence et d'angoisse, les gens ont commencé à sortir et à s'organiser, à colmater leurs maisons. Car ce qui a sauvé cette ville c'est l'énergie des plus pauvres. Pour aider, pour aller chercher à manger, tous ces gens ont créé une grande énergie dans toute la ville. Ils ont donné l'impression que la ville était vivante. Sans eux, Port-au-Prince serait restée une ville morte, car les gens qui ont de quoi vivre sont restés chez eux pour la plupart.

C'est pour témoigner de cette énergie que vous êtes rentré ?

En effet, mais pas seulement. Lorsque l'ambassade du Canada m'a proposé d'embarquer vendredi, j'ai accepté car je craignais que cette catastrophe ne provoque un discours très stéréotypé. Il faut cesser d'employer ce terme de malédiction. C'est un mot insultant qui sous-entend qu'Haïti a fait quelque chose de mal et qu'il le paye.

C'est un mot qui ne veut rien dire scientifiquement. On a subi des cyclones, pour des raisons précises, il n'y a pas eu de tremblement de terre d'une telle magnitude depuis deux cents ans. Si c'était une malédiction, alors il faudrait dire aussi que la Californie ou le Japon sont maudits. Passe encore que des télévangélistes américains prétendent que les Haïtiens ont passé un pacte avec le diable, mais pas les médias… Ils feraient mieux de parler de cette énergie incroyable que j'ai vue, de ces hommes et de ces femmes qui, avec courage et dignité, s'entraident. Bien que la ville soit en partie détruite et que l'Etat soit décapité, les gens restent, travaillent et vivent. Alors de grâce, cessez d'employer le terme de malédiction, Haïti n'a rien fait, ne paye rien, c'est une catastrophe qui pourrait arriver n'importe où.

Il y a une autre expression qu'il faudrait cesser d'employer à tort et à travers, c'est celle de pillage. Quand les gens, au péril de leur vie, vont dans les décombres chercher de quoi boire et se nourrir avant que des grues ne viennent tout raser, cela ne s'apparente pas à du pillage mais à de la survie. Il y aura sans doute du pillage plus tard, car toute ville de deux millions d'habitants possède son quota de bandits, mais jusqu'ici ce que j'ai vu ce ne sont que des gens qui font ce qu'ils peuvent pour survivre.

Comment est perçue la mobilisation internationale ?

Les gens sentent que cette fois, cette aide est sérieuse, que ce n'est pas un geste théâtral comme cela a pu se produire par le passé. On perçoit que les gouvernements étrangers veulent vraiment faire quelque pour chose pour Haïti, et aussi que dans le pays personne ne veut détourner cette aide. Car ce qui vient de se produire est bien trop grave. Il y a tant à faire, à commencer par ramasser les morts. Cela prendra sans doute plusieurs semaines. Ensuite, il faudra déblayer toute la ville pour éviter les épidémies. Mais le problème numéro un, c'est l'eau, car à Port-au-Prince, elle est polluée. Habituellement, on la fait bouillir pour la boire, mais il n'y a plus de gaz.

Les Haïtiens espèrent beaucoup de la communauté internationale. Si des choses sont décidées à un très haut niveau, dans le cadre d'un vaste plan de reconstruction, alors les Haïtiens sont prêts à accepter cette dernière souffrance. La représentation de l'Etat, à travers le gouvernement décimé, étant touchée, c'est le moment d'aller droit vers le peuple et de faire enfin quelque chose d'audacieux pour ce pays.

Propos recueillis par Christine Rousseau