dimanche 27 décembre 2009

Amitié: François (Toutou) Georges et Pierre D. Montès

Il y a quelques mois, mon ami et collègue Lemane Vaillant invitait les membres de son intéressant et sélect forum à échanger sur le thème de l'amitié. Je m'étais alors spontanément rappelé l'amitié de deux hommes Pierre D. Montès (mon père) et François Georges (Toutou pour les intimes); mais je n'ai pas pu intervenir sur le forum, le temps me faisant défaut.

Il y a trente ans François décédait à Port-au-Prince; c'était, je me le rappelle très bien, en août 1979. Mon père, lui nous quittera pour l'au-delà quatorze ans plus tard, en décembre 1993.

Aux funérailles de Toutou, son ami frère Pierre prononça le discours funèbre que je reproduis intégralement ci-dessous.


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Mesdames,
Messieurs,
C’est le 3 juillet 1979 que j’adressais un court billet à mon ami François Georges dans lequel je voulais condenser tout ce que représente pour moi son amitié toujours simple dans ses manifestations parce que sincère.

«Mon cher Toutou, lui disais-je, il y a une quarantaine d’années quand on s’était rencontré, dans des circonstances à peu près banales, rien ne pouvait laisser prévoir que ce serait le point de départ d’une amitié sincère et profonde que le temps n’a jamais pu ternir de son ombre mais qui plutôt s’est raffermie chaque jour davantage. Ami timide et effacé pendant mes bons jours mais frère empressé, généreux et désintéressé pendant mes temps de détresse et de difficulté, je rends grâces à Dieu de t’avoir placé sur mon chemin, comme un bon Samaritain qui n’a d’égal que celui de l’Évangile. Que le Seigneur daigne te bénir richement et t’accorder encore de très longues années de Santé et de Bonheur

Il y a donc un mois, je te souhaitais, dans l’intérêt de ta famille, de tes proches, de tes amis, encore de longues années. Quelle ironie ! On comprend alors que, aveuglé par la douleur profonde, frustré dans son amitié, le commun, un instant, terrassé par l’irréparable, se pose des questions qui traduisent déjà un soupçon de doute et demande à la Foi de se justifier.

C’est parce que tu étais d’une rectitude parfaite, c’est parce que tu étais une leçon vivante de l’amitié vraie et de l’honnêteté facile que l’on éprouve aujourd’hui, la douleur d’avoir perdu avec toi, une éloquente expression du Beau et du Bien.

C’est à ton âme ardente, belle et généreuse que Dieu accordera alors la richesse de ses bénédictions et pendant de très longues années s’imposera à tous ceux qui eurent le bonheur de t’approcher, le souvenir enrichissant de ton passage parmi les humains. Il faut croire que tes multiples expériences ici-bas, tes nombreuses et profondes méditations et la nature même de tes pensées murissaient ton âme. Elle s’en est allée, haut, très haut au-dessus de la médiocrité humaine, pour une demeure à la dimension de ses aspirations. Mais ta famille, tes amis ne cesseront pas pour autant, de regretter l’absence ; tout cela ne va pas faire sécher les joues ruisselantes de pleurs. Il est dur à porter le deuil d’un époux, d’un père ! Dans la maison, les choses de tous les jours, les meubles, les riens d’hier, aujourd’hui parleront avec une éloquence trop grande pour ne pas être douloureuse de l’absence désormais maladive.

Parents rudement éprouvés, c’est à vous autres, maintenant et c’est à nous autres aussi les amis, à commencer une chose nouvelle. Nous devons apprendre à vivre autrement avec lui. Autrement, c’est-à-dire spirituellement, autrement c’est-à-dire en faisant les choses telles que lui les aurait faites. Alors cette continuation de sa vie par relais nous fera renouer avec lui par delà sa disparition, une autre vie que celle-là ne finira que pour la grande réunion générale des âmes de tous les temps, une autre vie que celle-là ne finira que pour commencer celle qui est éternelle.

Dans Sa Bonté et Sa Miséricorde, Dieu nous fera la grâce de pouvoir supporter chrétiennement notre chagrin immense et Il saura ouvrir les bras, pour accueillir sur le seuil, l’âme de celui que nous pleurons aujourd’hui.

Pierre D. Montès
Port-au-Prince, Haïti
6 août 1979

L'année 2009 en photos

Amies et amis internautes,

Quelles sont les photos qui caractérisent l'année 2009 ?
AOL propose ses choix.
Pour les voir cliquez sur: «2009: The Year in Photos».

samedi 14 novembre 2009

Dany Laferrière, Prix Médicis, à l'émission de Christiane Charette

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L'écrivain Dany Laferrière à l'émission de Christiane Charette.
Photo: Radio-Canada, 13 novembre 2009
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Dany Laferrière est un habitué des studios de Radio-Canada. Il intervient régulièrement dans diverses émissions (e.g., Je l'ai vu à la Radio avec Franco Nuovo les samedis); il est souvent invité, ponctuellement, dans d'autres émissions.

L'auditoire aime entendre Dany et les animateurs prennent plaisir à l'entendre et à le faire parler. Et il en est ainsi depuis des décennies, au Québec.

Hier, à Radio-Canada, Dany parlait « de l'exil comme moteur de création ».

Pour écouter l'entretien, cliquez sur Dany-Prix Médicis.


Pour lire et/ou écouter d'autres documents relatifs à Dany Laferrière et au Prix Médicis, cliquez sur Dany-liens divers.

lundi 2 novembre 2009

Dany Laferrière reçoit le prix Médicis 2009

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Dany Laferriere à Paris, le 4 novembre 2009, tenant son roman qui a obtenu le prix Médicis.- Photo AFP
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Le dernier roman de Dany s'intitule: L'énigme du retour.

Dans la plupart de ses romans (celui-ci en est son 19e, selon ce qu'a dit Michel Desautels cet après-midi à Radio-Canada-radio, dans un entretien téléphonique avec l'auteur qui se trouvait à Paris), Dany parle de sa grand-mère, de Petit Goâve.

Dans ce dernier roman, il parle beaucoup de son père Winsor K. Laferrière, pour la première fois, je crois. Ce dernier fut Sous-secrétaire d'État de l'Économie nationale sous le gouvernement provisoire du Président Franck Sylvain (7 février 1957- 1er avril 1957). À ce moment-là, Dany n'avait que 3 à 4 ans; nous avions quelques années de plus que lui, suffisamment pour entendre parler de son père à la radio durant la période mouvementée de décembre 1956 à septembre 1957.

Pour nous, Dany est notre «petit gars» de la rue Lafleur-Duchêne, Port-au-Prince, jouant au foot-ball dans la cour avant de sa maison, derrière une barrière fermée. Nous entendons encore sa voix grave parlant à ses coéquipiers, alors que nous discutions de mathématiques avec feu Carlo Delerme, chez Nana Henriquez, juste en face de chez Dany. C'était en 1970. Nous préparions le concours d'entrée à la Faculté des Sciences; Carlo était déjà en première Année à la FDS.

Par la suite, nous lisions Dany dans la revue hebdomadaire Le Petit Samedi Soir, puis dans Haïti-Observateur, puis dans La Presse. Nous l'avions aussi vu à la télé (TQS à ses débuts dans les années 1980).

Nous avons aussi visionné son premier film: Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer; nous avons lu aussi son livre portant le même titre. Nous avons lu aussi Pays sans chapeau quelques autres romans, pas tous, car il y a des quelques titres qui nous repoussent.

Plus récemment, nous écoutions ses éditoriaux dans une émission matinale de Radio-Canada/radio.

Dany est très respecté dans le milieu littéraire et journalistique de Montréal et du Québec.

Dany Laferrière est un grand écrivain.

L'énigme du retour est un livre spécial: l'auteur entremêle prose et vers, harmonieusement.

À la page 285 de L'énigme du retour, on lit:

« Ma vie d'avant semble si loin.
Cette vie où je fus journaliste, exilé,
ouvrier, et même écrivain.
Et où j'ai rencontré tant de gens
pour qui je ne suis plus aujourd'hui
qu'une silhouette en train de s'effacer


Non, nous sommes certains que Dany écrira encore de grandes oeuvres littéraires avant de voir son «âme fuir sur l'aile d'un beau chant», comme le dit si bien le poète Dominique Hyppolite dans Seigneur lorsque viendra.

Dominique Antoine dit de Dany qu'il est un homme impressionnant. C'est notre avis. Et nous croyons que ce doit être celui d'un grand nombre d'écrivains, critiques littéraires et journalistes du Québec et ailleurs dans le monde «sphérique».

Pour lire une petite présentation de Dominique Antoine, cliquez ici.

Voici d'autres liens:

Enfin, voici un article de Dominique CHABROL (AFP), 4 novembre 2009:

lundi 12 octobre 2009

Dr. Jean-Claude Fouron, une sommité mondiale en cardiologie fœtale

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Dr. Jean-Claude Fouron, Hôpital Sainte-Justine, Montréal
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Le Dr. Jean-Claude Fouron, d'origine haïtienne, est la personnalité de la semaine de La Presse/Radio-Canada. Il travaille depuis plus de 40 ans sur les bébés. Il est cardiologue pédiatrique du centre hospitalier Sainte-Justine, spécialisé en cardiologie foetale.

Monique Lapointe présente aux auditeurs de Radio-Canada/radio le Docteur Jean-Claude Fouron. Cliquez sur le lien suivant pour écouter: Radio-canada 12 octobre 2009

Le 15 mai 2009, le Collège des médecins du Québec décernait son Grand Prix au Dr. Jean-Claude Fouron, un cardiologue pédiatrique exceptionnel. Le Collège des médecins reconnaissait ainsi l'apport significatif du Dr. Fouron à l’évolution de la profession médicale et soulignait son dévouement hors du commun et son sens profond de l’engagement auprès de ses étudiants, de ses patients et de la collectivité.

Pour lire le communiqué du Collège des médecins, cliquez sur CMQ.

Pour lire un sommaire de la carrière du Dr Fouron, cliquez ici.

Le Coin de Pierre salue bien bas cet chercheur à travers qui Haïti démontre, entre autres personnalités, ce qu'elle est capable de produire avec le peu de moyens dont elle dispose.

mardi 25 août 2009

La mort de Michael Jackson attribuée officiellement au propofol

REUTERS, Chris Baltimore, 25 août 2009

Les services médico-légaux du comté de Los Angeles annoncent que la disparition de Michael Jackson est imputable à une dose mortelle de l'anesthésique propofol.
Le Roi de la pop est décédé le 25 juin des suites d'une défaillance cardiaque à l'âge de 50 ans.
Les conclusions du médecin légiste sont contenues dans des documents officiels dévoilés à Houston.

Les causes exactes de la mort du chanteur ont fait l'objet d'une enquête de la police, qui a concentré ses investigations sur les médicaments prescrits et le rôle des médecins qui soignaient Michael Jackson, tout particulièrement son médecin personnel, le Dr Conrad Murray.

« Le médecin légiste en chef de Los Angeles, le Dr Sathyavagiswaran, a indiqué avoir examiné les résultats préliminaires toxicologiques. Son évaluation préliminaire de la cause de la mort de Michael Jackson fait état de doses mortelles de propofol (Diprivan) », lit-on notamment dans le mandat de perquisition des cabinets du Dr Murray, émis en Californie.

Ce mandat a été divulgué par le greffier de district du comté de Harris, à Houston. Le Dr Murray y a un cabinet médical, qui a été visé par une perquisition le 22 juillet.

Dans une déclaration sous serment en vue du mandat, la police dit avoir « rassemblé des éléments constituant la preuve d'un délit d'homicide qui tendent à montrer que le Dr Conrad Murray a commis ledit délit ».

L'avocat de Murray, Ed Chernoff, n'a pu être joint.

Murray, qui se trouvait dans la chambre de Michael Jackson le jour de sa mort afin de faciliter son sommeil, lui a administré de nombreux médicaments dont une dose de 25 milligrammes de propofol par voie intraveineuse à 10 h 40 heure locale, précise le mandat de perquisition.

Jackson était « très habitué » au propofol, qu'il baptisait son « lait » en raison de l'apparence laiteuse de l'anesthésiant, ajoute le document.

Dans les premières heures du 25 juin, le Dr Murray a également donné à Michael Jackson du Valium, de l'Ativan et du Versed.

Jackson est allé dormir après avoir reçu le propofol. Murray est resté à ses côtés pendant une dizaine de minutes avant de sortir pour se rendre aux toilettes. Lorsqu'il est revenu, environ deux minutes plus tard, Jackson ne respirait plus, précise le document.

L'enterrement du Roi de la pop au Glendale Forest Lawn Memorial Park, près de Los Angeles, a été fixé au 3 septembre.

Version française Jean-Loup Fiévet et Jean-Stéphane Brosse

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L'article ci-dessus posté provient d'ici.

lundi 24 août 2009

Coroner rules Jackson's death a homicide; tests reveal propofol, other drugs

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Pop star Michael Jackson, March 17, 2005 file photo.
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By Thomas Watkins, The Associated Press, August 24, 2009


LOS ANGELES - The Los Angeles County coroner has ruled Michael Jackson's death a homicide, a law enforcement official told The Associated Press, a finding that makes it more likely criminal charges will be filed against the doctor who was with the pop star when he died.

The coroner determined a fatal combination of drugs was given to Jackson hours before he died June 25 in his rented Los Angeles mansion, according to the official who spoke on condition of anonymity because the findings have not been publicly released.

Forensic tests found the powerful anesthetic propofol acted together with at least two sedatives to cause Jackson's death, the official said.

Dr. Conrad Murray, a Las Vegas cardiologist who became Jackson's personal physician weeks before his death, is the target of a manslaughter investigation by the Los Angeles Police Department.

According to a search warrant affidavit unsealed Monday in Houston, Murray told investigators he administered a 25 milligram dose of propofol around 10:40 a.m., after spending the night injecting Jackson with two sedatives in an unsuccessful attempt to get him to sleep.

The warrant, dated July 23, states that lethal levels of propofol were found in Jackson's system. Besides the propofol and two sedatives, the coroner's toxicology report found other substances in Jackson's system but they were not believed to have been a factor in the singer's death, the official said.

Murray has spoken to police and last week released a video saying he "told the truth and I have faith the truth will prevail."

His attorney, Edward Chernoff, had no immediate comment but has previously said Murray never administered anything that "should have" killed Jackson.

A call to the coroner's office was not returned Monday. Murray did not say anything about the drugs he gave to Jackson.


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The AP article was taken from yahoo.


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More news (August 25, 2009)

Homicide ruling, documents detail death of Jackson
08/25/2009 2:00 PM, AP

The Los Angeles County coroner's finding that the death of Michael Jackson was a homicide could mean criminal charges for his doctor, who told investigators he administered a mix of powerful drugs to treat the pop star's insomnia hours before his death.

The homicide ruling was based on forensic tests that found the anesthetic propofol combined with at least two sedatives to kill Jackson, a law enforcement official told The Associated Press, speaking on condition of anonymity because the findings have not been publicly released.

The finding does not necessarily mean a crime was committed. But it does help prosecutors if they decide to file criminal charges against Dr. Conrad Murray, the Las Vegas cardiologist who was caring for Jackson when he died June 25 in a rented Los Angeles mansion.

"It is an easier prosecution when the medical examiner calls it a homicide," said Dr. Michael Baden, the former chief medical examiner in New York City, who is not involved in the Jackson investigation.

Through his lawyer, Murray has said he administered nothing that should have killed Jackson.

Murray told investigators that at the time of Jackson's death, he had been trying to wean the entertainer off propofol. The doctor said he'd been treating Jackson for insomnia for about six weeks with 50 milligrams of the drug every night via an intravenous drip, a search warrant affidavit said.

Murray said he feared Jackson was becoming addicted to the anesthetic, which is supposed to be used only in hospitals and other advanced medical settings.

Murray told police he was present when another Las Vegas anesthesiologist, Dr. David Adams, sedated Jackson with propofol at an unnamed cosmetologist's office "sometime between March and April of this year," according to the affidavit.
It was about the time Jackson requested that Murray become his personal physician for a European tour, the affidavit said.

A woman at Adams' office in Las Vegas referred calls Tuesday to his lawyer, Liborius Agwara, who did not immediately respond to messages seeking comment.

Nevada State Board of Osteopathic Medicine records show Adams has been licensed in the state of Nevada since 2002, and there are no reports of malpractice and no disciplinary issues against him. Ongoing investigations are confidential unless a licensee is named in a formal administrative complaint.

The affidavit was unsealed in Houston, where Los Angeles police took materials from one of Murray's clinics last month as part of their manslaughter investigation. Manslaughter is homicide without malice or premeditation.

The affidavit says Murray told detectives that two days before Jackson's death, he had lowered the propofol dose to 25 milligrams and added the sedatives lorazepam and midazolam, a combination that succeeded in helping the pop star sleep. The next day, Murray said, he cut off the propofol and Jackson fell asleep with just the two sedatives.

But on June 25, Murray said, he tried unsuccessfully to make Jackson sleep with a series of drugs that included a 10-milligram tablet of Valium and repeated injections of two milligrams of lorazepam and two milligrams of midazolam.

When the combination didn't work, he said he gave in to Jackson's "repeated demands/requests" for propofol, which the singer called his "milk," according to the affidavit.

Around 10:40 a.m., Murray administered 25 milligrams of the white-colored liquid — a relatively small dose — and finally Jackson fell asleep.

Murray remained with the sedated Jackson for about 10 minutes then left for the bathroom, the affidavit said. Less than two minutes later, Murray returned and found Jackson had stopped breathing.

Cell phone records show three separate calls from Murray's phone between 11:18 a.m. and 12:05 p.m., the affidavit said. Murray said one call was to Jackson's personal assistant, Michael Amir Williams, saying he needed help to deal with an emergency in Jackson's top-floor bedroom. It's not clear who else received calls. Murray told authorities he was administering CPR during that time.

In a statement posted late Monday on his firm's Web site, Murray's attorney Edward Chernoff questioned the timeline as depicted in the affidavit, calling it "police theory."

"Dr. Murray simply never told investigators that he found Michael Jackson at 11:00 a.m. not breathing," Chernoff said. He declined to comment on the homicide ruling, saying, "We will be happy to address the coroner's report when it is officially released."

The coroner's office has withheld its autopsy findings, citing a request from police to wait until their investigation is complete.

It is no surprise that such a combination of medications could kill someone, said Dr. David Zvara, anesthesia chairman at the University of North Carolina at Chapel Hill.

"All those drugs act in synergy with each other," Zvara said. Adding propofol on top of the other sedatives could have "tipped the balance" by depressing Jackson's breathing and ultimately stopping his heart, he said.

The 25 milligrams of propofol "is not a whopping amount," said Lee Cantrell, director of the San Diego division of the California Poison Control System. It was the cocktail of the other sedatives, known as benzodiazepines, that "may have been the trigger that pushed him over the edge," Cantrell said.

"This is horrible polypharmacy," he said, referring to the interaction among the various drugs. "No one will treat an insomniac like this."

The affidavit, signed by a judge July 20, said the coroner's office chief medical examiner told police his review of preliminary toxicology results showed "lethal levels of propofol."

Murray didn't tell paramedics or doctors at the UCLA hospital where Jackson was rushed about any drugs he administered other than lorazepam and flumazenil, a "rescue drug" to counteract problems from too much lorazepam, according to the affidavit.

It was only during a subsequent interview with Los Angeles police detectives that Murray gave a fuller accounting of the events leading up to the 911 call, the document said.

The coroner's office said Tuesday it had no comment on the case. A spokeswoman for the Los Angeles District Attorney's said no case had been presented so the office had nothing to comment on.

The line between safe and dangerous doses of propofol is thin, and according to the drug's guidelines a trained professional must always stay bedside. Home use of propofol is virtually unheard of — safe administration requires both a specially trained anesthesiologist and an array of lifesaving equipment. Murray was trained as a heart doctor, not a pain and sedation specialist.

A patient's weight determines the correct dose of a drug like propofol. Jackson was thin and reportedly exhausted from the rigors of rehearsing for a series of summer comeback concerts.

The hazards of getting the dose right is one reason propofol is supposed to be given only by specially trained professionals in a setting where rescue equipment and personnel are immediately available. When the drug is used for surgical anesthesia, doctors typically give one dose to put the patient under and then a lighter dose to maintain anesthesia.

Authorities said in the affidavit that federal Drug Enforcement Administration agents had been unable to find records tying Murray to the acquisition of propofol. By Aug. 11, however, investigators had served a search warrant at a Las Vegas pharmacy and uncovered evidence showing Murray legally purchased the propofol he gave Jackson on the day he died.

Jackson's family members released a statement Monday, saying they have "full confidence" in the legal process and the efforts of investigators. It concludes: "The family looks forward to the day that justice can be served."

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Contributing to this report were AP Medical Writer Marilynn Marchione in Milwaukee and Associated Press Writers Alicia Chang in Los Angeles, Michael Gracyzk in Houston and Ken Ritter in Las Vegas.

Source: yahoo.



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More news (August 24, 2009)

For Jackson, a long and medicated night
08/24/2009 6:00 PM, AP
The Associated Press


Michael Jackson was given a series of sedatives by Dr. Conrad Murray on June 25, the day the singer died, according to an affidavit released Monday in Houston:

1:30 a.m. — 10 milligram tablet of Valium, a sedative.

2 a.m. — 2 milligrams of the sedative lorazepam (brand name Ativan) given intravenously.

3 a.m. — 2 milligrams of the sedative midazolam (brand name Versed) given intravenously.
5 a.m. — 2 milligrams of lorazepam given intravenously.

7:30 a.m. — 2 milligrams of midazolam given intravenously.

10:40 a.m. — 25 milligrams of propofol (brand name Diprivan) given intravenously and diluted with lidocaine (brand name Xylocaine).

10:50 a.m. — Doctor leaves Jackson's room; returns minutes later to find Jackson not breathing. Begins CPR and gives 0.2 milligrams of flumazenil (brand name Anexate), used to reverse sedatives.
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Source: yahoo.

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More news (August 26, 2009)

Time gap in Jackson death could prove key to case

08/26/2009 6:00 AM, AP

vendredi 31 juillet 2009

Hommage à Léa Racine Bois

Par Madame Claudette Laurent
New York
Le 6 mars dernier, nous avons appris le départ d’une grande dame de notre pays à l’âge de 99 ans ; Mme Léa Racine Bois allait boucler ses 100 ans en juin, mais elle est partie un peu plus tôt. Elle a été une dame qui fut très chère aux Guides d’Haïti, puisqu’elle faisait partie du Comité des Dames de l’Association Nationale des Guides d’Haïti à côté de Mme Carmen Durocher, Mme Ena Haig, Mme Francesca Cuvilly, Mlle Jeanne Durocher, pour ne citer que celles-là.

Pour avoir connu Mme Bois depuis mon enfance, je m’en voudrais de ne pas évoquer certains souvenirs ; j’espère que ma mémoire ne me fera pas défaut. Très jeune, je fréquentais l ‘Ecole Annexe (annexe de l’Ecole Normale d’Institutrices) ; j’ai connu plusieurs directrices avant elle : Camille Munier, Mme Occuli Xavier, Mme Georges Honorat. Cependant, ce fut elle qui m’a surtout marquée. L’Ecole Annexe devint Ecole primaire République Argentine. Mme Bois passa trois ans à la tête de cette école : elle y avait placé ses filles, Marie-Denise, Eliane et Gladys. Pour ses élèves, elle était une maman affectueuse qui s’imposait par sa démarche vaillante et altière, elle était à la fois affectueuse, sévère et amoureuse de la discipline. Tout ceci excitait notre admiration. Mme Léa R. Bois ne marchandait jamais son concours tant chez les Guides que dans le domaine de l’éducation. Femme impartiale, elle n’épargnait pas ses propres enfants quand il fallait les punir ou les récompenser. En un mot, elle fut « une main de fer dans des gants de velours ».

Quand elle nous a laissées en 1950, c’était pour aller fonder le « Foyer Familial », une école primaire supérieure qui formait des jeunes filles. Quelques années plus tard, cette école se transforma en une plus grande sous le nom de Ecole République du Chili. Nous l’avons suivie dans sa carrière d’éducatrice quand elle est devenue inspectrice des écoles. Pensionnaire, elle continuait à dispenser ses services dans l’enseignement, plus précisément au Collège Catts Pressoir.

Nous n’allons pas oublier de si tôt cette femme extraordinaire qui a marqué plusieurs générations. Nous n’avons qu’à nous courber bien bas devant le départ de cette GRANDE DAME et présentons nos condoléances à ses enfants, ses petits-enfants et à toute sa famille.
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L'article original a été publié dans le Journal de CASEGHA (Association des Anciens Scouts et Guides d'Haïti)

jeudi 30 juillet 2009

Marie Curie (Marya Salomea Sklodowska), deux fois prix Nobel

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Marie Curie (7 novembre 1867 - 4 juillet 1934)

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Je viens de terminer la lecture du livre d'Henry Gidel intitulé: Marie Curie.

Loin des ordinateurs, d'Internet et du téléphone, mais près de ma chère moitié, j'ai pu, par intermittence, à l'intérieur de cinq jours consécutifs, lire (ou relire, comme disent les français) la biographie de cette femme exceptionnelle: Marie Curie.


Je recommande cette lecture aux internautes. Henry Gidel a fait un travail remarquable: la lecture de son livre est à la portée de tous, physiciens ou non, chimistes ou non. Monsieur ou Madame Tout-le-Monde pourra comprendre la vie et l'oeuvre de Pierre et Marie Curie décrites par Henry Gidel.


On peut lire ce qui est écrit sur la couverture du livre en cliquant ici ou en consultant la note ci-dessous (1).


La lecture terminée, dès que j'ai pu avoir accès à Internet, je me suis précipité sur le site Web de la BNF pour y lire la thèse de doctorat de Marie Curie.


La vie de Pierre Curie que l'auteur nous a brossée nous a particulièrement touchée. Nous avons cru déceler entre la vie de Pierre Curie et la nôtre quelques points de similitude, ... sur le plan professionnel.


On peut lire un résumé de la vie de Pierre Curie sur Wikipédia-P. Curie et celui de la vie de Marie Curie sur Wikipédia-M. Curie.


L'institut Curie présente ici quelques repères chronologiques utiles.
Voici quelques phrases tirées du livre d'Henry Gidel.
« Paris. Novembre 1891...»
«...l'université de Paris, l'objet constant de ses rêves depuis son adolescence, est maintenant à sa portée...»
«...La Sorbonne se dresse enfin devant elle...»
«...À la Sorbonne de l'époque, ce qui n'est pas pour lui déplaire, règne dans les amphithéâtres une atmosphère compassée: les professeurs enseignent tous en habit noir et cravate blanche. À ses yeux, c'est très bien ainsi, la Science mérite d'être respectée. Et puis Marie a la chance de se trouver devant l'élite des professeurs de l'Université française. C'est Gabriel Lippmann qui donne des cours de mécanique rationnelle (il obtiendra le Nobel en 1908). C'est Émile Duclaux, c'est Joseph Boussinesq qui, tous deux, séduisent son intelligence et avec lesquels elle va de découverte en découverte.»
«Il était temps d'ailleurs. Elle n'imaginait pas que ses lacunes fussent aussi béantes...»
«...En juillet 1892, elle renonce à passer ses vacances à Varsovie, à retrouver son père. Elle reste à Paris. Consciente de ses faiblaisses en mathématiques, elle a décidé de consacrer son été à compléter ses connaissances dans ce domaine. Elle va prendre quelques leçons particulières, puisant dans ses pauvres ressources et aidée par les Dluski (NDCDP.-sa soeur et son beau-frère)...»
«...Pendant toute cette année 1892-1893, elle continue à travailler d'arrache-pied ne s'accordant aucun répit, sauf une fois au printemps quand elle ira cueillir quelques fleurs dans une forêt toute proche...»
«...Elle travaille avec tant de volonté, d'application et d'intelligence que le jour de juillet 1893 où l'appariteur de la faculté vient afficher la liste par ordre de mérite des reçus à la licence ès sciences physiques, elle constate que son nom est le premier. Pourtant elle était arrivée à la Sorbonne malade d'angoisse, le coeur battant la chamade. L'idée qu'elle pût échouer la révoltait - ce qui n'aurait pourtant rien eu d'infamant au vu des conditions dans lesquelles elle s'était présentée: elle venait de l'étranger et elle était de sexe féminin.»
« Comment ne pas évoquer ici la situation particulière des femmes dans l'université française ? Elles y étaient rares. En effet, c'est seulement en 1880 que la loi de Camille Sée avait institué un diplôme de fin d'études secondaires délivré après un examen. Mais le baccalauréat était encore réservé aux seuls garçons. De plus, les matières enseignées n'étaient pas les mêmes; et l'enseignement dispensé aux jeunes filles ne donnait qu'une place minime aux mathématiques et aux sciences en général...Concrètement, les portes de l'université ne leur étaient qu'entrouvertes, la première d,entre elles n'y ayant été admise qu'en 1867.»
«...C'est seulement en 1875 qu'une Française obtient son doctorat en médecine. Et dans les années 1880, la première femme, Jeanne Chauvin, qui soutient sa thèse de droit est si chahutée par le public de l'amphithéâtre qu'elle doit poursuivre sa soutenance à huis clos. En 1891, année ou Marie s'inscrit à la Faculté des sciences, vingt-trois femmes, en tout et pour tout, figurent parmi les mille huit cent vingt-cinq étudiants inscrits.»
«Cette situation explique toutes les difficultés que rencontrera Marie dans sa carrière. Et Dieu sait si elles seront nombreuses.»
«...au fil du temps, elle s'est rendu compte qu'en physique comme en chimie, elle n'irait pas loin si sa formation mathématique demeurait aussi insuffisante. Il est donc indispensable qu'elle prépare maintenant une seconde licence, celle des mathématiques...»
«... son amie Dydynska...est parvenue...à lui faire obtenir la bourse Alexandrovitch, d'un montant de 600 roubles...destinée aux étudiants de mérite qui entendent poursuivre leurs études hors de Russie... Du coup, la voici absolument déterminée à préparer à la Sorbonne ce nouvel examen.»
«...Cette année encore, elle a de la chance. À la Sorbonne, elle suit les cours des plus brillants mathématiciens français, ceux de Paul Painlevé dont les travaux sur les courbes et surfaces algébriques, les équations différentielles et les fonctions elliptiques font autorité. Ceux, aussi, d'Henri Poincaré...qui a complètement renouvelé l'analyse mathématique. Ceux encore de Paul Appel, dont elle suit avec passion les leçons de mécanique rationnelle.»
« Ces enseignements procurent à Marie une espèce de volupté intellectuelle dont elle ne pourra plus se passer. Elle ne se lasse pas d'admirer la prodigieuse agilité de ces raisonnements mathématiques, de ces longues série de formules implacablement déduites les unes des autres et qui emplissent peu à peu l'intégralité du tableau noir. devant elle officient ces acrobates de la pensée qui n'ont pour outil qu'un humble morceau de craie. Seul son crissement occupe le silence des amphithéâtres où les étudiants, nuque penchée, recueillent pieusement les formules algébriques, écritures sacrées, signes mystérieux que destinent à leur fidèles ces grands prêtres de la Science. »

«... Marie va trouver sur son chemin (NDCDP.- en 1894) un autre adepte fanatique de la science... Cet homme, c'est Pierre Curie... »

«... alors que la jeune fille prépare sa licence de mathématiques, elle suit encore les cours de Gabriel Lippmann... (qui)...l'a recommandée à la Société pour l'encouragement de l'industrie nationale...»

«...cet organisme lui commande une étude sur les propriétés magnétiques de certains métaux. »

«... Marie s'aperçoit que l'espace qui lui est attribué (NDCDP.- à la Sorbonne par Lippmann) est beaucoup trop exigu.»

- «Je connais quelqu'un qui pourra peut-être vous trouver ce que vous cherchez », lui dit Josef Kowalski, professeur à l'université de Fribourg (Suisse) de passage à Paris.

«Ce quelqu'un n'est autre que Pierre Curie.»

«...Pierre Curie, contrairement aux espoirs de Kowalski, ne peut aider Marie à trouver un laboratoire. Lui même...ne dispose à l'École (NDCDP.- l'École de physique et de chimie industrielle de la ville de Paris (E.P.C.I.)) que d'un passage étroit tout resserré entre un escalier et une salle de manipulations. »

«... Quand ils se séparent, ils sont absolument décidés à se revoir...»

«...(NDCDP.-début 1895) pendant qu'elle poursuit ses recherches sur la composition chimique des aciers, il achève lui-même la rédaction da sa thèse de doctorat sur les propriétés magnétiques des corps à diverses températures... Il soutient sa thèse le 6 mars 1895, à la Sorbonne.»

«...Au fil du temps, la solitaire qu'était Marie va "s'humaniser"...Si bien qu'à la fin du printemps, sa décision est prise: elle consent à épouser Pierre. Elle a vingt-sept ans, lui, trente-six.»

«... Pendant que Pierre travaille à ses cours, de son côté, elle prépare l'agrégation de physique... Au début de l'été 1896, Marie est reçue première au concours d'agrégation.»

«...Novembre 1897. Marie a trente ans. Elle vient de remettre à la société d,encouragement pour l'industrie nationale le mémoire que celle-ci lui avait commandé.»

«...Alors elle va préparer un doctorat...»

«...En avril 1897, après un peu plus d'un an de recherches, et la publication de plusieurs articles, estimant avoir épuisé le sujet, il (Becquerel) passe à d,autres travaux. et il renonce provisoirement à savoir..."où l'uranium emprunte l'énergie qu'il émet avec une si longue persistance".»

«Mais Marie voudra en savoir davantage...»

«... À la fin de juin (1898), les Curie parviennent à une conclusion surprenante. Ils cherchaient un élément dans la pechblende, ils en trouvent deux ! L'un étroitement associé au bismuth, l'autre au baryum. »

«... les Curie commencent d'abord sur l'élément lié au bismuth: ce qu'ils parviennent à obtenir n'est...qu'un peu de poudre noire...mais la radioactivité de cette poussière est si forte qu'il ne peut s'agir que d'un corps inconnu: ils en sont suffisamment persuadés pour faire lire par Henri becquerel, le 18 juillet (1898), devant l'Académie, un communiqué: "Sur une substance nouvelle radioactive contenue dans la pechblende". »

« Si l'existence de ce nouveau métal se confirme, déclarent-ils, nous proposons de l'appeler polonium du nom du pays de l'un de nous.»

« Novembre 1898. Devant l'entrée de l'École de physique et de chimie, s'arrête enfin un chariot chargé de lourds sacs de pechblende tant attendus. Une fois transportés dans la cour, Marie, un couteau à la main, se précipite pour les ouvrir. Son visage s'illumine, voilà les fameux résidus... Elle y plonge ses mains avec délices...»

«... nous pouvons de nos jours suivre ses efforts grâce au troisième et dernier cahier disponible dans les archives: il débute le 11 novembre 1898. »

«... D'abord sagement ordonnée, elle (son écriture) devient à mesure qu'elle s'approche du but, de plus en plus nerveuse et comme crispée. S'y ajoutent des notes de Pierre qui, au début de décembre 1898, écrit pour la première fois le nom que marie a forgé, radium (du latin radius, rayon), pour désigner le nouvel élément qu'ils viennent d'identifier. Ainsi, cette découverte a été faite en... un mois seulement... à côté d'une substance liée au bismuth qu'ils avaient baptisée polonium, ils savaient qu'il en existait une autre, liée, celle-ci au baryum, mais apparemment moins difficile à séparer de lui... ce nouvel élément était ... de deux cents à six cents fois plus radioactif que l'uranium et ouvrait des perspectives particulièrement intéressantes. »

« Impatiente de prouver aux autres et à elle-même la réalité de sa découverte, Marie se précipite chez Eugène Demarçay, spécialiste de la spectroscopie, pour faire analyser un échantillon du chlorure de baryum: il découvre qu'il contient effectivement des traces d'un élément inconnu qui laisse sur le spectre une raie caractéristique de son identité. Une raie que personne n'a jamais vue et qui est pour ainsi dire, sa signature. Ce radium est donc un nouveau corps qui va prendre rang parmi les autres.»

« Marie insiste alors pour que ces résultats soient communiqués à l'Académie des sciences. La note qui les expose est signée de Pierre Curie, Mme Pierre Curie et Georges Bémont, leur collaborateur. Elle sera lue par Lippmann lors de la séance du 26 décembre 1898, puis publiée. On en retiendra la phrase la plus citée et pour cause: "Les diverses raisons que nous venons d'énumérer nous portent à croire que la nouvelle substance radioactive renferme un élément nouveau auquel nous proposons de donner le nom de radium". »

« C'est cette découverte qui rendra Marie célèbre.»

«... pendant toutes les années qui suivent leur découverte, les Curie se font un devoir de distribuer gratuitement des échantillons du nouvel élément...Il y a plus, les Curie publient sans aucune restriction, tous les résultats de leurs recherches...»

«...25 juin 1903. La Sorbonne... pour la première fois, à l'université de Paris, une femme va soutenir une thèse de doctorat en sciences physiques. Et cette femme, c'est Marie... »

«...Le sujet est: "Recherches sur les substances radioactives"... parmi les membres du jury figurent M. le professeur Gabriel Lippmann, président,..., Édmond Bouty et Henri Moissan... Marie avait invité Jean perrin et Paul Langevin... Après la délibération du jury... c'est sans surprise que son président prononce la formule attendue: "L'université de Paris accorde à Madame Pierre Curie le titre de docteur ès sciences physique avec la mention très honorable". Il y ajoute les exceptionnelles félicitations du jury. Lippmann est quand même loin de se douter qu'il ne recevra le prix Nobel qu'en 1908, cinq ans après la candidate dont il juge en ce moment les travaux. »

«14 novembre 1903. Paris, boulevard Kellermann.Encore une lettre de l'étranger. Elle suit un télégramme. Elle va bouleverser l'existence des Curie. Elle est écrite par le professeur Carl Aurivillius, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences de Stockholm.»

"Monsieur et Madame Curie,

"Comme j'ai déjè eu l'honneur de vous le communiquer télégraphiquement, l'Académie des sciences, dans sa session du 12 novembre, a pris la décision de vous décerner la moitié du prix Nobel de physique de cette année (l'autre étant attribuée à Henri Becquerel)...»

«... Le prix Nobel permettra tout de même aux Curie d'améliorer leur situation professionnelle...»

«... le jeudi 19 avril 1906,...il parvient à l'endroit où la rue Dauphine rejoint les quais, face au Pont-Neuf. Le carrefour est terriblement encombré: tramways, voitures à cheval, automobilesé...La chaussée est glissante car il pleut sans trêve depuis la veille. Pierre, son parapluie ouvert, entreprend de traverser la rue. Mais un fiacre l'empêche de remarquer un grand fourgon attelé, venant du pont, aborde à vive allure la rue Dauphine; il heurte un des chevaux, il tombe sur l'asphalte. La roue gauche du lourd véhicule broie la tête du malheureux dont la mort est instantanée. »

«... elle ne se doute pas de la nouvelle qui l'attend, le 7 novembre (1911), à son laboratoire de la rue Cuvier. »

« - Un télégramme pour vous, madame, lui dit respectueusement l'appariteur de la Faculté des sciences en lui tendant une dépêche...»

« Elle l'ouvre tranquillement, s'imaginant qu'il s'agit d'une demande d'interview... Elle lit ces deux lignes si brèves, mais en même temps si importantes parce qu'elles impliquent: "Prix Nobel de chimie vous est attribué. Lettre suit. Aurivillius". »

« Ainsi Marie n'était pas seulement la première femme à avoir bénéficié d'un Nobel, elle était aussi l'unique personnalité scientifique au monde à en avoir reçu deux...»

À l'Institut du radium...« Veut-on avoir une idée de l'immense travail accompli sous sa direction ? De 1919 à 1934, quatre cent quatre-vingt-trois communications dont trente-quatre thèses et diplômes... Sur ces travaux, trente et une publications sont dues à Marie...»

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(1) En couverture du livre on lit ceci:


« Comment imaginer que Marya Sklodowska, jeune polonaise pauvre et sans appui arrivant à Paris à la fin du XIXe siècle, décrocherait deux prix Nobel et entrerait au Panthéon ? Plus connue sous son nom de femme mariée, Marie Curie et le couple de chercheurs qu'elle forma avec son mari Pierre font partie des figures légendaires de la science moderne.


Mais connaît-on vraiment le parcours qui l'a menée à identifier le radium et à bénéficier d'une renommée universelle, devenant celle qui donna l'espoir de sauver l'humanité du cancer ? Son enfance en Pologne, son exil vers la France, sa rencontre avec Pierre Curie, le début de ses recherches... Henry Gidel n'oublie rien quand il retrace la destinée de cette femme de caractère qui a su s'imposer au sein d'une communauté scientifique profondément misogyne.


Un réel tour de force qui témoigne d'une ténacité incroyable mais qui cache aussi une personnalité à fleur de peau, tolérant mal la célébrité et ses affres... D'autant que le scandale ne l'épargna pas. C'est l'existence dramatique de cette femme de légende, si forte et si faible, si dure et si émouvante, que retrace avec passion et brio Henry Gidel dans cette biographie dévoilant de multiples détails souvent ignorés de sa formidable carrière.


Un ouvrage dense et intense pour une vie et un parcours hors normes qui le furent tout autant
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Mise à jour du 31 juillet 2009

lundi 13 juillet 2009

Les expatriés de la Silicon Valley sont de retour

Par Annie Kahn
Source: lemonde.fr, 8 juillet 2009

La fuite des cerveaux aux Etats-Unis est souvent temporaire. La plupart des dirigeants des start-up françaises sélectionnées pour être présentées à une délégation d'investisseurs en capital-risque européens et américains, du 1er au 3 juillet, par les organisateurs du French Tech-Tour, ont fait leurs armes en Californie pendant dix ou vingt ans. Mais ils sont revenus.

C'est le cas de Didier Brédy, qui pensait pourtant finir sa carrière outre-Atlantique. Parti en 1985 à San José, dans la Silicon Valley californienne, pour un stage de six mois, alors qu'il était étudiant en troisième année à l'Ecole supérieure des télécommunications, il s'y trouvait toujours vingt ans plus tard. Enthousiasmé par son stage, M. Brédy avait fait des pieds et des mains pour obtenir un poste de coopérant au Consulat de France à San Francisco. En parallèle, il passait un Master of Business Administration à l'université à San José. Marié à une Américaine, il a travaillé dans des multinationales avant de créer puis de revendre sa société.

Une proposition pour un emploi qui devait être de courte durée le ramène en France. Finalement, il décide de rester plus longtemps. Un chasseur de têtes lui propose de prendre la direction d'Ekinops, une start-up française créée en 2003 et basée à Lannion (Côtes d'Armor), spécialisée dans les équipements pour réseaux de télécommunication en fibre optique. "J'ai retrouvé chez Ekinops la même ambiance, la même motivation, le même désir d'y arriver qu'aux Etats-Unis", apprécie-t-il.

Ce constat, François Lavaste, le patron de Netasq, société de logiciels de sécurité pour ordinateurs, le fait aussi. Parti aux Etats-Unis en 1994, il n'est rentré en France qu'après avoir concrétisé son rêve californien : créer puis revendre deux start-up. Certes, il trouve la fiscalité française lourde. "L'impôt sur la fortune est particulièrement désagréable. Mais l'impôt sur le revenu est comparable. À service équivalent, en matière de santé et d'éducation, on paie autant en France qu'aux Etats-Unis", relativise-t-il.

L'histoire de Didier Brédy et de François Lavaste n'est pas isolée. Pendant qu'ils se frottaient au management de start-up américaines, de multiples sociétés du même type se créaient en France. Grâce à un environnement devenu beaucoup plus favorable aux jeunes pousses. Avec le crédit impôt recherche, le statut de jeune entreprise innovante et son cortège d'avantages fiscaux et sociaux, les exonérations d'impôts accordées aux personnes actionnaires de PME. Entre autres.

Après deux ou trois ans d'existence, ces sociétés se cherchent souvent des dirigeants aguerris. Leur quête comble les désirs de retour des expatriés d'hier.
La crise ne fait qu'exacerber le phénomène. Certes, elle accroît le nombre de défaillances. Parmi les sociétés innovantes françaises comme ailleurs. Mais, pour celles qui résistent, grâce à une offre de produits ou de services bien adaptés, la crise augmente aussi les besoins en managers chevronnés. Parce que l'environnement économique est plus rude mais aussi parce que les investisseurs en capital-risque qui ont misé sur des start-up se voient contraints de garder leurs participations dans ces sociétés plus longtemps que prévu.

En temps normal, ils les auraient vendues au bout de quelques années à un groupe plus important ou les auraient introduites en Bourse. Mais aujourd'hui, avec l'effondrement des places financières et des opérations de fusion-acquisition, c'est quasiment impossible. Ils estiment donc souvent que les dirigeants initiaux n'ont pas les qualités nécessaires pour gérer une entreprise de plus grande taille.

Forts de leurs expériences à la tête de start-up, parfaitement bilingues, ces patrons de la Silicon Valley inspirent confiance aux investisseurs du monde entier et sont appelés à la rescousse pour continuer de financer la croissance de ces entreprises.

La crise profite aussi à certaines start-up. Celles dont les produits ou services permettent de réduire les coûts, ou d'être plus productifs. Les exemples ne manquent pas. Comme Criteo, par exemple, présentée lors du Tech-Tour. Cette start-up créée en 2005 accroît l'efficacité des bannières publicitaires sur Internet. Son chiffre d'affaires a décuplé en un an.
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L'article orginal est publié ici.

samedi 27 juin 2009

Haiti/UNIVERSITÉ / CRISE / L’Université d’État fabrique-t-elle des désespérés ou des desperados ?

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Pris dans la spirale de la violence, les médecins de demain, encagoulés, lancent des pierres contre les forces de l'ordre.
Photo: Le Matin, 23 juin 2009
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Source: Le Matin, 23 juin 2009
Mouvement étudiant, salaire minimum, réforme de l’Université sur fond de manifestations sans doute légitimes par le fond des revendications, mais fortement empreintes de violence : Port-au-Prince est chaude en ce début d’été. Pour comprendre et faire comprendre, Le Matin a rencontré l’une des figures promotrices du « Mouvement de l’intégration de la Jeunesse », Emmanuel Jean-François, fraîchement sorti de la faculté de Droit et des Sciences économiques et de l’École normale supérieure, après avoir reçu une formation au CTPEA.
Le Matin : Pourquoi les étudiants occupent-ils les rues ?
E.JF : Cet épisode du mouvement étudiant a son origine à la faculté de Médecine et de Pharmacie où les étudiants posent des problèmes strictement académiques portant sur un nombre de cours retranchés du cursus, et d’autres réduits à un simple niveau de séminaire, ce qui ne peut en aucune manière amener les étudiants à l’excellence académique. Il y a eu une espèce de dialogue de sourds avec le décanat qui a débouché sur une Assemblée générale extraordinaire pour traiter – sans succès apparentde la question à l’interne. La rue a paru alors comme la dernière voie de recours.
Le Matin : Des deux côtés, on s’est radicalisés, semble-t-il ?
EJF : Le Conseil exécutif de l’UEH insiste sur les questions de forme ayant trait à l’irrévérence d’un étudiant en particulier. Sans doute, le respect réciproque lié à la bonne éducation haïtienne ne doit pas être négligé dans un centre universitaire de si grand prestige, mais on peut regretter que, des questions académiques, on ait abouti à des échanges acides jusqu’à l’exigence, par les étudiants, du départ de la doyenne, alors que les responsables universitaires s’en tiennent au principe sacrosaint de la légitimité du Conseil. Il faut reposer les problèmes sans ressentiment, sinon c’est une voie sans issue où il n’y aura que des perdants, en premier lieu la société.
Le Matin : La théorie des dominos a ainsi trouvé un véritable champ d’application alors ?
EJF : Effectivement, la faculté des Sciences humaines, l’ENS, l’Ethnologie, à la conscience sociale extrêmement aiguisée, ont relayé les revendications lestées du salaire minimum devenu un enjeu central au sein des étudiants de tous bords. Ce nouvel élément du revendicatif estudiantin éclate, à mon sens, la bulle universitaire telle que conçue pendant longtemps par un certain milieu. L’Université ne peut pas être un espace clos ; elle doit répondre rationnellement et raisonnablement aux questions que se pose la société.
L’UEH est une fausse Université, handicapée partout, incapable d’accueillir le dixième des bacheliers.Étudiants comme professeurs doivent en permanence réaliser des exploits pour sortir un enseignement minimalement acceptable. À la longue, ça use. Maintenant, c’est vrai, il manque de la sérénité pour un débat en profondeur, alternatif à cette espèce de bataille rangée. Une partie importante de la population supporte les étudiants, et au nom de l’intégration de la Jeunesse, j’apporte mon soutien moral et politique à ces compatriotes dans la mesure où leurs revendications s’éloignent de la violence, sous quelque forme que ce soit.
Le Matin : Quel éclairage pouvez-vous apporter sur la question du salaire minimum ?
EJF : Sans nier son aspect politique, la question salariale est très technique, malheureusement complexe aussi, même pour ceux-là qui ont passé quelque temps à étudier. Un ouvrier ne doit pas être un pauvre. Il a droit à la décence liée à la notion de noblesse du travail. On finit par faire une fixation des 200 gourdes alors que la classe ouvrière n’arrêtera pas d’être pauvre après des mois d’application de ce plancher salarial. La valeur de la monnaie, c’est bien connu, ne se mesure qu’à la quantité de biens et de services qu’elle rend accessibles. À défaut du ministère de l’Économie et celui du Commerce dont l’orthodoxie libérale interdit de contrôler les prix – concédons-le – la société pourrait quand même compter sur des associations de consommateurs, sur le contrôle de la qualité par l’État, sur un observatoire des conditions de travail des ouvriers etc. Il échappe à tous que le travail, vu du côté des ouvriers, comme du patron, n’est pas protégé dans le pays. L’État laisse faire, et on fait très mal. L’équilibre macro-économique plaît toujours aux étudiants en tant que donnée scientifique réalisable par le savoir maîtrisé, mais le ventre du peuple et ses services de base ont des exigences qu’ignorent souvent les techniciens des organisations financières mondiales. Je crains par ailleurs que l’indexation radicale du salaire n’ait un effet néfaste pour les classes moyennes et, évidemment, les ouvriers.
Le Matin : La notion d’intégration de la Jeunesse paraît floue. N’est-on pas intégré si on est à l’Université ? Qui, le marché du travail emploie-t-il, sinon les jeunes cadres ? N’est-ce pas aux jeunes de faire valoir leurs capacités ? Y aurait-il de la gérontocratie dans l’appareil d’État ?
EJF : Fort préoccupé par cette problématique, il m’est souvent arrivé de recommander aux autorités d’ouvrir les yeux sur les professionnels fraîchement sortis de l’Université, mais qui ne voient rien à l’horizon ; les jeunes laissent l’Université sans espoir. Quand nous parlons d’intégration de la Jeunesse, comptent aussi dans notre esprit – et au même titre que les détenteurs de diplômes supérieurs – ces cohortes de jeunes femmes et jeunes hommes sans formation intermédiaire, ravagés par une sensation d’inutilité extrêmement frustrante, donc forcément dange-r euse pour la société. La relève inter générationnelle n’est pas naturelle, comme pousse l’herbe; elle dépend d’une volonté, d’une clairvoyance et d’un savoir-faire politiques absents du champ de l’État depuis, en tout cas, au moins ces dix à quinze dernières années qui coïncident avec la naissance de la conscience politique de ma génération, les 25-40 ans.
Le Matin : Encore une fois, a-ton rendez-vous avec l’échec ?
EJF : Le chef de l’État est à même de mesurer l’ampleur de ce qui se passe et d’agir en conséquence. Je demande à Madame Pierre-Louis de tirer les conclusions de sa gouvernance de 10 mois. Il faut aujourd’hui élever le seuil du possible. Le dialogue est la voie royale. La violence contre les étudiants est désespérante.Aux étudiants, j’ose proposer d’éradiquer la violence en leur sein. La jeunesse et le sérieux des revendications suffisent pour porter le mouvement vers les plus hauts sommets. L’Histoire montre aussi que la division assassine rampe toujours dans le camp des grandes contestations estudiantines. Cela ne doit pas être une fatalité. Inspironsnous de Cheik Anta Diop qui suggère aux intellectuels « d’étudier le passé non pour s’y complaire, mais pour y puiser des leçons ou s’en écarter en connaissance de cause ».
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L'article ci-dessus provient d'ici.

Les foyers de tension se multiplient - Haïti : retour à la case départ

Par Nancy Roc
Source: Le Devoir, 27 juin 2009

Pneus enflammés, véhicules endommagés, jets de pierre, incendies, barricades dans les zones limitrophes de l'Université d'État d'Haïti: les foyers de tension se sont multipliés ces trois dernières semaines à travers Port-au-Prince, la capitale haïtienne. Retour sur les événements qui ont conduit à cette nouvelle crise.
Les manifestations qui ont cours ces derniers temps en Haïti ont été enclenchées à la fin du mois d'avril par des étudiants de la faculté de médecine et de pharmacie de l'Université d'État d'Haïti (UEH). Ils s'insurgeaient contre une «formation au rabais» à la suite d'une décision du décanat d'alléger les cours. «La tendance aujourd'hui, c'est de remplacer certains cours par des séminaires. Nous, nous voulons des cours réguliers, des professeurs!», déclare Martial Bénêche, étudiant en cinquième année de médecine.
Ces manifestations ont rapidement été «récupérées» par des étudiants de la faculté des sciences humaines de la même université, réclamant la promulgation immédiate de la Loi sur le salaire minimum votée par le Parlement haïtien le 5 mai dernier.
Cette nouvelle loi, fixant le salaire minimum à 200 gourdes par jour, soit 5 $, a été vivement contestée par certains membres du patronat haïtien. Lors d'une conférence de presse le mercredi 13 mai, l'Association des industries d'Haïti (ADIH) a fait savoir que 50 % des 25 000 emplois existant actuellement dans le secteur des exportations de produits d'assemblage, en particulier du textile, seraient supprimés si l'exécutif la promulguait. L'ADIH opte de préférence pour l'ajustement d'un salaire minimum approprié et progressif. Ce qui, selon ses membres, faciliterait la croissance économique ainsi que la création d'emplois dans un pays où le chômage atteint un taux de 50 % (selon le PNUD).
Deux semaines plus tard, dans une ambiance de révolte, des étudiants se faisant passer pour les défenseurs de la classe ouvrière se sont rassemblés au centre de la capitale pour ériger des barricades enflammées. Plusieurs facultés de l'UEH participent à ce vaste mouvement de revendication.
Le 4 juin, la tension a monté d'un cran: des casseurs -- certains cagoulés -- se sont mêlés aux manifestants, provoquant des échauffourées entre étudiants et forces de l'ordre, ce qui a entraîné l'arrestation d'une douzaine de personnes. Jets de pierre, pneus enflammés, journalistes pris en chasse, la police riposte par des tirs en l'air et le chaos s'installe dans la capitale.
Capital politique
Pour certains observateurs, il est clair que les manifestations ont été infiltrées. Pour le professeur Micha Gaillard, coordonnateur de la Commission présidentielle sur la réforme de la justice, ces manifestations sont «le résultat d'une démission collective des responsables politiques, sociaux et économiques du pays. Les étudiants ont des revendications légitimes» dont personne ne tient compte.
«Ils sont donc allés chercher des sujets d'actualité pour être sous les projecteurs et recevoir l'appui de la population. Mais les différents secteurs politiques et économiques, dont ceux qui sont liés à la corruption, à la contrebande et au trafic de drogue, s'y sont mêlés, notamment ceux qui veulent se faire un capital politique, comme les partis populistes, dont une ou deux des branches du parti Fanmi Lavalas [de l'ex-président Jean-Bertrand Aristide, exilé en 2004], pour ne citer que ceux-là.»
Pour Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), «le laxisme du gouvernement est à la base de ce mouvement. Il est incompréhensible que l'exécutif cherche à entamer des discussions avec le Parlement aujourd'hui sur un projet de loi soumis au vote depuis trois ans», s'insurge-t-il.
En effet, depuis le début des manifestations, le Parlement et l'exécutif se renvoient la balle. Le président René Préval, élu sous la bannière de l'Espoir, et sa première ministre ne se sont jamais prononcés publiquement. «Le président pratique une politique de désinvolture qui nourrit la crise sociale. C'est son parti qui a voté cette loi. Or il va à l'encontre de celle-ci et de revendications sociales qui remontent à 1986: c'est inacceptable», affirme le sociologue Franklin Midy, de l'Université du Québec à Montréal.
Alors que le secrétaire d'État à la Justice déclarait le 10 juin que «le gouvernement entendait sévir contre les fauteurs de trouble», le 16 juin, un nouveau vent de panique soufflait sur Port-au-Prince: des véhicules privés et officiels ont été la cible de jets de pierre aux abords de la faculté d'ethnologie; la police a rétorqué en lançant des gaz lacrymogènes.
Le lendemain, le président a mis fin au suspense en faisant objection à la Loi sur le salaire minimum: elle entrera en vigueur le 1er octobre 2009 pour les secteurs industriel et commercial, mais le secteur de la sous-traitance ne payera que 125 gourdes par jour, soit 3 $. L'exécutif a renvoyé la loi devant le Parlement pour révision et déclare rester ouvert aux négociations. Ainsi, malgré la mobilisation des étudiants, on revient à la case départ.
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L'article provient d'ici.

lundi 22 juin 2009

La situation linguistique en Haïti: bilan et prospective

Par Michel St-Germain
© 1988 Éditeur officiel du Québec

Pour lire le document en ligne, cliquez ici, ou bien cliquez sur le titre.

TABLE DES MATIÈRES
PRÉSENTATION
INTRODUCTION
CHAPITRE PREMIER
La situation linguistique

1. La diglossie et les variables sociolinguistiques
1.1. Fondements théoriques de la diglossie
1.1.1. La fonction
1.1.2. La considération
1.1.3. L'héritage littéraire
1.1.4. L'acquisition
1.1.5. La standardisation
1.1.6. La stabilité
1.1.7. La grammaire
1.1.8. Le lexique
1.1.9. La phonologie

1.2. Les variables sociolinguistiques définissant les modalités d'emploi du créole par rapport au français
1.3. La considération sociale du créole et du français

2. L'utilisation des langues créole et française
2.1. La législation
2.2. La presse parlée
2.2.1. La radiodiffusion
2.2.2. La télédiffusion
2.3. Le cinéma
2.4. La presse écrite
2.5. Le secteur économique
2.6. La littérature
2.7. Les aspects religieux

CHAPITRE II
Le système éducatif

1. Le système éducatif formel
1.1. Les niveaux préscolaire et primaire
1.1.1. Les taux de scolarisation
1.1.2. Les taux d'encadrement
1.1.3. Le taux d'occupation
1.1.4. Le mouvement des cohortes
1.2. Le niveau secondaire
1.3. Les écoles normales

2. L'alphabétisation

CHAPITRE III
La réforme éducative

1. Le programme de la réforme
1.1. La législation scolaire
1.2. La réforme administrative
1.3. La réforme de l'enseignement
1.3.1. Les objectifs généraux du premier cycle de l'école fondamentale
1.3.2. Les volets importants d'apprentissage du ler cycle
1.3.3. La politique linguistique
1.3.3.1. La répartition du temps
1.3.3.2. Les énoncés d'intention

2. La mise en oeuvre et l'état d'avancement
2.1. Le schéma d'implantation
2.2. La mise en oeuvre
2.3. Les difficultés rencontrées

CHAPITRE IV
La situation démographique

1. Analyse de quelques indicateurs démographiques
1.1. Département de l'Ouest
1.2. Département du Sud-Est
1.3. Département du Nord
1.4. Département du Nord-Est
1.5. Département de l'Artibonite
1.6. Département du Centre
1.7. Département du Sud
1.8. Département de la Grande-Anse
1.9. Département du Nord-Ouest

2. Projections de quelques indicateurs démographiques (1970-2000)
2.1. Le niveau et la tendance de la fécondité
2.2. Le niveau et la tendance de la mortalité
2.3. Les migrations internationales
2.4. Le rapport de masculinité
2.5. Les composantes du taux d'accroissement
2.6. L'évolution générale

CHAPITRE V
Considérations sur une prospective linguistique
1. Les constats
1.1. La situation de diglossie
1.2. L'ambiguïté de la politique linguistique
1.3. L'émergence du créole
1.4. La faiblesse du système scolaire
1.5. La pression démographique

2. Une prospective
2.1. Une approche quantitative
2.1.1. La détermination du seuil minimal
2.1.2. La détermination des indices de proportionnalité
2.1.3. Le calcul de l'effectif « potentiellement bilingue »
2.1.3.1. La période de 1973 à 1982
2.1.3.2. La période de 1960 à 1972
2.1.3.3. La période de 1931 à 1959
2.1.4. La période de 1983 à 2000
2.2. Une approche qualitative

RÉSUMÉ ET CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE
1. Monographies et articles
2. Documents officiels
2.1. Lois et décrets
2.2. Documents du Département de l'éducation nationale
2.3. Documents du (D.É.N.) - Projet Haïti/P.N.U.D. - Unesco
2.4. Documents de l'Institut haïtien de statistiques et d'informatique

ANNEXES
A Tableau extrait de l'Enquête pilote sur l'environnement linguistique de 1'enfant haïtien
B Volet linguistique de la réforme
C Un exemple de promotion du créole

Florida city tells workers to wear underwear, use deodorant

Source: The Associated Press
Thu Jun 18, 10:19 AM


BROOKSVILLE, Fla. - A Florida city is cleaning up with a new dress code that requires city workers to wear underwear and use deodorant.


The city council in Brooksville north of Tampa recently approved a dress code that instructs employees to observe "strict personal hygiene." It also prohibits exposed underwear, clothing with foul language, "sexually provocative" clothes and piercings anywhere except the ears.


Repeat offenders can be fired.


The city council approved the dress code 4-1 as part of a wider effort to update existing policies and ordinances.


The one vote in opposition came from Mayor Joe Bernadini. He said the underwear edict "takes away freedom of choice."
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Article taken from here.

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By Stephanie Booth for Cosmopolitan

You don't have to date a guy for six months to get the lowdown on who he really is. With the right clues, you can size him up in 10 minutes.

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vendredi 19 juin 2009

Haïti/Réformes universitaires ailleurs/Colloque à Port-au-Prince

Un compte-rendu de ce colloque est disponible dans un article intitulé :

«UNIVERSITÉ/RÉFORME / Tirer des leçons des expériences de réforme»,

publié dans le journal Le Matin du 19 juin 2009 sous la plume de Madame Natacha Clergé.

Très intéressant. Mais certains «faits» rapportés par un conférencier suscitent des interrogations (possibilité de retirer son diplôme à un diplômé).

Cliquez ici pour le lire.

Haïti/Salaire minimum/Haïti: Benoît récuse les objections de Préval

C'est le titre d'un article du journal Le Nouvelliste.

Jeudi 18 juin 2009: Du grabuge au centre-ville de Port-au-Prince

Les forces de l'ordre, la Minustah et la Police nationale, sont sur les dents quotidiennement depuis quelques semaines.

Elles essaient de contrôler la rue occupée chaque jour par les étudiants en grève. Ce jeudi, parallèlement aux manifestations d'étudiants, il y avait dans la rue, exceptionnellement, des partisans de Jean-Bertrand Aristide, à la suite des funérailles de père Gérard Jean-Juste, chantées à la Cathédrale.

Voici comment les journaux Le Matin et Le Nouvelliste rapportent les événements malheureux qui se se sont produits ce jour-là à Port-au-Prince.

«PORT-AU-PRINCE / MANIFESTATIONS / VIOLENCES / Le centre-ville pris en otage !»
Il s'agit d'un article de Ladenson Fleurival, journal Le Matin du vendredi 19 juin 2009.
Une photo est fournie.
Pour le lire cliquez ici.


«Haïti: Encore du grabuge.»
Il s'agit d'un article du journal Le Nouvelliste du jeudi 18 juin 2009.
Quelques photos sont fournies.
Pour le lire cliquez ici.


La Minustah dément:
«Manifestant tué en Haïti: l'ONU dément "catégoriquement" avoir tiré»
C'est le titre d'une dépêche de l'AFP datant d'hier.

Voir aussi CyberPresse; RFI.

mercredi 17 juin 2009

Position de principe et message de solidarité aux étudiants haïtiens !

Source: forumculturel@googlegroups.com, 17 juin 2009

Par Marie Carmel Paul-Austin


Entre la honte et le silence (inspiré de l’éditorial de Lyonel Trouillot, Le silence et la honte, paru dans le quotidien Le Matin, 10 juin 2009), nous avons choisi de faire entendre nos voix et de fixer notre position, face à cette éruption des étudiants dans l’espace public. Nous disons éruption, car elle laisse encore une fois, entrevoir sa fin tragique : celle d’un recommencement annoncé et d’une réforme toujours différée. Voir notre note, A propos de la crise à l’ENS, du déjà vu, sur la crise à l’Ecole Normale Supérieure, le 2 mars 2009, sur perilueh.blogspot.com. Est-ce pour autant, motifs pour nous de garder le silence. Non !

Nous avons suivi avec attention et prudence le déroulement des évènements qui ont conduit aux manifestations, intempestives certes, au raidissement des parties et à la cumulation de revendications sociales liées au salaire minimum des travailleurs et travailleuses haïtiens. Dans ce dialogue de sourds, auquel nous sommes par trop habitués, tout semble avoir été dit. D’un côté, les étudiants brandissant un cahier de charges, vieux de 23 ans, de l’autre, les voix des autorités universitaires qui affichent leur incapacité à y répondre, pour des raisons structurelles et conjoncturelles propres. Dans l’intervalle, est venu se greffer le problème de promulgation de la « loi Benoît ». Point n’est besoin d’être grand clerc, pour comprendre l’opportunité offerte à ces jeunes. Point n’est besoin de jouer également à l’autruche mais d’y voir, dans cette « accolade sociale », une pratique et une méthodologie propre à tout mouvement social qui se veut national, avant-gardiste et en rupture avec le statu quo. Nous avons trop d’exemples au niveau national et international, que ce soit de notre époque ou de celles qui ont précédé, pour nous convaincre de cette solidarité entre deux mouvements revendicatifs à caractère révolutionnaire. Ici, comme ailleurs, tout commence par une manif d’étudiants….N’ayons donc, aucune peur des mots.

En Haïti, entamer la réforme de l’UEH, -nous ne disons plus, celle de l’enseignement supérieur-, c’est faire la révolution ; en Haïti, faire ajuster- nous ne parlons pas d’augmenter-, le salaire de pitance de nos travailleurs, c’est encore faire la révolution. Le drame, pouvons-nous les confronter tous deux, en même temps ? Pour ce qui concerne nos étudiants, ils ont prouvé à travers l’histoire qu’ils n’ont jamais été en reste des problèmes de leur société. Toujours présents dans la ligne de front, ils y ont sacrifié beaucoup, jusqu’à l’ultime (1924, 1946, 1960-62, 1985-86, 1991-92, 1995, 2002, 2003). Nous ne faisons qu’énumérer quelques dates-charnières. L’histoire du mouvement étudiant haïtien est riche de ces moments de solidarité et d’engagement révolutionnaire national. Les étudiants actuels sont héritiers des organisations qui, avec tant d’autres, ont ouvert la voie aux espaces démocratiques post-86. Ces jeunes y ont laissé trop souvent leurs illusions et leurs rêves. C’est fort de cela que nous comprenons leurs frustrations, leurs dérives, et sans les excuser aucunement, nous leur sommes solidaires. Pour les raisons que voici :

Pour ceux et celles, amnésiques et rétifs à l’idée que cette structure, l’UEH, peut encore tenir et continuer à opérer dans les conditions dont nous sommes tous bien imbus (Voir sur www.alterpresse.org, le discours prononcé le 18 mai 2009, par le vice-recteur aux affaires académiques, Wilson Laleau, à l’Arcahaie. Il y fait état des problèmes structurels et ceux liés au budget auxquels l’UEH fait face), nous leur rappelons que ce n’est que partie remise. Et ils le savent. En d’autres termes, les autorités universitaires, à tous les échelons (dirigeants de facultés, rectorat) sont conscients de la gravité de la situation : curricula désuets, manque de professeurs, absence de cours pratiques et de travaux dirigés, carence d’un personnel enseignant qualifié et à temps complet qui n’est autre que la condition sine qua non de toute institution d’enseignement supérieur. La liste est longue et, elle a été déjà inventoriée, à maintes reprises. NUL n’est ignorant, à ce point, du problème. Pourtant, nous nous posons encore les questions que voici : a) Qu’est-ce qui empêche de définir un train de mesures propres à engager les différentes entités de l’UEH à emboîter le chemin de la réforme dans les conditions respectueuses des prescrits académiques et démocratiques de participation de ses diverses composantes? b) Qu’est-ce qui empêche la mise en branle de solutions susceptibles d’y remédier à court, moyen et long terme et de limiter les perturbations dans le calendrier académique ? A quand, ce minimum décent : des livres, du matériel de laboratoire, des cours, des profs ? A-t-on jamais vu pareille indigence et indécence ?

Cette réforme presse. Elle ne peut plus attendre et le temps des dilatoires arrive à expiration. Cette crise engendra une autre, et peut-être se greffera sur une autre plus grave, comme nous en avons l’habitude. Et, passée la crise ou les crises, nous n’éprouverons aucune gêne, aucun état d’âme à accuser le manque de moyens à chaque fois. Mais quand, serons-nous responsables et redevables devant la nation, si nous ne consentons aucun effort pour mettre fin à cette imposture. Il incombe donc, aux différentes commissions érigées par le rectorat de se mettre au travail et de rétablir la confiance, dans les rangs. Nous en appelons aux professeurs, aux étudiants à intégrer les commissions mises à cet effet, sans désemparer. Nous l’avons toujours clamé haut et fort, l’UEH n’a qu’une issue : se réformer ou s’effondrer. Nous avons toujours soutenu et compris qu’elle était/est le microcosme de ce que nous vivions/vivons au niveau national. Caveant consules !

Marie Carmel Paul-Austin
15 juin 2009

samedi 13 juin 2009

Haiti : Les Etudiants et le salaire minimum

Source: AlterPresse, 12 juin 2009
Par Ericq Pierre


Il n’y a pas longtemps, ne pas aller au cours était pour les étudiants un sacrifice énorme en appui à la cause qu’ils voulaient défendre ou à la revendication qu’ils voulaient faire passer. Un sacrifice et une lourde responsabilité. Entrer en grève était une décision grave qui pouvait être chargée de conséquences. C’était aussi une arme puissante redoutée par tous les dirigeants. Une arme efficace qui faisait à la fois la force et la fierté des étudiants et même de plusieurs parents.

Les grèves réussies, ce n’était pas les grèves de transport comme maintenant. C’était les grèves d’étudiants. C’était aussi des grèves pacifiques. Ou du moins leur niveau d’agressivité était pratiquement insignifiant. Et les étudiants ne sentaient nul besoin de montrer comme aujourd’hui leur capacité de nuisance. Ils acceptaient de prendre des risques énormes et sans contrepartie.

Comme dit l’adage, autres temps autres mœurs. Aujourd’hui, les étudiants ne font plus la grève. Ils ne sèchent pas les cours à proprement parler. Ils empêchent les professeurs de travailler et organisent des manifestations comprenant des occupations des édifices logeant les Facultés ou le Rectorat, des perturbations du trafic automobile dans les rues adjacentes. Ils ne vont pas au cours, mais ils ne sont pas en grève pour autant. Il est en réalité très difficile de qualifier leurs mouvements avec précision. C’est pourquoi les grands titres des journaux font état de manifestations d’étudiants, de mouvements de protestations d’étudiants, de revendications plurielles d’étudiants, etc. Mais on ne dit et on n’écrit jamais que les étudiants sont en grève.

Pourquoi et à quel moment les étudiants ont-ils réalisé que le fait de ne pas aller au cours ne constituait pas à lui seul un geste suffisamment fort pour marquer leur détermination ? Pourquoi et à quel moment ont-ils réalisé que les grèves traditionnelles d’étudiants ne représentaient pas la forme de résistance ou de lutte qui convenait pour faire passer leurs revendications et en assurer le succès ? Est-ce parce que les revendications sont devenues plus corsées qu’elles doivent épouser de nouvelles formes d’expression ? Difficile d’apporter une réponse précise à ces interrogations. J’espère que d’autres (en particulier nos sociologues) y réfléchiront.

En attendant, il est inconfortable de constater que personne ne peut développer des arguments assez solides pour convaincre les étudiants de regagner leur salle de classe. Ce n’est de toute façon pas l’objet de ce texte et je n’ai pas non plus cette prétention. Les étudiants reprendront donc leurs cours seulement quand ils le jugeront acceptable pour et par eux-mêmes. Ou quand ils obtiendront satisfaction. Ou quand ils jugeront s’être suffisamment fait entendre. Mais, je ne peux m’empêcher de me rebeller à l’idée que ni leurs parents, ni leurs professeurs, ni les autorités, ni leurs amis ne soient en mesure de leur suggérer quoi que ce soit, avec quelque chance d’être écoutés.

Je suis maître de moi comme de l’univers, disait César dans sa toute puissance. Nous sommes maitres de nous comme de notre avenir, semblent répondre en écho les étudiants dans toute leur impuissance.

Pour se donner de multiples motifs de rester mobilisés pendant longtemps, ils ont emboîté leurs revendications les unes dans les autres à la manière des poupées russes. Demande de révocation de professeurs à la Fac de Médecine et de remplacement des membres du Rectorat ? Même combat ! Demande de libre accès des fils du peuple à l’Université et de la publication de la loi sur le salaire minimum ? Même combat ! Demande de libérer les étudiants arrêtés et de maintenir les cours de base à l’Ecole Normale Supérieure ? Même combat !

Il ne fait aucun doute que d’autres revendications suivront. Il y a tellement de motifs d’insatisfaction à l’Université et dans la vie quotidienne chez nous que si les étudiants veulent rester cohérents avec eux-mêmes –et rien ne prouve qu’ils ne le veuillent pas— ils n’abandonneront pas la rue de sitôt. Mais ont-ils intérêt à continuer cette forme de lutte ?

S’ils obtiennent satisfaction sur la promulgation de la loi sur le salaire minimum, qu’adviendra-t-il des autres revendications ? Les étudiants accepteront-ils de s’asseoir avec le Rectorat et les Conseils de Direction des différentes Facultés pour trouver des solutions aux problèmes qui les préoccupent ? Ce sont des questions que tout le monde se pose. Les étudiants ne doivent pas feindre de les ignorer. Est-ce qu’ils sont prêts à y apporter quelques éléments de réponse ?

Je sais qu’il appartient aux étudiants – et à eux seuls – de répondre. Je ne vais donc même pas tenter de suggérer quoi que ce soit. Mais, compte tenu de l’importance qu’ils accordent légitimement au dossier du salaire minimum, je voudrais bien faire quelques considérations y relatives.

J’estime au départ que nous n’aurions pas dû laisser ce dossier pourrir à ce point. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour se colleter à ce problème vital ? Les débats sont tellement pollués maintenant que les étudiants sont en train de courir le risque de s’aliéner la sympathie de ceux-là mêmes dont ils veulent défendre les intérêts. Dans un pays au taux de chômage si élevé, nul ne devrait être surpris que, dans les prochains jours, venus de nulle part , des ouvriers ou des compatriotes qui se prétendent tels , occupent les antennes de radio et de télévision pour proclamer qu’ils s’accommoderaient volontiers de moins de 200 gourdes par jour .On est donc en face d’un problème dont la solution ne laissera pas de gagnants. On criera à la manipulation et l’on verra la main du pouvoir et/ou des patrons derrière ces ouvriers. Mais il n’en sera peut-être rien. Résultat, le fossé d’incompréhension s’élargira encore plus.

Il faut regarder la réalité en face. Deux cents gourdes c’est un salaire de misère. Et ce n’est pas avec ce niveau de salaire que la classe ouvrière et les travailleurs en général vont améliorer leurs conditions d’existence. Mais, ils sont aussi nombreux chez nous ceux-là qui feraient tout pour avoir juste un salaire, si modique soit-il. Le pouvoir le sait. Les patrons le savent. Les ouvriers le savent aussi. Toute la question est là. Toutefois, j’incline à croire qu’il n’y a pas quelqu’un en Haïti qui estime qu’un salaire de deux cents gourdes par jour (soit l’équivalent de cinq dollars américains) soit trop élevé pour nos ouvriers et ouvrières. Cela vaut tant pour le Président de la République que pour la Première Ministre.

Je suis donc porté à croire que le délai pris pour promulguer la loi ne répond pas à des motifs sinistres ni à des théories de conspiration contre la classe ouvrière. Dans ce sens, les tentatives d’opposer le degré de sensibilité ouvrière de la Première Ministre à celui du Président de la République sont à la fois maladroites et ridicules. Le Président et la Première Ministre reçoivent et écoutent les points de vues tant des ouvriers que des patrons. Est-ce que cela signifie qu’ils ont des préférences marquées pour les uns ou pour les autres ? Est-ce que le Président de la République roule plus pour les patrons que pour les ouvriers ? Beaucoup répondent par l’affirmatif. D’autres cependant n’hésitent pas à affirmer que le Président ne roule que pour le Président.

Ce dont je suis pour ma part convaincu c’est qu’un salaire à deux cents gourdes, s’il ne provoquera pas toutes les calamités que les patrons prédisent ou évoquent, ne sera pas non plus à court terme un levier pour la création d’emplois. Mais, je suis aussi convaincu qu’il faut mettre un terme à ce spectacle qui contribue à nous abaisser encore plus. Il faut priver les étudiants de cette distraction pour qu’ils puissent reprendre leurs cours. Il faut donc promulguer la loi sur le salaire minimum. Il ne s’agit pas vraiment d’un nœud gordien. Mais il faut trancher ce débat par une décision politique et non par des arguties d’ordre économique et financier. Nous savons tous que la République ne succombera pas à cause de cette décision.
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vendredi 12 juin 2009

Haïti : L’Egarement-La Solution

Par Jean L Théagène
Président de l’UNDH


« Toute vertu collective nait d’une communion. Et aucune communion profonde ne se limite au sentiment. »
André Malraux



Les nouvelles en provenance du pays depuis la crise universitaire font état d’étudiants bastonnés, emprisonnés, intoxiqués par gaz de combat. Le comble, on parle de mort d’étudiants. Souhaitons que ce ne soit qu’une simple rumeur mais qui aurait quand même la vertu d’interpeller le Chef de l’Etat sur le sens de ses responsabilités. Gouverner c’est plus que prévoir, c’est surtout agir dans le sens du bien public et étouffer dans l’œuf toute situation ou fait sociopolitique susceptibles de dégénérer en désordre ou de semer la discorde dans la cité. La mort d’un étudiant entrainerait certainement d’autres et provoquerait la rage de tous les citoyens et citoyennes en charge d’enfants. Déjà cette colère gronde sous les cris des malades de l’Hôpital de l’Université d’Etat, des petits jouant au jardin d’enfants, de paisibles résidents à l’intérieur de leurs maisons suffoqués par les effluves de gaz lacrymogène. Et la Police béatement se contente de se retrancher derrière l’excuse de (dommages collatéraux). Alors, qu’est-ce à dire lorsque le pays n’est pas en guerre? Le Chef de l’Etat se doit donc d’agir; car c’est le devoir du Roi de protéger ses citoyens, avons-nous appris dès la classe secondaire.

Ayant compris le jeu subtil d’une tendance néocolonialiste soigneusement dissimulée à travers le mouvement estudiantin, l’UNDH abandonne sa position de rigidité et d’inflexibilité, entend faire montre de souplesse et réintègre les rangs de la citoyenneté haïtienne avec droits et devoirs attachés à ce privilège. Ce faisant, il s’assure de ne pas se tromper d’ennemis et du même coup sortir Haïti de sa morosité sinon de son agonie lente et cruelle. A l’instar de tout parti politique responsable il entend éviter à son peuple et surtout à la jeunesse du pays de continuer à gravir son calvaire au nom d’une sacro-sainte démocratie sur papier imposée par les pays dits amis d’Haïti. Face à la situation actuelle qui a trop duré, où nos jeunes gagnent les rues dans la revendication de leurs droits légitimes dans un premier temps; et dans un second temps en réclament un peu plus de justice sociale pour un peuple qui se meurt, ce qui constitue une grande première dans notre histoire; nous, de l’UNDH, en pareille circonstance croyons de notre devoir de soumettre ces propositions qui suivent à l’Exécutif Haïtien avant qu’il ne soit trop tard.
  1. Le problème doit être posé en Conseil de Ministres réunis à l’extraordinaire à l’effet de promulguer la loi sur le salaire minimum déjà revêtue de l’approbation populaire.
  2. Statuer sur les mesures d’accompagnement à prendre en faveur des patrons.
  3. Libérer les étudiants incarcérés.
  4. Ordonner aux grévistes de regagner l’enceinte de leurs facultés respectives où les problèmes académiques doivent être résolus dans le cadre de l’autonomie universitaire.
  5. Laisser à la Police nationale le soin de patrouiller les rues pour assurer la paix des paisibles citoyens et non la Minustah.

Ces propositions de sortie de crise nous ont été dictées par cette compassion indéniable nous obligeant à nous remettre en question chaque fois que des menaces pèsent de toute leur dangerosité sur une nation comme la nôtre habituée à des victoires et des conquêtes historiques impensables. Notre intervention se situe uniquement dans le cadre de solution appropriée à la circonstance non pour soutenir un gouvernement d’handicapés historiques mais pour permettre aux Haïtiens fatigués de la cécité de l’interventionnisme étranger et de l’effort dans le mal qui a toujours caractérisé ses dirigeants politiques de se prendre en mains.

Que les Haïtiens se le tiennent pour dit : La communauté internationale n’a pas de provision politico-judiciaire pour reprendre les cantiques désuets de ses interventions apparemment injustifiées. Elle n’est pas non plus intéressée à répéter, par USA interposés, les débordements de la Saga Iraquienne, après avoir risqué sa crédibilité dans les aventures regrettables de Panama et de la Grenade. Par contre, elle peut toujours se servir d’une explosion sociale pour faire d’Haïti le trublion des Caraïbes et la faire passer de tutelle virtuelle à tutelle réelle effaçant par ainsi d’un trait de plume au tableau de l’histoire: 1804.