jeudi 19 février 2009

La rencontre de deux Chefs d'État noirs de deux grandes puissances

NDCDP.-
Haïti était sans aucun doute dans la tête et le coeur des deux chefs d'États...
Espérons que ce soit le point de départ d'une longue coopération pour aider ce pays (Haïti) à sortir du sous-développement chronique et à faire de la politique autrement...
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Accueil à l'aéroport, Ottawa, 19 février 2009
Le président américain Barack Obama et la gouverneure générale du Canada,
Michaëlle Jean dés son arrivée à Ottawa.
Photo: La Presse canadienne/Sean Kilpatrick
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Le président américain Barack Obama et la Gouverneure générale du Canada Michaëlle Jean, Ottawa, 19 février 2009

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"Vous n'auriez jamais imaginé que nous aurions pu, vous et moi, être ici aujourd'hui, en raison de nos origines africaines", aurait dit Mme Jean au président au début d'un échange que des témoins ont décrit comme étant "doux et chaleureux".
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Barack Obama et Michaëlle Jean ont eu une discussion animée à l'aéroport
Source: La Presse canadienne et Capacadie.com

OTTAWA - Le premier président noir des Etats-Unis et la première gouverneure générale noire du Canada ont semblé bien s'entendre dès leur première rencontre.
La gouverneure générale Michaëlle Jean a été la première d'une poignée de dignitaires canadiens à accueillir Barack Obama à sa sortie de l'avion Air Force One, jeudi. Il s'agit de la première visite du président en sol canadien depuis son assermentation.
"Vous n'auriez jamais imaginé que nous aurions pu, vous et moi, être ici aujourd'hui, en raison de nos origines africaines", aurait dit Mme Jean au président au début d'un échange que des témoins ont décrit comme étant "doux et chaleureux".
Un proche de la gouverneure générale a affirmé que le caractère poignant de ce moment était évident pour les deux chefs d'Etat.
M. Obama et Mme Jean ont eu sur le tarmac une discussion animée semblant sortir du protocole formel. Le président a ensuite été présenté aux autres dignitaires, dont le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, et l'ambassadeur du Canada aux Etats-Unis, Michael Wilson.
Barack Obama a fait rire Michaëlle Jean, qui a mis sa main dans le dos du président alors qu'ils se dirigeaient, côte à côte, dans une salle de réception où ils devaient avoir une discussion privée de 20 minutes.
La porte-parole de Mme Jean, Marthe Blouin, a raconté qu'"à ce moment, elle lui a dit qu'elle avait l'impression d'assister à une histoire d'amour entre les Canadiens et lui".
"Il lui a dit qu'il était au courant, qu'on l'avait informé qu'il était très populaire au Canada, a poursuivi Mme Blouin. Il a alors fait une blague en disant : "C'est bon de le savoir, parce que si les choses vont mal pour moi aux Etats-Unis, je sais que je pourrai venir au Canada". C'est pourquoi elle riait ainsi."
Ils se sont d'abord prêtés à une séance de photos pour certains médias. M. Obama et Mme Jean ont pris place dans des fauteuils, souriants, et ont discuté à voix basse pour éviter que leurs propos ne soient entendus.
Au cours des 26 minutes passées ensemble - six minutes de plus que prévu - les deux chefs d'Etat ont parlé de la récente visite de Mme Jean en Haïti, son lieu de naissance, et de la nouvelle première ministre de ce pays, Michèle Pierre-Louis, qu'elle a décrite comme étant une personne "très dynamique et qu'il vaut la peine de connaître".
Mme Jean a dit au président Obama que la situation en Haïti est "terrible en ce moment, avec la crise alimentaire, et c'est encore pire depuis le passage des ouragans et des tempêtes tropicales de l'été dernier et du début de l'automne". Elle a ajouté que "la crise économique et la récession rend les choses encore pires", mais a insisté sur le fait qu'Haïti demeure politiquement stable.
"Le président Obama lui a dit qu'il aimerait lui parler davantage à ce sujet", a révélé Mme Blouin.
En tant que commandante en chef des Forces canadiennes, Michaëlle Jean a remercié Barack Obama pour ses "bons mots" adressés aux familles des soldats canadiens tués en Afghanistan. Elle lui a aussi dit qu'elle assistait aux cérémonies de rapatriement des dépouilles des soldats tués à l'étranger.
Elle a indiqué à M. Obama qu'elle "trouvait important que les familles aient droit à une cérémonie d'adieu".
Mme Jean a aussi parlé au président américain de la "force des jeunes" en lui expliquant qu'elle a fait de la jeunesse sa priorité en tant que gouverneure générale.
"Elle lui a dit qu'elle avait été impressionnée par le nombre de jeunes qui ont voté pour lui l'automne dernier et par leur enthousiasme, a relaté Mme Blouin. Elle m'a dit qu'ils croient tous les deux qu'il est important de donner du pouvoir aux jeunes, de lutter contre l'apathie, pour que les nouvelles générations s'impliquent en politique, par exemple."
Au cours de la séance de photos, le président a écouté attentivement la gouverneure générale, qui aurait prononcé le mot "espoir", un élément clé de la campagne présidentielle ayant mené à la victoire historique de Barack Obama le 4 novembre.
Le jour de l'assermentation du nouveau président, Michaëlle Jean avait déclaré que l'élection de Barack Obama était une occasion "joyeuse", ayant "une signification symbolique à l'échelle planétaire".
"Une nouvelle page de l'histoire des civilisations a été écrite sous nos yeux, réalisant les souhaits de plusieurs jeunes, femmes et hommes de tous les milieux, qui ont espéré voir notre monde devenir plus juste et plus humain", avait-elle dit.
Jeudi, Barack Obama a dit à Michaëlle Jean qu'il souhaite revenir au Canada avec sa famille. "Il lui a dit qu'il aimerait la revoir, a dit Mme Blouin. Et il lui a dit qu'il aimerait la voir à Washington aussi."
Ce n'était pas la première visite de M. Obama au Canada. Il a passé plusieurs jours dans la région de Toronto pour assister à un mariage, en août 2004, alors qu'il était sénateur de l'Illinois.
Avec son épouse, Michelle, et ses deux filles, Malia et Sasha, il avait loué une voiture pour se rendre aux chutes du Niagara. Il s'était aussi brièvement arrêté à Burlington, en Ontario.
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//Lien d'où provient l'article:
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Rachida Dati : bientôt le film... sur sa vie ! (réactualisé)

Source: Purepeople.com, 19 février 2009

Rachida Dati, ministre de la justice du gouvernement Sarkozy-Fillon

Photos: Purepeople.com

Rachida Dati, 43 ans, la Garde des Sceaux la plus lookée de l'histoire de France, qui devrait devenir député européen en juin prochain, sera prochainement le sujet d'un film, révèle Challenges.La maman de Zohra (1 mois et demi) a en effet donné son accord au producteur Daniel Leconte (qui anime De quoi je me mêle, sur Arte) pour qu'il réalise un film-documentaire de quarante-cinq minutes sur elle. Intitulé Dati l'ambitieuse, il sera diffusé le 3 mars sur Arte en prime time. Antoine Vitkine et Taly Jaoui, les deux réalisateurs, retracent l'itinéraire de cette femme née de parents immigrés dans une banlieue pauvre, qui a obtenu l'un des postes les plus importants du gouvernement. La question est de savoir si Rachida Dati est un symbole d'intégration ou un cas particulier ? De la grâce à la disgrâce, portrait - entre ombre et lumière - d'une femme politique qui croit en son étoile.

Le travail des réalisateurs commence le 18 mai 2007, au lendemain de l'élection de Nicolas Sarkozy. Rachida Dati est nommée ministre de la Justice. Femme, jeune, d'origine maghrébine, elle n'a pas un parcours politique classique.

Rachida n'a pas fait l'ENA, n'a jamais été une élue et encore moins ministre avant, elle s'est construite à la force de son réseau. Pourtant, un an et demi plus tard, c'est la désillusion.
Flashback sur la vie de cette femme que les parents ont obligée à se marier avec un homme qu'elle n'aimait pas. De son combat pour l'annulation de ce mariage arrangé à son exil à Londres, en passant par son poste de médiatrice dans les affaires de voile islamique, le film ne laisse aucune zone d'ombre.En retournant sur les lieux de son enfance ou en donnant la parole à ceux qui l'ont croisée durant son parcours (amis, professeurs, personnalités politiques, journalistes), Dati l'ambitieuse montre une Rachida à mille lieux du gouvernement bling bling.
Mais, Rachida, nous pensions que vous aviez décidé de vous faire discrète jusqu'aux élections européennes... Arte va sûrement réaliser un carton d'audience !

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//Lien d'où provient l'article:
http://fr.news.yahoo.com/51/20090219/ten-rachida-dati-bientot-le-film-sur-sa-0111c6b.html
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Lien vers d'autres article sur Rachida Dati:
http://www.purepeople.com/article/rachida-dati-une-dure-semaine-mais-elle-tient-toujours-le-choc-et-brouille-les-pistes_a25063/1
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//Toutes les "news" de Rachida Dati:
http://www.purepeople.com/people/rachida-dati_p83/articles/1
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Rachida_Dati

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Mise à jour du 4 mars 2009

Les derniers messages postés sur les différents blogs

Voici les liens vers les derniers messages postés sur Le Coin de Pierre :

//Rachida Dati : bientôt le film... sur sa vie ! (réactualisé), 19 février 2009
http://jfjpm.blogspot.com/2009/02/rachida-dati-bientot-le-film-sur-sa-vie.html

//Forums en génie civil et dans d'autres branches du génie, 19 février 2009
http://jfjpm-genie-civil.blogspot.com/2009/02/forums-en-genie-civil-et-dans-dautres.html

//A great civil engineer : Gregory P.Tschebotarioff (1899-1985), 19 février 2009
http://jfjpm-genie-civil.blogspot.com/2009/02/great-civil-engineer-gregory.html

//SÉNATORIALES AVRIL 2009 / Lavalas définitivement out !, 19 février 2009
http://jfjpm-politique.blogspot.com/2009/02/senatoriales-avril-2009-lavalas.html

//Guadeloupe: grève contre la vie chère accompagnée d'émeutes, 18 février 2009
http://jfjpm-politique.blogspot.com/2009/02/guadeloupe-greve-contre-la-vie-chere.html

//Jean-Claude Trichet (BCE) plaide pour une surveillance financière "rigoureuse", 19 février 2009
http://jfjpm-economie.blogspot.com/2009/02/jean-claude-trichet-bce-plaide-pour-une.html

//Pour Dominique Strauss-Kahn (FMI), il faut poursuivre l'assainissement financier, 19 février 2009
http://jfjpm-economie.blogspot.com/2009/02/pour-dominique-strauss-kahn-fmi-il-faut.html

//Génie civil/ Matériels de cours de base et de cours avancés en ligne, 16 février 2009
http://jfjpm-genie-civil.blogspot.com/2009/02/genie-civil-cours-de-base-et-cours.html

//Autres génies/ liens vers matériels de cours de base et de cours avancés, dans la colonne de gauche du blog suivant:
http://jfjpm-genie-civil.blogspot.com/

//Mathématiques/ Cours de base et cours avancés en ligne, 16 février 2009
http://jfjpm-maths.blogspot.com/2009/02/mathematiques-cours-de-base-et-cours.html

//Autres sciences/ liens vers matériels de cours de base et de cours avancés, dans la colonne de gauche du blog suivant:
http://jfjpm-maths.blogspot.com/

//Hervé Kempf: « Pour sauver la planète, sortez du capitalisme », 15 février 2009
http://jfjpm.blogspot.com/2009/02/herve-kempf-pour-sauver-la-planete.html
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Dernière mise à jour, 19 février 2009, 17h48

dimanche 15 février 2009

Hervé Kempf: « Pour sauver la planète, sortez du capitalisme »

C'est le titre du dernier livre du journaliste du journal Le Monde, Hervé Kempf, publié aux éditions du Seuil, Paris, 2009.

J'aurais pu écrire cet article soit sur le blog Le Coin de Pierre-Environnement, soit sur le blog Le Coin de Pierre-Économie générale, soit sur le blog Le Coin de Pierre - Politique. En fin de compte, je l'ai posté ici.

Parmi les hommes de notre temps dont les idées, dans une très large mesure, rejoignent les miennes, il y a Fidel Castro, Frédéric Poulon, Albert Jacquard, Hervé Kempf.

Selon Kempf, le capitalisme actuel, envahi par la spéculation et la corruption de ses dirigeants, a engendré une crise écologique qui menace les équilibres planétaires et une crise économique majeure.

Hervé Kempf croit que non seulement un autre monde est possible, mais encore il est à notre portée.

Selon lui, il faut sortir du capitalisme, c'est-à-dire, reconstruire une société où:
a) l’économie est un outil et non une reine;
b) la coopération est plus importante que la compétition;
c) le bien commun est plus important que le profit.

Dans une entrevue sur Radio-Canada cette semaine, Kempf mentionne qu'il ne s'agit pas de retourner à l'âge de la pierre, et, il résume toute sa pensée dans ce slogan: « plus de liens, moins de biens ». Entendez par là plus de liens entre les humains.


Parlant de «liens», en voici quelques-uns qui parlent de l'auteur et de son oeuvre:

//Hervé Kempf selon Wikipédia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Herv%C3%A9_Kempf
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http://lille.indymedia.org/breve1889.html
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//http://cybersolidaires.typepad.com/ameriques/2009/02/pour-sauver-la-plan%C3%A8te-sortez-du-capitalisme.html#more
//
//
http://environnement.branchez-vous.com/2009/02/lenvironnement_est_une_priorit.html
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jeudi 12 février 2009

L'homme descend-il du singe?

Source Radio-Canada/Nouvelles

Le lien ci-après permet d'écouter un reportage de l'émission 5 sur 5 dans lequel le journaliste de Radio-Canada, Gilles Gougeon, rappelle l'évolution du débat entre les darwinistes et les créationnistes. Il explique comment l'affrontement s'est transposé aux États-Unis, où la théorie de Darwin ne fait toujours pas l'unanimité.

L'homme descend-il du singe?
• En 1809, l'année de naissance de Darwin, le naturaliste français Jean-Baptiste de Lamarck ébauche une première théorie évolutionniste dans son ouvrage La Philosophie zoologique.
• C'est toutefois Darwin qui, par ses observations et ses preuves multiples, a réussi à imposer la théorie de la sélection naturelle des espèces aux scientifiques du monde entier.
• Entre 1859 et 1876, 60 000 exemplaires de L'Origine des espèces ont été vendus en Angleterre.

Durée: 6min 18 s

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http://archives.radio-canada.ca/sciences_technologies/sciences_naturelles/dossiers/3679/
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Le lien précédent vous conduira aussi vers de nombreux autres liens réunis par Radio-Canada sur Darwin et sa théorie.

dimanche 8 février 2009

Haïti : « Il est minuit moins dix et c’est déjà la catastrophe », Michaëlle Jean, gouverneure générale du Canada

La gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean (à droite)
en entrevue avec la journaliste Nancy Roc (à gauche)
à Ottawa, Canada, fin janvier 2009
Photo publiée dans le journal Le Matin, 2 février 2009
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Par Nancy Roc
Journaliste, collaboratrice du journal Le Matin
Montréal, 30 janvier 2009
Suite à sa dernière visite en Haïti, Son Excellence, la Très Honorable Gouverneure Générale du Canada, Mme Michaëlle Jean nous a accordé le 28 janvier écoulé une interview exclusive à Rideau Hall, Ottawa. Les temps forts de cette entrevue ont été marqués par l’émotion, la spontanéité et l’authenticité des propos et conseils prodigués par Mme Jean pour son pays d’origine. La Gouverneure Générale du Canada nous a fait part de sa profonde préoccupation face au désastre écologique et à la crise alimentaire auxquels le pays doit faire face. Elle insiste sur l’urgente nécessité d’une stratégie nationale pour endiguer les maux qui affligent et caractérisent la société haïtienne aujourd’hui. Pour Mme Jean, Haïti ne pourra pas se sortir du cercle de la misère sans une aide internationale soutenue, la responsabilisation de la population et l’inclusion de la diaspora haïtienne dans la coopération. Elle souhaite aussi, qu’on puisse donner à la Première ministre, Mme Michèle Duvivier Pierre-Louis, « les leviers nécessaires pour qu’elle puisse agir ».
On ne finit pas de compter les ravages laissés par le passage des quatre ouragans en Haïti, l’année dernière. Les dégâts occasionnés par les ouragans sont évalués à près d’un milliard de dollars américains et la Gouverneure Générale du Canada est venue récemment faire sa propre évaluation de l’étendue du désastre. Elle le mesure dans toute son ampleur, sans cacher sa douleur et avoue avoir pleuré en survolant les Gonaïves. «Au-delà des traces créées par les cyclones, j’ai pleuré parce que survoler Haïti c’est comme survoler le corps d’un animal blessé », déclaret-elle en soulignant que dans l’hélicoptère qui survolait la Cité de l’Indépendance, elle avait l’impression « d’ausculter un corps malade ». Pour Michaëlle Jean, survoler les montagnes pelées de son pays d’origine, est toujours un choc.
Haïti, entre le courage et la démesure
Lorsqu’elle parle d’Haïti, Michaëlle Jean prend le pas sur la Gouverneure Générale. Elle ne peut cacher sa profonde et sincère préoccupation pour le pays de « toutes les misères », celui qui l’a vue naître. De même que son attachement viscéral à sa terre natale. Celui qui a fait d’elle, ce qu’elle est aujourd’hui, aime-t-elle rappeler. Pour Michaëlle Jean, Haïti est « une dure école mais c’est une école de courage où j’ai appris qu’abandonner n’est pas acceptable. Il faut toujours se relever », dit-elle. Ce courage, elle dit l’avoir rencontré dans toutes les localités qu’elle a visitées, « où les gens avaient retroussé leurs manches et essayaient de tenir ».
Lors de son récent passage, l’époux de Mme Jean, Son Excellence M. Jean Daniel Lafond avait déclaré qu’Haïti est « le pays du courage et de la barbarie extrêmes, mais où le premier phénomène a dû trop souvent affronter le deuxième pour créer un cadre politique et économique au service de l’humain » Partage-t-elle son point de vue ? Oui, répond-t-elle, en disant qu’à travers l’histoire de ce pays, on constate que « la barbarie s’est exprimée de façons extrêmes. Il y a eu des démesures ». Pour Michaëlle Jean, cette barbarie s’exprime encore aujourd’hui en Haïti. « Il y a des tableaux de misères insoutenables et qui ont un impact des plus barbares sur la condition humaine en Haïti», affirme-t-elle, Paradoxalement, c’est aussi, « le pays de tous les courages » et c’est ce qui lui donne encore de l’espoir chaque fois qu’elle se rend dans son pays d’origine. C’est pour aller à la rencontre de ce courage, partout sur le terrain et être à l’écoute de la population que la Gouverneure Générale refuse de se cantonner « dans un cadre officiel à discourir ». Pour elle, il faut se rendre sur le terrain pour rencontrer la population car « la plus grande richesse d’Haïti ce sont les gens et ce sont ces forces vives qu’il faut soutenir», dit-elle.
Casser la dynamique de l’assistance
Au moment de l’investiture du président Préval en mai 2006, la Gouverneure Générale du Canada avait fait un vibrant plaidoyer pour que le peuple haïtien rompe avec son passé. «La misère ne peut pas être quelque chose qui définit ce pays », avait-elle dit. Aujourd’hui, la situation s’est aggravée et en Haïti on a toujours tendance à vouloir prioriser les droits civiles et politiques au détriment des droits sociaux et économiques. Comment peut-on briser le cercle vicieux de la misère avec une telle tendance et dans un pays classé parmi les plus corrompus de la planète ? « J’ai senti en Haïti de l’exaspération. J’ai senti une impatience qui se manifeste partout et la population veut voir des changements réels », constate la Gouverneure Générale. Même si elle se rend compte que rien ne peut se faire du jour au lendemain, elle avoue « être parfois exaspérée par le fatalisme » qui existe en Haïti. Aujourd’hui, il faut agir, insistet-elle et « le Canada prend très au sérieux le renforcement des institutions publiques et la modernisation de l’État ». Au-delà de l’aide canadienne, Mme Jean revient sur la nécessité d’établir « un pacte social, un compromis social » afin que tous les Haïtiens comprennent qu’on « ne peut pas continuer avec le chacun pour soi, chacun pour son clan. Il faut se demander quel est l’intérêt supérieur de ce pays et comment répondre ensemble aux besoins de la population ». Pour Mme Jean, on ne peut pas uniquement blâmer le gouvernement. Il faut aussi que les citoyens apportent leur contribution au changement. « Il y a encore un chemin à faire quant à la prise de conscience de la responsabilité en Haïti pour le bien commun », une responsabilité qui, pour Mme Jean, doit être à la fois individuelle et collective. « La corruption nuit au bien commun » en Haïti, soulignet-elle, et c’est pour cela que le Canada tient à renforcer la bonne gouvernance autant que les institutions de la République. Pour la Gouverneure Générale, la justice est aussi primordiale et « il faut mettre fin à l’impunité », d’une part. D’autre part, « il y a aussi la responsabilité fiscale qui va de pair avec la bonne gouvernance et la responsabilité collective. Payer ses impôts, c’est aider l’État à avoir des leviers pour agir et l’aider à remplir ses coffres pour mener à bien des politiques et des actions qui bénéficient à l’ensemble » de la population. Elle reconnaît que le problème de ressources en Haïti «est très grave et que, par les temps qui courent, les pays les plus faibles seront encore plus frappés » par la crise financière internationale. C’est notamment face à ce constat qu’elle pense qu’il est important de « maintenir Haïti à l’agenda des bailleurs de fonds et de la communauté internationale pour qu’Haïti puisse disposer des moyens nécessaires pour mener à bien sa stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté», explique-t-elle. Elle reconnaît aussi que cette stratégie, formulée dans le Document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté (Dsncrp) doit être révisée après le passage des quatre cyclones en Haïti. « C’était là un des buts de ma visite : de faire l’état des lieux, de voir avec les représentants des organisations internationales et les autorités haïtiennes, comment on peut mettre à jour les priorités », déclare Mme Michaëlle Jean. À partir de là, il faut « très vite qu’on parte de cette étape vers une rencontre technique et ensuite une conférence des bailleurs qui permettra d’arrimer les efforts pour venir en aide aux nombreux besoins d’Haïti ». Toutefois, elle insiste sur le fait que les besoins, les priorités et la stratégie pour satisfaire ceux-ci soit définis par les Haïtiens eux-mêmes. « Il faut à un moment casser la dynamique de l’assistance. Il faut un plan et une vision qui puissent élargir le cercle des pays solidaires d’Haïti, mais autour d’éléments établis d’abord par Haïti ».
Inclure la diaspora dans la coopération
Michaëlle Jean sourit ironiquement quand elle entend dire que certains politiciens en Haïti prônentdans des récentes déclarations autour d’une révision constitutionnelleque, seuls des Haïtiens « authentiques » doivent pouvoir occuper des postes d’élus ou de hautes fonctions dans l’appareil d’État. Elle rappelle que les compatriotes de la diaspora n’ont pas choisi d’abandonner leur nationalité haïtienne. «Nous avons été déchus de cette nationalité par des régimes qui considéraient que toute personne qui s’opposait à certaines situations en Haïti, devenait indésirable », précise-t-elle. Pour Michaëlle Jean, tout Haïtien de la diaspora se définit toujours comme Haïtien et, ceci, sur plusieurs générations. « Il y a un sentiment d’appartenance très fort qui nous marche dans le sang, dans les tripes, dans le cœur, dans la tête. On ne rompt jamais ce cordon ombilical et quand Haïti souffre, nous souffrons aussi », dit-t-elle. Pour Mme Jean, les Haïtiens de l’intérieur ne doivent pas se sentir menacés par les forces vives de la diaspora mais, au contraire, établir un dialogue avec la diaspora et se dire que, dans l’intérêt supérieur de la nation, il faut compter sur toutes les forces vives du pays. La Gouverneure générale pense qu’il « faut inclure la diaspora dans toute la stratégie de coopération avec Haïti. La diaspora se doit d’en être un élément pivot », souligne-t-elle, tout en souhaitant que l’on puisse canaliser davantage les apports de la diaspora, tant dans un fonds de développement que dans les transferts de connaissance qui pourront aider à atteindre un développement social, humain et durable. « Il y a un désir réel de la diaspora de contribuer au développement d’Haïti. L’apport de la diaspora est donc crucial et il faut le structurer davantage, le maximiser et avoir un encadrement qui puisse donner les meilleurs résultats possibles afin qu’on puisse arriver à un changement majeur », conclut-elle à ce sujet.
Une précarité potentiellement explosive
Lorsqu’on évoque la crise alimentaire et le potentiel de nouvelles émeutes en Haïti, le visage de la Gouverneure générale s’assombrit. Elle ne cache pas sa profonde inquiétude quant à la famine qui guette 3 millions d’Haïtiens en mars prochain. Elle avoue avoir ressenti un sentiment d’urgence du côté des autorités haïtiennes, sentiment qu’elle dit partager. « Le Canada sent cette urgence et n’est pas le seul pays à sentir qu’il faut absolument que la situation de précarité ne devienne pas potentiellement explosive», a-t-elle dit tout en avertissant qu’il « ne faut jamais prendre pour acquise la patience des populations ». Tout en reconnaissant la patience du peuple haïtien, elle pense que lorsqu’un « ventre crie famine, il y a un moment où cela vient à bout de la patience ». Face à une telle urgence, la Gouverneure Générale revient encore sur la nécessité pour Haïti d’avoir un plan d’ensemble, une stratégie et c’est sur ce sujet qu’elle s’est entretenue avec les autorités haïtiennes durant sa mission en Haïti. Elle déclare avoir «soupesé et mis en partage» toute sa compréhension et son analyse de la situation tant avec les autorités qu’avec tous les représentants des différents bailleurs de fonds et d’organisations internationales sur place. « Partout, le sentiment d’urgence était là et c’est pourquoi je me suis permise de dire qu’il fallait passer à l’action ». Pour Mme Jean, il était donc important de vérifier l’impact des projets qu’appuie le Canada en Haïti. C’est pour cela qu’elle s’est rendue sur le terrain notamment au Sud qui a moins retenu l’attention de la communauté internationale lors du passage des cyclones. Elle a été dans la ville des Cayes où les émeutes de la faim ont débuté en avril 2008. Elle s’est aussi rendue à Ennery pour évaluer l’appui canadien dans les secteurs de l’agriculture, de la santé et de l’éducation. Accompagnée du maire d’Ennery, la Gouverneure Générale du Canada a pu voir le pont local, qui s’est effondré lors de la dernière saison des cyclones. Elle a offert un don de 200 arbres à la ville d’Ennery pour la revalorisation de l’environnement, et rencontré les bénéficiaires de l’aide canadienne. Un programme de 450 000 $ financé par le Canada fournira des bestiaux à 300 familles et des semences à près de 2000 autres familles qui ont tout perdu lors des tempêtes. Michaëlle Jean avait aussi présenté ses félicitations à la population d’Ennery pour son courage et sa façon d’œuvrer pour survivre.
À son retour à Ottawa, Mme Jean a mis au parfum les autorités canadiennes et l’Agence Canadienne pour le Développement sur son évaluation de la situation autant que sur les nouveaux besoins de la population haïtienne. Comme si elle craignait une fatigue de la communauté internationale envers Haïti, Mme Jean souligne dans un souffle appuyé, «l’important c’est qu’Haïti puisse être encore à l’ordre du jour et à l’agenda ». Le Canada est le deuxième bailleur bilatéral en importance en Haïti qui est le plus important bénéficiaire de l’aide canadienne au développement à long terme dans les Amériques et le second dans le monde. Le Canada s’est engagé à consacrer 555 millions de dollars sur cinq ans (2006-2011) aux efforts de reconstruction et de développement en Haïti. Pour la Gouverneure Générale, aujourd’hui, « il faut éviter tout découragement » pour que la communauté internationale n’ait pas l’impression que son aide ne consiste qu’à être « des coups d’épée dans l’eau ».
Une catastrophe très avancée
Le Canada peut-il prendre le leadership environnemental en Haïti ? Là encore, Mme Michaëlle Jean revient sur la nécessité pour les autorités haïtiennes d’établir un plan, une stratégie et arrimer les efforts autour de grands projets avec un échéancier à court, moyen et long terme. Sans cet effort préalable, la gouverneure Générale pense qu’il n’y aura « de façon éparse, qu’une multitude de petits projets et non une vision globale, une stratégie nationale ». Pour Mme Jean, la question environnementale est donc cruciale car, selon elle, « on ne peut pas penser développement humain, développement durable, sans s’attaquer à ce problème ». Pour elle, il est regrettable qu’on « agisse toujours en catastrophe en Haïti, tous les efforts sont dispersés et il n’y a pas de concentration des efforts, des stratégies et des actions ». Tout en saluant « la sensibilité » du président Préval et « l’intérêt soutenu » de la Première ministre, Mme Michèle Duvivier PierreLouis, sur la question environnementale, la Gouverneure Générale passe un message très fort : « Il est minuit moins dix et tout le monde réalise que la catastrophe est déjà très, très, très avancée », avertit-elle.
À la question de savoir si les autorités haïtiennes ont réellement une vision pour le pays, Michaëlle Jean refuse d’être défaitiste. Elle constate qu’il y a eu des progrès en matière de sécurité en Haïti et une certaine stabilisation politique depuis 2006, malgré certains soubresauts. Elle en tient pour preuve sa visite dans le quartier de Bel Air où, auparavant, elle n’aurait jamais pu se rendre. Il faut aujourd’hui établir une certaine confiance (entre le peuple et le gouvernement). « Je suis ravie que ce soit Mme Pierre-Louis qui soit Première ministre mais il faut lui donner des leviers pour qu’elle puisse agir », souligne la Gouverneure Générale pour qui « la confiance se cultive et se mérite ».
Montréal, le 30 janvier 2009
Par Nancy Roc
Le Matin, lundi 2 février 2009
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L'article ci-dessus provient du lien:
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dimanche 1 février 2009

De nouvelles extensions du blog Le Coin de Pierre

Bonjour à tous les internautes,

Dans le but de mieux vous servir, j'ai créé cinq nouvelles extensions au blog Le Coin de Pierre.

Il s'agit de:

1) Le Coin de Pierre - Politique :
http://jfjpm-politique.blogspot.com/

2) Le Coin de Pierre - Économie générale :
http://jfjpm-economie.blogspot.com/

3) Le Coin de Pierre - Mathématiques appliquées :
http://jfjpm-maths.blogspot.com/

4) Le Coin de Pierre - Génie civil :
http://jfjpm-genie-civil.blogspot.com/

5) Le Coin de Pierre - Environnement :
http://jfjpm-env.blogspot.com/


Le Coin de Pierre, tel que vous le connaissiez, continuera d'exister, mais traitera de sujets divers, plus légers, toujours intéressants, mais ne se rattachant ni à la politique, ni à l'économie, ni à la science, ni à la technique. Ces sujets seront traités dans les extensions.

Cette nouvelle architecture permettra d'orienter plus rapidement le lecteur vers des sujets plus susceptibles de l'intéresser.

Des liens vers tous les nouveaux blogs, extensions du Coin de Pierre, sont fournis dans la colonne de droite : --->

Toute personne intéressée à la politique haïtienne, à l'économie, aux mathématiques appliquées, au génie civil, ou à l'environnement, pourront nous soumettre leurs textes, leurs critiques ou leurs commentaires. La priorité sera donnée aux sujets relatifs à Haïti, autant que possible.

Vous pourrez visiter régulièrement ce blog et/ou ses extensions pour vous tenir au courant de ce qui y est publié.

Les premiers articles à paraître bientôt concerneront l'environnement.

Bien cordialement,

Dr. Pierre Montès
1er février 2009