vendredi 17 mai 2019

#Haiti / Quelques suggestions relatives aux programmes de premier cycle à l'Université d'État d'Haïti (UEH).-

Les médias haïtiens rapportent que l'UEH vient de tenir des États Généraux pour sa transformation en une institution moderne, dynamique et ouverte.
Dans une première vie, j'ai enseigné à l'UEH où j'ai participé à la gestion de programmes de formation.

Dans une autre vie, j'ai enseigné dans une université en Amérique du Nord où j'ai eu l'occasion de participer à la conception et à la gestion d'un nouveau programme de formation.
Après plusieurs décennies d'enseignement universitaire en dehors d'Haïti, il me fait donc plaisir de soumettre aux autorités de l'UEH les idées et suggestions suivantes. 
  1. Il est nécessaire d'offrir aux étudiant(e)s d'Haïti des programmes de premier cycle de formation comparables (c'est-à-dire équivalents) à ceux des universités des pays développés tout en les adaptant aux besoins du pays. Ce faisant, le problème d'équivalence de diplômes qui se pose aux diplômé(e)s de l'UEH qui voudront se perfectionner en second et en troisième cycles dans les universités étrangères ne se posera plus.
  2. Il est nécessaire de doter l'UEH de ressources humaines et matérielles pour pouvoir mettre en œuvre chacun de ces programmes de formation.
  3. Tout programme de formation constitue un contrat entre l'UEH et chacun(e) des étudiant(e)s inscrit(e)s dans ce programme.
  4. Il est nécessaire de mettre à jour périodiquement ces programmes de formation et de les publier chaque année de telle sorte que chaque nouvelle cohorte d'étudiant(e)s sache quel programme (contrat) lie l'UEH à lui (elle).

Les suggestions ci-dessus s'adressent aussi, évidemment, aux universités privées qui, me dit-on, pullulent maintenant en Haïti.

Dr. Pierre Montès

mardi 30 janvier 2018

#Haiti /Caravane du changement du Président Jovenel Moïse / Système de gestion matricielle du budget de l'État.-

Par Dr. Pierre Montès
6 janvier 2018

Plusieurs journalistes et intervenants dans les médias disent qu'aucun document n'est publié pour expliquer le programme de la Caravane, ou pour expliquer ce que fait la caravane, ou pour établir à l'avance le budget de la caravane.
De loin, j'observe la Caravane et ceci, dès le départ. J'avais tout de suite compris que le principe de la Caravane s'inscrirait dans une sorte de gestion matricielle du budget annuel de l'État.
Que veut dire l'expression: gestion matricielle ?
Les différents ministères ont leur budget annuel voté par le Parlement. Ces ministères, pourrait-on dire, travaillent en silo ou presque. Ils ont leur fonction, leur personnel, leurs projets pour les différents départements géographiques du pays.
La Caravane du Président est une structure indépendante des ministères qui n'existait pas avant, qui intervient dans les différents départements pour faire exécuter en même temps (dans un délai donné) des projets spécifiques qui étaient déjà programmés dans le budget de différents ministères (par exemple: agriculture (MARNDR), travaux publics (MTPTC), santé publique (MSPP), etc.) .
Dans cette structure de gestion matricielle, les fonds prévus dans le budget sont (seront) moins facilement détournés et la population constate (constatera) de visu la réalisation des différents projets dans six départements en 2017 (dans les 10 départements à partir de 2018). On a entendu, par exemple que le kilomètre de route en béton bitumineux coûterait 100 000 $ US à la Caravane, alors que, antérieurement, les firmes de construction chargeaient 1 500 000 $ le kilomètre de route. Si cela est vrai (et je crois qu'il l'est), ce seul exemple suffirait pour obtenir l'adhésion de tous les secteurs (nationaux et internationaux, privés et publics) qui veulent vraiment le bien du pays d'abord et non s'enrichir aux dépens de l'État haïtien.
Le travail du journaliste serait de chercher dans les budgets 2016-2017 et 2017-2018 ( et les futurs budgets), quels sont les projets et les montants qui étaient prévus dans les budgets des différents ministères qui sont réalisés par la Caravane avec le personnel technique et le matériel des ministères concernés et/ou avec la participation de firmes locales.
Ce que je suggérerais à la Caravane c'est d'avoir dans sa structure une entité spéciale qui s'occuperait, comme il se doit dans toute organisation, du contrôle strict de la qualité des travaux exécutés. Par exemple, on parle de la mise en marche de plusieurs usines d'asphalte à travers le pays. J'aime ça, car c'est de la musique à mes oreilles d'ingénieur. Mais je me demande est-ce que le dosage des bétons bitumineux (mélanges de granulats et de bitume) est vérifié en laboratoire.
D'autre part, je me demande, par exemple, est-ce que l'épaisseur, la qualité, la mise en place, le compactage des différents matériaux utilisés pour construire les différentes couches de chaussée, entre le terrain naturel (ou le remblai) et la couche de béton bitumineux, sont strictement contrôlés et s'ils correspondent aux plans préalablement approuvés par les ingénieurs du MTPTC ?
Enfin, je me demande si le drainage des eaux de pluies qui tombent sur la chaussée des routes est préalablement étudié et ensuite bien exécuté partout où intervient la Caravane.

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Mise en garde de l'auteur.- Il est formellement demandé aux internautes de ne pas extraire certaines parties de cet article pour les citer ailleurs et hors contexte. En d'autres termes, on peut diffuser cet article à la condition qu'il soit reproduit dans son intégralité uniquement, et, en indiquant clairement le nom de son auteur.

samedi 12 novembre 2016

La tempête Mathieu a mis à nu le fonctionnement du système de financement et d'assurances agricoles en Haïti

Par Michel William, agronome
michelwilliam1000@hotmail.com



1- Brève histoire du crédit récent

Le 12-13 juillet 1999 le BCA ou bureau de crédit agricole du MARNDR avait organisé à l'hôtel Christopher un atelier national sur le financement décentralisé. C'était avec le ministre François Séverin. 

En 2009 un nouveau forum sous l'impulsion du ministre Joanas Gué sur le crédit agricole a été de nouveau organisé. 

Ces rencontres se justifiaient par le fait que depuis 1986,le BCA avait été mis en difficulté suite à un ensemble de décisions qui s'inspiraient de la politique politicienne plutôt que du crédit. A partir de 1986, les paysans qui devaient de l'argent au BCA prétextaient que Jean Claude Duvalier avait pillé le pays, que l'argent qu'il dilapidait appartenait à l'état haïtien et que par conséquent eux aussi qui devaient de l'argent, le devaient à l'État et qu'à l'égal des Duvalier ils n'allaient pas rembourser leurs dettes. 

Le forum de 2009 était justifié du fait qu'un ancien directeur du BCA très politisé,l'agronome Jean Claude Amédée, mort sous Préval 1, concédait dans la logique des coopératives 10%, sur simple recommandation du ministre d'alors, des prêts à des hauts dignitaires du régime Lavalas avec aucun espoir de remboursement. 

Lorsque Mr Joanas Gué devint ministre en 2008-2009, pour faire face à ce problème de crédit agricole dans le secteur, il lança le forum de 2009 dont la principale conclusion jamais mise en application par le ministre Gué lui même, était la création d'une banque haïtienne de crédit rural BHCR. Assistaient à ce forum, la kyrielle des ONG qui convoitaient la place du BCA dans le crédit agricole, menée par l'IICA et la FAO qui étaient les fers de lance de la microfinance à cette époque. Participaient à ce forum, la BRH, les banques commerciales, les caisses populaires, les caisses d'épargne et de crédit, l'Union Européenne ,l'USAID, la BID, la Banque mondiale, la Mission française de coopération qui ne voulaient pas officieusement entendre parler de banque de développement agricole, de banque de crédit rural en Haïti. C'est ainsi que l'IICA, en la personne de son représentant dominicain à vie dans le pays, 27 ans, Alfredo Mena, prit l'initiative de fonder le SYFAAH avec les fonds de la coopération canadienne, quand dans son pays, en République dominicaine il y a "el banco agricola de credito rural" à coté d'une banque de coopérative qu,i toutes deux, donnent du crédit dans l'agriculture et qui fonctionnent avec des garanties de l'État dominicain.


2- Deux mots sur le crédit et sur la microfinance


Aucun développement ne peut se faire dans aucun pays du monde sans la présence du crédit. Un exploitant ne développe pas son exploitation avec son argent personnel. Il a besoin du crédit pour travailler et pour augmenter son capital. Le crédit fructifie dans tout pays organisé où la justice et les autres services publics sont fonctionnels, lesquels services permettent de connaître à fond le client. Lorsque le crédit atteint des proportions substantielles qui mettent les fonds des banques commerciales en danger, comme en agriculture, ces dernières font appel à des fonds de garantie. Ces fonds de garantie ne peuvent être garantes que par des banques d'état (BRH) et non par des ONG humanitaires.


La micro finance est une activité génératrice de misère. En témoignent les millions de ti machann qui sont dans la microfinance avec une douzaine de bouteilles de kola ou de sachets d'eau qui inondent les rues des grands centres de consommation et qui polluent à longueur de journée les rues de la capitale et de celles des autres grandes villes. Les microfinances ne conviennent pas dans l'agriculture qui exige des capitaux substantiels dans les dépenses de premier établissement. Elles n'ont pas vraiment de finances pour investir dans l'agriculture. La coopérative canadienne "Le Levier", qui fonctionne en Haïti avec un portefeuille, dit elle, de deux milliards de gourdes, consent 80% de son actif dans le petit commerce et non dans l'agriculture.



3- Apprenons à connaître le SYFAAH en Haïti


Le projet Système de Financement et d’Assurance Agricole en Haiti, SYFAAH, est un projet canadien, qui a un bureau au CANADA et un bureau en Haïti. Il est dirigé exclusivement par du personnel canadien. Le gouvernement haïtien n'a aucun droit de regard sur son fonctionnement en Haïti. Le premier projet lancé par le SYFAAH remonte à 2011. Il a une durée de 7 ans (2011-2018). Sa première enveloppe financière s'élevait à 21 millions de dollars canadiens. Ce projet, réalisé conjointement par Développement international Desjardins (DID), Financière agricole du Québec-Développement international inc (FAQDI) et l’Institut Interaméricain de Coopération pour l’Agriculture (IICA), visait à mettre en place en Haïti un système de financement et d’assurances agricoles, structurant ainsi de façon globale l’offre de services financiers destinés aux agroentrepreneurs dans le but ultime de relancer l’économie agricole et rurale, créer des emplois et améliorer la sécurité alimentaire en Haïti. Ce système impliquait la professionnalisation du secteur en entier, c'est-à-dire le renforcement des capacités des agro-entrepreneurs, des institutions financières et de l’État afin de gérer efficacement deux fonds nationaux de garantie et d’assurances.


Le DID agira à titre de gestionnaire du projet et contribuera à renforcer l’offre de crédit agricole par les activités suivantes:


  • Sélectionner des institutions financières participantes
  • Analyser leur marché potentiel dans le secteur agricole
  • Établir une stratégie de professionnalisation en crédit agricole
  • Proposer une structure organisationnelle adéquate
  • Définir des produits de crédit adaptés
  • Former le personnel spécialisé en crédit agricole
  • Élaborer et mettre en place des normes de gestion et d’encadrement du risque de crédit.
C'est un projet du ministère canadien des affaires étrangères. Une phase pilote de trois (3) ans a terminé en 2013. Une deuxième phase du projet a déjà commencé. Elle finira en 2018.

Au cours de la première phase, 75% de l'enveloppe financière ont été utilisés pour payer le personnel canadien, rapporte -t-on dans les coulisses du MARNDR. Des protocoles d’accords ont été récemment signés avec la Coopération Suisse et l’AFD pour augmenter l’assiette du fond actuel.

Les principaux produits et services développés et prévus par le SYFAAH étaient surtout:

  • l’encadrement technique (condition essentielle pour obtenir le crédit, 
  • le crédit (diversifié vers la production, la transformation, le stockage et la commercialisation), 
  • l’assurance agricole.
Le projet met en œuvre ses activités via des opérateurs financiers, SOGESOL, ACME, et la coopérative canadienne Le LEVIER. 

D'après Mr Olivier Baro, PDG de l'Alternative Insurance Compagny, le SYFAAH garantit également sa compagnie d'assurance pour garantir à son tour des banques commerciales qui financent l'agriculture et le petit commerce. 

Le SYFAAH entend adresser les filières du riz (dans l’Artibonite), la mangue, les maraichers, les filières avicoles et la banane. Il a en perspective, d’inclure les cultures igname, café, cacao, avec l’intégration de la Coopération Suisse et l’AFD. 

Pour le PDG de l'AIC, au micro de radio Kiskeya, c'est l'instabilité politique, 4 ministres d'agriculture en deux ans, qui bloque l'évolution du SYFAAH en Haïti. Je ne suis pas de son avis. Pour l’instant, les services financiers du projet touchent les filières riz et la mangue dans l’Artibonite dans des projets de commercialisation où les risques sont relativement minimes;Cela va dépendre de l’alimentation du fonsd de garantie.

Un groupe de dix (10) Conseillers Techniques en Gestion (CTG) a été déjà formé et fournit l’encadrement technique nécessaire aux aspirants des produits et services financiers offerts par le projet. De nos jours le SYFAAH devrait offrir deux services : l'assurance récolte et le fond de garantie. 

Il est utile de souligner à l'attention de la communauté haïtienne que le fonds assurance récolte n'est jamais mis en opération par le SYFFAH. Le SYFAAH se confine dans la gestion absolument antipeuple des fonds de garantie aux banques commerciales et à la coopérative Le Levier. Il a été récemment appris que l'ACME S.A ne travaille plus avec le SYFAAH.



4- Comment le SYFAAH opère sur le terrain?

On ne connait pas très bien le statut du SYFAAH en Haïti, à savoir, si c'est une banque humanitaire agricole de développement ou si c'est une ONG de garantie des prêts agricoles consentis par certaines banques commerciales en Haïti. Que ce soit l'un ou l'autre, aucun des deux ne répond aux besoins de l'agriculture, fut elle familiale ?


Une compagnie d’assurance est une entreprise commerciale qui capitalise sur la gestion des risques de l’activité assurée par l’entrepreneur pour établir son business . Le temps, la santé financière, la santé technique, les aléas climatiques et la gestion du personnel de l’entreprise, en un mot, la vulnérabilité de l’entreprise sont des critères sur lesquels joue l’assureur pour ne jamais avoir à payer à l’assuré un éventuel dédommagement. L'assurance est le commerce du risque. L’assureur dans son cahier de charges place l’assuré en condition de faire les études d’impacts et de mitigation pour que les chances de dédommagement soient presque inexistantes. Dans l’agriculture haïtienne , le corollaire de la réduction à outrance des chances de dédommagement est superbement élevé. Que ce soit dans la production proprement dite ou dans l’organisation du marché, les risques de pertes sont très élevés. Les risques sont très élevés parce que les services du MARNDR ou du privé qui doivent garantir le paquet technique, jeter les bases de l’organisation du marché, sont déficitaires voire inexistants.

Le SYFAAH approche la Sogesol, l'ACME S.A, Le Levier et leur demande de financer le crédit agricole sous la forme de microfinance. Ces banques donnent un crédit agricole de 34-35% l'an. Ces banques envoient sur le terrain un officier de crédit pour enquêter sur la situation financière du client. 

Le SYFAAH dit à ces banques " vous financez ce petit planteur et l'on vous garantit 70% du crédit alloué.".Il n'y a aucune autre information qui dit au SYFAAH si le client a réussi son jardin, a perdu sa plantation ou a remboursé en partie ou en totalité le dit prêt à la banque commerciale. Le SYFAAH fait confiance au seul rapport de la banque commerciale quant au fond de garantie à réaliser. La banque est juge et partie à la fois. Tous les avantages vont aux banques qui s'enrichissent des fonds du SYFAAH et avec le SYFAAH aux dépens de la clientèle agricole. Le SYFAAH a un job en Haïti, celui d'arrondir les avoirs des banques commerciales et autres compagnies d'assurances qui collaborent avec lui dans "l'agriculture".

En théorie, l’assurance agricole du SYFAAH devrait couvrir les risques liés aux aléas climatiques, aux maladies et aux pestes. Ceci était le verbatim du début pour dorer la pilule et la faire avaler par nos dirigeants haïtiens en mal de pouvoir et d'intérêts mesquins. 

Le SYFAAH est présent dans le Sud et dans l'Artibonite avant et après le passage de la tempête tropicale Mathieu en Haïti. Si c'était aussi une banque d'assurance des crédits à la production agricole, les riziculteurs du Sud qui ont vu leurs jardins de riz détruits par les eaux des rivières en furie le 2-3-4 octobre 2016, n'auraient qu'à présenter leurs factures au SYFAAH pour étre dédommagés. Il n'en est rien .Les banques commerciales prêteuses oui. Les riziculteurs non, pas même l'assurance récolte, car cette composante du projet n'a jamais été opérationnelle. Alors qui trompe qui? Y aurait-il des arroseurs et des arrosés?



5- Complot officieux des politiciens haïtiens contre l'agriculture haïtienne

Je ne peux pas le prouver, mais officieusement le SYFAAH s'est toujours opposé à la création officielle d'une banque haïtienne de crédit rural sans jamais se prononcer publiquement. Dans mon analyse ,je me réfère aux faits suivants: 


1- Le ministre Joanas Gué a refusé de mettre en application les conclusions du Forum de 2009 dont il était le commanditaire officiel , à savoir la création de la banque haïtienne de crédit Rural (BHCR). 


2- A trois mois de son départ de la primature du pouvoir de René Préval, le Premier ministre Jean Max Bellerive a signé en 2011 avec l'ambassadeur canadien un accord de partenariat autorisant la coopérative "Le Levier" à micro financer l'agriculture en Haïti, tâche dont Le Levier ne peut pas s' acquitter. 


3- Le gouverneur de la BRH d'avant ou avec Charles Castel, souhaitait depuis 2012,que les banques commerciales profitent de l'assurance donnée par certaines institutions humanitaires pour mitiger les risques élevés en agriculture et investissent leurs fonds.


Les analyses des faits montrent qu'il y aurait un complot, une complicité même entre le premier ministre Jean Max Bellerive, les ministres d'agriculture qui se sont succédés depuis 2009 et la BRH, pour ne pas avoir cette banque haïtienne de crédit rural, ou à défaut, une banque de développement susceptible de financer l'agriculture haïtienne. 


S'il faut appeler un blanc un blanc, un restavek,un restavek, il n'y a rien d'étonnant que l'on rafraîchisse la mémoire des lecteurs en disant que mêmes nos chefs d'état et les résultats de nos élections ne sont valables que, seulement, lorsque le blanc aura fini d'en placer son mot. 

Alors, pourquoi faire la mimique en pratiquant le déni de la vérité, en manipulant le concept des assurances agricoles en Haïti, en caricaturant le crédit agricole et en refusant le raisonnement inductif et déductif sur le rôle caché du SYFAAH en Haïti ? 

Le SYFAAH, via l'ambassade canadienne en Haiti, aurait réussi à imposer son point de vue aux autorités haïtiennes et interviendrait jusqu'à aider à remplacer le personnel expérimenté du BCA qui constituait les dernières poches de résistance au refus canadien de création en Haïti d'une banque haïtienne d'Etat de crédit rural.


Michel William
11 novembre 2016

samedi 20 août 2016

Louis Morpeau /Anthologie d'un siècle de poésie haïtienne (1817-1925)

Cher lecteur / chère lectrice,

Voici un lien vers un ouvrage Louis Morpeau intitulé: 'Anthologie d'un siècle de poésie haïtienne (1817-1925)':

Louis Morpeau (1925) : Anthologie d'un siècle de poésie haïtienne (1817-1925)


Ce document me fait revivre l'époque où nous suivions au Collège Classique d'Haïti le cours de littérature haïtienne de professeur Antoine Guerrier.

Dr. Pierre Montès
20 août 2016

dimanche 3 janvier 2016

"Vyewo", une chanson composée par le poète Jean-Claude Martineau

Il s'agit de l'histoire d'un coupeur de canne haïtien en République dominicaine.

Martineau est un poète, un conteur. Sans être musicien, il compose de nombreuses chansons pour divers chanteurs et chanteuses dont Emeline Michel, Cornelia Schutt (dite Ti Corn).

Les paroles de toutes les chansons du poète sont d'une clarté qui ne cesse de m'étonner, malgré leur concision. Ce sont là, à mon humble avis, les deux caractéristiques fondamentales de l'oeuvre de l'auteur. Je laisse aux hommes de lettres le soin de faire l'analyse littéraire de l'oeuvre de Martineau.

La chanson "Vyewo" (en espagnol "Viejo") fut d'abord interprétée par Emeline Michel.
Je vous communique le lien suivant pour l'écouter:


Je n'ai pas pu trouver à ce jour les paroles sur le Web.
C'est pourquoi je les ai transcrites (en mon créole écrit à moi) ci-dessous:

Nan mitan yon chan kann bò Ygwey,
An Dominikani,
De Ayisyen chita lan on batey,
Pye atè,  do touni.
Pandan yon tap pale, yon tape koute,
Mwenm  diw yo pat fè bwi.
Van nan kann nan sèlman ki tande
Sa yo tape di.

Youn di : «Kouzen ! Mwen pral fè tè Ayiti !
Men on konmisyon wa bay madann mwen pou mwen.»
Li di : «Kouzen ! Son dyès pesòs.»
Li di : « Kouzen ! Lè wa janbe lakay,
Si w jwenn madann mwen plase wa bay 
Manman mwen li pou mwen.»

Kouzen ale. Kouzen tounen
Ak ou nouvèl ki bay kè plen.
Manman mouri,  mouri sa gen kèk ane.
Gan moun ki di ke se chagren.
Madanm  nan la ! Li la ! Li la ! La pe kenbe.
E Ti moun yo mal okipe.
Premye a grandi, li grandi tankou chwal.
Ti denye a pa menm sonje papa l.

Nan mitan yon chan kann bò Ygwey,
An Dominikani,
Gan de Ayisyen chita nan yon batey,
Pye atè,  yo do touni.
Pandan yon tap pale, yon tape koute,
Mwen m diw yo, yo pat fè bwi.
Van nan kann nan kouri efase,
Efase sa yo tape di.

Youn di : «Kouzen !  Mwen sòt fè tè Ayiti.
Men on konmisyon madanm ou voye pou wou.
Li di ou  kouzen, kouzen,
Li lò pou tounen.
Li di ou kouzen,
Lè wa janbe lakay, menm si wou pa pot anyen,
Pa kite manchèt ou dèyè.»

«Kouzen ! Kouzen !  Kouzen !
Kouzen ! Wa pot manchèt pou koupe bayawonn ! Woy!
Kouzen ! Wa pot manchèt pou koupe kandelab !  Woy!
Kouzen !  Wa pot manchèt pou koupe move zèb !  Woy! (bis)
Kouzen !  Kouzen !  Kouzen !
Wa pote manchèt ! Wa pote manchèt ! Wa pote manchèt !
Koupe bayawonn ! Koupe kandelab ! 
Kouzen ! Kouzen ! Kouzen !»  


À l'initiative de Ti Corn, 13 des chansons composées par le poète Jean-Claude Martineau viennent d'être mises sur un CD (en 2015), sous le titre "Zanmi Nou". Ces chansons sont interprétées par Ti Corn, Beethova Obas et Jean-Claude Martineau. Ti Corn a réussi à faire chanter Koralen (c'est le surnom de Martineau).
"Vyewo" est la 7e chanson du CD. Martineau l'a retravaillée un peu. Il l'a rendue encore plus concise et plus belle.
J'aime les deux versions, Mais c'est la dernière que je préfère.

Voici les paroles (dans mon créole écrit à moi):

Nan mitan yon chan kann bò Ygwey,
An Dominikani,
De Ayisyen chita nan on batey,
Pye atè,  do touni.
Youn ape pale, youn ap koute,
Yo pa fè bwi.
Van nan kann nan sèlman ki tande
Sa ya pe di.

«Vyewo ! Wou kap fè tè Ayiti,
Monw konmisyon wa bay madann mwen pou mwen.
Vyewo !
Son dyès  peso.
Vyewo !
Avèk on pè zanno.
Lò w rive si w jwenn li plase, wa bay manman mwen li pou mwen.»

Vyewo ale, vyewo tounen
Avèk nouvèl ki bay kè plen.
Manman mouri,  sa gen kèk ane.
Gen moun ki di ke se chagren.
Madanm  nan la ! La pe kenbe.
Men ti moun yo mal okipe.
Premye a grandi tankou chwal.
Ti denye a pa menm sonje papa-l.

Nan mitan you chan kann bò Ygwey,
An Dominikani,
De Ayisyen chita nan on batey,
Pye atè, do touni.
Youn ape pale, youn ap koute,
Yo pa fè bwi.
Van nan kann nan kouri efase,
Sa ya pe di.

«Kouzen !  Mwen sòt fè tè Ayiti.
Menwou konmisyon madann ou voye ba wou.
Kouzen, li lò pou tounen.
Kouzen, menm si wou pa pot anyen,
Lè wap janbe fwontyè,
Pa kite manchèt ou dèyè.»

Vyewo ! Vye-e-wo ! Vye-e-e-wo!

Dr. Pierre Montès
3 janvier 2016

lundi 29 décembre 2014

Haïti/ École République du Libéria 1958-1963 (Croquis)

Par Dr. Pierre Montès
Mises à jour, 5 janvier 2015, 8 septembre 2015

C'était mon école primaire à Port-au-Prince entre 1958 et 1963.
Elle était située à la 1ère Impasse Lavaud.
Sur le même terrain, il y avait le bâtiment logeant l'École normale d'instituteurs et les hangars abritant les salles de classe de l'École République du Libéria.

Le croquis ci-dessous qui n'est pas l'échelle, montre une vue en plan de l'École normale d'instituteurs et des 7 salles de classe de l'École primaire République du Libéria entre octobre 1958 et début 1963 (un peu après le 26 avril 1963).

Les classes sont numérotées de la 13e (classe enfantine) à la 7e (Moyen II).

La Direction de l'École primaire au début était située en (1a). Par la suite, elle fut relogée en (1b).
La servante des frères directeurs des deux Écoles avait un petit local situé en (2).

L'impasse (la ruelle) Châtelain qui commence à côté de Radio Vision 2000 à Lalue se terminait en (3) à la barrière arrière de l'École.
La maison d'un ami de l'époque, Martial Heurteulou, qui ne fréquentait pas mon école, était localisée en (4).
La maison d'un ami de l'époque, Litz Domingue, qui fréquentait l'École République du Libéria, était localisée en (5).

En (6) se trouvait une petite école privée appartenant à Mademoiselle Prézeau. Notre camarade de classe, Louicène Merveille, habitait chez Mlle Prézeau.




En 1963-1964, les deux écoles furent démolies et un nouveau bâtiment fut construit sur le terrain pour les loger.

Par la suite, le nouveau bâtiment logea aussi un nouveau lycée: le Lycée Marie-Jeanne.

Une vue d'une petite partie des nouveaux bâtiments est montrée sur l'image suivante.



 Selon ce que nous avons pu découvrir sur le Web, le séisme du 12 janvier 2010 a démoli les bâtiments.

La partie supérieure de l'image suivante montre une salle de classe avant le séisme du 12 janvier 2010.
Un hangar recouvert de tôles fut érigé pour loger cinq salles de classes de 60 à 80 places chacune.
La partie inférieure de l'image ci-dessous montre une salle de classe après le séisme du 12 janvier 2010.




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N.B. En 1961-1962, voici comment était composée la classe de 8e (Moyen I):

Pierre Montès,
Jean-Emmanuel Charlot,
Henri-Victor Beaulieu,
Éric Sénat,
Kénel Antoine,
Wilson Flemens,
Pierre Astier,
Gérard Blaise,
Frantz Pierre
Gary Pierre,
Édon Jean,
Gérard Valcin,
Yvon Dieuveuil,
Eddy (ou Carl) Labossière,
Carlo Jean-Louis,
Édouard Jean-Louis,
Litz Domingue,
Pierre-André Despales,
Henriquez Compère,
Klébert Larose,
Louicène Merveille,
Carl Craig,
Lionel Carré,
Frantz Berrouet,
Claude Berrouet.

plus un certain nombre d'autres élèves dont j'ai malheureusement oublié le nom.