vendredi 20 décembre 2013

Montréal /L'affaire Fredy Villanueva: le rapport d'enquête du coroner André Perreault

Par Dr. Pierre Montès

C'était le 9 août 2008.
Au cours d'une intervention policière qui a mal tourné à Montréal-Nord, un jeune de 18 ans, Fredy Villanueva trouve la mort, abattu par le policier Jean-Loup Lapointe. On s'en souvient, une émeute s'en est suivie peu après le drame [1].
 
Après avoir lu le rapport du coroner, je ne peux, objectivement, que conclure que l'agent Lapointe a agi en légitime défense. 
 
Si Dany Villanueva s'était laissé arrêter par l'agent Lapointe et l'agente Pilotte et si le groupe d'amis de Dany Villanueva et son frère Fredy Villanueva n'avaient pas manifesté une attitude hostile vis-à-vis de l'agent Lapointe et de l'agente Pilotte, au moment de l'intervention des deux policiers en se gardant à distance, comme demandé, l'agent Lapointe ne se serait pas senti en danger de mort et n'aurait pas senti le besoin de se servir, ultimement, de son arme à feu pour sauver sa vie et celle de l'agente Pilotte.
 
Peut-être, l'agent Lapointe et l'agente Pilotte auraient-ils dû appeler et attendre des renforts avant de débuter leur intervention auprès du groupe de jeunes, sachant qui étaient les individus qu'ils allaient arrêter ?
 
On suggère de ne plus donner d'armes automatiques aux policiers. Est-ce que ce ne se serait pas une erreur de leur enlever ce type d'armes ? Si l'agent Lapointe n'avait pas une arme automatique, le temps aurait-il peut-être joué contre lui dans cette affaire: les jeunes étaient tellement proches de lui qu'ils auraient eu le temps de réagir entre deux coups de feu, ce qui aurait pu être fatal pour les deux agents entourés des jeunes contrevenants.

Je propose aux lecteurs de regarder comment étaient armés quelques militaires au milieu d'une foule de touristes au début de juillet 2007 à Paris, au pied de la Tour Eiffel [2]. Et à chaque fois que je vais à Paris, tant avant le 11 septembre 2001 qu'après cette date, je suis toujours témoin de ce genre de scènes, au hasard des lieux que je visite.  
 
La principale leçon à tirer de l'affaire Villanueva est la nécessité d'introduire dans les programmes scolaires du Québec un cours sur le comportement que doivent avoir les citoyens quand interviennent les forces de police. Il serait peut-être aussi nécessaire d'indiquer aux nouveaux arrivants comment on s'attend à ce qu'ils se comportent quand ils interagissent avec les forces de police au Québec. 
 
Aux pages 54 et 57 du rapport du coroner qui en compte 143, on lit les extraits qui suivent:

«L'agent Lapointe fait feu .»
 
« Selon l'agent Lapointe, Dany Villanueva continue à se débattre vigoureusement et à le frapper au niveau de la tête. Il ne voit plus sa partenaire. Il sait qu'elle se fait frapper par les jambes de Dany Villanueva. Bien qu'il n'adresse pas à l'agente Pilotte une demande de le défendre, faute de temps de le faire, explique-t-il, il ne la croit plus capable de s'interposer entre lui et les individus qui s'en prennent à lui. Il ne peut plus se relever, se déplacer, s'en aller. Il ne peut plus attendre les renforts. Il ne peut utiliser ses armes intermédiaires. Il a peur de perdre connaissance, d'être blessé gravement ou de mourir. Il ne peut s'éloigner. Il ne voit plus d'autre solution que de faire feu pour défendre sa vie et celle de sa partenaire, et c'est ce qu'il décide de faire.Il estime qu'il peut atteindre les cibles qu'il vise sans mettre en danger les personnes qui peuvent se trouver derrière, dans le parc...»
 
«... Continuant à retenir Dany Villanueva de sa main gauche, l'agent Lapointe dégaine de sa main droite. Pour ce faire, il désamorce les deux dispositifs de son étui qui assurent la rétention de son arme à feu.»
 
« Avant même de dégainer, l'agent Lapointe a déjà décidé qu'il va faire feu à cause de l'urgence de la situation. Cela se fait, dit-il, en une fraction de seconde. Pas même le temps d'en aviser l'agente Pilotte. Jamais il n'a considéré l'option d'exhiber uniquement son arme pour provoquer une réaction de recul. Il estime que cela aurait augmenté le risque d'être désarmé. Il voit un regroupement de personnes à proximité.»
 
« Alors que Fredy Villanueva est à moins d'un bras de distance et que l'arme de l'agent Lapointe est encore au niveau de sa hanche, il commence la mise à feu.»
 
« Sans viser un ou des individus en particulier, l'agent Lapointe tire au "centre des masses" devant lui, puis légèrement à droite et légèrement à gauche pour être certain de les atteindre. Il croit, sans pouvoir l'affirmer, que le premier individu atteint est Fredy Villanueva parce qu'il est directement devant lui dans la ligne de tir.»
 
« L'agent Lapointe précise qu'il n'avait pas l'intention de tuer Fredy Villanueva quand il a tiré sur lui, mais plutôt de mettre fin à la menace, de se défendre, de protéger sa vie.»
 
« L'agente Pilotte est surprise par quatre coups de feu très rapprochés. Elle a entendu le premier coup de feu, mais n'a pas vu l'agent Lapointe, car elle regardait dans une autre direction. Selon elle, l'arme était à environ un demi-mètre d'elle lors du premier tir. Elle lève immédiatement son regard et voit, après le premier coup de feu, deux coups de feu tirés en direction de Fredy Villanueva qui se trouve au nord, et qui l'atteignent. Pour ce qui est des trois derniers tirs qu'observe l'agente Pilotte, l'agent Lapointe a le bras droit complètement tendu, sa main tenant fermement son arme.»
 
« Touché une première fois, Fredy Villanueva recule, mais reste sur ses pieds, avant d'être atteint de nouveau au haut du corps. À ce moment-là, Fredy Villanueva est à moins d'un demi-mètre de son frère et de l'agent Lapointe et à environ un mètre de l'agente Pilotte. Il est debout et penché vers l'avant légèrement. Il a les bras près du corps.»
 
« Après avoir été atteint une deuxième fois, Fredy Villanueva recule de nouveau puis s'écroule un mètre à deux mètres plus loin sur le dos ou sur le côté, un peu recroquevillé sur lui-même. Il porte ses mains à son thorax....»
 
«...L'agente Pilotte voit ensuite son partenaire déplacer son arme vers la droite à environ 180 degrés et la pointer, le bras tendu à peu près perpendiculairement au sol, en direction d'un autre individu qui s'est avancé à moins d'un mètre de Dany Villanueva et de l'agent Lapointe. Elle voit cet individu être atteint sur ce qui lui semble être le côté du haut du corps ou "[…] du haut du dos si on veut", par le dernier tir, espacé des autres de quelques instants. L'agente Pilotte perçoit que le dernier individu est atteint au moment où son épaule tourne. On comprend qu'il s'agit probablement de Jeffrey Sagor Métellus.»
 
« L'agent Lapointe confirme que son bras était tendu lors du quatrième tir. Il contredit fermement sa collègue lorsqu'elle affirme qu'il a déplacé son arme sur 180 degrés avant d'effectuer le quatrième tir. Il dit en avoir un souvenir très précis. Il explique qu'il lui aurait été même impossible de le faire parce qu'il aurait alors dû passer son bras devant lui. Il a cependant, lui aussi, l'impression que c'est Jeffrey Sagor Métellus qui a reçu le dernier tir alors qu'il se trouvait à une distance inférieure à un mètre. Il ne peut expliquer comment Jeffrey Sagor Métellus a pu être atteint dans le dos, puisqu'il avait l'impression que tous les individus avançaient vers lui au début de la séquence de tirs. Il ignore si Jeffrey Sagor Métellus a eu le temps de pivoter depuis le premier tir jusqu'au moment où il a été atteint.«
 
«L'agent Lapointe explique avoir cessé les tirs lorsqu'il a perçu  "le recul des masses". En fait, il ne sait pas, au moment de cesser de tirer, combien de coups de feu exactement il a tirés. Il faut dire que tous les tirs ont été effectués rapidement. Il ne sait pas non plus précisément où les balles tirées se sont logées.»
 
« Ce n'est qu'après les quatre tirs que l'agent Lapointe constate que Fredy Villanueva s'est écroulé.»
 
Pour lire le rapport du coroner au complet, un lien est donné ci-dessous [3].
 
Un article de Wikipédia fournit une version de cette malheureuse affaire [4]. 

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[1] Wikipedia / Émeute à Montréal-Nord.

[2] Le coin de Pierre / Au pied de la Tour Eiffel, 17 septembre 2007

[3] La Presse / Rapport du coroner dans l'affaire Villanueva

[4] Wikipedia /Affaire Fredy Villanueva.

vendredi 6 décembre 2013

Toussaint Louverture et Nelson Mandela: deux hommes, un même idéal.

Par Dr. Pierre Montès

Toussaint Louverture [1] et Nelson Mandela [2] sont deux êtres qui ont marqué leurs époques.
Ils ont eu le même idéal de liberté et d'émancipation de l'homme noir.

Deux siècles séparent ces deux hommes. Faudra-il alors attendre le vingt-deuxième siècle avant que l'humanité ne connaisse un troisième être exceptionnel de la trempe de Toussaint Louverture et de Nelson Mandela ?





Toussaint Louverture (1743-1803)





Nelson Mandela (1918-2013)

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[1] Wikipédia / Toussaint Louverture
[2] Wikipédia / Nelson Mandela

vendredi 20 septembre 2013

Sylvie Ouellet, un ex-notaire en connexion directe avec les défunts

Par Dr. Pierre Montès

« Je suis très cartésienne et j’ai besoin de connaître le fondement des choses. » 
Sylvie Ouellet

J'ai écouté attentivement une entrevue de Sylvie Ouellet sur Radio Ville-Marie, il y a deux semaines environ.
Elle a apporté des éléments de réponses à certaines des questions que je me pose depuis des décennies.
Elle a publié plusieurs livres sur le sujet.

Je vous suggère d'écouter/de voir/de lire ce qui est disponible sur le Web.

Voici quelques vidéos dans lesquelles Sylvie Ouellet parle un peu de son expérience en tant que médium:

  1. Axion TV/ Si une autre vie m'était contée...: Sylvie Ouellet , 10 minutes, 12 secondes
  2. genevieveyoung.com/ Entretien avec Sylvie Ouellet, 3 minutes 30 secondes
  3. ARRsante.ca/ Marie-Lise Pelletier/ Entretien avec Sylvie Ouellet, 6 minutes 18 secondes.

Voici la transcription d'une entrevue de Sylvie Ouellet:

besoindesavoir.com/ Entrevue avec Sylvie Ouellet/ Visa-pour-l'au-delà

Enfin, voici un lien vers la page web de Sylvie Ouellet:

Site Web de Sylvie Ouellet

dimanche 8 septembre 2013

Haïti-Éducation / Ouverture des classes en septembre ou en octobre ?

Par Dr. Pierre Montès
Mise à jour: 10 septembre 2013

Le cas d'Haïti
 
La tradition en Haïti, c'était la rentrée scolaire au début du mois d'octobre pour l'enseignement préscolaire, l'enseignement primaire, l'enseignement secondaire et l'enseignement professionnel. Cette ouverture coïncidait avec le début de la nouvelle année fiscale (1er octobre).
 
La fermeture de l'année scolaire se faisait (et se fait encore) à la fin du mois de juin. En fait, dans cet intervalle de neuf mois, il y a 39 semaines ou 273 jours. Si l'on y enlève les samedis et les dimanches, (78 jours), il reste 195 jours.  De ces 195 jours, il fallait enlever environ 14 jours de congé isolés [1], s'ils tombaient durant la semaine entre lundi et vendredi, plus les vacances de Noël (10 jours autres que les samedis et dimanches) et les vacances de Pâques (7 jours autres que les samedis et dimanches), soit un total maximum de 31 jours qu'il fallait enlever des 195 jours. Il restait donc, grosso modo, 164 jours de classe d'octobre à juin.
 
Les vacances d'été étaient de trois (3) mois pleins: juillet, août et septembre.
 
C'était la réalité vécue dans les années 1960 en Haïti. C'était sans doute à peu près la réalité vécue dans les décennies antérieures et postérieures  à celle des années 1960.
 
En l'an 2000, le Ministère de l'éducation d'Haïti (MENJS) décidait de fixer la rentrée scolaire 2000-2001 au début du mois de septembre (+21 jours) et de ramener le nombre de jours de congé isolés de 14 à 9 (+5) en 2000-2001, puis à 8, les années subséquentes. Ce changement drastique avait porté le nombre de jours de classe à 190 en 2000-2001 (164+21+5) et à 192 en 2001-2002 [2]. Ainsi les vacances d'été étaient réduites à deux mois: juillet et août.
 
Le 12 janvier 2010, il y eut "goudougoudou", le séisme qui a secoué  Haïti et causé de lourds dégâts matériels et humains dans l'Ouest et le Sud-Est du pays. Le nombre de jours de classe de l'année scolaire 2009-2010 a été considérablement réduit.
 
En 2010-2011, en 2011-2012 et en 2012-2013, la rentrée des classes a été ramenée de septembre à octobre; il en sera de même en 2013-2014.


Mon avis personnel
 
S'il fallait en avoir un, mon avis personnel serait qu'il faudrait revenir définitivement à la rentrée des classes en octobre et revenir définitivement aux trois mois de vacances en été (juillet-septembre). J'ai été un enfant moi aussi, et, je tenais beaucoup à cette durée de la période de vacances. J'y tiens toujours. De plus la coïncidence entre le début de l'année fiscale et le début de l'année scolaire semble aller de soi et entrer dans les us et coutumes d'une grande proportion de la population de la classe majoritaire.

À mon avis, il revient au système tant privé que public de faire entrer la couverture des matières au programme scolaire à l'intérieur de la période globale de 9 mois ou 39 semaines allant d'octobre à juin. Pour certaines classes, si cela était nécessaire, on pourrait recourir à l'utilisation des demi-journées de samedi pour des activités scolaires dans les classes de Seconde, de Rhétorique et de Philosophie (cela se faisait déjà dans les années 1960 dans certains collèges privés). Cela correspondrait, pour ces classes, à l'ajout d'environ trente-deux demi-journées, soit l'équivalent d'environ 16 jours additionnels par an, ce qui porterait à 180 le nombre de jours de classe par an pour les trois dernières années du secondaire. 
 
Voici quelques liens conduisant vers des articles qui rapportent les réactions des personnes du milieu de l'enseignement en Haïti en ce qui concerne la rentrée en octobre plutôt qu'en septembre: [3], [4], [5], [6].                                        .
 
 
Comment cela se passe-t-il ailleurs dans le monde ?
 
Dans les pays développés, le cas le plus frappant est celui de la France: au primaire, 140 jours de classe par an, au secondaire, 178.  La moyenne pour les pays de l'OCDE est de 187 jours au primaire et au secondaire.

Mais ce n'est pas le nombre de jours qui importe le plus, c'est plutôt le nombre de semaines d'enseignement: il est de 36 par an en France.
 Les liens suivants: [7], [8], [9], [10] permettent d'avoir une bonne idée de ce qui se fait en France, en Allemagne, en Finlande, au Danemark,  au Canada, en Grande Bretagne, en Italie.
  
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[1] Liste approximative des jours de congé isolés, s'ils tombent entre lundi et vendredi dans les années 1960 en Haïti: 17 octobre, 24 octobre, 1er novembre, 2 novembre, 18 novembre, 5 décembre, lundi gras et mardi gras, 7 avril, 1er mai, ascension, 18 mai, 22 mai, 22 juin.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  

mercredi 24 juillet 2013

Max Pénette : une vie consacrée à l'éducation

Source: lenouvelliste.com, 17 juillet 2013
Par Louis-Joseph Olivier


Max Pénette, ing. - crédit photo: Louis-Joseph Olivier et Le Nouvelliste, 17 juillet 2013



Enseignant, fondateur d'école, ingénieur, universitaire de renom, Max Pénette célèbre ses 93 ans durant ce mois de juillet. Celui qui a consacré toute sa vie à l'éducation est revenu pour Le Nouvelliste sur les grands souvenirs de sa formation et de la qualité de l'éducation qu'il a reçue en partageant des propositions pour l'école haïtienne d'aujourd'hui.
 
Ce grand monsieur qui a contribué à la formation de plusieurs générations d'Haïtiens profite de sa retraite dans sa résidence à Pétion-ville. Du haut de ses 93 ans, M. Pénette continue d'enseigner. Sa maison s'est peu à peu transformée en un lieu de transmission de savoir. Beaucoup de jeunes y viennent régulièrement pour rencontrer et apprendre de ce professeur de mathématiques de carrière. Ses proches nous racontent que le jour du samedi est sacré à la résidence des Pénette. C'est ce jour que M. Pénette réserve pour recevoir les jeunes qui ont besoin de son assistance. Même ceux qui travaillent chez lui y viennent accompagnés de leurs enfants pour se former. « Je suis bien à mes 93 ans, mais je ne peux pas passer une semaine sans voir les jeunes devant moi », nous a confié M. Pénette.
 
En effet, M. Pénette a enseigné dans plusieurs établissements scolaires de Port-au-Prince, dont l'Institution Saint-Louis de Gonzague qu'il avait aussi fréquenté comme écolier. Il fut aussi enseignant au lycée Pétion et au collège Sainte-Rose de Lima. De ces deux derniers, il dit garder un excellent souvenir. Ce désir de partager sa connaissance avec les autres résulte de la volonté de redonner aux autres ce qui lui a été transmis comme savoir. Il nous dit que toute sa vie a été traversée par cette formule qu'il garde aujourd'hui encore comme boussole, savoir recevoir et savoir donner. Après avoir reçu de mes professeurs, je me suis dit que j'ai comme devoir de le remettre aux plus jeunes.»
 
Le président de la Fondation des anciens de Saint-Louis de Gonzague, Almiracle Saint-Fort, parle de Max Pénette comme un personnage multiple, mais surtout quelqu'un qui a dans son coeur un amour démesuré pour l'éducation. Si pour M. Saint Fort, Max Pénette est d'abord un éducateur, il voit en lui un entrepreneur aussi. C'est lui le fondateur d'une ancienne école de renom qui a d'ailleurs porté son nom, le Collège Max Pénette de Pétion-ville. Ingénieur de formation, il est aussi un personnage public et politique pour avoir été maire de la commune de Pétion-ville durant la présidence de Jean-Claude Duvalier.
 
Pour Monsieur Pénette, c'est son passage à l'Institution Saint-Louis de Gonzague et ses études supérieures à l'Ecole des sciences appliquées qui ont déterminé sa vie d'homme accompli. Il se souvient encore de la qualité de l'enseignement qu'il a reçu de ces établissements, en ce temps où ce qu'on enseignait en Haïti n'avait rien à envier à ce qui se faisait ailleurs. A ce propos, l'ingénieur Pénette affirme avec fierté que « c'était exactement le même enseignement que l'on recevait à Paris ». Pour illustrer ses propos, il n'hésite pas à faire référence à un de ses professeurs de qui il garde un souvenir et une grande admiration, Lucien Hibbert. « M. Hibbert avait toujours soin de le dire : Au moment où je vous enseigne les mathématiques avec la théorie de Cantor etc...certains étudiants à Paris sont en train de voir les mêmes choses », a révélé l'ingénieur Pénette.
 
L'ancien directeur de l'Ecole normale supérieure a mis l'accent sur l'une des principales qualités qui a fait le succès de cette époque, la qualité de l'enseignement. « Le professeur ne devrait pas enseigner les erreurs. Si vous avez un doute quelque part, soyez honnête avec le jeune, dites-lui que cela vous échappe. Vous allez y penser à l'instar de Isaac Newton. A la question comment il a découvert la gravitation universelle, la réponse de Newton a été : en y pensant toujours. En y pensant toujours, c'est ce cheminement qui nous a mis en contact avec les grands maîtres de l'extérieur », a expliqué M. Pénette.
 
En ce qui concerne l'école haïtienne d'aujourd'hui, M. Pénette plaide d'abord pour une meilleure formation des enseignants. « Au-delà de sa formation, l'enseignant doit poursuivre une préparation personnelle qui doit se faire quotidiennement », a indiqué M. Pénette. L'expérimenté professeur qui semble n'avoir rien perdu de sa capacité de réflexion invite les enseignants au respect du savoir. « Pouvoir dire à un jeune, je n'y pensais pas, c'est une honnêteté. Dites que vous allez y penser, ainsi vous allez faire comme Newton à échelle réduite », insiste le vieux briscard. Il a reconnu toutefois qu'il y a aujourd'hui de bons enseignants qui font beaucoup d'efforts.
 
Celui qui a travaillé à plusieurs titres dans le système éducatif haïtien dit croire qu'il y a beaucoup de faiblesse aujourd'hui dans le système. « Pour avoir collaboré avec le ministère de l'Education nationale, je crois qu'il y a beaucoup à faire, et cela pour le bien de l'école haïtienne et celui de notre pays », a-t-il souligné. S'il y a un point sur lequel il insiste pour améliorer la qualité de l'éducation, c'est la formation des enseignants.
 
Max Pénette est né à Port-au-Prince en 1920. Il a fait ses études classiques à l'Institution Saint-Louis de Gonzague. Il a fait ses études de génie et de mathématiques à l'Ecole des sciences appliquées de Port-au-Prince et dans d'autres universités étrangères. Il fut, entre autre maire de Pétion-Ville, doyen de l'Ecole normale supérieure et fondateur du Collège Max Pénette de Pétion-Ville.
 

jeudi 20 juin 2013

Angela Merkel, la femme la plus puissante du monde, la deuxième personne la plus puissante du monde

 
 Angela Merkel, Chancelière de la République fédérale d'Allemagne
et Présidente de la CDU



 
 
Président Barack Obama et son épouse Michelle Obama
accueillis par la Chancelière allemande Angela Merkel et son époux, le professeur Joachim Sauer
 
 


Photo souvenir des leaders du G8-2013
Source: The Voice of Russia, 18 juin 2013


Madame Angela Merkel (Angela Dorothea Kasner née à Hambourg le 17 juillet 1954) est chancelière fédérale allemande depuis 2005.

Elle est physicienne de formation, première de classe à tous les cycles d'étude (une «bollée» en langage québécois).

Elle membre de la formation politique CDU, l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne.

Contrairement à Madame Pauline Marois, Première ministre du Québec, Angela Merkel n'a pas d'enfants.

En 2010, le Président Barack Obama décerne à la Chancelière allemande la « Presidential Medal of Freedom », la plus haute décoration civile américaine, à être attribuée à des personnes ayant contribué à la sécurité ou aux intérêts nationaux des États-Unis.

Le magazine américain Forbes place Madame Angela Merkel en tête de sa liste des femmes les plus puissantes du monde en 2006, 2007, 2008, 2009, 2011, 2012 et 2013.

Le magazine Forbes classe également Madame Angela Merkel en deuxième position parmi les personnes les plus puissantes du monde en 2012.

Pour connaître un peu plus cette grande figure de notre temps, cliquez sur le lien suivant:
Wikipédia/Angela Merkel (français)
ou:
Wikipedia/Angela Merkel (English)
ou:
Wikipedia/Angela Merkel (Deutsch)

dimanche 16 juin 2013

L’ISTEAH : faire de la science et de la technologie les moteurs du développement d’Haïti

Source: alterpresse.org, 16 juin 2013

Un Institut des sciences, des technologies et des études avancées d’Haïti (ISTEAH), initié par le Groupe de réflexion et d’action pour une Haïti nouvelle (GRAHN) sera inauguré le 26 juin au campus Henry Christophe de l’Université d’État d’Haiti à Limonade (Nord). Dans ce contexte, le texte suivant a été soumis à AlterPresse.
 
Par Samuel Pierre *
 
Depuis Adam Smith, les économistes se sont penchés très sérieusement sur la nature et les causes de la richesse des nations. En effet, dans son livre magistral publié en 1776, An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations, Smith analyse l’origine de la prospérité alors récente de certains pays comme l’Angleterre et les Pays-Bas. Quoi qu’en pensent les critiques, son livre demeure à la fois le texte fondateur de la théorie classique bien connue des économistes et une apologie authentique du libéralisme économique.
 
Si une telle analyse a servi au 18e siècle à expliquer la richesse de certains pays de la vieille Europe, il faut chercher ailleurs les raisons qui ont conduit à la richesse, au 20e siècle, des nouveaux pays comme le Brésil, la Corée du Sud, Singapour, Taïwan, pour ne citer que ceux-là. Aujourd’hui encore, des bailleurs de fonds de la communauté internationale et certaines franges éduquées de la population haïtienne entretiennent des doutes sur l’opportunité d’investir dans la formation universitaire. Ils le font souvent sous le prétexte que les personnes formées finiront par quitter massivement le pays. Dans ce contexte, il est salutaire de rappeler que les nouveaux pays susmentionnés ont trouvé le chemin qui mène à la prospérité en créant des universités d’excellence pour former et garder les cerveaux, en investissant dans la science et la technologie pour créer de la richesse par l’innovation. La plupart du temps, ils l’ont fait à leur corps défendant, en assumant tous les risques que comportent de tels choix. Au grand dam des grandes agences internationales qui avaient alors décrié cette orientation, ces pays ont assumé seuls et courageusement la mise en œuvre de cette politique pendant plusieurs décennies. Aujourd’hui, le temps leur a donné raison, les agences d’hier leur ont aussi donné raison en reconnaissant s’être trompées dans leur obstination à ne vouloir promouvoir et soutenir que l’éducation de base. La richesse des nations − tout en étant complexe à expliquer et intimement liée aux valeurs culturelles ambiantes − repose fondamentalement sur une maîtrise du savoir, de la science et de la technologie pour appréhender la complexité du réel ; elle repose également sur une capacité éprouvée d’innovation et d’exécution pour proposer et implanter des solutions originales aux problèmes qui se posent à l’échelle nationale ou internationale. Haïti devrait donc s’inspirer de ces modèles de succès pour faire de la science et de la technologie les moteurs de son développement socioéconomique.
 
Renforcer les capacités des universités haïtiennes
 
L’enseignement universitaire se distingue des autres niveaux du système éducatif par l’obligation de produire des connaissances nouvelles. C’est cela sa mission première. Une université où l’on se contenterait de retransmettre un certain savoir sans lui ajouter de la valeur ne jouerait pas pleinement son rôle. De fait, là où il ne se fait pas de recherche, le caractère universitaire de l’enseignement est souvent remis en cause. Or, force est de constater qu’il existe aujourd’hui très peu de programmes de recherche établis dans les établissements universitaires haïtiens. Les allocations budgétaires pour la recherche sont quasi inexistantes dans les universités publiques et la situation n’est pas très différente dans les universités privées, pratiquement pour les mêmes raisons : allocation budgétaire inexistante ou insuffisante, mission de l’université insuffisamment définie, manque d’articulation avec les milieux socioéconomiques. Cela dit, certaines activités de recherche se réalisent néanmoins de façon sporadique sous forme d’études, de recherche appliquée ou de rechercheaction financées pour la plupart par des organismes internationaux.
 
Avec l’accroissement du nombre d’établissements universitaires au pays durant ces dernières années, de nombreux détenteurs de licence ont pu en intégrer le corps professoral. En fait, un très faible pourcentage d’enseignants universitaires (environ 10 %) sont détenteurs d’une maîtrise. Quant aux professeurs détenant un doctorat, le pourcentage est encore plus faible. C’est donc là l’un des principaux obstacles à surmonter en vue de renforcer les capacités d’enseignement et de recherche des établissements universitaires haïtiens.
 
Un rapport de l’Interuniversity Institute for Research and Development (INURED) daté de mars 2010 offre un portrait assez sombre du secteur universitaire avant et après le séisme :
« Avant le séisme, les universités haïtiennes tant publiques que privées devaient faire face à des défis institutionnels fondamentaux tels que : l’absence de réglementation, la sur-concentration dans et autour de la capitale, le manque de financement et l’absence d’une stratégie pour la recherche, une qualification professorale minimale, des bibliothèques pauvres en matériel et un curriculum obsolète […]. »
 
La surconcentration a augmenté considérablement la vulnérabilité du système universitaire lors du tremblement de terre. Ainsi, 28 des 32 plus importants établissements universitaires du pays étaient totalement détruits et les autres, sérieusement endommagés. Ils ont perdu entre 120 et 200 professeurs et administrateurs, entre 2 599 et 6 000 étudiants, futurs professionnels. De plus, un nombre incalculable de professeurs, de professionnels et d’étudiants ont quitté Haïti après le séisme, selon plusieurs sources. Il apparaît donc opportun d’accélérer la formation de formateurs universitaires notamment en région, particulièrement dans les disciplines scientifiques et technologiques, selon un modèle qui renforce les capacités locales des établissements universitaires. Le modèle doit également réduire à long terme la dépendance de ceux-ci envers les ressources professorales de la coopération internationale. C’est donc dans ce contexte qu’émerge le projet d’un Institut des sciences, des technologies et des études avancées d’Haïti (ISTEAH) initié par le GRAHN.
 
Avec l’ISTEAH, il s’agit de mettre la science et la technologie au service du développement. Pour y parvenir, il formera des citoyens, des innovateurs et des leaders aptes à agir avec compétence aux échelles locale, nationale et régionale, en poursuivant un idéal d’excellence dans les actions et les interventions. L’ISTEAH vise à prolonger l’action des établissements universitaires haïtiens existants. Il vise aussi à renforcer durablement ceux-ci par la mutualisation de ressources complémentaires dans des domaines spécifiques où l’expertise est sinon inexistante, du moins insuffisante au pays. L’ISTEAH cherche également à soutenir les établissements d’enseignement supérieur en augmentant leur capacité à faire face à la demande croissante de formation au pays. Il cherche enfin à accroître la qualification des ressources humaines dont le pays a besoin pour se relever, selon une approche volontariste visant à terme l’autonomie des établissements universitaires. L’ISTEAH développera avec ses partenaires un modèle haïtien de formation aux études avancées en synthétisant les meilleures pratiques nord-américaines et européennes en matière de science et de technologie.
 
L’Institut des sciences, des technologies et des études avancées d’Haïti (ISTEAH) privilégiera la recherche, l’innovation, le leadership et la citoyenneté comme bases du développement socioéconomique. Dans la perspective de la décentralisation du pays, cet institut contribuera significativement à la formation au pays même de chercheurs et de professionnels de haut calibre, particulièrement dans les villes de province souvent confrontées à des problèmes de pénurie de compétences, pour assurer la formation au premier cycle. Sur un horizon temporel de 10 ans, l’ISTEAH envisage de former un contingent d’au moins 1 000 scientifiques pour rehausser le niveau scientifique du pays et rendre le pays moins dépendant de l’étranger pour la formation avancée de ses cadres et décideurs. Un corps professoral international, formé pour la plupart de volontaires, est en train d’être mis en place pour soutenir cet institut, en mettant à contribution des méthodes variées de livraison de la formation : présentiel, formation à distance synchrone (vidéoconférence) et asynchrone (e-learning), séminaires de courte durée, projets encadrés à distance ou toute autre combinaison possible.
 
L’ISTEAH réalisera des activités de recherche pertinentes, guidées par les besoins des milieux socioéconomiques haïtiens, et offrira des programmes de formation continue avancée pour les cadres de l’administration publique. Il créera également des centres de recherche et des centres d’entrepreneuriat pour la valorisation des innovations issues de ses activités de recherche. Le soutien au prédémarrage d’entreprises technologiques innovantes à forte valeur ajoutée fera en outre partie de ses priorités.
 
Spécificités organisationnelles et champs d’études ciblés
 
L’ISTEAH fonctionnera selon un certain nombre de principes directeurs. En effet, dispensés en français, en créole, en anglais ou en espagnol, les cours seront partagés par les établissements universitaires haïtiens partenaires dans un souci de rationalisation. Les programmes de formation seront offerts conjointement par les établissements participants, avec des pôles et des antennes dans les régions du pays (Nord, Centre, Sud). Les ressources humaines et matérielles seront mutualisées selon une formule de compensation à définir. Le corps professoral sera conforme aux standards internationaux les plus élevés. Les programmes de formation seront supportés par un réseau international d’établissements, de laboratoires, de chaires et de centres de recherche spécialisés qui accueilleront en stage les étudiants de l’ISTEAH. Les établissements partenaires pourront afficher et proposer les programmes de formation de l’ISTEAH dans leur offre de formation. L’admissibilité des étudiants aux programmes offerts se fera à la fois sur la base du dossier scolaire et de concours, en privilégiant les membres des corps professoraux des établissements universitaires haïtiens et les cadres de la fonction publique haïtienne. Un programme de bourses d’études basées sur le mérite sera institué pour financer les meilleurs étudiants admis aux programmes de formation, avec priorité aux enseignants et cadres des établissements partenaires.
 
L’ISTEAH offrira essentiellement des programmes d’études et de recherche multidisciplinaires qui, sans être limitatifs, seront axés sur les disciplines suivantes : agronomie ; technologie alimentaire, foresterie et environnement ; administration et sciences de la gestion ; ingénierie et études urbaines ; sciences de la santé ; sciences économiques ; sciences mathématiques et physiques ; technologies de l’information et de la communication ; technologie éducative et ingénierie pédagogique. Tous les programmes offerts intègreront un tronc commun constitué de cours en sciences humaines et sociales, de cours avancés de langues étrangères (anglais et espagnol), de cours de résolution de problèmes, de méthodologie de recherche, de mathématiques de base, d’approfondissement des outils informatiques, de méthodes statistiques.
 
Orientation des activités de recherche
 
Les activités de recherche seront résolument orientées vers la résolution des problèmes du pays selon une approche multi-disciplinaire et holistique. Notons que plusieurs autres pays de la région et d’ailleurs sont aussi confrontés, à des degrés divers, à la plupart de ces problèmes. D’où l’intérêt international pour les solutions qui pourront résulter de ces activités de recherche.
 
À partir des 12 défis fondamentaux identifiés par le GRAHN, voici un extrait qui esquisse les grandes lignes des activités de recherche qui seront privilégiées au sein de l’ISTEAH :
 
«  Le Groupe de réflexion et d’action pour une Haïti nouvelle, créé huit jours après le séisme du 12 janvier 2010 et connu aujourd’hui comme GRAHN-Monde, a identifié 12 défis fondamentaux auxquels fait face le pays. Défis qui ne datent pas d’hier et qui pourraient inspirer d’importantes activités de recherche interdisciplinaires… Défis qui pourraient mobiliser plusieurs générations successives de chercheurs et d’intellectuels d’Haïti. Défis qui pourraient aussi engendrer de riches occasions de collaboration scientifique internationale au regard de la pertinence des problématiques de recherche en question. Regardons de plus près cinq de ces douze défis…
 
«  Premier défi : l’inaccessibilité aux soins de santé de base
 
Ce premier défi soulève la question de recherche suivante : comment mettre en place un système national de santé à la fois compatible avec le faible niveau d’éducation de la population et les ressources financières et médicales dérisoires dont dispose l’État, en tenant compte des caractéristiques et pratiques culturelles de la société haïtienne ? Un tel chantier de recherche mobiliserait des chercheurs dans des disciplines aussi diverses que les sciences médicales, les sciences de l’éducation, les sciences économiques, les sciences administratives, l’anthropologie, la sociologie et l’ethnologie.
 
« Deuxième défi : le taux de chômage très élevé de la population, particulièrement chez les jeunes
 
Ce deuxième défi soulève la question de recherche suivante : quel cadre de stimulation doit-on mettre en place afin de dynamiser l’économie haïtienne en vue d’attirer de nouveaux investissements pour la création d’entreprises de toutes tailles, elles- mêmes créatrices d’emplois dans tous les secteurs d’activités et dans tous les coins du pays ? Ce chantier de recherche mobiliserait des chercheurs dans des disciplines aussi variées que les sciences économiques, le droit, les sciences et techniques agricoles, l’administration des affaires, la fiscalité, les relations industrielles, et j’en passe.
 
« Troisième défi : la perte du contrôle démographique
 
Ce troisième défi soulève la question de recherche suivante : quelle stratégie doit-on élaborer et quels mécanismes doit-on mettre en place pour juguler l’explosion démographique et atténuer ses effets négatifs sur l’occupation de l’espace et les infrastructures sociotechniques ? Ce chantier de recherche pourrait mobiliser des chercheurs dans des disciplines telles que la démographie, l’éducation, les sciences de la santé et la sociologie.
 
« Quatrième défi : la dégradation considérable de l’environnement
 
Ce quatrième défi soulève la question de recherche suivante : comment freiner la dégradation de l’environnement et réhabiliter le territoire haïtien dont le taux de couverture végétale se situe autour de 2 % ? Ce chantier de recherche pourrait mobiliser des chercheurs dans des disciplines aussi diverses que les sciences de l’environnement, le génie civil, le génie énergétique, le génie rural, la démographie, l’agronomie, l’économie et la foresterie.
 
« Cinquième défi : la sous-éducation chronique de la population
 
Ce cinquième défi, et non des moindres, est au cœur de notre rencontre d’aujourd’hui et apparaît comme un « métadéfi », le défi des défis qui conditionne tout le reste. Comment articuler un système éducatif capable de garantir une éducation de qualité, accessible à tous les citoyens et dans toutes les régions du pays en prenant en compte les impératifs de développement, de bien-être et de prospérité de la société haïtienne ? Selon une approche holistique que nous préconisons, ce nouveau système éducatif que nous souhaitons ardemment devrait permettre de former des citoyens nouveaux, férus de science et de conscience, responsables envers eux-mêmes et envers la collectivité, respectueux du bien commun et de la vérité, et motivés pour travailler au développement du pays dans une quête perpétuelle de solutions aux problèmes nationaux. »
 
Des changements de paradigme pour conclure
 
Au-delà d’une institution qui commencera ses opérations dès le mois d’août 2013, ce qui est proposé dans cet article, c’est un quatuor de changements de paradigme dans le paysage universitaire haïtien. En effet, l’ISTEAH cherche à former localement du personnel hautement qualifié pour les besoins du pays afin de réduire la dépendance d’Haïti vis-à-vis de l’extérieur en créant des établissements universitaires pérennes ; premier changement de paradigme : former des pêcheurs plutôt que de donner du poisson. L’ISTEAH cherche à déplacer les professeurs plutôt que les étudiants ; deuxième changement de paradigme : contrer plutôt que favoriser la fuite des cerveaux. L’ISTEAH vise à renforcer et à valoriser les talents disponibles dans les régions plutôt que de créer les conditions objectives d’abandon de celles-ci ; troisième changement de paradigme : augmenter l’attractivité des régions du pays en y développant des hauts lieux de savoir plutôt que de condamner celles- ci à une mort lente en les dépouillant irréversiblement de leurs talents. L’ISTEAH vise à instituer la science et la technologie comme base de raisonnement dans le processus de prise de décision et la résolution des problèmes ; quatrième changement de paradigme : promouvoir une approche rationnelle et réfléchie dans la prise de décision plutôt que le réflexe d’improvisation.
 
Pour faire de la science et de la technologie les moteurs du développement d’Haïti, le concept promu par l’ISTEAH devrait être accompagné d’un ensemble de politiques publiques visant premièrement à doter le pays d’une loi-cadre sur l’enseignement supérieur (démarche actuellement en cours), deuxièmement à mettre en place un dispositif de contrôle de qualité des programmes d’enseignement supérieur, troisièmement à instaurer et à valoriser le statut d’enseignant en général et de professeur d’université en particulier. Ces politiques publiques devraient également traiter la question du financement de l’enseignement supérieur en favorisant, entre autres, la diplomation des étudiants admis dans les programmes. Elles devraient finalement chercher, par une série de mesures incitatives, à contrer le phénomène de la fuite des cerveaux, en attirant et en retenant les diplômés afin qu’ils soient mis au service de toutes les composantes de la nation.
 
Aujourd’hui, dans tous les pays occidentaux, on assiste à une compétition féroce pour attirer et garder les meilleurs cerveaux de la planète. La richesse et la compétitivité des nations en dépendent. Ce sont notamment les pays du tiers monde qui en font les frais. Haïti en est lourdement affectée avec un taux d’exode des cerveaux dépassant 80 %, selon la Banque mondiale.
 
Selon Vitraulle Mboungou, « la fuite des cerveaux est généralement considérée comme privant les pays du Sud de leurs élites les plus qualifiées et les plus en mesure de répondre au défi du développement. Une nouvelle publication réalisée par la Banque mondiale dans le cadre de son Programme de recherche sur la migration internationale et le développement révèle que “la fuite des cerveaux est massive dans les pays en développement qui sont pauvres et de taille modeste”. Ainsi, huit Haïtiens et Jamaïcains sur dix qui ont un diplôme uni-versitaire vivent hors de leur pays. De même, plus de 50 % de professionnels diplômés d’université de nombreux pays d’Amérique centrale et des Caraïbes vivent également à l’étranger et dans certains cas, ce taux atteint 80 % ».
 
Il ne faut surtout pas y voir une raison pour ne pas investir dans l’enseignement universitaire. C’est plutôt une raison additionnelle pour travailler à rendre le pays plus attractif pour ses ressortissants, en particulier les diplômés qui doivent contribuer au progrès de la société les ayant formés.
 
Chaque cerveau haïtien qui part réduit d’autant la capacité du pays à créer de la richesse pour le reste du pays. Oui, il faut donner accès universellement à tous les enfants d’Haïti à une éducation de base de qualité. Mais, seule la qualité peut produire la qualité, ce, depuis la petite enfance jusqu’à l’université, si nous ne voulons pas nous enfermer dans une trappe de non-qualité. Celle-ci résulterait du fait que des enseignants non qualifiés perpétueraient au pays une éducation à rabais en transmettant aux générations futures une formation de piètre qualité à tous les niveaux du système éducatif. Haïti devrait donc investir dans son système universitaire comme fer de lance pour promouvoir la qualité à tous les niveaux d’éducation, et ce, au bénéfice du plus grand nombre. L’ISTEAH s’inscrit dans cette démarche d’instaurer la qualité dans le domaine de la science et de la technologie. Non pas comme une fin en soi, mais plutôt comme un moyen pour tirer vers le haut tout le système éducatif haïtien, comme un moteur pour propulser le pays vers le développement tant souhaité. Car seuls des enseignants et des professeurs bien formés peuvent garantir une éducation de qualité, seuls des professionnels très qualifiés peuvent servir de dorsale à une administration publique compétente et efficace, seuls des scientifiques et des entrepreneurs innovateurs pourront créer la richesse nécessaire dans la nouvelle économie pour faire d’Haïti un pays émergent dans un horizon réaliste. Travaillons pour que cette utopie devienne un rêve, puis un projet, et enfin une réalité… pour les générations futures.
 
……………
* Professeur, spécialiste des réseaux de communication câblés et sans fil, de l’informatique mobile et du téléapprentissage.
 
BIBLIOGRAPHIE
 
• SMITH, Adam (1776). An Inquiry into the Nature and Causes of The Wealth of Nations (Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations), Chicago, IL, The University of Chicago Press.
 
• GROUPE DE TRAVAIL SUR L’ÉDUCATION ET LA FORMATION (GTEF) (2010) Pour un pacte national sur l’éducation en Haïti, Rapport au président de la République, Port-au-Prince, GTEF.
 
• BOURJOLLY, Jean-Marie, James FÉTHIÈRE et Pierre TOUSSAINT (2010). « Sys-tème éducatif haïtien », chapitre 6, dans Samuel Pierre (dir.) et Groupe de réflexion et d’action pour une Haïti nouvelle (GRAHN), Construction d’une Haïti nouvelle : Vision et contribution du GRAHN, Montréal, Presses internationales Polytechnique, 617 p.
 
• INTERUNIVERSITY INSTITUTE FOR RESEARCH AND DEVELOPMENT (INURED) (2010). The Challenge for Haitian Higher Education : A post-earthquake assess-ment of higher education institutions in the Port-au-Prince metropolitan area, [En ligne], http://webarchive.ssrc.org/challeng..., consulté le 9 mars 2013.
 
• PIERRE, Samuel (2010). « Construire une Haïti nouvelle », chapitre 1, dans Samuel Pierre (dir.) et Groupe de réflexion et d’action pour une Haïti nouvelle (GRAHN), Construction d’une Haïti nouvelle : Vision et contribution du GRAHN, Montréal, Presses internationales Polytechnique, 617 p.
 
• PIERRE, Samuel (2012). Construire une université haïtienne pour une nation haïtienne de bien-être et de prospérité, Conférence prononcée le vendredi 13 janvier 2012, dans le cadre du Colloque inaugural du Campus universitaire de Limonade de l’Université d’État d’Haïti.
 
• MBOUNGOU, Vitraulle (2013). « Fuite des cerveaux : les pays plus sollicités », Afrique Expansion, Revue internationale des affaires et partenariats Nord-Sud, [En ligne], http://www.afriqueexpansion.com/pro... des-cerveaux-les-pays-les-plus-sollicites.html, consulté le 9 mars 2013.

mercredi 12 juin 2013

L'hommage de Cary Hector à Leslie Manigat

Source: lenouvelliste.com, 29 mai 2013

Cher Professeur et ami Leslie François Manigat,
Chers membres, parents et amis de sa famille,
Aimables invités,
 
En septembre 1956, l'ethnographe Emmanuel C. Paul et l'historien Jean Fouchard publiaient, à l'occasion des quatre-vingts ans (1876-1956) du Dr Jean Price Mars, un ouvrage collectif de Témoignages sur sa vie et son oeuvre. Ouvrage auquel a contribué, «en manière d'hommage», un jeune historien, du haut de ses 26 ans, avec une étude fort remarquée et intitulée : «Une occasion perdue : la reconnaissance de l'indépendance haïtienne par la France était possible en 1821. » Le Leslie Manigat d'alors, puisque c'est de lui qu'il s'agit, pouvait-il se douter que quelque cinquante-sept ans plus tard, il allait, à son tour, être l'objet d'un pareil hommage, à travers les «Mélanges» qui lui seront offerts aujourd'hui? La réponse demeure ouverte...
 
Après les prises de parole de mes prédécesseurs, que me resterait-il, me suis-je demandé, de propos singuliers, surtout non redondants, hormis ceux liés à la production des «Mélanges»?
 
Or, à ce compte, je pourrais légitimement et opportunément vous référer à mon «Introduction circonstanciée» qui en fait état. A la réflexion, il m'a semblé, à tout le moins, devoir partager avec vous quelques-uns des jalons de la trajectoire qui m'aura placé dans l'orbite d'attraction de l'Astre-Manigat et ainsi amené à devenir l'auteur-coordonnateur des «Mélanges» conçus en son honneur. Mais, auparavant, laissez-moi vous exprimer mes plus vifs remerciements pour votre présence bien garnie et que je pressens chaleureuse et engageante. Un merci amical renouvelé à Hérard Jadotte, directeur des Éditions de l'Université d'État d'Haïti, naît, concepteur originel de l'idée des «Mélanges». Un merci spécial à Jerry Tardieu, PDG de OASIS et, en ce qui me concerne, fils de Géto Tardieu, ami et compagnon de saisons inoubliables à Berlin. A l'artiste-musicien Boulo Valcourt (et à ses associés), j'exprime mon appréciation de «fan» de toujours pour sa prestation professionnelle et solidaire.
 
J'offre une accolade intellectuelle ressentie aux auteurs-contributeurs à qui je sais gré d'avoir enduré, au cours des trois dernières années, mes courriels et rappels insistants pour la production et la réalisation des «Mélanges». Ils sont dix-sept porte-flambeaux que j'ai eu l'insigne privilège de rassembler sous l'étendard des «Mélanges», avec l'accueil complice, discret et sans réserve aucune de notre historien-politologue national, conforté par le soutien bienvenu, et non moins discret, de ses deux plus proches collaboratrices : Mirlande Hyppolite-Manigat et Sabine Manigat.
 
A tous et à chacun un grand merci et une belle salve d'applaudissements!
 
Cher Professeur et ami Leslie F. Manigat,
 
Devant vous, ce soir, cet ancien jeune voisin de la ruelle Duncombe au Bois Verna, jadis frais émoulu de la Faculté de droit de l'Université d'Haïti, qui, un après-midi de 1957, vint timidement frapper à votre bureau. Pour n'avoir pas été du mythique Centre d'Études Secondaires ni de la très courue École Normale Supérieure, je n'ai pas eu le privilège de me compter parmi la cohorte de vos premiers étudiants et disciples. Mais, moi, je vous connaissais aussi et doublement : le voisin dont le renom résonnait dans le quartier, puis, à la Faculté de droit, le fougueux passeur des enseignements du professeur Waline, alors référence stellaire, donc incontournable, en droit administratif.
 
Sur l'insistance des uns et des autres, je vins donc solliciter de vous une précieuse lettre de recommandation qui devait m'habiliter à bénéficier de la demi-bourse d'études supérieures que m'offrait l'Institut haitiano-allemand. Votre réponse sans détours, c'est-à-dire sans chichi, aujourd'hui familière à plus d'un : «bien sûr! bien sûr!», me prit à revers, à la limite de la déstabilisation.
 
Eh bien! Cette lettre de recommandation, que je conserve encore dans mes papiers personnels, me fut rendue fidèlement par les autorités académiques de la Freie Universitaet de Berlin, après la soutenance de ma thèse quelque six ans plus tard. Il y a mieux. A l'occasion d'une fête-surprise organisée pour moi par des amis en guise de célébration, était présente une certaine Mirlande Hyppolite, alors de passage dans l'ex- et future capitale de l'Allemagne réunifiée. Elle me le remettra en mémoire, bien des décennies plus tard, dans la dédicace de l'un de ses ouvrages, cette fois-ci comme l'auteure Mirlande Hyppolite-Manigat...
 
Au cours de mon séjour post-Allemagne en Amérique du Nord, d'abord à la Columbia University de New York, puis spécifiquement à l'Université du Québec à Montréal où je professai durant plus d'une vingtaine d'années, je me suis familiarisé avec les premières productions politologiques et surtout les analyses de conjoncture du professeur Manigat qu'il fallait avoir lues dans la mouvance militante des années 60-70. En particulier, son livre-phare publié en 1973 : « Évolution et Révolutions : L'Amérique latine au XXe siècle, 1889-1929 », considéré à juste titre comme un maître-ouvrage, a constitué une référence obligatoire dans mon séminaire de maîtrise sur l'Amérique latine à l'UQAM, où je comptais, à l'occasion, quelques compatriotes de souche haitiano-montréalaise ou autre, aujourd'hui professionnels notoires ou à la retraite active, dont une Sabine Manigat, un Claude Moise, un Frantz Voltaire, un Antonin Dumas-Pierre et le regretté Karl Lévêque...
 
Le début des années 80 consacre ma deuxième rencontre en face-à-face avec le professeur Manigat depuis son éblouissant «bien sûr, bien sûr!» de l'année 1957. Il aura eu en effet l'amabilité de m'inviter à la fameuse «Conférence Technique sur Haïti et ses problèmes», dont il avait pris l'initiative en juillet 1980 à Caracas, sa nouvelle métropole d'exil. J'en rendis compte dans la revue «Collectif Paroles» qui avait pris la relève de «Nouvelle Optique»-- avec une ligne explicite de pédagogie militante, mais ouverte, dans l'action patriotique antidictatoriale de ces années-là.
Cette ligne nous aura-t-elle valu le souhait engageant, exprimé par le rassembleur activiste du RDNP émergent, à savoir de nous y insérer comme une sorte de «CERES haïtien» en diaspora, variante de l'original bien connu au sein du PS français d'alors? Je ne saurais dire, d'autant moins que la réponse à l'interrogation ne me revient pas en exclusivité...
 
Quant aux années 90, je les considère comme une décennie d'observation intéressée, de part et d'autre, mais aussi de rapprochement...à distance.
 
A partir des années 2000, et singulièrement à partir de sa candidature, en 2006, à la présidence de la République, que je contribuerai à promouvoir avec d'autres ici présents, je suis installé dans le cercle des amis et connaissances qui, de temps à autre, entreprendront le pèlerinage à la Closerie des Palmiers à Marin-en-Plaine pour des échanges ad hoc avec le couple Manigat ou tout simplement pour une visite amicale impromptue. La dernière en date remonte à quelques jours en compagnie du recteur Jacky Lumarque : nous aurons été gratifiés de deux heures d'échanges animés, interrompus seulement par l'apéritif de circonstance!
 
Et comment ne pas évoquer la présence-surprise du Professeur Manigat à ma conférence d'octobre 2009 à l'Institut haitiano-allemand sur les «Rapports para-diplomatiques entre la Prusse de Friedrich Wilhelm III et le Royaume de Henry Christophe, entre 1811 et 1820»? Certes, présence d'appréciation remarquée pour le conférencier mais aussi, d'évidence, présence gratifiante pour le public qui a eu droit, de la part de l'illustre visiteur, à une intervention saisissante sur la conjoncture exceptionnelle des années 1816-1817.
 
Je me flatte enfin d'avoir pu, vers 2009, amorcer avec le professeur Manigat des échanges par courriels, malheureusement et irrémédiablement mis entre parenthèses par la force des circonstances, notamment sur des sujets divers : par exemple, sur la conjoncture électorale de 2010-2011, sur d'autres positionnements ponctuels, voire sur des points d'histoire, comme, par exemple, son hypothèse sur la velléité de construction d'une «société créole» attribuable à Pétion-Boyer, sur son concept de «révolution-mère» et ses implications, etc.
 
Un de mes regrets : celui de n'avoir pu entreprendre, en temps opportun, une analyse politologique de son autre maître-ouvrage : «La Crise Haïtienne Contemporaine», publié originellement en 1995. Car, en octobre 2012, lors d'un échange à bâtons rompus en présence de Guy Alexandre, il a insisté pour affirmer son statut d'historien, disait-il, «explicativiste». Il aurait été alors stimulant et instructif de l'amener à articuler, dans un échange interactif, le double éclairage, concomitant et complémentaire, de l'historien et du politologue. Mais, je sais bien, l'histoire ne s'écrit pas avec des «si»...
 
Quid donc des «Mélanges»?
 
Je m'abstiendrai de m'étendre sur leur contenu, esquissé, pour les plus impatients d'entre vous, sur la quatrième de couverture. Par contre, j'affirme volontiers qu'ils ne prétendent en aucune façon embrasser tous les aspects de l'oeuvre, prolifique et innombrable, du professeur Manigat.
 
Les auteurs-contributeurs, libres de leur choix, ont offert des témoignages inestimables et des communications soignées, voire pointues et, ici et là, un tantinet rigoristes. Les uns et les autres ne démériteront pas, je l'espère bien vivement, de votre appréciation intéressée et attentionnée. Et au demeurant, vous ne manquerez pas «bien sûr!» -- en tout cas, je vous y convie— de revisiter l'Opus Magnum en cinq tomes : «Éventail d'Histoire Vivante d'Haïti» (1789-2007) —dans lequel le professeur Manigat non seulement réassemble ses travaux publiés ici et là, mais aussi et surtout s'explique à profusion sur sa propre production et sur lui-même.
 
Récemment, sous l'amandier du président Michel Hector à Nérette, j'évoquais avec lui, en toute liberté, l'hypothèse de «lignes de filiation» à explorer, notamment à partir du Baron de Vastey, en passant par Firmin, Janvier, Price Mars et peut-être d'autres, jusqu'à Manigat. Me suis-je trop aventuré? Je n'en sais rien. En tout cas, j'y entrevois, pour mes amis et collègues historiens, un beau chantier collectif en perspective. Et c'est pourquoi j'aimerais clore ma prise de parole en me faisant le héraut de ce que j'intuitionne comme un fragment, non pas des Mémoires - je ne suis pas dans le secret des dieux - mais du testament intellectuel putatif de l'historien Leslie Manigat.
 
«Mes chers amis», écrit-il,
«Une immense tâche vous sollicite, une oeuvre aux dimensions de notre histoire, je veux dire grande, belle mais difficile, voire dangereuse, une oeuvre de révision générale de nos prémisses, une oeuvre de refonte de notre matière historique. Délaisser les vieux moules, reconstruire sur des fondements nouveaux mais solides. OEuvre d'un historien isolé? Évidemment non. Mais d'une équipe. L'avenir du travail historique est dans la recherche et la construction collectives.»
 
Merci, cher Professeur Manigat! Que nos dieux tutélaires vous rendent en mille le patrimoine incommensurable que vous nous avez légué par un labeur incessant, étalé sur près d'une soixantaine d'années! Je vous remercie, tous et toutes, de votre patience et de votre attention.
 
Cary Hector
29 mai 2013

lundi 10 juin 2013

Itzchak Tarkay (1935-2012), artiste et peintre israélien.

Par Dr. Pierre Montès
Mise à jour: 11 juin 2013



Itzchak Tarkay
Source image: Park West Gallery.


Itzchak Tarkay (1935-2012) était un artiste peintre israélien de grande renommée.  

On retrouve dans l'œuvre de Tarkay l'influence de Matisse pour les couleurs et de Toulouse-Lautrec pour le style de dessin.

 
Son œuvre est caractérisée par des portraits de femmes bien vêtues, assises en silence à l'intérieur ou sur une terrasse. Joseph Jacobs parle de «silence méditatif, obsédant, luxuriant, sensuel, éthéré». S'il y a plusieurs femmes dans une même scène, Tarkay évite tout contact physique ni dialogue entre elles.

Cliquez sur le lien suivant pour voir une vidéo et lire un texte sur l'artiste et son œuvre:  

Park West Gallery/ Tarkay's bio

Un texte sur Tarkay est posté sur le site de la American Fine Art Gallery. Il est accessible par le lien suivant:
Américan Fine Art Gallery/ Tarkay's bio


Les deux images suivantes se ressemblent énormément. La première s'intitule "Figure and illumination", la seconde a pour nom "Suzanne". 

 
 
 
 
Clipping de l’œuvre ‘‘Figure and Illumination’’ d’Itzchak Tarkay (2011)
Source: 
ashleyfrick.files.wordpress.com




 
Tableau de Tarkay: Suzanne 
Source de l'image: ostkcdn.com




La Park West Gallery présente l'art d'Itzchak Tarkay dans la page Web suivante:

Park West Gallery/ The Art of Itzchak Tarkay



Itzchak Tarkay dans son atelier
 
 
Voici le témoignage d'Albert Scaglione, fondateur et PDG de la Park West Gallery à la suite du décès de l'illustre peintre:
 
Tarkay was a kind and sensitive man, a loving father, and a gifted and talented artist who loved to paint and constantly worked at his art. The many artists who knew and worked with him, the many collectors he touched, the great many friends he had and the family he cared for will all miss him. He left a very special mark in the world of art by sharing his gifts with so many. His imagery has become a part of our public consciousness.”


mardi 4 juin 2013

Président Sténio Vincent: "En posant les jalons", (extraits du tome I, pages 419-422)

Par Dr. Pierre Montès

Dernière mise à jour, 6 juin 2013

Le lecteur prendra plaisir à lire ci-dessous les quatre dernières pages du tome I du livre du Président Sténio Vincent, intitulé: "En posant les jalons". On constatera l'évidence des points de ressemblance entre certaines réalisations sous le gouvernement de Vincent dans les années 1930 et celles des deux premières années du gouvernement Martelly-(Conille & Lamothe).
[Pour agrandir, cliquez sur les images ci-dessous.]






On peut lire en ligne les quatre tomes du livre du Président Vincent sur le site Web de la Bibliothèque numérique des Caraïbes, en cliquant sur les liens suivants:

  1. Tome I
  2. Tome II
  3. Tome III
  4. Tome IV
N.B. Vous ne pourrez pas les télécharger.