jeudi 31 janvier 2008

Haïti/Route Plaine du Nord - Grison-Garde: César fera-t-il faire un pont ?

Amies et amis internautes,

Ci-après deux magnifiques photos datant de 2006.
La région montrée est située à environ 15 à 17 kilomètres au sud du Cap-Haïtien, Haïti.


1. Route Plaine du Nord - Grison-Garde, Haïti, à l'intersection avec la rivière Goudin, à Iladan (source: Ingénieur Lionel Bellevue, 2006)

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2. Route Plaine du Nord - Grison-Garde, Haïti, près de l'intersection avec la rivière Goudin, à Iladan (source: Ingénieur Lionel Bellevue, 2006)
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Peut-on s'attendre à ce que les autorités en place, comme sous le Président Louis Borno (1922-1930) construisent, à même le petit budget de la République, des petits ponts partout à travers le pays, là où la population est coupée du reste de leur Département en périodes de crue ?
Ou bien faudra-t-il, encore une fois, demander aux Chinois ou à d'autres nations, de construire rapidement ce genre d'ouvrages ?
L'ingénieur Lionel Bellevue (de New-York) et quelques collègues haïtiens en Amérique du Nord sont prêts à aider techniquement et bénévolement les autorités concernées à doter les populations situées dans les zones reculées, telles que Grison-Garde, de ponts et de routes carrossables en tout temps.
Le budget 2006-2007 de l'état haïtien prévoyait (de mémoire) 30 millions de gourdes pour la réhabilitation d'une route en terre reliant la ville de Plaine du Nord au village de Grison-Garde. Avait-on réellement débloqué ces fonds l'an passé et réhabilité ce tronçon de route ? Selon un ingénieur oeuvrant dans le milieu (secteur privé), qui connait bien le domaine des routes en Haïti, ce montant ne pouvait concerner que la construction de la route et pas celle du pont.
Il semble que les TPTC disposent de buses métalliques géantes du genre Armco, en plaques non assemblées et d'une certaine quantité de boulons en vrac. Je me demande si les TPTC ne peuvent pas donner en cadeau ces plaques aux autorités du Département du Nord pour ériger un ouvrage d'art sur la rivière Goudin, au nord de carrefour Duty (voir photos ci-dessus), si le diamètre de la buse géante disponible est suffisant pour contenir les eaux de crues à cet endroit ?

Haïti: liste des 23 constitutions

Amies et amis internautes,

La liste des constitutions et le texte de cinq d'entre elles (traduction en anglais) sont accessibles par le lien suivant:

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http://en.wikipedia.org/wiki/Constitution_of_Haiti
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La constitution de 1987 en français est accessible par un lien donné à la colonne de droite de ce blog.

mercredi 30 janvier 2008

Professor Dennis DeTurck: Fractions should be scrapped

Source: USA Today

By Maureen Milford
USA TODAY

PHILADELPHIA — A few years ago, Dennis DeTurck, an award-winning professor of mathematics at the University of Pennsylvania, stood at an outdoor podium on campus and proclaimed, "Down with fractions!"

University of Pennsylvania math professor Dennis DeTurck says fractions are 'as obsolete as roman numerals.'

"Fractions have had their day, being useful for by-hand calculation," DeTurck said as part of a 60-second lecture series. "But in this digital age, they're as obsolete as Roman numerals are."
The speech started a firestorm, particularly after the university posted it online.
"There were blogs and rants, and there were some critical e-mails," said DeTurck, who is now dean of the college of arts and sciences at Penn. "They'd always boil down to: 'What would we do in cooking and carpentry?' "
DeTurck is stirring the pot again, this time in a book scheduled to be published this year. Not only does he favor the teaching of decimals over fractions to elementary school students, he's also taking on long division, the calculation of square roots and by-hand multiplication of long numbers.


"Mathematicians are always questioning the axioms. Everybody knows that questioning those often results in the most substantial gains in terms of progress," he says.
Questioning the wisdom of teaching fractions to young students doesn't compute with people such as George Andrews, a professor of mathematics at Pennsylvania State University and president-elect of the American Mathematical Society. "All of this is absurd," Andrews said. "No wonder mathematical achievements in the country are so abysmal.
"Arithmetic is the basic skill. If children do not know arithmetic, they can't go on to algebra, which leads to calculus. From there you go on to other things," Andrews said. "It's fine to talk about it, but this is not a good pedagogy."
Others see value in both fractions and decimals. To Janine Remillard, associate professor of education at Penn, the decimal system is "incredibly powerful." And fractions can be a powerful steppingstone to understanding decimals, she says.
"Fractions, if taught well — and that's a huge caveat — can actually help kids understand the value of the size of the pieces," Remillard says.
DeTurck does not want to abolish the teaching of fractions and long division altogether. He believes fractions are important for high-level mathematics and scientific research. But it could be that the study of fractions should be delayed until it can be understood, perhaps after a student learns calculus, he said. Long division has its uses, too, but maybe it doesn't need to be taught as intensely.
Penn State mathematician Andrews says he believes DeTurck's ideas will "unfortunately" gain traction because of the misguided belief that math education can somehow be made easy:
"Math is hard. The idea that somehow we're going to make math just fun is just a dream."


// L'article ci-dessus provient du lien ci-dessous:
http://www.usatoday.com/tech/science/mathscience/2008-01-23-fractions_N.htm?se=yahoorefer
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mercredi 23 janvier 2008

De peine et de misère, gouverner (3)

Par Claude Moise
claudemoise@lematinhaiti.com

Il faut gouverner certes, et on ne peut le faire qu’avec ce que l’on a, reconnaissais-je dans mon dernier éditorial. Un gouvernement évolue au milieu de contraintes intérieures et extérieures et doit les affronter au jour le jour. C’est tout autant le cas du gouvernement central que des pouvoirs locaux et des institutions indépendantes.

Cela ne veut nullement dire regarder et laisser faire ceux qui nous gouvernent. Gouverner, c’est choisir. Choisir ses orientations, sa voie, ses politiques et ses méthodes en dépit des contraintes tout en en tenant compte. Mais c’est aussi se soucier d’expliquer sinon de persuader, de rendre des comptes. Toute fonction gestionnaire implique une part d’imputabilité. C’est précisément le laisser-aller au jour le jour, les bavardages sans objet, les projets sans issue, la couardise des uns, l’arrogance des autres qui donnent la mesure de l’irresponsabilité vis-à-vis des attentes des citoyens.

Des exemples ne manquent pas. Du lieu où je suis, point n’est besoin de faire le tour du pays pour avoir une idée de l’ampleur de la mal-gouvernance, au niveau des ministères aussi bien que des municipalités. Les trous, par-ci, les casse-cou, casse-gueule par-là. Le chroniqueur itinérant de Radio Métropole, John Chéry, passe son temps, tous les jours, à informer de l’état des rues de la région métropolitaine. Aucune mesure de protection, aucune signalisation des dangers à l’attention des piétons et des automobilistes. Le citoyen Maurice Depestre, dont la voiture a chuté dans un trou de l’avenue Panaméricaine, à proximité du « Ti Saint Pierre », le 6 janvier dernier, a du mal à se relever des commotions subies à la colonne vertébrale. Quels sont les services responsables? La mairie? Le ministère des Travaux publics?

Ce ministère n’arrête pas de faire des siennes. Voilà plus d’un mois qu’il entreprend des travaux à la rue Goulard, cassant l’entrée du parking du local de notre journal, entreposant, quasiment à l’entrée de la Clinique maternité de Pétion-Ville , des matériaux qui ne laissent qu’un sentier de passage pour une voiture au coin de la rue Geffrard. Depuis cette date, le 17 décembre, rien. On a beau pester, le directeur général que nous avons contacté a beau promettre que les travaux vont être repris. Rien.

Ah!, cela me rappelle le cas du dalot, appelé le pont de Nérette, qui relie ce quartier à Pétion-Ville. Quelle honte! Après de nombreuses années de détérioration, le danger d’effondrement dans la ravine était devenu évident jusqu’au jour où, de guerre lasse, les responsables de l’ambassade de Chine Taïwan, dont le local se situe sur cette route, ont décidé de procéder, l’année dernière, à des réparations avec, bien en vue, un panneau d’affichage indiquant le réalisateur des travaux. Vite fait et bien fait. On se souvient du pont de Grand-Goâve effondré en 2004. Je ne sais pas après combien de tergiversations on a fini par confier à une compagnie taïwanaise la reconstruction de cet ouvrage qui facilite la circulation des véhicules entre les quatre départements du grand Sud et la capitale. Vite fait, bien fait.

On ne va pas nous raconter des histoires de contrainte de marché public ni nous endormir avec des théories fumeuses et des discours lénifiants. L’État a des responsabilités, il lui faut les prendre. C’est aux gestionnaires de trouver les moyens de fournir à la population les services dont elle a besoin, dans les meilleures conditions possibles de temps et de qualité. L’art de gouverner, c’est donc savoir prendre des risques par rapport aux contraintes. Comment expliquer aux citoyens du Cap-Haïtien que l’Hôpital Justinien est paralysé quelquefois faute de moyens à la portée des administrateurs obligés de toujours référer à Port-au-Prince pour que le ministère de la Santé débloque des fonds nécessaires au fonctionnement de l’institution? Comme quoi, on ne peut pas établir un système de contrôle a posteriori des dépenses courantes.

Le 15 décembre 2007, nous avons eu droit au grand déploiement de la municipalité de Pétion-Ville : mairesses, inspecteur de police et syndicats de chauffeurs au premier plan pour informer des nouvelles dispositions de réglementation du trafic routier dans la commune. Un reportage de l'un de nos journalistes (texte et photo) en page 3 se passe de commentaires. Nous aurions encore bien des histoires à raconter au sujet d’initiatives d’autres municipalités, comme celle des Gonaïves par exemple vers où déferlent des projets de réhabilitation. Bon, on verra.

La gouvernance locale est d’autant plus sensible qu’elle est de proximité. Et pourtant nos maires prennent le large et donnent à fond dans ce que l’on appelle maintenant la coopération décentralisée. Les jumelages qui se multiplient, le récent Congrès mondial des maires (appellation abusive) sur la côte des Arcadins, puis, en décembre dernier, le protocole d’accord ente les villes de Montréal et de Port-au-Prince (lire ci-contre), tout cela est bien exaltant, comme les feux d’artifice. Mais ces initiatives, quelque prometteuses et gratifiantes soient-elles, ne pourront jamais occulter l’exigence d’une gestion au jour le jour réussie. C’est par là que les citoyens se rendront d’abord compte du sens des responsabilités et du sérieux de ceux qui nous gouvernent.
mercredi 23 janvier 2008
//L'article ci-dessus provient du lien ci-après:
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=10814
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//Ci-dessous le lien pour accéder à « De peine et de misère, gouverner (2) », Le Matin du lundi 21 janvier 2008:
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http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=10765
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//Ci-après le lien pour accéder à « De peine et de misère, gouverner (1) », Le Matin du vendredi 18 janvier 2008:
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=10727
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vendredi 18 janvier 2008

Les estimations des coûts d’un plan sur 25 années

Sources:
Le Matin des mercredi 16 et jeudi 17 janvier 2008
Paul Gustave Magloire, 11 janvier 2008

Article du 16 janvier 2008

Les estimations des coûts d’un plan sur 25 années

Sur l’invitation de l’auteur à ouvrir un débat général sur un «Plan pour les 25 prochaines Années» (Texte déjà diffusé sur internet et reproduit dans notre édition d’hier, Le Matin, 15 janvier), les commentaires qu’il a reçus tournent autour de l’estimation des coûts d’un tel Plan et des sources de financement. Il y répond aujourd’hui en posant les indices devant guider la façon de procéder pour faire une estimation viable de ces coûts.

1-D’abord, une question de méthode et de finalités
Il n’est pas trop difficile de faire une estimation préliminaire pour un Plan de grande envergure. Car, il existe déjà des standards dans tous les secteurs de production et de service dans le pays. Ainsi, il est accepté que le coût moyen pour un kilomètre de route soit à peu prés $1 000 000. Ainsi, construire 100 kilomètres de route reviendrait à environ $100 millions, et un maillage routier de 900 kilomètres, l’équivalent d’un réseau desservant tous les points de la république, à $900 millions. La République Dominicaine possède aujourd’hui, un réseau routier s’étendant sur 6224 kilomètres, et carrossable en toute saison.

Le coût du mégawatt d’électricité est d’environ $1 million également. À ce coût, il faudrait ajouter celui du réseau de distribution. Il faudrait cibler la quantité d’électricité à produire en tenant compte du niveau des autres pays de la région, si nous voulons être compétitifs. Notre voisin de l’est a actuellement une capacité de production installée d’environ 1200 mégawatts pour environ 10 millions d’habitants. Compte tenu des pertes sur les réseaux par prévarication, nous plaidons depuis plus de 20 ans pour l’adoption d’un système proportionnel, sans usage de compteurmétrique, car les prix seraient indexés par région et niveau de vie, et tous les habitats (bâtiment et logement) dépendant de leur dimension et fonction, recevront un certain nombre de kilowatts/heure par mois, avec la possibilité d’usage additionnel à des prix du marché. Nous avons encouragé de tester ce système dans certaines villes du pays, et nous constatons qu’il a déjà donné de meilleurs résultats en termes de recouvrement des coûts, comparé au système en application traditionnellement.

Il en est de même de l’approvisionnement en eau potable. Les coûts d’adduction par gallon varient selon le type d’approvisionnement et de distribution; bien que l’alimentation de Port-auPrince en eau potable tende à devenir de plus en plus chère et même problématique, compte tenu du tarissement des sources d’approvisionnement traditionnelles et la croissance démographique galopante de la capitale. Ce qui milite en faveur d’un aménagement rationnel de l’espace du pays et d’une gestion décentralisée qui éclaterait le cadre restreint de la capitale monolithique et centrale et de la monstruosité que représente la République de Port-au-Prince. Les estimations préliminaires devraient tenir compte des variations et des particularités propres à chaque secteur, et aussi de l’ampleur des besoins de la population basée sur nos capacités et des indices du développement humain que nous voulons atteindre dans cette période indiquée des prochaines 25 années. Ces travaux vont créer de l’emploi et augmenter le pouvoir d’achat de la population qui pourra payer pour ces biens et services. Elle paye déjà, grâce au transfert de la diaspora et à l’aide humanitaire, pour environ $1,3 milliards de produits qui viennent de l’étranger. Donc, la population n’est pas hostile à payer pour des biens et services quand ils sont disponibles. Le pays a beaucoup plus un problème d’offre. Mais, la demande est là. Il ne faut pas cesser de répéter l’exemple de Digicel. Ainsi, tous les secteurs de productions et de services peuvent être dynamisés, sans risque de déflation, et les premières estimations, pour avoir une idée du coût global du plan, pourraient être réalisées assez vite. Donc, les projections, si elles sont pondérées avec des variables réalistes, pourraient fournir un tableau de guidage, ou tableau de bord, afin de voir les champs de possibilités existants en termes de financement. Par exemple, au niveau de notre compagnie, nous travaillons sur un modèle qui permettrait d’entrainer 9000 jeunes par an dans le domaine du maintien et de l’utilisation des équipements bureautiques, dans le but d’établir une base technologique devant supporter les programmes de production et de services que la compagnie compte lancer, dans le cadre d’un effort pour appuyer la modernisation des mairies du pays. Nous estimons, le coût moyen par étudiant formé dans le cadre du programme serait d’environ $1000, donc 9 millions l’an, à peu prés, pour 9000 étudiants et $45 millions sur 5 années serait capable d’augmenter la capacité de travail de la majorité des mairies et des entreprises de production et de service de ses mairies. Ainsi, à partir de ces données préliminaires, nous avons déterminé nos besoins en financement et identifié les sources de financement pour ce programme. Ainsi, cette phase traversée, il y aura à faire les études spécifiques d’évaluation et de mise en œuvre pour chaque programme.

Nous ne devons pas perdre de vue qu’un objectif important d’un Plan de 25 années serait de créer environ 100.000 emplois l’an pour les jeunes qui arrivent en âge de travailler, pour leur donner une raison d’espérer et de croire en ce pays, Haïti. Et enfin, éliminer graduellement la misère, et redonner à notre pays le sens de la dignité.

Compte tenu de l’importance nationale d’un tel plan, il ne saurait être la préoccupation d’un groupe ou d’un secteur. L’engagement devrait être individuel et national. Certes, chacun de nous devrait chercher à faire de son mieux pour y contribuer. Chaque magistrat devrait envisager comment offrir les meilleures conditions possibles dans sa municipalité pour la création d’entreprises productives. Chaque député devrait aussi contribuer à définir les besoins de sa circonscription en tenant compte des possibilités de sa juridiction. Un sénateur devrait chercher à faciliter l’insertion du plan dans sa région. Le parlement devrait, de son coté, être impliqué à faire l’évaluation des lois existantes et passer d’autres pour dynamiser la mise en place de ce plan. Les entrepreneurs et ceux qui ont des idées d’entreprises devraient proposer des projets qui seraient à même de faire avancer ce plan. Les organisations de jeunes, les associations de femmes, les associations professionnelles, les syndicats de travailleurs, les coopératives, et toutes les forces vives de la nation, dans le pays et dans la diaspora, auraient un rôle à jouer. Et, bien sûr, un tel plan ne serait pas possible sans une volonté politique de la part du gouvernement central de changer le processus qui est en train de nous conduire vers l’abime, en faisant le pays dépendre de plus en plus de l’aide internationale, et le marché national servir de déversoir pour les produits venant de l’étranger ; et cela, sans montrer nul espoir qu’on va recommencer à produire pour créer du travail et de la richesse dans le pays. C’est déraisonnable!

Nous devons faire les estimations en fixant des objectifs globaux et en termes de production et en termes de service à atteindre sur une période donnée. Par exemple, si on se disait que dans 25 ans, le pays arriverait au niveau du développement économique et social de la République dominicaine aujourd’hui, et même ferait mieux dans certains domaines, cela voudrait dire que notre effort d’accélération de notre économie devrait faire passer le pouvoir d’achat moyen de maintenant à l’an de grâce 2032 de l’ordre de $1,800.00 à $9,500.00 qui est en quelque sorte le niveau du pouvoir d’achat moyen de la répu blique voisine aujourd’hui. Cela exigerait, ainsi, un effort de croissance moyenne d’environ 10% l’an à l’instar de l’Argentine, de la Chine populaire, et de la République dominicaine. Pourquoi pas ? …

Ces objectifs globaux devraient fixer combien de calories en moyenne notre régime alimentaire devrait rendre disponible par habitant avec le support d’un système de production et de service adéquat et de gestion rationnel de nos ressources. Il faudrait des objectifs fixant le nombre de classes d’écoles qui seraient construites durant cette période, pour recevoir un nombre donné d’élèves de tous les cycles de formation …

Ce plan devrait démocratiser l’accès aux études secondaires et techniques, et de même, encourager la formation universitaire et scientifique, si nous voulons construire un État avec les capacités modernes de production, et construire une économie du savoir capable de nous permettre de faire face aux aléas de la mondialisation. Ce plan devrait aussi établir les voies et moyens pour nous permettre de ramener la couverture végétale, dans les 25 ans, a au moins 20% de la superficie totale du pays. Sinon, nous allons finir par disparaître. C’est le cas de dire que si nous choisissons sérieusement de faire du tourisme un pivot de notre économie, nous devons anticiper combien de chambres d’hôtels que nous allons construire en moyenne l’an, pour accueillir les centaines de milliers de visiteurs … Il faudra aussi produire des œufs , … du pain, de la viande et des mets de toutes sortes pour offrir des repas tous les jours, sans rupture de stock. Est-ce que nous allons importer tous ces produits et ignorer que la plus large couche de la population qui est habile à travailler dans la production agricole, le paysan Haïtien, pourrait produire en grande partie ces nourritures, si finalement nous nous décidons à les encadrer et à les financer? …

Parmi ces objectifs globaux, il faudrait inclure la construction des centres hospitaliers et des services d’urgences équipées et l’aménagement d’un nombre important de lits d’hôpitaux par habitants … La modernisation du service des soins de santé doit devenir un acquis pour arriver à l’émergence d’un État moderne et démocratique dans le pays.Le nombre de kilowatts/heure que nous produisons et le nombre de gallons d’eau par jour que les habitants auront à leurs dispositions, devraient être aussi planifiés. Il faut prévoir le nombre de logements qui sera construit et la quantité d’espace à aménager pour le commerce en gros et en détail, et l’établissement des espaces pour les étalages des petits détaillants au quotidien qui vont continuer à chercher à gagner leur vie comme ils peuvent et où ils peuvent, tant qu’ils ne trouveront pas des emplois qui leur permettront de vivre décemment. Il serait plutôt préférable de rendre leur présence attrayante et utile que de les considérer comme un encombrement et chercher à s’en débarrasser comme quoi ils n’auraient pas droit de cité. Même les villes les plus modernes du monde, de Paris à Manhattan, ont des zones aménagées pour les étalages de rue au quotidien. Et cela se fait si bien que ces zones apportent un bon complément esthétique à la beauté de ces villes. Est-ce que les Mairies ont déjà demandé à nos architectes de trouver une solution à ce problème ? Tout problème représente une opportunité de création de richesse.Il y a toute une série d’éléments qui figurent sur la liste des indices du développement humain et la plupart de ces éléments devraient être sur la liste des objectifs à atteindre si nous voulons vraiment construire une société moderne et équilibrée, selon les normes contemporaines. Et, qui sait, ce faisant, on pourrait même atteindre le niveau de développement de notre voisin en moins de temps. Ce serait formidable, puisque selon les experts, un tel bond en avant devrait nous prendre au moins cinquante années. Le miracle haïtien est-il encore possible ? Il faut avoir le courage d’y croire et d’y travailler tous ensemble, en mettant de côté nos différences. …
(à suivre)
mercredi 16 janvier 2008

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Article du 17 janvier 2008

Les estimations des coûts d’un plan sur 25 années (2)


Sur l’invitation de l’auteur à ouvrir un débat général sur un «Plan pour les 25 prochaines années» (Texte déjà diffusé sur internet et reproduit dans notre édition du 15 janvier), les commentaires qu’il a reçus tournent autour de l’estimation des coûts d’un tel Plan et des sources de financement. Il y répond en posant les indices devant guider la façon de procéder pour faire une estimation viable de ces coûts. Voici des extraits de la dernière partie des indices (Voir Le Matin 16 janvier).


2.- Établir des étapes intermédiaires
L’impact à court terme de la mise en œuvre d’un Plan de 25 ans serait de créer de l’emploi et de l’espoir, surtout pour les jeunes qui forment plus de la moitié de la population, et chercher aussi à maintenir la stabilité politique dans le pays, si durement acquise. Car, cette situation de chômage, presque généralisé, peut déboucher sur n’importe quoi, et cela, n’importe quand.Le lancement d’un tel plan pourrait tout d’abord viser à atteindre les Objectifs du Millénaire en 2015, soit la réduction de la misère de 50 %. Pendant que nous nous mobilisons pour atteindre cette étape, on pourrait entamer un autre effort pour rétablir la souveraineté pleine et entière du pays, en éliminant du Budget national l’assistance internationale à tous les niveaux. Enfin, la troisième et dernière étape serait l’établissement d’un Etat moderne avec tout ce que cela signifie de nos jours, c’est-àdire le fonctionnement d’une économie reposant en grande partie sur le savoir ; et ainsi faire de notre pays, sinon la Perle des Antilles d’autrefois, du moins un pays où il fait bon vivre.

Ces considérations nous montrent que les estimations d’un Plan n’est pas uniquement d’ordre financier. Nous aurons à tenir compte, également, de l’efficience de l’appareil d’État et de tous les organismes qui le composent, de la capacité des forces de travail et d’exécutions représentée par la main d’œuvre spécialisée ou non, et aussi du savoir faire des travailleurs intellectuels et techniques, disponibles localement ou dans la diaspora, qui auront un rôle important à jouer au cœur de cet effort. Nous aurons aussi à évaluer la capacité de chaque secteur qui sera engagé dans l’exécution des programmes, et voir comment mettre en place des modules de formation pour la mise à niveau de tous les secteurs, en relation avec les standards d’exécution.La deuxième étape dans le processus d’évaluation du plan consisterait à définir les objectifs à atteindre sur des périodes plutôt courtes pour les programmes porteurs. Et il faudrait prévoir qu’au terme de chacune des périodes qui seront établies, les programmes en cours devront être réévalués et réajustés en fonction des performances enregistrées, pour éviter des dérives et des variations qui éloignent trop les résultats des prévisions. Ces évaluations pourraient être faites sur des cycles de 100 jours, et seraient alternées entre les instances locales, régionales et centrales, et publiées dans la presse pour l’édification du grand public, et réduire les risques de corruption. Car, les mauvaises habitudes de coulage et de dérapage dans notre société ne vont pas disparaître bien vite. Donc, il faudra constamment veiller pour maintenir l’honnêteté et le respect du bien commun.

Comme nous l’avons dit plus tôt, nous ne saurons pas capables de tout faire, mais chercher à faire avec maestria ce que nous faisons. Alors, il faudra bien cibler les secteurs porteurs pour éviter d’éparpiller trop nos ressources et ne pas obtenir l’optimum d’effets multiplicateurs. Car, il est largement établi que la production et les services, dans une économie de marché sont, en général, plus efficients en misant sur le principe de la grande échelle. Disons, plus on produit, moins cela coûte. Mais, la production d’échelle, ne veut pas dire une production reposant sur de grands équipements et une structure industrielle de production à la chaine, uniquement. L’Allemagne, l’un des grands exportateurs mondiaux, doit sa réussite à des réseaux de petits producteurs. Bien sûr, l’Allemagne a aussi une longue tradition d’artisanat et de petits métiers. Nous pouvions envisager d’intensifier la production avec la participation des coopératives et des associations de producteurs, en misant sur le talent de l’Haïtien. Il existe un embryon de ce système que nous pourrions renforcer assez vite. En fait, en apportant le support adéquat aux coopératives et aux associations de producteurs on pourrait relancer la production des œufs pour le marché local à partir de réseaux de milliers de cages de poules pondeuses à proximité des zones où il existe une forte demande pour ce produit. Ce système serait plus flexible pour s’adapter aux variations du marché et faire face à l’importation. En un temps record, un tel système peut nous permettre de répondre à la demande de 30 millions d’œufs que nous importons tous les mois de la République dominicaine. Ainsi, une approche de ce genre peut nous éviter d’entrer en conflit avec la tendance au libre échange et à l’intégration régionale qui sont supportés par les bailleurs de fonds internationaux ; tel serait le cas, si on entendait revenir à une politique économique de protection de l’industrie locale qui a prévalu dans les années 70-80 et qui, de toute façon, n’a pas pu assurer le décollage de notre économie. Il faut avoir confiance que nos producteurs locaux seront capables, si un support logistique est disponible, de tenir tête à la compétition étrangère sur notre marché, à partir de leur propre mérite. Somme toute, il n’y a pas de grande magie à avoir des poules pondeuses à pondre des œufs, et un peu de courage et de détermination pour montrer à nos voisins qu’ils ne peuvent ignorer l’importance de notre marché pour leur économie. Cela doit servir de motivation; car nous absorbons un tiers de leur production, et ainsi ils devraient montrer du respect pour des clients sur le dos desquels ils font leur beurre. Le système de libre échange est tout ce qu’on veut, sauf un acte de charité, comme ils semblent le croire de l’autre côté de la frontière.


3.- Ensuite, une question de fierté nationale
En fait, une estimation du coût du plan relève de la compétence technique des planificateurs en développement que le pays a la chance de posséder en nombre imposant localement, ensuite il faudrait aussi faire appel, par un programme approprié, aux Haïtiens de la diaspora. Il est primordial d’avoir une vision très claire et des objectifs mesurables à atteindre sur des périodes données. C’est le point critique où l’imagination doit rencontrer la technique et la détermination l’abnégation et le sens patriotique. Car l’exécution d’un plan de cette envergure va exiger des sacrifices énormes, tellement énormes qu’on pense que nous n’en sommes plus capables depuis le Geste Héroïque de 1804 ... Pour relancer l’économie, et atteindre des résultats visibles rapidement, nous aurons à nous concentrer au maximum sur une dizaine de priorités. Comme dit précédemment, ces priorités pourraient être tirées du groupe qui est sélectionné pour évaluer l’indice de développement humain d’un pays et qui est en ligne avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Ce faisant, le pays peut bénéficier d’une grande publicité, si nous arrivons dans un temps record à dépasser une vingtaine de pays ou plus qui sont devant nous dans les échelles de mesure de certains organismes internationaux qui nous classent toujours parmi les États en faillite. Quelque chose que nous devons changer.

Ensuite, cela facilitera l’investissement du secteur privé. Les hommes d’affaires qui cherchent du financement sur le marché international apprennent que leur plus grand handicap est dû au fait que le pays est classé très bas dans l’échelle des performances. Aller voir les indices de la Banque Mondiale pour vous en convaincre. Et les investisseurs étrangers qui s’intéressent au pays consultent toujours ces informations avant de prendre leurs décisions. Bien sûr, il y a aussi la question de l’insécurité qui heureusement s’est améliorée substantiellement, ces temps-ci.

4.- Les jeunes entrepreneurs des prochains 25 ans ( ...)
Aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir une population jeune qui veut avancer. Plus de 60% de cette population est en dessous de 25 ans. Sur les 10 dernières années, environ 50 mille d’entre eux se présentent tous les ans aux examens de fin d’études secondaires. Il est certain que si nous les mobilisons dans la construction de trois nouvelles capitales, ils les bâtiraient. Ils auront une raison d’exister... Ils seront les bâtisseurs des entreprises de toutes sortes qui créeront du travail et de la richesse dans le pays…

Est-ce que vous vous êtes demandé ce que sont en train de faire nos voisins aujourd’hui? D’où vient leur croissance économique de 10 % l’an ? Quand nous sommes contents avec nos 3.5% de croissance, ils sont en train de construire de nouveaux pôles de développement et rêvent de devenir la plus grande destination touristique dans la région. Et … une bonne partie des ouvriers qui travaillent dans ces chantiers sont des Haïtiens travaillant là-bas à de dures conditions, car c’est beaucoup mieux que le chômage de chez eux.

Le président Estimé (1946-1950) pensait qu’il pouvait relever le défi de son temps... Il lança le vaste programme d’irrigation de la Vallée de l’Artibonite avec un finan-c ement d’à peu prés $20 millions de la Banque Mondiale, le premier emprunt à Haïti. Ensuite il demanda à tout Haïtien de souscrire au Bon de la Dignité pour rembourser la dette de la Banque Nationale; créa une banque de crédit pour financer la production agricole; entama le programme de modernisation du Bord de Mer et la construction de la Cité du Bicentenaire. En moins de 5 années, il fit si bien que le nombre d’Haïtiens qui traversaient la frontière pour aller travailler dans les bateys dominicains avait considérablement diminué...

La création de trois nouvelles capitales apporterait un nouvel engouement à quitter la République de Port-au-Prince, non pas pour partir vers Santo-Domingo, Cayenne, ou Miami , mais vers de nouvelles villes attractives et modernes du pays qui tendraient à offrir des opportunités surtout pour les plus jeunes, et aussi pour les moins jeunes dont certains n’ont pas encore trouvé un travail décent dans leur vie d’adulte...Ces nouvelles capitales régionales faciliteraient la Décentralisation du système universitaire en prévoyant trois grands campus universitaires modernes dans le Grand-Nord, le Grand Sud et le Grand Centre. Ce qui offrirait une autre perspective à nos jeunes d’aujourd’hui obligés d’aller en République dominicaine pour avoir la chance d’accéder à l’université…

Notre compagnie étudie déjà comment les 45.000 jeunes qui seront entraînés dans l’usage et le maintien des ordinateurs et des équipements électroniques pourraient recevoir également une formation dans la gestion des micro-entreprises afin qu’ils puissent se mettre à leur propre compte, en trouvant un financement adéquat, et qu’ainsi, ils puissent eux-mêmes devenir des employeurs et augmenter l’offre d’emplois dans le pays. L’amélio-r ation technique de l’environnement économique et l’augmentation de la masse salariale et de l’offre d’emplois vont avoir un impact positif sur les prestations salariales qui sont actuellement insuffisantes pour le maintien d’une vie décente et digne. La compagnie envisage également de former 45.000 jeunes, du milieu rural, dans la fabrication de produits d’artisanat grâce à des équipements légers et avec une orientation vers le marché du secteur touristique et du secteur de la construction. Les nouvelles capitales représenteraient des débouchés pour les produits de ces petites entreprises qui travailleront aussi en réseau.
jeudi 17 janvier 2008
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//Lien contenant les deux articles des 16 et 17 janvier:
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=10671
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http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=10703
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//Lien contenant l'article du 15 janvier (posté également sur Le Coin de Pierre le 15 janvier)
//« Propositions pour un débat sur un Plan de 25 ans »
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=10644
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mardi 15 janvier 2008

Propositions pour un débat sur un Plan de 25 ans

Sources:
Le Matin du mardi 15 janvier 2008
Paul G. Magloire, 11 janvier 2008

Par Paul Gustave Magloire
Président/CEO – Prosint, inc.

L’auteur a occupé en 2005 la fonction de ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales sous le gouvernement intérimaire dirigé par Gérard Latortue. Il poursuit ses réflexions sur les questions d’intérêt national dans d’autres domaines d’activités. Le texte qu’il nous a fait parvenir et dont nous publions les points essentiels qu’il a développés aborde trois thèmes principaux :
1. Décentralisation, Modernisation et Gestion Participative
2. Croissance Économique accélérée, Création d’Emplois et Bonne Gouvernance
3. Renforcement du Système Sécuritaire et Retour Progressif à la Souveraineté Nationale

Son principal souci est que le pays se ressaisisse et que ces questions fassent l’objet d’un débat approfondi en vue d’élaborer un plan collectif de développement national sur les prochaines décennies.

Il est grand temps qui vaille de ces prochaines 25 années. Plusieurs grandes lignes du plan que nous proposons sont déjà consignées dans le « Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (DSNCRP) » que le gouvernement se prépare à soumettre à l’appréciation des bailleurs de fonds internationaux. Ce plan nous parait trop timide. Il ne pourra que continuer la croissance de la misère, et est condamné à échouer sur le plan de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui vise à réduire la misère de moitié d’ici 2015. En effet, si nous prenons en compte qu’il existe 4,6 millions de citoyens en âge de travailler, seulement 800 mille d’entre eux ont des revenus qui les placent au dessus du seuil de la pauvreté. Donc, pour résorber de moitié la pauvreté des couches sociales les plus défavorisées, il faudrait un plan de croissance économique capable de créer 300 milles emplois au moins l’an pour les 7 prochaines années. Un tel effort exige une mobilisation nationale … Mais, que propose le DSNCRP en termes d’emplois? Nous préférons … nous concentrer sur la proposition alternative qui suit:

A-Décentralisation, Modernisation et Gestion Participative

1. Procéder au réaménagement territorial et à la redistribution du Budget National en fonction de la déconcentration des rôles au sein de l’appareil d’État ; repartir le pays en 3 pôles principaux de développement s’articulant sur le Grand Nord, le Grand Centre et le Grand Sud ; lancer un grand effort pour résorber les bidonvilles dans les principales villes du pays et établir des normes rigoureuses à suivre sur le plan de l’écologie urbaine; dynamiser le processus de la déconcentration et de la décentralisation en renforçant les capacités et les fonctions des instances locales, tout en modernisant les infrastructures et les services publics tant du point de vue quantitatif que qualitatif ; un programme principal, à ce niveau, serait la création et la mise en fonction d’un Bureau National du Cadastre avec le rôle de recenser et d’enregistrer les titres de propriétés et distinguer l’appartenance des propriétés privées de celles de l’État, dans le but de lancer un programme de construction de trois nouvelles capitales régionales, l’une pour le Grand Nord, une autre pour le Grand Centre et la troisième pour le Grand Sud.

2. L’établissement d’un système de contrôle administratif à trois niveaux, local, régional et central, et la réorganisation et la modernisation de différentes instances du gouvernement central qui devront apprendre à fonctionner harmonieusement avec les structures déconcentrées et décentralisées, et répondre efficacement aux nouvelles exigences de la gestion décentralisée ; et institutionnaliser le financement des partis politiques sur une base proportionnelle, afin qu’ils puissent avoir les moyens de participer à la modernisation de l’appareil d’État.

3. La création et le lancement de toute une série de programmes qui mettent l’accent sur la décentralisation, la modernisation et la gestion participative. Ces programmes porteront des projets dans le cadre d’un effort national engageant tous les segments de la nation sur le territoire et dans la diaspora, en démocratisant le crédit financier et l’éducation à tous les niveaux ; pour éliminer la pauvreté, créer des entreprises et multiplier les emplois et la richesse à travers le pays, afin d’améliorer les chances de réussites des individus aptes des couches sociales les plus défavorisées qui vivent surtout dans l’arrière pays ; un programme devrait fournir des crédits aux jeunes qui ont travaillé dans des programmes d’alphabétisation, de reforestation lancés par les mairies du pays. Ces crédits donneraient accès à l’acquisition de terrain appartenant à l’État, et au financement pour des études techniques et universitaires, ou offrirait une ligne de financement pour l’ouverture d’une petite entreprise. Ces programmes auraient la vertu de redonner confiance à nos jeunes, et à la nation la certitude que nous sommes formés d’un seul peuple qui a renoué avec son idéologie fondatrice, laquelle préconise «l’Union fait la force » ; un peuple digne de son histoire et aspirant à un avenir meilleur, en observant les normes de la société contemporaine.

4. Ce plan s’étendra sur une période de 25 ans, et sera réalisé de concert avec l’apport de tous les secteurs de la société civile sans discrimination, et avec la participation des secteurs organisés, comme les syndicats, les coopératives à tous les niveaux, et les associations de jeunes qui devront se mobiliser pour le travail de la régénération du pays, et avec tous les secteurs politiques qui devront respecter les normes de la pluralité démocratique prévues par la constitution ; discuté avec les pays amis et les partenaires du système de coopération internationale ; sous le Haut patronage du Président de la République, ce Programme de Renaissance Nationale serait lancé.

B-Croissance Économique accélérée, Création d’Emplois et Bonne Gouvernance
1. Grace aux nouvelles responsabilités des instances locales, progressivement le rôle des instances centrales se réduira, mais le gouvernement central doit devenir aussi plus efficace et plus moderne et compter beaucoup sur des encouragements et des garde-fous pour inciter les autorités municipales à développer et protéger les ressources naturelles locales. Graduellement, le développement des municipalités impliquera le recrutement de nouveaux cadres pour la fonction publique décentralisée. Le rôle de l’administration publique ne sera pas, pourtant, de créer de l’emploi, mais plutôt d’offrir des services de qualité aux individus, aux ménages, et aux entreprises. Donc, il y aura lieu de mettre en place des programmes de formation continue pour les cadres de la fonction municipale.

2. Dynamiser les filières de production et de services en éliminant les barrières et en liant les communautés rurales, les villages et les villes par des réseaux de communication viables en toute saison. La structure décentralisée devra permettre à tout Haïtien, quelque soit l’endroit où se trouve son lieu de résidence, de contribuer de façon effective à la croissance de sa localité d’origine et à l’économie de son pays. Cette croissance devra être accélérée pour atteindre 10 % en moyenne l’an, sur une période de 25 années. Ce qui devrait nous permettre d’atteindre le niveau de développement que connaît aujourd’hui notre voisin... Nos préoccupations seraient de faire en sorte que la croissance économique crée des emplois décents, réduise la misère, et mette fin au processus de destruction de notre écologie. Somme toute, nous pouvons devenir un modèle sur le plan du développement durable, car nous sommes la Génération de l’Espoir et du futur de ce pays.

3. La création d’emplois sera un rôle principalement réservé aux entreprises privées. L’État se réservera le droit d’intervenir ou de maintenir sa présence sur le marché du libre échange quand cela sera dicté par les intérêts nationaux. Mais, il devra concentrer ses ressources et son effort à accomplir sa fonction cardinale d’être un arbitre impartial qui veille et garantit le bien-être de la collectivité, pendant qu’il protège les éléments les plus faibles de la société. Le gouvernement travaillera en harmonie avec les autorités locales pour créer un climat favorable à l’investissement public et privé, et donner des incitatifs pour encourager la création d’entreprises de production et de services dans tout le pays, afin qu’elles deviennent prospères et offrent des emplois décents à nos jeunes, à nos femmes, aux mères et aux pères de familles, et aux différents membres de la société, lesquels devront gagner leur vie dans la dignité et dans le respect de leur droit au travail, sans abus ni discrimination.

4. Nous devons transformer le pays en une vaste entreprise orientée vers la production de biens et la distribution de services qui devront être classés parmi les meilleurs du monde. Nous ne pourrons pas nous engager dans la fabrication de tous les biens dont nous aurons besoin, ni développer tous les services que nous utiliserons. Mais, nous devons être en mesure de produire nos œufs ; et, tout ce que nous choisirons de produire doit porter l’emblème de la qualité.

5. Un certain nombre de secteurs seront prioritaires au niveau central tel que la Justice et la Sécurité, les Infrastructures de transport routier, maritime, aérien ; l’Energie électrique, (la production et la distribution des énergies renouvelables); l’éducation, l’industrie, le tourisme, l’agriculture, l’artisanat et la pèche ; l’Environnement, le Transport, la Santé. Le fait de distinguer de grandes priorités sectorielles n’implique pas que l’Etat devrait se désengager des autres secteurs courants. Le gouvernement central devra inciter les gouvernements locaux à le suivre dans cette voie.

C-Renforcement du Système Sécuritaire et Retour Progressif à la Souveraineté Nationale1. Nous devons construire une nation solidaire et cohérente à l’intérieur du pays, en mettant l’accent sur nos enfants, nos jeunes, nos femmes ; en établissant un climat de sécurité pour tous et le respect de la loi à tous les niveaux; en luttant contre la violence, la contrebande, le trafic de la drogue, la corruption sous toutes ses formes, et le terrorisme international. Notre territoire ne peut servir de refuge aux bandits. La sécurité est la première fonction de l’Etat.

2. Nous devons protéger notre environnement, notre frontière et reprendre le contrôle progressif de notre sécurité publique, et graduellement réduire la proportion de l’aide humanitaire dans notre budget, grace à une économie dynamique et une gestion efficace de notre assiette fiscale, dans l’ordre de quoi, chaque citoyen devra contribuer selon ses possibilités ; nous devons renforcer la solidarité entre nous tous Haitiens en protégeant les droits de ceux d’entre nous qui vivent à l’extérieur de nos frontières, et les encourager à investir dans le pays, quand ils ont les moyens, en adoptant des mesures qui montrent que nous sommes tous les enfants d’une seule Mère Patrie, Haïti.

3. Nous devons faire un effort constant pour vivre en paix avec nos voisins et tous les pays étrangers, et continuer à maintenir des relations amicales et de coopération avec la communauté internationale, tant sur le plan culturel et sportif, économique que sécuritaire; et aussi contribuer, autant que nous pouvons, au progrès et à l’épanouissement de la Communauté humaine...

http://www.prosint.net/
Copyright, Prospectives System International, Inc., 2006

mardi 15 janvier 2008
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vendredi 11 janvier 2008

RÉGION MÉTROPOLITAINE/MARCHÉ DES RUES / Des trottoirs de plus en plus engorgés

Par Alix Laroche
alixlaroche@lematinhaiti.com

Dans la région métropolitaine, les marchés de rue ne cessent de proliférer. Aucun quartier, aucune artère, aucune rue, aucun coin n’est épargné par les étalages de marchands. On les retrouve même aux abords des stations d’essence, des bureaux et places publics, non loin du Palais national, à proximité de l’Aéroport international, devant les entrées des établissements scolaires et universitaires… Les rues de la zone métropolitaine de Port-au-Prince redeviennent une fois de plus un insalubre marché après les vaines tentatives des maires de Port-au-Prince, de Pétion-Ville et de Delmas de débarrasser les trottoirs de leurs occupants anarchiques. Le mot d’ordre de la mairesse de Pétion-Ville, Claire Lydie Parent, savoir : « La rue aux véhicules, les trottoirs aux piétons et les marchés aux marchands », a fait long feu.



Trois marchandes de fruits et légumes sur le trottoir (photo d'Evens Sanon)

Il y a, en effet, quelques mois qu’on avait observé une certaine fluidité des trottoirs, notamment au niveau des communes de Carrefour, de Port-au-Prince, de Delmas… et de Tabarre, suite à une campagne de déguerpissement des marchands de toutes sortes menée sans complaisance par les responsables municipaux. Cependant, l’on constate depuis quelques jours, une réoccupation des rues et trottoirs par les marchands, pour la plupart des camelots. Ce qui constitue une véritable entrave à la circulation.


Que ce soit dans les communes de Carrefour, de Delmas, de Tabarre, au boulevard Jean-Jacques Dessalines, aux abords de la Cathédrale de Port-au-Prince, dans les parages du stade Sylvio Cator, au Champ de Mars, à la rue Pavée, sur la route de Frères …, le constat est le même. Tandis que les agents des différentes administrations communales, qui assuraient la maintenance des décisions adoptées par les maires, sont de plus en plus absents à travers les rues. Opinant sur la question, le maire de la commune de Carrefour, Yvon Jérôme, a tenté d’expliquer le phénomène qui, malgré les efforts des responsables communaux, persiste. Il a avancé deux causes : les moyens financiers limités des mairies, incapables conséquemment de déployer beaucoup plus d’agents à travers les rues ; la situation économique précaire des gens, le chômage, entre autres. « Ce qui nous met complètement dans l’embarras d’agir définitivement », a déploré le maire.
vendredi 11 janvier 2008
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mercredi 9 janvier 2008

Deux prix Nobel pour changer les instruments de mesure de la croissance

N.D.C.D.P.

Voici une très bonne décision du Président français Nicolas Sarkozy.
Les résultats du travail confié aux deux spécialistes en économie, MM. Joseph Stiglitz et Amartya Sen, seront utiles non seulement à la France qui a commandé l'étude, mais aussi au monde entier.

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Sources: PARIS (AFP) et édition du 9 janvier 2008 du journal Le Matin

Le président Nicolas Sarkozy a confié à deux prix Nobel d’économie, l’Américain Joseph Stiglitz et l’Indien Amartya Sen, une mission de réflexion sur la croissance qui prenne en compte le bien-être économique au-delà de la simple mesure du produit intérieur brut. «Il faut changer notre instrument de mesure de la croissance», a déclaré lors d’une conférence de presse le chef de l’Etat, estimant qu’il fallait réfléchir «aux limites de notre comptabilité nationale et de PNB (Produit national brut)».


Les nouveaux indices devraient mieux prendre en compte la perception des Français, qui «n’en peuvent plus de l’écart grandissant entre des statistiques qui affichent un progrès continu et des difficultés croissantes qu’ils éprouvent dans leur vie quotidienne», a estimé M. Sarkozy. «Cela mine la croissance, car plus personne ne croit en l’économie», a-t-il ajouté, au moment où des menaces pèsent sur la croissance et le pouvoir d’achat des Français. M. Sarkozy a indiqué qu’il avait demandé à «deux prix Nobel d’économie qui ont beaucoup travaillé sur ces questions d’accepter de conduire cette réflexion». «Amartya Sen a accepté de m’apporter ses conseils et Joseph Stiglitz de présider le comité d’experts.»


M. Stiglitz a confirmé à l’AFP qu’il présiderait une telle commission, avec la collaboration de M. Sen. Le calendrier des travaux n’a pas encore été fixé, a-t-il indiqué, mais il vise un résultat «à moyen terme», c’est-à-dire d’ici environ 18 mois.


Le «large mandat» confié à l’universitaire américain, connu pour son franc parler et ses positions altermondialistes, vise «à mettre en place une commission d’étude sur la question de savoir comment mesurer le bien-être», a-t-il dit. Selon lui, «il y a depuis longtemps un fort sentiment, parmi les économistes professionnels, que le produit intérieur brut (PIB) n’est pas un bon instrument de mesure». «Il ne mesure pas convenablement les changements qui affectent le bienêtre, il ne permet pas de comparer correctement le bien-être dans différents pays», a-t-il précisé. Or, en tant que dirigeant politique, «si vous essayez de maximiser le PIB et que le PIB n’est pas un bon instrument de mesure, vous cherchez à maximiser la mauvaise chose et cela peut-être contreproductif», a-t-il estimé. L’OCDE travaille sur le même sujet, en collaboration avec la Commission européenne et la Banque mondiale notamment, et a tenu deux conférences sur ce thème l’an dernier à Rome puis à Istanbul.


Joseph Stiglitz, 64 ans, actuellement professeur à l’université de Columbia à New York, a reçu le prix Nobel d’économie 2001 pour ses travaux sur l’influence de la distribution inégale des informations sur le comportement des marchés financiers.Amartya Sen, 74 ans, a obtenu le prix Nobel en 1998, pour ses travaux portant notamment sur l’économie du bien-être, la théorie du développement humain et les inégalités.
mercredi 9 janvier 2008
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//Le texte ci-dessus provient du lien ci-dessous:
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mercredi 2 janvier 2008

Yves Cajuste, 8 octobre 2005 : " Un outil socio-politique formidable ! "

Sources: Dr. Hubert De Ronceray et HaitianPolitics.com, 1er janvier 2008
Par Yves Cajuste - InfoHaiti.net, 8 Octobre 2005

Décongestioner les bidonvilles en investissant dans des pôles de développement situés en milieu rural, c'est ce qui ressort de la conférence prononcée hier samedi à l'hôtel Lantana de Randolph, Massachusetts par le sociologue Hubert Deronceray, candidat du Grand Front Centre Droit qui lançait officiellement sa campagne pour les présidentielles haïtiennes de cet automne. "Nous devons rompre avec le mensonge pourpouvoir proposer au pays de façon scientifique des solutions innovatrices et adéquates aux nombreux problèmes de la misère, de l'ignorance, de l'environnement, de l'insécurité ..." a martelé le président-fondateur du MDN (Mouvement de Mobilisation pour le Développement National). Face à une croissance économique négative et une croissance démographique exponentielle (2% l'an), l'ancien directeur du CHISS (Centre Haïtien d'Investigation en Sciences Sociales, CHISS) plaide en faveur d'importants investissement dans la production agricole dans un pays dont l'agriculture représentait - il n'y a pas longtemps -50% du PIB (produit intérieur brut). Comme conséquence de la baisse de la production agricole, Haïti importe les produits de base nécessaires à l'alimentation quotidienne de ses habitants. " Quand vous importez le riz de Taiwan, le maïs des Etats-Unis, même les fruits de la république voisine .... l'on comprend qu'il y a une urgente nécessité de se pencher de façon plus rationnelle sur les problèmes du paysan haïtien" a fait comprendre le sociologue Hubert Deronceray qui propose la mise en expérimentation de l'UTD (Unité Tactique deDéveloppement) , un "outil innovateur" qu'il a proposé au pays depuis son retour au pays en 1978 après une carrière à l'UNESCO. Ce concept consiste en effet à"penser le développement" autour du paysan en mettant à sa disposition tous les moyens d'encadrement qui lui permettent de faire fructifier son lopin de terre et en lui offrant les services de base de santé, d’éducation, de sécurité sociale, etc .... Cette approche - toute innovatrice qu'elle soit- s'est heurtée à des obstacles, a reconnu le sociologue. "Vous voulez réaliser une révolution du milieu paysan" telle était la réaction d'un groupe d'hommes d'affaires haïtiens à la fin des années 70 à la suite d'une conférence du directeur du CHISS. A force de persévérance, l'idée semble cependant faire du chemin puisque certaines communautés rurales ont mis à la disposition du MDN-GCFD environ 80-90 carreaux de terre en vue de l'expérimentation des UTD (Unites Tactiques de Développement). Hubert Deronceray a notamment mentionné des organisations paysannes de Petit-Goave, d'Aquin, etc ...
DÉVELOPPEMENT ET INSÉCURITÉ
Le candidat du Grand Front Centre Droit a été on ne plus catégorique : la « bidonvilisation » de nos grandes villes et de la capitale tout particulièrement est un phénomène lié au sous-développement, l'abandon du milieu rural. "Ce n'est pas un problème, c'est une menace sérieuse pour cette démocratie que nous voulons implanter". Là encore, le sociologue nous ramène dans son village UTD. "On ne saurait résoudre les problèmes de « bidonvilisation » en intervenant directement sur les causes" nous dit Hubert Deronceray qui privilégie l'approche qui consiste à investir "gros en amont"afin de freiner l'exode rural, l'une des causes de cette surpopulation qui risque d'étrangler - dans un proche avenir - toutes les grandes métropoles du pays."La fumée en provenance des cahutes des bidonvilles empêchent aux riches des quartiers huppés de la capitale de bien respirer- Ce n'est qu'un aspect simpliste d'un problème plus sérieux », prévient le sociologue.
Plus loin, Hubert Deronceray souligne ce cercle vicieux constitué par l'exode rural, la «bidonvilisation », le chômage, l'insécurité et la misère tout en mentionnant certaines mesures politiques adoptées par les gouvernements depuis 1986. "Nos hommes politiques ont contribué au phénomène de l'insécurité en éliminant des institutions dont l'une des missions primordiales était justement de combattre l'insécurité. HubertDeronceray faisait référence bien sûr à l'abolition des Forces Armées d'Haïti par Jean-Bertrand Aristide après son retour d'exil en 1994.
"On ne peut pas demander à un investisseur d'implanter des industries - sous-traitance ou pas - dans un pays où l'Etat a failli à l'une ses missions qui est de garantir la sécurité individuelle de ses citoyens" devait poursuivre Deronceray en évoquant les dizaines de milliers d'emplois perdus depuis 1986 dans l'industrie de la sous-traitance. Et si l'oisiveté est la mère de tous les vices, l’on comprend aisément pourquoi les grands bidonvilles qui encerclent la capitale au nord et au sud sont les terroirs du Zenglendisme, de la prostitution, du kidnapping, du viol et du crime organisé. Et on ne transforme pas ces phénomènes sociaux un matin en un revers de main par des promesses électorales, des décrets présidentiels ou en rendant responsable le populisme aristidien.
LES QUESTIONS DE L'ASSISTANCE
La situation de nos compatriotes en République voisine, le coût de l'implantation des UTD (Unités Tactiques de Développement) , la constitution de 1987 et la double nationalité, les partis politiques formant le Grand Front Centre Droit, la dégradation du système éducatif haïtien : autant de points évoqués par un public venu écouter le Président Fondateur du MDN (Mouvement de Mobilisation pour le DéveloppementNational) à l'Hôtel Lantana de Randolph ce samedi 8 octobre 2005.
Sur un dossier qui a vraiment hanté la carrière politique du leader MDNiste au cours de ces 25 dernières années, le concerné s'est déclaré très concerné - comme tous les haïtiens - par le traitement infligé à nos compatriotes travaillant dans les batteys ou vivant tout simplement en république dominicaine. "Au cours de ces deux dernières décades, on m'a accusé de tous les maux du monde sur la situation des Haïtiens en RD". Invité à proposer une solution à la vague de déportations de nos compatriotes quand ils ne sont pas battus ou tués, en guise de solution, Hubert Deronceray a expliqué qu'à son arrivée au Ministère des Affaires Sociales en 1978 un contrat relatif au travail des braceros haïtiens liait depuis belle lurette les gouvernements haïtien et dominicain. "C'était un contrat inhumain qui n'offrait aucune protection sociale aux travailleurs haïtiens", expliqua l'ancien ministre qui s'enorgueillit d'avoir apporté des modifications importantes dans un nouveau contrat d'embauche signé l'année suivante avec l'implication du Bureau International du Travail. "Malheureusement, mes détracteurs n'ont jamais mentionné mes tentatives de faire respecter les droits des travailleurs haïtiens en République Dominicaine" .
Quant au coût de l'implantation des villages UTD ( la question n'a pas été posée de façon claire certes), le sociologue s'est contenté de réciter cette même leçon qu'il connaît par coeur. "Si on veut développer ce pays, il faut augmenter la production agricole, investir donc dans le paysan haïtien".
Sur la question de la double nationalité, Hubert Deronceray est un farouche partisan d'un amendement constitutionnel ou même de l'abrogation pure et simple de l'article 135 (alinéa a) qui interdit aux haïtiens ayant acquis une nationalité étrangère de briguer certaines fonctions électives. "Un pays comme le nôtre avec autant de compétences à l'étranger - il refuse même d'utiliser le vocable DIASPORA, pour lui quelque peu péjoratif – on ne peut se payer un tel luxe. Nousdevons permettre à toutes nos ressources humaines de participer, de contribuer au développement de notre pays" devait préciser Hubert Deronceray à la grande satisfaction d'un public qui estime injuste l'article135 de la constitution de 1987.
Parlant de ce regroupement, le Grand Front Centre Droit, dont il est le candidat aux prochaines présidentielles, Hubert Deronceray a fait l'historique de cette coalition qui a pris naissance le 29 juin 2003 avec au départ 8 partis politiques. Il a reconnu cependant que tout ne fonctionne pas dans le meilleur des mondes au sein du Grand Front qui fait face, a-t-il dit, à un problème sérieux: "Nous avons des idées, mais nous n'avons pas d'argent. Et les prochaines élections haïtiennes, c'est une affaire de gros sous". A ce sujet, Hubert Deronceray a mentionné qu'au départ cette coalition était en mesure de présenter au niveau national 18 sénateurs et plus de 60 députés. Cependant, bon nombre de ces candidats vont représenter les couleurs d'autres partis politiques à ces élections car le GFCD n'est pas en mesure de supporter financièrement leur campagne. "Il y a des gens qui se tiennent quotidiennement devant les bureaux d'inscription avec des valises bourrées de billets pour acheter des candidats" déclare un Hubert Deronceray attristé qui précise que dans de telles circonstances "le GFCD ne pourra pas avoir la majorité au parlement".
"Certains professeurs haïtiens ne sont pas plus formés que leurs élèves" dira pour terminer Deronceray répondant à une question d'un employé chargé d'évaluer le niveau des enfants immigrants qui fréquentent les écoles publiques de Boston. L'ancien fonctionnaire de l'UNESCO, face à la dégradation du système éducatif haïtien qui, a-t-il reconnu, est la conséquence d'un désengagement de l'Etat au profit du privé, proposera - s'il arrive au pouvoir - des mesures radicales qui élimineront progressivement les"écoles borlettes".
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mardi 1 janvier 2008

Au Québec, l'homme politique de l'année 2007: Madame Pauline Marois

Pauline Marois, photo La Presse Canadienne/Ian Barrett, mai 2007

Pauline Marois est âgée de 58 ans. Durant les 25 dernières années, elle a occupé une quinzaine de ministères, dont ceux de la Santé, de l'Éducation et des Finances. Elle a également présidé le Conseil du Trésor.
Au printemps 2007, le parti libéral du Québec a été réélu de justesse pour former un gouvernement minoritaire, une situation que l'on n'a pas vécue au Québec depuis plus d'un siècle et quart !
Mario Dumont et son parti, l'ADQ, étaient les véritables gagnants des élections. Ce jeune parti et son jeune chef ont donné le ton depuis un certain temps; l'ADQ a gagné le coeur des électeurs, a réussi à former l'opposition officielle à Québec et a même failli former le gouvernement aux dernières élections.
Le PQ, avec André Boisclair pour chef, est relégué au troisème rang, avec le titre peu reluisant de deuxième parti d'opposition à la Chambre à Québec. Acculé dans ses derniers retranchements, abandonné par certains de ses plus proches partisans au sein de son propre parti, André Boisclair a dû démissionné comme chef du PQ, laissant ainsi la voie libre à Pauline Marois.
Madame Marois est vite couronnée chef du PQ, puis a fait son entrée triomphale à l'Assemblée Nationale après avoir été élue, cet automne, députée.
Le retour de Pauline Marois sur la scène politique québécoise a changé complètement l'équation et la dynamique politiques au Québec, au détriment du parti de Mario Dumont, à l'avantage des deux "vieux partis": le PQ de Pauline Marois et le PLQ de Jean Charest. Ce changement a, le constate-t-on, coïncidé avec une reprise du contrôle de son programme par le PLQ de Jean Charest qui s'est remis tout d'un coup à marquer des points dans la faveur populaire.
«Le temps d’un sondage ou deux, et la politique québécoise a basculé d’une façon surprenante, cet automne. Jean Charest et Pauline Marois ont terminé la session en criant victoire, tandis que Mario Dumont, le vrai gagnant des dernières élections, faisait son mea-culpa et admettait ses erreurs. Tout ça pour vous dire à quel point le climat est sujet à des variations dans le monde politique québécois depuis quelques années. Il est bien loin le temps où les gens étaient «peinturés» bleus ou rouges pour toute la vie». Gilbert Lavoie du journal Le Soleil de Québec.
Le Coin de Pierre, bien qu'il n'affiche aucune couleur politique péquiste, bien qu'il soit plus enclin à appuyer le PLQ par principe, déclare Madame Pauline Marois, l'homme politique de l'année 2007 au Québec.
Compliments, Madame Pauline Marois !
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http://en.wikipedia.org/wiki/Pauline_Marois
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http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2007/05/13/001-marois-direction-pq.shtml
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