samedi 27 juin 2009

Haiti/UNIVERSITÉ / CRISE / L’Université d’État fabrique-t-elle des désespérés ou des desperados ?

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Pris dans la spirale de la violence, les médecins de demain, encagoulés, lancent des pierres contre les forces de l'ordre.
Photo: Le Matin, 23 juin 2009
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Source: Le Matin, 23 juin 2009
Mouvement étudiant, salaire minimum, réforme de l’Université sur fond de manifestations sans doute légitimes par le fond des revendications, mais fortement empreintes de violence : Port-au-Prince est chaude en ce début d’été. Pour comprendre et faire comprendre, Le Matin a rencontré l’une des figures promotrices du « Mouvement de l’intégration de la Jeunesse », Emmanuel Jean-François, fraîchement sorti de la faculté de Droit et des Sciences économiques et de l’École normale supérieure, après avoir reçu une formation au CTPEA.
Le Matin : Pourquoi les étudiants occupent-ils les rues ?
E.JF : Cet épisode du mouvement étudiant a son origine à la faculté de Médecine et de Pharmacie où les étudiants posent des problèmes strictement académiques portant sur un nombre de cours retranchés du cursus, et d’autres réduits à un simple niveau de séminaire, ce qui ne peut en aucune manière amener les étudiants à l’excellence académique. Il y a eu une espèce de dialogue de sourds avec le décanat qui a débouché sur une Assemblée générale extraordinaire pour traiter – sans succès apparentde la question à l’interne. La rue a paru alors comme la dernière voie de recours.
Le Matin : Des deux côtés, on s’est radicalisés, semble-t-il ?
EJF : Le Conseil exécutif de l’UEH insiste sur les questions de forme ayant trait à l’irrévérence d’un étudiant en particulier. Sans doute, le respect réciproque lié à la bonne éducation haïtienne ne doit pas être négligé dans un centre universitaire de si grand prestige, mais on peut regretter que, des questions académiques, on ait abouti à des échanges acides jusqu’à l’exigence, par les étudiants, du départ de la doyenne, alors que les responsables universitaires s’en tiennent au principe sacrosaint de la légitimité du Conseil. Il faut reposer les problèmes sans ressentiment, sinon c’est une voie sans issue où il n’y aura que des perdants, en premier lieu la société.
Le Matin : La théorie des dominos a ainsi trouvé un véritable champ d’application alors ?
EJF : Effectivement, la faculté des Sciences humaines, l’ENS, l’Ethnologie, à la conscience sociale extrêmement aiguisée, ont relayé les revendications lestées du salaire minimum devenu un enjeu central au sein des étudiants de tous bords. Ce nouvel élément du revendicatif estudiantin éclate, à mon sens, la bulle universitaire telle que conçue pendant longtemps par un certain milieu. L’Université ne peut pas être un espace clos ; elle doit répondre rationnellement et raisonnablement aux questions que se pose la société.
L’UEH est une fausse Université, handicapée partout, incapable d’accueillir le dixième des bacheliers.Étudiants comme professeurs doivent en permanence réaliser des exploits pour sortir un enseignement minimalement acceptable. À la longue, ça use. Maintenant, c’est vrai, il manque de la sérénité pour un débat en profondeur, alternatif à cette espèce de bataille rangée. Une partie importante de la population supporte les étudiants, et au nom de l’intégration de la Jeunesse, j’apporte mon soutien moral et politique à ces compatriotes dans la mesure où leurs revendications s’éloignent de la violence, sous quelque forme que ce soit.
Le Matin : Quel éclairage pouvez-vous apporter sur la question du salaire minimum ?
EJF : Sans nier son aspect politique, la question salariale est très technique, malheureusement complexe aussi, même pour ceux-là qui ont passé quelque temps à étudier. Un ouvrier ne doit pas être un pauvre. Il a droit à la décence liée à la notion de noblesse du travail. On finit par faire une fixation des 200 gourdes alors que la classe ouvrière n’arrêtera pas d’être pauvre après des mois d’application de ce plancher salarial. La valeur de la monnaie, c’est bien connu, ne se mesure qu’à la quantité de biens et de services qu’elle rend accessibles. À défaut du ministère de l’Économie et celui du Commerce dont l’orthodoxie libérale interdit de contrôler les prix – concédons-le – la société pourrait quand même compter sur des associations de consommateurs, sur le contrôle de la qualité par l’État, sur un observatoire des conditions de travail des ouvriers etc. Il échappe à tous que le travail, vu du côté des ouvriers, comme du patron, n’est pas protégé dans le pays. L’État laisse faire, et on fait très mal. L’équilibre macro-économique plaît toujours aux étudiants en tant que donnée scientifique réalisable par le savoir maîtrisé, mais le ventre du peuple et ses services de base ont des exigences qu’ignorent souvent les techniciens des organisations financières mondiales. Je crains par ailleurs que l’indexation radicale du salaire n’ait un effet néfaste pour les classes moyennes et, évidemment, les ouvriers.
Le Matin : La notion d’intégration de la Jeunesse paraît floue. N’est-on pas intégré si on est à l’Université ? Qui, le marché du travail emploie-t-il, sinon les jeunes cadres ? N’est-ce pas aux jeunes de faire valoir leurs capacités ? Y aurait-il de la gérontocratie dans l’appareil d’État ?
EJF : Fort préoccupé par cette problématique, il m’est souvent arrivé de recommander aux autorités d’ouvrir les yeux sur les professionnels fraîchement sortis de l’Université, mais qui ne voient rien à l’horizon ; les jeunes laissent l’Université sans espoir. Quand nous parlons d’intégration de la Jeunesse, comptent aussi dans notre esprit – et au même titre que les détenteurs de diplômes supérieurs – ces cohortes de jeunes femmes et jeunes hommes sans formation intermédiaire, ravagés par une sensation d’inutilité extrêmement frustrante, donc forcément dange-r euse pour la société. La relève inter générationnelle n’est pas naturelle, comme pousse l’herbe; elle dépend d’une volonté, d’une clairvoyance et d’un savoir-faire politiques absents du champ de l’État depuis, en tout cas, au moins ces dix à quinze dernières années qui coïncident avec la naissance de la conscience politique de ma génération, les 25-40 ans.
Le Matin : Encore une fois, a-ton rendez-vous avec l’échec ?
EJF : Le chef de l’État est à même de mesurer l’ampleur de ce qui se passe et d’agir en conséquence. Je demande à Madame Pierre-Louis de tirer les conclusions de sa gouvernance de 10 mois. Il faut aujourd’hui élever le seuil du possible. Le dialogue est la voie royale. La violence contre les étudiants est désespérante.Aux étudiants, j’ose proposer d’éradiquer la violence en leur sein. La jeunesse et le sérieux des revendications suffisent pour porter le mouvement vers les plus hauts sommets. L’Histoire montre aussi que la division assassine rampe toujours dans le camp des grandes contestations estudiantines. Cela ne doit pas être une fatalité. Inspironsnous de Cheik Anta Diop qui suggère aux intellectuels « d’étudier le passé non pour s’y complaire, mais pour y puiser des leçons ou s’en écarter en connaissance de cause ».
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L'article ci-dessus provient d'ici.

Les foyers de tension se multiplient - Haïti : retour à la case départ

Par Nancy Roc
Source: Le Devoir, 27 juin 2009

Pneus enflammés, véhicules endommagés, jets de pierre, incendies, barricades dans les zones limitrophes de l'Université d'État d'Haïti: les foyers de tension se sont multipliés ces trois dernières semaines à travers Port-au-Prince, la capitale haïtienne. Retour sur les événements qui ont conduit à cette nouvelle crise.
Les manifestations qui ont cours ces derniers temps en Haïti ont été enclenchées à la fin du mois d'avril par des étudiants de la faculté de médecine et de pharmacie de l'Université d'État d'Haïti (UEH). Ils s'insurgeaient contre une «formation au rabais» à la suite d'une décision du décanat d'alléger les cours. «La tendance aujourd'hui, c'est de remplacer certains cours par des séminaires. Nous, nous voulons des cours réguliers, des professeurs!», déclare Martial Bénêche, étudiant en cinquième année de médecine.
Ces manifestations ont rapidement été «récupérées» par des étudiants de la faculté des sciences humaines de la même université, réclamant la promulgation immédiate de la Loi sur le salaire minimum votée par le Parlement haïtien le 5 mai dernier.
Cette nouvelle loi, fixant le salaire minimum à 200 gourdes par jour, soit 5 $, a été vivement contestée par certains membres du patronat haïtien. Lors d'une conférence de presse le mercredi 13 mai, l'Association des industries d'Haïti (ADIH) a fait savoir que 50 % des 25 000 emplois existant actuellement dans le secteur des exportations de produits d'assemblage, en particulier du textile, seraient supprimés si l'exécutif la promulguait. L'ADIH opte de préférence pour l'ajustement d'un salaire minimum approprié et progressif. Ce qui, selon ses membres, faciliterait la croissance économique ainsi que la création d'emplois dans un pays où le chômage atteint un taux de 50 % (selon le PNUD).
Deux semaines plus tard, dans une ambiance de révolte, des étudiants se faisant passer pour les défenseurs de la classe ouvrière se sont rassemblés au centre de la capitale pour ériger des barricades enflammées. Plusieurs facultés de l'UEH participent à ce vaste mouvement de revendication.
Le 4 juin, la tension a monté d'un cran: des casseurs -- certains cagoulés -- se sont mêlés aux manifestants, provoquant des échauffourées entre étudiants et forces de l'ordre, ce qui a entraîné l'arrestation d'une douzaine de personnes. Jets de pierre, pneus enflammés, journalistes pris en chasse, la police riposte par des tirs en l'air et le chaos s'installe dans la capitale.
Capital politique
Pour certains observateurs, il est clair que les manifestations ont été infiltrées. Pour le professeur Micha Gaillard, coordonnateur de la Commission présidentielle sur la réforme de la justice, ces manifestations sont «le résultat d'une démission collective des responsables politiques, sociaux et économiques du pays. Les étudiants ont des revendications légitimes» dont personne ne tient compte.
«Ils sont donc allés chercher des sujets d'actualité pour être sous les projecteurs et recevoir l'appui de la population. Mais les différents secteurs politiques et économiques, dont ceux qui sont liés à la corruption, à la contrebande et au trafic de drogue, s'y sont mêlés, notamment ceux qui veulent se faire un capital politique, comme les partis populistes, dont une ou deux des branches du parti Fanmi Lavalas [de l'ex-président Jean-Bertrand Aristide, exilé en 2004], pour ne citer que ceux-là.»
Pour Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), «le laxisme du gouvernement est à la base de ce mouvement. Il est incompréhensible que l'exécutif cherche à entamer des discussions avec le Parlement aujourd'hui sur un projet de loi soumis au vote depuis trois ans», s'insurge-t-il.
En effet, depuis le début des manifestations, le Parlement et l'exécutif se renvoient la balle. Le président René Préval, élu sous la bannière de l'Espoir, et sa première ministre ne se sont jamais prononcés publiquement. «Le président pratique une politique de désinvolture qui nourrit la crise sociale. C'est son parti qui a voté cette loi. Or il va à l'encontre de celle-ci et de revendications sociales qui remontent à 1986: c'est inacceptable», affirme le sociologue Franklin Midy, de l'Université du Québec à Montréal.
Alors que le secrétaire d'État à la Justice déclarait le 10 juin que «le gouvernement entendait sévir contre les fauteurs de trouble», le 16 juin, un nouveau vent de panique soufflait sur Port-au-Prince: des véhicules privés et officiels ont été la cible de jets de pierre aux abords de la faculté d'ethnologie; la police a rétorqué en lançant des gaz lacrymogènes.
Le lendemain, le président a mis fin au suspense en faisant objection à la Loi sur le salaire minimum: elle entrera en vigueur le 1er octobre 2009 pour les secteurs industriel et commercial, mais le secteur de la sous-traitance ne payera que 125 gourdes par jour, soit 3 $. L'exécutif a renvoyé la loi devant le Parlement pour révision et déclare rester ouvert aux négociations. Ainsi, malgré la mobilisation des étudiants, on revient à la case départ.
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L'article provient d'ici.

lundi 22 juin 2009

La situation linguistique en Haïti: bilan et prospective

Par Michel St-Germain
© 1988 Éditeur officiel du Québec

Pour lire le document en ligne, cliquez ici, ou bien cliquez sur le titre.

TABLE DES MATIÈRES
PRÉSENTATION
INTRODUCTION
CHAPITRE PREMIER
La situation linguistique

1. La diglossie et les variables sociolinguistiques
1.1. Fondements théoriques de la diglossie
1.1.1. La fonction
1.1.2. La considération
1.1.3. L'héritage littéraire
1.1.4. L'acquisition
1.1.5. La standardisation
1.1.6. La stabilité
1.1.7. La grammaire
1.1.8. Le lexique
1.1.9. La phonologie

1.2. Les variables sociolinguistiques définissant les modalités d'emploi du créole par rapport au français
1.3. La considération sociale du créole et du français

2. L'utilisation des langues créole et française
2.1. La législation
2.2. La presse parlée
2.2.1. La radiodiffusion
2.2.2. La télédiffusion
2.3. Le cinéma
2.4. La presse écrite
2.5. Le secteur économique
2.6. La littérature
2.7. Les aspects religieux

CHAPITRE II
Le système éducatif

1. Le système éducatif formel
1.1. Les niveaux préscolaire et primaire
1.1.1. Les taux de scolarisation
1.1.2. Les taux d'encadrement
1.1.3. Le taux d'occupation
1.1.4. Le mouvement des cohortes
1.2. Le niveau secondaire
1.3. Les écoles normales

2. L'alphabétisation

CHAPITRE III
La réforme éducative

1. Le programme de la réforme
1.1. La législation scolaire
1.2. La réforme administrative
1.3. La réforme de l'enseignement
1.3.1. Les objectifs généraux du premier cycle de l'école fondamentale
1.3.2. Les volets importants d'apprentissage du ler cycle
1.3.3. La politique linguistique
1.3.3.1. La répartition du temps
1.3.3.2. Les énoncés d'intention

2. La mise en oeuvre et l'état d'avancement
2.1. Le schéma d'implantation
2.2. La mise en oeuvre
2.3. Les difficultés rencontrées

CHAPITRE IV
La situation démographique

1. Analyse de quelques indicateurs démographiques
1.1. Département de l'Ouest
1.2. Département du Sud-Est
1.3. Département du Nord
1.4. Département du Nord-Est
1.5. Département de l'Artibonite
1.6. Département du Centre
1.7. Département du Sud
1.8. Département de la Grande-Anse
1.9. Département du Nord-Ouest

2. Projections de quelques indicateurs démographiques (1970-2000)
2.1. Le niveau et la tendance de la fécondité
2.2. Le niveau et la tendance de la mortalité
2.3. Les migrations internationales
2.4. Le rapport de masculinité
2.5. Les composantes du taux d'accroissement
2.6. L'évolution générale

CHAPITRE V
Considérations sur une prospective linguistique
1. Les constats
1.1. La situation de diglossie
1.2. L'ambiguïté de la politique linguistique
1.3. L'émergence du créole
1.4. La faiblesse du système scolaire
1.5. La pression démographique

2. Une prospective
2.1. Une approche quantitative
2.1.1. La détermination du seuil minimal
2.1.2. La détermination des indices de proportionnalité
2.1.3. Le calcul de l'effectif « potentiellement bilingue »
2.1.3.1. La période de 1973 à 1982
2.1.3.2. La période de 1960 à 1972
2.1.3.3. La période de 1931 à 1959
2.1.4. La période de 1983 à 2000
2.2. Une approche qualitative

RÉSUMÉ ET CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE
1. Monographies et articles
2. Documents officiels
2.1. Lois et décrets
2.2. Documents du Département de l'éducation nationale
2.3. Documents du (D.É.N.) - Projet Haïti/P.N.U.D. - Unesco
2.4. Documents de l'Institut haïtien de statistiques et d'informatique

ANNEXES
A Tableau extrait de l'Enquête pilote sur l'environnement linguistique de 1'enfant haïtien
B Volet linguistique de la réforme
C Un exemple de promotion du créole

Florida city tells workers to wear underwear, use deodorant

Source: The Associated Press
Thu Jun 18, 10:19 AM


BROOKSVILLE, Fla. - A Florida city is cleaning up with a new dress code that requires city workers to wear underwear and use deodorant.


The city council in Brooksville north of Tampa recently approved a dress code that instructs employees to observe "strict personal hygiene." It also prohibits exposed underwear, clothing with foul language, "sexually provocative" clothes and piercings anywhere except the ears.


Repeat offenders can be fired.


The city council approved the dress code 4-1 as part of a wider effort to update existing policies and ordinances.


The one vote in opposition came from Mayor Joe Bernadini. He said the underwear edict "takes away freedom of choice."
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Article taken from here.

Dating Guide: 40 Things You Can Learn About a Guy in 10 Minutes

By Stephanie Booth for Cosmopolitan

You don't have to date a guy for six months to get the lowdown on who he really is. With the right clues, you can size him up in 10 minutes.

To read, please click here

vendredi 19 juin 2009

Haïti/Réformes universitaires ailleurs/Colloque à Port-au-Prince

Un compte-rendu de ce colloque est disponible dans un article intitulé :

«UNIVERSITÉ/RÉFORME / Tirer des leçons des expériences de réforme»,

publié dans le journal Le Matin du 19 juin 2009 sous la plume de Madame Natacha Clergé.

Très intéressant. Mais certains «faits» rapportés par un conférencier suscitent des interrogations (possibilité de retirer son diplôme à un diplômé).

Cliquez ici pour le lire.

Haïti/Salaire minimum/Haïti: Benoît récuse les objections de Préval

C'est le titre d'un article du journal Le Nouvelliste.

Jeudi 18 juin 2009: Du grabuge au centre-ville de Port-au-Prince

Les forces de l'ordre, la Minustah et la Police nationale, sont sur les dents quotidiennement depuis quelques semaines.

Elles essaient de contrôler la rue occupée chaque jour par les étudiants en grève. Ce jeudi, parallèlement aux manifestations d'étudiants, il y avait dans la rue, exceptionnellement, des partisans de Jean-Bertrand Aristide, à la suite des funérailles de père Gérard Jean-Juste, chantées à la Cathédrale.

Voici comment les journaux Le Matin et Le Nouvelliste rapportent les événements malheureux qui se se sont produits ce jour-là à Port-au-Prince.

«PORT-AU-PRINCE / MANIFESTATIONS / VIOLENCES / Le centre-ville pris en otage !»
Il s'agit d'un article de Ladenson Fleurival, journal Le Matin du vendredi 19 juin 2009.
Une photo est fournie.
Pour le lire cliquez ici.


«Haïti: Encore du grabuge.»
Il s'agit d'un article du journal Le Nouvelliste du jeudi 18 juin 2009.
Quelques photos sont fournies.
Pour le lire cliquez ici.


La Minustah dément:
«Manifestant tué en Haïti: l'ONU dément "catégoriquement" avoir tiré»
C'est le titre d'une dépêche de l'AFP datant d'hier.

Voir aussi CyberPresse; RFI.

mercredi 17 juin 2009

Position de principe et message de solidarité aux étudiants haïtiens !

Source: forumculturel@googlegroups.com, 17 juin 2009

Par Marie Carmel Paul-Austin


Entre la honte et le silence (inspiré de l’éditorial de Lyonel Trouillot, Le silence et la honte, paru dans le quotidien Le Matin, 10 juin 2009), nous avons choisi de faire entendre nos voix et de fixer notre position, face à cette éruption des étudiants dans l’espace public. Nous disons éruption, car elle laisse encore une fois, entrevoir sa fin tragique : celle d’un recommencement annoncé et d’une réforme toujours différée. Voir notre note, A propos de la crise à l’ENS, du déjà vu, sur la crise à l’Ecole Normale Supérieure, le 2 mars 2009, sur perilueh.blogspot.com. Est-ce pour autant, motifs pour nous de garder le silence. Non !

Nous avons suivi avec attention et prudence le déroulement des évènements qui ont conduit aux manifestations, intempestives certes, au raidissement des parties et à la cumulation de revendications sociales liées au salaire minimum des travailleurs et travailleuses haïtiens. Dans ce dialogue de sourds, auquel nous sommes par trop habitués, tout semble avoir été dit. D’un côté, les étudiants brandissant un cahier de charges, vieux de 23 ans, de l’autre, les voix des autorités universitaires qui affichent leur incapacité à y répondre, pour des raisons structurelles et conjoncturelles propres. Dans l’intervalle, est venu se greffer le problème de promulgation de la « loi Benoît ». Point n’est besoin d’être grand clerc, pour comprendre l’opportunité offerte à ces jeunes. Point n’est besoin de jouer également à l’autruche mais d’y voir, dans cette « accolade sociale », une pratique et une méthodologie propre à tout mouvement social qui se veut national, avant-gardiste et en rupture avec le statu quo. Nous avons trop d’exemples au niveau national et international, que ce soit de notre époque ou de celles qui ont précédé, pour nous convaincre de cette solidarité entre deux mouvements revendicatifs à caractère révolutionnaire. Ici, comme ailleurs, tout commence par une manif d’étudiants….N’ayons donc, aucune peur des mots.

En Haïti, entamer la réforme de l’UEH, -nous ne disons plus, celle de l’enseignement supérieur-, c’est faire la révolution ; en Haïti, faire ajuster- nous ne parlons pas d’augmenter-, le salaire de pitance de nos travailleurs, c’est encore faire la révolution. Le drame, pouvons-nous les confronter tous deux, en même temps ? Pour ce qui concerne nos étudiants, ils ont prouvé à travers l’histoire qu’ils n’ont jamais été en reste des problèmes de leur société. Toujours présents dans la ligne de front, ils y ont sacrifié beaucoup, jusqu’à l’ultime (1924, 1946, 1960-62, 1985-86, 1991-92, 1995, 2002, 2003). Nous ne faisons qu’énumérer quelques dates-charnières. L’histoire du mouvement étudiant haïtien est riche de ces moments de solidarité et d’engagement révolutionnaire national. Les étudiants actuels sont héritiers des organisations qui, avec tant d’autres, ont ouvert la voie aux espaces démocratiques post-86. Ces jeunes y ont laissé trop souvent leurs illusions et leurs rêves. C’est fort de cela que nous comprenons leurs frustrations, leurs dérives, et sans les excuser aucunement, nous leur sommes solidaires. Pour les raisons que voici :

Pour ceux et celles, amnésiques et rétifs à l’idée que cette structure, l’UEH, peut encore tenir et continuer à opérer dans les conditions dont nous sommes tous bien imbus (Voir sur www.alterpresse.org, le discours prononcé le 18 mai 2009, par le vice-recteur aux affaires académiques, Wilson Laleau, à l’Arcahaie. Il y fait état des problèmes structurels et ceux liés au budget auxquels l’UEH fait face), nous leur rappelons que ce n’est que partie remise. Et ils le savent. En d’autres termes, les autorités universitaires, à tous les échelons (dirigeants de facultés, rectorat) sont conscients de la gravité de la situation : curricula désuets, manque de professeurs, absence de cours pratiques et de travaux dirigés, carence d’un personnel enseignant qualifié et à temps complet qui n’est autre que la condition sine qua non de toute institution d’enseignement supérieur. La liste est longue et, elle a été déjà inventoriée, à maintes reprises. NUL n’est ignorant, à ce point, du problème. Pourtant, nous nous posons encore les questions que voici : a) Qu’est-ce qui empêche de définir un train de mesures propres à engager les différentes entités de l’UEH à emboîter le chemin de la réforme dans les conditions respectueuses des prescrits académiques et démocratiques de participation de ses diverses composantes? b) Qu’est-ce qui empêche la mise en branle de solutions susceptibles d’y remédier à court, moyen et long terme et de limiter les perturbations dans le calendrier académique ? A quand, ce minimum décent : des livres, du matériel de laboratoire, des cours, des profs ? A-t-on jamais vu pareille indigence et indécence ?

Cette réforme presse. Elle ne peut plus attendre et le temps des dilatoires arrive à expiration. Cette crise engendra une autre, et peut-être se greffera sur une autre plus grave, comme nous en avons l’habitude. Et, passée la crise ou les crises, nous n’éprouverons aucune gêne, aucun état d’âme à accuser le manque de moyens à chaque fois. Mais quand, serons-nous responsables et redevables devant la nation, si nous ne consentons aucun effort pour mettre fin à cette imposture. Il incombe donc, aux différentes commissions érigées par le rectorat de se mettre au travail et de rétablir la confiance, dans les rangs. Nous en appelons aux professeurs, aux étudiants à intégrer les commissions mises à cet effet, sans désemparer. Nous l’avons toujours clamé haut et fort, l’UEH n’a qu’une issue : se réformer ou s’effondrer. Nous avons toujours soutenu et compris qu’elle était/est le microcosme de ce que nous vivions/vivons au niveau national. Caveant consules !

Marie Carmel Paul-Austin
15 juin 2009

samedi 13 juin 2009

Haiti : Les Etudiants et le salaire minimum

Source: AlterPresse, 12 juin 2009
Par Ericq Pierre


Il n’y a pas longtemps, ne pas aller au cours était pour les étudiants un sacrifice énorme en appui à la cause qu’ils voulaient défendre ou à la revendication qu’ils voulaient faire passer. Un sacrifice et une lourde responsabilité. Entrer en grève était une décision grave qui pouvait être chargée de conséquences. C’était aussi une arme puissante redoutée par tous les dirigeants. Une arme efficace qui faisait à la fois la force et la fierté des étudiants et même de plusieurs parents.

Les grèves réussies, ce n’était pas les grèves de transport comme maintenant. C’était les grèves d’étudiants. C’était aussi des grèves pacifiques. Ou du moins leur niveau d’agressivité était pratiquement insignifiant. Et les étudiants ne sentaient nul besoin de montrer comme aujourd’hui leur capacité de nuisance. Ils acceptaient de prendre des risques énormes et sans contrepartie.

Comme dit l’adage, autres temps autres mœurs. Aujourd’hui, les étudiants ne font plus la grève. Ils ne sèchent pas les cours à proprement parler. Ils empêchent les professeurs de travailler et organisent des manifestations comprenant des occupations des édifices logeant les Facultés ou le Rectorat, des perturbations du trafic automobile dans les rues adjacentes. Ils ne vont pas au cours, mais ils ne sont pas en grève pour autant. Il est en réalité très difficile de qualifier leurs mouvements avec précision. C’est pourquoi les grands titres des journaux font état de manifestations d’étudiants, de mouvements de protestations d’étudiants, de revendications plurielles d’étudiants, etc. Mais on ne dit et on n’écrit jamais que les étudiants sont en grève.

Pourquoi et à quel moment les étudiants ont-ils réalisé que le fait de ne pas aller au cours ne constituait pas à lui seul un geste suffisamment fort pour marquer leur détermination ? Pourquoi et à quel moment ont-ils réalisé que les grèves traditionnelles d’étudiants ne représentaient pas la forme de résistance ou de lutte qui convenait pour faire passer leurs revendications et en assurer le succès ? Est-ce parce que les revendications sont devenues plus corsées qu’elles doivent épouser de nouvelles formes d’expression ? Difficile d’apporter une réponse précise à ces interrogations. J’espère que d’autres (en particulier nos sociologues) y réfléchiront.

En attendant, il est inconfortable de constater que personne ne peut développer des arguments assez solides pour convaincre les étudiants de regagner leur salle de classe. Ce n’est de toute façon pas l’objet de ce texte et je n’ai pas non plus cette prétention. Les étudiants reprendront donc leurs cours seulement quand ils le jugeront acceptable pour et par eux-mêmes. Ou quand ils obtiendront satisfaction. Ou quand ils jugeront s’être suffisamment fait entendre. Mais, je ne peux m’empêcher de me rebeller à l’idée que ni leurs parents, ni leurs professeurs, ni les autorités, ni leurs amis ne soient en mesure de leur suggérer quoi que ce soit, avec quelque chance d’être écoutés.

Je suis maître de moi comme de l’univers, disait César dans sa toute puissance. Nous sommes maitres de nous comme de notre avenir, semblent répondre en écho les étudiants dans toute leur impuissance.

Pour se donner de multiples motifs de rester mobilisés pendant longtemps, ils ont emboîté leurs revendications les unes dans les autres à la manière des poupées russes. Demande de révocation de professeurs à la Fac de Médecine et de remplacement des membres du Rectorat ? Même combat ! Demande de libre accès des fils du peuple à l’Université et de la publication de la loi sur le salaire minimum ? Même combat ! Demande de libérer les étudiants arrêtés et de maintenir les cours de base à l’Ecole Normale Supérieure ? Même combat !

Il ne fait aucun doute que d’autres revendications suivront. Il y a tellement de motifs d’insatisfaction à l’Université et dans la vie quotidienne chez nous que si les étudiants veulent rester cohérents avec eux-mêmes –et rien ne prouve qu’ils ne le veuillent pas— ils n’abandonneront pas la rue de sitôt. Mais ont-ils intérêt à continuer cette forme de lutte ?

S’ils obtiennent satisfaction sur la promulgation de la loi sur le salaire minimum, qu’adviendra-t-il des autres revendications ? Les étudiants accepteront-ils de s’asseoir avec le Rectorat et les Conseils de Direction des différentes Facultés pour trouver des solutions aux problèmes qui les préoccupent ? Ce sont des questions que tout le monde se pose. Les étudiants ne doivent pas feindre de les ignorer. Est-ce qu’ils sont prêts à y apporter quelques éléments de réponse ?

Je sais qu’il appartient aux étudiants – et à eux seuls – de répondre. Je ne vais donc même pas tenter de suggérer quoi que ce soit. Mais, compte tenu de l’importance qu’ils accordent légitimement au dossier du salaire minimum, je voudrais bien faire quelques considérations y relatives.

J’estime au départ que nous n’aurions pas dû laisser ce dossier pourrir à ce point. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour se colleter à ce problème vital ? Les débats sont tellement pollués maintenant que les étudiants sont en train de courir le risque de s’aliéner la sympathie de ceux-là mêmes dont ils veulent défendre les intérêts. Dans un pays au taux de chômage si élevé, nul ne devrait être surpris que, dans les prochains jours, venus de nulle part , des ouvriers ou des compatriotes qui se prétendent tels , occupent les antennes de radio et de télévision pour proclamer qu’ils s’accommoderaient volontiers de moins de 200 gourdes par jour .On est donc en face d’un problème dont la solution ne laissera pas de gagnants. On criera à la manipulation et l’on verra la main du pouvoir et/ou des patrons derrière ces ouvriers. Mais il n’en sera peut-être rien. Résultat, le fossé d’incompréhension s’élargira encore plus.

Il faut regarder la réalité en face. Deux cents gourdes c’est un salaire de misère. Et ce n’est pas avec ce niveau de salaire que la classe ouvrière et les travailleurs en général vont améliorer leurs conditions d’existence. Mais, ils sont aussi nombreux chez nous ceux-là qui feraient tout pour avoir juste un salaire, si modique soit-il. Le pouvoir le sait. Les patrons le savent. Les ouvriers le savent aussi. Toute la question est là. Toutefois, j’incline à croire qu’il n’y a pas quelqu’un en Haïti qui estime qu’un salaire de deux cents gourdes par jour (soit l’équivalent de cinq dollars américains) soit trop élevé pour nos ouvriers et ouvrières. Cela vaut tant pour le Président de la République que pour la Première Ministre.

Je suis donc porté à croire que le délai pris pour promulguer la loi ne répond pas à des motifs sinistres ni à des théories de conspiration contre la classe ouvrière. Dans ce sens, les tentatives d’opposer le degré de sensibilité ouvrière de la Première Ministre à celui du Président de la République sont à la fois maladroites et ridicules. Le Président et la Première Ministre reçoivent et écoutent les points de vues tant des ouvriers que des patrons. Est-ce que cela signifie qu’ils ont des préférences marquées pour les uns ou pour les autres ? Est-ce que le Président de la République roule plus pour les patrons que pour les ouvriers ? Beaucoup répondent par l’affirmatif. D’autres cependant n’hésitent pas à affirmer que le Président ne roule que pour le Président.

Ce dont je suis pour ma part convaincu c’est qu’un salaire à deux cents gourdes, s’il ne provoquera pas toutes les calamités que les patrons prédisent ou évoquent, ne sera pas non plus à court terme un levier pour la création d’emplois. Mais, je suis aussi convaincu qu’il faut mettre un terme à ce spectacle qui contribue à nous abaisser encore plus. Il faut priver les étudiants de cette distraction pour qu’ils puissent reprendre leurs cours. Il faut donc promulguer la loi sur le salaire minimum. Il ne s’agit pas vraiment d’un nœud gordien. Mais il faut trancher ce débat par une décision politique et non par des arguties d’ordre économique et financier. Nous savons tous que la République ne succombera pas à cause de cette décision.
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vendredi 12 juin 2009

Haïti : L’Egarement-La Solution

Par Jean L Théagène
Président de l’UNDH


« Toute vertu collective nait d’une communion. Et aucune communion profonde ne se limite au sentiment. »
André Malraux



Les nouvelles en provenance du pays depuis la crise universitaire font état d’étudiants bastonnés, emprisonnés, intoxiqués par gaz de combat. Le comble, on parle de mort d’étudiants. Souhaitons que ce ne soit qu’une simple rumeur mais qui aurait quand même la vertu d’interpeller le Chef de l’Etat sur le sens de ses responsabilités. Gouverner c’est plus que prévoir, c’est surtout agir dans le sens du bien public et étouffer dans l’œuf toute situation ou fait sociopolitique susceptibles de dégénérer en désordre ou de semer la discorde dans la cité. La mort d’un étudiant entrainerait certainement d’autres et provoquerait la rage de tous les citoyens et citoyennes en charge d’enfants. Déjà cette colère gronde sous les cris des malades de l’Hôpital de l’Université d’Etat, des petits jouant au jardin d’enfants, de paisibles résidents à l’intérieur de leurs maisons suffoqués par les effluves de gaz lacrymogène. Et la Police béatement se contente de se retrancher derrière l’excuse de (dommages collatéraux). Alors, qu’est-ce à dire lorsque le pays n’est pas en guerre? Le Chef de l’Etat se doit donc d’agir; car c’est le devoir du Roi de protéger ses citoyens, avons-nous appris dès la classe secondaire.

Ayant compris le jeu subtil d’une tendance néocolonialiste soigneusement dissimulée à travers le mouvement estudiantin, l’UNDH abandonne sa position de rigidité et d’inflexibilité, entend faire montre de souplesse et réintègre les rangs de la citoyenneté haïtienne avec droits et devoirs attachés à ce privilège. Ce faisant, il s’assure de ne pas se tromper d’ennemis et du même coup sortir Haïti de sa morosité sinon de son agonie lente et cruelle. A l’instar de tout parti politique responsable il entend éviter à son peuple et surtout à la jeunesse du pays de continuer à gravir son calvaire au nom d’une sacro-sainte démocratie sur papier imposée par les pays dits amis d’Haïti. Face à la situation actuelle qui a trop duré, où nos jeunes gagnent les rues dans la revendication de leurs droits légitimes dans un premier temps; et dans un second temps en réclament un peu plus de justice sociale pour un peuple qui se meurt, ce qui constitue une grande première dans notre histoire; nous, de l’UNDH, en pareille circonstance croyons de notre devoir de soumettre ces propositions qui suivent à l’Exécutif Haïtien avant qu’il ne soit trop tard.
  1. Le problème doit être posé en Conseil de Ministres réunis à l’extraordinaire à l’effet de promulguer la loi sur le salaire minimum déjà revêtue de l’approbation populaire.
  2. Statuer sur les mesures d’accompagnement à prendre en faveur des patrons.
  3. Libérer les étudiants incarcérés.
  4. Ordonner aux grévistes de regagner l’enceinte de leurs facultés respectives où les problèmes académiques doivent être résolus dans le cadre de l’autonomie universitaire.
  5. Laisser à la Police nationale le soin de patrouiller les rues pour assurer la paix des paisibles citoyens et non la Minustah.

Ces propositions de sortie de crise nous ont été dictées par cette compassion indéniable nous obligeant à nous remettre en question chaque fois que des menaces pèsent de toute leur dangerosité sur une nation comme la nôtre habituée à des victoires et des conquêtes historiques impensables. Notre intervention se situe uniquement dans le cadre de solution appropriée à la circonstance non pour soutenir un gouvernement d’handicapés historiques mais pour permettre aux Haïtiens fatigués de la cécité de l’interventionnisme étranger et de l’effort dans le mal qui a toujours caractérisé ses dirigeants politiques de se prendre en mains.

Que les Haïtiens se le tiennent pour dit : La communauté internationale n’a pas de provision politico-judiciaire pour reprendre les cantiques désuets de ses interventions apparemment injustifiées. Elle n’est pas non plus intéressée à répéter, par USA interposés, les débordements de la Saga Iraquienne, après avoir risqué sa crédibilité dans les aventures regrettables de Panama et de la Grenade. Par contre, elle peut toujours se servir d’une explosion sociale pour faire d’Haïti le trublion des Caraïbes et la faire passer de tutelle virtuelle à tutelle réelle effaçant par ainsi d’un trait de plume au tableau de l’histoire: 1804.

jeudi 11 juin 2009

Haïti/Crise à la FMP/ Pas de chasse aux sorcières

Source: Le Nouvelliste, 8 juin 2009


Vive le dialogue et la concertation


Soucieux d'aborder avec rigueur et objectivité les problèmes que confrontent la FMP/ETM, un comité de réflexion sur la crise actuelle de ladite faculté estime qu'il est nécessaire de favoriser un espace de dialogue en vue de permette à tous les acteurs concernés d'exposer leurs points de vue aussi différents qu'ils soient. Cet espace de dialogue et de concertation donnera à chacun l'opportunité de discuter de la tournure violente que prend la crise, du risque imminent de perdre l'année académique et des conséquences qui en découleraient. (L'absence d'internes à l'HUEH, l'arrêt de la fourniture de services de santé aux populations à travers le système du service social obligatoire de médecins nouvellement diplômés, ...).
Nous insistons sur le fait que l'issue durable à cette crise vieille d'environ 2 mois réside dans le dialogue franc et sincère entre les étudiants et les étudiantes, le décanat et le rectorat de l'UEH. Pas de place pour la chasse aux sorcières ! Nous prônons plutôt l'inclusion, la compréhension et le respect mutuel. Ainsi, nous demandons aux membres du décanat de la FMP/ETM et du rectorat de l'UEH de prendre l'engagement formel de ne pas sanctionner les grévistes et les signataires du document intitulé "Radiographie de la FMP quelle issue "cristallisant nos justes revendications. Aux grévistes, nos condisciples, nous leur demandons d'opter pour la voie de la négociation et du dialogue et d'enterrer la hache de guerre qui a déjà causé tant de torts à l'alma mater. Car le manque de confiance découlant d'une absence de communication bloque le dénouement de la crise.
Notre position se justifie aussi par le fait que plus d'un mois après aucune lueur de sortie de crise ne se montre. La FMP ne doit pas mourir. Non! Mille fois NON! Elle doit continuer d'exister pour offrir une formation de qualité, basée sur la compétence et accessible à tous et à toutes quel que soit leur niveau socio-économique. C'est dans cette optique que les étudiants inquiets ont crié haut et fort pour demander une amélioration des conditions d'enseignement et de transparence dans la gestion de la FMP/ETM.
Aujourd'hui nous jugeons que le comité central ne peut faire cavalier seul. Sans vouloir contester la légitimité de ce dernier, nous, étudiants de la FMP/ETM constituant un comité de réflexion sur la crise, animés d'un esprit d'entente, estimons que la situation ne peut perdurer sous cette forme et exigeons des négociations entre les instances concernées et les étudiants afin d'éviter le pire. A cet effet, nous préconisons :
  • une rencontre entre le décanat et des étudiants sur les revendications dans un délai raisonnable;
  • la formation d'un comité mixte de prise en charge adéquate des doléances des étudiants avec un calendrier d'exécution.

Nous invitons donc tous les étudiants et autres concernés touchés par cette note de presse et conscients de la justesse de notre position à soutenir cette démarche en signant la pétition intitulée « Proposition de sortie de crise ».

Le comité de réflexion sur la crise à la FMP/ETM
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mercredi 10 juin 2009

Haïti: Le Rectorat déplore l'incompréhension des étudiants grévistes

Source: Le Nouvelliste, 9 juin 2009

Note de Presse


Port-au-Prince, le 05 juin 2009

Le Conseil Exécutif de l'Université d'Etat d'Haïti ( CE/UEH) porte à la connaissance du public en général et de la communauté universitaire en particulier les faits suivants :

  1. A l'invitation de la Commission Santé du Sénat présidée par le sénateur Rudy Hériveaux, une rencontre s'est tenue au Salon Diplomatique du Sénat de la République, le mercredi 03 juin 2009, entre , d'une part, ladite Commission et, d'autre part, le Conseil Exécutif du Rectorat, le Décanat de la Faculté de Médecine et de Pharmacie (FMP) et le représentant des Enseignants de la Faculté au Conseil de l'Université d'Etat d'Haïti.
  2. Au terme de cette rencontre déroulée dans une atmosphère de parfaite cordialité, le Décanat de la FMP, soucieux de ses responsabilités et voulant à tout prix éviter la perte de l'année académique à toutes les promotions de la Faculté, inéluctable au-delà de la date du 08 juin 2009, adhérait à l'idée d'une rencontre avec une délégation des étudiants grévistes, pour la recherche d'une solution à la crise avant cette date butoir.
  3. Le promoteur de cette proposition de rencontre, le sénateur Rudy Hériveaux, également préoccupé par l'éventualité de la perte de l'année académique, devait assurer les contacts avec les étudiants grévistes pour leur proposer la date du 05 juin et fixer les modalités de la rencontre.

Le sénateur Rudy Hériveaux devait apprendre au Recteur de l'UEH, à l'occasion d'une communication téléphonique dans l'après-midi du 04 juin 2009 que les étudiants grévistes avaient opposé une fin de non-recevoir à sa proposition en donnant comme motif que leur lutte avait pris un autre tournant.


Le Conseil Exécutif souligne pour l'opinion publique, pour la Communauté universitaire et pour l'ensemble des étudiants de la Faculté de Médecine en particulier, qu'au cours de cette rencontre avortée, devrait être présenté le calendrier de rattrapage adopté lors de l'Assemblée générale des enseignants. Il déplore vivement que les étudiants grévistes ne comprennent pas qu'un engagement citoyen bien compris en faveur d'une cause nationale n'est pas incompatible avec la sauvegarde de l'année académique.


Pour le Conseil Exécutif :

Jean Vernet Henry Recteur
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http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=71103&PubDate=2009-06-09
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Autres liens
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samedi 6 juin 2009

Haïti: Manifestation des étudiants, jeudi 4 juin 2009.

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Manifestation des étudiants à Port-au-Prince, le jeudi 4 juin 2009.
Photos: Le Matin du 5 juin 2009
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Cliquez sur ce lien pour lire l'article du journal Le Matin:
//UNIVERSITÉ D’ÉTAT D’HAÏTI /GRÈVE / Étudiants et policiers rivalisent de violence !
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Cliquez sur ce lien pour lire l'article du journal Le Nouvelliste:
//Haïti: Etudiants ou casseurs ?
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mercredi 3 juin 2009

Haïti/UEH/Crise FMP/L'Université qu'EST-elle en somme ?

Note liminaire du professeur Adrien Bance accompagnant une copie de l'éditorial de Madame Sabine Manigat diffusée sur le Net. Cet éditorial est posté également sur Le Coin de Pierre (1).
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Des éléments d'un dossier (si peu transparent) et que les événements de la Faculté de Médecine obligent à ouvrir sur la place publique (bien que le Recteur de l'UEH pense que le principe constitutionnel de l'autonomie de l'Univ. ne l'oblige pas à se présenter devant les élus du peuple même si l'UEH est financée par des fonds publics). Il semble que nos institutions sont créées avec des mécanismes de production de crises sans autres moyens de les prévoir ou de les résoudre. Les réponses à la question de Sabine Manigat ne devraient pas se perdre en silences stratégiques, en obscurités bavardes ou en confrontations épuisantes, répétitives et stériles. En fait n'y aurait-il pas aussi la question préalable : L'Université qu'EST-elle en somme? On n'a pas l'impression que les protagonistes ont pris le temps de se poser la question.
Adrien Bance
3 juin 2009
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