lundi 22 décembre 2008

The civil engineering handbook (2002)

Pour ceux que le sujet intéresse (étudiants, ingénieurs, curieux) le lien suivant leur permettra de consulter en ligne le document.
Cliquez pour y accéder:

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http://www.civilengineeringnetbase.com/books/844/0958%20fm.pdf
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J'ai ajouté ce lien également dans la colonne de droite du blog, rubrique "documents et rapports importants".

dimanche 21 décembre 2008

Haïti: Pour le contrôle de la qualité des matériaux et des constructions

La qualité et la résistance du béton (et des éléments le constituant) ne sont contrôlées que dans les grands projets en Haïti.

Nous allons émettre ici quelques brèves considérations relatives à la variabilité de la résistance des matériaux (du béton armé en particulier), même des matériaux dont la fabrication et la mise en oeuvre soient les mieux contrôlées. Nous mettrons en évidence la manière dont on en tient compte dans la conception des ouvrages civils. Nous souhaitons arriver ainsi à sensibiliser un peu les autorités haïtiennes et tous ceux que le sujet intéresse sur la nécessité de légiférer pour éviter des accidents du genre de ceux survenus, il n'y a pas trop longtemps, dans une école à Pétionville et dans un bâtiment à Musseau.

La résistance des matériaux de construction et les charges appliquées sur un bâtiment ont une certaine variabilité dont il faut connaître les caractéristiques. Autrement dit, la résistance du matériau (ici, le béton armé) et la sollicitation (charges auxquelles la structure est soumise) sont des variables aléatoires (V.A.) dont il faut connaître les fonctions de distributions (loi de distribution de probabilité, moyenne, variance de chaque V.A.).

Appelons R la V.A. représentant la résistance du matériau dans la partie la plus sollicitée de la structure, par exemple, et Q la V.A. représentant la charge (au sens large) agissant sur cette même partie. Ici R et Q peuvent être des forces, des moments ou des contraintes.

Pour se fixer les idées, supposons que R et Q suivent des lois normales de moyennes
m(R) et m(Q),
et, d'écarts-types
s(R) et s(Q), respectivement.
On doit toujours avoir m(Q) < m(R). Mais cela ne suffit pas.

Dans la méthode de calcul aux contraintes admissibles, on définit le facteur de sécurité par:

FS = m(R) / m(Q) , avec FS > 1.

Mais, à cause de la variabilité des deux V.A. R et Q, il peut arriver, malgré la condition (FS supérieur à 1), que Q devienne supérieure à R, à un moment de la durée. Dans ce cas, il y a défaillance !

Comment surmonter cette faiblesse de la méthode de calcul aux contraintes admissibles ?

On définit la marge de sécurité (safety margin) par SM = R-Q.

SM est une V.A. de moyenne m(SM) = m(R)-m(Q) dont la variance peut être calculée connaissant la loi de distribution conjointe du vecteur aléatoire (R, Q). En général, on suppose que R et Q soient indépendantes, ce qui implique que l'écart-type de SM, soit s(SM), est égal à la racine carrée de la somme des variances de R et de Q (variance = carré de l'écart-type), ou :
s(SM) = racine carrée de ( carré de s(R) + carré de s(Q) ).

On peut alors définir la sécurité de l'ouvrage, non par le facteur de sécurité FS qui n'est pas approprié, mais plutôt par la probabilité de défaillance (ou de rupture), P_déf, ou bien par l'indice de fiabilité, I_fiab:
P_déf = Probabilité que SM soit inférieure à zéro,

I_fiab = m(SM)/s(SM).

Les figures 1 et 2 ci-après illustrent des fonctions de densité de la charge, Q, de la résistance, S et de la marge de sécurité, SM. On y voit ce que représentent la probabilité de défaillance et l'indice de fiabilité (*).
À titre d'exemple, les spécialistes en structures estiment que pour les charpentes les plus courantes, une probabilié de défaillance acceptable peut se situer à environ:
P_déf = 0,0003 sur une période de 30 ans (trois cas de défaillance sur dix mille).
On peut déduire que, dans cet exemple, l'indice de fiabililité est: I_fiab = 3,43.



Figure 1


Figure 2


Ces faits (la variabilité de résistance et de sollicitation; la carence implicite du facteur de sécurité FS) ont été reconnus par les ingénieurs depuis quelques décennies déjà (dans les années 1940). Ils ont par la suite (dans les années 1960) développé, la méthode de calcul aux états limites qui est dénuée de la faiblesse de la méthode de calcul aux contraintes admissibles. Cette méthode intègre les notions de probabilités dans les calculs en lieu et place du facteur de sécurité. Ils définissent une valeur particulière de Q, disons Qf, en fonction de la charge d'utilisation QL: la charge d'utilisation QL est majorée par un facteur alpha :

Qf = alpha x QL;


alpha est lié à la probabilité pour Q d'être supérieure à la valeur Qf.

De même, ils définissent une valeur de particulière de R, disons Rr, résistance pondérée (réduite), en fonction de la résistance nominale, Rn, par un coefficient de tenue, phi :


Rr = phi x Rn;

phi est lié à la probabilité pour R d'être inférieure à la valeur Rr.

Les valeurs possibles de alpha et de phi sont fixées une fois pour toutes dans le « code national du bâtiment » de chaque pays et/ou dans les normes de chaque pays, dans le but de protéger le public. On a, en général: alpha est supérieur à 1 et phi inférieur à 1. On doit donc toujours avoir:

(alpha x Qf) inférieur à (phi x Rn),

soit,

Qf inférieur à Rr,

pour éviter la défaillance de la structure.

Les probabilités (et la statistique) étant entrées depuis quelques temps déjà dans le quotidien des hommes et des femmes de toutes disciplines, et de tous les pays, je présume que le sujet ébauché ici permettra à la communauté haïtienne de l'intérieur et de la diaspora de saisir l'essence de la question du contrôle de la qualité des matériaux en général, des matériaux de construction en particulier.

Le propos ci-dessus permet de comprendre que, si la qualité des matériaux n'est pas contrôlée, leur variabilité étant alors inconnue, il peut être dangereux pour le public d'utiliser (de vivre à l'intérieur) de telles structures. Il est de la responsabilité de l'État de codifier, de réglementer non seulement la fabrication et l'utilisation des matériaux, mais aussi les charges qui peuvent s'appliquer sur les ouvrages civils, petits, moyens ou grands.

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(*) Dans le cas de la figure 1, la probabilité de défaillance est en réalité inférieure à l'aire hachurée qui en constitue une borne supérieure. Cette approximation est dûe au fait que la probabilité de défaillance s'exprime sous la forme d'une intégrale qu'il est difficile de calculer. Par contre, dans le cas de la figure 2, la probabilité de défaillance correspond bien à l'aire hachurée sous la fonction de densité de SM.

mardi 16 décembre 2008

Inauguration de la Nationale numéro 6

La Route Nationale no. 6 est celle qui relie Cap-Haïtien à Ouanaminthe.
Elle a été inaugurée par le gouvernement haïtien en décembre 2008.
Voici ce qu'en dit M. Jean-Junior Joseph sur son blog sous le titre:
« Le Non-dit du Nouvelliste concernant l'Inauguration de la Nationale numéro 6»
Cliquez pour lire):

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http://www.haitivisions.com/jj/blog/blog_14decembre2008.htm
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Je tiens à préciser ici que le démarrage des travaux de cette route a pu se faire grâce aux démarches de notre infatigable et impayable Ministre de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales de l'époque, je veux nommer M. Paul Gustave Magloire. Sans son intervention opportune pour apporter une solution ingénieuse, la Communauté européenne aurait retiré les fonds qu'elle avait alloués à ce projet, parce que le gouvernement haïtien n'arrivait pas encore à fournir la contre-partie haïtienne.

Le Coin de Pierre tient à féliciter M. Magloire pour la solution qu'il avait trouvée à ce moment-là. Sur ce point précis, le Ministre Magloire me rappelle un peu feu le Ministre d'État Frantz Merceron.
Haïti a besoin d'hommes de la trempe des Ministres Merceron et Magloire pour l'aider à avancer vers le progrès de manière irreversible.

Dr. Gérard Etienne est décédé


Dr. Gérard Etienne (1936-2008)
***
Nous avons appris hier, sur Radio-Canada/radio, vers 17h30, la mort d'un grand homme: Gérard Étienne.
Notre confrère et ami, l'ingénieur Lemane Vaillant, a diffusé la nouvelle à travers son groupe de discussion.
Voici un extrait du témoignage fait sur Radio-Canada/radio par M. Fernand Arsenault, ancien Doyen de la Faculté des Arts de l'Université de Moncton:
« Pour moi, sa chaleur, son dynamisme, sa passion, c'était un être très intense ».
« Chez lui souvent il réunissait des amis pour chanter, faire de la musique. Je garde un excellent souvenir. »
« C'est sûr que je garde aussi dans mon coeur toute la souffrance qu'il portait face à la situation d'Haïti. Ça le faisait mourir. »
J'ai appris à connaître un peu le Professeur Etienne à travers ses articles dans Haïti-Observateur depuis la fin des années 1980.
J'ai eu le privilège de lire la plupart de ses nombreux échanges sur Haitian Politics où il formait avec le Professeur Parnell Duverger et le Dr. Ray Killick un trio sélect se complétant les uns les autres par leurs idées.
Je n'ai pas eu la chance de le rencontrer en personne, même si nous vivions dans la même région.
L'an passé, je crus avoir l'occasion de le rencontrer à l'une des représentations de sa pièce de théâtre «Monsieur le Président» au Collège Stanislas à Outremont (Montréal); mais il n'était pas venu le soir où j'étais allé voir son oeuvre qui fut très bien interprétée par des acteurs blancs (selon sa volonté).
Le Dr. Gérard Etienne est parti, mais son oeuvre demeure.
Le Coin de Pierre présente ses sympathies à Madame Natania Etienne et à sa famille.
Voici quelques liens qui rapportent le décès du Dr. Etienne.
Début
Fin
Début
Fin
Début
Fin

mardi 9 décembre 2008

Québec/Élections/Le Parti Libéral de Jean Charest obtient un troisième mandat

Le Parti Libéral de Jean Charest a gagné les élections hier avec une courte majorité (66 sièges sur 125).

Élections de 2007:
PLQ de Jean Charest: 48 sièges
ADQ de Mario Dumont: 41 sièges
PQ de Pauline Marois: 36 sièges
QS de Françoise David et Amir Khadir: 0 siège
Total: 125 sièges


Résultats des élections du 8 décembre 2008:
PLQ de Jean Charest: 66 sièges (+ 18)
PQ de Pauline Marois: 51 sièges (+ 15)
ADQ de Mario Dumont: 7 sièges (-34)
QS de Françoise David et Amir Khadir: 1 siège (+1)
Total: 125 sièges

Vote populaire (et pourcentage du vote populaire) en 2008:
PLQ de Jean Charest: 1,362,801 (42.05%; soit +8.97%)
PQ de Pauline Marois: 1,139,185 (35.15%; soit +6.80%)
ADQ de Mario Dumont: 529,925 (16.35% ; soit -14.49%)
QS de Françoise et Amir Khadir: 123,061 ( 3.79%; soit +0.15%)

Taux de participation aux élections de 2008: 57,33% (très bas).

L'ADQ de Mario Dumont est le grand perdant de ces élections.
Mario Dumont a annoncé qu'il quittera la tête de son parti: il ne sera pas candidat aux prochaines élections.

Le Parti Québécois forme désormais l'opposition officielle.
Il y a de fortes chances qu'aux prochaines élections, le PQ prenne le pouvoir avec probablement Pauline Marois.

Québec Solidaire réussit à faire élire un député à l'Assemblée nationale.

Cliquez sur les liens suivants pour avoir plus de détails:
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Beginning
http://en.wikipedia.org/wiki/39th_Quebec_general_election
End

Début
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lection_g%C3%A9n%C3%A9rale_qu%C3%A9b%C3%A9coise_de_2008
Fin

Début
http://www.monvote.qc.ca/fr/resultatsSommaire.asp
Fin

Signification des sigles:
PLQ = Parti Libéral du Québec
PQ = Parti Québécois
ADQ = Action Démocratique du Québec
QS = Québec Solidaire

lundi 8 décembre 2008

La République était belle sous l'Empire (2)

En vingt-deux ans de «bamboche démocratique»:
  • la parole est libérée: c'est à peu près le seul acquis positif;
  • la corruption s'est accélérée; certains rapportent dans les médias (Montréal) qu'en 1991, avant fin septembre, donc en moins d'un an de pouvoir, les héritiers du système féodal se seraient enrichis beaucoup plus que ne l'avaient fait leurs prédécesseurs pendant les 30 années de dictature;
  • la culture démocratique n'est pas encore acquise; l'anarchie est privilégiée comme méthode de gouvernement;
  • les ONG s'incrustent à travers le pays à cause de l'absence ou de la faiblesse de l'État. Des millions de dollars d'aide sont injectés dans de nombreux petits projets; les ONG drainent une grande partie de cette aide parce que l'organe de l'État, jugé corrompu, ne mérite pas la confiance des donneurs d'aide.
  • Cependant, malgré cette aide éparse, l'environnement ne cesse de se dégrader considérablement, ce qui porte le Professeur Jarred Diamond à inférer que les responsables (tous secteurs confondus) auraient choisi collectivement d'échouer (voir son livre "Collapse", référence fournie sur ce Blog en 2007).

De son côté, la journaliste, Madame Nancy Roc, dit lutter pour que l'aide à Haïti soit canalisée vers des projets qui visent à protéger l'environnement. C'est très bien et je l'appuie.

Entre temps, le Vénézuela et Cuba aident Haïti à construire une centrale électrique dans le Nord du pays, selon les nouvelles qui me sont parvenues aujourd'hui. C'est très bien et je félicite ces deux nations soeurs pour leur coopération.

Cependant, il est temps que les Haïtiens se prennent en main et décident de mettre fin à:

  • la dégradation de l'environnement;
  • la corruption;
  • l'anarchie;
  • l'absence de l'État dans les différents domaines où le citoyen a besoin de ses services.

Aussi, je proposerais que l'Université d'Haïti s'implique dans la réflexion et dans l'action pour amener les différents secteurs (le monde politique, le monde des affaires, les petits entrepreneurs, les représentants de tous les secteurs) à échanger sans idées préconçues sur ce qu'il y a lieu de faire à court, moyen et long termes pour obtenir un changement réel et durable dans le pays.

Cette démarche proposée à l'Université devrait se faire de manière continue, permanente; elle devrait commencer aussitôt que possible. L'Université est «un réservoir d'énergies humaines» qui peuvent être exploitées pour «régénérer la nation».

Ainsi, un jour, on pourrait commencer à dire que «la République est plus belle que l'Empire».

jeudi 4 décembre 2008

Crise politique à Ottawa: La gouverneure générale Michaëlle Jean accepte la prorogation des travaux du Parlement

Le Premier ministre Stephen Harper s'est rendu ce matin (9h30) chez la Gouverneure générale Michaëlle Jean pour lui demander d'accepter de proroger les travaux du Parlement jusqu'à la fin janvier 2009. À midi, après 2h30 passées en compagnie de la Gouverneure générale, le PM Harper est sorti de la résidence de Madame Jean pour faire une courte déclaration confirmant la prorogation et pour répondre ensuite aux questions des journalistes qui l'attendaient sous la pluie.

En fermant le Parlement, le gouvernement Harper réussit à empêcher la tenue du vote de confiance demandé par les partis d'opposition pour le lundi 8 décembre 2008. Il était clair que l'opposition unie allait renverser le gouvernement conservateur minoritaire.

Cette décision de fermer le Parlement n'est pas de nature à renforcer l'unité canadienne. Elle fragilise cette unité. Monsieur Harper et son parti se montrent sous leur vrai jour. Dans l'esprit des conservateurs, les députés du Bloc Québécois (qui veulent la souveraineté du Québec) n'ont pas le même poids que ceux des partis fédéralistes (PC, PLC, NPD). Ce faisant, M. Harper contribuera à raviver la ferveur chez le peuple québécois pour le projet de souveraineté de leur pays, le Québec. De plus, il est à prévoir qu'aux plus prochaines élections fédérales, le parti conservateur aura de la difficulté à faire des gains au Québec. Au contraire, il risque de perdre plusieurs circonscriptions parmi le peu qu'il détient actuellement dans la Belle Province.

Parlant des députés du Bloc Québécois, dans ses discours en français qui s'adressent au Québec, M. Harper les qualifie de «souverainistes», tandis qu'en anglais, s'adressant au reste du Canada, il les traîte de «separatists».

Si le Canada anglais ne se dissociait pas de la position et du discours de M. Harper et de son parti, il serait à prévoir qu'un jour pas trop lointain, le Québec finirait par se séparer du reste du Canada. Le députés du Bloc ont été élus comme les autres députés du Parlement; leur vote a le même poids que celui des autres députés.

Le PLC et le NPD devraient continuer à tendre la main au BQ et à travailler avec ce parti dans tous les domaines où ils n'ont pas de divergences idéologiques. Ainsi, le PLC et le NPD travailleront, eux, pour l'unité canadienne.

Le Canada est un pays politiquement complexe. La crise actuelle permet de mesurer un peu l'ampleur de cette complexité.

Cliquez sur le lien suivant pour lire les réactions des acteurs politiques du Canada et du Québec à la suite de la décision du gouvernement Harper de fermer le Parlement canadien avec l'accord de la Gouverneure générale, Michaëlle Jean.

Début
http://nouvelles.sympatico.msn.ca/abc/Grands_titres/ContentPosting_SRC_grands_titres.aspx?isfa=1&feedname=CBC_TOPSTORIES_V3_FR&showbyline=True&date=true&newsitemid=419977
Fin

mercredi 3 décembre 2008

Canada/Crise politique: La Gouverneure Générale Michaëlle Jean serait appelée à trancher

Il y a deux mois à peine (14 octobre), les Canadiens ont réélu un gouvernement conservateur minoritaire dirigé par le Premier ministre Steven Harper. Aujourd'hui, le gouvernement n'a plus de légitimité car les trois partis d'opposition, le Parti Libéral de Stéphane Dion, le Nouveau Parti Démocratique de Jack Layton et le Bloc Québécois de Gilles Duceppe ont signé une entente (coalition) et se présentent comme une alternative au cas où la Chambre des Communes renverse le gouvernement conservateur par un vote de non confiance qui pourrait être pris dès le début de la semaine prochaine (lundi 8 décembre). En fait la coalition est formée des partis libéral et néo-démocrate qui gouvernerait avec un cabinet de 24 ministres: 18 libéraux et 6 néo-démocrates; le chef de gouvernement de coalition serait Stéphane Dion. Quant au Bloc Québécois, il appuierait la coalition pour une période de 18 mois (renouvelable), mais, par principe, n'accepterait pas de postes de ministres dans le gouvernement Dion.

On en est arrivé là parce que le Premier ministre Harper a présenté un énoncé de politique économique qui ne répond pas du tout aux exigences de l'heure (crise économique). La coalition, quant à elle, si elle prenait le pouvoir, a un plan de politique économique plutôt expansionniste qui répondra mieux à la crise économique mondiale qui affecte aussi le Canada. Un sondage réalisé auprès de la population canadienne révèle que l'idée d'un gouvernement de coalition reçoit l'appui d'environ 76% des québécois. Dans l'Ouest canadien (Steven Harper vient de l'Alberta) il en est tout autrement: on n'accepte pas le départ du gouvernement conservateur. La Gouverneure générale Michaëlle Jean sera donc l'arbitre qui tranchera. Monsieur Harper se proposerait de demander à Madame Jean d'accepter la prorogation des travaux de la Chambre jusqu'à la fin janvier 2009, le temps que le gouvernement Harper trouve un répit et prépare un nouveau budget sur lequel la Chambre pourrait se prononcer.

En fait Harper voudrait plutôt être renversé sur un budget, ce qui conduirait automatiquement le pays vers de nouvelles élections après seulement trois mois. La coalition veut renverser le gouvernement Harper maintenant. Il ne semble y avoir aucun terrain d'entente possible entre l'opposition actuelle menée par Stéphane Dion, Jack Layton et Gilles Duceppe et le gouvernement de Stephen Harper.

La Gouverneure générale a dû écourter son voyage en Europe pour rentrer précipitamment à Ottawa et faire face aux problèmes de l'heure qui requièrent son intervention en vue du dénouement de la crise politique.

La Gouverneure générale peut refuser de donner satisfaction à M. Harper et demander à M. Dion de former un nouveau gouvernement. L'équipe de la coalition est prête à gouverner demain matin si Madame Jean le lui demandait. Dans ce dernier cas, il y aurait une période d'environ 18 mois de bonne gouvernance par la coalition, les députés du Parti conservateur devenant ainsi l'opposition officielle, avec ou sans Steven Harper (je présume qu'il démissionnerait de son poste de député si son gouvernement était renversé lundi).
La Gouverneure générale pourrait donner satisfaction à M. Harper et permettre que les travaux de la Chambre des Communes soient prorogés jusqu'à la fin de janvier, ce qui permettrait au gouvernement Harper d'éviter le vote de non confiance lundi.

Le Coin de Pierre estime que la Gouverneure générale devrait permettre à la coalition de gouverner car elle semble s'être mieux préparée que l'équipe des conservateurs à faire face à la crise économique actuelle.

À l'heure actuelle, deux issues se présentent à la crise politique: ou bien Stéphane Dion devient Premier ministre de la coalition dès mardi prochain, ou bien le Canada retourne en élections générales dès la fin janvier 2009. Dans le premier cas, Monsieur Dion gouvernerait pendant les 5 premiers mois de la coalition (décembre 2008-mai 2009), car un nouveau chef du Parti Libéral devra être choisi en mai 2009. Dans le deuxième cas, le Parti Libéral devrait retourner aux élections en mars 2009 avec pour chef Stéphane Dion, car le parti n'aurait pas le temps d'élire un nouveau chef pour remplacer Stéphane Dion.

Nous venons d'apprendre que, ce soir, Monsieur Harper s'adressa au Canadiens pendant 10 minutes (en anglais et en français) pour essayer d'obtenir l'appui de l'opinion publique et tenter de s'accrocher au pouvoir; la coalition par la voix de Stéphane Dion répliquera au discours de M. Harper pour une période de temps égale. Quant à Jack Layton, membre de la coalition et chef du NPD, et Gilles Duceppe, chef du Bloc Québécois, ils réagiront par conférence de presse.