vendredi 31 août 2007

Nécessité d’une culture de résultats dans l’Administration publique

Amies et amis internautes,

Voici un excellent article de M. Kesner Pharel, publié dans le Matin du 31 août 2007.
L'expression «culture de résultats» me plaît plus que toutes autres expressions équivalentes.
Les points soulevés par M. Pharel méritent d'être discutés par les responsables haïtiens qui devraient tout faire pour commencer à les appliquer et les adapter, s'il y a lieu.
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http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=8163
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Récit d’une excursion dans la Grand'Anse

Amies et amis internautes,

Voici un article du Dr. Jean-Marie Bourjolly.
Très intéressant récit. L'auteur soulève des questions qui nous obligent à réfléchir...pour ensuite agir...pour le plus grand bien de tous.

Source: Le Matin du 31 août 2007
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http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=8153
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jeudi 30 août 2007

Ma vision du projet de Commémoration Citadelle 2020

Par Dr. Pierre Montès

Source: journal Le Matin du 30 août 2007

Introduction
Le tourisme est l’un des trois secteurs que le Gouvernement actuel a décidé de promouvoir. En effet, dans un document qui semble s’intituler « Les Grands Chantiers » ou bien «Les Grands axes du gouvernement», au point no. 163 de la section Tourisme dans l’Axe Relance Économique, il est écrit ce qui suit (mots soulignés par moi): «Sur le plan des réalisations concrètes, en tenant compte, d’une part, des nombreuses études déjà initiées dans ces zones, et d’autre part des priorités gouvernementales dans le secteur, le ministère du Tourisme a décidé d’aménager en destinations touristiques prioritaires trois régions, soit celle du Cap-Haïtien avec, à proximité le Parc national historique qui regroupe Le Palais Sans Souci, la Citadelle Henri et le site de Ramiers, celle de la Ville de Port-au-Prince et celle de Jacmel. »

La communauté internationale a décidé d’appuyer les trois secteurs prioritaires du gouvernement et le tourisme est l’un de ses secteurs. En effet à la page 7 du rapport E/2007/78 du 13 juin 2007 rédigé par le Groupe Consultatif ad hoc sur Haïti du Conseil économique et social (ECOSOC) de l’Onu, on lit ceci :« …À la suite des discussions menées avec divers acteurs, le Groupe a identifié trois secteurs présentant un potentiel tel que le Gouvernement est disposé à les promouvoir : le tourisme, l’agriculture, y compris les biocombustibles, et l’industrie textile et d’assemblage.»
«La situation géographique d’Haïti en fait une destination naturelle pour le tourisme de masse, un secteur qui a décliné au fil des années du fait des troubles politiques qui se sont succédé et de la dégradation des infrastructures de tourisme qui en a résulté. Le ministre du Tourisme a souligné au cours de son entretien avec le Groupe que la stratégie du pays dans le secteur du tourisme devait consister à promouvoir non pas Haïti en tant que tel, qui souffre encore d’une réputation d’instabilité, mais des lieux ou sites touristiques que les grands opérateurs peuvent vendre pour leur attrait historique ou naturel, en extension le plus souvent des séjours en République dominicaine ou en Jamaïque ou dans le cadre de croisières à escales multiples dans les Caraïbes. Une liste de produits touristiques « bancables » est en cours d’élabo-r ation. Les retombées des investissements dans ce secteur sont multiples : infrastructures de transport, bâtiments (le pays ne compte actuellement que 800 chambres de standing international), agriculture (achat de produits locaux pour nourrir les touristes), aménagement et gestion de l’environnement, valorisation du patrimoine, etc. Le tourisme présente aussi l’avantage d’être rapidement créateur d’emplois. »

De son côté, Jared Diamond dans son fameux ouvrage « Collapse » a utilisé l’expression « enclaves touristiques sur la côte Nord » d’Haïti. Il faut donc penser à désenclaver nos sites.

Ma vision est plus vaste que celle qu’on peut avoir pour la Commémoration en tant que telle.
Je commence par proposer une division du territoire en quatre grandes régions : a) Région Nord (départements du Nord-Ouest, du Nord et du Nord-d’Est), b) Région du Centre (départements de l’Artibonite et du Centre), c) Région Ouest (départements de l’Ouest et du Sud-Est) et d) Région du Sud (départements du Sud, de la Grande Anse et des Nippes). On peut alors considérer un Mégaprojet de développement touristique dans la région Nord. Le projet de Commémoration de la Citadelle en 2020 sera un élément de ce Méga-projet. Il apparaît évident que les autorités gouvernementales haïtiennes sont un acteur essentiel dans ce Mégaprojet. Elles le sont aussi pour le projet de Commémoration de la Citadelle en 2020.

Méga-projet pour la Région Nord
Voici quelques éléments de ce Méga-projet dont le maître d’œuvre est l’État haïtien. La Diaspora et le Comité Vaillant-Fouché et al. seront des partenaires importants dans certaines parties du Méga-projet.

1-Promouvoir la création et le maintien d’un climat sécuritaire durable dans le pays tout entier.

2-Réaménager le port du CapHaïtien pour être capable d’accueillir de gros paquebots des grandes croisières dans la Caraïbe.

3-Construire dans la région du Cap-Haïtien, ou dans une région proche de cette métropole, un aéroport de calibre international pouvant accueillir les gros transporteurs aériens.

4-Réhabiliter/construire des routes dans la région Nord, connectant les principales villes entre elles, la République dominicaine, les principaux sites touristiques/ historiques, dont la Citadelle.

5-Réaménager et entreprendre des travaux d’urbanisme dans les chefs-lieux des départements de la région Nord : Cap, Fort-Liberté, Port-de-Paix.

6-Fournir des services de base à la population de la région Nord : eau potable, électricité 24h/24, 7jrs/7, voirie, égouts sanitaires, stations de traitement des eaux usées, etc.

7-Réaménager les plages de la côte Nord d’Haïti.

8-Dans un partenariat public/privé/international, obtenir le financement continu de la construction d’un réseau d’hôtels/motels/auberges, dans la région Nord et principalement près des grands centres et le long du réseau routier de première classe.

9-Faire inscrire Haïti, au moment opportun, parmi les lieux de destination des touristes américains, européens et autres.

10-Promouvoir et coordonner l’implantation du Méga-projet et du projet de Commémoration dans leurs principaux aspects et préférablement selon un cheminement critique à définir.

11-Sensibiliser en tout temps et en tout lieu les principaux acteurs : politiques/privés, nationaux/ internationaux, sur le bien fondé de ce projet rassembleur et catalyseur du début du développement d’Haïti.

12-Veiller à ce que le Méga-projet soit vu comme l’une des boîtes d’engrenages du développement global du pays, et que le projet de Commémoration de la Citadelle en 2020 soit l’un des moteurs de ce développement.

13-Encourager et obtenir le renforcement d’un réseau aérien local reliant principalement : la région Nord et le reste du pays, et, les villes principales de la région Nord.

14-Encourager et obtenir la mise en service d’un système de cabotage reliant les principales villes côtières du pays et les îles avoisinantes faisant partie du territoire national.

15-Encourager et obtenir la mise en application d’un programme de reboisement des bassins versants de la région Nord, et par extension, promouvoir le reboisement du pays tout entier.

16-Encourager et obtenir la substitution du bois et du charbon de bois par d’autres combustibles où d’autres sources d’énergie.

17-Faire ressortir constamment la rentabilité et/ou les retombées du projet et celles de sa composante Commémoration de la Citadelle 2020.

Place du projet de Commémoration dans le Mégat-projet
Le Méga-projet est un projet ambitieux. Le projet de Commémoration de la Citadelle en est un petit élément. Cependant ce petit élément est en fait le moteur qui fera marcher tout l’ensemble, il est aussi l’élément qui rassemblera les Haïtiens de l’intérieur à ceux de la diaspora : ce petit moteur fera « renaître Haïti de ses cendres ».

Conclusion
La Citadelle est à Haïti ce que la Tour Eiffel est à la France : elles identifient le pays auquel elles appartiennent. Des centaines de milliers de visiteurs font l’ascension de la Tour Eiffel chaque année ; le coût du billet cette année est de 11,5 euros (Can$ 17) par adulte. L’ascension de la colline menant à la Citadelle et la visite de cette œuvre célèbre rapporteront beaucoup de sous à l’État Haïtien. Et l’ensemble du projet et du Méga-projet créera des dizaines de milliers d’emplois dans la région Nord d’Haïti. Les Haïtiens des autres régions d’Haïti rêveront moins d’aller à Miami, New-York, ou Montréal, mais rêveront davantage de se rendre dans la région d’Haïti devenue prospère: la région du Nord ! Et cette région servira aux Haïtiens d’exemple de réussite économique à suivre, plutôt que d’être obnubilés presque uniquement par les succès de leurs voisins de la République dominicaine qui, en fait, malgré son avance sur Haïti, n’est pas encore sortie du bois.
jeudi 30 août 2007

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Voici le lien d'où provient l'article ci-dessus:
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http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=8119
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mercredi 29 août 2007

El Paso sculptor Claude Montes at work.

"El Paso sculptor Claude Montes didn't know the late Julia Williams Eastman personally, but for the past several weeks, his days have been consumed by her memory", said Sebastian Vargas in an article published by El Paso Times.

Click below to read the entire article:
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http://www.elpasotimes.com/news/ci_6719531
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Best regards,

Dr. Pierre Montès
August 29, 2007

mardi 28 août 2007

Sondages d'opinion: marge d'erreur

Amies et amis internautes,

Voici un petit tableau qui indique la marge d'erreur d'un sondage pour une taille donnée de l'échantillon et pour un niveau de confiance de 95 %.

Taille de l'échantillon: ....20 .........100.......... 500....... 1000
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Marge d'erreur: .........±22% ........±10%.........±4%........±3%

  • La taille de l'échantillon est le nombre de personnes ayant participé au sondage.
  • La marge d'erreur est l'écart maximum qui pourrait exister entre a) le pourcentage p du vote obtenu par un candidat donné (ou l'une des réponses proposées) dans le sondage et b) le vrai pourcentage p' (inconnu) du vote qu'aurait obtenu ce même candidat, si toute la population avait voté pendant la période où le sondage a été effectué.
  • Le niveau de confiance indique quelle est la probabilité associée à une marge d'erreur donnée pour une taille d'échantillon donnée.

Le tableau ci-dessus est bâti pour un niveau de confiance fixé à 95%. C'est le niveau généralement utilisé dans les sondages d'opinion (ce que l'on exprime dans le jargon par l'expression «19 fois sur 20»).

Par exemple, si un candidat X donné a reçu un pourcentage p du vote lors d'un sondage auprès de 1000 répondants, alors la marge d'erreur (maximale) associée à p est de plus ou moins 3%. Si p=48%, alors le pourcentage (vrai) p' que le candidat X aurait obtenu, si toute la population avait voté, serait comprise entre 45% et 51% (48% ± 3%).

Le tableau ci-dessus montre que plus le nombre de participants au sondage est élevé, plus faible est la marge d'erreur. Reciproquement, moins élevé est le nombre de participants au sondage, plus grande est la marge d'erreur du sondage.

Conclusion: il faut participer en grand nombre au sondage (par exemple 500 à plus de 1000 participants) pour que la précision du sondage soit grande.

La semaine passée, vous avez voté pour ou contre l'insertion du poste électif de gouverneur à la tête de chacun des 10 Départements géographiques du pays, si la constitution était modifiée dans ce sens. Le nombre de votants était de 24 seulement. Vous avez voté à 62,5% en faveur de l'introduction du poste de gouverneur (15 sur 24), à 20% contre (5 sur 24) et 16% (4 sur 24) n'ont pas eu d'opinion.

La marge d'erreur de ce sondage était donc de 20%, 19 fois sur 20. Donc dans la population, le pourcentage de gens qui serait en faveur de l'introduction du poste de gouverneur serait compris entre 42,5% et 82,5% (62,5±20). Les résultats auraient été plus fiables (marge d'erreur de 4 à 3 %) si le nombre de participants avait été 20 à 40 fois plus élevé (500 à 1000 participants).

La morale de l'histoire: il faudrait voter en grand nombre au sondage que l'on vous propose.

Suggestion: passez le message à vos amis et votez en grand nombre les prochaines fois.

Cette semaine, il y a un sondage sur l'acquisition d'un minimum de matériels de travaux publics par chacune des 140 Communes autonomes de la République pour fournir un minimum de services de base à la population: voir au haut de la colonne de droite du blog. Il ne reste que quelques jours pour pouvoir voter.

Cordialement,

Dr. Pierre Montès

28 août 2007

vendredi 24 août 2007

Propositions pour lutter efficacement contre la corruption

Le Colloque organisé cette semaine par l'ULCC sous le thème : « Vers une stratégie nationale de lutte contre la corruption », a été clôturé hier jeudi 23 août.

Dans un article publié sur ce blog cette semaine, on a parlé de l'ouverture du Colloque et des travaux de la première journée.

Un résumé de la dernière journée est fourni par M. Thomas Lalime dans un article intitulé:
«Des propositions pour une lutte contre la corruption efficace». Cliquez sur le lien suivant pour lire cet article:
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http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=7977
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Comment les Haïtiens perçoivent la corruption dans leur pays ?

Une étude rendue publique par l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) avec le support de la Banque mondiale permet d’évaluer comment les Haïtiens perçoivent la corruption dans leur pays.

Cliquez sur le lien suivant pour lire un article de M. Kesner Pharel sur le sujet:
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http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=7975
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Dur réveil pour l’Amérique, par Joseph Stiglitz

Amies et amis internautes,

Voici une analyse intéressante du professeur Joseph Stiglitz de Columbia University sur la crise immobilière aux États-Unis.

Bonne lecture.

Dr. Pierre Montès
24 août 2007

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Sources: Les Echos et Le Matin
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ÉTATS-UNIS/CRISE IMMOBILIÈRE / Dur réveil pour l’Amérique
Par Joseph Stiglitz*

Les faits semblent finalement donner raison aux pessimistes qui prévoyaient de longue date une crise de l’économie américaine. Certes, il n’y a pas de quoi se réjouir de voir la Bourse s’effondrer à cause des nombreux non-remboursements des prêts immobiliers. C’était pourtant prévisible, de même que les conséquences probables pour les millions d’Américains qui vont être confrontés à des difficultés financières, ainsi que pour l’économie mondiale.L’histoire a commencé avec la récession de 2001. Avec l’aide du président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, le président Bush mène alors une politique de baisse d’impôts qui bénéficie aux Américains les plus riches, mais ne permet pas à l’économie de sortir de la récession provoquée par l’éclatement de la bulle Internet. Après cette bourde, la Fed n’avait guère d’autre choix pour atteindre son objectif de maintien de la croissance et de l’emploi que de baisser les taux d’intérêt. Ce qu’elle a fait d’une manière totalement inédite en descendant jusqu’à 1 %.La manoeuvre a réussi, mais de manière inhabituelle pour une politique monétaire. Généralement, des taux d’intérêt faibles conduisent les entreprises à emprunter davantage pour investir davantage, le supplément d’endettement étant compensé par des actifs plus productifs.Mais le fort surinvestissement des années 1990 ayant été l’une des causes de la récession, la baisse des taux n’a pas tellement stimulé l’investissement. L’économie a prospéré, mais essentiellement parce que les familles américaines ont été incitées à s’endetter davantage en négociant de nouveaux crédits immobiliers dont elles ont aussitôt dépensé une partie. Aussi longtemps que l’immobilier était à la hausse en raison des faibles taux d’intérêt, les Américains pouvaient se permettre d’ignorer leur endettement croissant.Mais cela n’a pas été suffisant pour stimuler l’économie. Pour que davantage de gens empruntent plus d’argent, les critères d’attribution du crédit ont été progressivement assouplis, ce qui a entraîné l’augmentation des prêts immobiliers à risque (« subprime »). Et de nouveaux produits sont apparus, qui ont encore limité les apports d’argent comptant, permettant aux particuliers de contracter des dettes de plus en plus importantes.Certains crédits immobiliers avaient même un amortissement négatif : les remboursements ne couvraient pas les intérêts, aussi, chaque mois, la dette se creusait. Des crédits à taux fixe de 6 % étaient remplacés par des crédits à taux variables liés au taux d’intérêt le plus bas des bons du Trésor à court terme. Des prêts à taux d’appel « attrape-nigauds » permettaient des remboursements très faibles lors des premières années. Ils étaient attrape-nigauds, car ils jouaient sur le fait que beaucoup d’emprunteurs ne connaissaient pas grand-chose à la finance et ne comprenaient pas réellement où ils mettaient le doigt.Et Alan Greenspan a poussé à cette prise de risque en encourageant ces prêts à taux variable. Le 23 février 2004, il déclarait que « beaucoup de propriétaires auraient économisé des dizaines de milliers de dollars lors de la dernière décennie s’ils avaient souscrit un crédit à taux variable plutôt qu’à taux fixe ». Mais s’attendait-il réellement à ce que les taux d’intérêt restent en permanence à 1 %, ce qui correspond à un taux d’intérêt réel négatif ? Prenaitil en compte ce qui allait arriver aux Américains peu fortunés lorsque les taux d’intérêt variables allaient quasi inévitablement augmenter ? Son comportement signifiait qu’avec lui au gouvernail, l’économie allait réaliser des prouesses. Pourtant, ce n’était qu’une affaire de temps, avant que la croissance ne soit plus soutenable.Heureusement, la plupart des Américains n’ont pas suivi son conseil. Mais même alors que les taux d’intérêt à court terme commençaient à monter, la prise de conscience du danger ne se faisait pas, car les nouveaux emprunteurs pouvaient obtenir des crédits à taux fixe qui n’étaient pas à la hausse. Il était étonnant de voir que si les taux à court terme étaient à la hausse, les taux à moyen et long terme ne bougeaient pas. Cela a intrigué. On pouvait imaginer que les banques centrales étrangères qui accumulaient des milliers de dollars ont réalisé qu’elles allaient sans doute conserver ces réserves durant les années à venir et qu’elles pouvaient se permettre d’en placer une partie dans des bons du Trésor à moyen terme qui rapportaient bien davantage (en tout cas au début) que les bons à court terme.La bulle immobilière a fini par éclater, et, les prix baissant, certains acquéreurs ont découvert que le montant de leur emprunt était bien supérieur à la valeur de leur maison. D’autres se sont aperçus qu’avec la hausse des taux d’intérêt, ils ne pouvaient tout simplement plus faire face au remboursement. Trop d’Américains n’ont pas prévu de marge de sécurité dans leur budget et les sociétés de crédit immobilier, motivées par les gains qu’elles espéraient retirer des nouveaux contrats, ne les ont pas encouragés dans ce sens. L’éclatement de la bulle immobilière était prévisible, mais ses conséquences le sont aussi : les nouvelles constructions sont à la baisse et les maisons en vente trouvent difficilement acquéreur. Selon certaines estimations, plus des deux tiers des créations d’emploi au cours des six dernières années étaient liées à l’immobilier, conséquence à la fois du regain d’activité dans la construction et des emprunts gagés sur le logement souscrits par les ménages pour entretenir leur frénésie de consommation. La bulle de l’immobilier a incité les Américains à vivre au-dessus de leurs moyens, avec une épargne nette négative au cours des deux dernières années. Sans le moteur de la croissance, l’économie américaine va probablement subir un ralentissement. Un retour à l’équilibre budgétaire serait une bonne chose à long terme, mais réduira la demande totale à court terme.Il y a un vieil adage au sujet des erreurs que les gens commettent et qui leur survivent très longtemps. C’est sûrement vrai pour Greenspan. Dans le cas de Bush, nous ne faisons que commencer à supporter les conséquences de sa politique avant même qu’il ne soit parti.*Joseph Stiglitz est prix Nobel d’économie. Son dernier livre s’intitule « Making Globalization Work ».
Source : Les Échos
vendredi 24 août 2007

Voici les liens conduisant au journal Le Matin et au journal Les Echos, d'où proviennent la copie et l'original de l'article en question:
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http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=7978
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http://www.lesechos.fr/info/analyses/4611867.htm
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mercredi 22 août 2007

Colloque sur la gouvernance et la lutte contre la corruption et contre la pauvreté

Amies et amis internautes,

Un colloque est organisé cette semaine au Caribe Convention Center par l'Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) sous le thème: « Vers une stratégie de lutte contre la corruption ».

À l'ouverture de ce colloque, M. Amos Durosier, Directeur Général de l’ULCC a déclaré: « Cette semaine, l’élite haïtienne devra prendre ses responsabilités en faisant des propositions au gouvernement sur la gouvernance, la corruption et la lutte contre la pauvreté ».

Pour en savoir un peu plus, cliquez sur le lien suivant:
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http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=7854
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Le tuteur Edmond Mulet a parlé

Amies et amis internautes,

Le tuteur a parlé.
Voici un compte-rendu du discours du chef civil de la Minustah, le 20 août dernier.
On note, dans cette tutelle, l'absence de subrogé-tuteur, car on ne voit pas qui défend vraiment les intérêts d'Haïti.

Bonne lecture et bonne réflexion.

Dr. Pierre Montès
22 août 2007

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Source: Le Matin du 22 août 2007
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Extraits du discours de M. Edmond Mulet, RSSG, au Caribe Convention Center, le 20 août 2007

C’est la première fois qu’Haïti jouit d’une relative stabilité politique. Elle est fragile et doit être renforcée à tout prix. Je suis très encouragé par la volonté du Président de poursuivre le dialogue avec tous les secteurs de la vie nationale et de promouvoir un esprit d’ouverture et de concertation et de surmonter les tensions qui ont pu se manifester entre l’Exécutif et le Parlement. À cet instant, la stabilité politique représente une priorité fondamentale pour l’avenir d’Haïti.Dans mon pays, le Guatemala, les partis politiques sont très faibles, surtout en raison de l’action de leurs députés qui ne représentent pas l’idéologie, le programme ni les principes de leur parti. Ceux-ci se sont placés au-dessus de la structure de leur parti pour obtenir des avantages et privilèges personnels. Le chantage et l’extorsion ont pris la place de la négociation politique légitime et idéologique. Les parlementaires de mon pays ne se sont pas rendus compte du moment exceptionnel que vivait le Guatemala. Ils ne se sont pas montrés à la hauteur des circonstances. En agissant de cette façon, ils ont mis en danger le processus de stabilisation et ont causé du retard dans le développement et le démarrage économique du pays. Soyons clairs: quand il y a instabilité, conflit, confrontation et polarisation, il ne peut y avoir de progrès. Dans toute démocratie, le Parlement a un rôle essentiel à jouer en tant qu’institution clé de l’État de droit. Je suis convaincu que le renforcement de l’interaction et la reconnaissance de la complémentarité entre le Parlement et le Gouvernement constituent des éléments majeurs pour la consolidation de la gouvernance démocratique et le bon fonctionnement des institutions.Lors d’une rencontre que j’ai organisée, la semaine dernière, avec les dirigeants et les parlementaires des partis politiques représentés dans le gouvernement, ceux-ci m’ont assuré qu’ils ne comptaient pas procéder à de nouvelles interpellations de membres du cabinet ministériel. Au contraire, ils se sont montrés très constructifs. Ils m’ont fait part de leur optimisme et de leur souhait de renforcer le Gouvernement pluraliste et d’harmoniser les relations avec les différents ministères, notamment en participant à une réunion mensuelle, comme l’a proposé le président Préval. J’ai également pu constater leur soutien à la campagne pour combattre la corruption et le trafic de drogue que le président Préval et le gouvernement ont engagée. À ce propos, vous pouvez également compter sur tout l’appui de la Minustah dans la lutte contre ces fléaux qui représentent la plus grave menace à la stabilisation à long terme d’Haïti. Comme vous le savez, nous sommes en train de finaliser une série de recommandations au Conseil de Sécurité en vue du renouvellement de notre mandat. Nous entendons maintenir une composante militaire et policière capable de fournir toute l’assistance nécessaire au gouvernement. Nous étudions aussi comment nous pouvons contribuer à renforcer le contrôle des frontières maritimes et terrestres, des ports et des douanes ainsi que développer les capacités de la garde côtière.Au cours des derniers mois, des avancées visibles ont été réalisés sur le plan sécuritaire grâce à l’action conjointe de la Police nationale d’Haïti (PNH) et de la Minustah dans les quartiers difficiles. Aujourd’hui, je me réjouis que les zones auparavant contrôlées par les gangs armés sont de nouveau accessibles aux institutions étatiques telles que la PNH, les tribunaux et les autorités locales. Il est essentiel de consolider ces acquis et de faire avancer la réforme des institutions pour établir un État de droit. En particulier, il importe d’approfondir la réforme de la justice et de l’administration pénitentiaire pour restaurer la confiance des citoyens dans leur système judiciaire. Il s’agit en effet d’une condition sine qua non pour permettre une relance de l’activité économique et attirer les investissements. Pour y parvenir, il conviendra de privilégier le dialogue avec le secteur privé et d’élaborer avec ce secteur, comme avec la société civile, une vision commune pour l’avenir.L’appui à la gouvernance locale doit également demeurer un axe d’action prioritaire du Gouvernement. Le Président a démontré l’intérêt qu’il accordait aux autorités locales. A son initiative, il a organisé plusieurs rencontres avec les maires au Palais national. Pour sa part, la Minustah travaille conformément aux priorités définies par le gouvernement pour appuyer la réforme de l’État et la décentralisation.À titre d’exemple, la Mission fournit une assistance technique aux élus locaux à travers le ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, le ministère de la Planification et de la Coopération externe ainsi que le ministère de l’Économie et des Finances. Elle a notamment aidé à l’installation des Conseils municipaux dans l’ensemble du pays.Parmi ses objectifs pour l’année à venir, la Minustah continuera, en étroite coopération avec le gouvernement, à rétablir l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire haïtien et de favoriser la bonne gouvernance au niveau local.A présent que la situation sécuritaire est relativement stable, il est aussi urgent de progresser dans le domaine du développement économique et social. Il faut restaurer l’espoir d’un avenir meilleur pour ceux qui sont le plus touchés par l’extrême pauvreté pour qu’ils récoltent de façon tangible les dividendes de la paix. Leurs besoins sont immenses. Relancer l’économie, engager de grands travaux de reconstruction générateurs d’emplois sont des tâches longues et difficiles. Celles-ci nécessitent un engagement qui va bien au-delà des capacités d’une mission de maintien de la paix. Les agences, fonds et programmes des Nations unies, les institutions financières internationales et les partenaires bilatéraux peuvent y contribuer. Seulement les progrès sur ces fronts doivent être menés par les Haïtiens eux-mêmes. Le secteur privé et la société civile ont un rôle majeur à jouer en ce sens. Nous devons ensemble trouver des solutions novatrices pour encourager le changement.
mercredi 22 août 2007

Voici le lien d'où provient l'article précédent:
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=7896
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mardi 21 août 2007

Le dilemme de la décentralisation (2ème partie)

Amies et amis internautes,

Je reproduis pour vous, ci-après, la deuxième partie de l'analyse du professeur Moïse.
La première partie a été reproduite sur ce blog le 17 août dernier.
Je reviendrai une prochaine fois sur ce sujet on ne peut plus important. Mais j'ajouterai aujourd'hui qu'il m'apparaît évident qu'une réflexion profonde soit entreprise par toutes les parties intéressées par la décentralisation (Exécutif, Législatif, élus locaux, société civile) de manière à dégager en bout de ligne, dans un n-ième et ultime document la synthèse de ce qu'il y a lieu de faire dans ce dossier de décentralisation. Ce dossier est trop important pour qu'il soit laissé entre les mains de l'Exécutif seul. C'est un terrain nouveau pour les parties en présence. Donc, il faut également demander de l'aide à ceux qui sont déjà passés par là. À ce propos, je sais que l'ambassadeur Christian Connan (que je ne connais que de nom) a vécu la décentralisation au Mali: ses avis pourraient-ils, peut-être, être hautement considérés par les parties en présence ? De même, les "sages" (les aînés) de ce pays Haïti Thomas devraient être consultés et attentivement écoutés par les parties en cause.

N'oubliez pas de voter au sondage le ou avant le dimanche 26 août (voir au haut de la colonne de droite du blog).

À suivre.

Bonne lecture.

Dr. Pierre Montès
21 août 2007

P.S. Le texte original provient du lien suivant:
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http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=7856
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Le dilemme de la décentralisation (2ème partie)
Par le Professeur Claude Moïse
Journal Le Matin du 21 août 2007

Depuis le vote de la Constitution de 1987, la décentralisation est l’un des thèmes qui a, peut-être, provoqué le plus de débats. Dans mon dernier éditorial (Le Matin, 16-20 août), j’ai abordé le problème sous l’angle de la conception de la restructuration des pouvoirs locaux comme partie intégrante du nouveau régime politique. J’ai exprimé mes réserves, comme je l’ai déjà fait en plusieurs occasions, quant à l’aménagement institutionnel de ces pouvoirs et au cadre législatif de leur constitution et de leur fonctionnement. À l’une de ces réunions de travail d’un groupe formé à l’initiative de l’Exécutif en vue d’examiner les modalités pratiques de mise en place des pouvoirs locaux, André Lafontant Joseph a fait remarquer que le processus électoral a toujours achoppé sur cette étape finale de formation des organes des collectivités territoriales. Soit que les élections au suffrage universel n’aient pu être complétées ou que les élections indirectes n’aient pu avoir lieu. C’était en fait, non une énième mise en accusation des opposants au nouveau régime de la Constitution de 1987, mais une invitation à réfléchir sur les difficultés réelles de l’opération. Les Casecs, Asecs, délégués de ville attendent de prendre fonction. Où, quand et comment ?« Et les avant-projets de loi en discussion sont confus et tout à fait insatisfaisants »De fait, les élections directes sont complétées. Mais les élections indirectes ne sont pas les plus faciles à organiser dans l’état de flou et de désorganisation du dispositif électoral. De même que le renouvellement du tiers du Sénat à la fin de l’année. Il est question de textes normatifs éparpillés entre les lois, les décrets de 2005 et de 2006, dispositions insuffisantes pour couvrir toutes les exigences constitutionnelles de fonctionnement des différents organes des collectivités. Et les avant-projets de loi en discussion sont confus et tout à fait insatisfaisants selon des spécialistes. Il est question également de compétence du Conseil électoral provisoire en prévision des élections sénatoriales. L’embrouillamini législatif, les déclarations enflammées, les dotations budgétaires démagogiques, les confrontations idéologiques derrière lesquelles se cachent des intérêts inavouables, le repli crispé sur des prés carrés ne favorisent pas une mise en perspective claire de la problématique de la décentralisation.Le fait brutal est qu’il y a des élus qui attendent. Où vont-ils être placés ? Comment vont-ils s’organiser dans les 140 communes et les 570 sections communales pour siéger, délibérer, élaborer leurs budgets, établir la situation générale de leur communauté, définir une politique à leur mesure, etc. Les moyens financiers et les ressources humaines sont-ils suffisants ? Le cadastre de la République est-il nettement établi ? Où en est le relevé des besoins de ces nouvelles entités ? Qu’a-t-on retenu du fonctionnement des CASEC ? Quelle configuration administrative ? J’ai entendu les impatiences de ceux qui misent sur l’aide étrangère. Il y a, dit-on, des fonds disponibles chez les donateurs. Une formation adéquate destinée aux élus et aux fonctionnaires des collectivités devrait permettre de pallier les faiblesses. Grands Dieux, jusqu’où ira-on avec ces réflexes d’assistanat, avec cette manière d’organiser notre vie collective – et même privée ? La formation nécessaire, quand bien même elle serait accélérée, doit prendre du temps. Certes, dans ce cas-ci, sans aller jusqu’à l’autisme des fondamentalistes de la démocratie participative, une dose de volontarisme est nécessaire. Mais avant tout, il importe de s’en tenir à une parole de raison.« Où se situe la force motrice de la décentralisation ? »La décentralisation ne se réalisera pas par des décrets, ni ne se réduira à un corpus formaliste. Elle est une vision, une politique, de la mobilisation, de l’organisation, de la planification et beaucoup de patience. Elle ne saurait être une vue de l’esprit. Où se situe la force motrice de la décentralisation ? Des organisations sociopolitiques de base, des institutions locales établies par la Constitution ou du pouvoir central ? Elle se situe quelque part dans une combinaison de forces et d’harmonisation de politiques entre l’État central et les collectivités territoriales d’une part, donc dans une articulation des deux niveaux de pouvoir pour atteindre des objectifs clairement définis et réalisables, et d’autre part dans l’engagement actif et éclairé des citoyens. Le problème est précisément de faire naître ces institutions. Les difficultés commencent avec leur mise en place. Ces objectifs ne tiennent pas dans les généralités et le formalisme institutionnel. Il faut dégager l’horizon non pas seulement pour réguler les collectivités territoriales, mais pour savoir comment bien partir.La démocratie, c’est sans doute le cadre institutionnel, le suffrage universel. Quand elle peut se contenter d’être formelle sans résultats palpables et durables pour les citoyens, elle est vouée à l’étiolement. Pour qu’elle se développe, elle doit prendre appui sur une communauté vivante, productive, fructueuse, fécondée par de créations individuelles et collectives, d’initiatives privées et de volontés communes. « Un milieu de vie se développe lorsque sont prises en compte toutes les dimensions ...» Pour que les communes et les sections communales vivent, il faut des hommes et des femmes qui y croient, y trouvent intérêt et raison de vivre. Les conditions de vie doivent être sinon très attrayantes, mais suffisamment attachantes pour qu’ils ne pensent pas à aller chercher la vie ailleurs dans les grandes villes ou les pays du centre. Un milieu de vie se développe lorsque sont prises en compte toutes les dimensions : culturelle et politique, économique et sociale, technique et éducative. Le milieu doit tendre à son auto subsistance, à son auto développement à partir de ses ressources. Pour commencer, il faut un relevé exhaustif des besoins et des moyens. On pense tout naturellement aux besoins se rapportant à l’éducation, à la santé, à la sécurité, aux transports, à l’économie régionale, aux ressources humaines. On pense à la nécessité d’établir une fiche signalétique. Sur cette base prennent naissance des projets, des politiques, de la cohérence et de la continuité dans l’action. Des stratégies de développement.C’est à ce vaste programme que s’attache la décentralisation bien comprise. Par où commencer ? Les élections ? On les a eues. Mais qui ne sait en Haïti que les élections ne suffisent à faire résoudre les problèmes ?
mardi 21 août 2007

samedi 18 août 2007

"La Charte des Collectivités Territoriales"

Amies et amis internautes,

Voici cinq liens permettant de consulter les cinq décrets du 1er février 2006.
J'appelle parfois ces décrets, "décrets Alexandre-Latortue-Magloire".

Le site Web où j'ai trouvé ces décrets est celui de la firme de consultation Prospectives System International, Inc. L'un de ses fondateurs est l'ancien ministre qui avait piloté la préparation de ces décrets, Paul Gustave Magloire, dont la voix de journaliste à l'émission en créole de La Voix de l'Amérique est restée gravée dans ma mémoire auditive:

1) Décret cadre de la décentralisation:
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http://www.prosint.net/pdf/Décret%20Cadre%20Décentralisation%202.pdf
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2) Décret Fonction Publique Territoriale:
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http://www.prosint.net/pdf/Décret%20Fonction%20Publique%20Territoriale.pdf
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3) Décret Département:
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http://www.prosint.net/pdf/Décret%20Depatement.pdf
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4) Décret Commune:
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http://www.prosint.net/pdf/decret%20commune.pdf
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5) Décret Section Communale:
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http://www.prosint.net/pdf/Décret%20Section%20Communale%202.pdf
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Bonne lecture.

Dr. Pierre Montès
18 août 2007
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P.S. Accédez au texte complet de la Constitution de 1987 à partir du site Web du CEP en cliquant sur le lien suivant:
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http://www.cep-ht.org/infleg.html
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vendredi 17 août 2007

Le dilemme de la décentralisation (1ère partie)

Amies et amis internautes,

Je reproduis pour vous, ci-après, une profonde analyse du professeur Moïse.

Bonne lecture.

Dr. Pierre Montès
17 août 2007
P.S. Le texte original provient du lien suivant:
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http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=7822
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Le dilemme de la décentralisation (1ère partie)

Par le Professeur Claude Moïse
Journal Le Matin du 16 au 20 août 2007

Les élections directes en vue de la formation des organes des collectivités territoriales ont eu lieu depuis longtemps. Les conseils municipaux sont constitués. Restaient les Casecs et les Asecs. Les résultats ont été finalement proclamés et on annonce pour aujourd’hui 16 août la prestation de serment des élus dans les sections communales. Il y a encore quelques étapes à franchir avant de mettre fin au long processus de normalisation institutionnelle de la Constitution de 1987. Des élections indirectes organisées par l’actuel Conseil électoral provisoire devront conduire successivement à la formation des assemblées municipales, départementales, des conseils départementaux et du conseil interdépartemental. Et tout au bout de ce parcours la constitution du Conseil électoral permanent. On devrait pousser un ouf de soulagement. Mais toute cette architecture ne représente que le cadre formel, l’enveloppe institutionnelle de la décentralisation. Nous ouvrons la voie sur une grande inconnue.Certes, les critiques n’ont pas manqué contre cette multiplicité de pouvoirs qui s’emboitent, se croisent et risquent de s’embrouiller. Au-delà de ce maillage institutionnel, il y a le concept fondamental de la décentralisation et la volonté de mettre les citoyens en situation de participer aux décisions se rapportant à la gestion de leur communauté. C’est là une avancée considérable dans le mouvement de démocratisation de la société haïtienne. On ne reviendra pas en arrière. Le problème est que les constituants et, par la suite, ceux qui ont conçu le cadre légal des organes des collectivités, ont voulu trop en mettre. Par exemple, le surnombre des institutions (Asec, Casec, assemblées municipales, départementales, assemblée interdépartementale), la dissociation des pouvoirs (entre une assemblée et un conseil) au sein des organes des collectivités territoriales ne paraissent pas nécessaires à la réalisation des objectifs de la décentralisation. Outre le fait que les conditions matérielles, techniques et humaines peuvent être très coûteuses, les risques de confusion et de conflit de pouvoir pourraient se multiplier en dépit des précautions normatives.Il y a encore plus redoutable. Entre 1996 et 2006 des dispositions législatives ont été élaborées (loi du 4 avril 1996, les décrets de 2006) de telle sorte que les Asec constituent le point de départ de la formation des assemblées territoriales, donc de toute l’architecture du régime. En effet, en partant de l’Asec on aboutit aux assemblées municipales et départementales en court-circuitant le Casec et le Conseil municipal, deux entités principales qui assurent la gestion des sections communales et des communes et pour lesquelles les constituants ont pris la peine de définir les modalités de leur formation. Il nous a semblé donc que la commune constitue le pivot de la gestion et de l’animation des collectivités territoriales, que le conseil municipal en est la cheville ouvrière. La commune est, constitutionnellement, la seule à bénéficier de l’autonomie administrative et financière (article 66). Ce qui n’est pas le cas du département défini simplement comme personne morale et entité autonome. Encore moins de la section communale, partie intégrante de la commune et entité représentée au conseil municipal. Or, les concepteurs des décrets de 2006, enthousiastes et peu préoccupés des contraintes, de la pauvreté en ressources humaines, des traditions de luttes de pouvoir et de clientèle, ont surajouté en accordant à la section communale et au département l’autonomie administrative et financière. En termes pratiques, cela signifie que chacune de ces entités plus la commune peut taxer pour faire face aux exigences des budgets que leurs administrateurs auront établis en toute autonomie. Le reste à l’avenant. Qu’il s’agisse de la police, des services divers, des compétences de la délimitation des territoires, etc. Il faut consulter les « tableaux comparatifs entre les différentes dispositions légales régissant les collectivités territoriales et les élections indirectes », tableaux publiés par le CEP en mai 2007 pour avoir une idée de la complexité de la mise en place des organes de ces collectivités. Autant de situations compliquées et confuses qui, plus que l’action des détracteurs, mettent en péril, la décentralisation elle-même et hypothèquent le développement local.
À suivre…
vendredi 17 août 2007

jeudi 16 août 2007

Démagogie et argent de Monopoly


Démagogie.-
La Minustah distribue du matériel de bureau aux 140 Communes de la République. Coût de l'opération: US $ 200 000.00, soit environ US$ 1 430.00 en moyenne par commune.
Par ce genre d'actions d'éclat, la Minustah cherche à gagner la sympathie de la population des différentes régions du pays. Ce geste est à classer dans la catégorie des actions à caractère démagogique.

Argent de Monopoly.-
Depuis trop longtemps, le budget de développement de la République n'est dépensé que très partiellement. Les projets annoncés pour l'exercice fiscal, en grande partie, ne sont pas exécutés pour des raisons diverses: a) études non faites ou non complétées; b) l'argent devant provenir de la contre-partie haïtienne n'est pas fourni, faute de recettes internes; en conséquence, le déblocage de la contre-partie externe, conditionnel à l'existence de la contre-partie interne, n'est pas effectué par l'international.
Par exemple, pour les 9 premiers mois de l'exercice fiscal en cours, le ministère de l’Économie et des Finances rapporte que:
1) Seulement 640,41 millions de gourdes ont été dépensées par le ministère des Travaux publics, Transports et Communications (MTPTC) sur un budget total de 11,86 milliards de gourdes.
2) Seulement 386,35 millions de gourdes ont été dépensées par le ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR) sur un budget total de 3,77 milliards de gourdes.
3) Seulement environ un dixième des crédits budgétaires de 9,21 milliards de gourdes ont été utilisés d’octobre 2006 à juin 2007 par le ministère de la Planification et de la Coopération externe.
4) Au ministère de la Santé publique et de la Population, seulement la somme de 909 millions de gourdes a été utilisée, alors que les crédits budgétaires pour l’année se chiffrent à 5,43 milliards de gourdes.

On peut deviner que l'argent du budget de fonctionnement ait été largement dépensé par les ministères et que ce soit essentiellement l'argent du budget d'investissement qui ait été très peu utilisé. On dirait que ce argent soit en quelque sorte de l'argent de Monopoly.

Ce qu'endurent les Communes et les Sections Communales les plus reculées.-

La photo ci-dessous, que m'a fournie, l'année passée, l'ingénieur Lionel Bellevue de New-York, est une vue de la route qui relie la ville de Plaine-du-Nord au village de Grison-Garde dans le Département du Nord. Elle a été prise au voisinage de la rivière Goudin, à Iladan, dans la Commune de Plaine-du-Nord, à environ 17 kilomètres du Cap-Haïtien et à quelque 6 à 7 kilomètres de Milot. Cette photo montre ce que vivent les habitants de Grison-Garde en saisons de pluie. Quand la rivière Goudin est en crue, la route est inondée sur environ 500 mètres, entre carrefour Duty et l'intersection de la rivière avec la route, et alors, faute de pont, la rivière ne peut être traversée ni à pied, ni en camion. Et il arrive que cette région soit, pendant quelques jours consécutifs, coupée du reste du département du Nord en périodes de crue. Cette situation en périodes de crue perdure depuis que ce village existe.


Le budget d'investissement 2006-2007 prévoit un montant de 30 millions de gourdes (plus de US$ 850 000.00) pour la réhabilitation de la route Plaine-du-Nord/Grison-Garde (code du projet: 1114-1-12-63-81). À ma connaissance, il n'y a pas grand chose qui a été fait jusqu'à ce jour, à part quelques interventions mineures d'une petite équipe de la CNE. D'après un ingénieur qui travaille en Haïti dans le domaine des ponts et chaussées, l'enveloppe allouée ne pourrait logiquement servir qu'à réhabiliter seulement les quelques kilomètres de route en terre qui séparent Grison-Garde de la ville de Plaine-du-Nord et ne pourrait inclure le coût du pont à construire sur la rivière Goudin. Je me demande sincèrement si les TPTC ne disposent pas de plaques métalliques de type Armco en quantité suffisante et pouvant constituer une buse géante (culvert) de diamètre adéquat qu'ils pourraient donner en cadeau au village de Grison-Garde, et l'installer à l'intersection de la route avec la rivière Goudin, question de "dépanner" cette communauté pour un bon bout de temps.

De son côté, l'ingénieur Bellevue, à New-York, épaulé techniquement par deux autres ingénieurs de la Diaspora (à Montréal), aide, sur une base bénévole, le groupe CASEGHA de New-York qui oeuvre dans divers petits projets humanitaires à Grison-Garde, dans l'étude d'un petit pont en béton armé de 20 mètres de portée et dans la recherche du financement de sa construction auprès d'éventuels mécènes américains. Le concours financier de la Diaspora, selon moi, serait très utile à cette petite communauté de Grison-Garde pour ce projet spécifique.

En résumé: la route devrait être surélevée sur une zone d'environ 500 mètres, la surface de roulement construite avec du matériel de qualité (gravier), le drainage longitudial de la route assuré, le pont de débouché suffisant et de longueur adéquate, la brèche de la rivière Goudin colmatée, le curage de la rivière effectué sur une longueur suffisante et suivant un profil adéquat.


La deuxième photo est vieille de quelques années. Elle montre une salle de classe de l'École nationale de garçons du village de Dame-Marie, dans le Département de la Grande-Anse. La photo parle d'elle-même. Depuis l'époque où elle a été prise, il se pourrait que des réparations aient été faites par le ministère de l'Éducation nationale, il se pourrait aussi qu'aucunes réparations n'aient encore été entreprises.

J'ai un échantillon de photos d'écoles, prises en même temps que la précédente, qui étaient dans un état de délabrement inadmissible. Même l'École des religieuses dans une commune de la Grande-Anse nécessitait des réparations urgentes dans sa toiture en tôle; l'une des religieuses était venue jusqu'à Montréal, Canada, pour tenter de trouver de l'aide, il y a quelques années.




Remarques.-

Les photos ci-dessus permettent de comprendre, s'il en était besoin, le Président Préval quand il demande à l'international et à la Minustah en particulier, plus de tracteurs que de tanks.

Au lieu de donner seulement de la papetrie et des articles de bureau aux 140 Communes de la République, la Minustah pourrait, par exemple, aider chacune des 140 Communes à se constituer un parc de matériels de travaux publics, pour commencer à fonctionner de façon autonome: un tracteur, un chargeur, une rétrocaveuse, une niveleuse, des compacteurs à rouleau, des camions; de plus, elle pourrait faciliter chaque Commune dans l'approvisionnement rapide en pièces de rechange en cas de besoin, dans la réquisition sans délai et au besoin des mécaniciens et autres professionnels spécialisés pour l'entretien périodique et la réparation du parc de matériels lourds qui devrait être en bon état de fonctionnement 24 heures par jour et 7 jours sur 7, etc.

Les ingénieurs militaires de la Minustah pourraient aider les TPTC dans l'exécution rapide des projets prévus dans l'exercice budgétaire de l'année prochaine et les suivantes. Sinon, ne devrait-on pas faire appel à des ingénieurs cubains qui seraient, je le devine, on ne peut plus contents d'aider les haïtiens à reconstruire leur pays, pour un coût de main-d'oeuvre quasiment nul ou négligeable.

La même chose pourrait se dire et se faire pour ce qui concerne d'autres secteurs: agriculture, santé publique, électricité, approvisionnement en eau potable, tourisme, enseignement professionnel, alphabétisation, reboisement, etc.

Par ailleurs, le budget 2006-2007 corrigé alloue, rapporte-t-on dans la presse, 1,5 millions de gourdes (US$ 43 000) à chacune des Communes. Il est à souhaiter que ce montant sera vite et bien utilisé. Il est considéré à juste titre comme insignifiant, mais il est 30 fois supérieur au montant correspondant aux matériels de bureau que la Minustah se targue de donner à chacune des Communes.

Dans un processus de décentralisation, on s'attendra à ce que, à l'avenir, un budget substantiel soit accordé à chacune des Communes. Et aux communes les plus pauvres, l'État central devrait ajouter au pourcentage des taxes qui leur revient, une aide additionnelle, pour leur permettre de se développer progressivement de façon autonome, comme les communes les moins pauvres.

De même la Diaspora ne pourrait-elle pas aider chacune des 140 Communes à augmenter un peu leur budget d'investissement ? Par exemple, pourrait-elle permettre qu'un pourcentage des US$ 1,5 milliards qu'elle envoie chaque année sous forme de transferts et autres aux particuliers en Haïti, soit utilisé par l'État ou par toute autre entité qu'elle désignera, dans des dépenses d'investissement dans chacune des 140 Communes de la République ?

Haïti : Citadelle Laferrière 2020


"Il n'est pas normal qu'un pays vive sans objectifs dans le temps à long terme. C'est apparemment le cas d'Haïti .

Quand Haïti sut qu'il organiserait le Tournoi Hexagonal de la CONCACAF 1973 au Stade Sylvio Cator, Haïti fit beaucoup d'efforts dans tous ses secteurs !

Aujourd'hui , Haïti a la possibilité de se mobiliser pour célébrer positivement et avantageusement le bicentenaire de la Citadelle Laferrière en l'an 2020 par l'étude et l'exécution d'un méga-projet national autour de ce site .

Souhaitons que cette idée de projet national parvienne au Président René Préval avant la fin de son mandat , qu'il l'adopte et mobilise là-dessus des cadres-experts des ministères de la Culture, du Tourisme, de la Planification, des Finances , de l'Intérieur et des TPTC , aussi bien que l'ISPAN, les Nations-Unies et l'UNESCO, les Parlementaires et les Maires du Nord ( Cap-Haïtien et Milot )."



Lemane Vaillant
Toronto, le 16 Août 2007

mardi 14 août 2007

Lucien Hibbert mathématicien et homme politique haïtien

Amies et amis internautes,

Il ne s'agit pas ici de résumer la biographie de Monsieur Lucien Hibbert, car je ne dispose pas d'assez d'informations pour pouvoir le faire. Mais certains faits le concernant seront rappelés.

Monsieur Lucien Hibbert a été Ministre des finances sous Sténio Vincent, dans deux cabinets: juillet 1932 à février 1934, puis de mars 1934 à mai 1934. Il fut ensuite Ministre des affaires étrangères sous Vincent du 24 décembre 1934 à une certaine date qui se situa vraisemblablement en 1935.

Par la suite, il séjourna à Paris, France, pendant un certain temps, disons vraisemblablement, durant la deuxième moitié des années 30 jusqu'au début des années 40. Là, il poursuivit activement des études et des recherches très poussées en mathématiques au niveau du troisième cycle.

À la séance du 26 mai 1937 de la Société Mathémathiques de France (S.M.F.) présidée par M. Pérès, Lucien Hibbert fut présenté par deux mathématiciens français, MM. Montel et Valiron. Il fut, ce jour-là, élu membre de cette société savante à l'unanimité.

Par la suite, en plusieurs occasions, M. Hibbert présenta aux séances de la S.M.F. des communications traitant de mathématiques. En 1938, la S.M.F. publia dans son Bulletin, un document qui constitue la thèse de doctorat de Lucien Hibbert:

"Univalence et automorphie pour les polynômes et les fonctions entières", Bulletin de la Société Mathématique de France, 66 (1938), p. 81-154.

On peut déduire de là que la soutenance de cette thèse eut lieu à Paris, vers 1937-1938.

Quand j'étais étudiant à la FDS (1970-1974), je me souviens qu'un étudiant (Pierre-Marie Boisson) nous avait montré un exemplaire de la thèse d'Hibbert, exemplaire qui appartenait au père de l'étudiant, un ingénieur.

En 1941, le Dr. Hibbert publia dans le Bulletin de la S.M.F. un article dans lequel il analysait une théorie mathématique relative à l'Économie:

"Les équations du problème des fluctuations économiques et de l'interdépendance des marchés, d'après M. B. Chait", Bulletin de la Société Mathématique de France, 69 (1941), p. 1-22.

Sous la présidence d'Élie Lescot (1941-1946), furent créées l'Université d'Haïti (décret-loi du 27 décembre 1944) et la Faculté des Sciences (décret-loi du 21 août 1945). Le 31 août 1945, un Arrêté Présidentiel affilia à l'Université d'Haïti, par l'intermédiaire de la Faculté des Sciences, l'École des Sciences Appliquées (elle-même créée en 1902). Le Dr. Lucien Hibbert fut, sauf erreur de ma part, le premier Doyen de cette première Faculté des Sciences. Il enseigna la Mécanique rationnelle et la Statistique mathématique à la Faculté des Sciences, donc à l'E.S.A. puis à l'École Polytechnique d'Haïti (E.P.H.); c'était le nouveau nom que prit l'E.S.A. (décret-loi du 11 septembre 1947 sous le Président Dumarsais Estimé).

Le Dr. Hibbert fit un nouveau saut en politique sous la présidence de Paul Magloire. En effet, on le retrouva encore Ministre des finances d'avril 1953 à juillet 1954.

La vie et l'oeuvre de cet homme politique et homme de sciences haïtien méritent d'être mieux connues.

À la première page du blog, colonne de droite, on trouvera deux liens sous la rublique "Thèses et articles scientifiques" qui conduisent aux deux documents qu'il publia dans le Bulletin de la S.M.F. : avis aux intéressés. En cliquant sur l'un des liens, une page apparaîtra; vous y cliquerez, par exemple, sur "pdf" pour pouvoir consulter le document désiré.

Dr. Pierre Montès
14 août 2007

lundi 13 août 2007

"Intempérie et impéritie", Professeur Claude Moïse

Amies et amis internautes,

Selon le dictionnaire de l'Académie française consulté sur le Web, voici la définition du mot impéritie :

"IMPÉRITIE. (TIE se prononce CIE.) n. f. Incapacité, inhabileté; ignorance de ce qu'on doit savoir dans sa profession."
Exemple illustrant l'utilisation du mot donné par le même dictionnaire:
"L'impéritie de certains fonctionnaires rabaisse le fonctionnarisme aux yeux de l'opinion publique."

Maintenant, prenez lecture du bel article du professeur Moïse publié dans Le Matin du jour en cliquant sur le lien suivant:
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http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=7748
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Voici un petit commentaire de ma part, en toute humilité.

Les chinois font des merveilles dans le Sud d'Haïti, me dit-on: construction de ponts et de routes. Espérons que les TPTC entretiendront ces ouvrages durant la période de leur vie utile. Sinon ces ouvrages se détérioreront. Il faut aussi, en même temps reboiser les bassins versants.

Le terme "impéritie" est un peu fort, je trouve, car la compétence des dirigeants et des fonctionnaires, aux TPTC en tout cas, ne fait pas de doute, ni avant, ni maintenant.
Il faut une planification (l'indispensable plan stratégique de développement): il serait en préparation au Ministère de la planification. Il faut des terrains: on les a ou on peut les obtenir. Il faut une main-d'oeuvre qualifiée et en quantité suffisante: il y a les gens sur place, il y a la Diaspora et il y a l'international. Il faut du capital (liquidité et équipements): il faudra au moins utiliser les 100% du budget alloué chaque année et chercher de nouveaux fonds pour alimenter les budgets futurs; il faut bien gérer les fonds, en bon père de famille.

Actuellement, le budget d'investissement n'est pas complètement dépensé parce qu'il n'y a pas assez de techniciens pour gérer les fonds et superviser l'exécution des projets: c'est mon hypothèse de travail, pour le moment.
La Diaspora pourrait alimenter les ministères et autres entités en main-d'oeuvre qualifiée; mais faudrait-il que l'insécurité soit éradiquée.

Comme le dit le professeur, "une véritable mobilisation nationale s’impose."
Il faudrait, sans délai, que les autorités en place, la société civile et les représentants de l'international se mettent ensemble pour:
a) lister les problèmes,
b) esquisser les solutions,
c) évaluer leurs coûts,
d) choisir le meilleur projet visant à résoudre chacun des problèmes,
e) définir, s'il y a lieu, quels projets seront exécutés par les services de l'État et quels projets seront exécutés par le privé,
f) rechercher et obtenir le financement de chacun des projets (fonds internes et/ou aide externe),
g) classer les projets dans un cheminement critique,
h) préparer les documents techniques relatifs à chacun des projets,
i) lancer des appels d'offres pour chacun de ces projets,
j) choisir l'entrepreneur qui exécutera le projet, parmi les soumissionnaires,
k) superviser les travaux,
l) entretenir continuellement les ouvrages construits pendant toute leur durée de vie.

On parle ici des TPTC, mais il faudrait raisonner de la même façon dans tous les autres secteurs; agriculture, éducation, santé publique, tourisme, etc.


Pour terminer, il me semble qu'il y a deux préalables à la réussite de toutes les actions des autorités, de la société civile et de l'international:

Premièrement, pour les autorités en place et le bras armé de l'international: Éradiquer l'insécurité sur la République de Port-au-Prince et sur toute la République d'Haïti.

Deuxièmement, pour les deux entités ci-dessus et pour la société civile toute entière: Appliquer la devise du RDNP (sans forcément adhérer à ce parti): avoir "la tête froide, le coeur chaud, les mains propres".

Dr. Pierre Montès
13 août 2007

vendredi 10 août 2007

Couronnement d'un chef de parti: le mot du Professeur Gérard Bissainthe

Amies et amis internautes,

À ma demande, le professeur Gérard Bissainthe a accepté de m'envoyer le texte intitulé: "LE VRAI PROBLÈME". Je prends plaisir à le publier ici.

Bonne Lecture.

Dr. Pierre Montès
10 août 2007

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LE VRAI PROBLEME
par Gérard Bissainthe

Dans le ciel serein des principes toutes les indignations devant le mode de "sélection" des dirigeants de nos partis politiques sont parfaitement correctes. Il est incontestable que nos partis politiques ne fonctionnent pas de manière démocratique. Mais en s'indignant contre ce fait, on s’en prend à l'arbre et non à sa racine. Et la racine est le fait non moins incontestable que nos partis politiques ne sont pas de vrais partis politiques, tels qu'ils sont conçus dans des nations comme les Etats-Unis, la France, l'Allemagne et bien d'autres, mais sont seulement des “clientèles”, autrement dit des groupes de personnes regroupées autour d'un leader qui finit par avoir tout d'un "autocrate” ou d'un roi, si l'on préfère.

La raison profonde est simple: le mode de financement de nos partis politiques. Le dirigeant d'un parti politique haïtien est tout-puissant, parce c'est lui qui trouve l'argent qui fait marcher la machine. Et, sauf dans le cas très rare où il a une grande fortune personnelle, il trouve l'argent, en général, par ses contacts. Et ses contacts sont dans la grande majorité des cas, des instances (ou parfois des personnalités) étrangères. J'ai déjà depuis longtemps dénoncé ce fait qui est un des principaux obstacles à l'établissement de la vraie démocratie en Haïti, en soulignant que ces financements étrangers aboutissent chez nous à ce que j'appelle la "xénocratie" (xénos=étranger).

Nous arrivons ainsi à la contradiction suivante: les instances étrangères qui financent nos partis politiques nous rendent le plus mauvais service qui soit, bien qu'en ce qui les concerne, cela leur permette de nous garder indirectement sous tutelle.

Les grands "fundraisers" de nos partis politiques étant leurs dirigeants, ceux-là en tenant les cordons de la bourse tiennent aussi les rênes du pouvoir dans ces partis.

Le jour où nous aurons des partis politiques basés strictement sur les cotisations et les différents modes de participation des membres , nous aurons des partis politiques vraiment démocratiques.

Or, en fait, les membres bien souvent, au niveau de ses masses, entrent dans un parti politique chez nous non pour "apporter", mais pour "prendre", pour y trouver un "roulement", de quoi envoyer un enfant à l'école ou payer une ordonnance du médecin, tous les cas archi classiques que nous connaissons. C'est cela le système de la "clientèle romaine". Je suis convaincu que Leslie Manigat est parfaitement conscient de ce fait. Pragmatique, il fait avec. Il se dit: “For the moment, that’s the best we can get.” Homme cultivé, il pourra même nous citer Bacon: “On ne domine la nature qu’en lui obéissant.”

Qui dit mieux? Tous les théoriciens qui n’ont jamais mis la main à la pâte. Qui fait mieux? Je n’ai encore vu personne. Ce n’est pas (ou pas encore) la "nouvelle génération", brillante souvent, prometteuse certes, mais qui pour le moment n’est riche que de ses épures et de ses rêves et en tout cas ce n’est pas la “Gauche” qui n’a pas un seul sou vaillant indigène et qui tire ses ficelles grâce à l’argent qui vient de toutes les banques étrangères, avec un remarquable esprit œcuménique.

Comment en sortir? Ça, c’est une longue histoire, dont au moins j'ai déjà exposé le canevas: faire voter le peuple AVEC SES PROPRES MOYENS même artisanaux (en interdisant les financements étrangers) dans les cellules de base du pays, puis monter ainsi par étapes jusqu’au sommet. La graisse du cochon cuit le cochon; si le cochon est maigre, ce n’est pas grave, puisqu’il s’agit d’un “repas pays”. On aboutira ainsi à une vraie démo-cratie. Bien sûr, c’est une théorie, mais elle vient de quelqu’un qui a déjà mis la main à la pâte. Lorsque pour les élections de 1987 j’ai dirigé les travaux du Bureau Politique du FNC qui présentait Gérard Gourgues, j’ai eu l’occasion d’observer à la loupe les entrailles du système, de ce système qui n'a fait que se perfectionner depuis.

Autrement, aussi longtemps que le roi est (ou même est acculé à être) son vrai ministre des finances, on dira toujours: “le roi est mort, vive le roi !” Quitte, bien sûr, à ce que ce soit une reine.

Gérard Bissainthe
9 août 2007

Ecosoc-Onu: recommandation d'une assistance à long terme à Haïti (13 juin 2007)

Amies et amis internautes,

ECOSOC a publié un nouveau rapport sur Haïti, intitulé:
"Rapport du Groupe consultatif ad hoc sur Haïti du Conseil économique et social",
Numéro E/2007/78, que vous pouvez consulter par le lien ci-après.
Suggestion: quand vous cliquez sur le lien, une page apparaîtra; sur cette page, cliquez sur "Français" pour avoir le rapport en français, ou bien cliquez sur "English" pour en avoir la version anglaise. La version française compte 26 pages, tandis que la version anglaise en compte 24.
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http://unbisnet.un.org:8080/ipac20/ipac.jsp?session=R1867673L7M82.6738&menu=search&aspect=power&npp=50&ipp=20&spp=20&profile=bib&ri=2&source=%7E%21horizon&index=.UD&term=%22E%2F2007%2F78%22+&aspect=power&x=11&y=6#focus

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Mais au préalable, vous pourrez, peut-être commencer par lire les brefs et judicieux commentaires de M. Ericq Pierre, publiés dans Le Matin du jour, sous le titre: "L'Ecosoc et Nous", en cliquant sur le lien suivant:
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http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=7711
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Je reviendrai sous peu avec mes commentaires sur le sujet, le temps de prendre lecture du rapport et de l'interpréter.

Cordialement,

Dr. Pierre Montès
10 août 2007

P. S. Vous pouvez consulter les trois rapports du Groupe consultatif ad hoc de l'Ecosoc, 2005, 2006 et 2007, en cliquant sur le lien approprié dans la rubrique "Documents et rapports importants" du blog (colonne de droite).

jeudi 9 août 2007

Taux de réussite au Bac haïtien et au Bac français en 2007

Amies et amis internautes,
Le ministère de l'Éducation nationale vient de publier, pour chacun des départements géographiques, déconcentration oblige, les résultats des examens officiels du baccalauréat. Il manque les résultats pour l'Ouest (en date du 8 août).
Le ministre de l'éducation Gabriel Bien-Aimé, commentant les résultats, a déclaré: « C’est sur la base des moyennes des bacheliers que les responsables du ministère de l’Éducation nationale ont avancé que les pourcentages oscillent entre 40 et 53 % de réussites ».

Dans certains départements, le taux de réussite en philo a dépassé 75 %, « ce qui n’a pas été le cas auparavant», a ajouté le ministre Bien-Aimé qui se dit encouragé à poursuivre le processus de réforme de l'organisation des examens.

On note que la tendance générale de réussite des recalés dans 9 des 10 départements géographiques (sauf l'Ouest) se situe autour de 10%.

De plus, il est prévu d’organiser des examens tout au cours de l’année pour les candidats n’ayant pas réussi durant la session ordinaire.

Pour en savoir davantage, lisez l'article du journaliste Alix Laroche du journal Le Matin, en cliquant sur le lien ci-après:
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http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=7688
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Petite et brève comparaison.- Au début de juillet 2007, j'étais en vacance à Paris, le temps d'observer le phénomène Sarkozy d'un peu plus près. Durant mon court séjour, les résultats du baccalauréat français furent proclamés. Le pourcentage de réussite a été de 80%, pas moins.
Rappelons que la France a une population, disons de l'ordre de 63,4 millions d'habitants; le nombre d'enseignants se situe un peu au-dessus d'un million. En Haïti, disons que la population est de l'ordre de 8,5 millions et que le nombre d'enseignants, selon ce que rapporte un syndicaliste interrogé par une station de radio locale, serait de l'ordre de 23 000.
Le ministère de l'éducation a donc des efforts énormes à faire pour améliorer la qualité de l'enseignement offert et augmenter le taux de succès des élèves. Sans parler de budget, ni de locaux, ni de matériels, pour se comparer à la France, il faudrait un nombre d'enseignants de l'ordre de 135 à 160 000 !

Couronnements: avant celui de Mirlande au RDNP, il y eut celui de Pauline au PQ et bien d'autres...

Amies et amis internautes,

Les partis politiques sont des entités importantes en démocratie; mais je les observerai toujours de l'extérieur, tous pays confondus.
Y a-t-il un mal à ce qu'un membre de parti soit couronné (élu par acclamation), si aucun autre membre du parti ne s'est décidé à se porter candidat ?

Cet aspect de la question n'a pas été analysé à fond dans le cas du changement de chef au RDNP, en tout cas pas à ma connaissance. J'avoue n'avoir pas tout lu sur le sujet, comme d'habitude.

On connait un peu (partiellement) le contexte du couronnement de Mirlande Manigat, le week-end dernier.
Pour se faire une petite idée du couronnement de Pauline Marois en juin 2007, on peut consulter, entre autres, le lien suivant et les liens qu'il contient.
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http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2007/06/27/003-marois-sacre-soir.shtml
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On peut aussi googler: "couronnement de Pauline Marois".

Dr. Pierre Montès
9 août 2007

mercredi 8 août 2007

Pour qu'Haïti « renaisse de ses cendres »


Au moment où les autorités en place tergiversent dans le dossier de la décentralisation,
Au moment où, par insuffisance de sécurité principalement dans la grande région de Port-au-Prince, le pays n'arrive pas encore à attirer des investisseurs étrangers et amorcer le processus de son développement,
Au moment où, par manque de cadres qualifiés, l'État n'est arrivé à utiliser, après neuf mois, qu'un faible pourcentage du budget d'investissement de l'exercice 2006-2007 dans les projets de l'année en cours,
Il convient d'appeler les haïtiens de l'intérieur et de la Diaspora à se donner la main pour, ensemble, définir clairement et esquisser succinctement un plan de développement à long terme pour notre chère Haïti, en tenant compte des principes et techniques modernes qui ont fait leurs preuves, entre autres choses, dans la gestion efficace des affaires dans les grandes entreprises du monde.
Le projet de célébration, en 2020, des 200 ans de la Citadelle Laferrière, né du cerveau de l'ingénieur Lemane Vaillant, à Toronto, et promu par d'autres (Harry Fouché et al.), mérite d'être étudié et réalisé.
Ce sera l'une des occasions à saisir pour commencer à rattraper notre retard de près de 50 ans sur la république voisine, en matière d'industrie touristique.
Ce sera aussi l'une des occasions à saisir pour combiner les efforts de l'État, des haïtiens de l'intérieur et des haïtiens de la Diaspora.
Pour vous faire une petite idée du projet, je vous invite à lire l'article suivant de l'un des instigateurs du projet, M. Harry Fouché, en cliquant sur le lien suivant:
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Je souhaiterais donc que les instigateurs du projet se réunissent dans les plus brefs délais pour faire le point sur la stratégie à suivre, puis rencontrent en Haïti même, les autorités en place et les haïtiens de l'intérieur. De même, il n'est pas trop tôt pour sensibiliser les partenaires internationaux d'Haïti et solliciter leur participation à un tel projet.

Aux instigateurs du projet, je dis bonne chance; aux internautes, bonne lecture.

Dr. Pierre Montès
8 août 2007

mardi 7 août 2007

"Leslie, Mirlande et le RDNP", un article de Claude Moïse

Amies et amis internautes,

Voici un article bien pensé du professeur Claude Moïse qui a vécu pendant longtemps dans un pays et une province démocratiques: le Canada et le Québec.
Il a eu l'occasion d'y observer le fonctionnement des grands partis politiques. Dans ces partis, le couronnement d'un nouveau chef, parce qu'il n'a pas eu d'adversaires, ne se produit pas souvent. En général, la course au leadership se fait avec au moins deux candidats et il y a alors un vrai débat d'idées. Et le nouveau chef de parti est élu démocratiquement selon les règles fixées à l'avance.

Dans le cas du RDNP en 2007, l'envergure de Madame Mirlande Manigat a peut-être découragé les autres candidats potentiels au sein du parti.

Prenez lecture de l'éditorial de Claude Moïse en cliquant sur le lien suivant:
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http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=7617
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Bonne chance Madame Manigat. Que le Seigneur vous guide et vous bénisse dans tout ce que vous entreprendrez.

Cordialement,

Dr. Pierre Montès
7 août 2007

Avis aux internautes visiteurs

Amies et amis internautes,

Mon petit blog a été victime de son propre succès à un point tel que les robots de Google ont cru qu'il fût géré par un robot !
Ce matin, après vérification, l'équipe de Blogger-Google a constaté que mon blog est bien géré par un humain: moi-même.

Je chercherai toujours à me dépasser et continuerai à partager avec vous certaines de mes passions.

Cordialement,

Dr. Pierre Montès
7 août 2007

Le mérite d'une Diaspora réfléchie selon l'ingénieur Lemane Vaillant

Le mérite d'une Diaspora réfléchie réside et résidera dans sa capacité à la fois à rester dans la légalité de son pays d'origine tout en cherchant à améliorer ou à changer la mauvaise législation de son pays d'origine le cas échéant, dans tout ce qu'elle entreprend à l'extérieur au nom et en faveur de son pays d'origine.
Lemane Vaillant
Toronto, le 7 Août 2007

lundi 6 août 2007

Mirlande Manigat, femme politique «d’une compétence exceptionnelle dans un esprit calme et serein »


Mirlande Hyppolite Manigat
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Amies et amis internautes,
Le nouveau chef du parti Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes, RDNP, est Madame Mirlande Hyppolite Manigat qui succède à l'éminent professeur et homme politique Leslie François Manigat.
Lisez l'article ci-après, du journaliste Alix Laroche, pour les détails.
Dr. Pierre Montès
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Source: Le Matin, lundi 6 août 2007

CHANGEMENT DANS LA CONTINUITÉ / Mirlande Manigat prend les commandes du RDNP
Par Alix Laroche
alixlaroche@lematinhaiti.com

Le vendredi 3 août en cours marquait la journée inaugurale de la huitième convention nationale du parti Rassemblement des démocrates nationaux progressistes d’Haïti (RDNP). Cette convention a été non seulement l’occasion pour le fondateur du parti, Leslie François Manigat, de faire ses adieux, mais aussi celle, pour l’épouse de ce dernier, Mirlande Hyppolite Manigat,, d’accéder à la direction suprême du RDNP.Le professeur Leslie François Saint Roc Manigat a tiré officiellement sa révérence de la direction du RDNP à l’occasion de la huitième convention nationale du parti, déroulée, du 3 au 4 août au Palais de l’art à Delmas 33, autour du thème : « Un changement dans la continuité ». Visiblement affecté par l’âge, le professeur Leslie François Manigat a jugé bon de passer la main. Il prend non seulement sa retraite de la direction du RDNP, mais encore de la vie politique nationale. Une décision annoncée par le leader lui-même. Une décision de sagesse, a-t-il dit. « C’est d’autant plus sage que de se rendre compte qu’on ne doit plus continuer », a-t-il estimé. Leslie Manigat comptait 27 ans aux commandes du parti. Son épouse, la constitutionnaliste Mirlande Hyppolite Manigat, a désormais la lourde responsabilité de diriger les destinées du RDNP. Elle est présentée par son époux comme « quelqu’un d’une compétence exceptionnelle dans un esprit calme et serein ». « Leslie s’en va, Mirlande arrive. Je dis un adieu définitif à toute position d’occuper le leadership politique à la tête du parti, ni d’y mener des campagnes présidentielles. C’est clair, c’est fini. Nous disons à tout le monde que nous sommes heureux de nous en aller. Nous partons dans l’allégresse. Parce que nous avons la confiance que le parti est en train de passer en de bonnes mains », a déclaré le secrétaire général sortant du RDNP, en présence d’environ cinq cents (500) délégués venus des dix (10) départements géographiques du pays. Le professeur Leslie François a profité, de son discours d’adieu à la vie politique, pour rendre hommage à quelques responsables politiques présents à la cérémonie. De l’avis de Me Martial Célestin, qui a abondé quasiment dans le même sens que le professeur Manigat, Mirlande n’a nullement besoin des conseils de son époux pour réussir. Elle peut mener à bien la barque du parti et même celle de la République. « Mirlande Hyppolite Manigat réunit en elle toutes les conditionsnécessaires pour assurer avec tact et intelligence la relève », s’est exclamé l’ancien Premier ministre Martial Célestin, membre fondateur du RDNP. Me Martial Célestin, n’a pas hésité, dans ses propos de circonstance, de citer la Bible et de passer en revue des personnalités féminines qui, à travers le temps et l’espace, ont joué un rôle déterminant dans l’histoire de leurs peuples respectifs. Donc une façon toute particulière pour lui de démontrer la confiance placée en la compétence de la nouvelle dirigeante suprême du RDNP. Mirlande, seule candidate…D’après Me Jacquenet Oxilus, maître de cérémonie, Mirlande Manigat était, vendredi, la seule et unique candidate au poste de secrétaire général du parti. La candidature du professeur Lionel Desgrange a été rejetée, a-t-on appris, pour n’avoir pas été présentée dans le délai prévu. Prenant la parole au cours de la cérémonie, l’ingénieur Fritz Benjamin, secrétaire général adjoint, a dit croire qu’il faut continuer la lutte pour la moralisation de la politique dans le pays. Il a dénoncé, à l’instar du professeur Manigat, tous ceux qui « pratiquent le métier de diaboliser les partis politiques ». Maintenir les contacts de baseMirlande Manigat a confié en exclusivité au Matin que c’est un poste tout nouveau qu’elle va devoir assurer. « C’est tout nouveau pour moi. Mais moi, je suis une militante ; donc secrétaire générale ou militante de base, c’est la même chose, le même engagement, la même perspective, le même idéal et les mêmes principes qui me guident », a déclaré Mirlande Manigat, avant de poursuivre « Leslie a toujours pratiqué le contact avec les militants et c’est la même chose que je ferai : le contact permanent avec les militants. Je conçois les relations de haut en bas et de bas en haut afin d’accumuler les informations, pour pouvoir moderniser le programme de gouvernement du parti qui est : changer la vie ». Outre les dirigeants et les délégués et d’autres membres du RDNP, la cérémonie de vendredi au Palais de l’art s’était déroulée en présence de sympathisants du parti, de membres de la presse, de responsables politiques dont Me Osner Févry, l’ingénieur Déjean Bélizaire, l’ancien Général-président Prosper Avril, d’invités d’honneur, comme les professeurs Claude Moïse, Christian Rousseau, Yanick Lahens et Patrice Dumont. Il faut noter aussi la présence de la ministre à la Condition féminine et aux Droits des femmes (MCFDF), Mme Marie Laurence Jocelyn Lassègue.Le professeur Leslie François Saint Roc Manigat a reçu de sa fille, Béatrice Manigat, rentrée expressément de Togo, une plaque « honneur et mérite » offerte par les militants du RDNP en signe de reconnaissance et d’appréciation.
lundi 6 août 2007

vendredi 3 août 2007

Le Président Louis Borno, le Ministre des Travaux Publics, les Ingénieurs et Architectes Commissionnés et les Ingénieurs du Traité (avril 1928)














Il est difficile aujourd'hui d'identifier chacune des personnes apparaissant sur la photo ci-dessus.
Mais j'ai trouvé une liste de noms plus ou moins complètes des ingénieurs commissionnés (haitïens) et des ingénieurs du Traité (américains).

On reconnait aisément le président Louis Borno, vêtu de noir, ayant à sa gauche (*), l'ingénieur en chef, le Capitaine F.H. Cooke, et, à sa droite, je le suppose (mais je n'en suis pas sûr), le Ministre des Travaux Publics.

Mes anciens camarades de la Faculté des Sciences seront d'accord pour dire que c'est bien l'ingénieur Maurice Salomon qui est au centre de la rangée immédiatement en arrière des personnes assises; il porte un costume noir et se trouve entre le Président Borno et celui que je crois être le Ministre.

Voici un lien qui présente en peu de mots les réalisations du Président Louis Borno durant ses deux mandats entre 1922 et 1930:
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Borno
//

Voici quelques membres du personnel de la Direction Générale des Travaux Publics en 1927-1928:

1) Administration centrale et département de l'Ouest:

  • Ingénieur en chef: Capitaine F. H. Cooke (américain)
  • Ingénieur exécutif: Lieutenant Commandant A. G. Bisset (américain)
  • Assistant Principal: Ingénieurs de 1ère classe Adrien Scott, puis Lepelletier Jeannot
  • Directeur des Bâtiments Publics: Mr. J. S. Leister (américain)
  • Assistant Principal: Architecte de 1ère classe Léonce Maignan
  • Directeur du Génie Municipal: Lieutenant commandant J. N. Laycock (américain)
  • Assistant Principal: Ingénieur de 2ème classe F. Ch. Azor
  • Directeur d'irrigation: Mr. A. P. Smyth (américain)
  • Assistant Principal: Ingénieur 1ère classe L. C. Ethéart
  • Directeur des Routes, Ponts, Voies Ferrées et Amélioration des Ports: Lieutenants C. Philips, puis A. D. Alexis (américains)
  • Assistant Principal: Ingénieur 1ère classe Jh. Péreira
  • Directeur des Atelier, Fournitures et Transports: Lieutenant Commandant H. L. Vickery, puis Lieutenant R. K. Wells (américains)
  • Assistant principal: Ingénieur 2ème classe Georges Cauvin
  • Directeur Téléphones-Télégraphes: Lieutenant Commandant T. A. Hartung (américain)
  • Assistant principal: Ingénieur 1ère classe L. Ménos
  • Directeur de radio: Major E. E. Eiler, Garde d'Haïti (américain)
  • Sous-district de Petit-Goâve, Surintendant des Travaux Publics: Mr. C. Mitchell (américain)

2) Département du Nord, Quartier général au Cap-Haïtien:

  • Ingénieur départemental: Lieutenant J. A. Scoville (américain)
  • Assistant Principal: Ingénieur 2ème classe J. Lafontant

3) Département de l'Artibonite et du Nord-Ouest, Quartier général aux Gonaïves:

  • Ingénieur départemental: Lieutenant P. J. Halloran (américain)
  • Assistant Principal: Ingénieur 2ème classe M. Salès
  • Sous-district de Port-de-Paix, Ingénieur de Sous-district: Ingénieur de 4ème classe P. Péreira
  • Sous-district de Saint-Marc, Ingénieur de Sous-district: Ingénieur de 2ème classe A. Sixto

4) Département du Sud, Quartier général aux Cayes:

  • Ingénieur départemental: Lieutenants A. D. Alexis, puis C. W. Porter (américains)
  • Assistant Principal: Ingénieur 1ère classe L. Jeannot, puis Ingénieur 2ème classe Ch. Féquière

5) District de Jérémie, Quartier général à Jérémie:

  • Ingénieur de District: Mr. J. G. Taylor (américain)
  • Assistant Principal: Ingénieur 3ème classe E. Gardère

5) District de Jacmel, Quartier général à Jacmel:

  • Ingénieur de District: Mr. W. P. Lee, puis Mr. D. B. Ventres (américains)
  • Assistant Principal: Mr. A. Lamarque

Au 30 septembre 1928, il y avait en tout 27 membre du Corps des Ingénieurs et Architectes Haïtiens Commissionnés. Voici leurs noms ; on indique entre parenthèses: la date de leur première commission, leur affectation et leur localisation en septembre 1928.

a) Ingénieurs et Architectes de première classe:

  • Ingénieur L. Roy (6 déc. 1927, Directeur du Service des Rues, P-au-P )
  • Ingénieur L. Jeannot ( 14 déc. 1920, Assistant Ingénieur Exécutif, P-au-P)
  • Architecte L. Maignan (1er oct. 1919, Assistant Directeur des Bâtiments Publics, P-au-P)
  • Ingénieur Jh. Péreira (28 jan. 1921, Assistant Directeur du Service des Routes, P-au-P)
  • Ingénieur Jh. Aubry (1er sep. 1926, Surintendant du Service Hydraulique, P-au-P)
  • Ingénieur L. Ménos (19 oct. 1922, Assistant Directeur des Télégraphes et Téléphones, P-au-P )
  • Ingénieur E. Champana (15 déc. 1920, Ingénieur Municipal et de la Compagnie de Chemin de Fer, P-au-P)
  • Ingénieur L. C. Ethéart (28 jan. 1921, Assistant Directeur du Service d'Irrigation, P-au-P)

b) Ingénieurs de deuxième classe:

  • Ingénieur Al. Sixto (6 avr. 1927, Ingénieur de Sous-district, Saint-Marc)
  • Ingénieur F. Ch. Azor (19 oct. 1922, Assistant Directeur du Génie Municipal, P-au-P)
  • Ingénieur J. Lafontant (28 jan. 1921, Assistant Ingénieur Départemental, Cap-Haïtien)
  • Ingénieur G. Cauvin (28 jan. 1921, Assistant Directeur Atelier, Fourniture et Transport, P-au-P)
  • Ingénieur Ch. Martin (28 jan. 1921, Service Bâtiments Publics, P-au-P)
  • Ingénieur P. Ethéart (17 mai 1921Chef de Division, Ministre des Travaux Publics (**), P-au-P)
  • Ingénieur M. Salès (1er août 1924, Assistant Ingénieur départemental, Gonaïves)
  • Ingénieur F. Georges (8 mars 1923, Service des Bâtiments Publics, Las Cahobas)
  • Ingénieur Ch. Féquière (1er août 1924, Assistant Ingénieur départemental, Les Cayes)
  • Ingénieur Chr. Dietz (1er sep. 1927, Service d'Irrigation, Croix-des-Bouquets)

c) Ingénieurs et Architectes de troisième classe:

  • Architecte G. Durocher (1er sep. 1927, Assistant Dessinateur en chef, P-au-P)
  • Ingénieur H. Bazelais (1er sep. 1927, Service de Génie Municipal, P-au-P)
  • Ingénieur E. Gardère (1er août 1924, Assistant ingénieur de District, Jérémie)

d) Ingénieurs de quatrième classe:

  • Ingénieur Am. Cauvin (8 mars 1923, Service Bâtiments Publics, P-au-P)
  • Ingénieur P. Péreira (1er oct. 1925, ingénieur de Sous-district, Port-de-Paix)
  • Ingénieur R. Corvington (1er août 1924, Service de Bâtiments Publics, Jérémie)
  • Ingénieur R. Jourdan (1er fév. 1928, Service Bâtiments Publics, P-au-P )

e) Ingénieurs de cinquième classe:

  • Architecte H. Sylvain (1er sep. 1927, Service Bâtiments Publics, Arcahaie)
  • Ingénieur M. Salomon (3 fév. 1928, Service Bâtiments Publics, P-au-P)

Sous l'Occupation américaine (1915-1934), les Ingénieurs et Architectes Haïtiens Commissionnés organisaient une conférence annuelle. La Sixième Conférence Annuelle s'est tenue les 20 et 21 avril 1928, à Port-au-Prince. On rapporte que cette conférence fut instructive et agréable. C'est sans doute à l'ouverture de cette sixième conférence annuelle que la photo de groupe ci-dessus fut prise.

Voici la liste des discours et présentations qui furent donnés:

  1. Discours d'ouverture de l'Ingénieur en chef (le Capitaine Cooke) et du Ministre des Travaux Publics.
  2. Discours de bienvenue de Son Excellence Louis Borno, Président de la République.
  3. Marcel Salès, Ingénieur de 2ème classe: "Caractéristiques techniques de la nouvelle route Gros-Morne à Port-de-Paix."
  4. Christian Dietz, Ingénieur 2ème classe: "L'organisation du Service d'Irrigation et les Améliorations du système de la Plaine du Cul-de-Sac 1917-1918."
  5. Léonce Maignan, Architecte 1ère classe: "Caractère et Style de l'Architecture Tropicale."
  6. Emile Gardère, Ingénieur 3ème classe: "L'Education des Ouvriers Haïtiens."
  7. Lepelletier Jeannot, Ingénieur 1ère classe: "Les Routes Carrossables Proposées entre Miragoâne et Jérémie, et, entre Les Cayes et Jérémie."(+)

Dans la soirée du 20 avril 1928, les Ingénieurs du Traité ont offert un banquet en l'honneur de leur collègues haïtiens, et, le 22 avril à midi, les Ingénieurs et Architectes Haitiens Commissionnés ont offert en retour un banquet en l'honneur des Ingénieurs du Traité.

Le samedi 21 avril a été organisée une visite d'inspection de certains des plus grands projets de construction dans la région de Port-au-Prince, incluant: le Palais de Justice, les nouveaux Magasins de l'Etat, le Mur de Quai, le Réservoir de Bourdon, la Station de captage et de chlorination de l'eau à la source Leclerc.

Le nombre moyen d'employés de la Direction Générale des Travaux Publics (DGTP) durant l'année 1928 a été de 7224. Vers la fin de cette année, il y avait à l'emploi de la DGTP: 11 Ingénieurs du Traités et 18 autres ingénieurs et contremaîtres de construction américains, soit un total de 29. Cela correspond à une diminution de 3 par rapport à l'année 1927.

Le ratio Employés Haïtiens/Américains était de 249 pour 1 en 1928. Ce ratio était de 205 pour 1 l'année d'avant.

La bibiothèque du Bureau Central de Port-au-Prince a augmenté de 73 nouveaux volumes durant l'année 1928. De ce nombre, 19 étaient en langue française. La bibliothèque, à la fin de 1928, contenait 2070 livres et environ 2300 catalogues et circulaires.

(Les informations présentées dans cet article proviennent du "Rapport Annuel de l'ingénieur en chef G. A. Duncan (américain) au Ministre des Travaux Publics" pour l'année 1927-1928, traduction anglaise, Imprimerie du Service Technique, Port-au-Prince, 10 janvier 1929, 187 pages.

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(*) À droite pour un observateur regardant la photo.
(**) Selon les documents que j'ai consultés, il semble que ce soit l'ingénieur P. Ethéart qui fût Ministre des T.P. pendant une bonne partie de l'année 1928, mais je n'en suis pas certain. Ce qui est sûr, c'est que Mr. Léonce Borno devint Ministre des Travaux Publics, probablement à partir de la fin de l'année 1928.
(+) Ces deux projets doivent faire sourire les ingénieurs en 2007: à ma connaissance, la route Miragoâne-Jérémie n'a pas encore atteint Jérémie, et, la route Les Cayes-Jérémie doit être difficilement praticable en saisons de pluie, 80 ans plus tard.

jeudi 2 août 2007