samedi 30 mai 2009

Haïti/UEH/Ordres professionnels/ Pour protéger et servir le public: réflexions et suggestions

On le sait tous très bien, les institutions sont créées pour servir le public et pour protéger le public.

Considérons, pour les fins de l'argumentation, cinq (5) institutions, certaines existent déjà, mais devront être renforcées, d'autres devront être créées par une loi:

U: L'Université d'État d'Haïti (UEH) et les universités privées existantes

O: Chacun des ordres professionnels (existants ou à créer par une loi)

P: L'Office des professions d'Haïti (à créer par une loi)

A: Chacun des Bureaux d'Accréditation des Programmes de Formation (à créer par une loi) : un bureau pour la médecine, un autre pour le génie, un autre pour les sciences infirmières, un autre pour l'agronomie, un autre pour le droit, un autre pour la comptabilité, etc.

N: Le Bureau de normalisation d'Haïti (à créer par une loi).

Les Bureaux d'Accréditation des programmes (A) seront des institutions indépendantes, et, leur décision de reconnaître ou non un programme d'études universitaires, à un moment donné et pour une période donnée, sera sans appel. Bien sûr, un bureau d'accréditation de programmes en médecine, par exemple, utilisera les services de médecins et de professeurs en médecine désignés pour une période donnée pour procéder à l'évaluation des programmes d'études de médecine dans une Faculté donnée.

L'institution (A) sera là pour vérifier, par exemple, que la Faculté de médecine de l'Université (U) respecte (ou ne respecte pas) le programme de formation qui a été approuvé auparavant par (A). Si le programme de cette faculté est accrédité, automatiquement les diplômes délivrés par elle seront reconnus par l'Ordre des médecins (O) et le diplômé en médecine sera accueilli au sein de (O) en tant que membre junior, puis, moyennant une période donnée de pratique sous la supervision d'un aîné, il sera reçu par (O) en tant que membre professionnel à part entière. Si le programme n'est pas accrédité, le diplôme de la faculté de (U) ne sera pas reconnu, tant que les problèmes découverts ne sont pas corrigés à la satisfaction du Bureau d'accréditation (A).

L'Office des professions (P) sera une institution de l'État qui veille à ce que les associations professionnelles assurent la protection du public. L'office (P) s'assurera donc que les professions s'exercent et évoluent de manière compétente et intègre.

Le dernier point est d'une extrême importance dans le développement économique d'Haïti. il s'agit du Bureau de normalisation (N).

Le Bureau de normalisation (N) sera chargé d'élaborer des normes consensuelles au niveau national.


Les documents (normes) du bureau (N) seront établis en collaboration avec les industries et ils deviendront des documents de référence utiles à tous.


Ces normes porteront les professionnels à exercer leurs métiers en respectant des règles techniques claires et précises.


Ces normes seront utiles pour élaborer des systèmes et des méthodes de vérification de conformité et de certification de la qualité des produits ou des services d'une entreprise.
En plus d'être directement utiles aux haïtiens eux-mêmes, les normes et leur respect permettront à Haïti d'exporter plus facilement ses produits en plus grande quantité que maintenant, ce qui sera bon pour son économie.


C'était, à quelques milliers de kilomètres, quelques réflexions et suggestions par lesquelles j'exprime, aujourd'hui, ce que je crois être le plus favorable à l'épanouissement de mes frères et soeurs d'Haïti, des coins les plus reculés de ses sections communales jusqu'aux résidences des quartiers les plus huppés de ses grandes villes.
Je suis sûr que le temps que j'ai pris pour écrire ces lignes ne sera pas perdu, mais que les idées, exprimées ici en vrac, alimenteront la pensée des intellectuels et des décideurs haïtiens et les aideront dans leurs actions futures.

Dr. Pierre Montès
30 mai 2009

L’Université : que veut-elle en somme ?

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Grève des étudiants de la FMP: une vue de l'édifice principal et de la rue Oswald Durand
Photo: Le matin, 29 mai 2009
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Par Sabine Manigat
Le Matin, 29 mai 2009
En principe, dans ce dossier de la faculté de Médecine, nous sommes face à un cas de revendication étudiante classique : un cursus altéré, des cours supprimés qui donnent lieu à des réclamations. Une seule issue : la négociation. Car aucun changement dans la formation universitaire ne se fait au hasard et sans fondement. Toute la question est dans l’évaluation de sa pertinence par rapport à une série de paramètres dont les équivalences internationales, par exemple, ne sont pas des moindres. C’est donc dire aussi que les responsabilités ne sont pas les mêmes entre un groupe d’étudiants attaché au « comme avant » et inquiet, à juste titre sans doute, de la valeur de son diplôme et une direction responsable de la gestion d’un ensemble de paramètres administratifs, académiques et de politique universitaire dont dépendent la qualité et la crédibilité de la formation offerte. Mais les choses ne se passent pas ainsi, ou plutôt elles ne se passent plus ainsi depuis qu’une dérive de plus en plus marquée tend à confiner l’image des luttes étudiantes à des protestations violentes, intolérantes et parfois même « fondamentalistes » dans leurs modalités comme dans leur contenu. Or le potentiel revendicatif des étudiants n’a pas à être galvaudé de la sorte parce qu’un petit groupe d’agitateurs a décidé de confisquer la faculté et de bloquer les rues plutôt que de s’assoir à une table de négociation. Il n’en a pas toujours été ainsi.
Grèves, manifs, sit-in, occupations… Autant de mots qui évoquent souvent l’action revendicative de la jeunesse universitaire. La culture et la tradition sont éminemment européennes et latines. Les causes, traditionnellement généreuses, volontiers citoyennes ou politiques, mais généralement liées à la cause universitaire. En ce sens, la tradition de lutte estudiantine en Haïti ne fait pas exception. Sans remonter à ses prolégomènes, on mentionnera les luttes de l’Union nationale des étudiants haïtiens – (Uneh) dans les années 1960, celles de la Fédération nationale des étudiants haïtiens (Feneh ) dans les années 1980 et celles de la Fédération des étudiants universitaires haïtiens (Feuh) à la fin des années 1990. Dix ans après, que dire des récents troubles qui perturbent régulièrement l’Université d’État d’Haïti? De quand date cette dérive et que faire pour l’arrêter? Le mouvement des étudiants en médecine est symptomatique d’une déchéance de l’Université d’État qu’il est difficile de nier. Certes, rien n’est jamais noir ou blanc, mais dans le « comment » comme dans le « pourquoi » on trouve matière à inquiétude et nécessité d’une reprise en main.
Le comment : fermeture de locaux, agression de professeurs, blocage de rues, n’est hélas pas nouveau. Il y a à peine quelques mois les étudiants de l’École normale supérieure avaient déjà remis ça (ils n’en étaient pas à leur première initiative de ce genre) lors de l’occupation du rectorat pour une affaire similaire de cursus et de changement de cours. Plus tard, c’est-à-dire tout récemment, un professeur était l’objet d’un déni de considération professionnelle et d’une atteinte flagrante à l’autorité de chaire dans ce même établissement. Il ne faut y voir aucune coïncidence. Comme avant, les autorités de l’UEH – de l’État donc – avaient cédé aux « revendications » et tout était rentré dans l’ordre, c’est-à-dire, dans la médiocrité du statu quo. Cette fois-ci, l’agitation se situe au cœur de la ville et perturbe la vie économique et sociale de la cité depuis plusieurs jours. En une occasion antérieure, c’est le mouvement des internes (une affaire de titre et de rémunération) qui avait paralysé l’hôpital universitaire, qui est aussi le premier centre hospitalier public du pays. Les conséquences en termes d’insalubrité de l’hôpital comme de déficit de services aux plus démunis sont encore dans les mémoires. Bref, la nature a horreur du vide et plus l’autorité bien comprise fait défaut, plus les pratiques antidémocratiques et intimidatrices gagnent du terrain.
Le pourquoi. C’est là l’essentiel. D’où ma question : que veut l’Université? Je dis bien l’université et pas seulement les étudiants. Un statu quo végétatif qui, à court terme , arrange tout le monde (impopularité auprès « des » étudiants personne n’aime) mais, à la longue , pave la route à la destruction de l’UEH? Ou une reprise en main courageuse qui doit commencer nécessairement par poser le problème d’une réforme indispensable? Que peut-on espérer d’un centre de formation dans lequel ce sont les apprenants qui imposent leurs vues, leurs préjugés, leurs méthodes à des responsables dont le seul objectif semble être – en tout cas pour l’observateur – de durer?
La situation à la faculté de Médecine n’est pas seulement intolérable, elle est surtout profondément triste, car elle évoque les plus grandes plaies de notre société : absence de culture du dialogue, refus du compromis, arrogance de l’ignorance et surtout irresponsabilité des autorités. Quel exemple de ces jeunes pour notre jeunesse, leurs pairs?
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Mise à jour du 6 juin 2009
Cliquez pour lire la réaction du Dr Rodolphe Mallebranche et une note de Madame Sabinne Manigat:
//Brève réaction à l’éditorial de Sabine Manigat sur la crise à la faculté de Médecine et de Pharmacie
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mercredi 27 mai 2009

Haïti/Faculté de Médecine et de Pharmacie: Bilan et perspectives - 2

Il s'agit du document intitulé: La Faculté de Médecine et de Pharmacie, à la croisée des chemins, préparé par le Décanat de la FMP. Il a été diffusé hier par les autorités du Rectorat de l'UEH.

Il contient 37 pages.

On peut y constater que la FMP fait des pas importants dans le sens de l'amélioration de la formation des étudiants.

Nous n'avons pas réussi ce matin, 27 mai 2009, à repérer sur le site Web de la FMP,

http://fmp.ueh.edu.ht/

une version quelconque de ce document. Il y a cependant un bilan de 13 pages de l'année 2008.

Il serait bon que le Décanat de la FMP autorise la publication du document sur le site Web de la FMP ?

En outre, nous croyons remarquer que les étudiants ne soient pas suffisamment impliqués dans le processus de changements en marche à la FMP. Si tel est bien le cas, est-ce que ce serait là, l'une des principales causes de la crise actuelle ? Il nous semble extrêment important que cette situation soit corrigée. Il s'agit d'une simple suggestion.

Définitivement, il y a un problème de communication entre le Décanat et les étudiants, et, aussi un manque de représentation et de participation des étudiants dans les comités académiques.

Cliquez sur le lien suivant pour prendre lecture dudit document:
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http://d.yimg.com/kq/groups/16956878/888355406/name/Bilan%20et%20Perspectives2.pdf
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mardi 26 mai 2009

Haïti/Crise à la Faculté de médecine

Le dialogue entre le décanat de la FMP et les édudiants est supplanté par une épreuve de forces. Même la Minustah se mêle de la partie. Ces derniers jours ont été très agités à la rue Oswald Durand, selon les dernières nouvelles (1), (2).
Les étudiants reprochent au décanat actuel, entre autres choses, la décision de supprimer certains cours et de remplacer d'autres cours par des séminaires.
Ils demandent le départ du doyen élu.
Si cela peut aider, nous donnons ci-après, en vrac, quelques liens vers les facultés de médecine et les programmes d'études de médecine de quelques universités étrangères.
Ils sont destinés tant aux étudiants de la FMP qu'aux autorités de la FMP et du Rectorat. On pourrait s'en servir pour comparer leurs programmes à ceux de la FMP. Puisse une telle comparaison aider les parties à se rapprocher, à mieux se comprendre, et à parvenir à s'entendre pour le bien de tous.


//Études de médecine dans quelques pays
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tudes_de_m%C3%A9decine
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//Un lien vers le site Web de la faculté de médecine de l'Universté de Montréal: département de médecine
http://www.deptmed.umontreal.ca/departement/departement_bienvenu.htm
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//Études de médecine au Canada ( texte en anglais)
http://en.wikipedia.org/wiki/Category:Medical_education_in_Canada
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//Écoles de médecine au Canada (en anglais)
http://en.wikipedia.org/wiki/Category:Schools_of_medicine_in_Canada
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//Portail Médecine selon Wikipédia (en français)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:M%C3%A9decine
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//Portail Médecine selon Wikipédia (en anglais)
http://en.wikipedia.org/wiki/Portal:Medicine
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Voir aussi notre précédent article:

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http://jfjpm.blogspot.com/2009/05/haiti-crise-la-faculte-de-medecine-et.html

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Nouvelles d'Haïti:
(1)
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http://www.omegamilitaryconsultant.com/artman/publish/article_955.shtml
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(2)
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http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_poli_fr.php?id=15272
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vendredi 22 mai 2009

Haïti/MENFP/ Réflexions sur quelques aspects du Système scolaire public: «Gagòt» (*) hier, gagòt aujourd’hui et peut-être gagòt demain ?


Quelques chiffres approximatifs

En janvier 1986, la population d’Haïti était de l’ordre de 5 millions d’habitants, la fonction publique comptait environ une quarantaine de milliers d’employés. À ce moment-là, le Ministère de l’Éducation Nationale, le plus gros employeur du secteur public, comptait environ 12 500 postes. Les enseignants constituaient évidemment la plus grande portion de ce nombre de postes.

En 2009, la population d’Haïti est estimée à environ 9 millions d’habitants. Si la fonction publique évoluait proportionnellement à la population, elle compterait alors aujourd’hui 66 000 employés environ et le Ministère de l’Éducation Nationale, compterait environ 21 000 postes. Les enseignants constitueraient encore évidemment la plus grande partie de ce nombre de postes. À part la population d’Haïti, les deux autres chiffres avancés ici ne sont que des hypothèses qui peuvent sous estimer, surestimer, ou approximer grossièrement les valeurs vraies.

Nous avons visité, le 21 mai 2009, le site Web du Ministère de l’Éducation et de la Formation Professionnelle (MENFP). Nous avons observé qu’il est au stade embryonnaire, et les statistiques qui nous intéressent n’y sont pas encore disponibles. En fait très peu de choses sont disponibles sur ce site Web, même pas la loi organique du MENFP, ni les programmes d’enseignement en vigueur dans les différents cycles d’études (1).

Depuis le début de l’année, nous lisons et entendons dans les médias une querelle de chiffres entre d’une part, l’ancien ministre Gabriel Bien-Aimé et d’autre part le ministre actuel Joël D. Jean-Pierre, le Premier ministre Michèle Pierre-Louis, le Président René Préval. Voir les articles ci-dessous (2), (3), (4) et (5).


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Gabriel Bien-Aimé, ex-ministre de l'Education nationale et
de la Formation professionnelle. Photo: Le Nouvelliste, 13 mai 2009

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On reproche à l’ex-ministre Bien-Aimé d’avoir délivré des lettres de nomination à près de 4 000 enseignants (certaines déclarations avancent le chiffre de 13 000, voire même 17 000 nominations), alors que le budget officiel du MENFP n’avait pas de provisions suffisantes pour que le Ministère des Finances (MEF) permît à ces nouveaux enseignants d'émarger au budget de l'État.

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Le président René Préval. Photo: Le Nouvelliste, 13 mai 2009


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Le Premier ministre Michèle Pierre-Louis. Photo: Reuters, 5 août 2008

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Joël Desrosiers Jean-Pierre, actuel ministre de l'Education nationale et de la Formation professionnelle

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Dans sa lettre ouverte au Président Préval, l’ex-ministre Bien-Aimé reconnaît avoir délivré une « lettre d’autorisation» aux nouveaux enseignants qui étaient effectivement en salle de classe en attendant la « régularisation » de leur cas. Le nombre de lettres d’autorisation émises n’est pas précisé, mais l’ex-ministre laisse déduire qu’il serait inférieur ou égal à un maximum de 4590. Ce nombre précis correspond au nombre d’enseignants nécessaires pour pourvoir de six enseignants chacune des 765 écoles qui étaient alors à maître unique en 2006. Ce nombre est bien inférieur aux 13 ou 17 mille avancés par l’exécutif actuel. Il reste à savoir est-ce que chacune de ces écoles à maître unique disposait de six salles de classes pouvant accueillir ces nouveaux enseignants et leurs élèves ou bien, si elles étaient constituées d’une seule salle de classe à l’intérieur de laquelle l’ensemble des élèves étaient partitionné en groupes selon leur niveau, ce qui n’est pas une chose impossible. Nous supposons que l’ex-ministre avait pris le soin de s’assurer que ces écoles disposaient de six salles de classes chacune.

Toute cette guerre de chiffres éclate sur la place publique à la suite de la grève qu’avaient déclenchée, au début de l’année 2009, des enseignants pour réclamer à l’État le paiement de plusieurs mois de salaire dus parce que leur statut d’enseignants n’était pas encore régularisé auprès du ministère de finances.



Un système inefficace.-


Cette crise met en évidence un ensemble de problèmes du système de gestion, non pas du Ministère de l’Éducation seul, mais de l’appareil étatique haïtien tout entier. Parmi ces problèmes je mentionnerai trois :

  • Il y a la lenteur administrative à l’intérieur de chaque ministère
  • Il y a la faiblesse administrative dans certains ministères
  • Il y a la lourdeur ou la complexité des rapports administratifs entre le Ministère des Finances et chacun des autres ministères ou autres entités de l’appareil étatique.




Si les problèmes de gestion affectent presque tous les ministères, alors pourquoi la crise se manifeste-t-elle surtout au MENFP ?

La raison est double. D’une part c’est parce que le MENFP est le plus gros employeur de l’État et que les problèmes de gestion sont du même coup amplifiés. D’autre part, la population réelle des enseignants et maîtres d’école au MENFP émargeant au budget et physiquement présents sur le terrain (dans les écoles) est caractérisée par une grande variabilité, alors que le nombre total de postes d’enseignant inscrits dans le budget est théoriquement fixe, pour une année fiscale donnée. Les salaires étant bas et les conditions de travail difficiles, le système éducatif public n’arrive pas à garder longtemps à son service un pourcentage important de son personnel enseignant : l’enseignement n’est pas une carrière pour certains enseignants qui abandonnent le système soit en changeant de «métier» à la première occasion, soit en quittant le pays. Ce fait explique en grande partie pourquoi le Ministère doit nommer, idéalement au début de chaque année fiscale, un nombre important de nouveaux enseignants pour remplacer ceux qui ont quitté le système.

Un point critique du système est à mentionner. Ça prend un enseignant dans chacune des classes d’une école donnée pour la faire fonctionner convenablement. Et donc, si un enseignant est absent une journée donnée, il faut affecter à sa salle de classe un suppléant à temps, c'est-à-dire, le même jour et aux heures régulières de classe. Il n’est pas certain que les écoles du MENFP soient toujours capables de gérer ces cas d’absence efficacement.

Les faiblesses administratives au MENFP nous étaient visibles dès 1986, par exemple, quand nous avions eu l’occasion d’observer le système de l’intérieur pendant un mois environ, malgré les troubles d’ordre politique qui naissaient de toutes parts. La crise de 2009 démontre la permanence de ces faiblesses administratives du MENFP, la permanence de sa lenteur et la permanence de la complexité des échanges avec le MEF.

Pour bien mettre en évidence et bien illustrer quelques faiblesses inhérentes au MENFP, nous présentons quatre cas dont trois ont l’air d’être fictifs, mais ils peuvent s’appliquer à des dizaines voire des centaines d’enseignants du système scolaire public.



Cas 1.-

Madeleine, célibataire, est maîtresse d’école depuis deux ans à l’école primaire publique de garçons de la section communale de Jean-Bellune dans la commune de Pestel, Grande-Anse. Son salaire mensuel brut est de 8000 gourdes (200 dollars). Après impôts et autres frais, son salaire mensuel net est de 6000 gourdes (150 dollars). Madeleine réussit à faire aboutir un projet de voyage aux USA. En plein milieu de l’année scolaire, elle quitte donc son école et son pays, pour aller chercher une vie meilleure à l’étranger. Pour le reste de l’année fiscale en cours, Madeleine signe avec le MENFP une entente selon laquelle le montant net de son salaire mensuel de 6000 gourdes sera partagé en deux moitiés : une moitié sera versée à sa remplaçante, Mariéla, enseignante à demi-solde, l’autre moitié sera remise à la mère de Madeleine, la vieille Elsia, qui vit sur un lopin de terre avec son fils André, analphabète, frère aîné de Madeleine, aux Îles Cayemites, une autre section communale de Pestel.

Il doit y avoir des dizaines et des dizaines de maîtres et de maîtresses d’école qui soient dans la même situation que Madeleine et pour la même année scolaire. Et ce phénomène aléatoire doit se répéter d’année en année au sein du système scolaire public haïtien. Des centaines de maîtres et maîtresses d’école, pour des raisons diverses, doivent être dans la même situation que Mariéla au sein du système scolaire public haïtien.


Cas 2.-

Jésula est, depuis cinq ans, maîtresse d’école à l’École Nationale de Filles de la commune de Dame-Marie, dans la Grande-Anse. Son salaire brut est de 8 000 gourdes par mois. À l’approche des vacances d’été 2008, elle démissionne de son poste de maîtresse d'école pour aller travailler dans une école privée à Jérémie. Sa démission est effective à compter du 1er octobre 2008. Le MENFP demande alors au MEF de cesser l’émission des chèques au nom de Jésula à partir du 1er octobre 2008. À la réouverture des classes en octobre 2008, et pour la nouvelle année fiscale 2008-2009, le MENFP autorise Dieula à enseigner à la place de Jésula, en attendant que sa situation soit régularisée auprès du MEF, lorsque le nouveau budget sera voté. Dieula enseigne donc à Dame-Marie depuis octobre 2008 et huit mois plus tard, en mai 2009, elle n’a pas encore reçu sa lettre de nomination, elle n’émarge pas encore officiellement au budget de la République, le MEF n’émet aucun chèque en son nom car le budget de l’État 2008-2009 n’a pas encore reçu l’approbation du Parlement. L’année scolaire se terminera dans un mois, fin juin 2009.

Il doit y avoir des dizaines et des dizaines de maîtres et maîtresses d’école qui soient dans la même situation que Jésula pour la même année scolaire. Et ce phénomène aléatoire doit se répéter d’année en année au sein du système scolaire public haïtien. Des centaines de maîtres et maîtresses d’école, pour des raisons diverses, doivent être dans la même situation que Dieula au sein du système scolaire public haïtien.



Cas 3.-

Maître Alex est professeur de Chimie au Lycée de Miragoâne, chef-lieu du département des Nippes, situé à 90 kilomètres de Port-au-Prince. Maître Alex habite à Port-au-Prince et il enseigne la Physique et la Chimie dans deux collèges privés de la capitale et donne chez lui des leçons particulières à des jeunes gens issus de familles aisées. Il est marié et le couple a deux enfants. Son absence en salle de classe à Miragoâne est monnaie courante et il est difficile de lui trouver un professeur suppléant à Miragoâne même. Il continue à percevoir son salaire mensuel du MENFP pour le cours de Chimie au lycée et tente même d’obtenir une augmentation de salaire du Ministre de l’Éducation qui fut, autrefois, son élève en Chimie au collège. Le ministre, loin de lui donner satisfaction, lui recommande d’être assidu à son cours de Chimie au Lycée de Miragoâne, sans savoir que Maître Alex soit un absentéiste.

Il doit y avoir des dizaines d’enseignants au lycée qui soient dans la même situation que Maître Alex pour la même année scolaire. Et ce phénomène aléatoire doit se répéter d’année en année au sein du système scolaire public haïtien.


Cas 4.-

Il a existé chaque mois (et il est possible qu’il existe encore aujourd’hui) des centaines de chèques émis par le MEF au nom de maîtres et de maîtresses d’écoles primaires ou d’enseignants dans des lycées qui n’ont pas démissionné officiellement, qui ne sont plus physiquement dans le système éducatif et qui ne sont pas joignables par le MENFP. Ils deviennent alors, de facto, pour un certain temps (l’année fiscale en cours, peut-être), les «zombis» du système ; mais ce sont apparemment des zombis sans maître, ni maîtresse. Nous n’avions pas eu le temps d’investiguer à fond ces cas pourtant notoirement connus, au MENFP, de la Direction des Affaires Administratives. Nous aurions pu certainement aider à résoudre ce problème administratif au MENFP en 1986, si nous y étions restés un peu plus longtemps (au moins une année fiscale complète, au lieu d’un mois seulement). Très curieusement, ces chèques, au lieu d’être retournés au MEF, comme il se devrait, dans une sorte de fonds consolidé de la République, étaient échangés contre cash à la Banque National de Crédit par/pour la Direction des Affaires Administratives. Et le montant net obtenu était utilisé par cette Direction pour couvrir des dépenses diverses, au sein du MENFP, non prévues dans le budget (petite caisse, frais divers, subsides à des personnalités dans le besoin, etc). Notre aversion contre cette pratique inappropriée, dès les premiers jours de notre mois passé au MENFP et notre désir d’y mettre rapidement fin, avaient alors porté à la démission subite, le Directeur des Affaires Administratives vers la fin de janvier 1986. Cette pratique prit ainsi fin, abruptement, au moins pour le reste de notre séjour au MENFP, car nous avions alors installé à cette Direction, nul autre que l’incorruptible colonel à la retraite, professeur à l’UEH, Monsieur Christophe Mervilus. Cette nomination était perçue au sein du MENFP, comme un signal de notre part, montrant que nous étions venus pour travailler sérieusement et non pour profiter du système. Cependant, nous n’avons pas eu le temps de mettre en place une directive appropriée à la résolution définitive du problème car notre passage au MENFP prit abruptement fin une semaine plus tard, au début de février 1986.

Je serais curieux de savoir comment les cas semblables à ceux ci-dessus rapportés, ont été traités de février 1986 à nos jours, à chaque occurrence.

Un mot de la gestion du budget par la Direction des Affaires Administratives et le service de Comptabilité au MENFP en janvier 1986


En Janvier 1986, le service de comptabilité du MENFP était dirigé par un seul employé, un comptable qui était assisté d’une secrétaire. En outre, il ne contrôlait que dix pourcents (10 %) du budget : les dépenses correspondant aux frais de fonctionnement. Quatre-vingt-dix pourcents (90%) du budget (les dépenses de fonctionnement constituées par les salaires des 12 500 postes au MENFP en 1986) étaient sous le contrôle exclusif du Directeur des Affaires Administratives : le service de comptabilité n’y avait aucun accès ! Étant, moi aussi, comptable de formation, j’avais pris la décision de remettre le contrôle du budget au service de comptabilité du MENFP et j’en avais informé le comptable. Celui-ci, quoique réticent et perplexe, avait accepté de lever le défi. Il est clair qu’un seul employé n’aurait pas pu contrôler, lui tout seul, l’exécution du budget du MENFP. J’aurais certainement renforcé convenablement ce service pour lui permettre de travailler efficacement, en tout cas beaucoup mieux qu’avant.

Je serais curieux de savoir comment ont fonctionné le Service de comptabilité et la Direction des Affaires Administratives au MENFP de février 1986 à nos jours.

Cependant, l’existence des problèmes de gestion du personnel enseignant et de gestion des salaires dans les écoles du système public, en 2009, nous laisse croire que le Service de comptabilité et la Direction des Affaires Administratives, entre autres choses, sont restés des maillons faibles du MENFP.



Un mot des directions départementales


La faiblesse du système se manifeste aussi au niveau des directions départementales déconcentrées.
En 1986, chaque direction départementale était pratiquement réduite à un seul cadre de haut rang : le Directeur départemental, assisté éventuellement d'un secrétariat réduit à sa plus simple expression. Les directions départementales n’avaient ni les moyens, ni le personnel nécessaires pour encadrer efficacement l’organisation de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel dans les départements géographiques du pays.


Le système administratif doit être repensé.-

Nous ne parlons pas en détail ici de la gestion des programmes d’enseignement, ni de l’organisation de l’enseignement à tous les niveaux et sur toute l’étendue du territoire national. Il y a sans doute un travail immense de réforme à faire de ce côté. À ce sujet, voir par exemple (6) qui présente une critique du système éducatif et de sa réforme.

Après avoir déterminé approximativement un taux d’accroissement annuel de la population qui soit soutenable, l’État haïtien devrait reconnaître dans une loi (e.g. la Constitution) que chaque haïtien âgé de 5 à 17 ans a le droit à, et l’État a le devoir de lui offrir, un système éducatif convenable, un service de santé adéquat, un minimum de calories par jour, un logement décent, des infrastructures de loisir et de sport sécuritaires et partout accessibles en tout temps, etc. Le système scolaire public (pour ne parler que de lui ici), serait alors conçu et bâti en fonction de la population de jeunes âgés de 5 à 17 ans. Le cas des personnes plus âgées ou qui ne sont pas passées dans le système serait traité à part de manière juste, convenable, satisfaisante et avec toute la rigueur intellectuelle requise.

Il y a lieu de renforcer et de revaloriser la fonction d’enseignant pour attirer dans le système public des personnes compétentes, les retenir dans le système et permettre qu’elles soient heureuses d'y faire une longue carrière.

En attendant, sur le plan administratif, voici des pistes de solution qui, à notre avis, pourraient être envisagées au MENFP.

Tout en renforçant l’Administration centrale du MENFP au niveau de chacune de ses directions, il y aurait lieu de déconcentrer effectivement ses services vers les différentes directions départementales du ministère. Chaque direction départementale aurait à soutenir ou à opérer l’organisation et la gestion de l’enseignement dans toutes les écoles du département. Elle s’occuperait de la gestion du personnel enseignant (maîtres et maîtresses d’école, banque de suppléants du primaire, enseignants des lycées, banque de suppléants du secondaire, mêmes choses au niveau professionnel) et du personnel d'inspection et de contrôle, contrôle comptable de l’exécution du budget alloué au département, collecte des données sur la présence du personnel enseignant et autres dans les écoles et lycées du département, entretien, avec l’appui technique de la Direction du Génie Scolaire départemental décentralisée elle aussi, de tous les bâtiments et de toutes les installations scolaires, y compris le mobilier. L’idéal serait que la Direction Départementale ait le contrôle complet et effectif de son budget de telle manière que les problèmes rencontrés dans le système centralisé actuel ne se présentent pas au niveau de la Direction Départementale. Il serait plus approprié que les enseignants suppléants soient payés par la direction départementale à partir d’un fonds mensuel à elle alloué et déposé en son nom dans un compte à la succursale de la BNC du chef-lieu du département géographique. La reddition ou l’apurement de ce compte, et de tous les autres comptes du budget, serait fait trimestriellement ou même mensuellement, s’il le faut, auprès du service de comptabilité de l’administration centrale du ministère et si nécessaire auprès du Ministère des Finances.

Pour faciliter le déplacement rapide du personnel enseignant à travers toute la République, il faudrait concevoir et construire de bonnes routes formant un réseau carrossable en tout temps. En plus, on concevrait et construirait un réseau de voies ferrées reliant entre eux, pour commencer, les chefs-lieux des dix départements. Ainsi, par exemple, Maître Alex pourrait se rendre en train à Miragoâne et arriver à l’heure dans sa classe de Chimie au lycée de cette ville. Il regagnerait ensuite sa famille à Port-au-Prince dans la même journée. Les hauts fonctionnaires du ministère n’auraient plus besoin, pour aller visiter (inspecter et contrôler) certaines écoles situées dans les endroits les plus reculés du pays, de s’y rendre à dos de mulet.

Conclusion.-

Si les lignes écrites ci-haut pouvaient porter les responsables du MENFP à entreprendre sérieusement un travail de réflexion, si un tel travail leur permettait de découvrir par eux-mêmes des éléments de solutions aux problèmes administratifs et autres du système scolaire public haïtien, et, si enfin ils mettaient en application ces solutions, alors la nation leur serait reconnaissante et le jugement de l’histoire leur serait, un jour, favorable.

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(*) Gagòt : mot créole qui signifie désordre, gabegie, gâchis, gaspillage, selon le dictionnaire créole-français, français-créole de Prophète Joseph, M. Éd., Éditions Konbit, 2007
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(1) Site Web du MENFP
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http://www.eduhaiti.gouv.ht/
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(2) 5 février 2009.- Grève dans les écoles publiques : Le gouvernement promet une solution
La Première ministre Michèle Pierre-Louis dénonce la nomination irresponsable de plusieurs milliers d’enseignants sous le ministre Gabriel Bien-Aimé
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http://radiokiskeya.com/spip.php?article5660
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(3) Gonaïves, 12 mai 2009. - le Président de la république a qualifié de « délinquance politique » la décision que son ancien ministre de l’éducation, Gabriel Bien-Aimé (OPL), avait prise en engageant plusieurs milliers de nouveaux enseignants sans disponibilité budgétaire. René Préval appelle ces derniers à prendre leur mal en patience en insistant sur le fait qu’ils n’avaient pas encore intégré l’enseignement public de manière régulière.
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http://radiokiskeya.com/spip.php?article5895
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(4) 13 mai 2009.- Le Nouvelliste.- Haïti: Vers la régularisation de la situation
« Tout enseignant ayant un profil clair pouvant justifier sa présence en salle de classe, son processus de nomination est déjà enclenché », a annoncé le ministre Joël D. Jean-Pierre, qui dit attendre le vote du budget par le Sénat et sa promulgation pour rendre effectives ces nominations. De plus, il a fait état d'environ 3 à 4 mille lettres de nomination qui sont déjà prêtes.
Selon le ministre qui intervenait lors d'une conférence de presse donnée ce mercredi 13 mai, dans les locaux du ministère, un rapport préliminaire d'un recensement du personnel enseignant révèle qu'environ 13 mille enseignants et responsables d'écoles sont en situation irrégulière. En d'autres termes, ils n'ont pas été nommés et n'ont pas de contrat avec le ministère. C'est ce qui, selon lui, empêchait ces enseignants de bénéficier leur paie. Comme pour justifier la lenteur enregistrée dans le traitement du dossier des enseignants depuis des semaines de grèves successives observées par ces derniers pour exiger le paiement de leurs arriérés de salaires, le ministre Jean Pierre a fait remarquer que « la solution à ce problème requiert la disponibilité de ressources importantes dans la conjoncture économique où, pour ces 13 mille enseignants, sur la base d'un salaire annuel de 100 000 gourdes, pour chacun, il faudrait 1,3 milliard de gourdes ». « Quant aux 1500 cas d'arriérés de salaires, ils sont en cours de traitement. Mais, Il existe un problème au niveau des NIF de ces professeurs qui empêche le ministère des Finances de valider leur paiement », a-t-il dit, ajoutant que 647 nouvelles salles de classe ont été construites.

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http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=&ArticleID=70216
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(5) 13 mai 2009.- Le Nouvelliste.- Selon Gabriel Bien-Aimé : En arrivant au Ministère de l'Education nationale le 9 juin 2006, j'ai inventorié, entre autres, deux problèmes :a) Cent soixante trois millions ( 163 000 000 ) de gourdes d'arriérés de salaire b) Sept cent soixante cinq ( 765) écoles à maître unique

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http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=&ArticleID=70214
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(6) 20 mai 2009.- Le Nouvelliste.- Haïti: La réforme de l'éducation en Haïti, par quel bout commencer ? Par Paul Yves Fausner M.A, Professeur à l'Université d'Etat d'Haïti

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jeudi 21 mai 2009

Philippe Priasso: Ballet amoureux avec une pelle mécanique !

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Transports exceptionnels with Philippe Priasso.
Photograph by: Courtesy Festival Transamériques
The Gazette, May 20, 2009
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//A dance partner with mechanical moves: Philippe Priasso interacts with payloader's shovel, wheels
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Dancer Philippe Priasso with Compagnie Beau Geste hangs from a excavator as he performs
"Transport Exceptionnels" at East River Park July 16 2008 as part of "Dance Out",
five days of free outdoor dance in all five boroughs of New York City
sponsored by Joyce Theater and the New York City Parks.
Photo: Daylife.com, july 16, 2008

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Philippe Priasso dansant avec une pelle mécanique
Photo: Building.co.uk, 23 novembre 2008
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//A romantic affair between man and machine
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Autres liens:
//Cyberpresse: " Transports exceptionnels : il danse avec une pelleteuse "
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//Radio-Canada
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//Document audio, Radio-Canada
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samedi 16 mai 2009

Haiti / Crise à la Faculté de Médecine et de Pharmacie : Réflexions et suggestions

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Des étudiants de la FMP/ETM de l'UEH revendiquent la réintégration dans le cursus universitaire
de tous les cours qui ont été supprimés pour des raisons jusqu'ici inconnues
Photo: Le Nouvelliste, 29 avril 2009 (1)
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L’observation de près ou de loin de l’enseignement supérieur des sciences du génie en Haïti depuis de nombreuses années, et, les nouvelles qui nous parviennent de la grève des étudiants de la FMP/ETM qui se poursuit actuellement (mai 2009), notre expérience de la chose universitaire, tant en Haïti qu'à l'extérieur, tout cela nous porte à écrire les lignes qui suivent.

D’abord, nous sentons qu’il y a un manque de dialogue entre le Décanat de la FMP et les étudiants. Il faut donc rétablir rapidement le dialogue.
Que le Doyen de la FMP, dans un geste magnanime, fasse les premiers pas, en invitant les étudiants à désigner parmi eux un groupe d'étudiants qui viendra le rencontrer au Décanat de la FMP ou bien chez lui, pourquoi pas ? C'est ce qu'aurait fait le Doyen Maurice Latortue.
Les étudiants ne devraient pas s'opposer au dialogue et devraient accepter une telle invitation. Le Doyen, à cette rencontre, entendrait le point de vue des étudiants, il leur présenterait le point de vue du Décanat, celui des Chefs de départements et des Professeurs de la FMP, et trouverait avec les étudiants un terrain d'entente et un modus operandi pour :
  1. Reprendre les cours et finir l’année académique 2008-2009.
  2. Établir et faire fonctionner un (des) comité(s) académique(s) permanent(s) formé(s) de professeurs de la FMP sur lequel (lesquels) siègeraient un ou deux représentants étudiants par comité.

C’est au sein de ces comités académiques que seraient discutées des propositions de changements futurs dans les différents programmes de la FMP. Ce travail pourrait durer au moins une année complète.

Parallèlement à ce travail en comités, je suggérerais au Décanat de la FMP de faire à l’aide du Web, un balisage des programmes de premier cycle en médecine dans quelques grandes universités étrangères. Ce travail permettrait d’établir, pour chaque programme balisé, la grille des cours et autres activités, le nombre d’heures de cours et d’heures de travaux pratiques par cours, le nombre de crédits par cours, le nombre de crédits du programme. En annexe d’un tel document, on pourrait inclure la description de chacun des cours de médecine de chaque programme balisé.

Un tel travail serait utile aux comités académiques de la FMP dans l'établissement des meilleures recommandations à faire au Décanat dans ce long et fastidieux processus d’adoption de nouveaux programmes ou de modification des programmes existants.

C’était, à des milliers de kilomètres d’Haïti, quelques brèves remarques pour aider mes frères haïtiens de l’intérieur, les étudiants de la FMP en particulier. Ces remarques visent également à aider le Décanat de la FMP et le Réctorat de l'UEH à sortir de cette crise.

Pierre Montès, ing., M.Sc.A., Ph.D.
Montréal, 16 mai 2009
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(1) Haïti: Des étudiants en colère
Par Claude Bernard Sérant
Source: Le Nouvelliste du 29 avril 2009
Après le bac, maintenant ce sont les cours de la faculté de médecine et de pharmacie et de l'école de technologie médicale de l'Université d'Etat d'Haïti qui sont en train d'être allégés. Les étudiants s'insurgent contre cette « forme de formation au rabais »!
Tous en blouse blanche, mis à part quelques-uns, les étudiants de la faculté de médecine et de pharmacie et de l'école de technologie médicale de l'Université d'Etat d'Haïti (UEH) s'insurgent, mardi, contre « une surprenante décision du décanat d'alléger les cours », à l'instar du ministère de l'Education nationale, il y a plusieurs années.
Dans la cour et dans les salles de cours, les futurs médecins, technologistes médicaux et pharmaciens scandent à l'unisson leur refus decette « forme de formation au rabais !».
« Nous avons fait une halte pour essayer de comprendre pourquoi la faculté de médecine et de pharmacie marche ainsi. Ce décanat ne crée que des crises. Il y a aujourd'hui une chasse aux cours dans le curriculum de la faculté », tempête Martial Bénêche, étudiant en cinquième année de médecine. Nous voulons, martèle-t-il, la réintégration dans le cursus de tous les cours qui ont été supprimés pour des raisons jusqu'ici inconnues. Un autre étudiant ajoute : « La tendance aujourd'hui, c'est de remplacer certains cours par des séminaires. Nous, nous voulons des cours réguliers, des professeurs ! »
Dans une atmosphère tonitruante, qui ne traduit pas le climat habituellement studieux de l'institution universitaire publique, les étudiants ne jurent que par « des professeurs à plein temps pour assurer une bonne assimilation des cours », exigent des professeurs réguliers, recyclés, pouvant favoriser une plus ample interaction.
Le mouvement déclenché, les étudiants de la FMP/ETM se rassemblent dans une grande salle de cours où quelques chefs de file exposent leurds points de vue à une assemblée attentionnée.
Un document titré « Radiographie de la FMP/ETM, quelle issue ? » est distribué en salle et expose les griefs. Les étudiants font mention des cours qui ne sont plus dispensés.
Revendications des étudiants
En première année, plus de cours de statistiques, un cours indispensable à la réalisation de tout travail scientifique qu'aura à présenter un diplômé. En deuxième année de médecine (PCEM2), plus de travaux pratiques d'histologie ni de méthodologie de la recherche. Entre autres, la radiologie anatomique qui devait être enseignée durant un semestre se fera en huit heures, insinuent-ils, avec une ironie mordante, laissant planer un doute sur la disposition de ce cours qui permet à l'étudiant de pouvoir interpréter un cliché radiologique (comme un X-Ray du thorax...).
Les étudiants persistent et signent: ils protestent contre « la chasse aux cours entreprise par le décanat ».
En deuxième année de pharmacie (RX2), plus de cours de chimie minérale. Côté technologie médicale, plus de chimie clinique ni de biochimie métabolique. Même chasse aux cours, révèlent-ils, en troisième année de médecine (DCEM1), où il n'est plus question de génétique médicale. Ils signalent, par ailleurs, qu'à un mois de la fin de l'année académique, les cours de nutrition n'ont toujours pas lieu.
La liste des cours qui ne sont plus dispensés ou, peut-être, qui ont été arrêtés momentanément s'agrandit.
En quatrième année (DCEM 2), on n'enseigne plus l'urologie. De même, en quatrième année de Pharmacie (RX4), les cours d'épidémiologie sont supprimés. En cinquième année (DCEM3), plus de médecine familiale. La gériatrie, la rhumatologie et l'endocrinologie ne sont plus enseignées.
A propos de la médecine familiale, les étudiants font remarquer que ce cours permet au médecin diplômé d'avoir une vue générale des maladies et surtout de bien gérer les unités communales de santé (UCS) et permet aussi une meilleure prise en charge du patient.
«La gériatrie qui permet un diagnostic des maladies dégénératives attaquant les personnes âgées (sclérose en plaques, maladie d'Alzheimer) n'est plus enseignée. L'endocrinologie qui informe sur le fonctionnement des glandes de l'organisme et favorise la compréhension de leur dysfonctionnement entraînant des maladies très fréquentes (crétinisme, rachitisme) » est rayée de la liste.
« On nous prive des moyens qui nous permettent de pallier les problèmes de la population au point de vue sanitaire. C'est un boycott systématique que ce décanat opère dans la formation de notre génération », fulmine Azard Pouchon, président du comité central des étudiants en quatrième année de médecine. « En ce qui a trait à l'histologie qui est assurée par le doyen de la faculté, depuis deux ans, ce cours n'est pas dispensé à la faculté. Nous en avons besoin », revendique ce futur professionnel de la santé qui essaye d'analyser cette crise qui les a conduits à faire la grève.
Les yeux dans le document, Azard relate l'attitude qu'il juge « mesquine » de celles et de ceux qui ont pour devoir de les guider et de les nourrir intellectuellement.
« Dans le cadre de la coopération avec l'université de Montréal, des livres qui sont destinés à la bibliothèque de la faculté se trouvent stockés dans un entrepôt et dans les bureaux du grand personnel. Le laboratoire de botanique de la pharmacie a laissé sa place aux bureaux du DESS et le terrain de jeu est transformé en parking », s'indigne l'étudiant.
...Et la liste des griefs s'allonge, dans une atmosphère de frustration, de protestation. Des messages de revendication griffonnés sur des morceaux de carton sont brandis. Tout cela traduit l'éternelle lutte des étudiants.
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//Lien d'où provient l'article précédent:
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=69748
//
N.B. Selon des avis publiés le 15 mai 2009 sur le Web par le Professeur Fritz Deshommes, de l'UEH, l'asssemblée des professeurs a adopté une résolution invitant les étudiants de mettre fin à leur grève et à regagner leurs salles de cours et leurs lieux de pratique.
Voici une copie de la résolution signée des professeurs:

UNlVERSITE D'ETAT
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE
Assemblée Générale des Enseignants de la FMP, Mercredi 13 Mai 2009

L'Assemblée des Enseignants de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de l'Universite d'Etat d'Haïti (FMP), touchée par la profonde dégradation de la situation au sein de la FMP, s'est réunie en session extraordinaire convoquée par le Décanat Ie 13 Mai 2009.
Après délibération, Elle a arrêté les résolutions suivantes :
  1. Elle entérine sans réserve la position des Chefs de Départements fixée dans leur note de presse datée du 11 Mai 2009.
  2. Elle appuie totalement le décanat élu dans l'exercice de ses fonctions.
  3. Elle tient à rappeler que le Décanat représente le seul interlocuteur autorisé de la FMP de l'Université d'État d'Haïti dans tout dialogue ou toute négociation à venir pour résoudre cette crise.
  4. Elle souligne à l'attention des étudiants de toutes les promotions que cette crise grave menace leur année académique.


En conséquence, l'Assemblée des enseignants, consciente des efforts consentis par les parents et la communauté toute entière attend des étudiants qu'ils retrouvent le sens de la mesure et des responsabilités.

Elle les invite à regagner leurs salles de cours pour la reprise des activités académiques et administratives.

Port-au-Prince, le 13 Mai 2009

Suivent les signatures de quarante-quatre (44) professeurs.

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Pour votre information, voici la note de presse publiée par les chefs de départements de la FMP le 11 mai 2009:

UNIVERSITÉ D'ÉTAT
FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
Port-au-Prince, le 11 mai 2009
NOTE DE PRESSE

CRISE À LA FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE.
POSITION DU CONSEIL DES CHEFS DE DÉPARTEMENT
Le 27 avril dernier, le comité central des étudiants de la Faculté de Médecine et de Pharmacie, sans consultation préalable de la communauté estudiantine et sans préavis quelconque, fermait de force la Faculté, interrompant du même fait la poursuite des cours et toutes les activités administratives et autres de l'institution. Les tenants du mouvement distribuaient dans le même temps un document pour tenter de justifier leur action, mettant en exergue vingt-trois revendications que, pour la plupart, personne ne peut résoudre à court ou même moyen terme, faute de ressources humaines, matérielles et financières. Dans un deuxième temps, apparaissait une nouvelle revendication clairement exprimée par les membres du comité central, à savoir le
départ du Décanat élu de la Faculté et son remplacement par une Commission que devrait nommer le Conseil Exécutif de l'Université d'État d'Haïti (UEH).

Le Conseil des Chefs de Département, conscient de ses responsabilités, croit le moment venu de faire connaitre sa position:
  1. À une epoque ou des mécanismes de renouvellement démocratique des Décanats et/ou Conseils de Direction des entités de l'UEH par l'ensemble de la communauté universitaire ont été mis en place et sont effectivement la régie, il ne saurait cautionner et encore moins participer au renvoi par la force ou toute autre méthode illégale, pour quelque motif que ce soit, d'un Décanat élu.
  2. Les vingt-trois revendications initialement formulées par le comité central des étudiants, prises globalement ou chacune séparément et qui sont pratiquement toutes d'ordre structurel, ne peuvent, en aucune façon, constituer des fautes administratives susceptibles d'aboutir à une mise en accusation du Décanat de la Faculté par devant la communauté universitaire de l'Institution et par devant le Conseil de l'Université, instance suprême de l'UEH.
  3. Le Décanat de la Faculté, bien au contraire, n'a pas démérité. En effet, en deux ans de mandat et en dépit d'un manque de moyens criant, en termes de ressources humaines et financières, il a su mobiliser toutes les énergies et volontés disponibles dans l'Institution pour lancer le processusde rénovation en profondeur de la FMP. Il a pu mettre en chantier ou même déjà concretiser, comme en témoigne son bilan à un an, publié le 23 juin 2008 sous le titre: "La Faculte de Médecine et de Pharmacie à la croisee des chemins " et actualisé le 04 mai 2009, plusieurs des mesures annoncées dans son programme rendu public en octobre 2007 et intitulé: "Un plan d'action pour un renforcement institutionnel ".


En conséquence, le Conseil des chefs de Département, convoqué en session extraordinaire par le Décanat de la FMP à la date du 11 mai 2009 :

  1. condamne avec vigueur l'entreprise insensée de fermeture de force de la Faculté, décidée par le comité central des étudiants et qui menace l'année académique de tous les étudiants de l'Institution;
  2. apporte son soutien le plus ferme à l'actuel Décanat élu;
  3. donne sa haute approbation au bilan plus qu'honorable des activités menées durant ces deux dernières années par l'actuel Décanat et appuie les perspectives proposées et interventions programmées pour le court et moyen termes;
  4. attend des étudiants qu'ils retrouvent le sens de la mesure et des responsabilités et qu'ils regagnent les salles de cours pour la normalisation des activités académiques et administratives de l'Institution.

Suivent les signatures de 13 des 16 chefs département, les trois autres étant absent du pays:


Mme Marie Ener Jean-Jacques
Dr Franck Télémaque

Dr Ariel Henry

Dr Robert Jean-Louis

Dr Rodolphe Malebranche

Dr Philippe Hugues Carrenard
Dr Bernard Lévêque
Dr Maryse Saget
Dr Dodley Sévère
Mme Maryse Rouzier
M Jacques Castera
M Fritz de La Fuente
Mme Gladys Vital-Herne

Les chefs de département absent du pays étaient:

Pr Mario Alvarez
Dr Gladys Prosper
Dr Volvick Remy Joseph
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vendredi 15 mai 2009

HAÏTI/RÉPUBLIQUE DOMINICAINE/RELATIONS BINATIONALES / Plaidoyer pour une gestion rationnelle de la migration haïtienne en République dominicaine

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Ex-consul Edwin Paraison, photo: Le Matin, 15 mai 2009
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«Depuis plus d’une semaine, le paysage médiatique haïtien est dominé par la décapitation d’un ressortissant haïtien du nom de Carlos Nérilus par un groupe de Dominicains en représailles au lynchage d’un des leurs. Depuis, s’en suivent des réactions souvent plus passionnelles que raisonnables. Le Matin vous soumet le point de vue d’un diplomate, Edwin Paraison, qui a représenté le pays à divers niveaux en territoire voisin
Le Matin du 15 mai 2009
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Edwin Paraison en bref :
1995-2001 : Consul d’Haïti à Barahona
2001-2001 : Chargé d’affaires d’Haïti à Santo Domingo
2002-2004 : Consul général d’Haïti à Santo Domingo
Prêtre anglican, non actif.
Récipiendaire du prix Anti-Slavery à Londres (Angleterre) en 1996
Aujourd’hui, directeur de la Fondation Zile, un espace de promotion de nouvelles relations entre Haïti et la République dominicaine.
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Cliquez sur le lien suivant pour lire l'entrevue accordée par M. Paraison au journaliste Ladenson Fleurival :
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mardi 5 mai 2009

Cinéma français: Sophie Marceau et Jean Reno acteurs préférés des français, selon un récent sondage

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Sophie Marceau, actrice française, classée première devant Marion Cotillard et Audrey Tautou


Photo: Abaca, mai 2009


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Jean Reno et son épouse Zofia. Photo: Abaca, février 2009

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//Sophie Marceau et Jean Reno, acteurs préférés des Français
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//Jean Reno, et son épouse Zofia

http://www.purepeople.com/media/jean-reno-et-son-epouse-zofia_m172982

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Île d'Haïti: L'éducation de base négligée à l'Est, oubliée à l'Ouest ?

Noviembre 2008: Repùblica Dominicana
Estudiantes en Cutupú en la Vega toman clases al aire libre.
Hablando de un segundo metro; educación olvidada!


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Cutupù, La Vega, republica Dominicana/ Miren donde los estudiantes toman las clases.
Photo-1 : Carlos Luis Gómez, 11 de nov., 2008
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Cutupù, La Vega, republica Dominicana/ Miren donde los estudiantes toman las clases.
Photo-2 : Carlos Luis Gómez, 11 de nov., 2008

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Janvier 1986: République d'Haïti
Une salle de classe à l'École nationale de garçons de Dame-Marie, Grande-Anse. Est-ce que cela a changé pour le mieux en 2009, plus de vingt ans plus tard ?

Une salle de classe de l'École nationale de garçons de Dame-Marie, Grande-Anse, Haïti en 1986

Photo: MEN et Dr. Pierre Montès, 1986

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Quand on se compare on se console.

Non, il faut que cela change pour le mieux, pour le bien du plus grand nombre d'haïtiens.

Ne pourrait-on construire la route Cayes-Jérémie pour un montant égal à 32 millions de dollars américains, soit le tiers de la somme prévue (95 millions de dollars américains (1)), sans diminuer la qualité ni les dimensions de la route, sans diminuer la qualité, ni les dimensions, ni le nombre d'ouvrages d'art prévus dans le projet actuel ?

Les deux tiers restants (63 millions de dollars) serviraient à construire des écoles, des hôpitaux, des centres de santé, serviraient aussi à investir dans l'agriculture, tout cela dans les départements de la Grande-Anse et du Sud.

Ne pourrait-on pas construire la route en 15 mois au lieu des 30 prévus ?

Je me demande combien aurait demandé une firme d'ingénieurs cubaine ou vénézuelienne de capacité comparable à Constructora OAS pour réaliser un tel projet et quelle aurait été alors la durée des travaux: 32 millions ou moins ? 15 mois ou moins ?

On peut même se demander est-ce qu'une firme locale aurait pu s'adjoindre à un groupe de constructeurs cubains et/ou vénézueliens, par exemple, pour réaliser ensemble un tel projet pour un coût et un délai entrant dans les limites supérieures ci-dessus fixées (32 millions US, 15 mois) ?

//RD

http://www.blog.cosasdelcibao.com/2008/11/estudiantes-en-cutup-en-la-vega-toman.html

//

//RD

http://josepeguero.net/2008/11/estudiantes-en-cutupu-en-la-vega-toman-clases-al-aire-libre/

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(1) Le projet de route Cayes-Jérémie coulé dans le béton «bitumineux» brésilien:

http://jfjpm-genie-civil.blogspot.com/2009/04/haiticonstruction-route-cayes-jeremie.html

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Decapitan en plena calle a un haitiano en barrio de Herrera

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Photo: Listin Diario, 5 de mayo, 2009
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Photo: Listin Diario, 4 de mayo, 2009
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Desde la derecha, Josué Aragonés, Manuel Feliz, el teniente (r) Jairo Quiroz


y Ventura de la Cruz, vecinos de Buenos Aires, lamentaron el hecho de sangre.


Photo: Listin Diario, 3 de mayo, 2009


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HASTA ANOCHE NINGUNA AUTORIDAD HABÍA APRESADO O INVESTIGADO A ALGUIEN POR LA EJECUCIÓN



Por Ramón Urbáez
5/3/2009


Santo Domingo Oeste.- Eran las 2:45 de la tarde y la gente del barrio de Buenos Aires, de Herrera, se había arremolinado en la esquina de las calles 3 y 12, donde un grupo de hombres se disponía a ejecutar a un haitiano.


La escena recordaba la llamada “Era del Terror” de la Francia Revolucionaria del siglo XVIII. Un hombre joven y fornido, que hacía de verdugo, levantó un hacha y cercenó de un sólo golpe la cabeza del haitiano, en medio de la algarabía de los presentes que reían y aplaudían.


Aquello, que encrispaba el alma más insensible, parecía la ejecución de María Antonieta, pero en cambio no era más que la venganza contra el ejecutado. Los vecinos acusaban al haitiano de haber dado muerte la tade anterior a Pascual de León Lara, de 45 años, maestro de construcción y oriundo del barrio.


El cuerpo del haitiano quedó tirado boca arriba, con los brazos abiertos en forma de cruz en medio de la intersección, y su cabeza rodó varios metros por un declive de la entrincada calle 3, mientras dos casas más abajo familiares de León Lara velaban el cadáver de éste.


Crimen en Bayona


Según el relato de vecinos y familiares de Leon Lara, éste fue decapitado a las 6:00 del viernes por el joven haitiano que era empleado suyo, y también hirió a machetazos a otro hombre que acompañaba a la víctima. Este hecho ocurrió en Bayona, donde León Lara tenía unos solares yermos y el haitiano los cuidaba. María León, una hermana de Pascual, dijo a LISTÍN DIARIO que la familia no sabe exactamente lo que ocurrió, ni los motivos que tuvo el haitiano para matar a su pariente.


Ventura de la Cruz, un vecino, explicó que Lara fue a ver los solares y que allí le dio dinero al haitiano, cuyo nombre desconocen, para que comprara comida, y que repentinamente el extranjero lo atacó a machetazos y le cercenó la cabeza, dejando también herido a un primo que lo acompañaba.


Luego del hecho, amigos y familiares de Lara salieron a buscar al haitiano, porque, afi rmaron, la Policía ni preguntó como se llamaba el victimario. Lo encontraron al día siguiente a varios kilómetros de Bayona, en un barrio de haitianos, cerca de la cañada de Guajimía.


En vez de entregarlo a la Policía, la turba decidió llevarlo hasta el centro del barrio de Buenos Aires, y frente a la casa donde estaban velando el cadáver de su alegada víctima lo ejecutaron cercenándole la cabeza con un hacha, luego de golpearlo con odio y saña. Algunos testigos afi rman que no se trataba del mismo haitiano que cometió el crimen.


Las escenas fueron fi lmadas con celulares por decenas de jovencitos que luego las veían o las enseñaban a quienes no estaban presentes y recreaban los momentos de la ejecución.


El decapitado permeneció unas dos horas en medio del pavimento, hasta que a eso de las 4:30 de la tarde fue trasladado a Patología Forense, pero todavía anoche nadie lo había identifi cado. El séquito fúnebre con el cuerpo de Lara pasó por allí mismo, media hora antes, casi rozando el cuerpo sin cabeza del haitiano, que seguía tirado empapado de la sangre que corría calle abajo.

Altagracia Pérez, con semblante muy triste, mientras echaba agua y limpiaba con una escoba la sangre del frente de su casa, dijo que esa desgracia no hubiera sucedido si las autoridades judiciales y la Policía hubieran actuado y arrestado al haitiano. “Ni siquiera han venido a preguntar por la muerte del pobre Pascual, ni por la ejecución de su victimario”, se quejó. “Lo peor fue que tantos niños tuvieran que ver tan repugnante escena”, añadió.


Los vecinos dijeron que durante muchos años el centro de Buenos Aires fue un barrio azotado por la violencia y que en la misma esquina han matado a más de 20 personas.


“Luego del trabajo del general Burgos, esto se había pacifi cado con el desarme de las pandillas”, dijo el bodeguero Manuel Feliz.


(+) SE MULTIPLICAN LOS CANTONES DE HAITIANOS


La creciente población de inmigrantes haitianos ilegales, que se dedican a toda clase de labores, principalmente a la construcción y a vender baratijas en las calles, se ha convertido en un serio problema social en el sector Buenos Aires de Herrera, denunció el presidente de la Junta Central de Vecinos, Basilio Benítez.

Ramón Boitel, miembro de la entidad, dijo que la comunidad no se opone a que los haitianos trabajen y vivan pacíficamente en el lugar, pero calificó de indignante la indiferencia y la falta de controles de las autoridades de Migración.


“No sabemos qué hacer, porque ya es difícil manejar y convivir con esta gran población de haitianos, no sólo de trabajadores, sino de mujeres y niños, que no tienen a donde ir, ni tienen dónde vivir”, protestó Boitel

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Autres liens sur la décapitation:
//Haiti-Rép. Dominicaine : Le chancelier Alrich Nicolas condamne la décapitation d’un Haïtien à Santo Domingo
//
//Un haïtien décapité en pleine rue à Santo Domingo sous les applaudissements d’un public chauffé à blanc
//
//El gobierno de Haití protesta por muerte
//
//Haití condena linchamiento haitiano en Herrera
//
//Policía investiga trasfondo sobre la muerte de haitiano
//

dimanche 3 mai 2009

L'épidémie de grippe A(H1N1) semble se stabiliser au Mexique

Source: Reuters
Par Miguel Angel Gutierrez
Version française: Jean-Philippe Lefief

L'épidémie de grippe A/H1N1 a semblé se stabiliser samedi au Mexique, mais l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) continue à parler de pandémie "imminente" et souligne le caractère imprévisible du virus.
"Les cas graves sont chaque jour moins nombreux et la mortalité baisse", s'est félicité le ministre mexicain de la Santé, José Angel Cordova, s'adressant à la presse.

Selon les autorités sanitaires, le nombre de patients hospitalisés est en diminution régulière. Aucun nouveau décès n'a en outre été signalé dans la capitale ces dernières 48 heures.
Le nombre de morts imputables à la maladie a été ramené vendredi de 176 à 101 et la responsabilité du virus H1N1 n'est avérée que pour 19 décès, a précisé Cordova.
Le président mexicain, Felipe Calderon, a ordonné aux entreprises et administrations qui ne sont pas jugés essentielles de rester fermer pendant cinq jours à compter de vendredi, pour tenter d'enrayer l'épidémie.
Costa Rica, Italie et Irlande ont signalé samedi leurs premiers cas avérés, ce qui porte à 18 le nombre de pays affectés. Le bilan quotidien de l'OMS diffusé avant ces dernières informations fait état de 15 pays touchés et de 615 cas avérés. La plupart des cas signalés hors du Mexique sont jugés bénins.
"Nous n'avons aucun indice de propagation soutenue en dehors de l'Amérique du Nord", a observé Michael Ryan, directeur du département alerte et réponse globales à l'OMS. "A l'heure actuelle, je dirais qu'une pandémie est imminente, car nous voyons la maladie se propager", a-t-il toutefois ajouté. Le niveau d'alerte de l'organisation a néanmoins été maintenu au 5e et avant dernier échelon.

DEUX CAS AVÉRÉS ET SEPT PROBABLES EN FRANCE
La France reste à deux cas avérés mais 22 cas suspects sont en cours d'évaluation et sept sont considérés comme probables.
Il s'agit dans tous les cas de personnes de retour du Mexique, pays d'où est parti l'épidémie à la fin avril.
Aux Etats-Unis, pays le plus touché après le Mexique, 160 cas avérés répartis dans 21 Etats ont été recensés. Les autorités sanitaires se sont félicitées de la stabilisation apparente de l'épidémie au Mexique.
"Nous restons vigilants. On a déjà vu les choses s'améliorer pour empirer ensuite (...) Je pense que nous devons retenir notre souffle pendant un moment en ce qui concerne le Mexique", a commenté le Dr Anne Schuchat, membre du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Assurant que les autorités américaines faisaient face "de manière agressive" à la maladie, Barack Obama a par ailleurs recommandé la fermeture temporaire des établissements scolaires touchés et a promis que les antiviraux seraient distribués en quantité suffisante.
"Par précaution, j'ai demandé au Congrès une rallonge de 1,5 milliard de dollars pour l'achat, le cas échéant, d'antiviraux supplémentaires et de matériels ainsi que pour la mise au point d'un vaccin susceptible de prévenir ce virus alors que nous affronterons cet automne la traditionnelle grippe saisonnière", a-t-il indiqué.
La Maison blanche a en outre fait savoir que le président avait évoqué dans la journée les mesures à mettre en oeuvre avec son homologue mexicain.
Au Canada, la présence du virus H1N1, vraisemblablement véhiculé par un homme rentré récemment du Mexique, a été décelée dans un élevage de porcs de la province de l'Alberta. "Les risques que ces porcs transmettent le virus à des personnes sont très faibles", a assuré l'Agence d'inspection des aliments l'agence, ajoutant que le porc canadien reste une denrée sûre.
Les scientifiques cherchent toujours à déterminer la virulence de la maladie comparée à la grippe traditionnelle, qui fait chaque année 250.000 à 500.000 morts à l'échelle mondiale.
A ce stade, l'épidémie de grippe A/H1N1 reste très limitée comparée à celles de l'hépatite ou des méningites, mais elle a d'ores et déjà entraîné d'importants bouleversements dans les transports aériens.
La Chine a suspendu ses vols vers le Mexique, après confirmation d'un cas de grippe A chez un Mexicain arrivé à Hong Kong. Deux cents 200 clients et 100 membres du personnel de l'hôtel hongkongais où séjournait ce Mexicain de 25 ans ont en outre été placés en quarantaine.
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//L'article ci-dessus provient du lien ci-dessous:
http://fr.news.yahoo.com/4/20090503/tts-grippe-ca02f96.html
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Lire aussi:
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http://jfjpm.blogspot.com/2009/05/grippe-h1n1-bien-sinformer-sur-le-web.html
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