samedi 31 décembre 2011

Enjeux et perspectives de la scolarisation universelle gratuite

Source: lenouvelliste.com, 29 décembre 2011 
Par Carl-Henry CADET
aloccarlo@hotmail.com



Lancé avec un effectif initial de 142 000 enfants, le Programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire (PSUGO) touche aujourd'hui près de un million d'enfants, selon les statistiques de la présidence. Soit 903 000, pour respecter le nombre inscrit sur des panneaux d'affichage présidentiels fraîchement exposés au bord de plusieurs rues de la capitale. Mais qu'est-ce qui explique un tel bond ? Ce programme vise-t-il seulement la quantité ? Quelles en sont les sources de financement ? Et quels en sont les défis ? Ce sont, entre autres, les questions auxquelles a répondu mercredi dernier Dimitri Nau - coordonnateur du PSUGO et conseiller du président de la République.

Haïti: « Le nombre de 903 000 enfants avancé par la présidence englobe tous les bénéficiaires des mesures favorables à la scolarisation gratuite. Mais, à la vérité, tous ne sont pas de nouveaux écoliers », a précisé Dimitri Nau dans une interview accordée à Panel Magik. D'après lui, divers groupes sont inclus dans cet effectif. « Dans un premier temps, 142 000 enfants, tenus jusqu'alors en dehors du système éducatif, ont été recensées dans le Grand Nord et le Grand Sud. En second lieu, le dévouement du président Martelly nous a porté à inscrire dans le programme tous les enfants de l'Ouest et de l'Artibonite qui étaient en âge d'être scolarisé cette année, soit environ 120 000 enfants, selon les estimations de l'IHSI. Par ailleurs, l'annulation par la présidence des frais scolaires dans le système public bénéficie aujourd'hui à 490 000 élèves déjà insérés dans l'enseignement fondamental. Et enfin, toujours sous l'impulsion du chef de l'Etat, de nombreux enfants vivant dans les quartiers les plus vulnérables ont étés aussi enregistrés dans ce programme », a expliqué le coordonnateur du PSUGO.

Des écoles non publiques subventionnées
Dans le cadre d'un nouveau partenariat avec l'Etat, des institutions privées regroupant 371 422 élèves sont subventionnées, selon Dimitri Nau, soulignant que les 903 000 bénéficiaires du programme proviennent non seulement des écoles publiques, mais aussi des institutions privées. « Le Ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) s'engage à payer à des écoles non publiques une subvention annuelle de l'ordre de 90 dollars américains par élève. De leur côté, ces établissements scolaires promettent de respecter les standards de formation du ministère et de ne solliciter auprès des parents des bénéficiaires aucuns frais », a indiqué M. Nau, pour qui cette entente constitue un moyen efficace, pour le ministère, de contrôler la qualité de la formation fournie par ces institutions, d'ailleurs responsables à 80 % du système éducatif. A ce sujet, le consultant en éducation du président Martelly a aussi informé qu'une première tranche des 90 dollars américains a déjà été versée pour les 371 422 enfants. « Le total de ce versement est évalué aujourd'hui à 11 031 000 dollars américains », a-t-il précisé.

Financement du Trésor public en attendant la légalisation du FNE


Au sujet de la source de financement de ce programme, le coordonnateur du PSUGO a été clair : « Les fonds proviennent exclusivement du Trésor public et s'inscrivent dans le cadre du budget reconduit à travers une ligne budgétaire inédite», a-t-il révélé. Dimitri Nau a expliqué que le Fonds national pour l'éducation (FNE), qui devrait assurer ce financement, ne peut pas jusqu'à présent être utilisé, faute de reconnaissance légale.

Au niveau du système public qui renferme environ 1 300 écoles, le MENFP a déboursé en faveur des 490 000 enfants une avance de démarrage vers les écoles nationales pour un début normal des opérations, selon M. Nau. « Mais, à l'heure actuelle, le MENFP ignore le montant nécessaire par élève pour le service éducatif de base dans le secteur public », a expliqué le conseiller du président de la République. « L'étude est lancée pour nous permettre d'octroyer une subvention à ces écoles qui, à leur tour, seront en mesure de fournir l'éducation de base de façon gratuite », a indiqué le coordonnateur du PSUGO.

Pas assez d'enseignants formés pour soutenir le programme
Le Programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire ne vise pas seulement la massification de l'accès à l'école, selon le conseiller présidentiel. Il envisage aussi, d'après lui, une amélioration de la qualité de l'éducation. « Au niveau du ministère, le premier souci est de garantir d'abord l'accès aux services éducatifs. Un objectif que la subvention permettra à l'Etat d'atteindre. Mais, d'un autre côté, des mécanismes financiers seront utilisés pour améliorer la qualité de l'éducation », a indiqué Dimitri Nau. « Actuellement, le système (éducatif) souffre d'une carence criante de professeurs compétents. « Seuls 15 % des 62 000 maîtres du système disposent des capacités adéquates », a-t-il déploré tout en annonçant que le ministère pourrait exiger à l'avenir une formation minimale des enseignants. M. Nau reconnaît, sur ce point, les efforts de la Formation initiale accélérée (FIA), mais se veut réaliste : « Avec une capacité de former 1 200 maîtres en 3 ans, ce projet ne peut pas répondre aux besoins en volume d'enseignants de l'ensemble du système éducatif », a-t-il admis.

L'avenir du PSUGO, après Martelly

« Toutes ces activités ne s'inscrivent pas dans le cadre d'un simple projet, mais plutôt sont attachées à un programme. De ce fait, elles entrent dans le cadre normal des activités du ministère de l'Education nationale », a souligné le conseiller présidentiel pour expliquer que le processus ne s'arrêtera pas à la fin du mandat présidentiel. Selon Dimitri Nau, les perspectives du système éducatif devraient s'améliorer avec le temps grâce au Programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire : « Après les réformes dans l'enseignement fondamental, la prochaine étape consistera à s'attaquer au cycle secondaire. Et ainsi de suite », a-t-il commenté, optimiste, malgré les difficultés avouées dans la mise en application actuelle du programme.

jeudi 29 décembre 2011

‎100 LEÇONS POUR ECRIRE UN ROMAN (suite 7 et fin)



Par Michel Bertrand
Romancier

Facebook, 5 décembre 2011
50e et dernière leçon

Carrière et succès...

A ceux et à celles qui m'ont fait comprendre qu'il fallait réduire à moitié la quantité de leçons prévues, je leur dis merci. Et passer de 100 leçons à 50, c'est croire que j'ai dû faire des bouchées doubles. J'annonce que je compte publier ce GUIDE DU ROMANCIER DEBUTANT et j'y ajouterai 50 poèmes commentés sous la rubrique: DU ROMAN A LA POESIE. A mon avis, ce sera une aide précieuse, rien qu'une aide au service de tous ceux et celles qui rêvent d'écrire ou plus précisément de devenir romanciers ou poètes.
A mes amis et aux amis de mes amis qui ont suivi ce Cours avec attention et intérêt, je souhaite qu'ils le mettent en pratique en découvrant chaque jour qu'écrire , c'est une véritable source de plaisir et même de bonheur.
 
Bonne carrière et succès continu...

Merci d'avoir fait le voyage ensemble.

FIN
Tous droits réservés.
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samedi 17 décembre 2011

Un beau poème d'Oswald Durand

Tiré du recueil de poèmes Rires et Pleurs.
                      
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SI!

Si je connaissais l’Italie,
Où Raphael fit ses tableaux :
Florence, où la douleur s’oublie ;
Venise, où brillent les falots ;
Chantant alors la barcarole,
Sitôt qu’arriverait le soir,
J’aimerais dire à ma frivole :
Allons rêver dans ma gondole,
Là-bas, auprès du vieux manoir ! »

Si je connaissais les Espagnes :
Madrid, avec sa senora ;
Séville et ses blondes campagnes ;
Grenade où brille l’Alhambra ;
Le soir, lorsque l’heure s’envole,
Faisant frissonner le roseau.
Je dirais à mon Espagnole :
Allons causer au pied du saule,
Là-bas, au bord du clair ruisseau ! »

Puis les castagnettes d’ivoire,
Des bois réveilleraient l’écho ;
Les filles au corset de moire
Viendraient chanter le boléro ;
Alors, dans ma crainte jalouse,
Voulant pour moi seul ses grands yeux,
Je dirais à mon Andalouse :
« Allons danser sur la pelouse,
« Là-bas, où les cœurs sont joyeux ! »

O Suisse, pays de mes rêves !
Si je connaissais tes villas,
Tes lacs et leurs riantes grèves,
Tes bois parfumés de lilas ;
Je pourrais oublier l’Espagne,
Venise, aux somptueux palais,
Et je dirais à ma compagne :
« Allons dormir dans la montagne,
« Là-bas, où sont les vieux chalets !

Mais, je ne connais que nos mornes
Où se penchent les bananiers ;
Nos cieux, nos horizons sans bornes,
Nos bois, nos zéphyrs printaniers.
Le soir, quand le vent se pavane,
Courbant nos joyeux champs de riz,
Je dis alors á Marianne :
« Allons aimer dans la savane,
« Là-bas, sous les manguiers fleuris ! »

lundi 12 décembre 2011

Un cours gratuit de bachata trouvé sur le Web

Amies et amis internautes,

Voici pour vous un petit cours de bachata:

  1. Apprendre la bachata-cours gratuit sur Internet: le pas de base, Joëlle et Raphaël, 2 août 2009, 9 min. 20 sec.
  2. Le pas de base de la bachata en musique: pratique en solo, Joëlle et Raphël, 7 août 2009, 4 min. 38 sec.
  3. Variation du pas de base en bachata, exercices en solo, Joëlle et Raphaël, 7 août 2009, 3 min. 37 sec.
  4. Cours de bachata, la figure de l'ange, Joëlle et Raphaël, 25 septembre 2009, 5 min. 15 sec.
  5. Figure de bachata, la promenade, Joëlle et Raphaël, 11 octobre 2009, 6 min. 39 sec.
  6. Cours de bachata avancé: la mariposa, Joëlle et Raphaël, 11 octobre 2009, 8 min. 38 sec.
  7. Initiation au rythme de la bachata, Joëlle et Raphaël, 9 mars 2010, 7 min. 17 sec.
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Autres vidéos:
  1. Danser la bachata, bachatashow, 18 février 2011, 3 min. 51 sec.
  2. Show de bachata show au festival suédois 2008, 2 min. 57 sec.

lundi 5 décembre 2011

‎100 LEÇONS POUR ECRIRE UN ROMAN (suite 6)

Par Michel Bertrand
Romancier

Facebook, 13 novembre 2011

‎39e leçon

La livraison des livres
La livraison n'est pas se présenter à l'imprimerie le jour du rendez-vous, tu prends tes livres et tu t'en vas. La première chose à faire, c'est de tirer un exemplaire d'un lot pour voir si toutes les parties du contrat sont respectées. Par exemple, tu dois vérifier cette mention de quatre couleurs si c'était le cas, voir si le nombre de pages est correct parce... que certaines imprimeries, pour des raisons d'économie de papier et d'encre, peuvent prendre carrément la liberté de réduire le caractère des lettres pour avoir moins de pages. Quelles seraient grandes ta surprise et ta déception de voir, par exemple, ton livre de 160 pages réduit à 140 pages. Crois-moi, je connais des écrivains qui ont connu cette déception.

Après 40 ans d'écriture en passant de plus de 130 articles à 8 livres publiés, mon expérience m'a conduit à être toujours vigilant. Après avoir reçu livraison et une fois arrivé chez moi, je me suis toujours donné pour devoir de feuilleter, page après page, tous les livres qui vont être consignés en librairie parce qu'en plusieurs fois une librairie m'avait appelé pour me dire: M. Bertrand, un livre vendu a un problème. C'est quoi le problème? Réponses: après le chapitre 6, c'est 8 qui vient. Ou encore: il y a plusieurs pages qui sont blanches, etc.
Il suffit d'imaginer l'impact négatif de tout cela pour comprendre qu'après la livraison, il y a un suivi à faire et il est important.

A SUIVRE...

Michel Bertrand
Tous droits réservés.
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Facebook, 14  novembre 2011

40e leçon

Ton stock est placé en lieu sûr.
La livraison est faite, les livres sont chez toi ou ailleurs. Il faut les conserver en lieu sûr, particulièrement loin de l'humidité, l'ennemie numéro 1.
C'est certain que la vie d'un livre comprend sa conception, sa réalisation et, bien sûr, le moment de le rendre public.
Imprimé, c'est vrai, mais le public n'a pas encore accès à ton livre. Les presses n'en savent rien. Que faut-il faire alors? C'est à cette question importante que nous consacrerons la prochaine leçon.
Merci à tous ceux et à toutes celles qui nous ont fait parvenir des SMS pour nous convaincre que 100 LECONS sont trop et qu'il fallait, pour aller plus vite, réduire le Cours à un maximum de 50 leçons. Ce que j'ai fait pour le plaisir des uns et des autres puisque, depuis la 39e leçon, c'est déjà la livraison des livres par l'Imprimerie.
Après cette 40e leçon, les 10 dernières leçons seront consacrées aux détails qui surviennent au lendemain de la publication d'un livre. C'est important. Disons que tout s'enchaîne...

A SUIVRE...

Michel Bertrand
Tous droits réservés.

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Facebook, 15  novembre 2011

‎41e leçon


Quelques exemplaires pour constituer la version originale de ton œuvre.
Généralement, cette version originale comprend 20 exemplaires numérotés de 1 à 20 ou même plus. Ce sont des livres hors circulation, hors vente. Le plus souvent, ils sont destinés à être dédicacés aux amis proches, intimes ou tout simplement à constituer la réserve de l'auteur. Ces exemplaires occupent une place ...de choix dans sa bibliothèque.
En Haïti, les auteurs, d'une façon générale, n'accordent pas une trop grande importance à l'existence de ces livres proprement dits et spécialement numérotés. Ils se contentent tout simplement de tirer d'un lot une quantité de 15 ou de 20 livres et les met dans un tiroir ou les serre quelque part avec, bien entendu, la conviction qu'ils ne sont pas à vendre.
Certains auteurs, après épuisement complet d'une publication, se plaignent de n'avoir pas pu ou su en conserver une certaine quantité. Alors, toi, n'oublie pas qu'il ne faut jamais tout vendre. C'est important de garder pour toi une certaine quantité. Et rappelle-toi qu'assez souvent on n'a pas la possibilité de rééditer un livre et plusieurs raisons importantes peuvent expliquer cela. Bref, prévenir vaut mieux que guérir.

A SUIVRE...

Michel Bertrand
Tous droits réservés.

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Facebook, 17  novembre 2011

‎42e leçon


Faut-il organiser une vente/signature?

C'est bien et même logique d'organiser une vente/signature juste après la publication de ton roman, surtout que c'est le premier. Une vente/signature, si elle est réussie, peut permettre d'écouler beaucoup d'exemplaires. Le problème, c'est de trouver l'endroit approprié et cela a certainement un coût.
... D'abord, il faut un endroit réputé pour ce genre d'activités et ensuite de la publicité. Un auteur peut louer un local ou confier la vente/signature à une Maison habituée à ce genre de choses, moyennant un pourcentage quelconque à déduire du montant de la vente. Et ce pourcentage est souvent énorme.
Je sais que beaucoup d'écrivains amis n'ont jamais organisé une vente/signature, mais ils savent bien comment assurer autrement la promotion de leurs livres. De nos jours, avec Internet et autres moyens de Communication, on peut se passer de la vente/signature. Par exemple, on peut aussi profiter de certaines activités au profit du Livre telles que la foire Livres en folie et la foire Livres en Liberté organisées chaque année en Haïti pour permettre aux auteurs d'écouler quelques exemplaires et également de renforcer la pratique de la lecture.
Si tu as l'intention d'organiser une vente/signature, c'est le moment de te dire : Bonne chance.

A SUIVRE...

Michel Bertrand
Tous droits réservés.

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Facebook, 19  novembre 2011

‎43e leçon

Vente en librairie

Généralement, après la vente/signature, la deuxième étape consiste à contacter les librairies. La quantité que reçoivent les librairies varie entre 5 et 10 ouvrages. La consignation n'est pas gratuite. Sur chaque livre vendu, l'auteur doit verser à la librairie un pourcentage variant entre 20 et 25 pour cent.
Chaque librairie a ses principes, ses exigences. Par exemple, certaines librairies reçoivent les livres tous les jours de la semaine, mais le règlement peut se faire le mardi et le jeudi. D'autres choisissent le mercredi comme seul jour de règlement. S'il y a des livres vendus, l'auteur peut recevoir un chèque ou le règlement peut se faire en espèces.
Remarque: Si après un certain temps( 6 ou 8 mois) aucun livre n'est vendu, certaines librairies appellent l'auteur et lui remettent ses livres. C'est vraiment une mauvaise expérience capable de décourager un auteur, surtout si c'est son premier livre. Heureusement que toutes les librairies ne procèdent pas ainsi.
Une fois que les livres sont placés en librairie, l'auteur peut, à travers Internet ou autres formes de publicité, en continuer la promotion en orientant les gens vers les endroits où ils peuvent les trouver et, s'il le faut, en mentionner le prix une fois pour toutes.

A SUIVRE...


Michel Bertrand
Tous droits réservés.

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Facebook, 21  novembre 2011

‎44e leçon

Le prix d'un exemplaire

Le roman est écrit et publié. Chaque écrivain, qui publie à compte d'auteur, s'est toujours posé cette question: combien dois-je vendre mon livre? C'est certain que pour pouvoir en fixer le prix, plusieurs considérations vont entrer en ligne de compte. Certes, le prix de revient d'un exemplaire sera le principal guide, mais il y a d'autres facteurs encore dont il faut tenir compte. Par exemple, si l'on vit en Haïti, n'oublie pas qu'on publie dans un pays où le pouvoir d'achat est faible, où règne la misère, où il y a souvent un choix important à faire entre acheter un livre et se procurer de la nourriture. Cette situation n'est pas proprement celle des écrivains, c'est le drame de tous nos artistes.
Une autre considération est la suivante: si je veux écouler une grande partie de mon stock, faut-il bien que je ne vende pas cher mon livre, c'est-a-dire que j'opte pour un petit bénéfice par exemplaire, ce qui me permettra d'avoir des lecteurs et de gagner de l'argent pour pouvoir publier un second roman. Ce choix permet d'avoir un bénéfice raisonnable sur la quantité vendue.
Dans les pays en voie de développement ou carrément sous-développés, le marché du Livre est étroit. Il y a toujours un risque qu'une publication prenne 5, 10 ou même 15 ans avant son écoulement complet. Alors, heureux les écrivains dont les livres sont épuisés dans un intervalle ne dépassant pas cinq ans. Quelqu'un disait: si l'on veut avoir beaucoup d'argent, on n'écrit pas. Heureusement qu'écrire, cela procure beaucoup de plaisir et gagner de l'argent n'est pas la première priorité.

A SUIVRE...


Michel Bertrand
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Facebook, 23 novembre 2011

‎45e leçon
Une obligation de remettre 5 exemplaires à la Bibliothèque Nationale
Qu’on soit un écrivain débutant ou un écrivain très expérimenté, la Maison, qui a imprimé ou édité le livre, doit remettre 5 exemplaires à la Bibliothèque Nationale qui assure le dépôt légal par l’octroi d’un numéro propre et unique à la publication concernée. Parfois aussi, c’est l’auteur qui les apporte lui-même à la Bibliothèque. Ces exemplaires donnés et enregistrés sont mis à la disposition du public qui fréquente la Bibliothèque Nationale et des gens qui s’intéressent à la biographie de l’auteur. Ces livres remis peuvent être considérés comme un investissement, car ils permettent de faire connaître l’auteur et son œuvre.
Après avoir reçu les livres, la Bibliothèque délivre, quelques jours plus tard, un certificat qui peut être considéré comme l’acte de naissance du livre publié. Ce certificat contient les mentions relatives au dépôt légal. Il est important et, juridiquement parlant, consolide le droit d’auteur. Il y a toutes formes de procès, qui sait ?

A SUIVRE…

Michel Bertrand
Tous droits réservés.

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Facebook, 24 novembre 2011

‎46e leçon

Livres en folie et Livres en liberté

En dehors des librairies, l'écrivain débutant qui vit en Haïti a, pour pouvoir écouler un certain nombre d'exemplaires, deux Foires du Livre qui lui sont offertes chaque année. D'abord, Livres en folie et ensuite Livres en liberté.

Livres en folie et comment y participer.

Cette foire s'organise chaque année, plus précisément le jour de la Fête-Dieu. L'annonce est faite, via le Le Nouvelliste. Pour y participer, elle impose certaines conditions. Elle reçoit deux catégories de livres. Les livres en signature et les livres qui ne sont pas nouveaux. Les livres en signature, ce sont les livres publiés pour la première fois. L'auteur va s'inscrire au Le Nouvelliste en apportant une quantité de 50 exemplaires ou plus; généralement la quantité est limitée à 300 ouvrages. S'il est d'accord de perdre un pourcentage de 32% du montant de la vente, il remet ses livres. Et le jour de la Foire, il se présente et trouve, parmi les écrivains groupés sous la rubrique ECRIVAINS EN SIGNATURE, un siège personnel qui l'attend. Il s'assied et attend les acheteurs qui viendront réclamer des dédicaces. A remarquer qu'il peut aussi inscrire d'autres publications antérieures ou anciennes, mais ces livres ne feront pas partie de la liste des livres en signature. Après la Foire, il devra attendre quelques semaines avant le règlement.

Livres en liberté

C'est une Foire que la bibliothèque Georges Castera organise chaque année dans une ville de province. Chaque ville de province attend son tour. Ici, il n'y a pas de pourcentage à donner, sauf que l'auteur est obligé d'assurer lui-même son transport quand Livres en liberté ne peut lui faciliter la tâche. L’annonce est toujours faite par le Le Nouvelliste qui supporte cette initiative. En ce qui concerne la vente, l'auteur donne livre, la dédicace et reçoit automatiquement son argent.
Remarque : Livres en liberté parle aussi d’auteurs en signature mais ne mentionne pas qu’il s’agit de nouveaux titres. Anciens et nouveaux livres, l’auteur est en signature.
Bonne chance.

A SUIVRE...


Michel Bertrand
Tous droits réservés.

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Facebook, 27  novembre 2011

‎47e leçon

Les critiques
Tout livre publié, comme toute vie publique, s'expose aux critiques. Tout écrivain, débutant ou pas, doit ou devrait accepter de cohabiter avec la critique, bonne ou méchante, encourageante ou destructrice. Par la critique qui ne t'envoie pas des fleurs tu peux trouver l'assurance, la place que tu cherches dans le métier d'écrivain. A mon avis, plus les critiques sont d...ures plus elles te font grandir, mûrir. Méfie-toi des lecteurs et lectrices qui te disent facilement: ton livre, une merveille!
Qui fait un travail de création est un artiste. Et l'artiste a besoin du courage d'assumer et de s'assumer, de défendre son art avec courage et conviction tout en reconnaissant qu'il doit s'améliorer puisque l'art, c'est la recherche du Beau et l'ennemi de la médiocrité.
L'écrivain a aussi besoin d'une certaine authenticité pour pouvoir poursuivre son aventure, son métier d'écrire. N'aie pas peur de ce qu'on dira. On dira ce qu'on voudra. Toi, tu as écrit le livre que tu as voulu écrire.
Tu écris, on te lit. On te lit pour t'apprécier ou te critiquer. Ce qui doit être irréversible en toi, c'est ta volonté, malgré vents et marées, d'aller jusqu'au bout de tes rêves. Et ceci, pas seulement pour l'écriture, mais pour tout ce qu'on croit et pour lequel on lutte.

A SUIVRE...
 

Michel Bertrand
Tous droits réservés.

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Facebook, 30 novembre 2011

‎48e leçon

Succès ou échec
Le rêve de tout écrivain, c'est d'être lu. Je me souviens de mon premier roman J'ACCUSE MA DESTINEE...et du premier livre vendu. Ma joie était énorme de voir que mon imagination avait créé quelque chose qui me rapportait de l'argent malgré le montant dérisoire: 300 gourdes. La quantité de livres vendus par la suite me rassurait que J'ACCUSE MA DESTINEE était un roman à succès. La preuve: en moins deux ans seulement j'avais presque tout vendu. Dans un pays comme Haïti et la faiblesse chronique du pouvoir d'achat des Haïtiens, publier un roman ou n'importe quel livre, c'est toujours un risque et la chance d'écouler rapidement ce genre de produits, c'est très mince.
Le succès d'un roman, ce n'est pas, à mon avis, quand la presse en parle souvent, mais quand le livre se vend effectivement et souvent. Dans cette optique, notre littérature est malheureusement bondée d'écrivains plus connus que lus. Sache qu'un roman peut construire lui-même son propre destin. Il peut n'avoir besoin ni de presse ni d'aucune forme de publicité...Là, c'est toujours une chance qui n'arrive pas souvent dans le métier de ramancier.
L'échec, ce ne sont pas les critiques défavorables ou méchantes, c'est tout simplement quand le livre ne se laisse pas lire, quand l'auteur a manqué d'art ou tout simplement de métier. Et, incroyable mais vrai, quand le livre a un titre suicidaire. Bref, n'aie pas peur des critiques ou de la presse. Certaines personnes peuvent acheter ton livre parce qu'il est sévèrement critiqué et veulent s'en rendre compte elles-mêmes.
Toutefois, l'échec d'un roman ne doit pas décourager l'auteur jusqu'à le pousser à déposer sa plume. Au contraire ! Je crois avoir lu quelque part que "l'échec apporte des leçons et la victoire des méditations..." Il faut persévérer, car "on échoue vraiment quand on abandonne."

A SUIVRE...
 

Michel Bertrand
Tous droits réservés.

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Facebook, 3 décembre 2011

49e leçon

Devient-on écrivain pour avoir écrit un seul livre?
Ecrire, c'est un métier. En d'autres termes, le métier d'écrivain, c'est d'écrire, d'écrire souvent pour ne pas dire chaque jour. Un premier roman annonce une carrière, surtout si c'est un livre qui marche, qui se vend bien et suscite beaucoup d'intérêts. Si tu n'écris plus, c'est que tu as choisi de mettre fin à un métier que tu voulais exercer. Donc, tu ne peux pas te dire écrivain pour avoir écrit un livre.
Si tu veux qu'on voie en toi un écrivain, tu dois continuer d'écrire et de publier. En France, par exemple, on peut se dire écrivain lorsqu'on a déjà fourni mille pages d'écriture, c'est-à-dire, il faut avoir écrit plusieurs romans pour pouvoir atteindre ce chiffre. Un seul roman de 1000 pages, ce n'est pas pensable ces jours-ci où les romans très volumineux ne marchent pas.
Il faut continuer d'écrire si tu ne veux pas qu'on dise de toi: Il est l'auteur d'un bon roman, mais malheureusement il n'a pas assez d'imagination pour écrire d'autres livres.
Un seul roman ne fait pas de toi un écrivain, mais simplement un auteur...

A SUIVRE...

Michel Bertrand
Tous droits réservés.
 
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dimanche 13 novembre 2011

‎100 LEÇONS POUR ECRIRE UN ROMAN (suite 5)

Par Michel Bertrand
Romancier



Facebook, 30 octobre 2011
28e leçon

Combien de pages pour en faire un chapitre ?

Lors d'une causerie, quelqu'un m'avait posé la question suivante : Généralement, un chapitre se compose de combien de pages? Il n'y a vraiment pas une mesure ou une quantité imposée, mais je peux quand même faire des suggestions. C'est certain que plus les chapitres sont courts, plus c'est facile pour le romancier débutant de bien mener son travail de rédaction. C'est plus facile de contrôler rapidement ce qu'on a déjà écrit, de voir si on est dans l'histoire qu'on raconte. Les chapitres courts permettent de ne pas tomber dans les pièges tels que la fatigue, le verbiage, le bavardage, le remplissage, les temps morts, le manque de précision et de clarté. Les chapitres du roman moderne sont courts et concis.
 
A remarquer que quelqu'un qui feuillette un roman dont les chapitres sont courts, cela lui donne l'impression que c'est un livre qui peut se laisser lire rapidement, en deux temps trois mouvements. Les chapitres courts apportent l'illusion qu'il y a des pages blanches, donc pas beaucoup de choses à lire.
En résumé, le romancier débutant n'a pas intérêt à écrire des chapitres dépassant dix pages dactylographiées. Un minimum de trois pages et un maximum de 7 pages, c'est l'ideal. Et puis, petit à petit l'oiseau fait son nid.
 
Michel Bertrand
Tous droits réservés.
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Facebook, 31 octobre 2011
29e leçon



N'arrête pas de raconter ton histoire à toi-même et à tes amis...

Au fur et à mesure que tu avances, raconte l'histoire de ton livre à toi-même et à tes amis. Demande à tes amis ce qu'ils en pensent. Moi, quand j'écris un livre, je raconte l'histoire d'abord à moi-même très souvent avant de dormir et ensuite à mes proches amis. C'est vrai que c'est bon de rêver, de créer à partir d'un travail d'imagination ou d'observation, mais il y a aussi un plaisir personnel de constater que ton travail arrive à attirer l'attention, à plaire aux autres. Tu peux être surpris(e) de voir avec quelle attention on t'écoute, on te suit en racontant ton oeuvre même inachevée.
Faire choix du métier d'écrire, c'est accepter d'assumer ce que tu as écrit ou écriras plus loin. Tout romancier, particulièrement un débutant, doit reconnaître que la critique, même négative, est nécessaire. Il y a toujours une leçon à tirer de ce qu'on a dit de mauvais à propos d'un livre ou de toute oeuvre d'art. La critique peut être un guide. Les suggestions et le regard que quelqu'un projette sur ton livre, surtout si c'est ton premier roman, ont toujours leur importance si tu en tiens compte et corriges ce qu'il faut corriger. Et puis, n'oublie jamais que personne n'écrit un livre tout seul. Il y a toujours quelque part la contribution de quelqu'un. Si un jour une critique te laissera triste et blessé( e), pour te consoler, tu te souviendras que "la critique est aisée, mais l'art est difficile." Amen !

Michel Bertrand
Tous droits réservés.

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Facebook, 2  novembre 2011
30e  leçon

Ecrire: plaisir, passion et découragement...

Le plaisir d'écrire, de créer, de produire une oeuvre d'art est toujours conditionné par une force impulsive intérieure et souvent incontrôlable. Dès qu'on commence la rédaction d'un roman, on voudrait aller jusqu'au bout, en voir vite la fin. C'est un moment très exaltant, plein de passion et surtout si on est un romancier débutant. Chaque page écrite a la valeur d'un trésor et conduit certainement vers la réalisation d'un rêve très cher. Secrètement ou intimement, on se sent écrivain, on se le dit en soi ou on le dit hors de soi, entre amis. Quelle passion ! Quelle exaltation !
 
Mais, tout n'est pas toujours rose. Il y a des moments où c'est le découragement, où l'on a envie d'abandonner, de déposer la plume. A ce moment-là, il faut arrêter d'écrire, ne pas forcer les choses, mais on doit toujours penser à l'histoire qu'on veut raconter, qu'on est en train de raconter. En d'autres termes, on arrête de l'écrire, mais on y pense toujours. Et puis, brusquement, tu peux retrouver ton énergie créatrice, ta passion et recommencer de plus belle.
Ecrire est une activité humaine, c'est probablement pourquoi il y a des hauts et des bas.
 
 Michel Bertrand
Tous droits réservés.
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Facebook, 3 novembre 2011
31e leçon
L'histoire de ton livre est à 70% racontée.

Tu es sur le point de terminer ton livre, disons de préférence que tu vas finir d'en raconter l'histoire. Bref, ton travail est 70% achevé. Le pourcentage de 30% qui te reste est très important. Il ne faut pas le négliger. C'est dans cet intervalle que tu dois résoudre tous les problèmes posés, répondre aux questions en suspens, créer plus de suspense pour tenir le lecteur ou la lectrice accroché(e )davantage à la fin de l'histoire. Pas de présence de temps morts. Pas de style confus. Pas de situations équivoques sauf si elles sont voulues. A un pourcentage de 30% de sa fin, c'est le moment où le livre a besoin de plus de clarté et de précision. Le lecteur doit être bien pénétré de l'histoire que tu lui racontes et dont la fin approche. S'il lui reste un dernier intérêt comme lecteur, c'est celui de voir comment va finir ton livre ou qu'est-ce qui va se passer? Ce n'est pas le moment d'inventer d'autres personnages. Le personnage principal, sache qu'on le surveille de près; on l'aime ou on le hait davantage; on projette sur lui un regard permanent parce qu'on veut le suivre, le poursuivre à travers son aventure, son rôle, ses audaces, ses qualités, ses défauts ou tout simplement à travers la mission qui lui a été attribuée.

Dans certains romans, la vérité à savoir est sue presque avant la dernière page.
L'écrivain met fin à son livre quand il est certain que tout est dit, que tout est fait, que tout est réglé et que la personne qui le lit restera accrochée jusqu'à la fin et qu'elle n'aura qu'à faire un dernier geste: fermer le livre avec la satisfaction d'avoir lu une bonne histoire.
 
Michel Bertrand
Tous droits réservés. 
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Facebook, 4 novembre 2011
32e leçon

Enfin, toute l'histoire est racontée, mais le livre n'est pas prêt pour être publié.

Un bel effort d'avoir pu arriver au dernier chapitre de ton roman. Finalement, ton histoire est sortie de ton esprit. C'est l'accouchement pur et simple de ton premier bébé. Tu te sens libéré après le dernier chapitre et tu peux même arriver à sourire de satisfaction ou à crier au fond de toi : j'ai écrit mon livre !!! Et c'est surtout avec fierté que tu as terminé le dernier chapitre en écrivant au-dessous de la dernière ligne: FIN.
 
Romancier débutant ou romancier expérimenté, il y a toujours ces questions à se poser après avoir terminé la rédaction de son roman, à savoir: Y a-t-il des fautes? Y a-t-il des errata ou coquilles? Le plus souvent, pour ne pas dire toujours, la réponse est OUI. Puisque c'est oui, un travail d'une autre nature commence. Un travail qui peut nécessiter la compétence d'un spécialiste, d'un grammairien si tu n'es pas suffisamment autonome. De grands écrivains peuvent avoir un problème d'orthographe et soumettent leurs oeuvres à des spécialistes en la matière.
Il est formellement interdit de publier un livre sans en avoir révisé le manuscrit. Paulo Coelho, grand romancier devant l'Eternel, a dit dans une interview qu'il lui est souvent arrivé de réviser un texte cinq, sept ou même dix fois. Réviser un texte, c'est l'examiner de nouveau, le modifier si c'est nécessaire. Moi, ton serviteur, j'ai le souvenir d'avoir éliminé les deux premiers chapitres de mon 5e roman et de le commencer à partir du troisième chapitre. Les premiers chapitres font souvent preuve de tâtonnement, d'un manque d'assurance, de précision, de cohérence, surtout quand on est débutant.
Il faut toujours et toujours réviser ton texte en tenant surtout compte des suggestions ou des critiques...Si je ne me trompe pas, c'est Boileau qui disait: CENT FOIS SUR LE METIER.
 
 Michel Bertrand
Tous droits réservés.
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Facebook, 6 novembre 2011
33e leçon

La première révision proprement dite.

La révision du texte est aussi importante que la phase de la rédaction. Elle est de nature à conduire à un travail fini. Le romancier débutant doit, dans le cadre de cette révision, pouvoir répondre aux questions suivantes sans orgueil:
  1. Ai-je lu et relu mon texte attentivement?
  2. Ai-je déjà corrigé les fautes dont je me suis moi-même rendu compte et celles signalées par mes amis ou autres personnes avisées qui ont lu le manuscrit?
  3. Ai-je tenu compte des suggestions et des critiques de ceux ou de celles qui ont lu le manuscrit?
  4. Après les corrections, ai-je pressé SAVE?
  5. Après la première révision, ai-je transféré sur USB la bonne version?
  6. Suis-je assez patient pour réviser mon texte chaque fois que cela est nécessaire?
  7. Le nombre de pages dactylographiées ne va-t-il pas donner naissance à un roman trop volumineux après la pagination? (250 pages ou plus, c'est contraire aux romans modernes)
  8. Suis-je capable de raconter verbalement l'histoire de mon roman à mes amis ou à travers les presses écrite, parlée et télévisée ?
  9. Dois-je déchirer mon texte si je n'ai pas la possibilité financière de le publier tout de suite?
  10. Suis-je capable de conserver mon manuscrit en lieu sûr?
Le romancier débutant, qui est capable de répondre franchement à ces 10 questions, a la chance que son projet devienne une réalité.

Michel Bertrand
Tous droits réservés.

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Facebook, 8 novembre 2011
34e leçon

La deuxième révision du texte.

Comme la première et encore plus, la deuxième révision du texte impose des méthodes et des exigences. La tendance et l'envie de publier chez le romancier débutant, c'est de croire, après la première révision, que le texte est publiable. Non! Il y a encore du travail et du travail important. Par exemple, c'est la phase de se pencher sérieusement sur le côté grammatical, sur la concordance des temps et même sur la possibilité de réduire ou d'allonger le texte, de l'examiner en profondeur, de le fignoler en rêvant d'un travail parfait.
La deuxième révision permet de voir si les rapports logiques qui existent entre les faits avancés, entre les personnages eux-mêmes sont bien étudiés. Quant aux personnages, leurs traits de caractère permettent-ils de les voir différents les uns des autres ? Paraissent-ils trop fictifs ou trop éloignés de la manière dont les choses se passent vraiment dans la vie réelle ? C'est une histoire imaginée, c'est vrai, mais il faut voir si elle est suffisamment vraisemblable ou trop invraisemblable. Certaines histoires fictives ou imaginées sont tellement bien pensées, le lecteur ou la lectrice se demande, pendant ou après lecture, est-ce vrai ou faux?
 
Le romancier débutant n'est pas souvent en mesure d'analyser la structure de son oeuvre. C'est pourquoi il doit être très patient et prudent avant de contacter une maison d'édition. Qu'il sache que la patience ne tue pas, mais elle mûrit.

Michel Bertrand
Tous droits réservés.
 
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Facebook, 9 novembre 2011
35e leçon

Après la dernière révision du texte...

Le texte est SUFFISAMMENT révisé. Deux pages blanches, susceptibles d'être utilisées pour les dédicaces, doivent précéder le premier chapitre. Tous les chapitres sont minutieusement numérotés de 1 à x. Le choix définitif du caractère des lettres est fait. Ce caractère peut être 12, 13 ou 14, mais généralement 12. Maintenant, que reste-t-il à faire? A cette phase, voyons ensemble ce qu'íl faut faire:
  1. On enregistre, via USB, la dernière version corrigée du texte;
  2. On imprime cette version que contient le USB;
  3. Le texte, une fois imprimé en deux ou même trois copies, on le relit, le fait lire par des amis capables d'apprécier ou de critiquer une histoire romanesque. En fait, on veut, avant la phase de la pagination, avoir les opinions des autres, savoir ce qu'ils en pensent;
  4. S'il y a des opinions, des suggestions ou des critiques valables, il faut avoir le courage de réviser une dernière fois le texte.
  5. N'oublie jamais d'enregistrer, via USB, cette dernière version corrigée compte tenu de son importance. C'est elle qui sera utilisée pour la phase de la pagination...
  6. Ne jamais supprimer le texte au niveau de l'ordinateur malgré l'existence du USB le contenant. Il faut toujours et toujours attendre la parution du livre. 
  
 Michel Bertrand
Tous droits réservés.
  

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Facebook, 10  novembre 2011
36e leçon

La pagination ou la numérotation des pages 

Je me rappelle avoir dit qu'un manuscrit, qui varie entre 90 et 110 pages dactylographiées, peut, après le travail du graphiste ayant la charge de paginer le livre, produire un roman variant entre 140 et 160 pages. Pour un romancier débutant, un ouvrage ainsi volumineux, c'est l'idéal.
Une fois que les dernières corrections sont minutieusement effectuées et enregistrées via le USB, le romancier débutant a pour devoir de:
  1.  Contacter un graphiste pour la pagination et la page de couverture ou toute autre personne qui s'y connaît. A remarquer que la pagination d'un roman qui n'est pas trop volumineux peut se faire en moins de trois heures d'horloge;
  2. Réclamer une copie du graphiste et cette copie sera lue attentivement afin de bien vérifier si les chapitres sont bien placés du point de vue esthétique. C'est très esthétique de commencer chaque chapitre à droite...Il faut aussi vérifier les paragraphes avant l'impression du livre. J'ai un roman, LA VEUVE ET L'AUTRE, dont un paragraphe, après la pagination, a été éclaté en deux parties;
  3. Réclamer un CD qui sera remis à la maison chargée d'imprimer le livre. Ce CD peut contenir le livre paginé et aussi la page de couverture. Certains écrivains ne passent pas par le graphiste pour faire paginer leurs livres. Ils remettent directement le USB à la maison d'édition qui, elle-même, se charge de faire tout le travail( page de couverture, pagination et impression).
Cher débutant ou chère débutante, ton rêve, à cette phase, se dirige vers sa concrétisation. Tant mieux.
  

Michel Bertrand
Tous droits réservés.
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Facebook, 12  novembre 2011
37e leçon

La décision de contacter une Imprimerie ou une Maison d'édition.

En Haïti, d'une façon générale, il n'y a que des imprimeries, ce qui revient à dire que l'écrivain, débutant ou expérimenté, se voit dans l'obligation de publier à compte d'auteur, sauf s'il a bénéficié du support de certains sponsors ou si l'oeuvre est primée suite à un concours. Autrement, il apporte son oeuvre, son argent et on lui donne le service dont il a besoin. C'est différent dans les pays, par exemple, comme le Canada, la France, l'Angleterre et les Etats-Unis où il y a beaucoup de Maisons d'édition qui se chargent de publier elles-mêmes des oeuvres qu'elles jugent susceptibles d'être des best-sellers ou du moins de connaître un grand succès.
La prise de contact avec une Imprimerie se fait de la manière suivante:
  1. Tu te présentes à l'Imprimerie et dis que tu veux publier ton livre;
  2. On va te demander de fournir le CD ou le USB;
  3. L'Imprimerie fait une copie du contenu du CD ou du USB, c'est-à-dire une copie de la version paginée de ton roman;
  4. L'Imprimerie vérifie le nombre de pages pour pouvoir fixer le prix;
  5. Tu dois t'attendre à cette question: tu veux imprimer ton livre en deux ou en quatre couleurs? (c'est encore pour fixer le prix). Une impression en deux couleurs veut dire "noir et blanc" et en quatre couleurs suppose que la page de couverture aie une couleur, le titre aie une couleur, la photo de l'auteur aie sa couleur, le nom de l'auteur aie sa couleur et tout ceci pour arriver à fixer le montant à payer;
  6. L'Imprimerie te parlera, au moins, de deux types de papier ( question de qualité et toujours dans le cadre du prix);
  7. Maintenant, la grande question arrive en ce qui concerne le prix : Combien d'exemplaires voulez-vous imprimer? Généralement en Haïti, cela varie entre 500 et 2000 exemplaires. L'idéal, c'est le choix de 1000 exemplaires parce que, ce qui est paradoxal, il n'y a pas une grande différence entre le prix de 500 et le prix de 1000 exemplaires. Ex: 500 exemplaires pour 1500 dollars américains et 1000 pour 2100 dollars américains. A toi d'en juger...
  8. Le prix est fixé;
  9. La date de livraison;
Remarque: La 37e leçon n'est pas terminée...

Michel Bertrand
Tous droits réservés. 

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Facebook, 12  novembre 2011
38e leçon

Le devoir de l'Imprimerie avant l'impression.

Au cours de la leçon précédente, j'ai laissé voir que l'auteur doit remettre le CD ou le USB à l'Imprimerie. Ce n'est pas un cadeau, l'Imprimerie fera une copie du CD ou du USB et te le remettra tout de suite. 

Avant l'impression définitive de ton roman, l'Imprimerie a pour devoir de te remettre un exemplaire/modèle que tu vas lire attentivement chez toi. Cet exemplaire, c'est le livre(aspect physique) moins la page de couverture.
Pendant qu'il est temps, il faut vérifier l'ordre régulier des chapitres, voir s'il n'y a pas de paragraphes éclatés en plusieurs parties. C'est aussi le moment de porter une dernière correction. Et si finalement tout est correct, l'Imprimerie, pour se protéger, te demandera de signer cet exemplaire . Ta signature apposée au bas de la première page signifie que tu es entièrement d'accord et qu'on peut procéder à l'impression de ton livre. Tu vas attendre deux semaines ou un mois...

A cette phase de voir ton premier bébé naître, l'attente paraît toujours longue. Tu voudras même avoir accès à la cuisine de l'Ímprimerie pour voir comment se fait l'accouchement définitif.

 Michel Bertrand
Tous droits réservés.

samedi 12 novembre 2011

Le Droit pour Monsieur et Madame Tout le Monde - No. 5

  
Un très très court survol de la Responsabilité Civile
Par Guy Lamothe


Ce titre m’est venu à l’esprit, en osant penser aux deux Tomes de plus de six cents pages chacun écrits en caractères moyens, véritable monument juridique dans lequel l’auteur René Savatier développe l’unique thème de la Responsabilité Civile; il y fait montre, entre autres, d’une beauté de raisonnement poussé jusqu’à l’extrême limite de la capacité de l’esprit humain.

Revenons à nos moyens infiniment plus modestes.
Notre tâche consiste à essayer de mettre l’accent  sur quelques articles les plus utilisés en matière de responsabilité civile tirée de notre Code Civil, en les illustrant, selon le cas, par un ou deux exemples qui seront beaucoup plus faciles à retenir que les numéros d’articles. Vous conviendrez avec moi qu’il serait fastidieux d’écrire au complet chaque article. Voilà pourquoi nous nous arrêterons à la première ligne ou phrase de l’article à commenter suivi de son numéro.

Nous avons classé en cinq groupes les articles en question :

1o) Introduction à la notion de responsabilité civile.
«Toute personne doit respecter les règles qui s’imposent à elle pour ne pas causer préjudice à autrui, que ce préjudice soit corporel, moral ou matériel.» (art.1457)
Cet article à lui seul renferme, en grande partie, toute  la responsabilité civile: le préjudice est corporel, quand on ne respecte pas autrui dans sa personne ; le préjudice est moral, quand on ne respecte pas autrui dans sa réputation ; le préjudice est matériel, quand on ne respecte pas autrui dans ses biens. Outre le caractère juridique de cet article, quelle belle leçon de savoir-vivre, de savoir-faire, de civisme même il nous donne !

2o) Responsabilité de sa propre faute.
«Toute personne a le devoir d’honorer les engagements qu’elle a contractés.» (art.1458)
Dans un contrat d’acquisition,  l’acheteur s’engage à payer le prix, et le vendeur à livrer la chose vendue. Si l’une des deux parties n’exécute pas son engagement,  elle sera poursuivie par l’autre, en dommages et intérêts, pour préjudices moraux et matériels causés.
Remarque importante.- Un contrat  est parfait du moment qu’il y a eu accord sur la chose et sur le prix ; on n’a pas besoin d’un écrit ; en droit, ce n’est pas l’«écrit» qui constitue, qui donne naissance au contrat, il ne fait que le constater ; il est un instrument. On a recours à l’«écrit» pour plus de garantie ; car  s’il n’y a pas d’«écrit», l’existence du contrat sera plus difficile à prouver au moyen d’autres preuves.

3o) Responsabilité du fait ou de la personne d’autrui.
«Les parents ou celui des deux qui exercent l’autorité parentale sont responsables du préjudice causé par leurs enfants mineurs de moins de quatorze ans.» (art. 1459).
Votre enfant mineur commet un acte répréhensible quelconque, vous êtes tenus pour responsables.
«Le titulaire de l’autorité parentale est responsable du préjudice causé par le mineur qu’il a sous sa garde.» Mais le titulaire de l’autorité parentale n’est pas responsable, s’il arrive à prouver : a) qu’il n’a lui-même commis aucune faute dans la garde, la surveillance ou l’éducation de l’enfant ; b) que le mineur n’est pas responsable du préjudice qui lui est imputé; c) que le mineur est un malade mental.      

3o) Responsabilité du fait ou de la personne d’autrui (suite).
Le commettant et la faute du commis ou du préposé :
a) Vous avez un commerce de livraison par camions de marchandises. Le chauffeur, dans l’exercice de sa fonction commet un accident, vous êtes tenu pour responsable, mais vous n’aurez aucune somme à verser, en raison de vos types d’assurance-responsabilité.
Par contre, si votre chauffeur a utilisé le camion à des fins personnelles et qu’il a un accident, le responsable est le chauffeur et non la compagnie. Dans les deux cas la loi ne fait qu’identifier le responsable et l’assurance-responsabilité sans égard à la faute et une assurance-accident du chauffeur qui dédommagent.
b) Vous marchez normalement et attentivement, en hiver, sur un trottoir glacé qui n’a pas été nettoyé. Vous faites une vilaine chute et vous vous cassez un bras. La Ville est responsable de cet accident.
Mais si elle arrive à prouver que vous couriez ou que les semelles de vos bottes étaient élimées, elle ne sera pas tenue pour responsable.

4o) Responsabilité du fait des animaux.
«Le propriétaire d’un animal est tenu de réparer le préjudice causé par son animal.» (art.1466).
Vous avez un chien; il n’est pas attaché et mord quelqu’un; vous êtes responsable.
Par contre, si le chien est bien attaché dans une cour, l’enfant du voisin, à l’insu de tout le monde, est venu l’agacé et s’est fait mordre. Là il n’y a aucune faute de la part du propriétaire du chien, en vertu du principe :«Il n’y a aucune responsabilité de la part de l’auteur apparent d’un dommage, quand il y a eu faute de la part de la victime
Ce principe s’applique dans tous les cas de responsabilité où il y a faute de la part de la victime.

5o) Certains cas d’exonération de responsabilité.
a) Exonération légale.

Elle est celle qui est prévue par la loi :«Toute personne peut se dégager de sa responsabilité pour le préjudice à autrui, en cas de force majeure (séisme, inondation, ouragan).
Vous êtes le gardien d’un cheval ; celui-ci est emporté par les eaux en furie d’une vaste inondation. Vous n’êtes pas responsable.
b) Exonération consensuelle (les parties sont d’accord ou même l’une d’elle).
«On ne peut se disculper à l’avance, dans un contrat, de toute responsabilité.» (art. 1477)
Pourtant ces sortes d’avis pullulent et poussent comme des champignons et se retrouvent souvent écrits en petits caractères, sans qu’on le sache, au verso de certains documents, tels des billets de stationnement, de nettoyage… : «Nous ne sommes pas responsables des dommages causés à votre voiture…Nous ne sommes pas responsables des dommages causés à votre linge…» Sachez que de tels écrits n’ont aucune valeur aux yeux de la loi. Nous allons plus loin, même si vous y avez acquiescé en signant de tels documents, cela ne vous enlève pas le droit de poursuivre leurs auteurs advenant un préjudice de leur part.

À cette phase de notre tâche, nous nous voudrions de ne pas parler de la Diffamation qui chevauche le Code Civil et le Code Criminel; car je n’aurais peut-être plus l’occasion d’y revenir.

La diffamation.

La diffamation est une déclaration écrite ou verbale par laquelle on porte atteinte à la réputation d’autrui. L’action en justice par laquelle on demande réparation de cette déclaration s’appelle une action en diffamation.
Parfois une action en diffamation sert d’épouvantail, elle est entreprise, pour intimider autrui, en lui réclamant des sommes astronomiques soi-disant pour préjudices causés. Puis, une fois obtenu ce que le demandeur voulait de lui, pas nécessairement de l’argent, par exemple des excuses, il renonce à l’action avant le procès.
Quelles sont donc les conditions pour qu’une action en diffamation soit valable ?
Deux conditions sont nécessaires pour qu’une action en diffamation soit valable:

a) Il faut qu’elle ait un caractère de publicité.

b) Il faut qu’elle soit une fausse accusation.

S’il manque l'une de ces conditions, l’action sera rejetée. Par exemple, si quelqu’un est voleur, et presque tout le monde le sait, son action en diffamation sera rejetée parce que votre déclaration est vraie, elle n’est pas fausse, même si elle a été faite en public. L’action sera encore rejetée si seul, dans votre bureau, vous dites à quelqu’un qu’il est un voleur, alors qu’il  ne l’est pas, son action sera rejetée pour défaut de publicité, alors que la déclaration est injuste.
Y-a-t-il lieu à une action en diffamation, lors d’une campagne électorale ?
Si lors d’une campagne électorale, le candidat X  dirige des attaques injustifiées contre son adversaire, le candidat Y. Celui-ci ne peut diriger aucune action en diffamation contre celui-là. Car le simple fait de participer à une campagne électorale, en qualité de candidat, entraine automatiquement  une renonciation tacite réciproque à l’action en diffamation. Le candidat Y peut répliquer ou se taire. C’est à peu près le même principe que dans un combat de boxe : aucun boxeur ne peut porter plainte devant un  tribunal pour avoir été tabassé dans un ring, durant un match de boxe; si l’un des deux meurt à la suite d’un combat, il n’y a aucune poursuite possible, et l’on attribue cette mortalité à un accident, à une fatalité.
La leçon à tirer d’une campagne électorale est la suivante: le candidat potentiel qui est trop sensible pour sa réputation ou n’aimerait pas s’entendre dire certaines choses vraies ou fausses est prié de s’en abstenir.

Certes, la notion de Resposabilité  Civile n’a plus le lustre qu’elle avait à l’époque de  Savatier (1939), et cela s’explique: les lois sont toujours en retard sur les mœurs et coutumes qui leur ont donné naissance et qu’elles sont appelées à régir. À plus forte raison s’il s’agit de sociétés industrielles; car chez ces dernières, les mœurs et les coutumes changent beaucoup plus vite que dans nos sociétés en voie de développement.

De nos jours, on a vu la sphère d’application de la Responsabilité se rétrécir en raison de certaines lois spéciales: a) dans le cas des accidents d’autos, le fardeau de la preuve  renversée (c’est au défendeur à prouver qu’il n’est pas coupable) est déjà désuet et remplacé par l’assurance-responsabilité sans égard à la faute (le No Fault); b) l’assurance-chirurgie qui protège les chirurgiens contre des erreurs possibles… Mais elle reste et demeure encore l’instrument par excellence pour trancher les conflits sociaux et assurer la bonne marche de nos sociétés.
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NDCDP.- Le lecteur intéressé à l'auteur René Savatier et à son oeuvre pourra consulter les articles accessibles par les liens suivants: