jeudi 28 août 2008

Canada/Québec/Politique: Michel Vastel, journaliste, est décédé

Michel Vastel (1940-2008)
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Il fut un journaliste très respecté dans le milieu québécois.
Les haïtiens se souviendront de son article publié, il y a quelques années, dans la revue L'Actualité (1) et dans lequel il avait révélé un plan de la communauté internationale de mettre le gouvernement haïtien sous tutelle. C'est chose faite, disons, depuis 2004.
Il s'agit de se battre aujourd'hui pour sortir Haïti de cette tutelle, comme le propose le Professeur Gérard Bissainthe (voir son invitation publiée sur ce blog).
On consultera les liens suivants pour se faire une idée de Michel Vastel et de son oeuvre.
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Bon voyage, mon cher Michel Vastel.
Vous nous manquerez.
Nous n'aurons plus l'occasion de vous voir, ni de vous lire, ni de vous entendre dans les média.
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(1)
Voici un lien qui conduit à l'article, « Haïti mise en tutelle par l’ONU ?», publié en mars 2003:
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Quelques idées sur la diaspora haïtienne

Par Guillaume Innocent, ing., Msc. A.
25 août 2008

La Diaspora peut être considérée comme un arbre vert, feuillu et touffu mais ne produisant que très peu de fruits. Malgré toutes les ressources humaines et économiques de la diaspora son bilan est assez maigre.

Elle n’arrive pas à s’organiser elle-même en une communauté respectée ni à produire des organisations crédibles. Elle est très divisée et reflète assez bien l’image du pays. Elle n’a pas encore fait la preuve qu’elle sera un apport positif.

La diaspora présente un ensemble de réussites individuelles mais cela ne constitue pas une condition de réussite de la communauté globale. Nous pouvons citer l’exemple d’Haïti qui a produit au cours de son histoire et ce, avant même l’indépendance et jusqu'à maintenant, des sommités individuelles dans tous les domaines mais dont le résultat global est décevant.

La diaspora envoie en Haïti beaucoup d’argent. Cet argent est envoyé à titre individuel et privé, par exemple, pour résoudre les problèmes de sa famille restée au pays, pour se procurer des biens et services, pour acheter une maison de retraite, pour investir dans des commerces, etc. (Les nationaux en font autant. Faut-il compter cet apport ?) Cet argent n’est pas investi directement dans des activités de développement, à part quelques actions isolées. Et l’on comprend que cet argent ne fournit aucun pouvoir économique, politique ou social d’où la considération mitigée que les nationaux font de la diaspora. Cet argent ne constitue en somme que de l‘essence à mettre dans des moteurs surannés et obsolètes qui ne fonctionnent pas et il ne produit aucun changement.

Tout cela pour dire que la diaspora haïtienne n’est pas une communauté institutionnalisée unie. Elle n’a pas de représentativité aussi bien en Haïti qu’aux pays d’accueil malgré les réussites individuelles et ne réalise presque pas d’actions porteuses d’espoir pour le changement positif du pays, malgré la connaissance et la richesse de ses membres.

La diaspora haïtienne doit changer son image et penser ensuite à se légitimer.

dimanche 24 août 2008

INVITATION A REJOINDRE LE COMBAT PRIORITAIRE CONTRE LA TUTELLE

Par Gérard Bissainthe

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http://tutelle-out.gerardbissainthe.com/invitation.html
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N.B. Le lien ci-dessus est également placé dans la colonne de droite du blog, rubrique « Documents et rapports importants ».
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vendredi 22 août 2008

HAITI 2008 / POUVOIR ET EXCENTRICITES / Peut-on tout se permettre quand on est sénateur ?

Une maison privée qui appartiendrait … au sénateur Carlos Fritz Lebon
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La question est fondée, au constat de cette construction qui enjambe la route reliant Carpentier (dans la région de Port-Salut) à Port-à -Piment. Les informations ont démenti l'impression première qu'il s'agissait d'une œuvre d'art. Aussi insolite que cela puisse paraître, cette photo montre une maison privée qui appartiendrait … au sénateur Carlos Fritz Lebon.
Ainsi donc, quand on est sénateur de la République d'Haïti en l'an 2008, on peut tout se permettre, même d'ignorer le décret–loi du 5 août 1937 sur les règles spéciales relatives à l'habitation et à l'aménagement des villes et des campagnes.
Ce décret-loi, que viendra renforcer la loi du 6 juin 1963, stipule en son article 1 que : « Nul n'a le droit de construire en saillie, en avance ou encorbellement sur la voie publique ».
Mais il est aussi une loi non écrite que, quand on est sénateur de la République, on n'est pas n'importe qui. Et que, du haut de ce statut, on peut se laisser aller à quelques petites excentricités. La nation n'en mourra pas. Pas pour si peu !
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Source: Le Matin du jeudi 14 août 2008
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N.D.C.D.P.-
Un ingénieur oeuvrant en Haïti, de passage à Montréal l'hiver dernier, m'a appris qu'à Port-au-Prince, il arrive fréquemment, depuis quelques temps, que des constructions soient érigées sur des trottoirs non bétonnés par des petits marchands ambulants, sans être inquiétés.
Dans le cas montré sur la photo ci-dessus, les constructions de part et d'autre de la route n'ayant laissé à celle-ci aucun espace réglementaire pour des trottoirs ou des accotements, le sénateur a poussé son audace jusqu'à jeter une structure offrant un certain débouché permettant la circulation des véhicules et des piétons, mais servant aussi à supporter un espace privé, surélevé, habitable, reliant les deux parties de la maison, elles-mêmes fondées aux endroits qui auraient dû être réservés aux trottoirs.
Les nombreuses ouvertures de cette construction permettent évidemment aux occupants d'avoir une vue privilégiée sur le mouvement des véhicules et des personnes qui empruntent cette route. Donc, l'observation des nombreuses ouvertures de cette construction insolite au-dessus de la route ne peut empêcher de penser qu'elle pourrait bien servir à abriter quelque dispositif de défense permettant au sénateur de repousser toute personne ou tout groupe de personnes mal intentionnées qui auraient la velléité de s'approcher de trop près de sa propriété. Il ne s'agit ici que d'une hypothèse plausible.

jeudi 21 août 2008

Anye, anye, tolalito…

« N.D.C.D.P.- Une réflexion juste d'un témoin lucide. Nous détachons deux phrases du texte qui le résument bien, à notre avis.

« Ce que la nation haïtienne est en train de payer aujourd’hui, ce ne sont pas les flottements d’un texte imparfait, mais ses choix de votants, et son incapacité à forcer les politiques haïtiens et la communauté internationale à avoir ses intérêts pour priorités.»

«...Et avec ce même texte, d’autres auraient peut-être fait une autre histoire. »


Anye, anye, tolalito…

Par Lyonel Trouillot
Le Matin, 21 août 2008

A chacun ses priorités.
Qui justifient le tolalito.
Certains ministres ne veulent pas partir, s’activent, se démènent.Certaines personnes veulent absolument qu’ils partent (il y a des places à prendre) et s’activent, se démènent.
Des formations politiques veulent des postes et s’activent, se démènent.
Des parlementaires (quand ils n’érigent pas des édifices au-dessus de la voie publique) veulent pouvoir et influence, menacent, exigent, marchandent.
Quant au président Préval (on comprend mieux son silence durant la campagne électorale) il semble s’être trouvé à la fois un ennemi et une mission : accuser la Constitution et trouver des raisons d’y toucher. Avec des complices dans « la communauté internationale ».
La Constitution n’a pourtant pas voté des parlementaires belliqueux et plus intéressés à défendre des intérêts de clan ou privés que ceux de leurs mandants. Cela ne s’applique certainement pas à tous les parlementaires, mais la nation a-t-elle le temps de sortir le bon grain de l’ivraie ?
La Constitution n’a pas non plus nommé les membres d’un Exécutif qu’une majorité de citoyens a jugé inefficace.
La Constitution n’a pas non plus élu le président Préval. Des gens l’ont élu. Et ils ne l’avaient pas élu pour qu’il cherche dans un texte un bouc émissaire. Ils l’avaient élu dans les termes de la Constitution pour qu’il dirige un pays. Pour des services de l’Etat plus efficaces. Pour un peu plus de nourriture sur les tables, le droit de vivre en paix, et l’atténuation des clivages sociaux. C’est dans les termes prévus par la Constitution qu’il a prêté serment, qu’il s’est fait photographier avec l’écharpe présidentielle… La Constitution était bonne pour se faire élire mais elle ne serait pas bonne pour diriger.
Dans cet odieux totalito entre exécutif et parlement, la Constitution n’est qu’un malheureux instrument que les uns et les autres utilisent pour ne pas faire ce pour quoi la nation les paye. Et fou celui qui voudrait la modifier au profit des uns contre les autres. Et les uns comme les autres trouveraient dans n’importe quel texte matière à alimenter laxisme, mauvaise foi et désir de puissance. Et avec ce même texte, d’autres auraient peut-être fait une autre histoire.
Ce que la nation haïtienne est en train de payer aujourd’hui, ce ne sont pas les flottements d’un texte imparfait, mais ses choix de votants, et son incapacité à forcer les politiques haïtiens et la communauté internationale à avoir ses intérêts pour priorités.
Il viendra sans doute le temps de toucher à ce texte imparfait. Mais le texte qui sortira de la réforme ne sera pas parfait. Et le temps d’une nouvelle imperfection n’est pas venu.
Ce tolalito sans fin entre des dirigeants s’étant trompés de priorités n’habilite aucune instance politique à se cacher derrière la Constitution.
La nation n’est pas convaincue que le président Préval fait tout ce qu’il devrait faire pour la servir. Elle n’est pas convaincue que le parlement fait tout ce qu’il devrait faire pour la servir. Elle n’est pas convaincue que les formations politiques font tout ce qu’elles devraient faire pour la servir. Mais elle est convaincue de leur expertise en matière de tolalito. Dans un tel contexte, celui qui s’acharnerait à chercher dans un texte la cause de son échec ne passerait que pour le plus coquin d’une bande de coquins. Ce n’est pas la voie à suivre pour qui voudrait prétendre à une vieillesse paisible.
Avant de chercher des boucs émissaires dans la chose écrite, les uns et les autres (exécutif, parlement, communauté internationale) ils devraient essayer de convaincre la nation haïtienne de leur bonne foi.
Mais à force de totalito, de luttes pour le pouvoir, ils ont perdu cette capacité. Et si l’on ne peut convaincre de sa bonne foi, comment pourrait-on espérer convaincre que telle action, telle rature ou tel amendement, serait pour mieux servir !
Servir qui ?
Sinon soi-même.
Tout ce tolalito n’aurait-il qu’une seule finalité ? Trouver un prétexte pour s’attribuer plus de pouvoir ? Dans l’indifférence aux problèmes de la population.
jeudi 21 août 2008
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http://www.lematinhaiti.com/Article.asp?ID=14027
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lundi 18 août 2008

Des idées pour l'action / 2008-2011 : Une feuille de route

N.D.C.P.- Au moment où un nouveau premier ministre et un «nouveau» cabinet vont entrer en fonction, Le coin de Pierre reproduit un article de M. Marc L. Bazin publié dans le Nouvelliste au mois de mai dernier. Il contient des idées qui peuvent être mises en application pour « le plus grand bien du plus grand nombre » .

Des idées pour l'action / 2008-2011 : Une feuille de route

Par Marc L. Bazin
Marclouisbazin@hotmail.com

Face aux émeutes de la faim, nous sommes une fois de plus à la croisée des chemins. La conjoncture est pleine de périls. Entre un Président omni présent et le Parlement divisé, de plus en plus décidé à ne pas céder la moindre parcelle de son pouvoir, un Premier Ministre nouveau va devoir se frayer sa voie vers l'efficacité. La crise alimentaire va certainement s'aggraver, car les causes qui l'ont engendrée -notre faiblesse de production et la montée des prix internationaux- ne vont pas disparaître du jour au lendemain. Les solutions envisagées au plan national, et ceci est conforme à la nature des choses, ne sont que des palliatifs. On bouchera un trou ici, un trou là, mais le problème de fond restera entier. Pour sa part, la communauté internationale crée des Fonds d'urgence et s'apprête à intervenir aussi bien au plan mondial qu'au plan régional. C'est bien. Mais personne de bonne foi ne devrait nier le lien qui existe entre d'une part, la crise alimentaire mondiale et d'autre part, le protectionnisme des pays développés, le tout aggravé par l'illusion des années 80 qui consistait à croire que l'industrie absorberait l'excédent de main d'oeuvre libérée par le déclin de l'agriculture.
De toutes façons, la communauté internationale ne nous doit rien. Une fois éteints les pleins feux de la presse internationale, le silence s'abattra sur nous et sur nos malheurs comme jadis, une chape de plomb s'était abattue sur le Sahel et sa sécheresse.
Le moment est donc venu pour nous Haïtiens de nous regarder en face et de nous reprendre en mains. Le texte qui suit est notre contribution à cet essai national nécessaire de reprise en mains. Ce que nous proposons n'est pas un plan de développement. Ce que nous proposons est une feuille de route. Comme toute feuille de route, elle se situe à l'intérieur d'un temps donné 2008-2011 et est assise sur une liste de priorités.
Ce texte est en trois points, comme suit :
A.- Une globalisation ratée
B.- Ni Etat faible, ni Etat fort mais un Etat utile
C.- Une feuille de route 2008-2011
A.- Une globalisation ratée
Avant d'exposer la feuille de route, situons-en le décor et l'arrière plan.
Nous sommes dans la globalisation. Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, le vaste mouvement d'intégration des économies qui, à travers des bouleversements technologiques extraordinaires ''a fait se rencontrer le temps et la géographie dans un télescopage dramatique'', est un fait de la vie. La seule question que nous devons résoudre est celle de savoir comment la tourner à notre avantage. Pour nous accommoder de la globalisation, nous avons, depuis les années 1980, procédé à un nombre important de réformes. Ces réformes n'ont conduit ni à la croissance économique ni à l'égalité des chances. Depuis 4-5 ans, nous avons contrôlé le déficit budgétaire. Nous avons réduit l'inflation. Mais, contrairement aux attentes, ni la croissance ni les investissements n'ont augmenté. Entre l985 et 1995, nous avons ouvert notre économie à un rythme tellement accéléré et tellement en profondeur que nous sommes classés par le Fonds Monétaire Toutefois, comme le premier de la classe en Amérique latine et dans la Caraïbe. Malheureusement, la libéralisation du commerce qui était censée nous permettre d'utiliser les facteurs de production dans lesquels nous avons un avantage comparatif, notamment notre main d'oeuvre, pour augmenter nos importations, n'a pas donné les résultats escomptés. Au contraire. Ce sont nos importations qui ont augmenté, passant de $500 millions en 1995 à $1,6 milliard aujourd'hui. Dans le même temps, nos exportations, au mieux, ont stagné, plafonnant à $500 millions dont $440 pour l'assemblage. Les réformes n'ont pas attiré les capitaux étrangers privés. Nous sommes restés tributaires de l'aide publique officielle internationale, laquelle fluctue continuellement et est associée, la plupart du temps, à de nombreuses conditions. Nous avons raté l'entrée en globalisation.
B.- Un Etat ni faible, ni fort mais un Etat utile
La raison essentielle du ratage est que la globalisation, l'ouverture, les libéralisations ne servent à rien si elles ne s'accompagnent pas de mesures complémentaires. Le défi pour nous est de concevoir et de mettre au point un arsenal de politiques qui donnent la garantie que notre pays pourra se saisir des opportunités qu'apporte la globalisation, de telle façon que nos pauvres bénéficient de l'intégration dans l'économie mondiale et en même temps soient protégés des coûts inévitables qui sont la rançon des rapides changements sociaux politiques et économiques. De telles mesures complémentaires ne peuvent intervenir que par l'action de l'Etat. Malheureusement, la conception que nous avons aujourd'hui du rôle de l'Etat est inappropriée. Dans l'esprit de la plupart de nos dirigeants, le fait que les réformes impliquent la liberté des marchés, tendrait à signifier ''moins il y a d'Etat, mieux cela vaut''. Ce n'est pas la bonne approche. La bonne approche, c'est celle qui postulerait ''davantage de marché mais un meilleur Etat, un Etat utile. L'Etat d'aujourd'hui, ce n'est pas moins d'Etat mais un non-Etat. Aussi longtemps que l'Etat sera un non-Etat, aucune des mesures d'intégration à l'économie mondiale que nous avons prises ne produira d'effets. Ce qu'il nous faut, c'est une nouvelle vision du rôle de l'Etat dans l'économie. Pour exécuter la feuille de route, il nous faudra donc opérer la transition entre l'approche de maintenant qui repose sur le postulat ''Davantage de marché et moins d'Etat'' et une autre approche basée sur un meilleur Etat, dont les interventions seraient plus nettes, plus cohérentes et davantage orientées vers l'amélioration des conditions des pauvres. Le problème, ce n'est donc pas « plus d'Etat ou moins d'Etat » mais un Etat plus engagé, plus responsable et plus clairvoyant dans ses interventions.
Quels sont les soubassements de l'Etat utile ?
Un Etat utile, c'est un Etat qui donne les biens publics-la sécurité physique pour les personnes et pour les biens, la fiabilité pour les transactions, la garantie d'un système judiciaire compétent, honnête et crédible-la réduction du taux d'accroissement démographique pour éviter que tous autres efforts de développement ne soient en pure perte - l'amélioration de la gouvernance par le maintien de la stabilité macro économique, la réduction des règlements et complications administratives qui encouragent la corruption et la recherche des privilèges, une fonction publique de gens compétents dont la carrière est à l'abri des aléas politiciens, de meilleures procédures de contrôle de ses actions (Parlement, Cour des comptes, Unité de lutte contre la corruption, Presse) et la décentralisation, entendue comme le transfert effectif aux autorités locales des sphères de compétences qui leur sont allouées par la Constitution . Sur la base de ces préalables, l'Etat utile devrait à partir de maintenant, s'assigner huit points.
C.- Les huit priorités de l'Etat utile :
I.- Réduire les inégalités
Le peuple tolère moins la faim quand il sait -et voit- que d'autres ont les moyens de manger davantage que de raison. Réduire les inégalités est donc une contribution utile à l'apaisement, à tout le moins à l'espacement des violences. Réduire les inégalités est également un objectif prioritaire parce que réduire les inégalités présente le triple avantage de réduire la pauvreté, d'augmenter le potentiel de réduction de pauvreté de toute croissance et de permettre aux pauvres de participer à la croissance. Mais la question principale est celle des mécanismes de réduction des inégalités. Nous pensons qu'il convient rapidement de procéder à une refonte du système fiscal qui fasse porter le poids de la pression davantage sur le revenu que sur la consommation et la dépense. S'agissant de l'accès à la terre, notre préférence va à une politique d'encouragements et de subventions aux petits paysans pour leur faciliter l'achat collectif de terres aux grands propriétaires, et à une politique fiscale qui pénalise les absentéistes. De manière générale, il est urgent de créer des filets de protection sociale dont les bénéficiaires seraient soigneusement identifiés grâce à une politique dont la mise en oeuvre serait confiée aux églises et aux organisations de bienfaisance.
II.- Créer l'emploi
Le chômage, i.e. le manque d'un revenu stable, est source de pauvreté, 70% des Haïtiens sont au chômage. Créer l'emploi réduit la pauvreté. Créer l'emploi passe par :-des politiques qui augmentent la demande de main d'oeuvre. Il s'agit donc de toutes les politiques qui encouragent l'investissement aussi bien la stabilité macro économique que la création d'un climat d'incitation favorable comprenant la paix, la sécurité et la disponibilité des services d'électricité, de ports, de téléphones indispensables à la production, l'élimination des entraves légales, réglementaires et administratives à la création d'entreprises, en bref, il s'agit de toutes mesures qui font baisser le coût des transactions.-l'encouragement à la création et à la productivité des petites et moyennes entreprises à travers des programmes de formation professionnelle, l'accès au crédit, et la promotion de secteurs d'activités favorables à la création d'emplois, tels que le tourisme et les constructions de logements ainsi que des programmes de création d'emplois publics dans les infrastructures et dans le secteur agricole-la formalisation de l'informel par la formalisation des titres de propriété des occupants de terrains actuellement sans titre et leur accessibilité au secteur bancaire- l'accès à de nouvelles facilités de pénétration des marchés extérieurs pour l'exportation-l'accès au Guest Worker programme de travailleurs haïtiens aux U.S.A.-la création d'emplois publics non agricoles-l'élargissement des liens avec l'économie globale par le maintien d'un taux de change compétitif, le soutien fiscal et financier aux entreprises à capacité et à volonté d'exportation, l'intensification des relations d'échanges avec le CARICOM, une participation plus active aux négociations internationales visant à augmenter l'ouverture du commerce mondial.
III.- Dynamiser le secteur agricole
Les pauvres dépendent plus que proportionnellement de l'agriculture. Les mesures intervenues au début des années 80 et qui visaient à promouvoir l'agriculture à travers des dévaluations du taux de change, la suppression des offices de commercialisation et la réduction des taxes à l'exportation ont échoué à augmenter la production nationale et à améliorer le revenu paysan. Mais nous devons bien nous rendre à l'évidence, les changements d'incitation par les prix ne sont jamais parvenus au niveau de l'exploitant agricole. En fait, c'est beaucoup plus grave : c'est le système même d'incitation par les prix qu'il convient de remettre en cause car il s'est révélé impropre à dynamiser le secteur agricole. De plus, même si un système d'incitations par les prix arrivait à améliorer le revenu du paysan pauvre, le système jouerait contre les intérêts du consommateur pauvre, en sorte que l'effet net sur la réduction de la pauvreté serait nul. L'action doit donc porter sur l'amélioration de la productivité, laquelle passe nécessairement par des investissements publics substantiels dans l'infrastructure rurale, l'irrigation, le crédit, la recherche, l'encadrement, la promotion d'exportations agricoles non traditionnelles, l'octroi d'avantages incitatifs et une politique systématique, organisée, et volontariste d'opposition au protectionnisme des pays développés.
IV.- Augmenter la contribution du secteur bancaire à la croissance
La libéralisation financière n'a pas produit les résultats escomptés. L'Etat doit maintenant intervenir. 80% des avoirs du secteur bancaire sont concentrés entre les mains de trois banques et 10% des emprunteurs individuels comptent pour 80% des crédits alloués par les banques. Le crédit est cher. Le système ne finance pas l'agriculture, fer de lance de la relance. Le système est fortement dollarisé, la part des dépôts en devises étrangères par rapport au total des dépôts représentant plus de 50%. À quoi il faut ajouter qu'une politique de dollars relativement pas chers a encouragé les Haïtiens à emprunter en dollars plutôt qu'en gourdes au point où les prêts en dollars représentent une proportion très élevée du total des prêts du système. Fin 2006, le portefeuille des institutions de micro crédits ne représentait qu 15% du total des crédits du système bancaire et leur contribution se limite au financement des fonds de roulement de petites entreprises engagées dans le commerce et est sans impact sur le capital fixe et les activités de production. Du secteur des assurances et de sa capacité à absorber de gros chocs, on sait peu de chose. Pas davantage on ne sait l'état réel des fonds de pension (publics ou privés) et encore moins leurs méthodes de gestion de portefeuille.
L'Etat doit donc
i) encourager le secteur bancaire à financer la croissance,
ii) se doter d'un instrument capable d'accorder des crédits à des secteurs considérés comme prioritaires à des conditions favorables et à donner sa garantie aux banques commerciales sur les mêmes opérations,
iii) décourager les banques, en renforçant la compétition, de la pratique actuelle qui consiste à garder à un niveau très bas les taux d'intérêt sur les dépôts et très élevés les taux d'intérêt sur les prêts et de consacrer une grande part de leur financement aux bons BRH sans risques.
V.- Satisfaire la demande en services d'infrastructure
Notre stock d'infrastructure est insuffisant. La disponibilité en matière d'infrastructure est indispensable à la croissance, car elle est source de plus grande productivité, de prix de production plus bas, de plus grande rentabilité pour les entreprises et par suite d'encouragement à l'investissement et à l'augmentation du potentiel de croissance. Les services de production de ports, d'électricité et de télécommunications doivent être privatisés ou donnés en concession pour une exploitation rentable qui soulagerait le budget et inciterait le secteur privé à prendre des risques.Pour ce qui est des routes, les dotations actuelles de Fonds Routier ne suffiront pas à la tâche. De même, l'ampleur de besoins dépasse les capacités du secteur privé. C'est donc à l'Etat qu'il revient d'en assumer principalement la charge.
Plusieurs formules de financement sont envisageables:
-l'élargissement et l'extension des taxes basées sur la consommation des produits pétroliers affectées à la construction de routes
-dans le calcul du déficit budgétaire, un traitement différencié du recours à l'emprunt ou à la Banque Centrale selon qu'il s'agirait d'une dépense en capital, destinée à produire des bénéfices, ou de simples dépenses de fonctionnement à fonds perdus
-un système de partenariat public privé dans lequel le privé investirait et se rémunèrerait par des prélèvements sur les usagers sur la base d'un accord avec l'Etat
-l'émission publique de bons à souscrire par le secteur financier avec, au besoin, la garantie d'organisations internationales de financement
-l'émission de bons par l'Etat garantis par les envois en devises de la diaspora.
VI.- Améliorer le capital humain
Le point le plus important de l'amélioration du capital humain est la réduction du taux d'accroissement de la population. À défaut de réduire le taux d'accroissement de la population, tout ce que nous pourrions faire pour sortir de la pauvreté serait ''lave men siye a tè'', c'est un piège de pauvreté indéfini dans le temps et dans l'espace. Réduire la taille des familles est non seulement une garantie de meilleures conditions de santé et de nutrition mais un moyen puissant de réduction des inégalités. Ceci dit, l'amélioration du capital humain passe non seulement par une augmentation substantielle des ressources publiques à l'éducation et à la santé mais par une priorité aux pauvres pour ce qui est de l'augmentation de ces allocations et l'élimination des frais d'inscription, d'écolage, de livres et d'uniforme à la charge des parents pauvres, notamment dans le domaine de l'enseignement primaire.
VII.- Adapter la politique budgétaire aux circonstances du moment
Nous avons, dans un article précédent, traité de la question de la politique budgétaire actuelle et de ses incidences sur la lutte contre les émeutes de la faim et contre la pauvreté, mais vu l'importance de la question, il nous semble devoir répéter notre position. Nous sommes pour la stabilité macro économique. Nous sommes d'accord qu'elle passe par des politiques budgétaires responsables, appuyées sur la réduction des dépenses, l'augmentation des recettes, le contrôle du crédit et des politiques de taux de change flexibles. Mais dans les circonstances d'aujourd'hui, les vraies sources de l'inflation sont ailleurs que chez nous et nous n'en avons pas le contrôle. De plus, nous ne pensons pas, compte tenu de la vaste capacité de production actuellement sous-utilisée, qu'il soit indispensable, pour contrôler l'inflation, de maintenir à zéro le niveau de déficit budgétaire autorisé, ni qu'il soit indispensable de réduire ce déficit en un an plutôt qu'étalé sur une plus longue période, ni non plus qu'il faille maintenir cette exigence au-delà de la période minimale nécessaire à faire naître la confiance du secteur privé.
VIII.- Réaménager les rapports avec l'aide internationale
Quand elle est de faible niveau, instable dans son volume et aléatoire, l'aide internationale ne contribue pas à la croissance de manière satisfaisante.
Le réaménagement des rapports se présenterait comme suit:
i) l'aide devrait s'adapter aux besoins nouveaux découlant des émeutes de la faim, aussi bien quant à son montant et sa souplesse que dans la recherche d'un équilibre satisfaisant entre la stabilité macro économique et les besoins pressants d'investissements dans les infrastructures, la relance de l'agriculture, la création d'emplois et la satisfaction des besoins en matière de santé et d'éducation.
ii) l'ouverture des marchés des pays développés à nos exportations devrait être encouragée
iii) le soulagement de la dette devrait intervenir à un rythme plus rapide
iv) Nos propres stratégies et priorités devraient être mieux comprises
v) l'aide devrait passer en priorité par le gouvernement et utiliser des mécanismes de comptabilisation qui permettent d'éviter les complications, les litanies de rapports et la balkanisation du budget
Conclusion
Notre politique économique actuelle est basée sur le modèle des marchés libres, de la libéralisation des marchés financiers, de la libéralisation du commerce et de la stabilité macro économique. Faute des instruments qui l'auraient rendue efficace, cette politique ne marche pas. Sans doute le DRSP n'est-il pas mort. Loin de là. Mais dans sa version macro économique, le niveau de rigueur qu'il sécrète est devenu incompatible avec les récentes explosions de la faim, lesquelles pourraient à tout moment remettre en cause n'importe quel équilibre macro économique, de quelque prix humain et social qu'il ait été payé. La crise alimentaire nous fournit une opportunité de remettre en cause la version de stabilisation macro économique de la politique actuelle. Mais il faut la remettre en cause pour un temps limité -3 ans - dans des conditions de clarté, de logique interne et de discipline qui garantissent l'efficacité et le succès de la démarche nouvelle, l'objectif final étant de réduire la pauvreté et, par suite, de rendre notre pays moins instable et davantage propice à l'investissement et à la croissance.
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jeudi 14 août 2008

Le non renouvellement du tiers du Sénat de la République en février 2008 cause le blocage du pays

Voici quelques articles relatifs à la situation de blocage actuelle du pays en ce qui a trait au vote pour ou contre la déclaration de politique générale du PM ratifié, Michèle Duvivier Pierre-Louis:

ARTICLE 95: Les sénateurs sont élus pour six (6) ans et sont indéfiniment rééligibles.

ARTICLE 95.1: Les sénateurs siègent en permanence.

ARTICLE 95.3: Le renouvellement du Sénat se fait par tiers (1/3) tous les deux ans.

ARTICLE 111.8: En aucun cas, la Chambre des députés ou le Sénat ne peut être dissous ou ajourné, ni le mandat de leurs membres prorogé.

ARTICLE 116: Aucune des deux (2) Chambres ne peut siéger, ni prendre une résolution sans la présence de la majorité de ses membres.

TITRE XIV Des Dispositions Transitoires

ARTICLE 288: A l'occasion de la prochaine Consultation Electorale, les mandats des trois (3) Sénateurs élus pour chaque Département seront établis comme suit:

a) Le Sénateur qui a obtenu le plus grand nombre de voix, bénéficiera d'un (1) mandat de six (6) ans;

b) Le Sénateur qui vient en seconde place en ce qui a trait au nombre de voix, sera investi d'un (1) mandat de quatre (4) ans;

c) Le troisième Sénateur sera élu pour deux (2) ans. Dans la suite, chaque Sénateur élu, sera investi d'un (1) mandat de six (6) ans.

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Commentaire et interrogation

Depuis près de vingt ans (1990), à cause de la volonté des Exécutifs élus de ne gouverner que dans l'anarchie:
1) l'article 288 des dispositions transitoires, qui ne devait être appliqué qu'une fois, ne cesse d'être utilisé,

2) l'article 95.3 n'est pas respecté à temps.

Aujourd'hui, le Sénat est amputé de 12 sénateurs sur 30. Il n'y a que 18 sénateurs en fonctions ( peut-être 19, si le Sénateur Boulos qui est rentré au pays par Ouanaminthe cette semaine, revient siéger au Parlement).
On veut fonctionner comme si le Sénat avait constamment 30 sénateurs en fonction: la majorité absolue est 50% +1, soit 30/2 + 1 = 16 sénateurs. C'est le nombre de votes que le PM ratifié devrait obtenir pour que sa déclaration de politique générale obtienne l'approbation du Sénat.

Certains voudraient que la majorité soit ramenée à 10 sénateurs au Sénat (50% de 18 + 1) pour permettre le vote favorable de la déclaration de politique générale du nouveau PM.
D'autres tiennent à la majorité de 16 sénateurs (50% de 30 + 1).
En attendant, le pays est dans l'impasse.
Il faudra donc un accord politique pour débloquer la situation.

Comme on avait décidé de prolonger jusqu'au mois de mai 2008 le mandat des 10 sénateurs qui était arrivé à son terme en février 2008, nonobstant l'article 111.8, on peut se demander est-ce que le déblocage de la situation ne pourra pas passer par le rappel d'urgence de ces 10 sénateurs dont le mandat a pris fin (techniquement en février dernier), pour qu'ils reprennent du service et continuent à siéger tant que l'élection de leurs successeurs n'ait pas lieu. Cette décision politique, si elle était adoptée une fois pour toutes, aurait l'avantage qu'en tout temps, le Sénat de la République compterait 30 sénateurs en service actif, sauf si certains d'entre eux étaient malades ou décédaient. La République ne se porterait que mieux, car le Sénat serait moins vulnérable aux caprices de l'Exécutif, sur ce point en tout cas.

Il est anormal (de mon point de vue) que l'on ne soit pas encore capable d'organiser des élections sénatoriales à temps.

mercredi 13 août 2008

Guerre entre la Russie et la Géorgie selon Chappatte

N.B. Les dessins sont postés pour un temps limité. Un lien vers le site globecartoon.com sera placé bientôt dans la colonne de droite du blog.



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Dessins de Chappatte, Le Temps de Genève, 12 août 2008
Sources:
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Lettre de démission de Claudy Gassant

« Monsieur le Premier ministre Jacques Édouard Alexis,

Les difficultés rencontrées dans l’exercice de ma fonction de Commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince m’obligent aujourd’hui à vous présenter ma démission.

La Justice, Monsieur le Premier ministre, priorité du gouvernement, ne pourra se renforcer que par un meilleur fonctionnement du ministère de la Justice et de l’appareil judiciaire ainsi que par l’acceptation des autorités policières de leur rôle d’auxiliaires de la Justice.

Espérant que ces considérations guideront le gouvernement à mieux œuvrer dans la mise en œuvre d’une justice saine et équitable, je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier ministre, mes patriotiques salutations.
»

Le deuxième paragraphe de la lettre de démission permettra, s'il en était besoin, de décoder le «bug» de Claudy Gassant. Pour faire simple, disons que Gassant a manqué d'esprit d'équipe et cela a nui au fonctionnement de « l'appareil judiciaire ». Autrement dit, malgré ses compétences, ironiquement, tel un grain de sable, il a empêché le bon fonctionnement de la boîte d'engrenages de l'appareil judiciaire haïtien.

Le nouveau Commissaire nommé en remplacement de Me Claudy Gassant est Me Joseph Manès Louis. Le nouveau Commissaire annonce ses couleurs. En effet, Me Joseph Manès Louis annonce déjà que la poursuite judiciaire engagée par son prédécesseur Claudy Gassant contre le Commissaire de Pétion-Ville sera exécutée: « Le mandat d’amener décerné contre le commissaire de police de Pétion-Ville, Monsieur Frantz Georges, sera et doit être sans aucune forme de procès exécuté conformément à la loi ».
Ce disant, le nouveau Commissaire du gouvernement, au lieu d'apaiser les tensions qu'entretenait son prédécesseur entre le parquet et la PNH, ne fait que les renforcer.

S'il met ses menaces à exécution, il est facile de prédire que le nouveau Commissaire fera long feu (1). Espérons que, désormais, l'harmonie règne entre le Parquet et la PNH.
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(1) L'expression «faire long feu» signifie « ne pas durer longtemps ». Quand une cigarette fait long feu, elle est plus vite grillée, elle ne dure pas longtemps. Il arrive souvent que l'expression soit mal utilisée quand on l'exprime sous la forme « ne pas faire long feu » pour croire à tort traduire « ne pas durer longtemps ».

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Autres articles reliés au même sujet...

Le lecteur pourra également lire les articles suivants du journal Le Matin:

(a) JUSTICE / NOMINATION / Dans le sillage de Claudy Gassant, un nouveau chef au parquet de Port-au-Prince :
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http://www.lematinhaiti.com/Article.asp?ID=13886
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(b) EN GUISE D’ÉDITORIAL / Il y a un problème Gassant:
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http://www.lematinhaiti.com/Article.asp?ID=13803
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mardi 12 août 2008

Montréal, Canada: nuit d'émeute dans l'arrondissement de Montréal-Nord

MONTRÉAL (AFP) - Des protestations contre une présumée bavure policière ont dégénéré en émeute dans la nuit de dimanche à lundi dans un quartier défavorisé de Montréal, une première qui fait craindre une répétition de violences comme les émeutes de la banlieue parisienne.

Cliquez sur le lien suivant pour lire la version de l'histoire, selon l'AFP:
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http://fr.news.yahoo.com/afp/20080811/twl-canada-police-emeute-societe-prev-36d2a39.html
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Mentionnons que la nuit du lundi 11 au mardi 12 août a été calme.

Voici une autre version des événements, selon Cyberpresse, sous le titre:
«Montréal-Nord s’embrase

Le feu ,qui ravageait une camionnette, s'est propagé à un immeuble.

(Photo David Boily, La Presse)


Cliquez sur le lien suivant pour lire cet article et d'autres détails intéressants.
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http://www.cyberpresse.ca/article/20080811/CPACTUALITES/80810133/6488/CPACTUALITES/?utm_campaign=retention&utm_source=bulletinCBP&utm_medium=email
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Dmitri Medvedev ordonne la fin de l'opération en Géorgie

Par Michael Stott et Margarita Antidze
Reuters - Mardi 12 août, 12h07
Dimitri Medvedev, Président de Russie
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MOSCOU-TBILISSI (Reuters) - Le président russe Dmitri Medvedev a ordonné mardi l'arrêt des opérations militaires en Géorgie après cinq jours de combats.

Cliquez sur le lien suivant pour lire tout l'article:
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http://fr.news.yahoo.com/rtrs/20080812/tts-georgie-ca02f96.html
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Lisez aussi cet article intitulé: «La Russie annonce la fin des opérations en Géorgie » par Bertrand de SAISSET de l'AFP:

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http://fr.news.yahoo.com/afp/20080812/tts-georgie-russie-abkhazie-ossetie-conf-c1b2fc3.html

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lundi 11 août 2008

La Géorgie dans l'étau russe

Sources: Radio-Canada.ca, Agence France Presse, Associated Press, Reuters et Agence France Presse
Mise à jour le lundi 11 août 2008 à 17 h 47



Carte des opérations militaires (mise à jour du 11 août 2008)
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«Le président Saakachvili n'est plus un homme avec qui nous pouvons avoir affaire, car il est responsable de nombreux crimes», a déclaré Dmitri Rogozine, représentant permanent de la Russie auprès de l'OTAN.
L'étau russe se resserre sur des forces géorgiennes submergées par l'appareil militaire que Moscou a déchaîné sur le petit pays du Caucase jeudi dernier.
« Il est dommage que certains de nos partenaires ne nous aident pas et cherchent même à nous gêner », a expliqué le premier ministre Poutine, avant d'ajouter que « ça ne va rien changer, sinon que nous éloigner davantage d'une résolution rapide ».
« La Russie conduira sa mission de paix en Ossétie du Sud jusqu'à sa conclusion logique », a promis le premier ministre Poutine.
Cliquez sur le lien ci-après pour lire toute l'histoire mise à jour le 11 août 2008, 17h47 et pour se faire une juste idées des enjeux.
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jeudi 7 août 2008

D'Élzéar Duquette (Montréal, 1976) à Robert Membré (Pékin, 2008)


Robert Membré à Pékin (photo, Robert Membré)
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Robert Membré, retraité, marcheur (photo, Robert Membré)

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Robert Membré, un retraité de 63 ans, a relié Lyon à Pékin à pied au cours d'un voyage qui a duré 383 jours pour délivrer un message de paix à l'occasion des Jeux Olympiques de Pékin, en août 2008.

Cette histoire rappelle celle du québécois, Elzéar Duquette, le Roi de la marche, qui était venu aux Jeux Olympiques de 1976 à Montréal, après avoir fait le tour du monde à pied. Je n'ai pas pu trouver sur le Web une photo d'Elzéar Duquette; mais je me rappelle très bien qu'il ressemblait beaucoup à l'Empereur d'Éthiopie, Haïlé Sélassié 1er.

Cliquez sur les liens ci-après pour lire l'histoire du voyage de Robert Membré.
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http://fr.news.yahoo.com/afp/20080807/tod-jo-2008-aventure-sport-insolite-7f81b96.html
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http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/les_jo_de_pekin_2008/20080807.OBS6539/un_retraite_francais_relie_lyon_a_pekin_a_pied.html
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Si vous voulez visiter le blog de Robert Membré (il y a de très belles et très nombreuses photos), je vous propose le lien ci-après . Les photos des montagnes de Chine donneront certainement des idées pour Haïti, s'il en était besoin. Cliquez sur le lien pour voir de vos yeux:
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http://pekin2008.over-blog.fr/
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mardi 5 août 2008

Marge d'erreur d'un sondage

Par Dr. Pierre Montès

La figure ci-dessous fournit une courbe permettant de lire sur l'axe des ordonnées la marge d'erreur d'un sondage dont la taille de l'échantillon est donnée sur l'axe des abscisses. Le niveau de confiance choisi pour construire cette courbe est de 95 %, ce qui correspond à celui généralement utilisé dans les sondages dans lesquels on utilise l'expression «la marge d'erreur est de x pourcents, 19 fois sur 20». Les échelles des axes sont logarithmiques. Étant donné la relation entre la taille de l'échantillon et la marge d'erreur, les échelles utilisées font que la courbe obtenue a l'allure d'une droite parfaite.
Supposons qu'une maison de sondage aux États-Unis fasse, au début d'août 2008, un sondage pour mesurer l'intention des américains de voter pour Barack Obama ou pour John McCain aux élections de novembre 2008.

Supposons que 44% des sondés disent qu'ils auraient voté pour Barack Obama et que 42 % d'entre eux disent qu'ils auraient voté pour John McCain.
Si la taille de l'échantillon est de 1000 (1000 américains ont répondu à la question: «Pour quel candidat auriez-vous voté si les élections avaient lieu à la date du sondage ?»), alors, le graphique ci-dessous fournit la marge d'erreur E = 3,1%, 19 fois sur 20.

Cela signifie que, si l'ensemble des américains en âge de voter avait voté au moment où le sondage est fait, août 2008, le pourcentage de vote qu'aurait obtenu chacun des deux candidats serait situé dans les fourchettes suivantes:

a) Obama: 44% ± 3,1%
b) McCain: 42% ± 3,1%

Et l'on peut avoir un degré de confiance de 95% dans ces affirmations: la probabilité de se tromper est de 5% seulement. De plus l'écart entre les pourcentages obtenues par les candidats (44%-42%), soit 2%, est inférieur à la marge d'erreur (3,1%) du sondage. Cela signifierait que la lutte serait très sérrée entre les deux candidats, à trois mois du vote: ils seraient nez à nez.

Si la taille de l'échantillon était de 300 au lieu d'être 1000, la marge d'erreur aurait été de 5,7%, 19 fois sur 20 et les pourcentages de vote qu'obtiendrait chacun des candidats seraient situés dans les fourchettes suivantes:

a) Obama: 44% ± 5,7%
b) McCain: 42% ± 5,7%.

Le graphique montre clairement que la marge d'erreur diminue quand la taille de l'échantillon augmente. Il faut donc éviter d'utiliser dans un sondage un échantillon de petite taille, car, alors, les résultats du sondage seraient très approximatifs, voire erronés.
(c) Pierre Montès, 2008
Par souci de rigueur, il convient d'ajouter que la marge d'erreur fournie est un maximum.
En réalité, pour une taille d'échantillon donnée, à chaque proportion correspond sa marge d'erreur. Au lieu de donner à chaque proportion sa marge d'erreur, on attribue à toutes les proportions la même marge d'erreur (la marge d'erreur correspondant à la proportion médiane en quelque sorte, 50%). Donc la marge d'erreur vraie associée à une proportion donnée sera d'autant plus proche de la valeur maximum utilisée par les maisons de sondage (ou de celle indiquée sur la courbe ci-dessus) que cette proportion est proche de 50 %. C'est la règle généralement suivie et acceptée dans le domaine.

Comme il y a une chance sur deux qu'une proportion soit inférieure à 50% et une chance sur deux qu'elle soit supérieure à 50%, il est tout à fait justifié de calculer la marge d'erreur comme si la proportion que l'on veut mesurer par le sondage était de 50%. On démontre dans les cours de Probabilités et Statistique (et je vous recommande de l'admettre) que la marge d'erreur ainsi calculée est un maximum, pour une taille d'échantillon donnée.

Quand un medium (radio, télé, blog) publie les résultats d'un sondage, notez la taille du sondage (n), sa marge d'erreur (E) et le niveau de confiance associés aux résultats. Si le niveau de confiance est de 95%, ce qui est généralement le cas, alors, vous pourrez vérifier que le couple (taille, marge d'erreur), ou (n, E) fourni par la maison de sondage se situe exactement sur la courbe ci-haut fournie.

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N.B. La courbe présentée ici a été calculée et construite par le Dr. Pierre Montès. On peut la diffuser en indiquant sa provenance et la date de sa publication.

The smoking gun: the IDT-Haiti contract

By Lucy Komisar
July 29, 2008

Les liens suivants donnent accès:
a) à l'article de Madame Lucy Komisart (1).
b) au texte complet du contrat en fichier pdf que vous pourrez copier ou imprimer (2).

c) à un excellent article de Madame Nancy Roc (3) publié dans le Matin du 4 août 2008, intitulé:
«TÉLÉCO / DÉTOURNEMENT DE FONDS / Après les républicains, l’implication des démocrates ? ».
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(1) Article de Lucy Komisart
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http://thekomisarscoop.com/2008/07/29/the-smoking-gun-the-idt-haiti-contract/
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(2) Le contrat en question:
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http://thekomisarscoop.com/wp-content/uploads/2008/07/contract-between-idt-haiti-teleco.pdf
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(3) Article de Nancy Roc:
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http://www.lematinhaiti.com/Article.asp?ID=13674
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lundi 4 août 2008

Oui pour une armée professionnelle et indigène.

Certains observateurs avisés de la scène politique me font remarquer ce que nous savons tous très bien déjà: les différentes personnalités qui se sont succédées à la tête du pays par élections générales de 1990 à 2006, appartiennent à la même famille politique; même lorsqu'elles font semblant de défendre des points de vue parfois divergents; même si elles sont élues sous la bannière de partis portant des noms différents.

Au fond:

a) elles croient que l'armée n'est pas nécessaire;
b) elles sont pour l'anarchie permanente;
c) elles préfèrent gouverner dans l'anarchie, parce qu'elles y sont à l'aise.

Il faut donc que les pressions pour le rétablissement des FADH soient très fortes, se multiplient et viennent de toutes parts pour forcer la main aux autorités en place et à leurs amis étrangers avec qui elles collaborent.

Il faut donc appuyer le mouvement pacifique des militaires. C'est le point de départ des changements positifs que l'on veut pour Haïti: sortir de l'anarchie et de l'insécurité.

Oui pour une armée professionnelle et indigène.
Non à l'anarchie et à l'insécurité.

samedi 2 août 2008

Le moment est venu pour le retrait de la Minustah

Par Gérard Bissainthe
2 août 2008

Lorsque je m'exprime sur le dossier de la Diaspora, comme sur le dossier de l'Armée d'Haïti, je m'exprime en connaissance de cause, car j'ai eu à étudier de près ces deux dossiers: celui de la Diaspora lorsque j'étais commissaire Général des Haïtiens d'Outre-Mer, celui des soldats dits démobilisés des FADH lorsqu'en tant que Conseiller Spécial du Premier Ministre d'alors, j'avais tout fait pour créer un dialogue au sommet en quelque sorte entre le Premier Ministre et les principaux responsables des groupes de ces soldats qui revendiquaient leurs droits. Les circonstances ne permirent pas à mes efforts d'aboutir.

Ce que je sais du dossier des soldats des FADH m'impose de dire ce qui suit:

1.- Ce sont des personnes qui agissent de leur propre initiative. S'il advient que des politiciens s'abritent derrière eux, ce ne peut être vrai que tout à fait sectoriellement.

2.- Ces soldats ne sont pas des provocateurs; ils defendent leurs droits. La démobilisation de leur armée est et reste inconstitutionnelle . Lorsqu'ils disent qu'ils ne l'acceptent pas, ils sont dans leurs droits.

3.- La plupart de ces soldats sont de pauvres gens à qui l'Etat doit de l'argent et qui ont besoin de cet argent pour vivre. Toute personne qui a le sens de la justice doit les comprendre et les soutenir dans leurs revendications.

4.- S'il a existé des membres des FADH qui ont commis des fautes graves, cela ne peut absomument pas remettre en cause l'existence de l'INSTITUTION qui s'appelle les FADH. S'il faut accepter le principe de la destruction de toute institution dont des membres commettent des fautes très graves, il faudrait commencer par détruire l'INSTITUTION de la présidence, étant donné que beaucoup de présidents ont commis des fautes on ne peut plus graves, comme aussi l'INSTITUTION du Parlement parce que beaucoup de Parlementaires ont commis des fautes on ne peut plus graves. Et en dehors d'Haïti selon le même principe il faudrait détruire les forces armées de quasiment toutes les nations, à commencer par les plus puissantes

5.- A force de refuser aux soldats des FADH ce à quoi ils ont droit, on en fait des désespérés. Et comme le sait toute personne qui sait gérér les ressources humaines, les désespérés sont capables de tout et de n'importe quoi.

6.- Le moment est venu pour la communauté internationale de penser au retrait de la Minustah et à son remplacement par les Forces Armées du pays, comme le veut la Constitution haïtienne, aussi longtemps qu'elle n'aura pas été modifiée; et cela dans les meilleurs délais. Toute procrastination devient aujourd'hui criminelle.