lundi 17 novembre 2008

La République était belle sous l'empire (1)

En moins d'une semaine, deux écoles «borlettes» se sont effondrées: la première se trouvait dans un bidonville de Pétionville, à Nérette; l'effondrement a fait plus de 90 morts, la plupart des enfants; la deuxième école est située à Port-au-Prince, dans le quartier de Bois-Patate, a-t-on appris; son toit s'est effondré, mais il n'y a pas eu de morts, les enfants se trouvant, au moment de l'effodrement, sur la cour de récréation; on a noté quelques blessés parmi des ouvriers qui travaillaient dans la rénovation du bâtiment.
Réagissant sur Radio-Canada/radio le jeudi 13 novembre 2008 à propos de ces deux événements malheureux, le Député de Pétionville, Steven Benoît, a eu le courage de reconnaître que ces accidents sont le résultat direct de la «bamboche démocratique» qui s'est installée dans le pays depuis les vingt (en fait les 22) dernières années. L'État s'est affaibli considérablement, les constructions dans les bidonvilles en particulier se sont multipliées à un rythme quasi-exponentiel, sans aucun contrôle de la part des autorités, organe de l'État.
La République était donc belle sous l'empire renversé en 1986.
Le Président René Préval, impuissant devant les événements, se réfugie derrière l'histoire, «nage pour sortir» de l'eau, après avoir noyé le poisson: pour lui, les événements de la semaine dernière seraient le résultat des cinq cents ans d'histoire de destruction d'Haïti.
Non, Monsieur le Président, la République était belle sous l'empire. En le renversant, la parole a été donnée au peuple, ce qui est bien (Haïti a été libérée du joug de l'empereur), mais les dirigeants «élus» ont installé l'anarchie, depuis 1990, au lieu de renforcer l'autorité de l'État.
Votre ex-beau-frère, M. Préval, a raison. Il faut cependant reconnaître que sous l'empire, il y avait moins d'écoles borlettes que sous l'anarchie qui lui a succédé.
Il est temps que le gouvenement mette sur pied une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur les derniers événements et faire des recommandations.
En parallèle, il faudrait mettre sur pied, immédiatement, une équipe de professionnels (ingénieurs, techniciens) qui vienne assister la Direction de Génie Scolaire du Ministère de l'Éducation Nationale pour procéder à l'inspection des structures des écoles privées et publiques de la grande région de Port-au-Prince, afin de déterminer leur état et de faire aux autorités les recommandations qu'elle jugera opportunes.
Alors que les autorités annoncent qu'elles pourraient fermer les écoles dont la structure serait défaillante, M. Evens Paul suggère de rediriger les élèves de ces écoles vers des écoles nouvelles à aménager dans des locaux plus sécuritaires. Le Ministère de l'Éducation devrait analyser sérieusement cette possibilité, en plus d'essayer de relocaliser certains élèves dans des écoles avoisinantes: l'État a le devoir d'offrir le pain de l'instruction à tous les enfants en âge de fréquenter l'école.
Je réitère mes recommandations au Président formulées il y a quelques semaines sur ce blog.
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(1) C'est le titre d'un petit livre de MM. Henri J. Piquion et Jean L. Prophète, publié aux Éditions du Marais, Montréal, 2007, 122p. L'ouvrage met en relief les réalisations du régime du Général Paul E. Magloire (1950-1956).

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