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Source: courrierlaval.com, 4 février 2011
Par Camille Gaïor
Le 31 janvier dernier, la Ville a souligné les 115 ans de Cicilia Laurent, Lavalloise d'origine haïtienne, arrivée au Québec à la suite du tremblement de terre, du 12 janvier 2010. Entourée de ses proches, la doyenne du Canada a reçu un certificat de reconnaissance des mains du maire Gilles Vaillancourt. Lors de son passage à la mairie, Le Courrier Laval a rencontré cette femme aux yeux pétillants.
Lorsqu'on voit arriver Cicilia Laurent, canne à la main, souriante, coquette et animée par le monde qui l'entoure, on ne se doute ni de son âge, ni de son histoire. Née à Pestel, village portuaire situé à 150 km à l'ouest de Port-au-Prince, elle a importé des cosmétiques et des tissus de la République Dominicaine pendant plus de 20 ans.
Mère de six enfants, elle a toujours vécu au sein de sa famille. «En Haïti, comme dans beaucoup de pays d'Afrique et d'Amérique du Sud, les aînés restent dans la famille, pas question qu'ils partent en résidence. C'est notre façon de les tenir en vie», explique Ronald Chery, petit-fils de Mme Laurent et responsable du Centre d’aide pour le développement des jeunes et personnes âgées. Aujourd'hui encore, elle réside avec sa fille, Violette Jean, à Chomedey.
Style de vie actif
Le régime alimentaire et le style de vie de la «grande», comme ils l'appellent, contribuent largement à sa bonne forme.
«Elle ne mange que des aliments bouillis, de la viande, des fruits et des légumes, sans aucun produit chimique. Nous cuisinons ce qu'elle avait l'habitude de manger au pays», poursuit M. Chery.
Plus qu'une alimentation saine, Violette Jean ajoute que la joie de vivre de sa mère participe à sa longévité. «Elle rit beaucoup, elle est très curieuse. Elle regarde des films, elle fait de la couture. Elle aimerait bien sortir davantage, mais avec sa canne, c'est difficile.» Ses proches ont d'ailleurs envoyé une demande afin qu'elle bénéficie d'un fauteuil roulant.
Avoir la foi
Quand on la questionne sur son secret de jouvence, Cicilia Laurent répond sans hésiter et en créole: la foi.
«Je prie beaucoup. Tous les jours et à chaque fois que je rencontre quelqu'un, je prie pour lui», dit-elle en levant les yeux au ciel. Selon ses dires, c'est la prière qui l'a sauvée des décombres du tremblement de terre, qui l'ont immobilisée trois jours, avant l'arrivée des secours. «Elle n'était pas blessée, elle a attendu de l'aide en priant», explique Marie Lorna Pierre, qui prend soin d'elle.
Une pensée pour Haïti
Si la joie de vivre et l'énergie de cette petite femme débordent, elle pense souvent à sa famille, restée en Haïti.
«Elle parle beaucoup de ses petits-enfants. Elle prie pour eux régulièrement avec la larme à l'œil. Elle souhaiterait tellement les voir tous réunis», poursuit Marie Lorna Pierre. Un souhait que Cicilia Laurent aurait aimé voir devenir réalité le jour de son 115e anniversaire.
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