samedi 17 décembre 2011

Un beau poème d'Oswald Durand

Tiré du recueil de poèmes Rires et Pleurs.
                      
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SI!

Si je connaissais l’Italie,
Où Raphael fit ses tableaux :
Florence, où la douleur s’oublie ;
Venise, où brillent les falots ;
Chantant alors la barcarole,
Sitôt qu’arriverait le soir,
J’aimerais dire à ma frivole :
Allons rêver dans ma gondole,
Là-bas, auprès du vieux manoir ! »

Si je connaissais les Espagnes :
Madrid, avec sa senora ;
Séville et ses blondes campagnes ;
Grenade où brille l’Alhambra ;
Le soir, lorsque l’heure s’envole,
Faisant frissonner le roseau.
Je dirais à mon Espagnole :
Allons causer au pied du saule,
Là-bas, au bord du clair ruisseau ! »

Puis les castagnettes d’ivoire,
Des bois réveilleraient l’écho ;
Les filles au corset de moire
Viendraient chanter le boléro ;
Alors, dans ma crainte jalouse,
Voulant pour moi seul ses grands yeux,
Je dirais à mon Andalouse :
« Allons danser sur la pelouse,
« Là-bas, où les cœurs sont joyeux ! »

O Suisse, pays de mes rêves !
Si je connaissais tes villas,
Tes lacs et leurs riantes grèves,
Tes bois parfumés de lilas ;
Je pourrais oublier l’Espagne,
Venise, aux somptueux palais,
Et je dirais à ma compagne :
« Allons dormir dans la montagne,
« Là-bas, où sont les vieux chalets !

Mais, je ne connais que nos mornes
Où se penchent les bananiers ;
Nos cieux, nos horizons sans bornes,
Nos bois, nos zéphyrs printaniers.
Le soir, quand le vent se pavane,
Courbant nos joyeux champs de riz,
Je dis alors á Marianne :
« Allons aimer dans la savane,
« Là-bas, sous les manguiers fleuris ! »

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La lune est belle et claire,
le ciel est beau et bleu
Et la mer est très calme.
Écoute moi, mon prince.
Viens, prends-moi par la main
Et allons nous aimer sous le ciel étoilé de Cormier, magnifique plage du Cap-Haïtien.

Très beau poème. Tu nous fais rêver très cher Oswald. Magnifique.