Par Dr. Pierre Montès
Mise à jour: 12 juillet, 20 juillet 2012
Ancien local du Collège Classique d'Haïti, Avenue John Brown (Lalue)
Crédit photo: Dr. Johnny Sandaire
Mon histoire avec le Collège Classique d’Haïti (CCH)
commence au milieu du mois de novembre 1964 en classe de 5e, au
moment où je venais d’obtenir une bourse pour y poursuivre mes études
secondaires, après avoir fait la classe de 6eIII au Lycée Anténor
Firmin (1963-1964) et avoir été promu en classe de 5e II avec la moyenne
générale la plus élevée de toutes les classes de cet établissement public, soit
8,67 sur 10 aux examens de fin d'année.
Je quitte donc le
Lycée Anténor Firmin (et mes condisciples de la classe de 5e II dont
Michel Bertrand et Jacques Sampeur, pour ne citer que ceux-là) pour entrer en
classe de 5e au CCH.
Je me le rappelle très bien : c’était un lundi; il
était exactement midi quand ma mère m’amena au local du CCH à l’avenue John
Brown (Lalue).
Nous nous attendions
à rencontrer Maître André Robert qui avait accepté de me placer en classe de 5e
sans examens, sur recommandations du Frère Pierre E. Leury, directeur de
l’École République du Libéria (ERL),
1ère impasse Lavaud, Bois-Verna, où j’avais
fait la majeure partie de mes classes primaires (11e - 7e)
entre 1958 et 1963.
Nous étions accueillis, ma mère et moi, à la direction du
CCH par un homme de petite taille, en tenue de ville, Maître Antoine Guerrier.
Il s’était présenté comme l’un des quatre codirecteurs du Collège. Ce fait me
paraissait un peu insolite, moi qui venais d’un lycée ayant à sa tête un seul
Directeur, Maître Léonard Dubuisson.
Sans perdre de temps, Maître Guerrier nous confirma que Maître
Robert l’avait informé de mon admission au CCH et il procéda rapidement à mon
inscription en 5e. Il nous a ensuite montré la localisation de la classe de 5e:
elle était située dans le hangar à gauche pour un observateur debout regardant l’entrée
principale. Je crois me souvenir que j’avais commencé à assister aux cours le
même jour, en après-midi. Je crois avoir rencontré Maître Robert au début de
l’après-midi. C’est lui qui m’introduisit dans la classe de 5e, je
me le rappelle.
Ma nouvelle classe avait un peu moins de quarante (40)
élèves. La 5e II au lycée en octobre 1964 était au moins deux fois plus peuplée. Et
ma classe de 6e III au même lycée en 1963-1964 ne comptait pas moins
de 130 élèves! La taille des classes au
CCH me rappelait celle des classes à l’ERL; ce fait était de nature à me
rassurer, moi qui venais d’un lycée dont les classes étaient anormalement
surpeuplées.
En tant que boursier, j’allais passer, de novembre 1964 à
juillet 1969, cinq belles années d’études au CCH.
Maître Antoine Guerrier.-
Chaque matin, huit heures précises, « rigouaze» en
main, comme nous le rappelle Nicole Bernard Delpêche, Maître Guerrier dirigeait la prière des
élèves alignés en deux rangées par classe dans la cour arrière du CCH; il nous faisait
entonner en chœur un couplet de la Dessalinienne et il nous faisait prêter le
serment au drapeau avant de nous diriger vers nos salles de classe
respectives. Voici le serment au drapeau:
«Je jure devant Dieu
et devant la nation d’en être le gardien intraitable et farouche. Qu’il flotte
désormais dans l’azur, pour rappeler à tous les haïtiens, les prouesses de nos
sublimes martyrs de la Crête-à-Pierrot, de la Butte-Charrier et de Vertières,
qui se sont immortalisés, sous les boulets et la mitraille, pour nous créer une
patrie où le nègre haïtien se sente réellement souverain et libre.»
Vers la fin de matinée jusqu’au début de l’après-midi, Maître
Guerrier s’absentait du CCH. Son chauffeur, Monsieur Ally, le conduisait au
Ministère de l’Information, au Palais national, où il a occupé le poste de Secrétaire
Général pendant de nombreuses années. De retour au CCH en après-midi, Maître
Guerrier organisait le renvoi des élèves en fin de journée.
Ses heures d’enseignement étaient placées tôt les matins ou
tard dans l’après-midi. Il enseignait la littérature haïtienne en seconde et en
rhétorique, la littérature française en rhétorique. C’était lui qui préparait à
chaque fin de mois les bulletins des
élèves du secondaire. J’avais fini par découvrir la technique ingénieuse qu’il
utilisait pour abattre plus facilement ce travail mensuel ardu. Il s’était bâti
des tables numériques dans lesquelles était calculée à l’avance la moyenne associée
au total des points de chaque classe. Par exemple, si le total des points des
matières d’une classe donnée était de 160 et qu’un élève donné avait obtenu
130,5 sur 160, il consultait sa table à la ligne 130,5 pour lire la moyenne
précalculée, soit 8,16 sur 10.
C’était également Maître Guerrier qui prenait avec sa caméra,
les photos de groupe pour chacune des classes de l’École. Je crois qu’il les
développait aussi lui-même dans une chambre noire installée chez lui.
La rigouaze de Maître Guerrier ? Il n’en faisait usage que
sporadiquement.
Maître Guerrier était un pilier important au CCH. Il était
d’une sagesse exemplaire et son autorité était naturellement acceptée au sein
de la direction, selon notre perception.
Quand il nous enseignait la littérature haïtienne en classes
de 3e, 2e et de Rhétorique, la littérature française en classe de Rhéthorique, Maître Guerrier nous fit découvrir les grandes figures de la
littérature haïtienne d’une part, et celles de la littérature française aux 18e
et 19e siècles, d’autre part.
Il était arrivé une fois aux élèves de la classe de lui
demander pourquoi il n’avait pas écrit, ni publié dans sa vie. Il leur répondit
sans hésiter en leur racontant sommairement un événement tragique qui s’était
produit dans sa jeunesse. Il faisait partie d’un groupe de jeunes qui luttaient
par la plume contre l’occupation américaine (1915-1934). À un moment donné, il
fut arrêté et jeté en prison avec certains
de ses camarades. Une tante qui l'aimait beaucoup ayant appris la nouvelle, perdit
instantanément la vue. À sa sortie de prison, le jeune Antoine Guerrier,
bouleversé, et marqué pour la vie, fit alors la promesse à sa tante devenue
soudainement aveugle, et à la demande de celle-ci, de ne plus jamais écrire, ni
publier à l’avenir. Il tint scrupuleusement cette promesse.
Il nous raconta aussi, une autre fois, qu’au tout début de son règne, le Président
François Duvalier prenait le temps de se faire lire, à son bureau au Palais,
les meilleures dissertations qu’écrivaient les élèves aux épreuves du
baccalauréat et il les commentait avec ses proches collaborateurs. C’était sa
façon à lui de se tenir informé du niveau de la culture et de la qualité des
écrits des jeunes de cette époque. Mais cela se passait bien avant les dérives
du régime despotique qui allait durer quatorze ans (1957-1971).
Maître André Jean.-
Il était présent au CCH généralement vers la fin de la
matinée et principalement en début d’après-midi pour y procéder au retour des
élèves en classe pour les cours de l’après-midi. La discipline au CCH, s’était l’affaire de
Maître Jean et de Maître Guerrier. Et à notre époque, les élèves le
surnommaient : «chen méchan»,
tellement il était sévère. Les élèves avaient plus peur de Maître Jean à la
voix grave que de Maître Guerrier avec sa rigouaze, c’est bien ce que nous
rappelle Marie-Ange Lescouflair Mexile quand elle dit : «Maître Jean était le plus redouté».
Maître Jean était franc, direct, spontané. Il ne passait pas par quatre chemins pour vous
exprimer sa façon de pensée. En pensée
et en action, il allait droit au but. Je dirais de Maître Jean qu’en tout
temps, il était plus de tempérament américain que latin, si je peux m’exprimer
ainsi.
Maître Jean enseignait le latin en section B. Il enseignait
aussi l’anglais et l’espagnol. Je crois me souvenir, alors que nous étions en
classe de 4e avec Maître Pasquis pour professeur de mathématiques,
Maître Jean eut à nous dire qu’il avait lui-même enseigné auparavant les
mathématiques en classe de quatrième, au Lycée du Tri-cinquantenaire (le Lycée
des Jeunes Filles, à la rue Capois).
Si Maître Guerrier préparait les bulletins mensuels, c’est à
Maître Jean qu’il revenait de les distribuer en classe aux élèves. Cette opération
me rappelait en tous points la distribution des bulletins mensuels en classes
primaires par le cher frère directeur de l’ERL. Dès que Maître Jean entrait dans une classe
avec le lot de bulletins à distribuer, les élèves devaient se mettre debout
pour l’accueillir et se préparer à céder leur place aux plus méritants. Chaque
élève avait une place fixe dans la classe qui lui était assignée pour le mois,
selon son rang au classement mensuel : au premier de classe est assignée
la première place par Maître Jean, au deuxième, la deuxième place, et ainsi de
suite jusqu’au dernier de la classe qui avait la dernière place. C’était, pour
les élèves, un moment excessivement stressant, celui de la remise des bulletins
mensuels. On n’était jamais certain de conserver sa place au classement, ou
d’occuper une place plus en avant; on craignait de se faire déloger par un
camarade plus studieux que soi. Il fallait à chaque fois gagner sa place par le
travail soutenu dans les différentes matières. À la vérité, moi personnellement,
je m’en sortais toujours bien, mais je détestais la compétition que nos Maîtres
entretenaient entre nous. Cependant, j’ai la
conviction que Maître Jean ainsi que les trois autres codirecteurs du CCH,
croyaient comme moi, et comme la plupart de nos autres enseignants, en cette
règle d’or qu’un auteur exprimera par la
suite dans cette phrase : «Si une
personne maîtrise un savoir, presque
toutes les autres personnes le peuvent, si on leur donne les conditions
d’apprentissage appropriées».
Maître Jean qui ne m’enseignait pas au CCH, m’avait, un
moment, naturellement suggéré de faire le choix de la section B, à partir de la classe de 3e, en 1965-1966.
Mais dès le début de l’année en 3e, je laissai tomber cette section B, j’optai plutôt
pour la 3eC et je décidai de poursuivre mes études en section C, à
la grande déception de Maître Jean. Les mauvaises conditions d’apprentissage
que j’ai eues dans le cours de latin en classe de 6e au Lycée Firmin
avaient créé des lacunes que je n’avais pas eu le temps ni
l’opportunité de le combler. Maître Jean l’avait compris et respectait mon choix.
Vingt ans plus tard...
Durant la période allant de la fin de 1985 au début de 1986, quand j’occupais la fonction de Ministre
de l’Éducation nationale pendant les trente-neuf (39) derniers jours de la présidence
de M. Jean-Claude Duvalier, j’avais retrouvé Maitre Jean à la Direction
Générale du MEN. C’était une agréable surprise tant pour lui et que pour moi.
Parachuté dans un milieu hostile que je ne connaissais pas assez, politiquement
parlant, la présence de Maître Jean à mes côtés faisait de lui, à mes yeux et
tacitement, à la fois un paratonnerre qui me protégeait de la foudre des
adversaires, et un socle sur lequel je pouvais prendre appui au besoin pour
rebondir avec force, en toutes circonstances. À l’exception de certains de mes
anciens professeurs au CCH que je retrouvais, à ce moment-là, dans des postes
de direction au MEN (e.g., Maître Jean Saint-Fort, Madame Théard, Maître
Christophe Mervilus que j’avais choisi et nommé à la Direction des Affaires Administratives à la toute fin de janvier),
les gens ne savaient pas quels liens intimes existaient entre le Directeur Général du
Ministère, Maître André Jean et le nouveau Ministre, le Dr. Pierre Montès. Lui et
moi, nous étions sur la même longueur d’onde et il jouissait de mon entière
confiance. Malheureusement, c’était la fin d’un régime. Sinon, j'aurais
accompli avec lui et notre équipe au MEN de grandes choses dans le domaine de
l’Éducation en Haïti, si mon passage n’avait pas été si bref. Et Maître
Saint-Fort, Directeur de l’Enseignement Secondaire était venu en visite chez moi,
quelques jours après la chute du régime, alors que le pays était en
effervescence, pour, spontanément, me féliciter de ce que j’avais pu faire durant mon court
passage au MEN. Et il me fit alors part de la réflexion de Maître Innocent, Directeur
du Personnel au MEN, mon ancien professeur de latin en 6e au Lycée
Firmin; quand Maître Innocent a vu que j’avais remplacé le Directeur des Affaires Administratives
démissionnaire par nul autre que le Professeur Christophe Mervilus, il n’a pas
caché sa satisfaction en disant à Maître Saint-Fort : «Le Ministre Montès est vraiment venu ici
pour travailler et changer les choses».
Oui, j’aurais certainement commencé à changer les choses si mon passage au
MEN n’avait pas été si éphémère. On n’aurait sûrement pas attendu un quart de
siècle pour que l’enseignement devienne gratuit et obligatoire.
L’éducation aurait été déjà la priorité
des priorités. Je pouvais compter sur l’appui du Président qui m’avait, en quelque
sorte, donné carte blanche pour organiser le ministère et entreprendre les
réformes nécessaires.
Maître André Robert.-
Il venait généralement l’après-midi au CCH.
Il y avait à la direction deux bureaux au fond, de chaque
côté d’une porte qui donnait accès à un couloir conduisant, à la fois, au reste
du rez-de-chaussée, à l’escalier vers l’étage supérieur, où se donnaient les
cours primaires, et à la cour arrière où se situaient des hangars logeant des
salles de classe du secondaire.
Maître Robert siégeait derrière le bureau de gauche. Maître Guerrier utilisait aussi ce bureau. Peut-être Maître
Jean utilisait-il aussi ce même bureau, mais je n’en suis très sûr. Une chose est certaine en tout cas, le bureau
de droite était presqu’exclusivement utilisé par Maître Pasquis, responsable de
l’économat (perception des frais de scolarité, comptabilité).
Maître Robert enseignait les mathématiques en 2e.
Il n’enseignait pas d’autres matières, ni n’enseignait dans d’autres classes au
CCH. Il donnait des cours de mathématiques également au Lycée Toussaint Louverture
en classe de Philosophie; il enseignait aussi les mathématiques à l’École
Normale d’Instituteurs (ENI) à la première impasse Lavaud, au Bois-Verna. C’est
à l’ENI que Maître Robert a lié connaissance avec le Frère Pierre E. Leury. En
effet, l’ERL que dirigeait le frère Pierre, était annexé à l’ENI et servait de
champ de pratique pour les étudiants normaliens.
Les deux écoles, ENI et ERL étaient logées dans des locaux situés sur
la même propriété à la première impasse Lavaud. J’avais donc, avant d’entrer au
CCH, pris l’habitude d’observer, de ma classe étant, ou sur la cour de
récréation, Maître Robert qui enseignait
les mathématiques aux normaliens. À ce moment-là, je trouvais qu’il existait
une certaine ressemblance entre Maître Robert et Maître Joseph Adrien,
agronome, qui enseignait aussi aux normaliens.
Comme j’habitais le même quartier (le CCH et l’ERL
n’étaient pas trop éloignés l’un de l’autre), j’avais l’occasion d’apercevoir à
distance Maître Robert également à proximité du local du CCH. En effet, la mère de
Maître Robert habitait un logement à Lalue. Une grande maison située sur une
propriété presque aussi vaste que celle du CCH, séparait la demeure de la mère
de Maître Robert du local du CCH. Et, réuni avec des amis du quartier, au coin
de la ruelle Dufort et de l’avenue John Brown (Lalue), j’observais souvent Maître
Robert qui passait, au cours de la pause du midi, du local du CCH à la demeure
de sa mère où, me semblait-il, il prenait parfois un repas. Il ressemblait à sa mère «comme deux gouttes
d’eau». C’était entre 1962 et 1964.
Comme
je l’écrivais sur LCDP récemment, Maître Robert était un gentilhomme.
Ses élèves l'aimaient beaucoup, même ceux qui n'aimaient pas les mathématiques. On l'appelait très affectueusement: «Maître Bob».
À ma connaissance, il était peut-être le seul professeur de mathématiques, dans les années 60, à entreprendre avec ses élèves la résolution de problèmes de géométrie sans filet. Il avait, en effet, l'habitude de demander à ses élèves de choisir au hasard un problème de géométrie dans livre Monge et Guinchan, classe de 2e; puis, il cherchait avec eux la solution du problème choisi, car il n'en avait pas a priori la solution. C'était sa manière à lui de leur apprendre à cerner la définition du problème posé, à chercher et à découvrir la stratégie de résolution, puis à rédiger la solution.
Nous avions ainsi beaucoup appris de lui: nous apprenions, par son enseignement et par son exemple, à découvrir le mécanisme du raisonnement mathématique.
Ses élèves l'aimaient beaucoup, même ceux qui n'aimaient pas les mathématiques. On l'appelait très affectueusement: «Maître Bob».
À ma connaissance, il était peut-être le seul professeur de mathématiques, dans les années 60, à entreprendre avec ses élèves la résolution de problèmes de géométrie sans filet. Il avait, en effet, l'habitude de demander à ses élèves de choisir au hasard un problème de géométrie dans livre Monge et Guinchan, classe de 2e; puis, il cherchait avec eux la solution du problème choisi, car il n'en avait pas a priori la solution. C'était sa manière à lui de leur apprendre à cerner la définition du problème posé, à chercher et à découvrir la stratégie de résolution, puis à rédiger la solution.
Nous avions ainsi beaucoup appris de lui: nous apprenions, par son enseignement et par son exemple, à découvrir le mécanisme du raisonnement mathématique.
En
classe de seconde (1967-1968), il est arrivé à quelques reprises que Maître
Robert ait eu à quitter un moment la salle de classe pour aller régler un
problème urgent à la direction, les autres codirecteurs étant alors absents. Si
au moment de se déplacer, il était en train de résoudre avec les élèves un
problème, il m’ordonnait alors tout spontanément : «Montès, continuez pour moi!» Je quittais alors ma place en première
rangée pour prendre la craie, et la règle, si nécessaire, et poursuivre, comme si de rien n’était, la
résolution du problème que Maître Robert avait entamée. Quand il retournait en
classe quelques instants plus tard, il ne m’interrompait pas, et me laissait
terminer la solution du problème. De retour à la maison, je m’empressais de
transcrire de mémoire dans mon cahier la partie de la solution que j’avais
écrite au tableau à sa demande.
Il
était donc naturel, je me le rappelle, à la fin de l’année scolaire
1967-1968, que Maître Robert me demandât de préparer pour lui, pendant l’été
1968, deux cahiers contenant la solution complète d’un certain nombre de
problèmes de géométrie que j’avais la liberté de choisir dans les différents
chapitres du manuel de géométrie de la classe de 2e par Monge et
Guinchan. Par la suite, des amis appartenant aux promotions qui ont suivi la
nôtre m’ont appris que Maître Robert utilisait souvent ces deux cahiers de
problèmes dans son enseignement au CCH en classe de 2e et qu'il ne
manquait jamais l'occasion de faire savoir aux élèves que ces cahiers étaient l’œuvre d’un
ancien du CCH qu’il admirait beaucoup. Je n’ai gardé aucune trace de ce travail
manuscrit. Aujourd’hui, quarante ans plus tard, j’aurais aimé avoir en ma
possession une copie papier, ou une copie PDF, ou des images JPG de ces deux
cahiers. Ce serait alors pour moi un précieux souvenir que je prendrais plaisir
à publier sur LCDP-Mathématiques appliquées. Je demanderais donc à mon jeune
ami Gilbert Mervilus de contacter le fils de maître Robert, l’ingénieur
Emmanuel Robert dans le but d'obtenir de lui pour moi, si possible, une copie électronique
de ces deux cahiers. Je lui en serais reconnaissant.
Après mes études au CCH en 1969, Maître Robert et moi, sommes devenus amis. J’ai enseigné la Physique en classe de 3e au CCH entre 1971 et 1974, alors que je poursuivais mes études de génie civil à la Faculté des Sciences (FDS).
Après mes études au CCH en 1969, Maître Robert et moi, sommes devenus amis. J’ai enseigné la Physique en classe de 3e au CCH entre 1971 et 1974, alors que je poursuivais mes études de génie civil à la Faculté des Sciences (FDS).
En
été 1971, je donnais des leçons particulières (cours de rattrapage) à un groupe
d’élèves du CCH. Un jour, je me souviens, Maître Robert revenait d’une séance de
travail à huis clos au MEN durant laquelle les questions d’examens de
mathématiques aux deux niveaux du baccalauréat étaient choisies. Il était environ
huit heures du matin, il me tendit le questionnaire de
l’examen de mathématiques du baccalauréat deuxième partie (Philo C) et me
demanda de préparer pour lui un solutionnaire, ce que je fis le jour même. Il
me confia qu’il allait l’utiliser par la suite dans la correction des copies,
une tâche à laquelle il devait participer au MEN. Quelle marque de confiance !
Nous étions devenus collègues à ce moment-là.
Durant
mes études de génie à la FDS, il m’arrivait de rendre visite à Maître Robert
chez lui, Rue 6, une grande maison qui appartenait au Professeur Parnell Marc,
qui avait émigré au Québec (Canada). J’ai eu la chance et bonheur de visiter la
bibliothèque de Parnell Marc qui était installée au troisième étage du
bâtiment. Aujourd’hui, avec le recul, je peux affirmer que, lorsqu’on est dans
la bibliothèque de Parnell Marc, on pourrait croire que l'on fût dans une petite bibliothèque
municipale dans la grande région de Montréal, mais avec, dans les rayons, des
livres techniques et scientifiques dans plusieurs langues. Maître Robert me
permettait d’emprunter un livre à la fois de cette riche bibliothèque. C’était
entre 1971 et 1974.
Hommage du MEN à Maître Robert...
Le
Ministère de l'Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP),
le 17 mai 2012, a rendu hommage (1) à Maître André Robert et à neuf autres
personnalités au niveau national et à 20 enseignants des dix directions
départementales.
Voici
en quels termes le ministère a souligné la carrière de Maître Robert:
«Jean-François
André ROBERT est cofondateur et codirecteur du Collège Classique d'Haïti. Né le
22 juillet 1921, il a débuté sa carrière en 1942 au Collège Bolivar. Il a passé
42 ans de vie active comme professeur de mathématiques et de physique à
l'enseignement public et un peu plus à l'enseignement privé. Il a enseigné
notamment au lycée Toussaint Louverture, au lycée Alexandre Pétion et au lycée
du Cent-cinquantenaire. Ensuite, il se consacre uniquement à la gestion de son
école qu'il dirige jusqu'à date avec un codirecteur. Et c'est religieusement
qu'on le retrouve tous les matins en train de superviser les activités à son
établissement. Cela fait exactement 71 ans au service de l'éducation. Un record
sans nul doute.
Le ministère de l'Education rend
hommage à ce grand esprit, à ce grand homme qui a formé et éduqué tant de
générations d'hommes et de femmes.»
Je suis d'opinion que cet hommage du Ministère
de l’Éducation peut s’étendre sans aucun doute au trois autres codirecteurs du
CCH : Maîtres Guerrier, Jean et Pasquis. Ils le méritent tous.
Maître Charles
Pasquis.-
Je le connaissais de visu avant d’entrer au CCH. C’était au
Lycée Firmin. Il y enseignait les mathématiques en classe de Philosophie (Philo
C). C’était en 1963-1964, l’annus horribilis dans ma vie d’écolier, alors que
j’étais en classe de 6e III au même Lycée. J'inviterais le poète et
ami, Monsieur Michel Bertrand ou bien le directeur de media et ami, Monsieur Jacques Sampeur, à parler,
s’ils le désirent, de cette période passée ensemble dans la même classe en 1963-1964, au
même Lycée Firmin, avenue Charles Sumner.
Il y avait certainement de bons professeurs au lycée dans
toutes les matières; mais il y avait un certain nombre, qui s’absentaient trop
souvent et qui, de ce fait, ne nous donnaient pas la formation requise, ni ne
comblaient suffisamment notre soif de savoir.
J’observais Maître Pasquis enseignant en classe de
Philosophie les mathématiques que je ne pouvais pas comprendre du tout, moi qui
débutais à peine en classe de 6e au secondaire. Et je m’interrogeais
alors sur ma capacité de comprendre un jour la matière aride qu’enseignait
Maître Pasquis à ses élèves qui l’écoutaient studieusement et qui semblaient
bien décoder le langage de leur professeur. Je ne savais pas, à ce moment-là, que Maître
Pasquis était aussi codirecteur du CCH.
Quelle ne fut donc ma surprise de découvrir, en novembre
1964, que Maître Pasquis faisait partie de la direction du CCH.
Des quatre codirecteurs, il était le moins bavard. On dirait
qu’il était avare de mots. Et pourtant, il avait une voix qui portait.
Quand j’étais au lycée, de ma classe en 6e III, on pouvait entendre
la voix de Maître Pasquis qui faisait son cours en Philo C, dans un hangar, un
bon décamètre plus loin.
J’ai eu Maître Pasquis comme professeur de mathématiques en
classe de 4e. Sa méthode d’enseignement était spéciale, je veux dire
très différente de celle des autres professeurs de mathématiques. Ce n’était
certainement pas la méthode qu’il utilisait au lycée. D’abord, en 4e
au CCH, il était le plus souvent assis derrière le petit bureau réservé au
professeur. Il envoyait les élèves au tableau pour résoudre des problèmes et il
les guidait, quand c’était nécessaire, vers les pistes les conduisant à la
solution du problème posé.
Avec Maître Pasquis, il fallait absolument avoir son livre
de mathématiques Monge et Guinchan, classe de 4e, édition Belin. Il
avait cours chaque matin, à la première heure. À la fin de son cours, il nous
indiquait les pages du livre correspondant à la matière à étudier ou à lire pour le prochain cours,
c’est-à-dire, le lendemain. C'était ainsi qu'il nous faisait apprendre la théorie. Et si l'on ne comprenait pas certaines notions par nous-mêmes, on lui posait les questions au cours du lendemain et il nous aidait à surmonter les difficultés rencontrées au cours de nos lectures hors classe faites la veille.
En géométrie, les cas d’égalité des triangles ayant été vus en long et en large en 5e avec Maître Thébaud, alors Maître Pasquis nous initiait, en géométrie, à l’étude des quadrilatères quelconques, à celle des quadrilatères inscrits dans un cercle, au parallélogramme, au rectangle, au trapèze, aux angles inscrits, aux angles intérieurs et extérieurs, au triangle rectangle inscrit dans un cercle, à l’étude du cercle. En algèbre, il y avait au programme l’étude des proportions, la résolution des équations du premier degré à une inconnue, la résolution d’inéquations du premier degré à une variable, le traitement des problèmes d’algèbre conduisant à la résolution d’une équation du premier degré à une inconnue, etc.
En géométrie, les cas d’égalité des triangles ayant été vus en long et en large en 5e avec Maître Thébaud, alors Maître Pasquis nous initiait, en géométrie, à l’étude des quadrilatères quelconques, à celle des quadrilatères inscrits dans un cercle, au parallélogramme, au rectangle, au trapèze, aux angles inscrits, aux angles intérieurs et extérieurs, au triangle rectangle inscrit dans un cercle, à l’étude du cercle. En algèbre, il y avait au programme l’étude des proportions, la résolution des équations du premier degré à une inconnue, la résolution d’inéquations du premier degré à une variable, le traitement des problèmes d’algèbre conduisant à la résolution d’une équation du premier degré à une inconnue, etc.
Maître Pasquis écrivait peu au tableau noir. Et quand il le
faisait, il commençait souvent par écrire de la main gauche et terminait la
ligne en écrivant de la main droite, question de minimiser ses déplacements,
peut-être ! Et il n’y avait pratiquement aucunes différences observables à l’œil
nu entre les deux écritures.
Pour finir, quelques
remarques et informations additionnelles.-
Le CCH a maintenant un demi-siècle d’existence.
Le CCH a formé plusieurs générations d’hommes et de femmes.
Cette institution a été créée par des hommes hors du commun dont la principale
motivation était de former les jeunes. Maître Guerrier avait un jour déclaré
qu’un pays qui ne prend pas en mains la formation de sa jeunesse est condamné à
disparaître. Il est clair pour moi qu’une telle affirmation révèle combien
forte était la volonté de ces quatre leaders qui ont uni leurs énergies,
conjugué leurs efforts pour, ensemble, mener à bien le projet du CCH. Il est
évident que l’argent n’était pas le mobile qui les guidait. De
plus, ils ont réussi à attirer et à maintenir de bons professeurs dans
les différentes matières enseignées au programme même si le salaire horaire
payé était relativement bas. Un calcul
rapide permettrait de découvrir que, dans les années 60, les frais de scolarité
payés par les élèves au CCH ne pouvaient que correspondre à environ trois
dollars par heure de cours ($3,00/h) pour chacune des classes, à une époque où
cinq gourdes (5 Gdes) valaient un dollar ($1) américain. Avec une telle valeur,
il est clair que la portion des frais de scolarité affectée aux dépenses en salaires payés
aux professeurs au CCH ne pouvait qu’osciller entre $1,00 et $1,50/heure par professeur. Ce
simple petit exemple, même s’il ne se base que sur des données très approximatives, fournit
un ordre de grandeur sûr qui permet d’apprécier la force de l’honnêteté de ces
quatre grands hommes du CCH qui ont su résister à la tentation d’augmenter de
manière exagérée la population étudiante dans les différentes classes dans le
but d’accroître le profit sans se soucier outre mesure de la qualité de
l’enseignement; ou encore d’augmenter de façon
excessive les frais de scolarité, et de réduire, par voie de
conséquence, l’accessibilité des classes moins nanties à une éducation de
qualité. De plus, il faut aussi reconnaître ici la noblesse de cœur des
enseignants du CCH qui ont accepté de gagner un faible salaire tout en offrant
aux élèves un enseignement de haute qualité.
Pour dresser un portait plus complet de l'enseignement des mathématiques reçu au CCH, à notre époque, je dois mentionner le travail de Maître Thébaud en 5e (1964-1965), de Maître Sanon en 3e (1966-1967) et en Rhétorique (1968-1969).
Maître Thébaud introduisit, dès octobre 1964, les premières notions de la théorie des ensembles qui ne nous étaient pas enseignées au Lycée Firmin. Étant entré au CCH à la mi-novembre, on comprend donc que j'avais un mois et demi de retard à rattraper. J'ai dû attendre les vacances de Noël 1964 pour combler seul mes lacunes sur ce sujet et poursuivre avec aplomb mon apprentissage en classe en janvier 1965. Je dois mentionner ici que j'ai participé aux examens du premier trimestre en 5e, malgré mon entrée tardive, et, refusant l'offre de Maître Robert de me dispenser des examens du premier trimestre de la classe de 5e, j'ai passé tous ces examens, j'obtins une moyenne générale de 6,13 sur 10 et fus classé 6e sur 38 élèves, ce qui permit à Maître Marc Fareau de prédire que j'allais être classé premier de cette classe dans les mois qui allaient suivre: il ne s'était pas trompé dans sa prédiction.
Maître Thébaud nous enseigna, en géométrie, les cas d'égalité des triangles et nous apprit à résoudre les des problèmes d'algèbre se traduisant en une équation du premier degré à une inconnue.
En classes de 3e et de Rhétorique, nous avions eu la chance de bénéficier de l'enseignement de Maître Sanon. Ce professeur nous a appris à introduire chacune des lignes de solution d'un problème de mathématiques par une phrase concise et claire. Cette façon de faire a la vertu de rendre plus claire la présentation de la solution d'un problème ou la présentation d'une démonstration quelle qu'elle soit. Et j'ai pu constater que l'élève qui prend l'habitude de rédiger ses solutions à la manière de Maître Sanon, pour ainsi dire, est capable de terminer la rédaction de sa solution en un laps de temps étonnamment de même longueur, sinon plus que celui enregistré par ceux qui n'écrivent qu'une suite d'équations sans aucuns textes explicatifs. J'ai adopté dans ma vie cette façon de faire, tant dans la suite de mes études secondaires que dans mes études universitaires et dans mon enseignement universitaire. Ainsi, Maître Sanon continue à vivre dans mon enseignement, dans mes travaux et dans mes recherches jusqu'à ce jour!
Enfin, il ne m'est pas possible de passer sous silence l'enseignement de Maître René Carré: la littérature française en classe de seconde (16e et 17e siècles). Il avait une méthode très efficace pour nous faire étudier et aimer la littérature. On n'était pas obligé d'étudier par coeur la matière. Comme Maître Pasquis, il nous donnait de la lecture à faire hors classe (des pages du manuel de littérature française par Calvet); et nous devions résumer notre lecture sur une demi-page manuscrite que nous lisions à sa demande en classe le lendemain. De plus, il nous apprenait à analyser des passages des oeuvres de Corneille, de Racine, de La Fontaine et de Molière, ce qui fait que, dans nos dissertations, au lieu de rapporter les citations de Corneille, de Racine, de La Fontaine et de Molière, tirées du manuel de Calvet, nous étions capables de citer directement les passages appropriés, tirés directement des oeuvres de ces grands classiques. Cette pratique donnait une toute autre allure et une touche toute personnelle à nos dissertations. De plus, Maître Carré nous a entrainés à écrire sans brouillon le développement de nos dissertations, une fois le plan bien bâti, et, l'introduction et la conclusion rédigées à l'avance au brouillon avec soin. J'ai conservé cette habitude dans mes travaux par la suite (dissertations en littérature et en histoire d'Haïti en classe de Rhétorique; dissertations en histoire d'Haïti et en philosophie en classe de Philosophie, etc.)
Pour dresser un portait plus complet de l'enseignement des mathématiques reçu au CCH, à notre époque, je dois mentionner le travail de Maître Thébaud en 5e (1964-1965), de Maître Sanon en 3e (1966-1967) et en Rhétorique (1968-1969).
Maître Thébaud introduisit, dès octobre 1964, les premières notions de la théorie des ensembles qui ne nous étaient pas enseignées au Lycée Firmin. Étant entré au CCH à la mi-novembre, on comprend donc que j'avais un mois et demi de retard à rattraper. J'ai dû attendre les vacances de Noël 1964 pour combler seul mes lacunes sur ce sujet et poursuivre avec aplomb mon apprentissage en classe en janvier 1965. Je dois mentionner ici que j'ai participé aux examens du premier trimestre en 5e, malgré mon entrée tardive, et, refusant l'offre de Maître Robert de me dispenser des examens du premier trimestre de la classe de 5e, j'ai passé tous ces examens, j'obtins une moyenne générale de 6,13 sur 10 et fus classé 6e sur 38 élèves, ce qui permit à Maître Marc Fareau de prédire que j'allais être classé premier de cette classe dans les mois qui allaient suivre: il ne s'était pas trompé dans sa prédiction.
Maître Thébaud nous enseigna, en géométrie, les cas d'égalité des triangles et nous apprit à résoudre les des problèmes d'algèbre se traduisant en une équation du premier degré à une inconnue.
En classes de 3e et de Rhétorique, nous avions eu la chance de bénéficier de l'enseignement de Maître Sanon. Ce professeur nous a appris à introduire chacune des lignes de solution d'un problème de mathématiques par une phrase concise et claire. Cette façon de faire a la vertu de rendre plus claire la présentation de la solution d'un problème ou la présentation d'une démonstration quelle qu'elle soit. Et j'ai pu constater que l'élève qui prend l'habitude de rédiger ses solutions à la manière de Maître Sanon, pour ainsi dire, est capable de terminer la rédaction de sa solution en un laps de temps étonnamment de même longueur, sinon plus que celui enregistré par ceux qui n'écrivent qu'une suite d'équations sans aucuns textes explicatifs. J'ai adopté dans ma vie cette façon de faire, tant dans la suite de mes études secondaires que dans mes études universitaires et dans mon enseignement universitaire. Ainsi, Maître Sanon continue à vivre dans mon enseignement, dans mes travaux et dans mes recherches jusqu'à ce jour!
Enfin, il ne m'est pas possible de passer sous silence l'enseignement de Maître René Carré: la littérature française en classe de seconde (16e et 17e siècles). Il avait une méthode très efficace pour nous faire étudier et aimer la littérature. On n'était pas obligé d'étudier par coeur la matière. Comme Maître Pasquis, il nous donnait de la lecture à faire hors classe (des pages du manuel de littérature française par Calvet); et nous devions résumer notre lecture sur une demi-page manuscrite que nous lisions à sa demande en classe le lendemain. De plus, il nous apprenait à analyser des passages des oeuvres de Corneille, de Racine, de La Fontaine et de Molière, ce qui fait que, dans nos dissertations, au lieu de rapporter les citations de Corneille, de Racine, de La Fontaine et de Molière, tirées du manuel de Calvet, nous étions capables de citer directement les passages appropriés, tirés directement des oeuvres de ces grands classiques. Cette pratique donnait une toute autre allure et une touche toute personnelle à nos dissertations. De plus, Maître Carré nous a entrainés à écrire sans brouillon le développement de nos dissertations, une fois le plan bien bâti, et, l'introduction et la conclusion rédigées à l'avance au brouillon avec soin. J'ai conservé cette habitude dans mes travaux par la suite (dissertations en littérature et en histoire d'Haïti en classe de Rhétorique; dissertations en histoire d'Haïti et en philosophie en classe de Philosophie, etc.)
Le CCH déclaré d'utilité en 1969 ...
Un Arrêté présidentiel en date du 3 novembre 1969,
considérant que le CCH «poursuit des buts à haute portée sociale en dispensant
le bienfaits de l’Instruction et de l’Éducation», déclarait le CCH «d’utilité publique» et lui conférait ainsi «la jouissance des droits et
prérogatives attachés à la personnalité civile» (2).
Au gré de mes souvenirs, voici les noms de quelques
professeurs qui nous ont enseigné durant notre passage au CCH.
Année 1964-1965 -
Classe de 5e.-
Français : Maître Marc Fareau
Mathématiques : Maître Thébaud
Latin : Maître Hénoch Dorismond
Grec : Maitre Dutailly
Histoire et Géographie d’Haïti: Jean Saint-Fort
Histoire et Géographie générales : Jean Saint-Fort
Histoire et Géographie générales : Jean Saint-Fort
Sciences naturelles : Madame Théard
Anglais : Maître (3)
Année 1965-1966 -
Classe de 4e.-
Français : Maître Montilus
Mathématiques : Maître Charles Pasquis
Physique : Maître Martin Laporte
Latin : Maître Hénoch Dorismond
Histoire et Géographie d’Haïti: Maître Raymond Wainwight
Histoire et Géographie générales : Maître Raymond Wainwight
Sciences naturelles : Madame Théard
Anglais : Maître Fritz Dorsainvil
Espagnol : Maître Christophe Mervilus
Année 1966-1967 - Classe
de 3e.-
Français et littérature française: Maître Châtelain
Littérature haïtienne : Maître Antoine Guerrier
Mathématiques : Maître Sanon
Physique : Maître Martin Laporte
Chimie : Maître Alexandre
Histoire et Géographie d’Haïti: Maître (3)
Histoire et Géographie générales : Maître (3)
Anglais : Maître Fritz Dorsainvil
Espagnol : Maître Christophe Mervilus
Année 1967-1968 -
Classe de 2e.-
Français et littérature française : Maître René Carré
Littérature haïtienne : Maître Antoine Guerrier
Mathématiques : Maître
André Robert
Physique : Maître
(3)
Chimie : Maître Francoeur
Histoire d’Haïti : Maître Gérard M. Laurent
Histoire et Géographie générales : Maître Raymond Wainwight
Anglais : Maître Fritz Dorsainvil
Espagnol : Maître Christophe Mervilus
Religion : Père Paddy Poux et Maître (3)
Année 1968-1969 -
Classe de 1ere .-
Littérature française : Maître Antoine Guerrier
Littérature haïtienne : Maître Antoine Guerrier
Mathématiques : Maître
Sanon et Maître Joseph H. Blaise
Physique : Maître (3)
Chimie : Madame Larose, Maître Francoeur
Physiologie : Madame Larose
Histoire d’Haïti : Maître Gérard M. Laurent
Histoire et Géographie générales : Maître (3)
Anglais : Maître Fritz Dorsainvil
Espagnol : Maître Christophe Mervilus
(2)
Arrêté
du 3 novembre 1969 :
(3) Je me souviens du visage du professeur, mais pas de son nom.
3 commentaires:
C'est formidable cher cousin! J'ai pris plaisir à te lire et je suis fière de toi.
Claudette
Je suis un ancien condisciple et j'ai le souvenir d'un Pierre Montes brillant en mathématiques.
En lisant cet hommage, je revis les quelques années passées au CCH.
J'en profite pour raconter une petite anecdote autant que je me la rappelle : concernant l'auteur français Buffon, le professeur R. Carré, m'ayant demandé de citer le nom, j'ai dit "Bouffon". Il m'a repris et moi de lui dire que c'était un lapsus. Il me demanda quel lapsus et j'ai répondu "labial" au lieu de linguae. Il croyait que je voulais faire de l'esprit, mais pour moi c'était mes lèvres qui étaient à l'origine de la faute!!!
A. Dauphin 11/12/13
Vrai reconnaissance du CCH. C’etaient des hommes d’intégrité formidables. Ils nous ont éduqués non seulement scolairement mais aussi des citoyens pour la vie. Me Guerrier était sur point que les garçons devaient respecter les jeunes filles. Fière d’avoir été à cette école de 1967-1971.
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