Mon cher François Nicolas,
Ma chère Michèle Anya,
Madame Michèle Bennett
Mesdames Marie Denise et Simone Duvalier,
Madame Véronique Roy,
Monsieur le Président et Madame Prosper Avril,
Monsieur le Président Boniface Alexandre,
Messieurs les Anciens Ministres, Grands Commis de l'État, Militaires et Civils durant le Gouvernement du Président Jean-Claude Duvalier,
Colonel Joseph Dominique Baguidy,
Chers parents, amis et collaborateurs du Président Jean-Claude Duvalier
Mesdames, Messieurs,
Il m'échet l'insigne honneur ce matin , de saluer le départ d'un homme, au destin exceptionnel, qui fut à la fois pour plusieurs d'entre nous ici présents, un père, un époux, un frère, un ami et notre Président. Cet homme qui, à l'âge de 19 ans, sans le désirer, voire l'ambitionner, devenait, dans la nuit du 21 au 22 Avril 1971, le Neuvième Président à vie de la République, nous a laissés le Samedi 4 Octobre, à l'âge de 63 ans.
Né le 3 Juillet 1951 à Port-au- Prince, le Président Jean-Claude Duvalier était le quatrième enfant du couple formé par François Duvalier, Docteur en Médecine, et sa légitime épouse, Simone Ovide, infirmière.
Unique garçon de la famille, le jeune Jean-Claude est choyé par ses parents et en particulier par son père qui le couvre de son affection. La famille vit à la ruelle Roy, un quartier relativement aisé à l'époque. Le père, Docteur en Médecine, ancien Ministre de la Santé et du Travail du Gouvernement du Président Dumarsais Estimé entre 1946 et 1950 est, à la naissance de Jean-Claude, Médecin Consultant à la Mission Sanitaire Américaine, qui deviendra dans la suite, le Service Coopératif Interaméricain de Santé Publique, fonction qu'il occupera jusqu'en 1954, avant de prendre le maquis pour persécutions politiques.
En 1957, à l'âge de six ans, Jean-Claude débute ses études primaires à l'École Monseigneur Jean Marie Guilloux dirigée par les frères de l'Instruction Chrétienne, le meilleur établissement primaire de la Capitale. En 1959, Il entre à l'Institution Saint Louis de Gonzague dirigée par les mêmes religieux. Lors des difficultés survenues entre le Gouvernement et l'Église Catholique en 1961, le Président Duvalier décide, pour des raisons politiques, de placer son unique fils au Nouveau Collège Bird, très en vogue à l’époque, mais Jean-Claude retournera à Saint Louis de Gonzague après les évènements d'Avril 1963, une bien triste période. Toutes les années de l'adolescent se passent tranquillement. En 1970, ses études classiques terminées, Jean-Claude entre à la Faculté de Droit.
A la mort de son père, le Docteur François Duvalier, huitième Président à vie de la République, survenue le 21 Avril 1971, Jean-Claude, à la faveur de la Constitution, prête serment comme le Neuvième Président à vie d'Haïti.
Mesdames, Messieurs,
L'homme était d'une éducation soignée. Ceux qui l'ont connu peuvent en témoigner. De tempérament froid, il était incapable d'une impolitesse. Courtois, il n’élevait jamais la voix. De sa bouche jamais ne sortaient que des propos d'un gentilhomme calme et civilisé. Ces derniers temps, son allure était déjà celle d'un penseur et son visage commençait à refléter la beauté de la sagesse.
Au pouvoir, a-t-il manqué d'énergies ? S'est-il laissé mener, entrainer par des thuriféraires ? S'est-il laissé prendre aux pièges par des collaborateurs sournois ? A-t-il été un tolérant ? A-t-il été faible face aux exactions commises par certains de ses amis et partisans ? S'est-il parfois préoccupé à cause de son jeune âge, davantage aux plaisirs de la vie qu'aux affaires de l'État ? Aurait-il placé trop de confiance en certains collaborateurs ? Aurait-t-il laissé trop d'autorité aux Forces de l'Ordre ?.....
Ma chère Michèle Anya,
Madame Michèle Bennett
Mesdames Marie Denise et Simone Duvalier,
Madame Véronique Roy,
Monsieur le Président et Madame Prosper Avril,
Monsieur le Président Boniface Alexandre,
Messieurs les Anciens Ministres, Grands Commis de l'État, Militaires et Civils durant le Gouvernement du Président Jean-Claude Duvalier,
Colonel Joseph Dominique Baguidy,
Chers parents, amis et collaborateurs du Président Jean-Claude Duvalier
Mesdames, Messieurs,
Il m'échet l'insigne honneur ce matin , de saluer le départ d'un homme, au destin exceptionnel, qui fut à la fois pour plusieurs d'entre nous ici présents, un père, un époux, un frère, un ami et notre Président. Cet homme qui, à l'âge de 19 ans, sans le désirer, voire l'ambitionner, devenait, dans la nuit du 21 au 22 Avril 1971, le Neuvième Président à vie de la République, nous a laissés le Samedi 4 Octobre, à l'âge de 63 ans.
Né le 3 Juillet 1951 à Port-au- Prince, le Président Jean-Claude Duvalier était le quatrième enfant du couple formé par François Duvalier, Docteur en Médecine, et sa légitime épouse, Simone Ovide, infirmière.
Unique garçon de la famille, le jeune Jean-Claude est choyé par ses parents et en particulier par son père qui le couvre de son affection. La famille vit à la ruelle Roy, un quartier relativement aisé à l'époque. Le père, Docteur en Médecine, ancien Ministre de la Santé et du Travail du Gouvernement du Président Dumarsais Estimé entre 1946 et 1950 est, à la naissance de Jean-Claude, Médecin Consultant à la Mission Sanitaire Américaine, qui deviendra dans la suite, le Service Coopératif Interaméricain de Santé Publique, fonction qu'il occupera jusqu'en 1954, avant de prendre le maquis pour persécutions politiques.
En 1957, à l'âge de six ans, Jean-Claude débute ses études primaires à l'École Monseigneur Jean Marie Guilloux dirigée par les frères de l'Instruction Chrétienne, le meilleur établissement primaire de la Capitale. En 1959, Il entre à l'Institution Saint Louis de Gonzague dirigée par les mêmes religieux. Lors des difficultés survenues entre le Gouvernement et l'Église Catholique en 1961, le Président Duvalier décide, pour des raisons politiques, de placer son unique fils au Nouveau Collège Bird, très en vogue à l’époque, mais Jean-Claude retournera à Saint Louis de Gonzague après les évènements d'Avril 1963, une bien triste période. Toutes les années de l'adolescent se passent tranquillement. En 1970, ses études classiques terminées, Jean-Claude entre à la Faculté de Droit.
A la mort de son père, le Docteur François Duvalier, huitième Président à vie de la République, survenue le 21 Avril 1971, Jean-Claude, à la faveur de la Constitution, prête serment comme le Neuvième Président à vie d'Haïti.
Mesdames, Messieurs,
L'homme était d'une éducation soignée. Ceux qui l'ont connu peuvent en témoigner. De tempérament froid, il était incapable d'une impolitesse. Courtois, il n’élevait jamais la voix. De sa bouche jamais ne sortaient que des propos d'un gentilhomme calme et civilisé. Ces derniers temps, son allure était déjà celle d'un penseur et son visage commençait à refléter la beauté de la sagesse.
Au pouvoir, a-t-il manqué d'énergies ? S'est-il laissé mener, entrainer par des thuriféraires ? S'est-il laissé prendre aux pièges par des collaborateurs sournois ? A-t-il été un tolérant ? A-t-il été faible face aux exactions commises par certains de ses amis et partisans ? S'est-il parfois préoccupé à cause de son jeune âge, davantage aux plaisirs de la vie qu'aux affaires de l'État ? Aurait-il placé trop de confiance en certains collaborateurs ? Aurait-t-il laissé trop d'autorité aux Forces de l'Ordre ?.....
Il est encore trop tôt pour que le jugement de l'histoire fasse la part des responsabilités. Le Chef reste toujours, aux yeux de tous, le principal Responsable des erreurs commises sous son administration. Que je sache, Jean-Claude Duvalier n'a jamais publiquement déclaré que telle erreur, telle faute commise durant son passage aux affaires de l'État avait été celle de collaborateurs empressés, de partisans zélés. Contrairement à ce que la Presse reproduit parfois, il avait publiquement accepté ses erreurs et s'était excusé auprès du Peuple. A son retour en Haïti le 16 Janvier 2011, il avait fait cette déclaration, reproduite par Le Figaro du 22 Janvier 2011, je cite:
«Je saisis aussi cette occasion pour exprimer, une fois de plus, ma profonde tristesse à l’endroit de mes compatriotes qui se reconnaissent, à juste titre, d’avoir été victimes sous mon gouvernement. »
Les injures dont il a été accablé, les doit-il seulement à Lui même ? L'histoire jugera.
Quoi qu'il en soit, quoi qu'on puisse dire pour et contre Jean-Claude Duvalier, on est forcé de convenir que dans cette foule de libelles, de diffamations et de critiques aussi bien que d'éloges et d'apologies relatives au neuvième Président à vie d’Haïti dont nous saluons, avec émotion, le départ ce matin, on ne voit d'un côté qu'une partialité scandaleuse dictée par la passion, et de l'autre des louanges, des dithyrambes si outrés que la vérité se trouve étouffée sous l'exagération de l'enthousiasme, de la haine ou de l'admiration.
On répète souvent que les hommes politiques valent beaucoup plus pour ce qu'ils ont tenté que pour ce qu'ils ont fait. Il est bon de rappeler ici, à titre d'exemple, que le Président Jean-Claude Duvalier est le premier à avoir mis en place les structures légales pour l'instauration des partis politiques et de la fonction de Premier Ministre, c'est a dire, Chef de Gouvernement.
Mais laissons au temps qui est le grand facteur, la tâche de le juger car la critique, comme disait Chateaubriand, n'a jamais tué ce qui doit vivre et l'éloge, non plus, n'a jamais fait vivre ce qui doit mourir.
Sur ses épaules sont tombées de nombreuses charges, de nombreuses fautes qu'il n'avait pas commises et dont la responsabilité correspond aux marâtres de la flatterie et de l'intrigue qui profitèrent de sa jeunesse et de sa bonne foi, jouant sur les passions naturelles d'un jeune homme qui aimait intensément les joies de la vie.
Maintenant transformé par les attributs que confère le mystère aux élus, par le sommeil dont Vous ne vous réveillerez jamais, Vous rentrez, Monsieur le Président, dans la voie de l'infini, de l'inconnu et de l'immortalité.
Mon cher François Nicolas,
Chère Michèle Anya, Chère Michèle,
Très chers parents éprouvés,
Daignez recevoir, par ma voix, les sympathies des collaborateurs, amis et de tous ceux et celles qui pleurent le départ du Président Jean-Claude Duvalier. Que le Seigneur le reçoive en son sein et que ses restes périssables, en se métamorphosant au delà de la matière palpable, puissent contribuer à vivifier ce sol natal qu'il a tant aimé et que la conscience citoyenne continue à se nourrir du calcium et de l'énergie de son corps pour l'enrichissement de la terre d'Haïti.
Adieu , Monsieur le Président,
Nous ne vous oublierons pas ! »
Dr. Fritz N. Cinéas
Ambassadeur d'Haïti,
Le 11 Octobre 2014
«Je saisis aussi cette occasion pour exprimer, une fois de plus, ma profonde tristesse à l’endroit de mes compatriotes qui se reconnaissent, à juste titre, d’avoir été victimes sous mon gouvernement. »
Les injures dont il a été accablé, les doit-il seulement à Lui même ? L'histoire jugera.
Quoi qu'il en soit, quoi qu'on puisse dire pour et contre Jean-Claude Duvalier, on est forcé de convenir que dans cette foule de libelles, de diffamations et de critiques aussi bien que d'éloges et d'apologies relatives au neuvième Président à vie d’Haïti dont nous saluons, avec émotion, le départ ce matin, on ne voit d'un côté qu'une partialité scandaleuse dictée par la passion, et de l'autre des louanges, des dithyrambes si outrés que la vérité se trouve étouffée sous l'exagération de l'enthousiasme, de la haine ou de l'admiration.
On répète souvent que les hommes politiques valent beaucoup plus pour ce qu'ils ont tenté que pour ce qu'ils ont fait. Il est bon de rappeler ici, à titre d'exemple, que le Président Jean-Claude Duvalier est le premier à avoir mis en place les structures légales pour l'instauration des partis politiques et de la fonction de Premier Ministre, c'est a dire, Chef de Gouvernement.
Mais laissons au temps qui est le grand facteur, la tâche de le juger car la critique, comme disait Chateaubriand, n'a jamais tué ce qui doit vivre et l'éloge, non plus, n'a jamais fait vivre ce qui doit mourir.
Sur ses épaules sont tombées de nombreuses charges, de nombreuses fautes qu'il n'avait pas commises et dont la responsabilité correspond aux marâtres de la flatterie et de l'intrigue qui profitèrent de sa jeunesse et de sa bonne foi, jouant sur les passions naturelles d'un jeune homme qui aimait intensément les joies de la vie.
Maintenant transformé par les attributs que confère le mystère aux élus, par le sommeil dont Vous ne vous réveillerez jamais, Vous rentrez, Monsieur le Président, dans la voie de l'infini, de l'inconnu et de l'immortalité.
Mon cher François Nicolas,
Chère Michèle Anya, Chère Michèle,
Très chers parents éprouvés,
Daignez recevoir, par ma voix, les sympathies des collaborateurs, amis et de tous ceux et celles qui pleurent le départ du Président Jean-Claude Duvalier. Que le Seigneur le reçoive en son sein et que ses restes périssables, en se métamorphosant au delà de la matière palpable, puissent contribuer à vivifier ce sol natal qu'il a tant aimé et que la conscience citoyenne continue à se nourrir du calcium et de l'énergie de son corps pour l'enrichissement de la terre d'Haïti.
Adieu , Monsieur le Président,
Nous ne vous oublierons pas ! »
Dr. Fritz N. Cinéas
Ambassadeur d'Haïti,
Le 11 Octobre 2014
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