vendredi 5 septembre 2008

SÉNAT / DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE / Michèle Pierre-Louis : une ratification au forceps


Premier ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis au Sénat dans la nuit du 4 au 5 septembre 2008
Photo: Le Matin
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Par Jacques Desrosiers
Le Matin du vendredi 5 septembre 2008
Les sénateurs ont ratifié, dans la nuit du jeudi 4 au vendredi 5 septembre, la Déclaration de politique générale du Premier ministre Michèle Duvivier PierreLouis. Au terme d’une séance qui a duré plus de sept heures, 16 sénateurs sur 17 ont voté favorablement. Il a fallu organiser un second tour de scrutin pour obtenir ces résultats, car, dans un premier temps, deux sénateurs, Edmonde Supplice Beauzile (Centre, Fusion) et Jean Joseph Pierre-Louis (Nippes, OPL), avaient fait abstention. Après un long entretien en privé avec des collègues, le sénateur Jean Joseph Pierre-Louis est revenu sur sa décision et a accordé son vote à Mme Pierre-Louis. Il fallait 16 voix qu’elle a obtenues quasiment à l’arraché à Mme Pierre-Louis pour passer le cap de la ratification de son énoncé de politique générale au Sénat, entrer en fonction et donner investiture à son cabinet ministériel.
Au cours des débats, les sénateurs ont soulevé et forcé le Premier ministre à apporter des réponses à bon nombre de manquements relevés dans sa Déclaration de politique générale. Certains n’ont pas noté de différence entre l’énoncé de politique générale de Michèle Duvivier Pierre-Louis et celles de ses prédécesseurs. D’autres ont même qualifié le document de « roman inachevé ».
Dans la Déclaration de politique générale de Michèle Duvivier Pierre-Louis, les sénateurs ont relevé des carences tant au niveau de la gouvernance économique, sociale, que de la gouvernance politique. L’intérêt régionaliste s’est exprimé en termes assez forts. Le dossier du sénateur Rudolph Boulos et celui de Franck Ciné ont même été soulevés.
Au Premier ministre, les sénateurs ont exprimé leurs inquiétudes quant au respect de la Constitution sous son gouvernement. Ces inquiétudes ont été exprimées sur la base de l’arrêté nommant le cabinet ministériel avant la présentation de la Déclaration de politique générale du chef de gouvernement au Parlement. Un visa complémentaire à cet arrêté a même été suggéré : « Vu l’approbation de la politique générale du gouvernement par les deux Chambres… ». Et Michèle Duvivier Pierre-Louis n’a fait que noter et récupérer le libellé de cette proposition.
En dépit de tous les manquements relevés, les sénateurs ont « voté quand même ». Question, selon le sénateur Eddy Bastien (Nord-Ouest, Alyans), de projeter l’image que le Sénat n’a jamais été l’élément de blocage, mais la solution.
Les victimes et les dégâts causés par le passage des cyclones Gustav et Hanna sur le pays ont été également mentionnés au cours de la séance. Sur une proposition du sénateur Youri Latortue, les sénateurs ont voté une résolution déclarant l’état d’extrême urgence humanitaire et de catastrophes naturelles pour les Gonaïves. Cette résolution habilite « le gouvernement à prendre les mesures d’urgences nécessaires pour venir en aide à la population ». « Le gouvernement devra prévoir dans le prochain budget l’affectation des montants appropriés pour venir en aide aux citoyens directement touchés par cette catastrophe, réhabiliter les infrastructures urbaines et entreprendre les études et réaliser les travaux indispensables pour prévenir la répétition de tels désastres », lit-on dans cette résolution.
À peine nommé, le nouveau ministre des Travaux publics, est déjà menacé d’être écarté du gouvernement. Gérald Jean Baptiste, dont la présence n’aurait pas été remarquée au Sénat à l’occasion de la Déclaration de politique générale du chef de gouvernement, serait détenteur d’une nationalité étrangère.
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