La tradition veut qu’au passage d’une année à l’autre l’on fasse une pause, le temps de faire le bilan de l’année qui s’achève et de prendre des résolutions pour celle qui commence.
L’année 2008 a été riche en événements heureux ou malheureux aux quatre coins de la planète :
- Les forces armées colombiennes ont réussi à libérer Ingrid Bétancourt et quatorze autres prisonniers des mains des FARC à la suite d’une opération militaire soigneusement préparée.
- La Chine, pays organisateur des jeux olympiques, s’est révélée à la face du monde comme une nouvelle puissance économique ayant un potentiel impressionnant, capable de se développer à un niveau sinon supérieur, du moins équivalent à celui des pays développés.
- Les Etats-Unis d’Amérique ont écrit une nouvelle page d’histoire en élisant à la tête de leur fédération, pour la première fois, un afro-américain, Barack Obama, qui, avant la convention démocrate de 2004, il y a quatre ans à peine, était très peu connu sur la scène politique américaine.
- Des émeutes de la faim ont ébranlé les assises politiques de plusieurs dizaines de pays dont Haïti.
- Au cours de l’été, des ouragans ont causé des dégâts importants en vies humaines et en biens dans différents pays de la Caraïbe, en Haïti en particulier.
De grands défis attendent les dirigeants de nombreux pays développés et sous-développés, les dirigeants d’institutions internationales et les dirigeants de nombreuses grandes entreprises dans cette période de crises financière et économique.
Le Coin de Pierre souhaite que ces dirigeants fassent preuve de sagesse, d’esprit d’initiative et de bon sens pour, en bons pères de famille, prendre des décisions dont les effets soient bénéfiques pour tous et chacun des agents économiques (personnes physiques ou morales) dans tous et chacun des pays, petits ou grands.
En 2006, j’avais proposé, entre autres choses, de revisiter les théories expansionnistes de Keynes en économie, dans un processus de recherche d’une solution aux problèmes d’Haïti. J’avais alors dit que les valeurs auxquelles je crois, sur le plan politique haïtien en particulier, me portaient à être (et je le suis encore) « pro-keynésien ». J’avais également mentionné que ma formation de chercheur m’empêchait d’écarter a priori une théorie avant d’en avoir analysé les forces et les faiblesses vis-à-vis une situation donnée ou un problème donné. Ayant appris à faire reculer les frontières de la connaissance scientifique et étant entraîné à former d’autres chercheurs, je crois avoir acquis la capacité de remettre en question des théories établies, d’en proposer des améliorations ou de mettre au point de nouvelles. Ce point de vue n’a pas changé depuis.
A la fin de 2008, soit environ deux ans plus tard, pour faire face à la crise économique (récession) qui fait suite à la crise financière (crise des prêts hypothécaires dits des «subprimes») et qui finira par affecter pratiquement tous les pays du monde d’une manière ou d’une autre, j’entends presque quotidiennement, et brusquement, dans les médias, que les idées de Keynes redeviennent à la mode : on appelle les chefs d’état et de gouvernement à intervenir dans l’économie, en adoptant, en autres choses, des budgets expansionnistes, voire déficitaires, pour initier des grands travaux et aider les entreprises en difficulté à faire face à la crise dont l’ampleur et la durée ne sont pas encore déterminées.
On sait qu’aux trois grandes catégories d’agents économiques que sont : les intermédiaires financiers, les entreprises et les ménages, correspondent plus ou moins respectivement les trois grands types de fonctions (ou décisions) économiques que sont : le prêt, l’investissement et la consommation.
L’État est un agent économique à part dont les activités se répartissent suivant les trois fonctions ci-dessus, c'est-à-dire : trésor public (financement), production de biens publics et de services collectifs (investissement), dépenses de consommation publique des citoyens.
Le marché, lieu d’échanges de biens et de services entre les individus (les agents économiques), doit être régulé, surveillé, encadré par l’État sans supprimer la liberté individuelle. Sans ce contrôle par l’État, le marché s’autodétruirait par suite de ses excès de liberté débridée. C’est le cas du marché mondial jusqu'en 2008.
Il est en effet inconcevable et inadmissible :
- que des banquiers accordent des prêts hypothécaires à risque (trop élevés) à des ménages qui soient ensuite incapables d’effectuer de façon continue les paiements de leur hypothèque (crise des subprimes) ;
- que des banquiers s’accordent des boni de fin d’année de l’ordre de plusieurs dizaines de millions de dollars (de 25 millions à plus de 150 millions de dollars par banquier);
- que des banquiers et des dirigeants de grandes entreprises se paient, aux restaurants réservés à eux seuls, US $ 10 000 pour un petit verre d’apéritif ;
- que des personnes bardées de dipômes et un très grand nombre de travailleurs ne gagnent qu’un salaire à peine au-dessus du seuil de la pauvreté ;
- que le salaire des ouvriers n’a pratiquement pas augmenté de façon sensible depuis plus d’un quart de siècle ;
- que le Sida et la faim affectent une proportion de plus en plus grande de l’humanité.
Il est indéniable donc que de grands défis attendent le nouveau président américain Barack Obama et tous les autres dirigeants du monde entier.
Au nouveau président américain, Le Coin de Pierre souhaite, pendant la durée de son mandat, d’atteindre et de dépasser des réussites similaires à celles du président Franklin Delano Roosevelt, en coopération avec les autorités chinoises et les dirigeants des autres puissances, tout en tendant la main aux dirigeants et aux peuples des autres pays moins avancés, quelles que soient leurs idéologies, dans une sorte d’œcuménisme (réunion) politique mondiale.
À Haïti, notre cher pays d’origine, Le Coin de Pierre souhaite qu’à partir de 2009, enfin, les autorités politiques haïtiennes se ressaisissent pour organiser le pays et permettre à la démocratie de fleurir, comme un vaste jardin de roses où les jardiniers, au moment de prendre leur retraite, soient fiers de transmettre à leurs fils et à leurs filles un champ de fleurs de grande qualité qu’ils (elles) auront appris à cultiver, « si bien qu’au bout de l’an il en rapportera davantage ». Car leurs parents leur auront appris que « le travail est un trésor ». Haïti a besoin de tous ses fils et de toutes ses filles, tant de l’intérieur que de la Diaspora, maintenant et pour toujours.
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