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«... Marie va trouver sur son chemin (NDCDP.- en 1894) un autre adepte fanatique de la science... Cet homme, c'est Pierre Curie... »
«... alors que la jeune fille prépare sa licence de mathématiques, elle suit encore les cours de Gabriel Lippmann... (qui)...l'a recommandée à la Société pour l'encouragement de l'industrie nationale...»
«...cet organisme lui commande une étude sur les propriétés magnétiques de certains métaux. »
«... Marie s'aperçoit que l'espace qui lui est attribué (NDCDP.- à la Sorbonne par Lippmann) est beaucoup trop exigu.»
- «Je connais quelqu'un qui pourra peut-être vous trouver ce que vous cherchez », lui dit Josef Kowalski, professeur à l'université de Fribourg (Suisse) de passage à Paris.
«Ce quelqu'un n'est autre que Pierre Curie.»
«...Pierre Curie, contrairement aux espoirs de Kowalski, ne peut aider Marie à trouver un laboratoire. Lui même...ne dispose à l'École (NDCDP.- l'École de physique et de chimie industrielle de la ville de Paris (E.P.C.I.)) que d'un passage étroit tout resserré entre un escalier et une salle de manipulations. »
«... Quand ils se séparent, ils sont absolument décidés à se revoir...»
«...(NDCDP.-début 1895) pendant qu'elle poursuit ses recherches sur la composition chimique des aciers, il achève lui-même la rédaction da sa thèse de doctorat sur les propriétés magnétiques des corps à diverses températures... Il soutient sa thèse le 6 mars 1895, à la Sorbonne.»
«...Au fil du temps, la solitaire qu'était Marie va "s'humaniser"...Si bien qu'à la fin du printemps, sa décision est prise: elle consent à épouser Pierre. Elle a vingt-sept ans, lui, trente-six.»
«... Pendant que Pierre travaille à ses cours, de son côté, elle prépare l'agrégation de physique... Au début de l'été 1896, Marie est reçue première au concours d'agrégation.»
«...Novembre 1897. Marie a trente ans. Elle vient de remettre à la société d,encouragement pour l'industrie nationale le mémoire que celle-ci lui avait commandé.»
«...Alors elle va préparer un doctorat...»
«...En avril 1897, après un peu plus d'un an de recherches, et la publication de plusieurs articles, estimant avoir épuisé le sujet, il (Becquerel) passe à d,autres travaux. et il renonce provisoirement à savoir..."où l'uranium emprunte l'énergie qu'il émet avec une si longue persistance".»
«Mais Marie voudra en savoir davantage...»
«... À la fin de juin (1898), les Curie parviennent à une conclusion surprenante. Ils cherchaient un élément dans la pechblende, ils en trouvent deux ! L'un étroitement associé au bismuth, l'autre au baryum. »
«... les Curie commencent d'abord sur l'élément lié au bismuth: ce qu'ils parviennent à obtenir n'est...qu'un peu de poudre noire...mais la radioactivité de cette poussière est si forte qu'il ne peut s'agir que d'un corps inconnu: ils en sont suffisamment persuadés pour faire lire par Henri becquerel, le 18 juillet (1898), devant l'Académie, un communiqué: "Sur une substance nouvelle radioactive contenue dans la pechblende". »
« Si l'existence de ce nouveau métal se confirme, déclarent-ils, nous proposons de l'appeler polonium du nom du pays de l'un de nous.»
« Novembre 1898. Devant l'entrée de l'École de physique et de chimie, s'arrête enfin un chariot chargé de lourds sacs de pechblende tant attendus. Une fois transportés dans la cour, Marie, un couteau à la main, se précipite pour les ouvrir. Son visage s'illumine, voilà les fameux résidus... Elle y plonge ses mains avec délices...»
«... nous pouvons de nos jours suivre ses efforts grâce au troisième et dernier cahier disponible dans les archives: il débute le 11 novembre 1898. »
«... D'abord sagement ordonnée, elle (son écriture) devient à mesure qu'elle s'approche du but, de plus en plus nerveuse et comme crispée. S'y ajoutent des notes de Pierre qui, au début de décembre 1898, écrit pour la première fois le nom que marie a forgé, radium (du latin radius, rayon), pour désigner le nouvel élément qu'ils viennent d'identifier. Ainsi, cette découverte a été faite en... un mois seulement... à côté d'une substance liée au bismuth qu'ils avaient baptisée polonium, ils savaient qu'il en existait une autre, liée, celle-ci au baryum, mais apparemment moins difficile à séparer de lui... ce nouvel élément était ... de deux cents à six cents fois plus radioactif que l'uranium et ouvrait des perspectives particulièrement intéressantes. »
« Impatiente de prouver aux autres et à elle-même la réalité de sa découverte, Marie se précipite chez Eugène Demarçay, spécialiste de la spectroscopie, pour faire analyser un échantillon du chlorure de baryum: il découvre qu'il contient effectivement des traces d'un élément inconnu qui laisse sur le spectre une raie caractéristique de son identité. Une raie que personne n'a jamais vue et qui est pour ainsi dire, sa signature. Ce radium est donc un nouveau corps qui va prendre rang parmi les autres.»
« Marie insiste alors pour que ces résultats soient communiqués à l'Académie des sciences. La note qui les expose est signée de Pierre Curie, Mme Pierre Curie et Georges Bémont, leur collaborateur. Elle sera lue par Lippmann lors de la séance du 26 décembre 1898, puis publiée. On en retiendra la phrase la plus citée et pour cause: "Les diverses raisons que nous venons d'énumérer nous portent à croire que la nouvelle substance radioactive renferme un élément nouveau auquel nous proposons de donner le nom de radium". »
« C'est cette découverte qui rendra Marie célèbre.»
«... pendant toutes les années qui suivent leur découverte, les Curie se font un devoir de distribuer gratuitement des échantillons du nouvel élément...Il y a plus, les Curie publient sans aucune restriction, tous les résultats de leurs recherches...»
«...25 juin 1903. La Sorbonne... pour la première fois, à l'université de Paris, une femme va soutenir une thèse de doctorat en sciences physiques. Et cette femme, c'est Marie... »
«...Le sujet est: "Recherches sur les substances radioactives"... parmi les membres du jury figurent M. le professeur Gabriel Lippmann, président,..., Édmond Bouty et Henri Moissan... Marie avait invité Jean perrin et Paul Langevin... Après la délibération du jury... c'est sans surprise que son président prononce la formule attendue: "L'université de Paris accorde à Madame Pierre Curie le titre de docteur ès sciences physique avec la mention très honorable". Il y ajoute les exceptionnelles félicitations du jury. Lippmann est quand même loin de se douter qu'il ne recevra le prix Nobel qu'en 1908, cinq ans après la candidate dont il juge en ce moment les travaux. »
«14 novembre 1903. Paris, boulevard Kellermann.Encore une lettre de l'étranger. Elle suit un télégramme. Elle va bouleverser l'existence des Curie. Elle est écrite par le professeur Carl Aurivillius, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences de Stockholm.»
"Monsieur et Madame Curie,
"Comme j'ai déjè eu l'honneur de vous le communiquer télégraphiquement, l'Académie des sciences, dans sa session du 12 novembre, a pris la décision de vous décerner la moitié du prix Nobel de physique de cette année (l'autre étant attribuée à Henri Becquerel)...»
«... Le prix Nobel permettra tout de même aux Curie d'améliorer leur situation professionnelle...»
«... le jeudi 19 avril 1906,...il parvient à l'endroit où la rue Dauphine rejoint les quais, face au Pont-Neuf. Le carrefour est terriblement encombré: tramways, voitures à cheval, automobilesé...La chaussée est glissante car il pleut sans trêve depuis la veille. Pierre, son parapluie ouvert, entreprend de traverser la rue. Mais un fiacre l'empêche de remarquer un grand fourgon attelé, venant du pont, aborde à vive allure la rue Dauphine; il heurte un des chevaux, il tombe sur l'asphalte. La roue gauche du lourd véhicule broie la tête du malheureux dont la mort est instantanée. »
«... elle ne se doute pas de la nouvelle qui l'attend, le 7 novembre (1911), à son laboratoire de la rue Cuvier. »
« - Un télégramme pour vous, madame, lui dit respectueusement l'appariteur de la Faculté des sciences en lui tendant une dépêche...»
« Elle l'ouvre tranquillement, s'imaginant qu'il s'agit d'une demande d'interview... Elle lit ces deux lignes si brèves, mais en même temps si importantes parce qu'elles impliquent: "Prix Nobel de chimie vous est attribué. Lettre suit. Aurivillius". »
« Ainsi Marie n'était pas seulement la première femme à avoir bénéficié d'un Nobel, elle était aussi l'unique personnalité scientifique au monde à en avoir reçu deux...»
À l'Institut du radium...« Veut-on avoir une idée de l'immense travail accompli sous sa direction ? De 1919 à 1934, quatre cent quatre-vingt-trois communications dont trente-quatre thèses et diplômes... Sur ces travaux, trente et une publications sont dues à Marie...»
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