mercredi 10 février 2010

Je me souviens

Par Marlène Racine-Toussaint
17 Janvier 2010


Au soir du 12 Janvier, notre terre a tremblé
Et dans son flanc ouvert, elle a tout enterré
Est-ce la voix de Dieu, a-t-on brisé sa Loi ?
Ou celle de la nature, voulant semer l’effroi ?
Port-au-Prince, mon berceau, est sous d’affreuses ruines
C’est bien Madame Nature, quelle vengeance elle rumine ?
Elle fait tous ces dégâts, sans même crier gare
Emporte biens et humains, sexe et âge, sans égard !
De quoi sont-ils punis, ces pauvres malheureux ?
Ô Dieu ils n’ont donc pas eu pitié à vos yeux ?
Le seul péché commis, c’est d’être misérables
Car l’angoisse et la faim, demeurent inséparables
Notre belle Cathédrale, nos églises englouties
Nos plus beaux édifices, sous la terre sont enfouis.
Port-au-Prince n’est plus, tous nos bons souvenirs
Resteront dans nos cœurs, sans jamais se ternir
Tant de rêves et d’espoirs, anéantis, quelle horreur !
Tout cela vient faire croître, la liste de nos malheurs.
Au milieu du carnage, accourent de tous bords
Amis proches et lointains, tous envahissent nos ports.
Chacun plante son drapeau, et veut la première place
Soudain ils se réclament, les fils d’une même race
Se bousculent et s’empressent de se mettre sur les rangs
Nos gens visages hagards, circulent comme des errants.
Tous veulent nous apporter, cette aide humanitaire
Sans même être en guerre, serons nous tributaires ?
Haïti est moribonde, son état est critique
D’aucuns diront sûrement, ah! l’ingrate, la sceptique
J’apprécie cependant, de nos frères, le secours
Mais à l’inévitable, a-t-on d’autres recours
Malgré ce grand chagrin, encore je me souviens
Du temps où c’était nous, qui apportions soutien
Sans doute se souviennent-ils, qu’aux temps de désespoir
Le sang des Haïtiens, abreuvait leurs terroirs ?
Lorsque interpellés, nous avions fait le choix
Pour nos frères d’Israël, par notre vote et nos voix
Par l’organe de Saint Lôt, pour nos frères de l’Afrique
Nous fûmes à Savannah, pour la jeune Amérique
L’Amérique Latine par Bolivar, profita
Le “brain drain” de nos fils, par l’Afrique, le Canada.
De quelque nature que l’épreuve nous parvienne
Nous devons adopter, une attitude jobienne!
Et quand auront passé, ces durs moments d’effroi
Nous le rebâtirons, en Dieu nous avons foi.
S’il est vrai ce qu’on dit: “un pays ne meurt pas!”
Tout comme le Phœnix, vois-tu, Haïti renaîtra.

© Marlène Racine-Toussaint

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