vendredi 29 février 2008

Haïti: l'interpellation du Premier Ministre Jacques Edouard Alexis le 28 février 2008

Amies et amis internautes,

Vivant à des milliers de kilomètres au Nord d'Haïti, j'ai suivi sur la radio RFM de M. Rotchild François jr., une bonne partie de la séance d'interpellation.

Vous trouverez ci-dessous un lien où vous pourrez lire un bref et fidèle compte-rendu de M. Jacques Desrosiers du journal Le Matin. La photo ci-après provient du même journal:

« Par 63 voix contre la motion de censure, 8 pour et 13 abstentions, le Premier ministre Jacques Édouard Alexis a passé le cap », rapporte M. Jacques Desrosiers.

Mes commentaires sont les suivants:

1) Le Professeur d'université, M. Jacques Edouard Alexis, depuis 2006 Premier Ministre du gouvernement, a répondu avec aisance (selon moi) aux questions qui lui étaient posées par les députés. Compliments M. Alexis.

2) Mais le PM n'a pas semblé répondre à l'appel au secours du peuple à travers les questions pertinentes des députés, mandataires du peuple. Il faudrait que le PM et son gouvernement sentent ce que le peuple démuni sent dans sa chair en 2008.

3) Les députés n'avaient pas bien préparé leurs dossiers: je n'ai pas l'impression qu'ils ont pu, à aucun moment, ébranler le Professeur Alexis. Dans bien d'autres pays, le PM aurait été en sérieuse difficulté au parlement, du moins, pour des questions concernant certains dossiers, après 20 mois de gouvernement.

4) Pour que les députés (et les sénateurs aussi) puissent bien faire leur travail, il faudrait:

a) que le Parlement soit logé dans un local au moins aussi gros que le Palais National (ou les Casernes Dessalines) pour que chacun des députés y ait un petit bureau et quelques «recherchistes», comme on dit ici au Québec, pour les aider à préparer leurs dossiers;

b) que les bureaux soient évidemment équipés d'au moins un ordinateur branché sur Internet et que tous les ordinateurs de la Chambre soient reliés en réseau.

c) que la Chambre des députés s0it équipée d'une bibliothèque où les députés pourraient consulter/emprunter les ouvrages dont ils auraient besoin pour se documenter sur un sujet donné.

d) dans leurs circonscriptions, au niveau local, que les députés aient à leur disposition un local permanent, muni d'un petit personnel permanent: leur bureau de circonscription, où leurs électeurs pourraient venir déposer leurs doléances et rencontrer, si nécessaire, le député de leur circonscription, les fins de semaines; les électeurs auraient aussi accès en tout temps au personnel du bureau de circonsription du député.

5) À la séance d'interpellation, il y a un grand nombre de députés (une quarantaine, semble-t-il) qui ont manifesté leur intention de parler à tour de rôle et qui n'ont pas eu la chance de poser leurs questions au PM. C'est bien malheureux. L'Exécutif et le Législatif ne pourraient-il pas s'entendre pour que des Ministres et le PM se rendent périodiquement (une fois par semaine, par exemple) à la demande des députés (et/ou des sénateurs) du Parlement pour répondre à une période de questions des députés ? Ce ne seraient pas des séances d'interpellation, mais des périodes de questions qui ne se termineraient pas par un vote de confiance (ou de non confiance). C'est une simple suggestion. Cela ne pourrait qu'aider l'Exécutif à mieux gouverner et à être à l'écoute du peuple.

6) La diaspora (et les citoyens de l'intérieur) ont pu voir hier la faible performance de la plupart des parlementaires. Le Parlement est à l'image du pays. Il faut faire quelque chose pour que le peuple devienne fier de ses élus.

7) PM Alexis, faites quelque chose ! Diaspora, faites quelque chose !

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//Compte-rendu de la séance par Jacques Desrosiers, Le Matin du 29 février 2008
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=11561
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mardi 26 février 2008

Haïti/Des idées pour l'action/ « Pour un Office National du Riz »


Par Marc L. Bazin
Le Nouvelliste, 22 février 2008

Dans deux précédents articles « Production Nationale ou semence d'illusions » et aussi « La vie chère, un avion, un oiseau ou un courant d'air » nous avions fait un certain nombre de propositions sur les mesures à long et à court terme qui seraient de nature à augmenter la production agricole et à faire baisser les prix des produits alimentaires. Le propos aujourd'hui est le riz. Nous estimons en effet que le problème du riz est spécial et que, dans la panplie des mesures visant à faire baisser le coût de la vie, le riz doit faire l'objet d'un traitement séparé.Le riz est un facteur important d'augmentation des revenus agricoles, d'économie de devises et d'amélioration indirecte de la nutrition. Entre Août et Décembre 2007, les prix du riz ont augmenté de 3.3%, ce qui représentait plus de 12% de l'augmentation des coûts des produits alimentaires pendant la période. Dans certaines zones urbaines, le coût de la petite marmite de riz augmente de 1gourde par semaine depuis pratiquement un mois. Or, la disponibilité et un bas niveau de prix de riz représentent, chez nous, des facteurs de stabilité sociale et politique. Cette stabilité est actuellement menacée en profondeur par deux facteurs :

1.- Les prix mondiaux des produits alimentaires, qui étaient faibles entre 1974 et 2005, ont commencé d'augmenter considérablement et vont continuer à augmenter.

Entre 1974 et 2005, les prix des produits alimentaires sur les marchés mondiaux ont chuté des ¾ en termes réels. Depuis 2005, c'est l'inverse. Les prix ont grimpé de 75%. La raison ? En 1985, les Chinois ne consommaient que 20Kg de viande par habitant. Aujourd'hui, les Chinois consomment plus de 50Kg de viande par habitant. Or, pour produire lkg de viande de boeuf, il faut 8kg de grains.

Parallèlement à l'augmentation de la consommation mondiale de produits alimentaires, s'ajoute le fait que les USA semblent avoir adopté l'idée de fabriquer de l'essence à partir de l'éthanol. Or, les biocarburants utiliseront le 1/3 de la récolte de mais des USA. Cela veut dire que 30 millions de tonnes de maïs allant à l'éthanol vont entrainer cette année une baisse de moitié des stocks de grains disponibles au niveau mondial.

2.- La demande haïtienne de riz, déjà considérable, va encore augmenter

En 2005, nous avons produit un total de 80.000 TM de riz paddy, sur une production potentielle de 200.000 TM. Cette même année 2005, nous avons importé du riz pour 250.000TM, soit 32% de plus que la production locale. Or, d'une part l'année 2005 a été, par rapport à 2004, une relativement bonne année en termes de production de céréales. D'autre part, le nombre de bouches à nourrir augmente de 2% par an. Dès lors, les chances que nous arrivions, dans un proche avenir, à satisfaire à nos besoins en riz par nos propres moyens sont pratiquement nulles. De plus, notre capacité à générer les devises étrangères pour l'importation est extrêmement faible. En 2006, le déficit de la balance commerciale i.e. la différence entre ce que nous avons vendu à l'étranger par rapport à ce que nous avons acheté de l'étranger était de $1 milliard, à quoi il faut ajouter les paiements sur la dette qui étaient évalués à plus de $60millions. De ce que les prix du riz vont continuer à augmenter sur le marché mondial, que notre demande de riz va s'accroître sous la pression de l'accroissement démographique, que notre capacité déjà faible à produire mieux, davantage et plus vite, est érodée par les préférences en pays développés, il suit
a) que notre problème de riz est appelé à prendre des proportions dramatiques,

b) que ce problème ne va pas se résoudre de lui-même comme par enchantement et

c) que cette affaire de riz risque à tout moment de se révéler comme un élément pervers de destabilisation du processus démocratique.

De là, il suit que nous ne pouvons plus continuer de traiter le problème du riz comme si de rien n'était, avec des discours sans lendemain.

Création d'un Office National du Riz

Nous pensons, quant à nous, qu'il est urgent de renverser le cours des choses. Pour renverser le cours des choses, nous proposons la création d'un Office National du Riz. L'Office National du Riz aurait trois fonctions :

1.- Stabiliser l'offre et les prix du riz aux consommateurs dans les zones urbaines de manière à limiter les fluctuations pénalisantes des prix du riz sur le coût de la vie

2.- Promouvoir la production locale et améliorer les revenus du petit producteur

3.- Maintenir des stocks de réserves pour garantir un niveau acceptable de sécurité alimentaire.

Modes d'opération de l'Office National du Riz

L'Office National du Riz achèterait le riz pour le compte du gouvernement et serait le seul importateur. Chaque année, avant la période des semis, l'Office National du Riz ferait connaître publiquement un prix plancher i.e. un prix en dessous duquel le gouvernement ne permettrait pas que descende le prix de vente du riz. Ce prix plancher serait fixé de manière à maintenir un certain ratio entre l'augmentation de la valeur de la production et l'augmentation des coûts des intrants. L'Office fixerait également un prix plafond i.e. un prix au-delà duquel le gouvernement ne permettrait pas que monte le prix aux consommateurs urbains. Le prix plafond reflèterait aussi bien les coûts de distribution que le pouvoir d'achat de la zone d'approvisionnement. Le plafond permis dans les zones déficitaires serait plus élevé que celui autorisé dans les zones auto suffisantes et dans les zones à surplus.

Une compétitivité améliorée

Dans le but d'améliorer les prix aux producteurs et de les rapprocher le plus possible du prix plancher garanti, l'ONR ferait monter le niveau de compétition avec les intervenants traditionnels, les décortiqueurs et les commerçants en renforçant les ONG et en créant un réseau de coopératives rurales, lesquelles recevraient une formation intensive en commercialisation et en gestion. De même, ces coopératives ou un corps d'agents spéciaux seraient appelés à intervenir dans le processus de distribution directe sur le marché, dans tous les cas de raretés spéculatives aux fins d'augmentations indues des bénéfices. Il est acquis que la plus large part du riz serait consommée dans les zones de production et aux alentours. Les prix sur le marché local seraient influencés par l'ONR du fait que le niveau des prix planchers seraient disponible au quartier général de l'ONR dans le village même. L'ONR se porterait acquéreur de riz local chaque fois que le prix plancher serait menacé. S'agissant des soutiens à la production, plus le gouvernement disposerait de revenus, plus il serait en mesure de stimuler l'utilisation d'intrants de haut de gamme et de faciliter l'expansion de la production locale.

Un matelas de réserves confortables

La stabilisation des prix plafonds serait maintenue à travers d'importants stocks de réserves. Les déficits de réserves seraient couverts par une combinaison d'importation et d'aide alimentaire. Les besoins d'importation varieraient en proportion inverse de la production locale, ce qui nécessiterait que l'ONR organise ses propres services de prévisions en besoins d'importation et que le timing d'arrivée des importations soit calibré de manière à ce que les stocks soient suffisants aussi bien pour les achats locaux que pour les réserves de sécurité. De même, l'Office serait appelé à distribuer du riz gratuitement dans les cas de catastrophes naturelles, de sécheresse ou d'inondation. Quand il s'agirait de déficits de production en dehors des aléas climatiques, l'ONR ferait des prêts de riz à des groupes de planteurs, lesquels rembourseraient en nature à la prochaine saison. L'ONR disposerait de dépôts départementaux et sous dépôts dans les communes et dans les sections communales.

Financement et gestion

Pour arriver à soutenir les prix planchers et garder en réserves suffisamment de stocks pour empêcher les prix de détail de dépasser les prix plafonds, l'Office National du Riz aurait besoin d'une bonne base financière. D'abord, il lui faudrait lui assurer une gestion transparente. Dans ses activités d'approvisionnement et de distribution, pas de cash. Les importations seraient payées par lettres de crédit aux fournisseurs. L'Office emprunterait à la Banque Centrale à proportion de la valeur des stocks qu'il maintient sous forme de réserves et le Ministère des Finances ferait des transferts directs à l'ONR, en couverture de la garantie des prix planchers, et aux budgets des Ministères concernés pour le riz distribué en cas de catastrophes naturelles. Les coûts les plus importants seraient afférents au transport, à l'ensachage, à l'emmagasinage, aux intérêts et aux frais bancaires. Les coûts et salaires du personnel seraient gardés au minimum.

Conclusion : une opération de normalisation du marché

Destinée principalement à encourager la production et à stabiliser les prix aux consommateurs, la création d'un Office National du Riz ne serait pas une entrave au libre fonctionnement du marché mais un mécanisme, d'ailleurs limité dans le temps, qui viserait, au contraire, à remédier à une situation de crise et à établir un peu d'ordre sur un marché aujourd'hui complètement inorganisé.

Inorganisé, comment ?
i) entre riziculture irriguée, de bas-fonds ou en sec, les régimes de production sont différents.
ii) les coûts unitaires de production par tonne, avec les méthodes de culture traditionnelle, sont au moins trois fois plus élevés qu'avec les méthodes de culture moderne.

iii) les prix du riz varient considérablement non seulement d'un endroit à l'autre mais d'une année à l'autre.

iv) si la part de la main d'oeuvre dans les coûts de production est plus faible pour le riz que pour le maïs, par contre le pourcentage de la superficie cultivée consacrée au riz est plus élevé, compte tenu des coûts d'opportunité plus élevés des terres dans les zones rizicoles.

Rappelons, pour finir que le riz cultivé sur des parcelles irriguées, particulièrement dans la région de l'Artibonite serait compétitif avec les cours mondiaux. Or, en 2005, le coût de production d'une tonne de riz à l'étranger était de $425, mais cette même tonne de riz, en Haïti, était vendue à $274, différence qui représentait le coût d'une subvention de l'ordre de 65% du revenu départ exploitation. Le marché du riz en Haïti est donc un marché hautement imparfait et l'Office National du Riz devrait donc permettre à ce marche de fonctionner un peu mieux sur des zones séparées par la distance et les difficultés de transport, de stabiliser les prix aux producteurs et aux consommateurs au niveau souhaité avec l'intervention du gouvernement dans la commercialisation gardée à un niveau minimum.
22-24 Février 2008
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//L'article ci-dessus provient du lien ci-dessous:
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lundi 25 février 2008

HISTOIRE ÉCONOMIQUE DE LA CARAÏBE (1880-1950) / Congrès international d’Histoire économique en hommage à Joseph Chatelain et Alain Turnier

NDCDP.- Très intéressante initiative de l'Université Quisqueya et de la Société haïtienne d'Histoire et de Géographie.
Je n'ai pas noté le nom de Monsieur François Blancpain parmi les conférenciers. Mais son fameux livre couvre certains aspects de la plupart des questions qui seront traîtées: "Un siècle de relations financières entre la France et Haïti (1825-1922)".

Le couplage de l'histoire politique et de l'histoire économique d'Haïti permettrait aux haïtiens de bien identifier les causes profondes des malheurs d'Haïti au cours des 200 dernières années. Ce couplage leur permettra-t-il aussi de tirer des leçons pour l'avenir, l'avenir immédiat inclusivement ?
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Sources: Le Matin, lundi 25 février 2008

27-29 février 2008, Auditorium Université Quisqueya
Université Quisqueya – Société haïtienne d’Histoire et de Géographie

Président d’honneur : Leslie F. Manigat

Mercredi 27 février 2008

9h-10h30 : Albert Broder (Paris-XII). Quelques réflexions générales sur l’histoire économique, les historiens, les économistes au début du XXIème siècle
10h30-11h

11h-13h : Economie sucrière (I)
Modérateur : Michel Hector
11h-11h20: Pedro Welch (UWI). The Barbados Sugar Industry: Crisis and Recovery (1880-1950)
11h30-11h50 : Alain Buffon (UAG). Les crises sucrières en Guadeloupe (fin du XIXème et début XXème siècle)
12h00-12h20: Rita Pamberton (UWI). The Trinidad Sugar Industry, 1880-1950: Challenged and Challenger

15h-17h : Modèles de développement et équilibres macro-économiques
Modérateur : Fritz Deshommes
15h-15h20 : Fred Doura (UQAM). Histoire et analyse d’une extraversion organisée : les modèles de la figue-banane, du sisal et les enclaves minières
15h30-15h50: Alrich Nicolas (PNUD). Frédéric Marcelin et la Banque Nationale d’Haïti (1880-1910). Pour une économie politique de la finance en Haïti
16h-16h20 : Rémy Montas (BRH). Commerce international, budget et dette externe d’Haïti 1922-1941

Jeudi 28 Février 2008

9h-13h : Money Doctor et Politique monétaire
Modérateur : Philippe Lahens
9h00-9h20 : Jérôme Wilson. Du Federal Reserve Board au Fonds Monétaire International : les missions Triffin en République dominicaine et au Guatemala
9h30-9h50 : Rébeca Gómez Betancourt (Paris-I). Aux origines du Gold Exchange Standard : les apports et les doutes de Kemmerer
10h-10h20 : Guy Pierre (UACM). La politique monétaire en Haiti de 1919 à 1955-56 : sa nature et son degré d’efficacité

11h-12h30 : Economie sucrière (II)
Modérateur : Philippe Lahens
11h-11h20 : Wilfredo Lozano (UNIBE). Ciclos políticos y ciclos azucareros (siglos XIX y XX)11h30-11h50 : César Ayalá. Historia de la industria azucarera del Caribe de habla española

15h-17h : Banque et formation de capital
Modérateur : Albert Broder
15h-15h20 : Inès Roldán de Montaud (CSIC). El banco español de la Isla de Cuba : de emisor privilegiado a banco comercial (1881-1926)
15h30-15h50 : Oscar Zanetti (ICA). El financiamiento en la economía azucarera de Cuba : una perspectiva histórica.
16h-16h20 : José Bolivar (U ; Río Piedras). Los inicios del programa industrial de Puerto-Rico (1942-1948)
16h30 : Vie et oeuvre de Joseph Chatelain et d’Alain Turnier.

Vendredi 29 février 2008

9h30-13h: Changements d’hégémonie
Modérateur : Henri Bazin

9h30-9h50 : Gusti-Klara Pourchet Gaillard (UEH). Emprunt 5% or 1910, café et commerce francohaïtien (1910-1940)
10h-10h20 : Leslie F. Manigat (CHUDAC, UniQ). Les substitutions de prépondérance économique et politique : le cas d’Haïti à travers son histoire, principalement dans la conjoncture des contrats de banque 1910, pendant et après
11h-11h20 : Roberto Cassá (ANRD). Umbrales del imperialismo en un país periférico : el Tratado de reciprocidad comercial entre República Dominicana y Estados Unidos de 1891
11h30-11h50 : Emilio Cordero Michel (ADH). Los tratados de libre comercio de República dominicana (1874-1919)

15h-17h : Dette publique
Modérateur : Charles Cadet

15h-15h20 : Guerdy Lissade (SHHG). «Heureux Mécompte » ou l’extinction de la dette nationale (1946-1949)
15h30-15h50 : Paul Drake (UCSD). Deudas extranjeras, Money Doctor y Bancos Centrales en América Latina (1890-1930). Kemmerer en los Andes.
16h-16h20 : Franklin Franco Pichardo. (UASD). La gran estafa : Trujillo y la deuda externa dominicana

lundi 25 février 2008
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//Le programme ci-dessus provient du lien ci-dessous:
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=11486
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dimanche 24 février 2008

École Polytechnique d'Haïti (EPH) :Troisième promotion-Section de Génie Civil (1949-1950)


Sur la photo, on distingue l'élégant et éminent professeur de Résistance des Matériaux et de Béton Armé, l'ingénieur Maurice Salomon (sixième à partir de la gauche) entouré de onze des douze étudiants de la Troisième et dernière Année, section Génie Civil. M. Salomon fut aussi notre professeur de Résistance et de Béton dans les années 70: un monument immortel dans le coeur et l'esprit des anciens de l'ESA, de l'EPH et de la FDS.

Je reconnais très bien Hubert Ostiné, le quatrième à partir de la droite, tenant son chapeau.
Il sera notre professeur de Topographie (théorie et pratique).
Je crois reconnaître Claude Monpoint, de haute taille, le sixième à partir de la droite, en arrière du professeur Salomon. L'ingénieur Monpoint sera notre patron aux TPTC.
Je reconnais aussi Richard Leconte, portant des lunettes, le premier à gauche. Il fondera au début des années 60, sa propre école privée d'ingénieurs: l'Institut Supérieur Technique d'Haïti (ISTH).

Voici la liste des étudiants de troisième année en 1949-1950, tous diplômés en 1950:

Section de Génie Civil:
Raymond Carrié, John Gourdet, Richard Leconte, Marion Magloire, Robert Miot, Claude Monpoint, Hubert Ostiné, Max Pickering, Jean Pinchinat, Léo Roy, William Sicard, Herman Stark.

Section d'Architecture:
Malherbe Degraff, Gérard Fombrun, Pierre Hodelin, Armel Mews, Alix Naud, Maxime Rivière.
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Sources:
Université d'Haïti, Bulletin No. 1, Volume I, juin 1950
Annuaire de la Faculté des Sciences, 1979-1980

mercredi 20 février 2008

Quand l'E.S.A. devenait E.P.H., extraits de l'allocution du Dr. Lucien Hibbert, Recteur de l'Université d'Haïti et Doyen de la Faculté des Sciences


On reconnaît sur la photo ci-dessus, le président Dumarsais Estimé, assis à la droite du Recteur Hibbert (debout lisant son allucution). À la gauche du recteur, on devine l'ingénieur Lepelletier Jeannot, assis, grisonnant, Directeur de l'E.P.H.




N.B. La durée des études à L'E.S.A. était de trois ans. La loi du 11 septembre 1947 crée l'E.P.H. en remplacement de l'E.S.A et ajoute aux trois années d'études techniques, une Année Préparatoire (Mathématiques, Physique, Chimie, M.P.C.).

L'Université d'Haïti était déjà créée depuis 1944 (loi du 27 décembre 1944).

La loi du 21 août 1945 créa la Faculté des Sciences au sein de l'Université d'Haïti et par l'Arrêté présidentiel du 31 août 1945, l'École des Sciences Appliquées devenait un membre de la Faculté des Sciences et était par ainsi affiliée à l'Université d'Haïti.

La Faculté des Sciences n'a pas connu l'extension et le développement auxquels on devrait s'attendre à partir de sa création. À part l'affiliation de l'E.S.A., aucunes autres branches ne furent créées. Au contraire, en 1961, l'E.P.H. sera rebaptisée "Faculté des Sciences" (FDS) et fera partie de l'Université d'État d'Haïti qui remplacera l'Université d'Haïti par le Décret du 15 décembre 1960. La durée des études à la FDS sera maintenue à quatre années, incluant l'Année Préparatoire MPC.

À partir de 1979, la durée des études est passée de quatre à cinq années. Cette décision du Décanat de l'époque était justifiée et légitime, mais aucun Décret ni aucune Loi n'e sont venus lui donner une couverture légale (de 1979 à 2008).



Sur la photo ci-dessus, on voit le Président Dumarsais Estimé, assis, remettant leur diplôme aux nouveaux ingénieurs de l'année 1947-1948.

Liste des 14 diplômés de l'E.P.H. en juillet 1948:

Edouard Woel, Gérard Jospitre, Ferdinand Edouard, Paul Laguerre, Yvon Volel, Raymond Georges, Joseph Manigat, Rolland Dulyx, Gérard Carpel, Lucien Cesvet, Gérard Dambreville, Lucien Nazon, Daniel Nicolas, Edmond Sylvain.


N.B. Ferdinand Edouard fut mon professeur de Routes en 1973-1974; j'ai connu Gérard Jospitre aux TPTC.


Ci-dessus quelques diplômés de l'année 1948-1949 (deuxième promotion de l'E.P.H).

Je reconnais l'ingénieur Jacques Vilgrain sur cette photo, accroupi au centre.

Voici la liste des 16 diplômés de 1948-1949:

Lucien Benjamin, Jacques Vilgrain, Gérard Etienne, Jules Jeannot, Weber Lassègue, Edouard Désert, Marcellus F. Paul, Hubert Vielot, Furcy Paultre, Arnold Wilson, André Richard, Gérard Vaugues, Ernst Angibeau, Max Nicolas, Hugo Théodule, Jean André.

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Sources:

Université d'Haïti, Bulletin No. 1, Volume I, juin 1950

Annuaire de la Faculté des Sciences, 1979-1980

lundi 18 février 2008

Louis Hérard Roy, co-fondateur de l'École des Sciences Appliquées (1902)



Source: Université d'Haïti, Bulletin No. 1, Volume I, juin 1950

Horace Ethéart, co-fondateur de l'École des Sciences Appliquées (1902)



Source: Université d'Haïti, Bulletin No. 1, Volume I, juin 1950

Chavineau Durocher, co-fondateur de l'École des Sciences Appliquées (1902)



Source: Université d'Haïti, Bulletin No. 1, Volume I, juin 1950

Jacques Durocher, co-fondateur de l'École des Sciences Appliquées (1902)


Source: Université d'Haïti, Bulletin No. 1, Volume I, juin 1950

Frédéric Doret, co-fondateur de l'École des Sciences Appliquées (1902)


Source: Université d'Haïti, Bulletin No. 1, Volume I, juin 1950

Auguste Bonamy, co-fondateur de l'École des Sciences Appliquées (1902)




Source: Université d'Haïti, Bulletin No. 1, volume I, juin 1950

jeudi 14 février 2008

Quand un pays n'a pas d'armée, il se fait imposer celle des autres pays

Amies et amis internautes,

Voici deux textes:
a) Celui de Wikipedia (anglais et français)

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http://en.wikipedia.org/wiki/Armed_force
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e
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b) Quelques extraits d'un texte remarquable du professeur Gérard Bissainthe (*):


"Si jamais quelqu'un veut
vous enlever ce fusil des mains,
il est votre pire ennemi."

(le Commissaire Léger-Félicité Sonthonax)


«... Il faut que toute notre nation intrafrontalière et extrafrontalière comprenne une chose: une nation sans son armée nationale n'est pas une nation, mais un zombi géographique.»

« En plus de nos propres héros, avec en tête Toussaint Louverture, Dessalines, Christophe, nous devons rappeler le souvenir de ce Français, un grand, le Commissaire Léger-Félicité Sonthonax qui distribua des fusils aux esclaves, nos ancêtres, en leur disant: "Prenez ce fusil. Gardez-le précieusement. Si jamais quelqu'un veut vous l'enlever des mains, considérez-le comme votre pire ennemi."»

Gérard Bissainthe
14 février 2008
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(*) Ces extraits proviennent d'échanges sur le Web entre MM. Cyrius Sibert, Camille Loty Mallebranche, Gérard Bissainthe, et d'autres internautes.

lundi 11 février 2008

Moi, Fidel Castro Entretien avec Ignacio Ramonet, du journal Le Monde Diplomatique

Source: Robert Benodin, lundi 11 février 2008, 19h37

Les premiers Commentaires à chaud de Leslie F. Manigat

J’ai passé la soirée et une partie de la nuit du dimanche au lundi à suivre Fidel Castro pendant plus de cinq heures d’horloge dans son “show” littéralement extraordinaire intitulé : Moi, Fidel Castro, entretien avec Ignacio Ramonet, directeur du Monde Diplomatique. Etonnant et Epoustouflant. On savait déjà que Fidel était un des grands hommes de la seconde moitié du XXème siècle et du début du XXI ème. Il s’en est confirmé un “colosse”, un “monstre sacré”, comme il l’avait escompté dans son monologue face au journaliste du mensuel français de gauche sans doute le plus connu d’Europe. Le coup a été bien monté.

D’accord ou pas sur les positions qu’il y soutient, qu’on les juge “irrelevant” ou trop longuement fastidieuses ( ?), il faut s’incliner devant la puissance véritablement charismatique avec laquelle il a exprimé ce qu’il savait pouvoir dire à son avantage et avec une assurance ferme et intelligente, pour emporter l’adhésion de ses auditeurs médusés. Le vieux lion, né un 26 juillet, était dans la meilleure forme de ses 82 ans. Et bien que ses entretiens paraissent s’être déroulés en une enfilade continue, il est clair qu’une partie de leur contenu date de moments différents, plusieurs sinon tous au moins avant sa maladie car c’est un montage panoramique presque exhaustif de sa vie qu’il s’est complu à rappeler, de sa naissance à la date des entretiens, ce qui est une performance par rapport à l’image du vieillard mourant encore dans les esprits. Un acteur consommé.

Il a eu à évoquer des thèmes qu’il savait délicats et il l’a fait avec courage sinon une totale sincérité. Ses relations avec le Che (Che Guevara) avec lequel, dans la réalité, il s’était brouillé avant que celui-ci ne parte définitivement vers la mort sur les champs de bataille de la révolution mondiale à laquelle il dédiait toute sa vie de révolutionnaire, laissant savoir son désaccord avec son illustre ami et réciproquement. Ses relations avec l’URSS sur lesquelles il n’a pas caché ses divergences stratégiques voire idéologiques et pas seulement lors de ce qui fut pour lui une tragédie (Cuba esta sola !), je veux dire le règlement entre les deux grands de la crise des missiles. Nous n’avons pas oublié à la section de l’Amérique Latine au Centre d’études et de recherches (CERI) de la Fondation Nationale des Sciences Politiques à Paris où j’étais alors chargé de recherches, comment Moscou a significativement remplacé la préface du testament du Che par Fidel Castro en lui substituant un prologue différent contre l’aventurisme des improvisations spontanées et mettant en avant que la Russie soviétique faisait confiance seulement aux bataillons de fer éprouvées du prolétariat ouvrier. Sur la question des homosexuels à Cuba depuis la révolution où il a laissé percer une mauvaise disposition initiale en réalité toujours justifiée à ses yeux ou alors non encore dissipée, la question pouvant évoluer et étant en train d’évoluer mais difficilement, les sociétés ne pouvant changer d’un coup de baguette magique, reconnaît-il.

Il a eu des réponses habiles comme sur la question de la discrimination raciale à Cuba à propos de laquelle son argumentaire fort sur les questions de principe pour un marxiste, était moins convaincant sur la réalité chez un homme qui a vécu dans un milieu où la norme était le racisme universel dans l’île et on vivait avec ! Ce malaise pouvait pourtant être dissipé avec la franchise de l’historien qu’il est, en avouant qu’il ne se souciait pas de la question en fait comme importante jusque vers 1975, mais qu’en 1975 il prit une position publique décisive en déclarant que ses compatriotes étaient non seulement latino-américains comme ils le prétendaient à juste titre, mais également des Afro-Latins, ce qu’ils résistaient à admettre. Je visitai Cuba juste après ce discours, invité par l’institut Cubain pour l’Amitié avec les Peuples (ICAP) et le Ministère cubain des relations extérieures comme directeur de l’Institute of International Relations à l’University of the West Indies et fus frappé par les réactions que des officiels lucides admettaient avoir constaté sur la résistance coriace dans la société cubaine à accepter ce concept affirmé par Fidel, concept justifié non seulement pour réitérer tardivement la validité pertinente d’un principe et une réalité qui crevait pourtant les yeux, mais aussi pour des raisons internationales car 1975 fut l’année de la Caraïbe pour la révolution cubaine qui a vu les “quatre grands” de la Caraïbe anglaise faire le pèlerinage à la Havane après avoir reconnu le régime castriste et établi les relations diplomatiques avec lui, brisant ainsi l’interdit de l’OEA et de Washington. Sur la question de l’abolition de la peine de mort où il ne put cacher un refus qu’il justifiait par les nécessités non seulement de la sécurité, mais aussi et surtout de la survie même de la révolution face à des ennemis internes et surtout internationaux puissants en tête desquels il citait Washington dans sa politique d’embargo contre Cuba.. Mais s’adressant à une audience européenne largement hostile à la peine de mort, il fit entrevoir la possibilité, avec le temps, d’envisager l’abolition de la peine capitale en précisant même qu’entre-temps, on ne l’appliquait plus dans la Cuba révolutionnaire d’aujourd’hui que par décision unanime constatée et enregistrée. Sur la question du terrorisme international, une discrète allusion aux événements du 11 septembre dans le sens d’une désapprobation mais sans insistance comme un sujet qui n’importe pas au plus haut point pour la révolution assiégée par un autre terrorisme inhérent au système capitaliste lui-même, a du quand même plaire et être notée chez le grand voisin du Nord.

Sur une autre catégorie de sujets d’actualité, on a retenu l’astuce mais avec une touche d’émotion affirmative non dissimulée, mise par Castro à faire l’éloge appuyé, sur le plan externe, de l’ex-président Jimmy Carter l’ami de Cuba et compréhensif vis-à-vis de sa révolution, et sur le plan interne, celui de Raoul Castro, le militaire communiste plus radical que son frère aîné, dit-il sur un ton catégorique entendu sans céder pour autant sa première place acquise pour l’histoire, et qui est le successeur déjà en place pour assurer la continuité de la Révolution en préparant la relève générationnelle.

Mais on ne finirait pas de noter les nuances, réserves mentales et affirmations feutrées de ces entretiens avec la complicité de l’interviewer trop heureux de laisser parler son bavard interlocuteur, bavard sur la question religieuse avec une complaisance pour les jésuites déjà connue et une tendresse personnelle pour le christianisme philo marxiste, tout en défendant l’athéisme dogmatique du credo révolutionnaire de son régime castriste non persécuteur, affirme-t-il, lui le baptisé et pendant longtemps croyant (ne l’est-il plus du tout ?). Sur la question de son père, latifundiste exploiteur de plus d’une centaine d’“employés” sur ses terres mais bienfaisant dans sa générosité personnelle, ce dont Fidel le crédite avec approbation. Sur les haïtiens de son environnement familial à Cuba, pour lesquels il a une familiarité d’allure et de relations aisées comme étant du sérail et dont il dénonce, en humaniste, les malheurs à Cuba avant la Révolution. Sur la nécessité de laisser du temps au temps pour guérir les plaies de l’Égypte cubaine d’hier où la faim était mangeuse d’hommes et de femmes du peuple.

Il y a enfin les silences tactiques comme l’interventionnisme militaire soviéto-cubain à l’instigation de la Havane dans la Caraïbe par exemple (la Grenade de Bishop) et le cas actuel du radicalisme bolivarien de Chavez.

La conclusion a été une envolée lyrique de confiance dans l’avenir de la Révolution cubaine indestructible appuyée aujourd’hui non seulement sur le peuple cubain “unanime”, affirme-t-il, mais aussi sur la solidarité internationale contre l’embargo que Washington est seul, estime-t-il, à vouloir continuer contre l’ile rebelle. Mais il a laissé percer, en philosophe historien sinon un doute interrogateur sur l’avenir, du moins un optimisme prudent en prenant congé de son amical interviewer parisien d’origine “latino”.

La radiotélévision caraïbe (canal 22) nous a valu la primeur de ce marathon de la parole fidéliste qui a été un magistral témoignage illustrant ce que la nouvelle histoire a essayé de faire appeler l’ego histoire, “appellation contrôlée” en tout cas dans le cas qui nous a occupé et passionné cette nuit du 10 au 11 février 2008 à la recherche de la vérité du réel vécu à interroger à travers ce document testament singulier personnel.

LFM
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NDCDP.-
Les entretiens ci-dessus datent de janvier 2003 et sont disponibles en format DVD (deux disques) depuis septembre 2004: voir le lien ci-après. Mais ils restent d'actualité.
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http://www.amis.monde-diplomatique.fr/breve15.html
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Les 10 entreprises ou organisations qui emploient le plus grand nombre d'ingénieurs au Québec


1. Hydro-Québec

Année et lieu de création: 1944, Montréal
Nombre d'ingénieurs: 2 060
Nombre d'employés au Québec: 22 915
Nombre total d'employés: 22 915
Chiffre d'affaires: 11,16 G$ canadiens
Investissements en R et D: 100 M$ canadiens /année

Activités: Production, transport et distribution de l'électricité.
Exploitation d'énergies renouvelables, dont l'hydroélectricité.
Soutien du développement de la filière éolienne.
Recherche-développement dans le domaine de l'énergie, y compris celui de l'efficacité énergétique.


2. SNC-Lavalin, inc.

Année et lieu de création: 1911, Montréal
Nombre d'ingénieurs: 1 052
Nombre d'employés au Québec: 4 500
Nombre total d'employés: 16 000
Chiffre d'affaires: 5,2 G$ canadiens
Investissements en R et D: 1,5%

Activités: Services d'ingénierie, d'approvisionnement, de construction, de gestion et de financement de projets dans plusieurs secteurs: infrastructures, énergie, produits chimiques et pétrole, environnement, mines et métallurgie, gestion de l'eau, produits pharmaceutiques et biotechnologie, industrie et agroalimentaire.
Propriétaire d'infrastructures et services d'exploitation et d'entretien.


3. Bombardier

Année et lieu de création: 1942, Valcourt
Nombre d'ingénieurs: 957
Nombre d'employés au Québec: 13 600
Nombre total d'employés: 56 000
Chiffre d'affaires: 14,8 G$ US
Investissements en R et D: 173 M$ US/année

Activités: Solutions de transport dans les secteurs des avions régionaux et avions d'affaires ainsi que ceux du matériel et des systèmes de transport sur rail et services connexes.


4. Pratt & Whitney Canada

Année et lieu de création: 1928, Longueuil
Nombre d'ingénieurs: 633
Nombre d'employés au Québec: 5 726
Nombre total d'employés: 10 400
Chiffre d'affaires: non disponible
Investissements en R et D: plus de 400 M$ canadiens

Activités: Conception, construction et soutien technique des moteurs équipant les avions d'affaires, les appareils de l'aviation générale, les avions de transport régional et les hélicoptères.
Construction des groupes auxiliaires de puissance et des turbines à gaz pour applications industrielles.


5. Ministère des Transports du Québec

Année et lieu de création: 1969, Québec
Nombre d'ingénieurs: 625
Nombre d'employés au Québec: 6 701
Nombre total d'employés: 6 701
Chiffre d'affaires: 2,8 G$ canadiens
Investissements en R et D: 6,8 M$ canadiens (0,24%)

Activités: Assurer, sur tout le territoire, la mobilité des personnes et des marchandises par des systèmes de transport efficaces et sécuritaires.


6. BPR

Année de création: 1961
Nombre d'ingénieurs: 557
Nombre d'employés au Québec: 1 755
Nombre total d'employés: 1 850
Chiffre d'affaires: non disponible
Investissements en R et D: non disponible

Activités: Services-conseils en ingénierie multidisciplinaire, gestion de projets et gérance de construction.


7. DESSAU

Année et lieu de création: 1957, Laval
Nombre d'ingénieurs: 507
Nombre d'employés au Québec: 2 800
Nombre total d'employés: 3 000
Chiffre d'affaires: 310 M$ canadiens
Investissements en R et D: non disponible

Activités: Expertise en géotechnique, hydroélectricité, télécommunications, développement urbain, énergie, bâtiment, transport, gestion et réalisation de projets tant au Québec qu'à l'international.


8. CAE, inc.

Année et lieu de création: 1947, Saint-Hubert
Nombre d'ingénieurs: 483
Nombre d'employés au Québec: 3 300
Nombre total d'employés: 6 000
Chiffre d'affaires: 1,5 G$ canadiens
Investissements en R et D: 10%

Activités: Technologies de simulation et de modélisation et services de formation intégrés destinés à l'aviation civile et au forces de défenses du monde entier.


9. Genivar

Année et lieu de création: 1959, Québec
Nombre d'ingénieurs: 468
Nombre d'employés au Québec: 1 563
Nombre total d'employés: 2 400
Chiffre d'affaires: 250 M$ canadiens
Investissements en R et D: non disponible

Activités: Firme canadienne de génie-conseil desservant des clients des secteurs public et privé dans les domaines du bâtiment, des infrastructures urbaines, du transport, de l'industriel, de l'énergie et de l'environnement.


10. Bell Canada entreprises (BCE)

Année et lieu de création: 1880, Montréal
Nombre d'ingénieurs: 426
Nombre d'employés au Québec: 17 000
Nombre total d'employés: 55 000
Chiffre d'affaires: 17,7 G$ canadiens
Investissements en R et D: 1,4 G$ canadiens

Activités: Ensemble de services de communications à ses clients de résidence et d'affaires au Canada.

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L'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) comptait environ 55 000 membres en 2007.
Les dix entreprises ci-dessus emploient au total 7 768 ingénieurs, membres de l'OIQ, soit 14,1 % des ingénieurs membre de l'OIQ.

En 2006-2007, le nombre de nouveaux diplômés en génie, toutes spécialités confondues, était de 3 024. De plus, l'OIQ a admis 495 nouveaux membres ayant obtenu leur diplôme à l'extérieur du Canada.

Le taux de chômage des ingénieurs en novembre 2007 se situait à 3,4% (à peu près stable).

Au 1er février 2007, le salaire de base moyen s'élevait à 83 200$ canadiens par année pour l'ensemble des ingénieurs au Québec. Pour les nouveaux diplômés (2006), il se situe à 46 200$ canadiens par année; pour les ingénieurs ayant 36 ans et plus d,expérience, il atteint 112 000$ canadiens par année. En 1974, le salaire moyen des ingénieurs était de 19 160 $ canadiens par année.

Entre 1999 et 2006, 14 700 demandes de transfert d'une province à l'autre étaient effectuées; En moyenne, entre 120 et 220 ingénieurs québécois en profitent et une quarantaine d'ingénieurs des autres provinces canadiennes viennent exercer leur profession au Québec.

En 2008, l'OIQ célèbre son quarante-cinquième anniversaire.

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Les données ci-dessus sont tirées de la revue de l'OIQ, PLAN, janvier-février 2008.

dimanche 10 février 2008

Marc L. Bazin: Pour une Gendarmerie Nationale

Sources: Haiti-Nation et Dore Guichard, samedi 9 février 2008

Introduction

Le problème de la reconstitution, ou non, de l'Armée d'Haïti, donne lieu à un débat militant qui met face à face deux forces dont chacune, pour l'essentiel, défend son point de vue à partir de positions de principe.

Une situation de blocage
D'un côté, les partisans de la reconstitution font valoir la dette contractée par la Nation vis-à-vis de l'Armée qui l'a fondée, le respect de la Constitution, la nécessité de limiter le temps d'occupation du territoire national par des forces étrangères, à quoi s'ajoutent la surveillance des frontières, la lutte contre la drogue et même des tâches de développement. D'un autre côté, les opposants considèrent que la reconstitution de l'Armée, coupable dans le passé de violations de droits de l'homme et de coups d'état contre des gouvernements légitimement élus, ferait peser une grave menace sur le processus en cours de consolidation de l'ordre démocratique. Déjà, Patrick Elie, un proche du Président de la République nommé Président de la Commission chargée d'étudier le problème a fait connaître, d'entrée de jeu, qu'il est opposé à la reconstitution de l'Armée. De ce fait, le sort de cette Commission est scellé. Ce sera, au mieux l'impasse sans fin, au pire, l'enterrement de première classe. Une telle situation de blocage se comprend facilement mais n'est pas acceptable.

Cet article est en trois points :

A.- Entre les partisans de la reconstitution de l'Armée d'Haïti et ceux qui s'y opposent, il s'est créé un fossé, à base de méfiance et d'hostilité réciproque, lequel prend sa source dans les conditions qui ont entouré le passage du pouvoir autoritaire des Duvalier aux tenants du pouvoir populaire.

B.- La priorité aujourd'hui, ce n'est pas de régler des comptes mais de rechercher comment consolider la démocratie, en privant les armées privées de l'espace qui sera rendu disponible par le départ de la MINUSTAH.

C.- Nous pensons, quant à nous, qu'il convient, de part et d'autre, de garder la tête froide et d'examiner l'affaire sans passion, sous l'angle strict des réalités i.e. de la capacité de la PNH, telle qu'elle est et telle qu'elle sera au départ de la MINUSTAH, à assurer le maintien de l'ordre sur l'intégralité du territoire national, en tous temps, bons ou mauvais. Notre position est que l'option réaliste n'est pas entre Armée d'Haïti ou pas Armée d'Haïti, mais dans la création d'une force de maintien de l'ordre qui ne serait ni la PNH ni l'Armée d'Haïti reconstituée, mais une Gendarmerie Nationale dont la conception, la structure et le fonctionnement participeraient de l'une et l'autre institution.

A.- Un fossé, sur base de méfiance et d'hostilité réciproque

Entre les forces populaires qui ne souhaitent pas le retour de l'Armée et les partisans de la reconstitution, il y a un énorme déficit de confiance, lequel s'explique par les conditions dans lesquelles s'est opérée la transition politique. Jean-Claude Duvalier n'a pas négocié son départ. La transition a été brusque et sans règles. Il n'y a pas eu d'accord sur la meilleure manière d'absorber l'expansion de la participation politique ni sur les mécanismes appropriés de partage du pouvoir en régime de démocratie libérale représentative. L'Armée, qui craignait les conséquences de l'irruption des masses dans la politique, avait jugé bon de prendre les devants et de provoquer un changement artificiel du régime, à seules fins de limiter le champ et le rythme du processus de démocratisation.

Circonstance aggravante : la communauté internationale, qui aurait pu servir d'arbitre entre les positions adverses, a parfois manqué de clarté dans l'objectif et de détermination dans les moyens, n'a pas mis les cartes sur la table pour favoriser la négociation, mais s'est souvent contentée de faire monter le prix à payer pour toute résistance à la démocratisation. L'absence d'une négociation préalable, sinon entre les extrémistes, mais entre les modérés des deux camps, est un fait regrettable car si on n'a peut être pas toujours besoin de négociations pour sortir d'un régime autoritaire, les négociations sont indispensables pour la construction d'institutions démocratiques. Du fait que la transition a été brusque et non négociée, le problème de l'amnistie pour faits de violation de droits de l'homme et d'abus, celui de l'aménagement raisonnable et nécessaire des règles de cohabitation entre le pouvoir démocratique et l'Armée, sont restés sans solution. La dissolution, pure et simple, de l'Armée, au mépris des règles constitutionnelles, -à quoi est venu s'ajouter le cas des militaires démobilisés sans pension de retraite-, si elle s'expliquait par le ressentiment et la soif de revanche, achevait de rejeter l'Armée et ses partisans dans le camp opposé à la démocratie et fragilisait davantage l'effort de consolidation démocratique.

Une formule de démocratie directe

De plus, la manière dont les gouvernements populaires ont choisi d'exercer le pouvoir, sous forme de prépondérance absolue et directe de la volonté populaire, accompagnée de violences contre les biens et les personnes, d'occupations de rues et de pneus enflammés, n'a fait qu'aggraver les choses. Dans un tel contexte, les élections intervenues sous le régime nouveau sont souvent apparues non pas comme un moyen de changer le gouvernement mais comme un moyen de légitimer l'ordre nouveau et le gouvernement déjà en place. Les partisans de l'Armée ne se sont donc jamais sentis rassurés sur leur sort et ont longtemps survécu dans la peur des représailles.

Haïti en transition vers l'inconnu

Avec un Parlement pas vraiment fonctionnel, des partis politiques non mobilisateurs, un Etat trop faible pour exercer, de lui-même, un contrôle effectif sur l'intégralité de son territoire, le tout sur fond de pauvreté, d'inégalités, d'une opération d'ajustement structurel qui ne fait aucune place à la création d'emplois, et d'un populisme à fleur de peau, l'ordre politique actuel n'est en définitive garanti que par la présence de troupes étrangères et on ne peut pas dire que nous ayons déjà établi les bases d'une démocratie libérale fonctionnelle ni que nous en serions très proches. D'où il suit que si on fait la somme des ressentiments croisés entre protagonistes du débat Armée ou pas Armée et des risques auxquels, de par les circonstances, la démocratie se trouve tout naturellement aujourd'hui exposée, on peut dire que Haïti aujourd'hui est un pays en transition vers quelque chose, mais personne ne sait avec autorité une transition vers quoi.

B.- La démocratie, chez nous, une plante fragile et exotique : à consolider d'urgence

Les choses étant ce qu'elles sont, notamment sur le plan de la précarité et de la fragilité du stade actuel de construction démocratique, le problème prioritaire qui se pose aux démocrates et aux Haïtiens de toutes tendances, ce n'est pas de rechercher comment bloquer la reconstitution de l'Armée d'Haïti mais comment consolider la démocratie et par suite déterminer combien de temps la MINUSTAH va rester encore en Haïti et dans quel état, à son départ, sera la PNH. Si, faute d'un compromis rationnel entre ceux qui veulent l'Armée et ceux qui n'en veulent pas, on laissait à des armées privées l'espace nécessaire pour combler le vide sécuritaire que laisserait la MINUSTAH, une telle situation ne ferait l'affaire de personne.

a) La MINUSTAH

Même si on ne dispose pas d'une boule de cristal pour deviner l'avenir, l'hypothèse que la MINUSTAH pourrait rester en Haïti après la fin du mandat de Préval ne serait pas souhaitable ni réaliste. Pas souhaitable parce que, au-delà d'une certaine période de cinq ans, l'opération MINUSTAH apparaîtrait aux Haïtiens, non pas comme une opération de maintien de la paix, mais comme une véritable occupation pure et simple du territoire national, ce qui risquerait de créer un sentiment de rejet collectif que les forces nationalistes de droite et d'extrême droite ne manqueraient d'exploiter à leur profit exclusif, et vraisemblablement aux dépens du processus de consolidation démocratique. Tabler sur le maintien de la MINUSTAH pour une période longue ne serait pas non plus réaliste. Le coût de l'opération est de $600 millions par an, soit donc, sur une période, disons de 10 ans, un total de $6 milliards, $2 milliards de plus que notre Produit Intérieur Brut. Nous ne voyons pas comment la communauté internationale pourrait continuer de justifier un tel niveau de dépenses dans un pays qui ne constitue pas une menace mondiale pour la paix et la sécurité et dont les besoins de dépenses sociales d'éducation, de santé et de nutrition dépassent de très loin la capacité interne de financement et ne sont pas couverts.

b) la PNH

Pour ce qui est de la PNH, nous savons que d'énormes progrès ont été accomplis. De 1.500 policiers qu'elle comptait en 2004, elle compte aujourd'hui près de 9.000, dont un large pourcentage en soutien administratif, soit une augmentation considérable de l'ordre de 4% par an. De nombreux chefs de bandes ont été mis hors d'état de nuire. De 500 en 2006, le nombre de kidnappings est tombé à 218 en 2007 soit donc une réduction de près de 50%. La présence de postes de polices dans certaines zones chaudes, la sortie d'une nouvelle promotion de 632 policiers, une augmentation des salaires de l'ordre de 52% depuis 2005, une unité mobile suffisamment entraînée pour manoeuvrer à travers le trafic infernal des principales artères de Port-au-Prince, telles sont, en gros, quelques unes des réalisations dont le Chef de la Police pouvait, à bon droit, se féliciter, dans une interview au Miami Herald du 15 janvier dernier.

Malheureusement, nous sommes loin du nombre de policiers dont la PNH devrait disposer pour assurer la sécurité d'une population de 9 millions d'habitants. D'après certaines estimations d'experts, il nous faudrait 20.000 policiers, soit 10.000 de plus que ce que nous avons actuellement. L'aide financière bilatérale à la PNH, notamment de source américaine qui se situait à hauteur de $60 millions depuis 2004, s'est considérablement ralentie. De plus, la capacité d'absorption de la PNH, en regard à la fois des besoins de consolidation de l'acquis et d'expansion future, n'est probablement pas aussi grande qu'elle devrait l'être. Comme le dit le Major Général Carlos Alberto dos Santos Cruz, Commandant de la MINUSTAH « Nous avons un niveau acceptable de sécurité mais tout le monde doit comprendre que la situation est très fragile ». Faute que la PNH soit en mesure, à elle seule, de remplir sa mission de maintien de l'ordre d'ici 2011, au plus haut niveau d'efficacité nécessaire, il n'y a pas d'autre solution que la création d'un corps nouveau de maintien de l'ordre qui ne serait ni la PNH, ni l'Armée d'Haïti mais une combinaison des deux et qui aurait vocation à assurer tous les besoins de sécurité qui sont pour l'instant insuffisamment couverts. Une telle force hybride de maintien de l'ordre serait une Gendarmerie Nationale.

C.- Une Gendarmerie Nationale d'Haïti

La mission essentielle de la Gendarmerie Nationale d'Haïti serait d'assumer le maintien de l'ordre public dans des conditions et avec des moyens qui viseraient à faciliter la transition démocratique et à la consolider. Il s'agirait d'une force nouvelle, sans lien organique ou personnel, avec l'ancienne Armée, et dont les domaines d'intervention porteraient sur la sécurité intérieure sur tout le territoire, l'organisation de secours à la population en cas de désastres naturels, la garantie de l'exercice des libertés individuelles de la vie démocratique, la libre gestion des communes et des collectivités avec, pour vocation, de pouvoir s'adapter à toutes les formes de situations susceptibles de s'opposer au bon fonctionnement de la vie démocratique, de veiller au respect par chaque citoyen des règles de la vie collective et de le protéger contre les risques qui le menacent.

La Gendarmerie Nationale serait organisée territorialement en régions géographiques. Elle comprendrait deux grandes subdivisions :

1) la Gendarmerie Départementale, force de police générale, opérant sur le terrain, essentiellement dans les chefs-lieux de départements et dans les provinces,

2) la Gendarmerie Mobile, force de maintien et de rétablissement de l'ordre, qui serait principalement utilisée en tant que réserve stratégique lors de manifestations et de troubles collectifs. Comme c'est le cas déjà dans de nombreux pays qui disposent d'une force aux mêmes contours, la Gendarmerie Nationale d'Haïti serait une force atypique. Elle serait une force militaire, par son statut, la formation des personnels mais en charge d'une mission policière. Cette mission porterait notamment sur le maintien de l'ordre, l'obéissance aux lois, la surveillance continue du territoire dans toute son étendue, particulièrement dans les provinces et les campagnes. La Gendarmerie Nationale exercerait également des missions de police administrative -prévenir et empêcher les troubles dans la cité-, de police judiciaire, -constater les infractions à la loi pénale, rassembler les preuves, en rechercher les auteurs-, de contrôle des étrangers, de lutte contre le grand banditisme, le commerce de la drogue, la surveillance des frontières, la lutte contre le terrorisme et elle interviendrait dans l'exécution des travaux de génie civil d'intérêt général. Le Directeur Général de la GNH serait placé sous l'autorité du Ministère de l'Intérieur et serait responsable devant le Parlement. Les préparatifs pour la mise en oeuvre de la GNH devraient commencer à temps pour que la force soit opérationnelle au plus tard en 2011.

Les tâches réservées à la PNH comprendraient le maintien de la sécurité publique dans l'aire métropolitaine, la surveillance des zones chaudes, la police de la circulation et la police routière, la protection du Palais National et des personnalités officielles et des principaux établissements publics, Prison, Port, Aéroport. La coordination entre les deux forces serait assurée par une Commission Quadripartite présidée par le Président de la République et comprendrait le Ministre de l'Intérieur, le Directeur Général de la PNH, le Directeur Général de la Gendarmerie.

Composition, coûts et financement

Aussi bien pour des raisons d'équilibre que de bonne logique, la taille des personnels de gendarmerie devrait être conçue comme un complément aux forces qui auraient été nécessaires à la PNH pour s'acquitter de manière tout à fait satisfaisante de ses tâches présentes et à venir, d'où un effectif de Gendarmerie de 10.000 gendarmes. Le recrutement et la formation des personnels de Gendarmerie seraient assurés soit par la MINUSTAH, soit par des pays (France, USA, Canada, Israël) qui possèdent une grande expérience du type d'organisation militaire à fonction de police que représenterait la Gendarmerie Nationale d'Haïti, et dans des conditions qui garantissent l'absence de tout lien entre les nouvelles recrues et les pratiques anciennes de violation des droits de l'homme, le trafic de la drogue ou toute forme de terrorisme.

Des coûts difficiles à évaluer

Malheureusement, s'agissant des coûts, nous n'avons pas trouvé une base de comparaison utile. Sur 2005-2007, les allocations budgétaires « Justice et Sécurité » étaient de HTG3.446.7 milliards (US$83.4 millions)) soit 1.9% du PIB. Sur ce total, la part de la PNH ressortait à HTG2.987.8 milliards (US$72.4 millions) soit 86.7% du budget total « Justice et Sécurité ». Ce budget 2005-2007 était en augmentation substantielle par rapport à 2005-2006 (US$59.0 millions) soit 1.5% du PIB. Pour 2006-2007, le budget PNH était de HTG4.5 milliards (US$107.9 millions) soit 80.9% du budget total « «Justice et Sécurité ». C'est dire que, d'une année sur l'autre, la PNH a eu la part du lion du budget global « Justice et Sécurité » et qu'au plan des allocations budgétaires, la PNH est nettement mieux lotie que l'Agriculture (4.4%) ou la Santé (6%). Il n'en demeure pas moins toutefois que si la part du secteur « Justice et Sécurité » représente presque 9% du total du budget de l'Etat, une telle allocation peut être considérée comme dérisoire par rapport à celle d'autres pays qui sont comme nous dans une situation d'après conflits et où les dépenses de police représentent entre 20 et 30% du budget national.

Dans le même ordre d'idées, toute référence à l'ancienne Armée d'Haïti n'aurait aucun intérêt, même théorique. À la fin des années 90, le budget de l'ancienne Armée pour un effectif de 9.634 militaires était de $19.2 millions (96 millions de gourdes).

À notre avis, ce ne serait pas une bonne idée de payer les gendarmes mieux que les policiers. Comme ces derniers sont relativement sous-payés, une solution raisonnable serait de relever les salaires de la PNH, d'aligner les salaires des gendarmes sur les tarifs relevés de la PNH, ce qui laisserait évidemment ouverte la question du financement d'équipements de la Gendarmerie et de leur entretien. Le financement de la GNH devrait comporter une grande composante internationale. À titre indicatif, les USA, après avoir terminé, au Liberia, la démobilisation de l'ancienne Armée, ont dédommagé les soldats démobilisés avec des allocations de $300 et de $4000, en fonction du rang, et ont financé à hauteur de $200 millions la présélection, le recrutement, la formation, l'équipement, et le logement d'une armée de 2.000 hommes et la réhabilitation de trois bases militaires.

Conclusion

La prise en charge par la communauté internationale d'une Gendarmerie Nationale non seulement permettrait rapidement la création d'une force de stabilisation et d'unité du corps social mais serait un moyen de rentabiliser pour de bon l'énorme investissement qu'elle a déjà consenti pour essayer d'instituer un ordre démocratique, y compris les coûts de la MINUSTAH, les coûts des nombreuses opérations électorales ainsi que les coûts des aides budgétaires aux fins économiques et sociales.

Marc L. Bazin
25-27 Janvier 2008

vendredi 8 février 2008

LE CARNAVAL HAÏTIEN VU PAR DES ÉTRANGERS / « Creuset national de l’art et de la culture »

Par Phoenix Delacroix
phedelacroix@yahoo.fr

Ce sont les mots de Leclerc Ravineaux, jeune photographe et journaliste suisse, pour résumer les caractéristiques du carnaval haïtien. Depuis cinq ans environ, Leclerc Ravineaux suit de très près cet événement culturel national. Cette année, il est arrivé avec deux de ses meilleurs amis.

Port-au-Prince, Mercredi des cendres, 9 heures du matin. Le Champ de Mars prend l’allure d’un vaste site de décharge. L’image du jour contraste singulièrement avec l’apparence de somptueuse et immense scène théâtrale que présentait, la veille, la grande place publique. Avec ardeur, des centaines d’hommes s’activent à démolir les beaux stands qu’ils avaient érigés quelques jours auparavant pour les festivités carnavalesques. Ils travaillent sans états d’âme, tels des gamins détruisant des châteaux de sable construits dans les minutes précédentes avec patience et passion. Les coups de marteau couvrent les klaxons et les ronronnements des moteurs de voitures. On le comprend vite et bien : la fête est belle et bien finie. Il y a un temps pour jouer, un temps pour travailler, un temps pour construire et un temps pour démolir, affirme le livre des Proverbes. Pressés d’en finir, les démolisseurs accordent peu d’attention à un groupe de photographes étrangers et haïtiens qui accumulent, pour des causes différentes, clichés sur clichés.

Le carnaval : miroir de l’âme haïtienne
« Bon, ca y est, chers amis ! Je crois que nous en avons pour notre compte. Rentrons à l’hôtel pour une évaluation. Nous nous sommes bien amusés et nous avons accompli un excellent travail ».

L’homme, qui s’exprime ainsi, se nomme Leclerc Ravineaux, envoyé spécial d’une compagnie touristique d’Europe s’intéressant à Haïti. Accompagné de deux autres photographes, Julien et André, il prépare, pour le compte de son entreprise, un reportage photographique et un documentaire sur le carnaval haïtien. Mercredi matin, la fin des festivités leur apporte un peu de répit. Ils sont sur pied de guerre depuis dimanche et n’ont presque pas dormi depuis. Leurs visages émaciés et barbus, leurs yeux rougis témoignent de leur fatigue. Néanmoins, leurs sourires expriment un sentiment de satisfaction indiscutable. Sillonnant le site carnavalesque, armés de caméras et d’appareils photos, ils ont collecté patiemment des milliers d’images et des centaines de scènes. Aucun détail n’est négligé. Ouverts, ils expliquent la démarche à leurs homologues haïtiens tout en communiquant leurs premières impressions. « Nous nous proposons de mieux comprendre ce peuple à travers les photos prises et les scènes enregistrées. Ce peuple est original dans ses pratiques. Le carnaval est un espace au sien duquel toutes les couches de la population se rencontrent. C’est un miroir qui permet de saisir certaines caractéristiques haïtiennes. Sans risques de me tromper, je peux dire que ce sont des gens enthousiastes, bons viveurs, excellents danseurs, gaspilleurs , pacifiques et créatifs », soutient Julien. Les images, en effet, parlent d’elles-mêmes. « On peut se faire une idée des sommes folles investies dans cet événement à travers les images majestueuses et bien décorées des stands, des chars allégoriques et des chars musicaux, les vêtements des rois, des reines ainsi que des groupes de danse participant au défilé, les multiples moyens utilisés pour la promotion des grandes marques commerciales, la sonorisation de certains groupes musicaux. Tout cela pour seulement trois jours », se désole quelque peu Ravineaux.

Espace de divertissement et de promotion nationale
C’est, d’après nos trois amis français, la plus grande caractéristique du carnaval haïtien. « Pendant les festivités, riches et pauvres, noirs et mulâtres, vodouisants et chrétiens font bamboche dans un esprit de respect et de fraternité. J’ai été frappé par la passion avec laquelle les gens dansaient. On dirait qu’ils voulaient se défouler au maximum. Certaines personnes paraissaient en transe », constate Lucien. « Cet aspect du carnaval a toujours attiré l’attention des étrangers qui trop souvent ont tendance à souligner l’exacerbation des luttes sociales en Haïti. Je crois que cet espace peut être utilisé pour promouvoir l’unité, mobiliser la population autour des grands défis nationaux et améliorer l’image du pays sur la scène internationale », estime André. Celui-ci en profite pour faire aux responsables haïtiens des propositions susceptibles de rehausser le niveau de l’événement. « Sans vouloir donner de leçons à mes frères haïtiens, je leur conseille de mieux exploiter cet événement exceptionnel qu’est le carnaval. J’invite les responsables concernés à mieux gérer le site du défilé en pensant la prochaine fois à l’installation d’écrans géants sur les points névralgiques pour permettre aux spectateurs de se faire à tout moment une idée de l’avancement du cortège, à la délimitation de la scène d’évolution des troupes de danse et à l’organisation de la restauration ».

Espace de valorisation culturelle et artistique
Nos amis étrangers partagent tous les trois cet avis. « Les Haïtiens sont très doués au niveau artistique. Ils ont une imagination débordante et créent des produits avec une facilité déconcertante. Cette richesse est heureusement exploitée dans le carnaval. Il faut combattre la tendance à consommer étranger au cours de cette grande manifestation culturelle. Ce qu’il vous faudra consommer pendant cette période, c’est les touristes », conseille Ravineaux.

Nos visiteurs disent apprécier la performance des danseurs, la décoration des stands et des chars, la profusion des genres musicaux. « Le spectateur étranger, malheureusement, se perd dans cette diversité, surtout en l’absence de repères et de guides. Toutefois, le spectacle est appréciable et vaut le déplacement. Il n’y a pas meilleur moment d’évasion. Haïti est spéciale. Nous y reviendrons assurément pour le prochain carnaval », promet le chef du groupe.
vendredi 8 février 2008
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//L'article ci-haut provien du lien ci-après:
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=11078
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12 façons pour savoir que tu aimes quelqu'un

Sources combinées
Transmis par Madame Elisabeth Deetjen
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12 façons pour savoir que tu aimes quelqu'un

DOUZE: Tu parles avec lui tard le soir et même quand tu vas au lit, tu penses encore a lui/elle.

ONZE: Tu marches vraiment lentement quand tu es avec lui/elle.

DIX: Tu te sens gêner quand il/elle n’est pas loin.

NEUF: Tu souris quand tu entends sa voix.

HUIT: Quand tu le/la regardes, tu ne vois pas les autres personnes autour de vous, tu vois seulement lui/elle.

SIX: Il/elle est tout ce à quoi tu penses.

CINQ: Tu réalises que tu souris toujours quand tu le/la regardes.

QUATRE: Tu ferais n'importe quoi pour le/la voir.

TROIS: Pendant la lecture de ceci, il y avait une personne dans ton esprit pendant tout le temps.

DEUX: Tu étais tellement occupé à penser à cette personne que tu n’as même pas remarqué que le numéro sept était manquant.

UN: Tu es allé voir plus haut pour être certain(e) et maintenant, en silence tu es en train de rire de toi.

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Envoie ce texte à tous tes amis comme : "12 façons de savoir que tu aimes quelqu'un".

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samedi 2 février 2008

Haïti, Département du Nord, Cap-Haïtien: Barrière Bouteille

Amies et amis internautes,

Voici deux photos de Barrière Bouteille, à l'entrée du Cap-Haïtien, deuxième ville du pays.
Elles me sont communiquées aujourd'hui même par l'ingénieur Gérard Tassy (Montréal, Québec) et proviennent de notre compatriote Harry Fouché (Chicago, Illinois).

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1. Barrière Bouteille, Cap-Haïtien, Haïti, avant accident (Source: Harry Fouché (2008))

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2. Barrière Bouteille, Cap-Haïtien, Haïti, après accident (Source: Harry Fouché (2008))

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