vendredi 22 mai 2009

Haïti/MENFP/ Réflexions sur quelques aspects du Système scolaire public: «Gagòt» (*) hier, gagòt aujourd’hui et peut-être gagòt demain ?


Quelques chiffres approximatifs

En janvier 1986, la population d’Haïti était de l’ordre de 5 millions d’habitants, la fonction publique comptait environ une quarantaine de milliers d’employés. À ce moment-là, le Ministère de l’Éducation Nationale, le plus gros employeur du secteur public, comptait environ 12 500 postes. Les enseignants constituaient évidemment la plus grande portion de ce nombre de postes.

En 2009, la population d’Haïti est estimée à environ 9 millions d’habitants. Si la fonction publique évoluait proportionnellement à la population, elle compterait alors aujourd’hui 66 000 employés environ et le Ministère de l’Éducation Nationale, compterait environ 21 000 postes. Les enseignants constitueraient encore évidemment la plus grande partie de ce nombre de postes. À part la population d’Haïti, les deux autres chiffres avancés ici ne sont que des hypothèses qui peuvent sous estimer, surestimer, ou approximer grossièrement les valeurs vraies.

Nous avons visité, le 21 mai 2009, le site Web du Ministère de l’Éducation et de la Formation Professionnelle (MENFP). Nous avons observé qu’il est au stade embryonnaire, et les statistiques qui nous intéressent n’y sont pas encore disponibles. En fait très peu de choses sont disponibles sur ce site Web, même pas la loi organique du MENFP, ni les programmes d’enseignement en vigueur dans les différents cycles d’études (1).

Depuis le début de l’année, nous lisons et entendons dans les médias une querelle de chiffres entre d’une part, l’ancien ministre Gabriel Bien-Aimé et d’autre part le ministre actuel Joël D. Jean-Pierre, le Premier ministre Michèle Pierre-Louis, le Président René Préval. Voir les articles ci-dessous (2), (3), (4) et (5).


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Gabriel Bien-Aimé, ex-ministre de l'Education nationale et
de la Formation professionnelle. Photo: Le Nouvelliste, 13 mai 2009

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On reproche à l’ex-ministre Bien-Aimé d’avoir délivré des lettres de nomination à près de 4 000 enseignants (certaines déclarations avancent le chiffre de 13 000, voire même 17 000 nominations), alors que le budget officiel du MENFP n’avait pas de provisions suffisantes pour que le Ministère des Finances (MEF) permît à ces nouveaux enseignants d'émarger au budget de l'État.

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Le président René Préval. Photo: Le Nouvelliste, 13 mai 2009


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Le Premier ministre Michèle Pierre-Louis. Photo: Reuters, 5 août 2008

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Joël Desrosiers Jean-Pierre, actuel ministre de l'Education nationale et de la Formation professionnelle

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Dans sa lettre ouverte au Président Préval, l’ex-ministre Bien-Aimé reconnaît avoir délivré une « lettre d’autorisation» aux nouveaux enseignants qui étaient effectivement en salle de classe en attendant la « régularisation » de leur cas. Le nombre de lettres d’autorisation émises n’est pas précisé, mais l’ex-ministre laisse déduire qu’il serait inférieur ou égal à un maximum de 4590. Ce nombre précis correspond au nombre d’enseignants nécessaires pour pourvoir de six enseignants chacune des 765 écoles qui étaient alors à maître unique en 2006. Ce nombre est bien inférieur aux 13 ou 17 mille avancés par l’exécutif actuel. Il reste à savoir est-ce que chacune de ces écoles à maître unique disposait de six salles de classes pouvant accueillir ces nouveaux enseignants et leurs élèves ou bien, si elles étaient constituées d’une seule salle de classe à l’intérieur de laquelle l’ensemble des élèves étaient partitionné en groupes selon leur niveau, ce qui n’est pas une chose impossible. Nous supposons que l’ex-ministre avait pris le soin de s’assurer que ces écoles disposaient de six salles de classes chacune.

Toute cette guerre de chiffres éclate sur la place publique à la suite de la grève qu’avaient déclenchée, au début de l’année 2009, des enseignants pour réclamer à l’État le paiement de plusieurs mois de salaire dus parce que leur statut d’enseignants n’était pas encore régularisé auprès du ministère de finances.



Un système inefficace.-


Cette crise met en évidence un ensemble de problèmes du système de gestion, non pas du Ministère de l’Éducation seul, mais de l’appareil étatique haïtien tout entier. Parmi ces problèmes je mentionnerai trois :

  • Il y a la lenteur administrative à l’intérieur de chaque ministère
  • Il y a la faiblesse administrative dans certains ministères
  • Il y a la lourdeur ou la complexité des rapports administratifs entre le Ministère des Finances et chacun des autres ministères ou autres entités de l’appareil étatique.




Si les problèmes de gestion affectent presque tous les ministères, alors pourquoi la crise se manifeste-t-elle surtout au MENFP ?

La raison est double. D’une part c’est parce que le MENFP est le plus gros employeur de l’État et que les problèmes de gestion sont du même coup amplifiés. D’autre part, la population réelle des enseignants et maîtres d’école au MENFP émargeant au budget et physiquement présents sur le terrain (dans les écoles) est caractérisée par une grande variabilité, alors que le nombre total de postes d’enseignant inscrits dans le budget est théoriquement fixe, pour une année fiscale donnée. Les salaires étant bas et les conditions de travail difficiles, le système éducatif public n’arrive pas à garder longtemps à son service un pourcentage important de son personnel enseignant : l’enseignement n’est pas une carrière pour certains enseignants qui abandonnent le système soit en changeant de «métier» à la première occasion, soit en quittant le pays. Ce fait explique en grande partie pourquoi le Ministère doit nommer, idéalement au début de chaque année fiscale, un nombre important de nouveaux enseignants pour remplacer ceux qui ont quitté le système.

Un point critique du système est à mentionner. Ça prend un enseignant dans chacune des classes d’une école donnée pour la faire fonctionner convenablement. Et donc, si un enseignant est absent une journée donnée, il faut affecter à sa salle de classe un suppléant à temps, c'est-à-dire, le même jour et aux heures régulières de classe. Il n’est pas certain que les écoles du MENFP soient toujours capables de gérer ces cas d’absence efficacement.

Les faiblesses administratives au MENFP nous étaient visibles dès 1986, par exemple, quand nous avions eu l’occasion d’observer le système de l’intérieur pendant un mois environ, malgré les troubles d’ordre politique qui naissaient de toutes parts. La crise de 2009 démontre la permanence de ces faiblesses administratives du MENFP, la permanence de sa lenteur et la permanence de la complexité des échanges avec le MEF.

Pour bien mettre en évidence et bien illustrer quelques faiblesses inhérentes au MENFP, nous présentons quatre cas dont trois ont l’air d’être fictifs, mais ils peuvent s’appliquer à des dizaines voire des centaines d’enseignants du système scolaire public.



Cas 1.-

Madeleine, célibataire, est maîtresse d’école depuis deux ans à l’école primaire publique de garçons de la section communale de Jean-Bellune dans la commune de Pestel, Grande-Anse. Son salaire mensuel brut est de 8000 gourdes (200 dollars). Après impôts et autres frais, son salaire mensuel net est de 6000 gourdes (150 dollars). Madeleine réussit à faire aboutir un projet de voyage aux USA. En plein milieu de l’année scolaire, elle quitte donc son école et son pays, pour aller chercher une vie meilleure à l’étranger. Pour le reste de l’année fiscale en cours, Madeleine signe avec le MENFP une entente selon laquelle le montant net de son salaire mensuel de 6000 gourdes sera partagé en deux moitiés : une moitié sera versée à sa remplaçante, Mariéla, enseignante à demi-solde, l’autre moitié sera remise à la mère de Madeleine, la vieille Elsia, qui vit sur un lopin de terre avec son fils André, analphabète, frère aîné de Madeleine, aux Îles Cayemites, une autre section communale de Pestel.

Il doit y avoir des dizaines et des dizaines de maîtres et de maîtresses d’école qui soient dans la même situation que Madeleine et pour la même année scolaire. Et ce phénomène aléatoire doit se répéter d’année en année au sein du système scolaire public haïtien. Des centaines de maîtres et maîtresses d’école, pour des raisons diverses, doivent être dans la même situation que Mariéla au sein du système scolaire public haïtien.


Cas 2.-

Jésula est, depuis cinq ans, maîtresse d’école à l’École Nationale de Filles de la commune de Dame-Marie, dans la Grande-Anse. Son salaire brut est de 8 000 gourdes par mois. À l’approche des vacances d’été 2008, elle démissionne de son poste de maîtresse d'école pour aller travailler dans une école privée à Jérémie. Sa démission est effective à compter du 1er octobre 2008. Le MENFP demande alors au MEF de cesser l’émission des chèques au nom de Jésula à partir du 1er octobre 2008. À la réouverture des classes en octobre 2008, et pour la nouvelle année fiscale 2008-2009, le MENFP autorise Dieula à enseigner à la place de Jésula, en attendant que sa situation soit régularisée auprès du MEF, lorsque le nouveau budget sera voté. Dieula enseigne donc à Dame-Marie depuis octobre 2008 et huit mois plus tard, en mai 2009, elle n’a pas encore reçu sa lettre de nomination, elle n’émarge pas encore officiellement au budget de la République, le MEF n’émet aucun chèque en son nom car le budget de l’État 2008-2009 n’a pas encore reçu l’approbation du Parlement. L’année scolaire se terminera dans un mois, fin juin 2009.

Il doit y avoir des dizaines et des dizaines de maîtres et maîtresses d’école qui soient dans la même situation que Jésula pour la même année scolaire. Et ce phénomène aléatoire doit se répéter d’année en année au sein du système scolaire public haïtien. Des centaines de maîtres et maîtresses d’école, pour des raisons diverses, doivent être dans la même situation que Dieula au sein du système scolaire public haïtien.



Cas 3.-

Maître Alex est professeur de Chimie au Lycée de Miragoâne, chef-lieu du département des Nippes, situé à 90 kilomètres de Port-au-Prince. Maître Alex habite à Port-au-Prince et il enseigne la Physique et la Chimie dans deux collèges privés de la capitale et donne chez lui des leçons particulières à des jeunes gens issus de familles aisées. Il est marié et le couple a deux enfants. Son absence en salle de classe à Miragoâne est monnaie courante et il est difficile de lui trouver un professeur suppléant à Miragoâne même. Il continue à percevoir son salaire mensuel du MENFP pour le cours de Chimie au lycée et tente même d’obtenir une augmentation de salaire du Ministre de l’Éducation qui fut, autrefois, son élève en Chimie au collège. Le ministre, loin de lui donner satisfaction, lui recommande d’être assidu à son cours de Chimie au Lycée de Miragoâne, sans savoir que Maître Alex soit un absentéiste.

Il doit y avoir des dizaines d’enseignants au lycée qui soient dans la même situation que Maître Alex pour la même année scolaire. Et ce phénomène aléatoire doit se répéter d’année en année au sein du système scolaire public haïtien.


Cas 4.-

Il a existé chaque mois (et il est possible qu’il existe encore aujourd’hui) des centaines de chèques émis par le MEF au nom de maîtres et de maîtresses d’écoles primaires ou d’enseignants dans des lycées qui n’ont pas démissionné officiellement, qui ne sont plus physiquement dans le système éducatif et qui ne sont pas joignables par le MENFP. Ils deviennent alors, de facto, pour un certain temps (l’année fiscale en cours, peut-être), les «zombis» du système ; mais ce sont apparemment des zombis sans maître, ni maîtresse. Nous n’avions pas eu le temps d’investiguer à fond ces cas pourtant notoirement connus, au MENFP, de la Direction des Affaires Administratives. Nous aurions pu certainement aider à résoudre ce problème administratif au MENFP en 1986, si nous y étions restés un peu plus longtemps (au moins une année fiscale complète, au lieu d’un mois seulement). Très curieusement, ces chèques, au lieu d’être retournés au MEF, comme il se devrait, dans une sorte de fonds consolidé de la République, étaient échangés contre cash à la Banque National de Crédit par/pour la Direction des Affaires Administratives. Et le montant net obtenu était utilisé par cette Direction pour couvrir des dépenses diverses, au sein du MENFP, non prévues dans le budget (petite caisse, frais divers, subsides à des personnalités dans le besoin, etc). Notre aversion contre cette pratique inappropriée, dès les premiers jours de notre mois passé au MENFP et notre désir d’y mettre rapidement fin, avaient alors porté à la démission subite, le Directeur des Affaires Administratives vers la fin de janvier 1986. Cette pratique prit ainsi fin, abruptement, au moins pour le reste de notre séjour au MENFP, car nous avions alors installé à cette Direction, nul autre que l’incorruptible colonel à la retraite, professeur à l’UEH, Monsieur Christophe Mervilus. Cette nomination était perçue au sein du MENFP, comme un signal de notre part, montrant que nous étions venus pour travailler sérieusement et non pour profiter du système. Cependant, nous n’avons pas eu le temps de mettre en place une directive appropriée à la résolution définitive du problème car notre passage au MENFP prit abruptement fin une semaine plus tard, au début de février 1986.

Je serais curieux de savoir comment les cas semblables à ceux ci-dessus rapportés, ont été traités de février 1986 à nos jours, à chaque occurrence.

Un mot de la gestion du budget par la Direction des Affaires Administratives et le service de Comptabilité au MENFP en janvier 1986


En Janvier 1986, le service de comptabilité du MENFP était dirigé par un seul employé, un comptable qui était assisté d’une secrétaire. En outre, il ne contrôlait que dix pourcents (10 %) du budget : les dépenses correspondant aux frais de fonctionnement. Quatre-vingt-dix pourcents (90%) du budget (les dépenses de fonctionnement constituées par les salaires des 12 500 postes au MENFP en 1986) étaient sous le contrôle exclusif du Directeur des Affaires Administratives : le service de comptabilité n’y avait aucun accès ! Étant, moi aussi, comptable de formation, j’avais pris la décision de remettre le contrôle du budget au service de comptabilité du MENFP et j’en avais informé le comptable. Celui-ci, quoique réticent et perplexe, avait accepté de lever le défi. Il est clair qu’un seul employé n’aurait pas pu contrôler, lui tout seul, l’exécution du budget du MENFP. J’aurais certainement renforcé convenablement ce service pour lui permettre de travailler efficacement, en tout cas beaucoup mieux qu’avant.

Je serais curieux de savoir comment ont fonctionné le Service de comptabilité et la Direction des Affaires Administratives au MENFP de février 1986 à nos jours.

Cependant, l’existence des problèmes de gestion du personnel enseignant et de gestion des salaires dans les écoles du système public, en 2009, nous laisse croire que le Service de comptabilité et la Direction des Affaires Administratives, entre autres choses, sont restés des maillons faibles du MENFP.



Un mot des directions départementales


La faiblesse du système se manifeste aussi au niveau des directions départementales déconcentrées.
En 1986, chaque direction départementale était pratiquement réduite à un seul cadre de haut rang : le Directeur départemental, assisté éventuellement d'un secrétariat réduit à sa plus simple expression. Les directions départementales n’avaient ni les moyens, ni le personnel nécessaires pour encadrer efficacement l’organisation de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel dans les départements géographiques du pays.


Le système administratif doit être repensé.-

Nous ne parlons pas en détail ici de la gestion des programmes d’enseignement, ni de l’organisation de l’enseignement à tous les niveaux et sur toute l’étendue du territoire national. Il y a sans doute un travail immense de réforme à faire de ce côté. À ce sujet, voir par exemple (6) qui présente une critique du système éducatif et de sa réforme.

Après avoir déterminé approximativement un taux d’accroissement annuel de la population qui soit soutenable, l’État haïtien devrait reconnaître dans une loi (e.g. la Constitution) que chaque haïtien âgé de 5 à 17 ans a le droit à, et l’État a le devoir de lui offrir, un système éducatif convenable, un service de santé adéquat, un minimum de calories par jour, un logement décent, des infrastructures de loisir et de sport sécuritaires et partout accessibles en tout temps, etc. Le système scolaire public (pour ne parler que de lui ici), serait alors conçu et bâti en fonction de la population de jeunes âgés de 5 à 17 ans. Le cas des personnes plus âgées ou qui ne sont pas passées dans le système serait traité à part de manière juste, convenable, satisfaisante et avec toute la rigueur intellectuelle requise.

Il y a lieu de renforcer et de revaloriser la fonction d’enseignant pour attirer dans le système public des personnes compétentes, les retenir dans le système et permettre qu’elles soient heureuses d'y faire une longue carrière.

En attendant, sur le plan administratif, voici des pistes de solution qui, à notre avis, pourraient être envisagées au MENFP.

Tout en renforçant l’Administration centrale du MENFP au niveau de chacune de ses directions, il y aurait lieu de déconcentrer effectivement ses services vers les différentes directions départementales du ministère. Chaque direction départementale aurait à soutenir ou à opérer l’organisation et la gestion de l’enseignement dans toutes les écoles du département. Elle s’occuperait de la gestion du personnel enseignant (maîtres et maîtresses d’école, banque de suppléants du primaire, enseignants des lycées, banque de suppléants du secondaire, mêmes choses au niveau professionnel) et du personnel d'inspection et de contrôle, contrôle comptable de l’exécution du budget alloué au département, collecte des données sur la présence du personnel enseignant et autres dans les écoles et lycées du département, entretien, avec l’appui technique de la Direction du Génie Scolaire départemental décentralisée elle aussi, de tous les bâtiments et de toutes les installations scolaires, y compris le mobilier. L’idéal serait que la Direction Départementale ait le contrôle complet et effectif de son budget de telle manière que les problèmes rencontrés dans le système centralisé actuel ne se présentent pas au niveau de la Direction Départementale. Il serait plus approprié que les enseignants suppléants soient payés par la direction départementale à partir d’un fonds mensuel à elle alloué et déposé en son nom dans un compte à la succursale de la BNC du chef-lieu du département géographique. La reddition ou l’apurement de ce compte, et de tous les autres comptes du budget, serait fait trimestriellement ou même mensuellement, s’il le faut, auprès du service de comptabilité de l’administration centrale du ministère et si nécessaire auprès du Ministère des Finances.

Pour faciliter le déplacement rapide du personnel enseignant à travers toute la République, il faudrait concevoir et construire de bonnes routes formant un réseau carrossable en tout temps. En plus, on concevrait et construirait un réseau de voies ferrées reliant entre eux, pour commencer, les chefs-lieux des dix départements. Ainsi, par exemple, Maître Alex pourrait se rendre en train à Miragoâne et arriver à l’heure dans sa classe de Chimie au lycée de cette ville. Il regagnerait ensuite sa famille à Port-au-Prince dans la même journée. Les hauts fonctionnaires du ministère n’auraient plus besoin, pour aller visiter (inspecter et contrôler) certaines écoles situées dans les endroits les plus reculés du pays, de s’y rendre à dos de mulet.

Conclusion.-

Si les lignes écrites ci-haut pouvaient porter les responsables du MENFP à entreprendre sérieusement un travail de réflexion, si un tel travail leur permettait de découvrir par eux-mêmes des éléments de solutions aux problèmes administratifs et autres du système scolaire public haïtien, et, si enfin ils mettaient en application ces solutions, alors la nation leur serait reconnaissante et le jugement de l’histoire leur serait, un jour, favorable.

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(*) Gagòt : mot créole qui signifie désordre, gabegie, gâchis, gaspillage, selon le dictionnaire créole-français, français-créole de Prophète Joseph, M. Éd., Éditions Konbit, 2007
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(1) Site Web du MENFP
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http://www.eduhaiti.gouv.ht/
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(2) 5 février 2009.- Grève dans les écoles publiques : Le gouvernement promet une solution
La Première ministre Michèle Pierre-Louis dénonce la nomination irresponsable de plusieurs milliers d’enseignants sous le ministre Gabriel Bien-Aimé
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http://radiokiskeya.com/spip.php?article5660
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(3) Gonaïves, 12 mai 2009. - le Président de la république a qualifié de « délinquance politique » la décision que son ancien ministre de l’éducation, Gabriel Bien-Aimé (OPL), avait prise en engageant plusieurs milliers de nouveaux enseignants sans disponibilité budgétaire. René Préval appelle ces derniers à prendre leur mal en patience en insistant sur le fait qu’ils n’avaient pas encore intégré l’enseignement public de manière régulière.
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http://radiokiskeya.com/spip.php?article5895
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(4) 13 mai 2009.- Le Nouvelliste.- Haïti: Vers la régularisation de la situation
« Tout enseignant ayant un profil clair pouvant justifier sa présence en salle de classe, son processus de nomination est déjà enclenché », a annoncé le ministre Joël D. Jean-Pierre, qui dit attendre le vote du budget par le Sénat et sa promulgation pour rendre effectives ces nominations. De plus, il a fait état d'environ 3 à 4 mille lettres de nomination qui sont déjà prêtes.
Selon le ministre qui intervenait lors d'une conférence de presse donnée ce mercredi 13 mai, dans les locaux du ministère, un rapport préliminaire d'un recensement du personnel enseignant révèle qu'environ 13 mille enseignants et responsables d'écoles sont en situation irrégulière. En d'autres termes, ils n'ont pas été nommés et n'ont pas de contrat avec le ministère. C'est ce qui, selon lui, empêchait ces enseignants de bénéficier leur paie. Comme pour justifier la lenteur enregistrée dans le traitement du dossier des enseignants depuis des semaines de grèves successives observées par ces derniers pour exiger le paiement de leurs arriérés de salaires, le ministre Jean Pierre a fait remarquer que « la solution à ce problème requiert la disponibilité de ressources importantes dans la conjoncture économique où, pour ces 13 mille enseignants, sur la base d'un salaire annuel de 100 000 gourdes, pour chacun, il faudrait 1,3 milliard de gourdes ». « Quant aux 1500 cas d'arriérés de salaires, ils sont en cours de traitement. Mais, Il existe un problème au niveau des NIF de ces professeurs qui empêche le ministère des Finances de valider leur paiement », a-t-il dit, ajoutant que 647 nouvelles salles de classe ont été construites.

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http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=&ArticleID=70216
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(5) 13 mai 2009.- Le Nouvelliste.- Selon Gabriel Bien-Aimé : En arrivant au Ministère de l'Education nationale le 9 juin 2006, j'ai inventorié, entre autres, deux problèmes :a) Cent soixante trois millions ( 163 000 000 ) de gourdes d'arriérés de salaire b) Sept cent soixante cinq ( 765) écoles à maître unique

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http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=&ArticleID=70214
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(6) 20 mai 2009.- Le Nouvelliste.- Haïti: La réforme de l'éducation en Haïti, par quel bout commencer ? Par Paul Yves Fausner M.A, Professeur à l'Université d'Etat d'Haïti

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1 commentaire:

AfroLatino a dit…

"This is the moment, our moment... and no other time is as crucial than this very moment as our urgency of now for Haïti." - Wilgëens "AfroLatino" Rosenberg.