dimanche 26 août 2012

Pour dire «Au Revoir à M. André Robert et M. André Jean»

Source : lenouvelliste.com, 21 août 2012

Par Adeline P. Malette,  Lycée de Jeunes Filles (1947-1954)

J’ai appris avec beaucoup de tristesse la mort de deux éminents professeurs : André Robert et André Jean. Ils ont quitté cette terre à quelques jours d’intervalle, sur la pointe des pieds, sans faire de bruit.

J’ai eu le privilège de rencontrer ces deux hommes remarquables au lycée de Jeunes Filles; André Robert enseignait les mathématiques et André Jean le latin.

Professeur de mathématiques en troisième et seconde, Maître Bob, comme on l’appelait ordinairement, avait une attention spéciale pour les élèves de la section B du lycée. «Vous êtes des élèves modèles» ne cessait-il de répéter. Élèves du Lycée de Jeunes Filles, nous n’avions rien de spécial, nous étions à l’école pour nous instruire et nous étions studieuses. Nous avions d’excellents professeurs – en français, physique, chimie, anglais, etc. – des hommes et des femmes dignes d’éloges.

Monsieur Jean a cheminé avec nous de la sixième – aujourd’hui septième année fondamentale – jusqu’à la classe de rhéto. Je revois le directeur du lycée accompagné d’un jeune homme un peu frêle, entrer dans la salle de classe, «Je vous présente M. André Jean, votre professeur de latin» nous dit-il. Monsieur Jean avait en face de lui une trentaine d’adolescentes le visage attentif. Il nous dévisagea quelques secondes puis prit un bâton de craie et commença son cours.

Pendant six années consécutives cet excellent pédagogue nous a appris à aimer le latin. Il ne cessait de rappeler le plaisir qu’il éprouvait à dispenser ses cours à des élèves avides de savoir.

Après les études secondaires, je perdis de vue les professeurs et les élèves du lycée. Des années plus tard, quand je sus que mes deux anciens professeurs dirigeaient un Collège à l’Avenue John Brown «Le collège Classique d’Haïti», je voulus les revoir. Ce furent de vraies retrouvailles, nous avons évoqué les bons moments passés au lycée. Ce n’était plus l’élève qui visitait ses professeurs mais des amis qui s’étant perdus de vue, se retrouvaient. Je les ai revus, des années plus tard, à l’Avenue Jean Paul II dans un beau bâtiment que le séisme du 12 janvier 2010 détruisit. Après cette catastrophe, ils paraissaient découragés et avaient du mal à retrouver leur joie d’antan.

Quand j’ai su que la Fondation Digicel, dans un élan de solidarité, avait reconstruit le bâtiment du Collège Classique d’Haïti, je m’empressais de visiter mes chers anciens professeurs. Ils me reçurent avec joie. Je me réjouis qu’ils aient eu l’opportunité de revoir leur collège «debout». J’entends encore le discours de Monsieur Jean, prononcé avec beaucoup d’émotion le jour de l’inauguration du nouveau bâtiment.

Hommes intègres, hommes de devoir, André Jean et André Robert ont inculqué à des générations de jeunes l’amour de l’étude.

J’ai entendu Monsieur Jean dire au Seigneur : «Je ne peux pas laisser Bob partir seul. Pendant plus d’un demi-siècle nous avons travaillé ensemble, nous avons partagé nos déceptions, nos soucis, nos joies, je ne peux pas le laisser partir seul».

Le Seigneur de répondre «Vas-y, accompagne ton ami».

Je les vois marchant allègrement, le cœur léger, la conscience tranquille, heureux d’avoir rempli jusqu’au bout la mission qui leur a été confiée.

André Robert et André Jean, merci pour ce que vous avez été pour les jeunes qui ont eu la chance de croiser votre chemin.

Au nom de mes compagnons du lycée, je vous remercie pour votre patience, votre bienveillance. Merci de nous avoir inculqué le goût du travail bien fait.

Vos noms ne sont pas inscrits au tableau d’honneur du ministère de l’Éducation nationale, mais ils sont gravés au cœur de chacun de nous.

Vous avez bien rempli votre journée! Un cortège d’anges vous accompagnent vers la maison du Père.


Bonne route vieux frères, mes prières vous accompagnent.

 

vendredi 17 août 2012

Haïti/ Le Campus Roi Henri Christophe à Limonade - Université d'État d'Haïti (CRHCL-UEH)

Mise à jour: 18 août 2012

Par Dr. Pierre Montès


Le CRHCL
J'ai écouté attentivement l'entrevue de Monsieur Jean-Marie Théodat sur Vision 2000 avec Valéry Numa. Monsieur Théodat était l'Invité du jour ce vendredi 17 août 2012. Il est Docteur en Géographie (Paris); il est l'actuel Président du conseil de gestion de quatre membres qui dirige le Campus Roi Henri Christophe à Limonade - Université d'État d'Haïti que je désignerai ici sous le sigle CRHCL-UEH, ou plus simplement CRCHL.
Le CRHCL servira de prototype (ou laboratoire) à l'UEH.

Le CRHCL est une institution publique qui fait partie de l'Université d'État d'Haïti. Les conditions d'admission à l'UEH sont les mêmes qu'au CRHCL.

L'ouverture officielle des cours de Première année aura lieu le 8 octobre 2012, jour anniversaire de la mort du Roi Henri. Mais le CRHCL accueillera les étudiants  un mois plus tôt (septembre).

On veut accueillir 1 500 étudiants en Première année, dont les deux tiers seraient dirigés vers les filières technologiques et le tiers vers les sciences sociales et humaines. On vise également un corps professoral de 150 professeurs. On veut lancer sur le campus, dès le début de septembre, la construction d'une résidence pour les étudiants et d'une résidence pour les professeurs pouvant abriter respectivement 200 étudiants et 50 professeurs.

Le CRCHL dispose d'un fonds de démarrage de 60 millions de gourdes (1,5 M$).
Les frais d'inscription exigés à chaque étudiant est de 500 gourdes comme pour l'UEH. Il n'y a pas d'autres frais prévus.

Plusieurs questions me sont venues à l'esprit au cours de l'audition de cette entrevue. J'énoncerai un certain nombre un peu loin.


Une première interrogation

Est-ce que le CRHCL est prêt pour recevoir les étudiants inscrits ?

Monsieur Théodat répond par l'affirmative. Les salles de cours, la bibliothèque, le matériel seraient déjà prêts à fonctionner.


Une deuxième interrogation

Le gestionnaire Jean-Marie Théodat parle d'un dépliant qu'a publié le CRHCL à l'occasion de l'ouverture prochaine. Mais le CRHCL a-t-il un annuaire, c'est-à-dire un livret contenant les règlements, les différents programmes offerts, la liste des cours, la description des cours, le cheminement des cours dans chaque programme, etc ? 

Monsieur Théodat n'a pas parlé d'un tel document qui devrait être le fruit d'un long travail de conception et d'analyse mené en équipe par l'ensemble des responsables académiques de l'université. Je me demande si la préparation d'un tel document est suffisamment avancé pour justifier l'ouverture imminente des cours au CRHCL.


Un article de Jean Merveille

Dans un article de 7 pages intitulé: "Quels programmes d'études pour le Campus Roi Henry Christophe de l'Université d'État d'Haïti ? ", et posté sur le site Web de l'ADIHA (Association des Ingénieurs Haïtiens et Américains, adiha.org), Jean Merveille (que je ne connais pas), exprime clairement ce qu'il faudrait faire en 10 points auxquels est annexée une liste de 18 programmes (au lieu de 21, car je me permets de suggérer de réunir les quatre (4) programmes de génie hydraulique, de génie civil, de génie sanitaire et de génie des transports sous un seul programme de génie civil avec des orientations en dernière année dans différentes spécialités incluant celles qu'il a mentionnées sans s'y limiter). Bien sûr il y a quelques points de détail sur lesquels je ne suis pas complètement d'accord avec l'auteur. Mais son article traduit bien la position que j'exprime publiquement sur ce sujet depuis des années, et,  l'auteur a pris la précaution de mentionner dès le début qu'il s'agit d'un document provisoire.

L'approche de Jean Merveille épouse clairement le modèle nord-américain. J'aime beaucoup ça.
Au point 9 de son document, on lit ceci:

«À terme, la nouvelle université nationale d'Haïti devrait être en mesure de dispenser un enseignement de qualité au moins comparable à celle d'autres centres d'enseignement supérieur dans la région de l'Amérique latine et des Caraïbes. Le régime pédagogique s'alignera en grande partie sur celui d'Amérique du Nord considéré comme l'un des meilleurs pour sa simplicité, sa souplesse et son efficacité, avec ses trois cycles et son système de crédits. »


Une troisième interrogation

Le CRCHL optera-t-il pour l'approche nord-américaine ou pour l'approche française ?

À entendre parler le Dr. Théodat, je reste avec l'impression (jusqu'à preuve du contraire) que le CRHC-UEH semble opter pour un régime pédagogique calqué sur celui de la France. Je sens qu'il aurait été décidé, encore une fois en Haïti, de continuer d'essayer  d'utiliser le modèle universitaire français, sans tenir compte de ce qui se fait en Amérique du Nord. En effet, le gestionnaire Théodat parle de L.M.R. (Licence, 3 ans; "Mastère", 2 ans; Doctorat, 3 ans): c'est en tout cas, le vocabulaire utilisé dans le système universitaire français. Il reste à voir la description des programmes pour  confirmer ou non notre première impression.

Au lieu d'avoir les yeux tournés seulement vers la France, l'UEH et le CRHCL auraient intérêt à prendre un virage et essayer le système nord-américain comme le préconise Jean Merveille.


Quelle entité contrôlera la qualité de l'enseignement supérieur au CRHCL et dans les autres institutions supérieures et universitaires de la République ?

Il s'agit ici d'un nouvel organisme de contrôle à mettre en place. Il est prévu dans la Constitution de 1987 amendée. En effet l'article 211 se lit désormais comme suit:

« Il est créé un organisme public chargé de la régulation et du contrôle de qualité de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique sur tout le territoire. Cet organisme exerce son contrôle sur toutes les institutions publiques et non publiques travaillant dans ces deux domaines. Chaque année, il publie un rapport sur la qualité de la formation et établit une liste des institutions performantes. La loi détermine la dénomination, fixe le mode d'organisation et de fonctionnement de cet Organisme.»

Nous souhaitons la mise en place de cet organisme dans les meilleurs délais. Il viendra définir au préalable les critères auxquels doive satisfaire chacun des programmes d'études universtaires et vérifiera périodiquement le respect de ces critères par chacune des institutions universitaires dont le CRCHL.
Dans le processus de création et de mise en oeuvre d'un tel organisme, on pourra s'inspirer de ce qui se fait en Amérique du Nord, au Canada par exemple: il ne sera pas nécessaire de réinventer la roue.  

lundi 13 août 2012

Un échantillon représentatif de mes résultats scolaires au primaire et au secondaire

Mise à jour: 16 août 2012

Par Dr. Pierre Montès

«Si une personne au monde maîtrise un savoir, presque toutes les autres personnes le peuvent si on leur donne les conditions d'apprentissage appropriées.»

Cette affirmation est attribuée à Blum. Une directrice d'école primaire à Montréal, à qui je disais que je faisais de cette affirmation mon credo, m'avait alors dit qu'elle traduisait parfaitement la pensée d'Alain.


On trouvera ci-après quelques résultats obtenus au cours de mes études primaires et secondaires à Port-au-Prince, Haïti, entre 1958 et 1970. Il y sont présentés en huit images.

1) Les deux premières images se rattachent aux études primaires à l'École République du Libéria: 3e trimestre des cours Préparatoire II (11e) et Moyen I (8e). Les résultats que j'avais obtenus de mois en mois et d'année en année, de la 11e à la 7e, entre 1958 et 1963, ressemblaient à ceux montrés sur ces deux images. En général j'étais le premier de la classe. La deuxième place était généralement disputée par trois ou quatre camarades: Éric Sénat ou Henri-Victor Beaulieu et parfois Litz Domingue ou Kénel Antoine, de la 11e à la 7e. Il m'arrivait très rarement de perdre la première place (environ deux fois en 5 ans).

2) La troisième image contient les résultats semestriels au Lycée Anténor Firmin en classe de 6e .(*)

3) La quatrième, la cinquième et la sixième contiennent les résutats de fin d'année en 5e, 2e et 1ère (Rhétorique) respectivement au Collège Classique d'Haïti. Les résultats que j'avais obtenus de mois en mois et d'année en année, de la 5e à la 1ère, entre 1964 et 1969, ressemblaient à ceux montrés sur ces trois images. En général j'étais le premier de la classe. La deuxième place était disputée par trois ou quatre camarades; mais assez souvent, mon ami Keller Roc arrivait en deuxième place. Il m'arrivait très rarement de ne pas occuper la première place (quelques mois en 5e à mes débuts au CCH et une ou deux fois au cours des quatre années suivantes).(**)

4) La septième image est celle qui contient les résultats obtenus aux premier et deuxième trimetstres en classe Philo au CPRA en 1969-1970, le CCH n'ayant pas de classe de Philo à ce moment-là.

5) La huitième image contient les résultats des examens officiels du Baccalauréat 1ère partie (juillet 1969) et du Baccalauréat 2e partie (juillet 1970).
Aux examens du Baccalauréat 2e partie (Philo C), je fus classé premier (le lauréat) parmi l'ensemble des candidats de Philo de la République entière ! Et la même année (octobre 1970), je fus aussi Lauréat au concours d'entrée en Année Préparatoire à la Faculté des Sciences.
Ma performance aux examens du Baccalauréat deuxième partie ne fut pas soulignée dans les journaux de la Capitale comme c'était généralement le cas dans le passé. Cependant, lorsqu'au début de septembre 1970, je suis allé chercher une attestation de ma réussite au baccalauréat au local du Ministère de l'Éducation Nationale, au Bi-centenaire, j'ai croisé le Directeur Général de l'enseignement secondaire de l'époque, maître Gérard André (un ancien directeur du Lycée Toussaint Louverture où avait travaillé l'une de mes soeurs, et, un ami de la famille). Maître André, m'ayant reconnu parmi la foule d'étudiants venus chercher leur attestation de réussite, s'est alors arrêté pour me dire à haute et intelligible voix: «Pierre, tu m'as prouvé que tu es vraiment le plus fort». En effet, quand j'ai terminé la classe de 4e au CCH, promu en classe de 3e, il m'arrivait, pendant l'été 1966, de prendre de l'avance en étudiant les mathématiques du niveau des classes de 3e et de 2e. Alors, Maître André ne manquait pas de m'exhorter à faire autres choses pendant mes vacances; je lui avais alors répondu sans ambages: «J'étudie pour être sûr d'être plus fort que chacun des étudiants du monde entier qui sont arrivés au même niveau scolaire que moi». Quatre ans plus tard (1970), il se souvenait encore de cette affirmation hasardeuse. 
 
 
 

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À lire aussi:


samedi 11 août 2012

Lycée Anténor Firmin (Haïti) / Mon Bulletin en classe de 6e (secondaire 1) en 1963-1964

Par Dr. Pierre Montès

Dans mon hommage aux codirecteurs du Collège Classique d'Haïti (1), j'ai parlé de mon passage au Lycée Anténor Firmin où j'ai fait la classe de 6e en 1963-1964.

Les deux images suivantes sont tirées de mon bulletin (carnet scolaire) au lycée.

La première image montre, d'un côté, un extrait des règlements, de l'autre, la première page du belletin où sont indiqués: mon nom, mon prénom, l'année académique, ma classe.

La deuxième image  contient les résultats (cotes, totaux, moyennes, classement) que j'avais obtenus aux examens du premier et du deuxième semestres. On y voit la signature du Directeur, Maître Léonard Dubuisson. On voit clairement en grandes lettres manuscrites que j'étais bien admis en classe de 5e II à la fin de l'année scolaire 1963-1964.



Image 1.- Bulletin de Pierre Montès au Lycée Anténor Firmin
en classe de 6e III, année 1963-1964
Extrait des règlements et première page





Image 2.- Bulletin de Pierre Montès au Lycée Anténor Firmin
en classe de 6e III, année 1963-1964
Résultats aux examens semestriels



J'avais passé une mauvaise année de 6e au lycée: c'était l'annus horribilis (2). Malgré tout, j'ai eu de très bons résultats aux examens de fins de semestre. On voit en effet qu'aux examens des deux semestres, j'étais bien premier de la classe et que j'étais bien admis en 5e II. Aux examens du deuxième trimestre, j'étais non seulement premier de ma classe, mais l'un de mes professeurs m'avait alors confirmé que j'étais le premier des premiers de tout le lycée ! Un tel événement s'était déjà réalisé dans le passé, à quelques occasions en classes primaires.  Je suis certain que, au Lycée Firmin, un tel événement a dû aussi retenir l'attention du Directeur Léonard Dubuisson. Je ne me rappelle pas avoir reçu aucun prix pour avoir réalisé cet exploit, sauf quelques compliments et mots d'encouragement de la part de quelques rares professeurs.

En octobre 1964, les cours reprirent au lycée. J'entrai en classe de 5e II. Auncun appel nominal ne fut fait durant le mois d'octobre, ni au début du mois de novembre, si je me souviens bien.

Vers la première semaine novembre 1964, le Directeur du lycée, Maître Léonard Dubuisson se présenta dans notre classe de 5e II avec une liste: celle des élèves de la classe de 5e II. Il procèda à l'appel nominal. Environ une douzaine d'élèves de la classe incluant moi-même dont les noms ne figuraient pas sur la liste de Maître Dubuisson furent chassés de l'École. En créole, on appelle les jeunes qui sont dans cette situation des «dasomans» (voyez-y le mot français «assaut» et le mot anglais «man»); cela signifie des intrus qui se trouvent dans un lieu (école, cinéma, bal, mariage, etc.) sans y être admis ni invités.

Vous avez compris: le premier de la classe de 6e III en juin 1964 a été chassé du Lycée en classe de 5e II en novembre 1964 par le Directeur en personne car son nom ne figurait pas sur les listes d'élèves du Lycée ! C'était incroyable, mais c'était vrai: la vérité du Directeur du lycée, Maître Léonard Dubuisson.

Je n'ai jamais su ce qu'il était advenu des autres camarades qui avaient été chassés en même temps que moi.

Je retournai à la maison en pleurant. Je m'étais dit que j'allais prendre mon bulletin à la maison, l'amener au Directeur Dubuisson, et ainsi le convaincre que j'avais été bien admis en classe de 5e II en juin 1964. Mais les choses ne sont pas passées comme je les avais imaginées. 

Dieu place toujours sur votre chemin un bon samaritain à qui il confie la mission de vous aider à poursuivre ce chemin.

En ce début de novembre 1964, ce bon samaritain, était le cher frère Pierre E. Leury, Directeur de l'École République du Libéria où j'avais fait de brillantes études primaires (1958-1963).

Le lendemain de mon renvoi du Lycée Firmin par Maître Dubuisson, je suis allé voir le frère Pierre pour lui raconter ma mésaventure. C'était lui qui, en été 1963, après ma réussite aux examens officiels du CEP (fin d'études primaires) organisés par le Ministère de l'Éducation nationale, m'avait envoyé au lycée avec un billet adressé à Maître Ford, un membre de la Direction du Lycée Firmin, pour y passer le concours d'entrée en 6e.

Après avoir entendu le récit de ma mésaventure, le frère Pierre ne m'incita pas à retourner au lycée avec mon bulletin de 6e III pour prouver à Maître Dubuisson que je n'étais pas un «dasoman», mais il me laissa entendre qu'il allait faire des démarches auprès de Maître André Robert, pour obtenir en ma faveur une bourse d'études au Collège Classique d'Haïti. Le reste de mon histoire est résumé dans mon hommage aux codirecteurs du Collège Classique d'Haïti (1).

Avant de me rendre au Collège Classique accompagné de ma mère le lundi suivant mon renvoi du lycée, je me le rappelle, le vendredi précédant ce lundi, ma mère m'accompagna au lycée à 8h AM. Après la rentrée des classes, nous sommes entrés sur la cour du lycée où le Directeur Dubuisson y était. Il était seul. Nous nous sommes approchés de lui. Après les salutations d'usage, nous lui avons montré mon bulletin de 6e III attestant que j'avais bel et bien réussi et que j'étais admis en 5e II. En guise de réponse, Maître Dubuisson nous a offert l'opportunité de me réintégrer en 5e II. Il nous a alors appris que durant l'été 1964, il y eut un incendie à la direction du lycée et qu'au cours de cet incendie, des listes avaient été détruites dans les flammes. Nous avions accepté poliment ses arguments. Nous lui avions appris que j'allais  changer d'école et qu'il pouvait considérer que je ne faisais plus partie du Lycée Anténor Firmin.

Aujourd'hui, quarante-huit ans après cet événement malheureux, je me demande encore quelle avait été la vraie raison pour laquelle je fus chassé du lycée ? Quelle que fût cette vraie raison, je n'ai gardé aucune rancune ni amertume à l'égard de Maître Dubuisson (3). Mon départ du lycée a été la meilleure chose qui pouvait m'arriver à ce moment-là. Je n'ai pas regretté d'avoir été chassé du lycée en 1964, mais j'ai regretté plutôt d'y être entré en automne 1963. 

Une chose est certaine: en me chassant du lycée, le Directeur Dubuisson m'a rendu un grand service. Il a créé, sans le savoir, les conditions qui allaient permettre le déclenchement du processus par lequel j'allais passer du lycée Firmin au Collège Classique d'Haïti.

Le récit de cette aventure au lycée Firmin permettra aux lecteurs de comprendre avec quelle détermination, en janvier-février 1986, j'avais décidé d'entreprendre de mettre de l'ordre dans les lycées de la République, si mon passage à la tête du Ministère de l'Éducation nationale n'avait pas été si bref (39 jours).


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(2) Nous avions passé une mauvaise année de 6e: l'annus horribilis. Certains professeurs ne venaient pas faire leurs cours régulièrement (absentéisme). D'autre part, nous étions souvent obligés de nous asseoir sur le mur froid de six rangées de blocs de ciment de 1,20 mètre de hauteur qui bordait le hangar d'un peu moins de 5 mètres par 5 mètres qui nous servait de salle de classe. Il y avait 130 élèves en 5e II et il n'y avait pas 130 places assises sur les bancs disponibles. Ce n'était pas la peine d'arriver plus tôt que les autres pour avoir une place, car étant parmi les plus petits de la classe, les plus grands, assis jointivement par un mouvement de translation horizontale (glissement), nous débarquaient (poussaient hors) des bancs, si nous avions osé nous asseoir avant eux sur un banc vide.

La situation s'est améliorée un peu pour nous quand les plus grands ont vu qu'ils pouvaient compter sur nous pour les aider éventuellement à réussir leurs examens. Nous avions alors eu droit à une place assise sur un banc à la condition que nous leur promîmes de leur permettre de lire un extrait de ce que nous écrivions sur nos copies d'examen, entre autres choses du genre.

En 5e II, il y avait un peu moins d'élèves dans une classe de même grandeur que la 6e III et qui lui était contiguë.

(3) J'ai appris que Maître Léonard Dubuisson, maintenant octogénaire, vit dans un chic arrondissement de Montréal (Mont-Royal). Il jouit d'une retraite bien méritée; il écrit et publie. Je prendrais plaisir à échanger avec lui, en toute sagesse, en toute civilité, si l'occasion se présentait.

jeudi 9 août 2012

Liens vers quelques chansons

Travail en cours...

Dernière mise à jour:  samedi 25 mai 2013

-A-
  1. Charles Aznavour/ La Mama
-B-
  1. Bïa Krieger/ Tao sentimental
  2. Bïa Krieger/ Les mûres sauvages (+ d'autres chansons)
  3. Jacques Brel/ Ne me quitte pas
  4. Buena Vista Social Club/ Chan Chan et autres chansons (gipsyplayer85, 29 juillet 2008)
-C-
  1. Gregory Charles/ jouant à deux pianos (court extrait)
  2. Grégory Charles/La cour des grands (accompagnement au piano: l'amour existe encore et d'autres chansons)
  3. Gregory Charles / I think of you
  4. Gregory Charles/ Fly me the moon (demandes spéciales)
  5. Gregory Charles/ La bastringue
  6. Nat King Cole/ Unforgettable
  7. Compay Segundo/ Chan Chan et autres chansons (ruisdechavez, 7 février 2010)

-D-
  1. Carole Demesmin/ Lè la libéré Ayiti va bel
  2. Céline Dion/ L'amour existe encore
  3. Guy Durosier/ Chacha Ye Cha
-E-
  1. Cesaria Evora/ Angola
  2. Cesaria Evora/ Besame mucho
  3. Cesaria Evora/ Petit Pays
-F-
  1. Jean Ferrat/ Que serais-je sans toi ?
-G-
  1. Serge Gainsbourg/ Je t'aime. Moi non plus
  2. Barbara Guillaume/ A la Peyi Soufri
-H-

-I-
  1. Julio Iglesias/ Le mal de toi
  2. Julio Iglesias/ (1) Pauvres diables (Vous les femmes)
  3. Julio Iglesias/(2) Pauvres diables (sons et images)
  4. Julio Iglesias/ J'ai besoin d'un peu d'amour
  5. Julio Iglesias/ Souriez Madame
-J-
  1. Oliver Jones/ Gershwin Medley (piano)
  2. Julie Jourdan/ Une femme amoureuse
-K-

-L-
  1. Serge Lama/ Je t'aime (pour Lara Fabian) 
  2. Philippe (Toto) Laraque/ Montréal Deploge (guitare)
  3. Pat Lawson/ Smile again
  4. Félix Leclerc/ Le p'tit bonheur (+ d'autres chansons)
-M-
  1. Peterson Mead (et Toto Laraque (guitare))/ Haïti
  2. Katie Melua & Eva Cassidy/ What a wonderful world
  3. Michel Martelly/ Pa manyen fanm nan (1)
  4. Michel Martelly/ Pa manyen fanm nan (2)
  5. Emeline Michel/ Gadé Papi
  6. Emeline Michel/ Moso Manman
  7. Yves Montand/ Le télégramme
  8. Yves Montand/ Les feuilles mortes (Live à l'Olympia)
  9. Georges Moustaki/ Haïti chérie
  10. Georges Moustaki/ Le Métèque

-N-

-O-

-P-
  1. Omara Portuondo et Ibrahim Ferrer/ Silencio
  2. Omara Portuondo et Compay Segundo/veinte anos
  3. Omara Portuondo et l'OSM/veinte anos
  4. Omara Portuondo à Montréal/Dos gardenias/ Besame mucho
  5. Oscar Peterson/ piano (solo)

-Q-

-R-
  1. Ginette Reno/ L'essentiel (Live)
  2. Ginette Reno/L'essentiel (autre version)

-S-
  1. Shakira/ Waka Waka
  2. Cornelia Schutt (Ti Corn)/ Colibri
  3. Mercedes Sosa/ Gracias a la vida
-T-

-U-

-V-
  1. Sylvie Vartan/ Une femme amoureuse
-W-

-X-

-Y-

-Z-