vendredi 18 janvier 2008

Les estimations des coûts d’un plan sur 25 années

Sources:
Le Matin des mercredi 16 et jeudi 17 janvier 2008
Paul Gustave Magloire, 11 janvier 2008

Article du 16 janvier 2008

Les estimations des coûts d’un plan sur 25 années

Sur l’invitation de l’auteur à ouvrir un débat général sur un «Plan pour les 25 prochaines Années» (Texte déjà diffusé sur internet et reproduit dans notre édition d’hier, Le Matin, 15 janvier), les commentaires qu’il a reçus tournent autour de l’estimation des coûts d’un tel Plan et des sources de financement. Il y répond aujourd’hui en posant les indices devant guider la façon de procéder pour faire une estimation viable de ces coûts.

1-D’abord, une question de méthode et de finalités
Il n’est pas trop difficile de faire une estimation préliminaire pour un Plan de grande envergure. Car, il existe déjà des standards dans tous les secteurs de production et de service dans le pays. Ainsi, il est accepté que le coût moyen pour un kilomètre de route soit à peu prés $1 000 000. Ainsi, construire 100 kilomètres de route reviendrait à environ $100 millions, et un maillage routier de 900 kilomètres, l’équivalent d’un réseau desservant tous les points de la république, à $900 millions. La République Dominicaine possède aujourd’hui, un réseau routier s’étendant sur 6224 kilomètres, et carrossable en toute saison.

Le coût du mégawatt d’électricité est d’environ $1 million également. À ce coût, il faudrait ajouter celui du réseau de distribution. Il faudrait cibler la quantité d’électricité à produire en tenant compte du niveau des autres pays de la région, si nous voulons être compétitifs. Notre voisin de l’est a actuellement une capacité de production installée d’environ 1200 mégawatts pour environ 10 millions d’habitants. Compte tenu des pertes sur les réseaux par prévarication, nous plaidons depuis plus de 20 ans pour l’adoption d’un système proportionnel, sans usage de compteurmétrique, car les prix seraient indexés par région et niveau de vie, et tous les habitats (bâtiment et logement) dépendant de leur dimension et fonction, recevront un certain nombre de kilowatts/heure par mois, avec la possibilité d’usage additionnel à des prix du marché. Nous avons encouragé de tester ce système dans certaines villes du pays, et nous constatons qu’il a déjà donné de meilleurs résultats en termes de recouvrement des coûts, comparé au système en application traditionnellement.

Il en est de même de l’approvisionnement en eau potable. Les coûts d’adduction par gallon varient selon le type d’approvisionnement et de distribution; bien que l’alimentation de Port-auPrince en eau potable tende à devenir de plus en plus chère et même problématique, compte tenu du tarissement des sources d’approvisionnement traditionnelles et la croissance démographique galopante de la capitale. Ce qui milite en faveur d’un aménagement rationnel de l’espace du pays et d’une gestion décentralisée qui éclaterait le cadre restreint de la capitale monolithique et centrale et de la monstruosité que représente la République de Port-au-Prince. Les estimations préliminaires devraient tenir compte des variations et des particularités propres à chaque secteur, et aussi de l’ampleur des besoins de la population basée sur nos capacités et des indices du développement humain que nous voulons atteindre dans cette période indiquée des prochaines 25 années. Ces travaux vont créer de l’emploi et augmenter le pouvoir d’achat de la population qui pourra payer pour ces biens et services. Elle paye déjà, grâce au transfert de la diaspora et à l’aide humanitaire, pour environ $1,3 milliards de produits qui viennent de l’étranger. Donc, la population n’est pas hostile à payer pour des biens et services quand ils sont disponibles. Le pays a beaucoup plus un problème d’offre. Mais, la demande est là. Il ne faut pas cesser de répéter l’exemple de Digicel. Ainsi, tous les secteurs de productions et de services peuvent être dynamisés, sans risque de déflation, et les premières estimations, pour avoir une idée du coût global du plan, pourraient être réalisées assez vite. Donc, les projections, si elles sont pondérées avec des variables réalistes, pourraient fournir un tableau de guidage, ou tableau de bord, afin de voir les champs de possibilités existants en termes de financement. Par exemple, au niveau de notre compagnie, nous travaillons sur un modèle qui permettrait d’entrainer 9000 jeunes par an dans le domaine du maintien et de l’utilisation des équipements bureautiques, dans le but d’établir une base technologique devant supporter les programmes de production et de services que la compagnie compte lancer, dans le cadre d’un effort pour appuyer la modernisation des mairies du pays. Nous estimons, le coût moyen par étudiant formé dans le cadre du programme serait d’environ $1000, donc 9 millions l’an, à peu prés, pour 9000 étudiants et $45 millions sur 5 années serait capable d’augmenter la capacité de travail de la majorité des mairies et des entreprises de production et de service de ses mairies. Ainsi, à partir de ces données préliminaires, nous avons déterminé nos besoins en financement et identifié les sources de financement pour ce programme. Ainsi, cette phase traversée, il y aura à faire les études spécifiques d’évaluation et de mise en œuvre pour chaque programme.

Nous ne devons pas perdre de vue qu’un objectif important d’un Plan de 25 années serait de créer environ 100.000 emplois l’an pour les jeunes qui arrivent en âge de travailler, pour leur donner une raison d’espérer et de croire en ce pays, Haïti. Et enfin, éliminer graduellement la misère, et redonner à notre pays le sens de la dignité.

Compte tenu de l’importance nationale d’un tel plan, il ne saurait être la préoccupation d’un groupe ou d’un secteur. L’engagement devrait être individuel et national. Certes, chacun de nous devrait chercher à faire de son mieux pour y contribuer. Chaque magistrat devrait envisager comment offrir les meilleures conditions possibles dans sa municipalité pour la création d’entreprises productives. Chaque député devrait aussi contribuer à définir les besoins de sa circonscription en tenant compte des possibilités de sa juridiction. Un sénateur devrait chercher à faciliter l’insertion du plan dans sa région. Le parlement devrait, de son coté, être impliqué à faire l’évaluation des lois existantes et passer d’autres pour dynamiser la mise en place de ce plan. Les entrepreneurs et ceux qui ont des idées d’entreprises devraient proposer des projets qui seraient à même de faire avancer ce plan. Les organisations de jeunes, les associations de femmes, les associations professionnelles, les syndicats de travailleurs, les coopératives, et toutes les forces vives de la nation, dans le pays et dans la diaspora, auraient un rôle à jouer. Et, bien sûr, un tel plan ne serait pas possible sans une volonté politique de la part du gouvernement central de changer le processus qui est en train de nous conduire vers l’abime, en faisant le pays dépendre de plus en plus de l’aide internationale, et le marché national servir de déversoir pour les produits venant de l’étranger ; et cela, sans montrer nul espoir qu’on va recommencer à produire pour créer du travail et de la richesse dans le pays. C’est déraisonnable!

Nous devons faire les estimations en fixant des objectifs globaux et en termes de production et en termes de service à atteindre sur une période donnée. Par exemple, si on se disait que dans 25 ans, le pays arriverait au niveau du développement économique et social de la République dominicaine aujourd’hui, et même ferait mieux dans certains domaines, cela voudrait dire que notre effort d’accélération de notre économie devrait faire passer le pouvoir d’achat moyen de maintenant à l’an de grâce 2032 de l’ordre de $1,800.00 à $9,500.00 qui est en quelque sorte le niveau du pouvoir d’achat moyen de la répu blique voisine aujourd’hui. Cela exigerait, ainsi, un effort de croissance moyenne d’environ 10% l’an à l’instar de l’Argentine, de la Chine populaire, et de la République dominicaine. Pourquoi pas ? …

Ces objectifs globaux devraient fixer combien de calories en moyenne notre régime alimentaire devrait rendre disponible par habitant avec le support d’un système de production et de service adéquat et de gestion rationnel de nos ressources. Il faudrait des objectifs fixant le nombre de classes d’écoles qui seraient construites durant cette période, pour recevoir un nombre donné d’élèves de tous les cycles de formation …

Ce plan devrait démocratiser l’accès aux études secondaires et techniques, et de même, encourager la formation universitaire et scientifique, si nous voulons construire un État avec les capacités modernes de production, et construire une économie du savoir capable de nous permettre de faire face aux aléas de la mondialisation. Ce plan devrait aussi établir les voies et moyens pour nous permettre de ramener la couverture végétale, dans les 25 ans, a au moins 20% de la superficie totale du pays. Sinon, nous allons finir par disparaître. C’est le cas de dire que si nous choisissons sérieusement de faire du tourisme un pivot de notre économie, nous devons anticiper combien de chambres d’hôtels que nous allons construire en moyenne l’an, pour accueillir les centaines de milliers de visiteurs … Il faudra aussi produire des œufs , … du pain, de la viande et des mets de toutes sortes pour offrir des repas tous les jours, sans rupture de stock. Est-ce que nous allons importer tous ces produits et ignorer que la plus large couche de la population qui est habile à travailler dans la production agricole, le paysan Haïtien, pourrait produire en grande partie ces nourritures, si finalement nous nous décidons à les encadrer et à les financer? …

Parmi ces objectifs globaux, il faudrait inclure la construction des centres hospitaliers et des services d’urgences équipées et l’aménagement d’un nombre important de lits d’hôpitaux par habitants … La modernisation du service des soins de santé doit devenir un acquis pour arriver à l’émergence d’un État moderne et démocratique dans le pays.Le nombre de kilowatts/heure que nous produisons et le nombre de gallons d’eau par jour que les habitants auront à leurs dispositions, devraient être aussi planifiés. Il faut prévoir le nombre de logements qui sera construit et la quantité d’espace à aménager pour le commerce en gros et en détail, et l’établissement des espaces pour les étalages des petits détaillants au quotidien qui vont continuer à chercher à gagner leur vie comme ils peuvent et où ils peuvent, tant qu’ils ne trouveront pas des emplois qui leur permettront de vivre décemment. Il serait plutôt préférable de rendre leur présence attrayante et utile que de les considérer comme un encombrement et chercher à s’en débarrasser comme quoi ils n’auraient pas droit de cité. Même les villes les plus modernes du monde, de Paris à Manhattan, ont des zones aménagées pour les étalages de rue au quotidien. Et cela se fait si bien que ces zones apportent un bon complément esthétique à la beauté de ces villes. Est-ce que les Mairies ont déjà demandé à nos architectes de trouver une solution à ce problème ? Tout problème représente une opportunité de création de richesse.Il y a toute une série d’éléments qui figurent sur la liste des indices du développement humain et la plupart de ces éléments devraient être sur la liste des objectifs à atteindre si nous voulons vraiment construire une société moderne et équilibrée, selon les normes contemporaines. Et, qui sait, ce faisant, on pourrait même atteindre le niveau de développement de notre voisin en moins de temps. Ce serait formidable, puisque selon les experts, un tel bond en avant devrait nous prendre au moins cinquante années. Le miracle haïtien est-il encore possible ? Il faut avoir le courage d’y croire et d’y travailler tous ensemble, en mettant de côté nos différences. …
(à suivre)
mercredi 16 janvier 2008

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Article du 17 janvier 2008

Les estimations des coûts d’un plan sur 25 années (2)


Sur l’invitation de l’auteur à ouvrir un débat général sur un «Plan pour les 25 prochaines années» (Texte déjà diffusé sur internet et reproduit dans notre édition du 15 janvier), les commentaires qu’il a reçus tournent autour de l’estimation des coûts d’un tel Plan et des sources de financement. Il y répond en posant les indices devant guider la façon de procéder pour faire une estimation viable de ces coûts. Voici des extraits de la dernière partie des indices (Voir Le Matin 16 janvier).


2.- Établir des étapes intermédiaires
L’impact à court terme de la mise en œuvre d’un Plan de 25 ans serait de créer de l’emploi et de l’espoir, surtout pour les jeunes qui forment plus de la moitié de la population, et chercher aussi à maintenir la stabilité politique dans le pays, si durement acquise. Car, cette situation de chômage, presque généralisé, peut déboucher sur n’importe quoi, et cela, n’importe quand.Le lancement d’un tel plan pourrait tout d’abord viser à atteindre les Objectifs du Millénaire en 2015, soit la réduction de la misère de 50 %. Pendant que nous nous mobilisons pour atteindre cette étape, on pourrait entamer un autre effort pour rétablir la souveraineté pleine et entière du pays, en éliminant du Budget national l’assistance internationale à tous les niveaux. Enfin, la troisième et dernière étape serait l’établissement d’un Etat moderne avec tout ce que cela signifie de nos jours, c’est-àdire le fonctionnement d’une économie reposant en grande partie sur le savoir ; et ainsi faire de notre pays, sinon la Perle des Antilles d’autrefois, du moins un pays où il fait bon vivre.

Ces considérations nous montrent que les estimations d’un Plan n’est pas uniquement d’ordre financier. Nous aurons à tenir compte, également, de l’efficience de l’appareil d’État et de tous les organismes qui le composent, de la capacité des forces de travail et d’exécutions représentée par la main d’œuvre spécialisée ou non, et aussi du savoir faire des travailleurs intellectuels et techniques, disponibles localement ou dans la diaspora, qui auront un rôle important à jouer au cœur de cet effort. Nous aurons aussi à évaluer la capacité de chaque secteur qui sera engagé dans l’exécution des programmes, et voir comment mettre en place des modules de formation pour la mise à niveau de tous les secteurs, en relation avec les standards d’exécution.La deuxième étape dans le processus d’évaluation du plan consisterait à définir les objectifs à atteindre sur des périodes plutôt courtes pour les programmes porteurs. Et il faudrait prévoir qu’au terme de chacune des périodes qui seront établies, les programmes en cours devront être réévalués et réajustés en fonction des performances enregistrées, pour éviter des dérives et des variations qui éloignent trop les résultats des prévisions. Ces évaluations pourraient être faites sur des cycles de 100 jours, et seraient alternées entre les instances locales, régionales et centrales, et publiées dans la presse pour l’édification du grand public, et réduire les risques de corruption. Car, les mauvaises habitudes de coulage et de dérapage dans notre société ne vont pas disparaître bien vite. Donc, il faudra constamment veiller pour maintenir l’honnêteté et le respect du bien commun.

Comme nous l’avons dit plus tôt, nous ne saurons pas capables de tout faire, mais chercher à faire avec maestria ce que nous faisons. Alors, il faudra bien cibler les secteurs porteurs pour éviter d’éparpiller trop nos ressources et ne pas obtenir l’optimum d’effets multiplicateurs. Car, il est largement établi que la production et les services, dans une économie de marché sont, en général, plus efficients en misant sur le principe de la grande échelle. Disons, plus on produit, moins cela coûte. Mais, la production d’échelle, ne veut pas dire une production reposant sur de grands équipements et une structure industrielle de production à la chaine, uniquement. L’Allemagne, l’un des grands exportateurs mondiaux, doit sa réussite à des réseaux de petits producteurs. Bien sûr, l’Allemagne a aussi une longue tradition d’artisanat et de petits métiers. Nous pouvions envisager d’intensifier la production avec la participation des coopératives et des associations de producteurs, en misant sur le talent de l’Haïtien. Il existe un embryon de ce système que nous pourrions renforcer assez vite. En fait, en apportant le support adéquat aux coopératives et aux associations de producteurs on pourrait relancer la production des œufs pour le marché local à partir de réseaux de milliers de cages de poules pondeuses à proximité des zones où il existe une forte demande pour ce produit. Ce système serait plus flexible pour s’adapter aux variations du marché et faire face à l’importation. En un temps record, un tel système peut nous permettre de répondre à la demande de 30 millions d’œufs que nous importons tous les mois de la République dominicaine. Ainsi, une approche de ce genre peut nous éviter d’entrer en conflit avec la tendance au libre échange et à l’intégration régionale qui sont supportés par les bailleurs de fonds internationaux ; tel serait le cas, si on entendait revenir à une politique économique de protection de l’industrie locale qui a prévalu dans les années 70-80 et qui, de toute façon, n’a pas pu assurer le décollage de notre économie. Il faut avoir confiance que nos producteurs locaux seront capables, si un support logistique est disponible, de tenir tête à la compétition étrangère sur notre marché, à partir de leur propre mérite. Somme toute, il n’y a pas de grande magie à avoir des poules pondeuses à pondre des œufs, et un peu de courage et de détermination pour montrer à nos voisins qu’ils ne peuvent ignorer l’importance de notre marché pour leur économie. Cela doit servir de motivation; car nous absorbons un tiers de leur production, et ainsi ils devraient montrer du respect pour des clients sur le dos desquels ils font leur beurre. Le système de libre échange est tout ce qu’on veut, sauf un acte de charité, comme ils semblent le croire de l’autre côté de la frontière.


3.- Ensuite, une question de fierté nationale
En fait, une estimation du coût du plan relève de la compétence technique des planificateurs en développement que le pays a la chance de posséder en nombre imposant localement, ensuite il faudrait aussi faire appel, par un programme approprié, aux Haïtiens de la diaspora. Il est primordial d’avoir une vision très claire et des objectifs mesurables à atteindre sur des périodes données. C’est le point critique où l’imagination doit rencontrer la technique et la détermination l’abnégation et le sens patriotique. Car l’exécution d’un plan de cette envergure va exiger des sacrifices énormes, tellement énormes qu’on pense que nous n’en sommes plus capables depuis le Geste Héroïque de 1804 ... Pour relancer l’économie, et atteindre des résultats visibles rapidement, nous aurons à nous concentrer au maximum sur une dizaine de priorités. Comme dit précédemment, ces priorités pourraient être tirées du groupe qui est sélectionné pour évaluer l’indice de développement humain d’un pays et qui est en ligne avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Ce faisant, le pays peut bénéficier d’une grande publicité, si nous arrivons dans un temps record à dépasser une vingtaine de pays ou plus qui sont devant nous dans les échelles de mesure de certains organismes internationaux qui nous classent toujours parmi les États en faillite. Quelque chose que nous devons changer.

Ensuite, cela facilitera l’investissement du secteur privé. Les hommes d’affaires qui cherchent du financement sur le marché international apprennent que leur plus grand handicap est dû au fait que le pays est classé très bas dans l’échelle des performances. Aller voir les indices de la Banque Mondiale pour vous en convaincre. Et les investisseurs étrangers qui s’intéressent au pays consultent toujours ces informations avant de prendre leurs décisions. Bien sûr, il y a aussi la question de l’insécurité qui heureusement s’est améliorée substantiellement, ces temps-ci.

4.- Les jeunes entrepreneurs des prochains 25 ans ( ...)
Aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir une population jeune qui veut avancer. Plus de 60% de cette population est en dessous de 25 ans. Sur les 10 dernières années, environ 50 mille d’entre eux se présentent tous les ans aux examens de fin d’études secondaires. Il est certain que si nous les mobilisons dans la construction de trois nouvelles capitales, ils les bâtiraient. Ils auront une raison d’exister... Ils seront les bâtisseurs des entreprises de toutes sortes qui créeront du travail et de la richesse dans le pays…

Est-ce que vous vous êtes demandé ce que sont en train de faire nos voisins aujourd’hui? D’où vient leur croissance économique de 10 % l’an ? Quand nous sommes contents avec nos 3.5% de croissance, ils sont en train de construire de nouveaux pôles de développement et rêvent de devenir la plus grande destination touristique dans la région. Et … une bonne partie des ouvriers qui travaillent dans ces chantiers sont des Haïtiens travaillant là-bas à de dures conditions, car c’est beaucoup mieux que le chômage de chez eux.

Le président Estimé (1946-1950) pensait qu’il pouvait relever le défi de son temps... Il lança le vaste programme d’irrigation de la Vallée de l’Artibonite avec un finan-c ement d’à peu prés $20 millions de la Banque Mondiale, le premier emprunt à Haïti. Ensuite il demanda à tout Haïtien de souscrire au Bon de la Dignité pour rembourser la dette de la Banque Nationale; créa une banque de crédit pour financer la production agricole; entama le programme de modernisation du Bord de Mer et la construction de la Cité du Bicentenaire. En moins de 5 années, il fit si bien que le nombre d’Haïtiens qui traversaient la frontière pour aller travailler dans les bateys dominicains avait considérablement diminué...

La création de trois nouvelles capitales apporterait un nouvel engouement à quitter la République de Port-au-Prince, non pas pour partir vers Santo-Domingo, Cayenne, ou Miami , mais vers de nouvelles villes attractives et modernes du pays qui tendraient à offrir des opportunités surtout pour les plus jeunes, et aussi pour les moins jeunes dont certains n’ont pas encore trouvé un travail décent dans leur vie d’adulte...Ces nouvelles capitales régionales faciliteraient la Décentralisation du système universitaire en prévoyant trois grands campus universitaires modernes dans le Grand-Nord, le Grand Sud et le Grand Centre. Ce qui offrirait une autre perspective à nos jeunes d’aujourd’hui obligés d’aller en République dominicaine pour avoir la chance d’accéder à l’université…

Notre compagnie étudie déjà comment les 45.000 jeunes qui seront entraînés dans l’usage et le maintien des ordinateurs et des équipements électroniques pourraient recevoir également une formation dans la gestion des micro-entreprises afin qu’ils puissent se mettre à leur propre compte, en trouvant un financement adéquat, et qu’ainsi, ils puissent eux-mêmes devenir des employeurs et augmenter l’offre d’emplois dans le pays. L’amélio-r ation technique de l’environnement économique et l’augmentation de la masse salariale et de l’offre d’emplois vont avoir un impact positif sur les prestations salariales qui sont actuellement insuffisantes pour le maintien d’une vie décente et digne. La compagnie envisage également de former 45.000 jeunes, du milieu rural, dans la fabrication de produits d’artisanat grâce à des équipements légers et avec une orientation vers le marché du secteur touristique et du secteur de la construction. Les nouvelles capitales représenteraient des débouchés pour les produits de ces petites entreprises qui travailleront aussi en réseau.
jeudi 17 janvier 2008
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//Lien contenant les deux articles des 16 et 17 janvier:
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=10671
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http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=10703
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//Lien contenant l'article du 15 janvier (posté également sur Le Coin de Pierre le 15 janvier)
//« Propositions pour un débat sur un Plan de 25 ans »
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=10644
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