Une rue de la ville des Gonaïves inondée, photo Minustah, 3 septembre 2008
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Par Marc-Kenson JosephLe Matin
jeudi 4 septembre 2008
Les rues de Port-au-Prince étaient jonchées d’arbres et de débris ce mardi, soit moins de vingt-quatre heures après le passage d’Hanna. Y sont aussi observés des toits de maisons et des pylônes électriques renversés. Le même constat se faisait également à Pétion-Ville, Thomassin, Carrefour, Canapé-Vert, CarrefourFeuilles. À l’avenue Christophe, plusieurs arbres ont été abattus et des câbles électriques et téléphoniques rompus suite à des rafales de vent. Dans la majorité des points de la capitale, Hanna a laissé ses traces.
Mais ce mercredi, les banques, les magasins et le petit commerce ont rouvert leurs portes. Pères et mères de famille ont repris timidement leurs activités quotidiennes. Au Champ de Mars, la plus grande place du pays, des citoyens prenaient part à l’émondage des arbres renversés et qui obstruaient la circulation des véhicules. Aux environs de midi, toutefois, les averses ont recommencé et ont replongé des membres de la population dans le désarroi.Pour panser les plaies laissées par Hanna, le chef de l’État a annoncé une réunion de travail extraordinaire entre les membres du gouvernement de Michèle Duvivier Pierre-Louis et la communauté internationale ce jeudi. René Préval a exprimé sa douleur face à cette situation catastrophique qui a touché huit départements du pays et a intimé l’ordre aux ministres de Mme Pierre-Louis de rentrer en fonction. Pour sa part, le Premier ministre ratifié a tenté en vain d’atteindre la quatrième ville du pays en compagnie du Premier ministre sortant. « Il y a urgence », a déclaré Michèle Pierre-Louis qui a déjà réclamé l’aide de l’ambassade des États-Unis en Haïti.
Parallèlement, l’Électricité d’Haïti (Ed’H) dit « avoir besoin d’environ 5 millions de gourdes pour réparer les dommages causés au système électrique ». La Centrale métropolitaine d’eau potable (Camep) et la Téléco n’ont pas encore fait d’estimations. Mais les pertes sont grandes.
Gonaïves quasiment engloutie
Aux Gonaïves, trouver, ce mercredi, des proches par téléphone pour avoir une idée de la situation s’avère difficile. Aux derniers appels, mardi, ils indiquaient « être à la merci des eaux, juchés sur les toits de leurs maisons ou sur des branches d’arbres ». Quelques-uns ont affronté cependant la fureur des eaux pour se réfugier hors de la ville. L’aide humanitaire, transportée dans la majorité des cas, par les Casques bleus, parvenait difficilement à la ville. Les derniers bilans provisoires du Bureau de la Protection civile font état d’une quarantaine de morts. Huitième tempête tropicale de la saison sur quinze prévues, Hanna a suivi, de cinq jours, l’ouragan Gustav qui a fait 77 morts dans le pays et , de trois semaines, la tempête Fay qui en a fait une quarantaine et des dégâts matériels considérables. Le Centre national des ouragans (NHC) de Miami a annoncé la naissance, au cours des dernières heures, de deux autres systèmes (Ike et Joséphine) dans l’Océan atlantique.
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