Par Carl-Henry CADET
aloccarlo@hotmail.com
Lancé avec un effectif initial de 142 000 enfants, le Programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire (PSUGO) touche aujourd'hui près de un million d'enfants, selon les statistiques de la présidence. Soit 903 000, pour respecter le nombre inscrit sur des panneaux d'affichage présidentiels fraîchement exposés au bord de plusieurs rues de la capitale. Mais qu'est-ce qui explique un tel bond ? Ce programme vise-t-il seulement la quantité ? Quelles en sont les sources de financement ? Et quels en sont les défis ? Ce sont, entre autres, les questions auxquelles a répondu mercredi dernier Dimitri Nau - coordonnateur du PSUGO et conseiller du président de la République.
Haïti: « Le nombre de 903 000 enfants avancé par la présidence englobe tous les bénéficiaires des mesures favorables à la scolarisation gratuite. Mais, à la vérité, tous ne sont pas de nouveaux écoliers », a précisé Dimitri Nau dans une interview accordée à Panel Magik. D'après lui, divers groupes sont inclus dans cet effectif. « Dans un premier temps, 142 000 enfants, tenus jusqu'alors en dehors du système éducatif, ont été recensées dans le Grand Nord et le Grand Sud. En second lieu, le dévouement du président Martelly nous a porté à inscrire dans le programme tous les enfants de l'Ouest et de l'Artibonite qui étaient en âge d'être scolarisé cette année, soit environ 120 000 enfants, selon les estimations de l'IHSI. Par ailleurs, l'annulation par la présidence des frais scolaires dans le système public bénéficie aujourd'hui à 490 000 élèves déjà insérés dans l'enseignement fondamental. Et enfin, toujours sous l'impulsion du chef de l'Etat, de nombreux enfants vivant dans les quartiers les plus vulnérables ont étés aussi enregistrés dans ce programme », a expliqué le coordonnateur du PSUGO.
Des écoles non publiques subventionnées
Dans le cadre d'un nouveau partenariat avec l'Etat, des institutions privées regroupant 371 422 élèves sont subventionnées, selon Dimitri Nau, soulignant que les 903 000 bénéficiaires du programme proviennent non seulement des écoles publiques, mais aussi des institutions privées. « Le Ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) s'engage à payer à des écoles non publiques une subvention annuelle de l'ordre de 90 dollars américains par élève. De leur côté, ces établissements scolaires promettent de respecter les standards de formation du ministère et de ne solliciter auprès des parents des bénéficiaires aucuns frais », a indiqué M. Nau, pour qui cette entente constitue un moyen efficace, pour le ministère, de contrôler la qualité de la formation fournie par ces institutions, d'ailleurs responsables à 80 % du système éducatif. A ce sujet, le consultant en éducation du président Martelly a aussi informé qu'une première tranche des 90 dollars américains a déjà été versée pour les 371 422 enfants. « Le total de ce versement est évalué aujourd'hui à 11 031 000 dollars américains », a-t-il précisé.
Financement du Trésor public en attendant la légalisation du FNE
Des écoles non publiques subventionnées
Dans le cadre d'un nouveau partenariat avec l'Etat, des institutions privées regroupant 371 422 élèves sont subventionnées, selon Dimitri Nau, soulignant que les 903 000 bénéficiaires du programme proviennent non seulement des écoles publiques, mais aussi des institutions privées. « Le Ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) s'engage à payer à des écoles non publiques une subvention annuelle de l'ordre de 90 dollars américains par élève. De leur côté, ces établissements scolaires promettent de respecter les standards de formation du ministère et de ne solliciter auprès des parents des bénéficiaires aucuns frais », a indiqué M. Nau, pour qui cette entente constitue un moyen efficace, pour le ministère, de contrôler la qualité de la formation fournie par ces institutions, d'ailleurs responsables à 80 % du système éducatif. A ce sujet, le consultant en éducation du président Martelly a aussi informé qu'une première tranche des 90 dollars américains a déjà été versée pour les 371 422 enfants. « Le total de ce versement est évalué aujourd'hui à 11 031 000 dollars américains », a-t-il précisé.
Financement du Trésor public en attendant la légalisation du FNE
Au sujet de la source de financement de ce programme, le coordonnateur du PSUGO a été clair : « Les fonds proviennent exclusivement du Trésor public et s'inscrivent dans le cadre du budget reconduit à travers une ligne budgétaire inédite», a-t-il révélé. Dimitri Nau a expliqué que le Fonds national pour l'éducation (FNE), qui devrait assurer ce financement, ne peut pas jusqu'à présent être utilisé, faute de reconnaissance légale. Au niveau du système public qui renferme environ 1 300 écoles, le MENFP a déboursé en faveur des 490 000 enfants une avance de démarrage vers les écoles nationales pour un début normal des opérations, selon M. Nau. « Mais, à l'heure actuelle, le MENFP ignore le montant nécessaire par élève pour le service éducatif de base dans le secteur public », a expliqué le conseiller du président de la République. « L'étude est lancée pour nous permettre d'octroyer une subvention à ces écoles qui, à leur tour, seront en mesure de fournir l'éducation de base de façon gratuite », a indiqué le coordonnateur du PSUGO. Pas assez d'enseignants formés pour soutenir le programme Le Programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire ne vise pas seulement la massification de l'accès à l'école, selon le conseiller présidentiel. Il envisage aussi, d'après lui, une amélioration de la qualité de l'éducation. « Au niveau du ministère, le premier souci est de garantir d'abord l'accès aux services éducatifs. Un objectif que la subvention permettra à l'Etat d'atteindre. Mais, d'un autre côté, des mécanismes financiers seront utilisés pour améliorer la qualité de l'éducation », a indiqué Dimitri Nau. « Actuellement, le système (éducatif) souffre d'une carence criante de professeurs compétents. « Seuls 15 % des 62 000 maîtres du système disposent des capacités adéquates », a-t-il déploré tout en annonçant que le ministère pourrait exiger à l'avenir une formation minimale des enseignants. M. Nau reconnaît, sur ce point, les efforts de la Formation initiale accélérée (FIA), mais se veut réaliste : « Avec une capacité de former 1 200 maîtres en 3 ans, ce projet ne peut pas répondre aux besoins en volume d'enseignants de l'ensemble du système éducatif », a-t-il admis. L'avenir du PSUGO, après Martelly « Toutes ces activités ne s'inscrivent pas dans le cadre d'un simple projet, mais plutôt sont attachées à un programme. De ce fait, elles entrent dans le cadre normal des activités du ministère de l'Education nationale », a souligné le conseiller présidentiel pour expliquer que le processus ne s'arrêtera pas à la fin du mandat présidentiel. Selon Dimitri Nau, les perspectives du système éducatif devraient s'améliorer avec le temps grâce au Programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire : « Après les réformes dans l'enseignement fondamental, la prochaine étape consistera à s'attaquer au cycle secondaire. Et ainsi de suite », a-t-il commenté, optimiste, malgré les difficultés avouées dans la mise en application actuelle du programme. | ||