dimanche 30 octobre 2011

‎100 LEÇONS POUR ECRIRE UN ROMAN (suite 4)

Par Michel Bertrand
Romancier


Facebook, 19 octobre 2011
21e leçon

Le manuscrit

Les temps ont changé. Bien sûr, rien n'est comme avant. La Technologie, quel que soit le domaine, continue de bouleverser l'ordre des choses. L'Ecriture et les moyens d'écrire évoluent également. J'appartiens à une génération où le manuscrit se définit comme tout texte ou ouvrage écrit à la main. Et que dire alors d'un texte dactylographié ? Pas de panique, bien que ce soit opposé à manu scriptus, on continue encore, tant bien que mal, d'utiliser le mot manuscrit pourvu que ce soit le texte destiné à la composition, c'est-à-dire celui qui sert d'original et qu'on va remettre à l'imprimerie. Mais, attention, depuis déjà des années, le latin n'est pas d'accord qu'on qualifie de manuscrit un texte dactylographié et veut alors imposer le mot tapuscrit. Ici, tout nouveau ne semble pas être tout beau, mais on le dit, on l'accepte.
Plus de panique, manuscrit et tapuscrit cohabitent aujourd'hui sans aucun problème pour désigner l'original d'un même texte. Vive le livre!

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Facebook, 21 octobre 2011

‎22e leçon

Que fait-on d'un personnage dont le rôle est terminé?
 
En rédigeant son livre, le romancier débutant se voit dans l'obligation de créer des personnages qui vont jouer des rôles importants ou moins importants. Le livre s'écrit, se construit, les missions s'accomplissent, l'histoire se précise, le lecteur ou la lectrice en sent venir la fin. Voilà une phase importante dans le déroule...ment d'une histoire.Suivant la trame, il faut mettre un peu d'ordre, résoudre certains problèmes, préparer la fin. C'est souvent l'instant où certains personnages deviennent oisifs, inutiles après avoir bien joué leurs rôles, peut-être excellemment. En d'autres termes, ils deviennent encombrants, nuisibles. Et la question est : Que faire d'eux? Certains romanciers les éliminent par un moyen ou par un autre, le plus souvent par la mort. D'autres leur réservent un sort moins pénible. J'avoue que dans mes romans, il y a souvent des dangers qui conduisent à la mort. Dans, par exemple, mon roman J'ACCUSE MA DESTINEE..., la mort d'un personnage a fait pleurer beaucoup de jeunes lectrices. Moi, j'avais dû observer une journée de recueillement vu le rôle qu'il a joué et réussi. Dès qu’arrivait sa mort, je cessais d'écrire. Et puis, une fois créé, le personnage maintient avec l'auteur un lien affectif direct et très profond. Danielle Steel a raconté dans une interview qu'elle a pleuré à la mort d'un personnage.
C'est paradoxal de constater que le triste sort de ces personnages est généralement un fait dont lecteurs et lectrices se souviennent souvent. En résumé, il n'y a pas d'auteurs méchants, ce sont les histoires qui naissent méchantes.


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Facebook, 23 octobre 2011

23e leçon

Temps morts dans un roman
 
Les bons romans se laissent lire avec facilité et tiennent le lecteur ou la lectrice en haleine. Assez souvent, l'on entend dire: ce roman, je l'ai dévoré ou l'ai savouré jusqu'à la dernière ligne. C'est croire que le livre ne permet pas de le déposer un instant. On le lit d'un trait. A travers toute l'histoire il y a une grande cohérence entre ce qui était, ce qui est et ce qui sera. Bref, un livre bien écrit, une histoire bien racontée et des lecteurs satisfaits.
Tous les livres ne sont pas mêmes. Il y en a qui sont bons, moins bons et carrément mauvais. L'un des défauts d'un roman populaire, ce sont les temps morts... On est en train de lire un livre avec passion et puis, brusquement, on n'a pas envie de continuer. On veut le fermer ou sauter cette partie qui donne l'impression que l'auteur divague, raconte des détails inappropriés, étrangers au sujet, donnant ainsi l'impression qu'il utilise le remplissage pour rendre son bouquin plus volumineux. Les temps morts se manifestent aussi au niveau du style. L'auteur, pendant plusieurs pages, présente un style qui laisse à désirer; des phrases mal construites, sans clarté, sans précision, pleines de confuson contrairement aux chapitres précédents bien pensés. Et puis, brusquement, l'auteur se reprend. Finit le temps mort. Revient le suspense. Revient la cohérence. Revient le style fascinant. L'histoire reprend sa force.
A quoi sont dus les temps morts dans un roman ? Généralement, c'est la fatigue. L'auteur a trop écrit. Il a sommeil. Son esprit a rendu tout son jus et pourtant il veut terminer un chapitre et même commencer un autre. Un temps mort peut être aussi dû à un manque d'attention, d'inspiration, de silence autour de l'auteur.
L'écrivain a besoin de solitude et de calme. Le bruit le trouble. Bref, on écrit quand on peut, quand les conditions d'écrire sont réunies.

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Facebook, 23 octobre 2011

24e leçon

La ponctuation n'est pas facile

Ponctuer se définit comme une façon de marquer un texte par des signes de ponctuation. Et les signes de ponctuation très usuels sont la virgule, le point, le point/virgule, le point d'interrogation. Les autres existent, mais ils ont généralement une faible présence dans la rédaction d'un roman ou de tout autre texte. Aucun romancier, expérimenté ou débutant, ne pourrait ignorer totalement l'importance de la ponctuation. La liberté de ne pas ponctuer un texte se manifeste souvent dans le cadre d'un poème où le travail de ponctuation est confié au diseur ou encore au lecteur ou à la lectrice. Cette liberté, jusqu'à présent, est considérée comme une innovation pour ne pas dire une audace. Une liberté, je l'avoue, qui m'a personnellement influencé vu que je n'ai pas l'habitude de ponctuer mes poèmes. Réf: Près d'une vingtaine de poèmes dans mon roman QUI DE NOUS DEUX A TORT? ne sont nulle part ponctués.
Dans un roman, la meilleure façon pour éviter les difficultés liées à la ponctuation, c'est de formuler des phrases courtes. Une phrase courte veut dire : sujet, verbe, complément Exemple: Michel G Bertrand écrit son 8e roman. En fait, plus la phrase est longue, plus elle est sujette à subir les exigences de la ponctuation. Exigences pas souvent faciles. Ce qui est plus grave, une simple virgule mal placée peut changer complètement le sens d'une phrase. Alors, à bon entendeur salut!
 
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Facebook, 29 octobre 2011

25e leçon

Une plume, des feuilles de papier ou un ordinateur...

L'histoire que tu vas raconter ne commence pas aujourd'hui. Ton livre commence à exister dès l'idée de l'écrire, de réfléchir sur le sujet, de penser aux personnages, d'en parler à des amis. L'activité créatrice remonte à cette période-là, à ces moments de tâtonnement, d'interrogation, de recherches, de doute ou de confiance en soi. Moi, depuis 2005, je publie un roman chaque année et je peux avouer que la rédaction de chaque nouveau roman commence toujours trois mois après celui qui le précède. En d'autres termes, je prends toujours trois mois de réflexions créatrices...
Un matin, à midi, un soir ou même à minuit, tu tiens ta plume ou allume ton ordinateur, regardes la feuille ou l'écran, réfléchis et attends la première phrase... qui va te jeter à l'eau, pas pour t'y noyer, mais pour écrire d'autres phrases, en former des paragraphes et peut-être le premier chapitre de ton roman.
Certains auteurs expérimentés corrigent les fautes en écrivant; d'autres écrivent, vomissent, comme on dit, les idées et corrigent après. Ne t'inquiète pas, tout n'est qu'une question de méthode et chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients. Par exemple, tu corriges en écrivant, cela retarde les idées, handicape l'inspiration. Tu corriges après avoir terminé le chapitre, ton livre peut être publié avec des fautes qui n'ont pas été corrigées dès l'instant où tu les avais remarquées.
Après le premier chapitre qui peut être court ou long, ( 2 ou 5 pages écrites ou plus), tu réfléchis pour voir si tout ce que tu as écrit a rapport avec l'histoire qui bouillonne dans ta tête. Si non, tu fais des ajustements, tu mets de la précision, de l'ordre, de la clarté avant de passer au second chapitre. Conseil important : Chaque fois que tu vas commencer un nouveau chapitre, prends le soin de relire le chapitre précédent.
Ecrire, c'est un plaisir.
 

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Facebook, 29 octobre 2011

26e leçon

Une histoire cohérente
 
En prenant l'habitude de relire le chapitre précédent, cela permet de voir clairement où l'on était arrivé et où l'on va à travers le nouveau chapitre qu'on va rédiger. N'oublie pas que ce qui fait avancer une histoire et qui permet de bien la saisir et d'en pénétrer tout l'ensemble, c'est la cohérence entre ce qui est déjà dit et ce qui sera dit. La cohérence, pour être plus clair, c'est donc ce lien qui attache les chapitres les uns avec les autres jusqu'à la fin de l'histoire. Un problème soulevé, une question posée, une situation difficile que confronte un personnage, une idée maîtresse qu'on développe, un projet en perspective, tout cela ne doit pas rester en suspens, il faut y donner suite pour faire avancer, de manière cohérente, l'histoire qu'on raconte.
Le romancier débutant, qui n'a pas suffisamment d'imagination pour créer, inventer, doit développer son sens d'observation, aller chercher son inspiration dans la vie réelle, c'est- à-dire voir les choses telles qu'elles sont. Toutefois, en tant que romancier, il y apportera sa part de fiction, plus précisément transformera la réalité en roman.

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Facebook, 29 octobre 2011

27e leçon

Précautions à prendre

J'imagine que tu as bien commencé ton roman, que les personnages ont des traits de caractère bien travaillés, les distinguant les uns des autres et qu'ils commencent à bien jouer leurs rôles. J'imagine aussi que l'histoire que tu racontes est intéressante grâce à sa cohérence, à un style clair et précis, au suspense qui l'anime de page en page ou du moins de chapitre en chapitre. Enfin, j'imagine que tu prends un réel plaisir à jouer ton rôle de narrateur au point que tu as une grande confiance en toi et veux aller jusqu'au bout de ton rêve. Pour rédiger ton histoire, tu utilises probablement des cahiers ou un ordinateur, c'est bien. Et puis, un beau jour, les cahiers sont perdus ou l'ordinateur est victime d'un virus qui anéantit tout. C'est le désarroi total, c'est le découragement. Les chapitres écrits n'existent plus. Le livre a disparu avant sa fin. Il faut recommencer ou abandonner le projet. Quelle catastrophe pour un romancier débutant ! Alors, pour pouvoir faire face à cette éventuelle situation, il est recommandé de :
1-- Photocopier au fur et à mesure toutes les pages écrites de tes cahiers et les placer en lieu sûr;

2-- Si tu utilises un ordinateur, après chaque séance de travail, transfère toutes les pages écrites sur USB.
Dans la vie, dit-on, on n'est jamais trop prudent.

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Liens vers les leçons précédentes:

2) Michel Bertand-leçons 9 à 11




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