vendredi 12 octobre 2007

BUDGET 2007-2008 / Une prévision de croissance de 4,5 %

SOURCE: Le Matin du vendredi 12 octobre 2007

Par Thomas Lalime
thomaslalime@lematinhaiti.com

D’ici à la fin de l’année 2007, comme à son habitude, l’Institut haïtien de statistique (IHSI) publiera le taux de croissance réel du Produit intérieur brut (PIB) pour l’exercice fiscal clos le 30 septembre 2007. Entre-temps, les prévisions oscillent entre 2,5 % – pour le scénario le plus pessimiste – et 3,5 % soutenu par la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepalc). Dans le projet de budget 2007-2008, présenté par le ministre de l’Économie et des Finances, M. Daniel Dorsainvil, la prévision de croissance du PIB réel pour l’exercice fiscal 2007-2008 s’élève à 4,5 %. Le grand argentier de la République intervenait le mercredi 10 octobre 2007 à un déjeuner débat organisé par la AMCHAM, la Chambre de commerce haïtiano-américaine, à l’Hôtel Montana où il a fait un exposé autour du thème : « Budget et stratégie de croissance». Un taux d’inflation de 8 % est prévu pour la fin de l’exercice ainsi qu’une amélioration des réserves internationales nettes se situant autour de 300 millions de dollars américains en septembre 2007. Les autorités envisagent de maintenir en 2008 un taux de change stable et une pression fiscale de 12 % contre environ 11% en 2007. Le gouvernement, affirme le ministre de l’Économie et des Finances, poursuivra sa politique fiscale de non recours au financement de la Banque centrale. Le renforcement des administrations fiscales et douanières à travers la lutte contre la fraude fiscale et la contrebande, le renforcement des bureaux de douane de province et l’amélioration de leur capacité de contrôle figurent parmi les priorités de l’équipe gouvernementale sans négliger l’augmentation de l’investissement public qui doit contribuer à faciliter les initiatives privées. Le renforcement de l’environnement sécuritaire susceptible d’attirer davantage d’investissements directs étrangers et de faciliter l’investissement local, la consolidation des institutions démocratiques et la traduction budgétaire de la stratégie nationale de croissance de réduction de la pauvreté occupent une place importante dans le projet de budget 2007-2008 encore en attente au Sénat de la République.

Les prévisions de recettes et de dépenses
Les crédits du projet de loi de finances 2007-2008 sont évalués à 77,66 milliards de gourdes. Les recettes courantes totalisent un montant de 29,94 milliards de gourdes contre 27,26 milliards pour les dépenses courantes. Celles-ci se subdivisent en dépenses de fonctionnement de l’Administration centrale qui s’élèvent à 25,69 milliards de gourdes et les intérêts et frais financiers (1,57 milliard). Les dépenses d’investissement se chiffrent à 48,95 milliards dont 41,73 bénéficieront du financement externe, alors que la contrepartie locale n’excède pas 7,22 milliards de gourdes. Les recettes douanières s’estiment à 9,26 milliards de gourdes pour l’exercice fiscal 2007-2008, une prévision en baisse par rapport aux réalisations de la Direction générale des douanes (DGI) en 2007.

En ce qui a trait à la répartition des crédits budgétaires, comme l’année dernière, le ministère des Travaux publics, Transports et Télécommunications a obtenu la plus grande part avec un montant de 22,84 milliards de gourdes. Près de 5,3 milliards de gourdes sont allouées à la Sécurité publique et 1,52 milliards à l’environnement. Outre les crédits des différents ministères, certaines rubriques ou entités ont retenu l’attention des autorités publiques. On peut citer par exemple la mise en place d’un fonds de développement et de recherche à hauteur de 23 millions de gourdes qui, selon les propos de M. Dorsainvil, doit permettre de renforcer l’action gouvernementale dans des secteurs clés ; la constitution d’un fonds de pension pour les employés de la fonction publique d’une valeur de 282,3 millions de gourdes, la mise en œuvre d’un programme de développement local financé à hauteur d’un milliard de gourdes. Un programme d’hébergement des agents de la fonction publique pour un montant de 20 millions de gourdes a également été cité par le ministre de l’Économie et des Finances ainsi qu’un montant de 30 millions de gourdes destiné au Centre national d’information géospatial qui doit participer à l’identification de pôles de croissance et de leurs potentialités.

Le Tourisme occupe aussi une place de choix dans les priorités gouvernementales, d’après les propos du ministre Dorsainvil. Les actions à entreprendre en ce sens viseront l’augmentation de l’attractivité de sites et destinations touristiques, l’amélioration de l’offre touristique globale du pays, la création de nouveaux circuits et l’amélioration de l’image du pays par un programme de communication adaptée.

Un crédit de 2,75 milliards de gourdes est accordé au secteur agricole. Le ministère concerné poursuivra comme objectif d’augmenter la production et la productivité agricoles à travers l’amélioration des services à la production; d’accroître la disponibilité de l’eau au niveau des exploitations à partir des aménagements hydroagricoles et la protection de l’environnement, d’améliorer les services de base à la production, de promouvoir et renforcer les filières porteuses et d’inciter le développement d’entreprises de transformation agro-industrielle.

Aux observateurs qui reprochent au gouvernement l’existence d’un excèdent budgétaire alors que les besoins du pays sont si criants, le ministre de l’Économie et des Finances, Daniel Dorsainvil a fait remarquer que l’excédent dont on parle est plutôt important en base caisse mais sur la baisse d’engagement il apparaît plutôt faible. Selon M. Dorsainvil, une part substantielle des excédents budgétaires (entre 45 % à 50 %) proviennent des chèques de salaires non encaissés.

vendredi 12 octobre 2007

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