lundi 31 octobre 2011

Abricots (Haïti)

Amies et amis internautes,

Voici un vidéo sur le village des Abricots près de Jérémie, Haïti.

J'ai eu l'agréable surprise d'y voir l'architecte Juliette Nicolas qui fait du bon travail dans cette région reculée du pays où elle a un petit hôtel: Auberge Inn.

Pour sa part, le Professeur Jean-Claude Fignolé continue à servir en tant que Maire des Abricots: il démontre toujours beaucoup de dynamisme.

Abricots, Haïti, Joel Trimble, telelouange, 28 min 30 sec

dimanche 30 octobre 2011

Retour au pays natal d'Anthony Phelps

Par Bonel Auguste
Source: lenouvelliste.com, 29 octobre 2011

Anthony Phelps, né en Haïti en 1928, est l'un des poètes haïtiens les plus importants. Son oeuvre, poésie, roman, nouvelles est connue tant en Haïti qu'à l'étranger. Phelps a reçu deux fois le prestigieux prix Casa de las Americas pour sa poésie. Honoré dans de nombreux pays, ses livres sont traduits en une dizaine de langues et étudiés dans plusieurs universités. Phelps revient au pays natal pour présenter certains de ses livres récents : Le mannequin enchanté (nouvelles) Une plage intemporelle, Femme Amérique, Une phrase lente de violoncelle (poésie)... Il les signera à la librairie La pléiade de Pétion-Ville le samedi 29 octobre à partir de 10 heures a.m. Bonel Auguste l'a rencontré, accompagné de sa femme, Hélène, une Québécoise qui connait bien son oeuvre, son parcours littéraire (du début à aujourd'hui). Elle a participé à l'interview en complétant des réponses du poète, romancier, diseur.


Haïti: Le Nouvelliste (LN) : Anthony Phelps vous êtes l'un de ceux à avoir initié l'un des mouvements littéraires les plus importants en Haïti, Haïti-littéraire. Quelle est l'essence du mouvement ?

Anthony Phelps (AP) : Cela a commencé par une rencontre entre mon père et un ami qui lui a apporté un recueil de René Philoctète, Saison des hommes. Mon père lui a dit, j'ai un fils qui est poète; on pourrait les mettre en contact. Et René est venu me voir à Pétion-Ville avec son recueil. Il y avait des poèmes dans le livre de René qui recoupaient ce que j'étais en train de faire. On a échangé quelques poèmes. Et il m'a dit, le 18 novembre c'est mon anniversaire que nous allons fêter à La galerie Brochette à Carrefour. Est-ce que ca t'intéresse de participer à cette soirée ? Je devais rencontrer d'autres membres, parce que Philoctète appartenait au groupe Samba : Legagneur, Morisseau, Davertige. Il y avait deux ou trois autres. Ils se mettaient à me poser des questions pour savoir quelle était ma position en poésie. Il semble que j'avais bien répondu; ils m'ont tout de suite accepté dans le groupe Samba. J'ai été agréablement surpris; tous les samedis à midi, il y avait lecture de poèmes. Je participais moi aussi, j'avais toujours des petits poèmes en poche. Parallèlement à cette rencontre, je montais avec deux beaux-frères Radio Cacique. On voulait faire une radio éducative. Cette station allait servir de lieu de rencontre de nous six, Anthony Phelps, René Philoctète, Serge Legagneur, Roland Morisseau, Davertige, et Auguste Ténor. Celui-ci s'intéressait plutôt à la politique. Il était militant syndical. Il a séjourné deux fois au Fort Dimanche, la deuxième lui a été mortelle.

En formant Haïti-littéraire, on voulait se démarquer en poésie de ce qu'avaient fait nos ainés, et de la négritude. Pour nous, la négritude ne pouvait pas être haïtienne, parce que nous avions déjà franchi cette étape. Nous avons rejeté cette idéologie, Duvalier a transformé la négritude en idéologie raciste, anti-mulâtre et anti tout ce qui était contre lui. On a dû négocier, on ne pourrait pas écrire un poème et dire des choses qui pourraient choquer le gouvernement. Cela nous a appris à maîtriser notre écriture, à apprendre le plus de mots. Plus tu connais de mots, plus tu peux écrire des choses intéressantes. Ça a continué. Puis j'ai été arrêté. J'ai passé trois semaines au bureau de la police. J'ai continué à Radio Cacique à diffuser tous les dimanches des poèmes engagés. J'avais les deux oreilles fixées sur la rue. Je me demandais s'ils n'allaient pas revenir. Ma mère m'a dit, Anthony, tu quittes le pays.

LN : Le mouvement Haïti-littéraire n'a pas été théorisé, il n'a pas eu de crédo non plus. Comment vous travailliez? Comment était l'ambiance ?

AP : Serge Legagneur, surnommé le poète mécanicien (il était mécanicien) avait une voiture qu'on appelait Pégase qui nous transportait. On allait à La galerie Brochette, on s'amusait, on buvait, fumait. On se réunissait pour se lire, on se critiquait durement. Quand enfin l'un de nous trouvait qu'un poème était bon, il fallait expliquer pourquoi. Tu ne pouvais rien dire, tu patinais, tu pataugeais. On s'engueulait parfois. Mais il n'y a jamais eu de frustration ou de rancoeur. L'autre jour encore, je disais à Serge Legagneur, le meilleur poète d'Haïti-littéraire, c'est toi. Il m'a répondu, le meilleur poète d'Haïti-littéraire, c'est Haïti-littéraire. Quand Davertige a reçu un coup de chapeau de Alain Bosquet, c'est comme si c'était tout le groupe qui l'avait reçu.

LN: Vous êtes le premier du groupe à avoir connu l'exil. Comment l'avez vécu, je suppose dans la douleur ?

AP: Je suis parti d'abord; les autres ont suivi comme tout le monde. Des intellectuels, des peintres, des écrivains, ils ont fui la dictature.

LN: Je revois encore la célèbre photo avant votre départ où tout le groupe est réuni, vous portiez une cravate, Phelps.

AP: C'est une photo faite par mon beau-frère, Jean-Claude Carrier qui faisait de la photographie avec moi. Il n'y avait pas que nous cinq. Il y avait aussi d'autres membres que nous appelions des satellites comme Emile Olivier, Marie Chauvet, Janine Tavernier, Jacqueline Baugé.

LN: Vous avez choisi le Québec comme terre d'accueil?

AP: Je connaissais déjà le Québec, mais c'est aux États-Unis que j'étais allé. J'avais eu un visa grâce à mon frère médecin qui travaillait à Philadelphie. Lors de mon premier voyage au Québec, j'avais fait la connaissance d'écrivains dont Yves Tério et sa femme. Quand ils ont su que j'étais à Philadelphie, ils sont venus me chercher. Ils m'ont dit: tu vas pas écrire en français aux Etats-Unis. Ils m'ont ramené à Montréal. Quelque temps après, nous avons refait Haïti-littéraire à Montréal. Legagneur était là, Morisseau était là, j'étais là, Gérard Etienne y prenait part aussi. Nous avons eu la chance de trouver un Haïtien qui avait un restaurant que fréquentait la bohème québécoise. Il nous a offert l'espace le lundi comme il n'y avait pas de musique. Nous nous réunissions pour dire des poèmes et nous avons aussi invité des poètes québécois.

LN: Je suppose que vous avez vécu l'exil dans la douleur comme la plupart des gens.
AP: Comme tout le monde en pestant, en croyant que Duvalier serait renversé dans 6 mois, dans 1 an par l'armée ou par une invasion. Ma mère est morte en 73, je n'ai pas pu rentrer; j'ai été interdit de séjour en Haïti. Mais en 80, il y a eu un commencement de dégèl dans le gouvernement de Duvalier grâce à l'arrestation de Jean Dominique et d'autres gens. Et J'ai pu rentrer. Mon frère Pierre qui était ici, je lui ai dit, pose des questions au ministère de l'Intérieur. Il est allé voir le ministre qui lui a demandé si Anthony avait 50 ans. Mon frère lui a répondu oui. Et il a dit que je pouvais rentrer, car après 50 ans, il n'y a plus de révolutionnaire. Mais j'avais peur, je ne sortais pas. Je restais sur la galerie de la maison à Pétion-Ville.

LN: Vous vous êtes bien intégré à Montréal, vous avez travaillé à la radio...

AP: Non, j'ai travaillé à la télévision à Radio-Canada, Radio-Canada c'est aussi la télé. J'y ai travaillé pendant 20 ans comme journaliste. Après, j'ai passé 8 ans au Mexique, ensuite je suis revenu en Haïti pour travailler avec Jean-Claude Bajeux au ministère de la Culture et aussi avec le cinéaste Raoul Peck. J'ai monté des spectacles avec Syto Cavé, entre autres, 60 ans d'histoire qui a fait un boom.

LN: En Haïti, vous avez publié trois livres, Eté, Présence, Eclats de silence, dans lesquels, on remarque une quête de fraternité, un grand besoin d'amour, un désir de profonde intimité avec l'être aimé...

AP: Oui, oui, c'est parce qu'il n'y avait pas encore la souffrance de l'exil.

LN: Effectivement, on voit la différence entre les livres publiés en Haïti et ceux publiés en exil comme Points cardinaux, La bélière caraïbe, Orchidée nègre, Mon pays que voici qui évoquent la blessure de l'histoire, la mémoire douloureuse, la souffrance aiguë.

AP: Mon pays que voici, il y a une grande partie qui a été écrite en Haïti. Je suis parti au Québec avec un enregistrement de Mon pays que voici. En arrivant à Montréal, je l'ai fait écouter à deux ou trois camarades qui m'ont dit, Anthony, il faut mettre sur disque. Le livre est sorti après le disque.

LN: Ce disque vous a fait connaître à un large public en Haïti et ailleurs.

AP: Oui, un peu partout. Le romancier poète martinais, Ernest Pépin m'a dit, il y a deux ou trois ans, qu'il y a trois objets qu'on retrouvait dans la chambre des étudiants martiniquais, guadeloupéens et autres qui étudiaient en France, c'étaient une photo, celle de Che Guevara, un livre, Cahier d'un retour au pays natal, un disque, Mon pays que voici. Les Haïtiens qui étaient de passage à Montréal prenaient soin d'acheter le disque, mais ils achetaient aussi un disque de musique cubaine. Ils laissaient la pochette de Mon pays que voici pour mettre le disque dans la pochette du disque de la musique de danse cubaine pour pouvoir passer tranquillement à l'aéroport.

LN: Votre écriture poétique est très travaillée, elle est exigeante et on y trouve parfois des mots rares. Philoctète aurait dit un jour que vous écrivez comme un chirurgien.

AP: Le goût du travail sur la langue, je l'ai hérité de la famille. Mon père était commerçant, mais il écrivait des petits billets pour Le Nouvelliste et Haïti-journal. Je lisais, il y avait la bibliothèque familiale. L'un de mes oncles qui s'appelait Carl Wolff que je n'ai pas tellement connu, a écrit un livre intitulé Carolus que j'aimerais faire rééditer. Ce sont des fables comme celles de La Fontaine. Lui, il a utilisé des animaux d'ici. Les fables se terminent par un dicton en créole. Il y avait Jules Faine qui a avait épousé la soeur de ma mère. C'est lui qui avait écrit le premier livre sur la langue créole.

LN: Vous, vous n'avez jamais essayé d'écrire en créole ?

AP: Non jamais. Le français est une langue difficile. Me mettre sur les épaules d'une autre langue, le créole, non... je ne sais pas comment il fait Castera. Lui, il écrit un créole impeccable.

LN: Vous ne pouvez pas dire non plus en créole

AP: C'est difficile, mais j'ai dit un texte en créole, L'homme qui plantait des arbres de Giono traduit par Castera.

LN: A partir des années 70, vous vous êtes mis au roman tout en continuant avec la poésie. Dans les deux premiers, Moins l'infini et Mémoire en colin-maillard, Vous évoquez avec réalisme la dictature des Duvalier. Vous la dénoncez même, mais dans une sorte de mélange de réalisme et d'onirisme, surtout dans Mémoire en colin-maillard.

AP: J'ai écrit des romans pour évacuer la dictature, ses crimes, ses horreurs. Pour moi c'est une sorte de catharsis.

LN: La poésie le ferait mieux, non ?

AP: Non, la poésie a un côté mystérieux, qui ne dit pas tout à fait. Le roman te permet de dire et même de dénoncer. Le dernier roman que j'ai écrit et qui n'est pas encore arrivé ici, c'est un roman sur le retour impossible qui s'appelle La contrainte de l'inachevé, il est bien reçu par la critique et l'objet d'une thèse. Je viens de terminer une sorte de collage de nouvelles qui va former un roman. Il me faut trouver des recettes de plats haïtiens.

Vous savez, de tous les arts, la poésie est la seule qui ait été créée par l'homme. On trouve la musique dans la nature, la peinture, la sculpture, le chant, tout... Mais la poésie n'existe pas dans la nature. C'est une création humaine. La poésie ne rapporte rien, le roman rapporte de l'argent et les disques aussi, car les gens préfèrent écouter la poésie que la lire.

LN: Quand et comment écrivez-vous ?

AP: J'écris la nuit. Pour la poésie, j'ai un fichier que j'appelle Réserve poésie. Et je remplis ce fichier de temps à autre. Parfois, c'est deux lignes, trois lignes. D'autres fois c'est tout un paragraphe d'images qui n'ont rien à voir entre elles. Au bout de trois ou quatre semaines, je n'ai plus rien en cours, je vais au fichier pour voir ce que j'ai et comment je peux éventuellement les organiser. La poésie, je l'écris avec plaisir; le roman, je l'écris dans la douleur. Parfois j'ai envie d'assener le texte d'un coup de marteau pour le terminer. C'est plus physique. Il y a les personnages auxquels, il faut donner de la profondeur. Parfois, ils n'en font qu'à leur tête et suivent leur propre voie.

LN: Vous êtes aussi un diseur important, où avez-vous appris à dire ?

AP: J'ai appris seul en écoutant les autres, des diseurs comme Jean Villard.

‎100 LEÇONS POUR ECRIRE UN ROMAN (suite 4)

Par Michel Bertrand
Romancier


Facebook, 19 octobre 2011
21e leçon

Le manuscrit

Les temps ont changé. Bien sûr, rien n'est comme avant. La Technologie, quel que soit le domaine, continue de bouleverser l'ordre des choses. L'Ecriture et les moyens d'écrire évoluent également. J'appartiens à une génération où le manuscrit se définit comme tout texte ou ouvrage écrit à la main. Et que dire alors d'un texte dactylographié ? Pas de panique, bien que ce soit opposé à manu scriptus, on continue encore, tant bien que mal, d'utiliser le mot manuscrit pourvu que ce soit le texte destiné à la composition, c'est-à-dire celui qui sert d'original et qu'on va remettre à l'imprimerie. Mais, attention, depuis déjà des années, le latin n'est pas d'accord qu'on qualifie de manuscrit un texte dactylographié et veut alors imposer le mot tapuscrit. Ici, tout nouveau ne semble pas être tout beau, mais on le dit, on l'accepte.
Plus de panique, manuscrit et tapuscrit cohabitent aujourd'hui sans aucun problème pour désigner l'original d'un même texte. Vive le livre!

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Facebook, 21 octobre 2011

‎22e leçon

Que fait-on d'un personnage dont le rôle est terminé?
 
En rédigeant son livre, le romancier débutant se voit dans l'obligation de créer des personnages qui vont jouer des rôles importants ou moins importants. Le livre s'écrit, se construit, les missions s'accomplissent, l'histoire se précise, le lecteur ou la lectrice en sent venir la fin. Voilà une phase importante dans le déroule...ment d'une histoire.Suivant la trame, il faut mettre un peu d'ordre, résoudre certains problèmes, préparer la fin. C'est souvent l'instant où certains personnages deviennent oisifs, inutiles après avoir bien joué leurs rôles, peut-être excellemment. En d'autres termes, ils deviennent encombrants, nuisibles. Et la question est : Que faire d'eux? Certains romanciers les éliminent par un moyen ou par un autre, le plus souvent par la mort. D'autres leur réservent un sort moins pénible. J'avoue que dans mes romans, il y a souvent des dangers qui conduisent à la mort. Dans, par exemple, mon roman J'ACCUSE MA DESTINEE..., la mort d'un personnage a fait pleurer beaucoup de jeunes lectrices. Moi, j'avais dû observer une journée de recueillement vu le rôle qu'il a joué et réussi. Dès qu’arrivait sa mort, je cessais d'écrire. Et puis, une fois créé, le personnage maintient avec l'auteur un lien affectif direct et très profond. Danielle Steel a raconté dans une interview qu'elle a pleuré à la mort d'un personnage.
C'est paradoxal de constater que le triste sort de ces personnages est généralement un fait dont lecteurs et lectrices se souviennent souvent. En résumé, il n'y a pas d'auteurs méchants, ce sont les histoires qui naissent méchantes.


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Facebook, 23 octobre 2011

23e leçon

Temps morts dans un roman
 
Les bons romans se laissent lire avec facilité et tiennent le lecteur ou la lectrice en haleine. Assez souvent, l'on entend dire: ce roman, je l'ai dévoré ou l'ai savouré jusqu'à la dernière ligne. C'est croire que le livre ne permet pas de le déposer un instant. On le lit d'un trait. A travers toute l'histoire il y a une grande cohérence entre ce qui était, ce qui est et ce qui sera. Bref, un livre bien écrit, une histoire bien racontée et des lecteurs satisfaits.
Tous les livres ne sont pas mêmes. Il y en a qui sont bons, moins bons et carrément mauvais. L'un des défauts d'un roman populaire, ce sont les temps morts... On est en train de lire un livre avec passion et puis, brusquement, on n'a pas envie de continuer. On veut le fermer ou sauter cette partie qui donne l'impression que l'auteur divague, raconte des détails inappropriés, étrangers au sujet, donnant ainsi l'impression qu'il utilise le remplissage pour rendre son bouquin plus volumineux. Les temps morts se manifestent aussi au niveau du style. L'auteur, pendant plusieurs pages, présente un style qui laisse à désirer; des phrases mal construites, sans clarté, sans précision, pleines de confuson contrairement aux chapitres précédents bien pensés. Et puis, brusquement, l'auteur se reprend. Finit le temps mort. Revient le suspense. Revient la cohérence. Revient le style fascinant. L'histoire reprend sa force.
A quoi sont dus les temps morts dans un roman ? Généralement, c'est la fatigue. L'auteur a trop écrit. Il a sommeil. Son esprit a rendu tout son jus et pourtant il veut terminer un chapitre et même commencer un autre. Un temps mort peut être aussi dû à un manque d'attention, d'inspiration, de silence autour de l'auteur.
L'écrivain a besoin de solitude et de calme. Le bruit le trouble. Bref, on écrit quand on peut, quand les conditions d'écrire sont réunies.

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Facebook, 23 octobre 2011

24e leçon

La ponctuation n'est pas facile

Ponctuer se définit comme une façon de marquer un texte par des signes de ponctuation. Et les signes de ponctuation très usuels sont la virgule, le point, le point/virgule, le point d'interrogation. Les autres existent, mais ils ont généralement une faible présence dans la rédaction d'un roman ou de tout autre texte. Aucun romancier, expérimenté ou débutant, ne pourrait ignorer totalement l'importance de la ponctuation. La liberté de ne pas ponctuer un texte se manifeste souvent dans le cadre d'un poème où le travail de ponctuation est confié au diseur ou encore au lecteur ou à la lectrice. Cette liberté, jusqu'à présent, est considérée comme une innovation pour ne pas dire une audace. Une liberté, je l'avoue, qui m'a personnellement influencé vu que je n'ai pas l'habitude de ponctuer mes poèmes. Réf: Près d'une vingtaine de poèmes dans mon roman QUI DE NOUS DEUX A TORT? ne sont nulle part ponctués.
Dans un roman, la meilleure façon pour éviter les difficultés liées à la ponctuation, c'est de formuler des phrases courtes. Une phrase courte veut dire : sujet, verbe, complément Exemple: Michel G Bertrand écrit son 8e roman. En fait, plus la phrase est longue, plus elle est sujette à subir les exigences de la ponctuation. Exigences pas souvent faciles. Ce qui est plus grave, une simple virgule mal placée peut changer complètement le sens d'une phrase. Alors, à bon entendeur salut!
 
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Facebook, 29 octobre 2011

25e leçon

Une plume, des feuilles de papier ou un ordinateur...

L'histoire que tu vas raconter ne commence pas aujourd'hui. Ton livre commence à exister dès l'idée de l'écrire, de réfléchir sur le sujet, de penser aux personnages, d'en parler à des amis. L'activité créatrice remonte à cette période-là, à ces moments de tâtonnement, d'interrogation, de recherches, de doute ou de confiance en soi. Moi, depuis 2005, je publie un roman chaque année et je peux avouer que la rédaction de chaque nouveau roman commence toujours trois mois après celui qui le précède. En d'autres termes, je prends toujours trois mois de réflexions créatrices...
Un matin, à midi, un soir ou même à minuit, tu tiens ta plume ou allume ton ordinateur, regardes la feuille ou l'écran, réfléchis et attends la première phrase... qui va te jeter à l'eau, pas pour t'y noyer, mais pour écrire d'autres phrases, en former des paragraphes et peut-être le premier chapitre de ton roman.
Certains auteurs expérimentés corrigent les fautes en écrivant; d'autres écrivent, vomissent, comme on dit, les idées et corrigent après. Ne t'inquiète pas, tout n'est qu'une question de méthode et chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients. Par exemple, tu corriges en écrivant, cela retarde les idées, handicape l'inspiration. Tu corriges après avoir terminé le chapitre, ton livre peut être publié avec des fautes qui n'ont pas été corrigées dès l'instant où tu les avais remarquées.
Après le premier chapitre qui peut être court ou long, ( 2 ou 5 pages écrites ou plus), tu réfléchis pour voir si tout ce que tu as écrit a rapport avec l'histoire qui bouillonne dans ta tête. Si non, tu fais des ajustements, tu mets de la précision, de l'ordre, de la clarté avant de passer au second chapitre. Conseil important : Chaque fois que tu vas commencer un nouveau chapitre, prends le soin de relire le chapitre précédent.
Ecrire, c'est un plaisir.
 

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Facebook, 29 octobre 2011

26e leçon

Une histoire cohérente
 
En prenant l'habitude de relire le chapitre précédent, cela permet de voir clairement où l'on était arrivé et où l'on va à travers le nouveau chapitre qu'on va rédiger. N'oublie pas que ce qui fait avancer une histoire et qui permet de bien la saisir et d'en pénétrer tout l'ensemble, c'est la cohérence entre ce qui est déjà dit et ce qui sera dit. La cohérence, pour être plus clair, c'est donc ce lien qui attache les chapitres les uns avec les autres jusqu'à la fin de l'histoire. Un problème soulevé, une question posée, une situation difficile que confronte un personnage, une idée maîtresse qu'on développe, un projet en perspective, tout cela ne doit pas rester en suspens, il faut y donner suite pour faire avancer, de manière cohérente, l'histoire qu'on raconte.
Le romancier débutant, qui n'a pas suffisamment d'imagination pour créer, inventer, doit développer son sens d'observation, aller chercher son inspiration dans la vie réelle, c'est- à-dire voir les choses telles qu'elles sont. Toutefois, en tant que romancier, il y apportera sa part de fiction, plus précisément transformera la réalité en roman.

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Facebook, 29 octobre 2011

27e leçon

Précautions à prendre

J'imagine que tu as bien commencé ton roman, que les personnages ont des traits de caractère bien travaillés, les distinguant les uns des autres et qu'ils commencent à bien jouer leurs rôles. J'imagine aussi que l'histoire que tu racontes est intéressante grâce à sa cohérence, à un style clair et précis, au suspense qui l'anime de page en page ou du moins de chapitre en chapitre. Enfin, j'imagine que tu prends un réel plaisir à jouer ton rôle de narrateur au point que tu as une grande confiance en toi et veux aller jusqu'au bout de ton rêve. Pour rédiger ton histoire, tu utilises probablement des cahiers ou un ordinateur, c'est bien. Et puis, un beau jour, les cahiers sont perdus ou l'ordinateur est victime d'un virus qui anéantit tout. C'est le désarroi total, c'est le découragement. Les chapitres écrits n'existent plus. Le livre a disparu avant sa fin. Il faut recommencer ou abandonner le projet. Quelle catastrophe pour un romancier débutant ! Alors, pour pouvoir faire face à cette éventuelle situation, il est recommandé de :
1-- Photocopier au fur et à mesure toutes les pages écrites de tes cahiers et les placer en lieu sûr;

2-- Si tu utilises un ordinateur, après chaque séance de travail, transfère toutes les pages écrites sur USB.
Dans la vie, dit-on, on n'est jamais trop prudent.

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Liens vers les leçons précédentes:

2) Michel Bertand-leçons 9 à 11




jeudi 20 octobre 2011

Le Droit pour Monsieur et Madame Tout le Monde - No. 4

  
Monsieur-Tout-Le-Monde et la profession d’avocat
Par Guy Lamothe

De tout temps, Monsieur-Tout-Le-Monde»  s’est toujours cru avocat, surtout s’il s’agit de sa propre cause, et ce, sans avoir fait des études en Droit, sans avoir été reçu par le Barreau et sans avoir plaidé devant les Tribunaux.  Or, ce même «Monsieur-Tout-Le-Monde», quand il a un problème de santé ou de déversements d’eau, a recours, selon le cas soit à un médecin soit à un plombier. Comment expliquer ce comportement ? C’est ce que nous nous proposons d’examiner.

La notion de Droit, avant la lettre, a débuté, à partir du moment où les hommes ont commencé à vivre en société. Le pourquoi ? Eh, bien,   quand les hommes vivent en société, il est inéluctable que des conflits naissent. Donc, pour les résoudre, on a recours, à quelques bribes de justice. Donc, «l’homme» étant  le centre de ces conflits se trouvait dans la nécessité de se défendre lui-même. Qui ne se souvient pas du récit biblique du Jugement de Salomon, véritable monument juridique qui a traversé des siècles jusqu’à nous et nous émeut encore tous? Qui ne se souvient pas de la Loi du Talion ? Du Droit Romain dont les chapitres sur le mariage, la famille, l’adoption… ont inspiré notre Droit Civil moderne. Donc, depuis la nuit des temps, l’homme a donc appris à se défendre lui-même, et l’homme moderne en a hérité ; ce besoin de se défendre est considéré comme un droit naturel.
Le Droit est basé en grande partie sur la raison. «Monsieur-Tout-Le-Monde» est persuadé que sa cause étant juste, il la gagnera. Ce n’est pas nécessairement vrai. Car, devant un tribunal, il ne suffit pas d’avoir raison ; mais il faut savoir avoir raison . On peut avoir raison et perdre sa cause ; car «savoir avoir raison» est un art ou mieux, une science, et c’est le Code de Procédure Civile (ensemble de règles régissant la marche des procès devant les Tribunaux) qui la détermine, qui la possède.

          
Nous avons encore fraîche à l’esprit une audience civile où un Docteur en Droit Civil, (l’un des doctorats les plus difficiles à obtenir, aux dires des connaisseurs)  affrontait un avocat ordinaire, qui a vingt ans de pratique devant les Tribunaux, par conséquent expérimenté en Procédure. Le Docteur était demandeur et plaidait une affaire personnelle de succession. Le procureur du défendeur a fait voir de toutes les couleurs au Docteur en Droit, en soulevant des exceptions, puis des points de droit pertinents en procédure. Visiblement, on voyait qu’il se moquait de ce Docteur en Droit. Ce dernier s’est senti tellement indigné, en plaidant, qu’il fit une poussée subite de tension et tomba sur son siège. Le juge dut suspendre l’audience et la renvoyer à une date ultérieure pour la suite des plaidoiries : formalité obligatoire. Mais d’après l’allure des débats, tout portait à croire que le Docteur en droit allait perdre son procès, à plus forte raison s’il était question de «Monsieur-Tout-Le-Monde».
Par contre, lorsque ce dernier  se résout à prendre  un avocat, il veut que ce dernier fasse des miracles. «Je te paie, dit-il, vas-y ! Fonce !». Il le pousse à l’extrême. Souvent l’avocat craint plus que «Monsieur-Tout-Le-Monde»  les conséquences graves et les dangers d’un tel procès ; il sait qu’une affaire peut commencer petite comme un œuf et se terminer grosse comme un bœuf.
Parfois, et même plus souvent que parfois, un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès. Le procès relatif à la succession  d’Arturo Gatti, qui englobe trois pays : le Brésil, les États-Unis et le Canada (Montréal) en est la preuve par neuf. La juge, qui entend l’affaire à Montréal, a dernièrement demandé aux parties en litige de s’entendre, vu que les 2/3 du montant de la succession, soit environ cinq des huit millions de dollars sont déjà fondus, en raison des frais judiciaires, d’avocats et autres. Obnubilées par leur haine, leur orgueil et le mirage des huit millions de dollars, elles sont restées sur leur position respective. Finiront-elles par entendre et écouter, avant qu’il ne soit trop tard, ce signal d’alarme, ce cri du cœur lancé par la Juge ?
Aucune loi n’interdit à «Monsieur-Tout-Le-Monde» d’attaquer ou de se défendre seul, en Justice, mais il le fait à ses risques et périls. C’est pour lui venir en aide que le Législateur, par la loi-cadre sur la Déjudiciarisation a créé certains Tribunaux : Petites Créances, Tribunal pour les  jeunes contrevenants, La Régie des Loyers, Loi des Dépôts Volontaires(très nécessaire ces jours-ci, en raison des difficultés financières que nous connaissons) qui utilisent un vocabulaire non-juridique, des termes simples et à la portée de tous.  

mercredi 19 octobre 2011

mardi 18 octobre 2011

‎100 LEÇONS POUR ECRIRE UN ROMAN (suite 3)

Par Michel Bertrand
Romancier


15eme leçon
Facebook, 11 octobre 2011
L'écrivain débutant a-t-il besoin d'un modèle?

Le plus souvent, on ne pense à écrire un roman qu'après en avoir lu une multitude. Certains romans lus ne sont pas lus pour rien; on en tire leçon. Ils peuvent marquer les lecteurs par la force d'un style fascinant à un moment où il est question de faire preuve de clarté, de précision et de concision dans une oeuvre romanesque. Et ce n'est pas pour rien que certains lecteurs et certaines lectrices prennent plaisir à acheter tous les romans de tel ou tel auteur. L'écrivain débutant a toujours une raison, consciente ou inconsciente, d'adorer, d'adopter un auteur. C'est là évidemment que commence son influence sur lui jusqu'à l'identifier ou le considérer comme modèle ou guide. Et, plus grave encore, le débutant peut vouloir l'imiter, lui ressembler. Je me souviens que dans les années 70, j'avais un auteur dont j'étudiais le style et sans pour autant m'intéresser aux histoires qu'il me racontait. Ses techniques d'écriture m'ont longtemps influencé avant de me chercher moi-même...C'est un auteur à suspense et dans tous mes romans, le suspense est fort et permanent. En passant, sachez qu'il y a une ou des techniques du suspense. En tant que romancier, ceux et celles qui veulent me connaître davantage, je les invite à aller sur Google et écrivez: Michel g Bertrand. Ils y liront les articles concernant ma production romanesque, mon style, mes interviews et ma vision en tant qu'écrivain, témoin de mon temps.
 
Bref, c'est normal qu'un écrivain débutant écrive à l'ombre d'un auteur qui l'influence tant par la forme que par la nature des sujets traités en attendant de pouvoir s'imposer par son propre style...
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16eme leçon
Facebook, 12 octobre 2011
Le suspense

Contrairement à un roman à thèse, la force du roman populaire est dans le suspense qui nous tient en haleine en le lisant. Le suspense, c'est le moment où l'action nous met dans une attente qui nous fait souvent demander: qu'est-ce qui va se passer, se produire ? Pour que le lecteur ou la lectrice pénètre bien l'action et la saisisse à travers tout son processus, le romancier, généralement, utilise un langage familier, cool et clair, langage de nature à rendre l'histoire compréhensible, donc accessible. Ainsi écrit, le livre est facile à lire, mais un style ronflant pourrait bien le compliquer en ne permettant pas de suivre le processus de l'action, comme ça se passe dans les romans à thèse, exigeant eux-mêmes un certain niveau de compréhension et d'assimilation.
 
Le suspense a ses techniques. Par exemple, une question qui finit un chapitre, un problème posé quelque part, une réflexion, un danger en perspective, tout cela peut créer un suspense capable de nous mettre dans l'attente d'une réponse, d'une solution. Et c'est ce suspense qui nous accrochera à l'histoire jusqu'à nous porter à lire le livre de la première à la dernière page...La lecture est un plaisir, elle ne doit pas torturer l'esprit.
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17eme leçon
Facebook, 13 octobre 2011
Les intrigues

Le roman, en tant qu'oeuvre de fiction, doit créer chez le lecteur ou la lectrice un vif intérêt, une vive curiosité. On ne lit pas un roman par compassion ou par pitié pour l'auteur, mais, bien sûr, pour la façon dont les faits et les actions s'enchaînent pour former ce qu'on appelle sa TRAME.

La trame d'un roman regroupe tous les événements marquants, toutes les actions qui, pendant ou après lecture, nous marquent par l'impression qu'elles produisent. Un roman, dont les intrigues sont bien menées, laisse des souvenirs souvent inoubliables. C'est un livre qui peut pendant longtemps occuper la mémoire du lecteur et celle du temps. Alors, pas de roman sans histoire et pas d'histoire sans trame.
Bref, autant que les intrigues d'un roman sont arrivées à rendre le lecteur curieux, attentif et enthousiasmé, c'est autant qu'un bon destin lui est réservé.
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18eme leçon
Facebook, 14 octobre 2011

L'inspiration

L'écrivain débutant peut avoir une ou plusieurs raisons de compter sur l'inspiration comme impulsion créatrice. Débutant, il voit que l'inspiration est éventuellement une aide, un support, une amie souvent capricieuse, mais quand même une bonne amie souvent à l'origine de grandes oeuvres qui ont marqué l'Humanité, traversé beaucoup de temps et même des siècle...s. Inspiré, l'écrivain débutant se jette à l'eau un matin ou en pleine nuit...
 
L'Ecriture est vaste de par les variétés de sujets qu'elle met à notre disposition. Chez le débutant, l'amour, la nature, la souffrance humaine, la misère, l'injustice, la politique, autrefois le patriotisme et la Patrie, tout cela peut facilement l'inspirer à produire ses premiers textes. Beaucoup d'écrivains célèbres se souviennent encore de leurs premiers acrostiches, de leurs poèmes d'amour, de leurs écrits face à la nature, de leurs cris contre l'injustice, etc. A remarquer que ce sont des thèmes également traités par les romanciers expérimentés.
 
L'inspiration a-t-elle une heure fixe pour se manifester? Personne ne sait, mais ce qui est certain, il faut en profiter quand elle est là, qu'il soit matin, midi ou soir.

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19eme leçon
Facebook, 16 octobre 2011

Ecrit-on pour gagner de l'argent ?

En écrivant son premier roman, le romancier débutant ne voit pas l'argent comme finalité. Il pense plutôt à sa fierté d'avoir pu produire une oeuvre qu'on lit, commente, apprécie; une oeuvre qui pourra attirer l'attention des presses écrite, parlée et télévisée. Une dont on parle. Il pense plutôt aux éloges, aux félicitations, à un statut prestigieux dont il sera l'objet si son livre est bon. Je me souviens de mon premier texte écrit en pleine adolescence, publié dans les coulonnes du Quotidien Le Nouvelliste. A l'époque, mes amis Dr Pierre Montès et Dr Nicolas L. Pauyo, adolescents déjà intellectuels, prenaient un réel plaisir à partager avec moi ma joie, mon bonheur d'enregistrer ma première publication. L'argent, je n'y pensais pas. Je m'attendais aux félicitations telles que: j'ai lu ton texte, compliments; tu as une bonne plume, il faut continuer. L'argent, je n'y pensais pas.
 
Etre romancier, c'est un métier. Le romancier qui écrit vraiment bien devrait pouvoir vivre de sa plume. Mais attention, ça dépend dans quel pays il écrit, surtout si ses livres n'atteignent pas encore une portée internationale. Par exemple, aux Etats-Unis d'Amérique, c'est possible. En Europe, c'est possible. Au Canada, c'est possible. Tel n'est pas le cas dans les pays moins avancés, alias sous-développés. La faiblesse du pouvoir d'achat des lecteurs et des lectrices enlève au romancier débutant l'espoir qu'il pourra certainement vivre de sa plume. C'est ça, la réalité. Mais, faut-il cesser d'écrire? Non! Il faut continuer pourvu qu'on ait la possibilité de publier. Il y a quand même le plaisir d'écrire. Et puis, l'argent, pour le romancier comme pour tout autre métier, ne fait pas le bonheur.
 

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20eme leçon
Facebook, 18 octobre 2011

Phrases d'auteur

Un roman, c'est une combinaison de mots qui deviendront phrases, de phrases qui deviendront paragraphes, de paragraphes qui se feront chapitres et le tout reste uni et harmonieux pour présenter une histoire qui se veut d'être lue, comprise, fascinante et inoubliable.Les phrases d'auteur, elles, présentent une certaine particularité : elles sont rares dans un roman. En d'autres termes, tout auteur n'est pas capable de phrases d'auteur et encore moins le romancier débutant. Ces phrases, tombées de la bouche d'un personnage ou de celle d'un auteur narrateur, peuvent être, à la longue, des sujets de dissertation et de réflexion. Beaucoup de lecteurs et de lectrices se souviennent de cette forme de devoir: Comment et discutez cette phrase de X... Les phrases d'auteur sont susceptibles d'éclaicir, d'expliquer la vision d'un auteur ou un aspect de son univers, de sa conception du Monde ou d'autres entités de la vie. Le romancier expérimenté et mûr, en écrivant son livre, laisse échapper une phrase capable de résumer ou d'asseoir une idée prédominante. Le plus souvent, c'est une phrase, une pensée très courte, mais très longue en profondeur. Par exemple, un écrivain français disait: Une vie n'est rien, mais rien ne vaut une vie.
 
Bref, une phrase d'auteur, c'est souvent l'auteur entre parenthèse, émettant, par exemple, une réflexion sur l'Univers et toutes les choses, bonnes ou mauvaises, qui le composent. Le plus souvent, le lecteur ou la lectrice souligne ces phrases, les enregistre quelque part ou même les mémorise...

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Liens vers les leçons précédentes:

mardi 11 octobre 2011

‎100 LEÇONS POUR ECRIRE UN ROMAN (suite 2)

Par Michel Bertrand
Romancier
12eme leçon

Facebook, 8 octobre 2011
 
Face aux critiques
L'écrivain débutant a tendance à se poser ces questions: va-t-on apprécier mon oeuvre ? Ou: Faut-il que je publie mon roman? Quand on veut embrasser un art quelconque, particulièrement l'Ecriture, le plus souvent, les critiques négatives viennent de ton entourage direct. On peut te dire: L'histoire que tu racontes n'est pas intéressante. Franchement, je ne comprends pas ce que tu veux dire là, je n'y vois ni tête ni pieds. Quand tu fais face à ce genre de critiques, ne te fâche pas, ne te décourage pas, souris. Pense plutôt à poursuivre ton rêve, à travailler davantage. Il y a un peintre qui disait que le tableau qui l'a rendu célèbre était celui que son entourage avait le plus critiqué. Bref, le premier obstacle que confronte un écrivain, c'est souvent son entourage. Sont déjà chanceux et heureux les débutants qui ne feront pas face à cette étape difficile!
Le métier d'écrivain demande qu'on ait une forte personnalité. Au départ, il faut avoir confiance en soi tout en reconnaissant aussi que tu ne détiens pas le monopole du savoir ou de la vérité. Le regard de l'autre compte aussi. Toutefois, la sagesse d'un écrivain débutant doit ou devrait l'inviter à comprendre qu'une critique de nature constructive, c'est l'un des meilleurs moyens pour le faire avancer vers le succès...
 
Et pour finir, les critiques critiquent, les écrivains écrivent. A chacun son boulot.

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13eme leçon
Facebook, 9 octobre 2011
 
Etre dans la peau de son personnage

Comme je l'ai dit plus haut, chaque personnage répond à un besoin de dire ou de faire quelque chose pour faire avancer l'histoire. Il faut le créer au moment où la nécessité se fait sentir. Le problème, pour certains écrivains, c'est comment habiter un personnage, comment le pénétrer, comment lui donner un langage et des gestes en fonction de son rôle présent ou futur. Certains écrivains sont de bons narrateurs et fascinants par le style et pourtant ils deviennent souvent maladroits chaque fois qu'il s'agit de faire parler les personnages. Les mauvais dialogues peuvent décevoir le lecteur ou la lectrice. Là, on a l'impression que le romancier ne connaît pas bien son personnage, ne l'a pas assez travaillé tant sur le plan psychologique que physique. Le romancier doit souvent s'oublier pour se retrouver, au besoin, dans la peau de ses personnages. On est dans l'imaginaire, c'est vrai, mais il faut donner au lecteur l'impression que tout est vrai, que ce qui est dit ou fait n'est pas différent de la réalité. En ce qui me concerne, il y a toujours une certaine intimité entre mes personnages et moi bien que je ne sois pas l'homme de mes livres. Je crois et je persiste à croire qu'il n'y a pas un personnage totalement indépendant de son créateur bien qu'on pense que le romancier est à l'éçoute de ses personnages.
Pouvoir entrer dans la peau de son personnage, c'est l'une des meilleures qualités d'un bon romancier.
 
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14eme leçon
Facebook, 10 octobre 2011
 
Niveau d'études

Chaque année, lors de la sortie d'un nouveau roman, je donne des conférences, rencontre des jeunes pour leur parler de Lecture et d'Ecriture. J'ai eu souvent l'occasion de répondre à cette question: Monsieur, peut-on être écrivain si on n'a pas terminé ses études secondaires? Parfois, c'est une confidence qu'on m'a faite sous cette forme : Monsieur, j'ai beaucoup d'idées, j'aimerais écrire, mais j'ai trop de lacunes en grammaire. C'est une erreur de croire qu'un romancier, c'est celui qui a fait de grandes études et encore moins des études universitaires. On en trouve, c'est vrai, mais ce n'est pas toujours ça. En revanche, si l'on me disait: Monsieur, je voudrais écrire des romans, mais je n'ai pas d'imagination. Là, il y a un problème sérieux, un handicap majeur. Et pourtant, il y a quand même une autre voie à prendre, à savoir: si l'on n'est pas capable d'imaginer une histoire ou d'écrire un roman tiré de son imagination, on peut toutefois écrire un roman à thèse où l'on serait amené à défendre une proposition, à soutenir une opinion. Quant aux lacunes grammaticales, il y a des correcteurs qui sont là pour ça. Cherche et tu en trouveras. Tu peux écrire ton livre, mais avant de le publier, tu dois le faire lire par des spécialistes en grammaire, par des amis qui peuvent être de bons gardiens...
 
Pour revenir au niveau d'études secondaires, c'est conseillé de traverser le seuil des classes( 3eme et seconde, ) capables de te permettre, comme on dit, de FAIRE TES HUMANITES. Je rappelle qu'il y a aussi de bons écrivains qui n'étaient ou qui ne sont que des autodidactes, c'est-à-dire, ils se sont instruits tout seuls avant de devenir de bons écrivains...
 
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Liens vers les leçons précédentes:
 

lundi 10 octobre 2011

Le Droit pour Monsieur et Madame Tout le Monde - No. 3

La modification de l’unanimité des douze jurés pour rendre leur verdict est-elle souhaitable ?
 
Par Guy Lamothe

Ces jours-ci, il est grandement question d’amender certains articles du Code Criminel en rendant les sanctions plus sévères : notamment, la durée de l’emprisonnement plus longue ;la mise en liberté conditionnelle obtenue dans un délai  court ; les jeunes contrevenants qui, en raison de leur âge, se croient au-dessus de la loi.

Toute cette énumération est pour vous dire que la modification de l’unanimité des douze jurés pour 
rendre leur verdict valable, n’est pas une question urgente ; elle n’est que souhaitable.

D’ailleurs, les-uns pensent que cette question concerne un petit groupe de personnes et n’a aucun intérêt général ; d’autres, qu’une telle modification porterait atteinte à la caractéristique et à l’identité du système anglais, par conséquent, canadien.


Examinons ces deux points de vue.

Peu de gens sont concernés. Cette assertion est trompeuse : vous avez tout l’appareil judiciaire de la Ville, les ou l’accusé, les parents, les avocats, les témoins, les jurés et l’assistance.

Si le nombre de jurés est infime(12) mais leur décision a un caractère général.

Je ne reviendrai pas sur le rôle des jurés qui a déjà fait l’objet de l’un de mes articles, toutefois, si j’en fais allusion aujourd’hui, c’est parce que je l’envisage sous un autre angle : celui de sa modification ; c’est pourquoi  je ne peux passer sous silence, le fait que, «séquestrés», pendant plusieurs jours et parfois fort tard dans la nuit, fatigués et épuisés, ils doivent rendre une décision unanime. Dans de telles conditions, celle-ci est-elle la garante d’une meilleure décision ? Je vous laisse le soin d’y répondre.

Si l’on adoptait le système français, c’est-à-dire celui de la majorité relative (7/5, 8/4, etc; elle va jusqu'à 6/6) admis par la jurisprudence française, on n’est pas encore là ; je ne vois pas en quoi il constituerait une atteinte à la caractéristique et à l’identité du système anglais, et partant, canadien. Car ce serait autant de gagner en perte de temps et d’argent, sans amoindrir l’impartialité de la Justice. De plus les deux systèmes admettent à leur base, il est vrai en des termes différents, le principe de la présomption d’innocence

Dans le Droit Criminel Canadien, on lit: « La Couronne doit faire la preuve, hors de tout doute raisonnable de la culpabilité de l’accusé.»

Dans le système français, on lit: «Le doute profite à l’accusé.»

Un tel changement, à peine perceptible, ne saurait porter atteinte à la caractéristique et à l’intégralité du Code Criminel Canadien. Au contraire, il apporterait une amélioration marquée au sort des jurés. Si cette modification n’est pas possible, pour toutes sortes de raisons, lors des prochains amendements prévus, elle reste et demeure souhaitable.

samedi 8 octobre 2011

Hommage au père Joseph Augustin (1)

Père Joseph Augustin (1921-2011)
Un homme exceptionnel


Joseph Augustin est né en Haïti en 1921. Il est décédé le 23 septembre 2011 à l'hôpital Santa Cabrini à Montréal.

Joseph Augustin était vraiment homme exceptionnel.

Comme il le dit dans la préface de l'essai du Dr. Fils-Aimé intitulé: Vodou, je me souviens, Joseph Augustin nous révèle que, ordonné prêtre en 1944 à l'âge de 23 ans, il a été engagé dans la plus retentissante bataille de l'église catholique contre le Vodou (campagne anti-superstitieuse ou campagne des Rejetés).

Son zèle, au cours de cette campagne, se refoidit brusquement un jour de l'année 1948 en priant dans sa chambre: «J'entendis en moi-même une voix qui disait: ''Comment peut-on se mettre à dire ''lwa se denmon' ?'' ».

Trois faits importants ont selon lui marqué son cheminement apostolique. Voici comment il les raconte dans la préface de l'essai du Dr. Fils-Aimé.
  1. «En théologie nous avons tous appris que la possession diabolique, dans toute l'Histoire de l'Église, s'accompagne de paroles, de gestes grossièrement oscènes et blasphématoires, crachant toute sorte de saletés en particulier contre l'Eucharistie et contre la Vierge Marie. Or, dans le phénomène vodouesque du 'tonbe-lwa', ce que toute l'assistance voit et entend de la part de l'intéressé ce sont sans doute parfois des défoulements grossiers, des frustrations répugnantes, somme toute, des laideurs mais à dimensions humaines et naturelles! Mais ne perçoit-il pas également de bons conseils pratiques pour mieux vivre, des thérapies naturelles, médications, tisanes, massages, onctions d'huile, de nature à donner guérison et bien-être aux gens? Sont-ce là des oeuvres sataniques? Étudier ce phénomène du ''tonbe-lwa'' s'imposait comme un devoir grave ...»
  2. «Au début de mes recherches sur le terrain, j'arrivai à Hinche à l'âge de 29 ans. Pour la première fois de ma vie, j'allai, la nuit, voir une danse vodou organisée dans la ville. Frappé par l'art populaire, la splendeur, l'élégance et la souplesse si naturelles des 'hounsi' (2) qui dansaient en cercle en chantant un yanvalou savamment scandé par trois tambours, je m'en allai édifié par la beauté du spectacle et je disais en moi-même: '' Mon Dieu, comment pourrais-je, pour ta gloire, transporter à tes pieds devant tes autels une cérémonie aussi émouvante, une musique aussi bien rythmée et une chorégraphie aussi ravissante? »
  3. «En 1958, à la ''Voix de l'Ave Maria'', radio de l'évéché du Cap-Haïtien, je produisis le premier cantique haïtien fait pour tambour. Le 23 septembre 1963, dans un récital à Saint-Louis de  Gonzague, Port-au-Prince, je publiais la trentaine de mes premiers cantiques pour tambour. Le tambour conique du Vodou était mis au service de Dieu. Je l'appelai ''tanboula'' ce genre nouveau de chants d'Église.»
En 1999, cinquante ans après le premier des trois faits marquants, Père Joseph Augustin publie à Montréal le livre intitulé  Le Vodou Libérateur  qui contient ses réflexions sur l'acculturation (intégration/adaptation dans le Vodou en tant que structure d'accueil) de l'Évangile dans l'Église (assemblée de chrétiens) haïtienne (3). Puis, en 2003, il publie le livre La foi de Boukman et de son peuple dans lequel il consigne selon ses propres mots la vision du Vodou qui lui semble juste.

Le père Joseph Augustin croit que le Vodou est une foi, un trésor à ne pas perdre. Il propose à l'haïtien la chrétienté-vodou pour vivre ''une foi bien inculturée (adaptée à la culture haïtienne), plus vraie, plus éclairée, plus raffinée, puissante jusqu'à déplacer des montagnes''.

Le père Joseph Augustin se marie en 1969à Anne-Marie Gilles à la suite d'un rescrit du Pape Paul VI et il fonde une famille. Il est donc resté prêtre.

La famille Augustin en Haïti est connue de tous. Durant une partie de mon enfance, dans les années 1950, j'ai grandi à Pétionville à la rue Darguin, une rue parallèle à celle où se situait la maison des Augustin, la rue Villatte. À ce moment-là je ne connaissais pas encore le père Joseph Augustin qui n'habitait pas, de toute évidence, à la rue Villatte. Son frère Rémy Augustin (1910-1983) qui devint le premier évêque haïtien en 1953 (Évêque auxiliaire de l'Archidioscèse de Port-au-Prince), était de ce fait plus notoirement connu.

Durant la dernière décennie avant sa mort, mon épouse et moi, avons eu  la chance de rencontrer le père Joseph Augustin (Papi Djo) et son épouse Anne-Marie à Montréal en quelques  occasions au cours desquelles nous avons échangé un peu. C'est à l'une de ces rencontres que j'ai fait l'acquisition de ses deux livres.

Grâce à Papi Djo, particulièrement, je n'oublierai jamais que Dieu est Amour.

Dans ma démarche discontinue pour essayer de comprendre le phénomène du chevauchement que Papi Djo appelle le tonbé-lwa et  que, dans d'autres cultures, selon moi, on appelle le channeling ou canalisation, Joseph Augustin m'a mis sur la piste des vibrations. Ce mot tombant dans l'oreille d'un ingénieur, je l'ai intégré dans mes réflexions sur le sujet.

Je regrette de n'avoir pas pu échanger avec lui plus longuement sur ce sujet. Mais, miraculeusement, cet homme exceptionnel  nous a laissé un disciple tout aussi exceptionnel. Il s'agit d'un éminent (à mes yeux) pasteur de l'église protestante en la personne du Dr. Jean Fils-Aimé que nous, catholiques, prenons plaisir à écouter reuligieusement tous les dimanches matins, en plus de ses interventions opportunes dans d'autres émissions sur d'autres sujets.

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(1) Voici deux liens vers des textes concernant le père Joseph Augustin:
Hommage à Papy Djo par Frère Buteau (Brother Tob), SNAA, 1er octobre 201.

Entrevue avec Joseph Augustin (Papy Djo), par Frère Buteau (Brother Tob), SNAA,  17 septembre 2007 

(2) Dans l'essai du Dr Fils-Aimé, il est écrit «ounsi» au lieu de «hounsi».
(3) Les termes "acculturation" et "inculturation" sont presque synonymes. Le terme "acculturation" est emprunté à la sociologie. Dans la littérature des théologiens, la tendance actuelle est d'utiliser plutôt le terme "inculturation". Selon Wikipédia, l'acculturation est un concept anthropologique qui concerne le contact et la relation entre deux cultures, tandis que l'inculturation est un concept théologique qui concerne la rencontre de l'Évangile avec les différentes cultures. Toujours selon Wikipédia: 
(i) L'inculturation est  la manière d'adapter l'annonce de l'Évangile dans une culture donnée.
(ii) L'acculturation est l'ensemble des phénomènes a) résultant du contact continu et direct entre des groupes d'individus de cultures différentes et b) entraînant des modifications dans les modèles culturels initiaux de l'un ou des deux groupes.
On retrouve les deux termes dans la préface du père Joseph Augustin: le nom "acculturation" et le participe passé "inculturé".
Pour lire l'historique de l'utilisation des termes acculturation et inculturation dans l'église catholique et le sens de ses termes dans cette église, on pourra consulter avantageusement des extraits du Guide, en particulier, page 31 et suivantes, en cliquant sur le lien suivant:

‎100 LEÇONS POUR ECRIRE UN ROMAN (suite 1)

Par Michel Bertrand
Romancier

9eme leçon
Facebook, 5 octobre 2011
 
La quantité de pages.

Le romancier débutant doit ou devrait se poser la question suivante: A combien de pages dois-je limiter mon livre? Ceux et celles qui sont de ma génération se souviennent encore qu'il fut un temps où les romans étaient très volumineux. De nos jours, c'est le contraire. Nous n'allons pas dire que les romanciers d'aujourd'hui sont paresseux , disons de préférence qu'ils tiennent compte de l'évolution du temps, de ce que veulent lecteurs et lectrices à l'heure de l'internet, de la radio, de la télévision et d'autres moyens de loisir, de divertissement et de formation technologiquement très performants. C'est donc fini le temps où la lecture était le loisir prédominant. Maintenant, il est conseillé d'écrire un roman ne dépassant pas 250 pages. Un roman que l'on peut lire rapidement. Alors, il faut qu'il soit CONCIS, CLAIR et PRECIS. Ces trois qualités répondent aux exigences du temps moderne.
J'ai l'habitude de voir des romans de 50 ou de 60 pages. Les critiques pensent que ce sont là des brochures, des plaquettes. Cette quantité de pages conviendrait mieux à un recueil de poèmes ou à une Nouvelle. Il faut essayer de donner plus que 140 pages d'écriture. Et puis, il ne faut pas oublier qu'un seul roman ne fait pas de quelqu'un un écrivain. Il faut continuer à produire et toujours refuser d'être un ECRIVAIN qui ECRIT EN VAIN.
 
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10eme leçon
Facebook, 6 octobre 2011
 
Un style concis, clair et précis

CONCIS:
De nos jours, le romancier moderne doit arriver à dire beaucoup de choses en utilisant peu de mots. Son histoire, il la raconte avec un minimum de mots, de paroles et pourtant il doit tout dire. Pour cela, il évite les répétitions, les détails inutiles, le verbiage. Il a pour souci de dire tout ce qui est nécessaire. A un moment où l'on ne lit presque pas les romans trop volumineux, qu'on comprenne que le style concis évite vraiment trop de pages;

CLAIR:
Les idées, le déroulement de l'histoire, les échanges entre les personnages, les intrigues, tout cela doit être clairement exprimé. Un style clair permet de comprendre l'histoire qu'on lit sans qu'on ait besoin du secours permanent d'un dictionnaire. Il faut donc éviter les phrases ronflantes, grandiloquentes, trop longues. N'accorde aucune importance aux critiques qui diront: style léger, roman à l'eau de rose, roman populaire, etc. Et puis, les critiques critiquent et les écrivains écrivent...Bref, un style clair permet de mieux pénétrer l'histoire qu'on raconte, en facilite la lecture et le succès ;

PRECIS:
Le romancier moderne doit éviter les phrases qui prêtent à confusion. Dans tout le déroulement de l'histoire, il évite l'équivoque, l'ambiguïté, l'incertitude. Bref, il est précis.
 
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11eme leçon
Facebook, 7 octobre 2011
 
CE QU'IL NE FAUT PAS FAIRE

Ecrivain débutant, si tu te crois capable d'écrire deux ou trois romans à la fois, c'est certainement une mauvaise méthode. Il faut réfléchir à une seule histoire, donc à un seul livre. Autrement, tu es en train de jouer en ignorant que l'Ecriture a ses propres exigences, que tu sois talentueux ou pas. N'oublie pas qu'écrire, c'est un art très difficile. D'ailleurs, l'Ecriture, c'est le premier des arts. Donc, tu dois concentrer ton esprit et ton imagination sur une seule histoire. Si tu as des idées et tu penses qu'elles ne conviennent pas à l'histoire que tu racontes, s'il te plaît, n'entame pas un deuxième livre. Essaie plutôt d'adapter ces idées au roman en chantier que de commencer un nouveau. Si tu trouves que ce sont des idées intéressantes, tu peux les écrire quelque part, peut-être te serviront-elles un jour pour écrire un autre roman.

Certains écrivains expérimentés peuvent travailler à deux romans en même temps, mais pas un débutant. Un débutant commence un roman et le termine avant d'écrire un deuxième. Bon travail.
 
A SUIVRE ...
 
 
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Lien vers les leçons précédentes: Michel Bertand-leçons 1 à 8

vendredi 7 octobre 2011

Haïti/Pouvoir judiciaire/Juge Anel Alexis Joseph nouveau Président de la Cour de Cassation

Juge Anel Alexis Joseph, Président de la Cour de cassation
Photo: Francis Concite, Le Nouvelliste, 5 octobre 2011


D'une liste de 18 candidats soumise par le Sénat à la Présidence de la République (1), deux juges, Me Anel Alexis Joseph, Président de la Cour d'Appel de Port-au-Prince, et, Me Jean-Louis J. Mécène, juge à la Cour d'Appel des Gonaïves, ont été choisis par la Présidence, le mercredi 5 octobre 2011, pour siéger à la Cour de Cassation, le premier, désigné par la Présidence comme étant le nouveau Président de cette Cour.

Le nom du juge Anel Alexis Joseph figure au treizième rang dans la liste des dix-huit noms soumise par le Sénat. Six d'entre eux devraient être choisis pour combler les postes vacants à la Cour de Cassation.

Le juge Anel Joseph est, sans aucun doute dans mon esprit, un bon choix fait par le Président Michel Martelly. J'ai entendu à la radio hier les brèves remarques de Me Gervais Charles qui n'approuverait pas ce choix ou la manière dont ce choix aurait été fait. Je respecte la position de cet éminent homme de loi que j'aime entendre à chaque fois qu'il intervient sur les ondes de CKUT (Montréal, émission de Raymond Laurent le samedi).

Si j'étais Président de la République en 2011, j'aurais choisi Me Anel Joseph de la liste soumise par le Sénat pour faire de lui le nouveau Président de la Cour de Cassation.

Ce que je sais du juge Anel Joseph.-

Au début des années 1970, j'étais un jeune universitaire. Pour gagner honnêtement un petit peu d'argent et pour aider un ami d'enfance qui vivait très modestement sur la colline en arrière de l'Église Saint-Antoine à Port-au-Prince, j'avais loué d'un certain individu un petit local pour loger une petite entreprise que gérait avec moi mon bon ami.

Tout avait bien démarré. Mais brusquement, un litige survint entre l'individu, mon bon ami et moi. 

La cause fut entendue par le jeune juge Anel Joseph qui siégait à l'époque au Tribunal de Paix de la section de Port-au-Prince où était situé le petit local en question. Le tribunal de Paix était situé à quelques pas de la Cathédrale de Port-au-Prince. C'était une affaire de toute petite créance et il n'était pas opportun d'engager un avocat pour me représenter devant le juge Anel Joseph.

L'individu en question avait des connexions dans les hautes sphères du pouvoir de l'époque et l'un des frères de cet individu était membre des Forces Armées d'Haïti. C'était d'ailleurs le frère de l'individu qui avait pris les moyens pour que cet individu ne respectât pas le contrat qui nous liait à lui.   

Notre cause était juste.  Le juge Anel Joseph, ayant entendu les deux parties en cause, était en train de prendre les mesures qu'il fallait pour que l'individu réparât les torts que son frère et lui nous avaient causés. Mais l'individu, faisant jouer ses atouts politiques et militaires, cherchait à se dérober: la force avait, un moment, réussi à  primer le droit.

J'étais alors allé rencontrer le juge Anel Joseph au tribunal pour voir avec lui comment arriver à faire respecter mes droits dans cette affaire. Comme je n'avais pas les moyens pour engager les services d'un avocat et comme je ne pouvais pas contrecarrer les puissants atouts dont disposait l'individu en cause, le juge Anel Joseph, dans sa sagesse, m'avait alors suggéré d'écrire au commandant de la branche des FADH de qui relevait le frère militaire de l'individu pour lui exposer les faits et demander réparation des torts causés.

J'ai immédiatement écrit au Colonel des FADH qui était le boss du frère de l'individu. Ce colonel était un homme de bien, un bon père de famille; il habitait une maison située sur une rue qui constituait le prologement de l'avenue Poupelard, un peu avant son intersection avec la ruelle Nazon. J'étais presque certain qu'il allait décider en ma faveur. Dès qu'il a été mis au courant du litige, le Colonel a pris les moyens pour que son subalterne réparât à ma pleine satisfaction les torts que son frère et lui m'avaient causés.

Cette affaire m'avait donné l'occasion de cotoyer le juge Anel Joseph, de voir un peu comment devrait fonctionner l'appareil judiciaire, comment devraient interagir le Pouvoir judiciaire, le Pouvoir exécutif, le Parquet. Les réflexions du juge Anel Joseph qui parlait seul à seul avec moi en dehors du tribunal en une ou deux occasions durant le litige en question, m'ont permis de découvrir la grande sagesse, la grande lucidité, la droiture qui animaient ce jeune homme de loi.

Ayant quitté le pays depuis quelques dizaines d'années, je n'ai pas pu suivre à la trace le parcours de Me Anel Joseph au sein du Pouvoir judiciaire, mais j'étais convaincu qu'il allait faire son chemin dans cette haute institution.

Je dois ajouter que j'ai eu à faire affaire avec Me Anel Joseph vers 1974-1975 au moment où la Faculté des sciences humaines fut créée par Monsieur Pierre-Pouis Salomon. Il était, à ce moment-là, le Secrétaire général de cette nouvelle faculté. Quelques ingénieurs camarades de promotion et moi, Lionel Duvalsaint, Nicolas Janvier, etc., fraîchement diplômés de la Faculté des Sciences et travaillant pour le Ministère des Travaux Publics, nous allions, après le travail, de 4h PM à 8h PM suivre des cours de sciences humaines. Je crois que c'est là, dans ces cours de sciences humaines, que j'ai cotoyé un moment l'ingénieur Fritz Longchamps qui, lui, venait de l'ISTH (école d'ingénieurs de Richard Leconte).      
  
Je n'ai pas beaucoup de mémoire, encore moins la mémoire des noms. Mais le nom du juge Anel Joseph est resté à jamais gravé dans ma mémoire; son visage aussi.

Félicitations, juge Anel Joseph.
Et bon travail à la présidence de la Cour de Cassation.

Dr. Pierre Montès 

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(1) Le lien suivant conduit vers une page du site Web du Parlement haïtien qui présente la liste des candidats  retenus par le Sénat:  18 personnalités retenues par le Sénat pour les 6 sièges à la Cour de Cassation.

Lire aussi l'article de Claude Gilles: Un président à la tête de la Cour de Cassation, Le Nouvelliste du 5 octobre 2011.

mercredi 5 octobre 2011

‎100 LEÇONS POUR ECRIRE UN ROMAN (*)

Par Michel Bertrand
Romancier


1ere leçon
Facebook, 27 septembre 2011

Ecrire a ici le sens de composer une oeuvre littéraire. Exemple: un roman qui raconte une histoire. Une histoire racontée peut être vraie. Quand elle n'est pas réelle, on dit qu'il s'agit d'un travail d'imagination, c'est-à-dire c'est de la fiction. Le romancier imagine alors son histoire, crée au fur et à mesure les personnages qui vont jouer un ou plusieurs rôles. Donc, celui ou celle qui écrit ici, fait un travail de création. On dit que c'est un écrivain créateur. Et l'histoire qu'il raconte peut être cool, sympa, gaie, triste ou pleine de violence. Et pour l'écrire, ce romancier a besoin d'avoir du temps, des idées, beaucoup d'imagination, du talent, des crayons ou des plumes, des feuilles de papier ou un ordinateur. Il a surtout besoin d'avoir un caractère fort pour ne pas se laisser intimider par la critique destructrice. Ecrire, ça procure beaucoup de plaisir...

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‎2eme leçon
Facebook, 27 septembre 2011

 Avant de passer à la rédaction de ton roman, il faut prendre le temps de penser et de repenser à l'histoire que tu vas raconter. Tu peux même en parler à des amis proches en leur faisant un résumé. Tu dois penser à cette histoire en marchant, en mangeant, avant de dormir, en se réveillant. Ecrire, c'est vivre de passion. S'il y a de nouvelles idées qui... arrivent, il te faut toujours... avoir avec toi un carnet pour que tu puisses les noter. N'aie pas honte de t'arrêter quelque part ou de stationner ta voiture pour prendre des notes. A force de garder un contact affectif avec l'histoire que tu veux raconter, tu vas finir par la sentir remplir ton esprit au point de te porter à passer à la phase de la rédaction. Quand on écrit un roman, on a souvent le sentiment qu’on est fou. On veut accoucher l'histoire qu'on porte en soi comme on porte un enfant. C'est vrai que très souvent le livre se construit en l'écrivant, mais on doit toujours avoir une idée très large de ce qu''on veut raconter comme histoire. Et pour l'accoucher, il faut attendre le bon moment. C'est quoi le bon moment? Le bon moment, c'est quand on se sent vraiment dans les conditions de produire. Par exemple, un jour de congé, la possibilité d'écrire pendant trois ou quatre heures sans être contrarié. Ecrire, c'est un travail solitaire. Alors, c'est mieux de commencer la rédaction quand on est seul à la maison. La prochaine leçon, ce sera la phase de la rédaction...

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3eme leçon
Facebook, 29 septembre 2011

Je me proposais de faire de la 3eme leçon la phase de la rédaction. C'est trop pressé. Il y a des notions de base qu'il faut savoir avant de se jeter à l'eau. Par exemple, ton roman, tu veux l'écrire à la première ou à la troisième personne du singulier?La première personne, c'est l'auteur qui utilise le JE. Ex: Je m'appelle Fabre Bratton, marié et pèr...e de deux enfants. J'aime les personnes qui ne sont pas hypocrites...Le fait par l'auteur d'utiliser le JE, on pensera qu'il raconte sa propre histoire, c'est-à-dire une oeuvre autobiographique alors que c'est purement de l'imagination. Si tu es capable d'assumer cette façon de te voir, de te juger en tant qu'auteur, tu peux utiliser le JE sans problème. Moi, j'ai beaucoup de romans qui sont écrits à la première personne du singulier. Généralement, les romans sont écrits à la 3eme personne du singulier. Ex: Il s'appelle Fabre Bratton, marié et père de deux enfants. Il aime les personnes qui ne sont pas hypocrites...Là, on voit que c'est l'auteur qui raconte l'histoire de Fabre Bratton. Ici, l'auteur est clairement un narrateur.
Remarque: chaque personnage que tu vas créer doit avoir sa raison d'être, c'est-à-dire il y a un rôle ou une mission qui l'attend. Tu as intérêt à ne pas créer trop de personnages. Ce qui caractérise surtout un roman, c'est le dialogue entre les personnages. On pense que certains auteurs sont cachés derrière des personnages pour faire passer des mesages. Moi, j'aime les personnages qui sont intelligents et même plus intelligents que moi.
 

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4eme leçon
Facebook, 30 septembre 2011 

Le titre.
C'est certain l'histoire que tu veux raconter doit avoir un titre. Le titre, c'est comme un guide qui t'évite d'être hors du sujet. C'est autour du titre choisi (souvent parmi plusieurs) que va se dérouler ton histoire. En d'autres termes, l'histoire que tu racontes doit justifier le titre choisi. L'un a besoin de l'autre pour que le livre se construise. Quand il n'y a pas une relation étroite entre les deux, les critiques peuvent parler d'un titre sans histoire ou d'une histoire sans titre.
Le titre doit être le plus court que possible. Il peut contenir un seul mot ou une phrase ne dépassant pas huit syllabes. Par exemple, mes romans : KARLA; QUI ?; J'accuse ma destinée; Qui de nous deux a tort?; La veuve et l'autre; Parce que je t'aime. Sauf Internet: j'ai cliqué sur mon malheur qui est un titre un peu long. Certains romanciers trouvent le titre en écrivant le livre ou après quelques chapitres... En ce qui me concerne, moi, j'ai souvent trouvé le titre sans avoir aucune histoire y relative. Une fois que j'ai le titre, j'imagine, j'organise, je développe une histoire en fonction du titre adopté. Bref, chacun a sa façon de faire. L'essentiel, c'est de réussir.
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5eme leçon
Facebook, 1er octobre 2011  

 Le talent
C'est vrai que le talent est important. Il permet de dire, de voir que tel écrivain est meilleur par rapport à un autre dont le style laisse souvent à désirer. Je peux dire qu'écrire n'est pas forcément une affaire de talent. Un travail assidu et la lecture de bons auteurs peuvent corriger certains défauts... D'ailleurs, Jacques Brel disait que le talent, ça n'existe pas, il faut travailler, travailler pour avoir du talent.
En passant, si tu remarques que tu n'aimes pas lire les romans, c'est certain que tu ne seras jamais un romancier. Avant d'être un écrivain, on est d'abord un lecteur. Et qui ne lit pas est sot, dit-on.

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6eme leçon
Facebook, 2 octobre 2011 

Personnages et leurs caractères

Revenons aux personnages...Il faut considérer les personnages comme des êtres réels, les imaginer tels qu'ils pourraient être ou tels qu'ils sont dans la vie réelle. Ils doivent avoir des prénoms, des noms, une vie familiale, une situation économique et sociale, des passions, des émotions, des amis, des ennemis, une bonne ou une mauvaise éducation. Ils peuvent être sots, intelligents, tendres, violents. Tu peux tirer tes personnages du milieu dans lequel tu vis, de la conduite des gens que tu observes. Un ami, une amie, une personnalité politique peut servir d'inspiration pour créer un personnage de roman. Le romancier doit savoir observer ce qui se passe sous ses yeux, autour de lui. Il est le témoin de son temps. Mais, il ne suffit pas de créer un personnage, le plus difficile, c'est d'être en mesure de pouvoir entrer dans sa peau. Chaque personnage, comme chaque personne, a un caractère qui lui est propre. Le bon romancier doit présenter son personnage avec ses défauts et ses qualités. Entrer dans la peau d'un personnage, c'est ça qui est compliqué dans ce métier. En résumé, un romancier de 75 ans doit pouvoir entrer dans la peau d'un enfant de deux ans. N'oublie pas que le romancier est à l'écoute de ses personnages. Il écrit, reproduit textuellement tout ce que lui dicte un personnage du roman qu'il écrit. Il ne doit rien discuter ni commenter. C'est un grand défaut quand un romancier a un personnage préféré.
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7eme leçon
Facebook, 3 octobre 2011

 Les chapitres

Un roman, comme on le sait, se compose de mots et les mots forment des lignes communément appelées phrases. Trois, cinq, dix , vingt phrases ou plus, groupées entre elles, deviennent des paragraphes. Les paragraphes, ce sont de petites divisions au sein d'un texte. Ils s'enchaînent en présentant une certaine unité, un certain sens, une certaine orientation, une bonne harmonie. Ce sont les paragraphes qui vont constituer les chapitres et les chapitres, qui peuvent être au nombre de 10, 15 ou plus, racontent, dans leur ensemble, une histoire. C'est clair que les chapitres sont les différentes parties importantes d'un roman, bien que tout y soit important. Chaque chapitre a une mission: celle de faire avancer l'histoire, de la développer en restant dans le sujet. Un chapitre peut contenir une demi-page, deux pages, cinq pages ou plus. De nos jours, la tendance est de présenter des chapitres très courts, donnant l'impression que le livre a beaucoup d'espaces blancs, vides; donc, on peut le lire rapidement.
Remarque: On peut rencontrer un roman où l'auteur n'a mentionné aucun chapitre. L'histoire est racontée d'un trait, sans cassure. C'est une question de style ou de modernité.
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8eme leçon
Facebook, 4 octobre 2011 

 Le dialogue

Le dialogue, c'est une conversation ouverte, un échange de paroles entre deux ou plusieurs personnages. D'une façon générale, il n'y a pas un roman qui n'ait pas des instants de dialogue. Certains romanciers, pour des raisons qui les concernent sans doute, peuvent resteindre l'espace de dialogue, mais il y a toujours dialogue. Moi, question de style ou d'esthétique, j'ai le souci de présenter, dans tous mes romans, des paragraphes très longs, ce qui restreint énormément le temps de dialogue entre mes personnages. J'ai toujours tendance à être un romancier narrateur. C'est peut-être la raison pour laquelle j'aime écrire à la première personne du singulier, le JE.
Les paragraphes, dans le cadre d'un dialogue, doivent être courts. Chaque échange peut comporter une, deux ou trois lignes. Rares sont les échanges, dans un dialogue de roman, qui ont 10 ou 15 lignes. C'est par le dialogue que l'auteur exprime certaines idées, fait passer certains messages importants, permet de saisir la personnalité ou le caractère d'un personnage selon le rôle qui lui est attribué, porte le lecteur à mieux pénétrer l'histoire qu'il lit. Le dialogue amène le lecteur ou la lectrice à connaître les détails d'un roman. Et la vérité est souvent dans les détails...

A SUIVRE..

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(*)  LCDP commence la publication de ces leçons avec l'accord de l'auteur. Michel Bertrand est un ami de très longue date. Compliments, Michel.