mercredi 26 mars 2008

La DEA de nouveau lancée à la recherche de l’ancien chef rebelle Guy Philippe

Source: Le Matin du mercredi 26 mars 2008
Par Sylvestre Fils Dorcilus
dsylvestre@lematinhaiti.com

Guy Philippe

Une unité de l’Agence fédérale américaine de lutte contre le trafic de drogue « Drug enforcement administrator (DEA) » , accompagnée d’un agent du Bureau haïtien de lutte contre le trafic des stupéfiants (BLTS), a mené une opération musclée dans la nuit de lundi à mardi, à Pestel (Grand’Anse), dans la résidence privée de Guy Philippe, ancien chef rebelle et ex-candidat du Front de reconstruction nationale (FRN) à la présidence. L’information a été confirmée par le maire de Pestel, Lavilet Trézil.

« Après leur arrivée à bord d’hélicoptères, de véhicules, de bateaux, vers 2 heures du matin, des tirs puissants ont été entendus dans la zone où réside habituellement Guy Philippe. Personne ne savait de quoi il s’agissait. Toutefois, après quelques heures, nous avons appris que c’était une opération conjointe des agents de la DEA et du BLTS en la résidence privée du leader du FRN, Guy Philippe », a déclaré Lavilet Trézil à une station de radio de la capitale.

Le maire a dit déplorer cette opération qui, selon lui, n’a pas respecté les normes légales. « Il n’est pas possible qu’en pleine nuit, des agents spécialisés des forces étrangères et de la PNH puissent intervenir avec tant de fracas dans une localité sans informer quiconque de la nature de leur intervention », a-t-il dénoncé, tout en demandant aux dirigeants du pays d’apporter des précisions sur cette opération.

Ronald Jean-Charles, directeur de la mairie de Pestel a, pour sa part, indiqué que les agents de la Drug enforcement administration (DEA) ont perquisitionné dans plusieurs maisons dont celle des parents de Guy Philippe. « Ils sont intervenus avec beaucoup d’hostilité et ont mis à sac les maisons, brutalisant plusieurs personnes dont un frère de Guy Philippe, le Dr Sénèque Philippe », a-t-il précisé.Selon Ronald Jean-Charles, pendant le déroulement de l’opération le nommé Laplanche Joseph Junior, qui se trouvait dans la maison ciblée principalement, a été atteint de plusieurs projectiles ; toutefois, il est hors de danger. « Toutes les personnes trouvées dans les entourages de la résidence de l’ex-candidat à la présidence ont été sévèrement maîtrisées par les agents de la DEA, mais n’ont pas été arrêtées », a affirmé Ronald Jean-Charles. Sous couvert d’anonymat, un haut cadre de l’institution policière contacté au téléphone par Le Matin, a confirmé que des agents de la DEA, accompagnés d’un agent du BLTS à titre de traducteur, se sont effectivement rendus à Pestel à la recherche de Guy Philippe dans la nuit du lundi à mardi.

Selon la même source, le haut commandement de la PNH ne se prononcera pas sur l’opération, estimant qu’elle concerne directement le gouvernement qui a autorisé la DEA à mener ces types d’opérations sur tout le territoire national, suite à l’accord signé entre les ÉtatsUnis et Haïti au cours du premier mandat du président René Garcia Préval. Hier mardi, dans la matinée, des dizaines de citoyens de la société civile ont manifesté dans les rues de Pestel pour protester contre l’intervention des commandos de la DEA considérée comme une violation flagrante de la souveraineté nationale.

Après celle du mois de juillet 2007, c’est la deuxième opération de la DEA menée dans la résidence privée de Guy Philippe. Comme la première, la deuxième opération s’est révélée sans succès, car l’ancien chef rebelle, qui a joué un rôle important, à la tête de ses troupes armées, dans la chute du gouvernement de Jean-Bertrand Aristide, n’a pu être appréhendé.

mercredi 26 mars 2008

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