mercredi 19 mars 2008

Prospectives Pour Une Renaissance Haïtienne - (Pages retrouvées V)

Par Paul G. Magloire
(c) 1986, 2008

NDCDP.- Nous publions la deuxième partie du texte de 1986 écrit par Monsieur Paul G. Magloire. La première partie a été postée sur ce blog le dimanche 16 mars 2008. Bonne lecture. N'hésitez pas réagir après lecture et réflexion; vous pouvez facilement écrire vos remarques à l'endroit spécifié sur le blog, à la fin du texte: il suffit de cliquer sur "commentaires" pour ensuite être en mesure de taper sur le blog votre texte.

EN GUISE D’AVANT PROPOS.- (03/18/08)

(AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD-V!)


Plus nous avançons dans le texte de 1986, plus nous mesurons le temps perdu. Après 1986, ceux qui sont arrivés au pouvoir, en général, ont cherché surtout à combattre leurs potentiels compétiteurs et à régler leur compte à leur adversaire, réel ou imaginaire, pour faire place nette et perdurer à leur poste, même sans rien produire de valable. Et, à chaque fois, le même théâtre se répétait. L’un ou l’autre qui ce croyaient choisis par Dieu perdaient le pouvoir dans la honte et l’ignominie avec leur petitesse, vraie ou fausse, étalée au grand jour. Est-ce qu’on a vraiment gagné en sagesse après ces derniers 20 ans qui sont censés représenter la fin d’une transition qui ne voulait pas finir ? Ou bien, on aura à revenir encore à la case de départ, par suite d’une série d’erreurs, comme quoi nous n’avions pas bien appris de ces dernières années tumultueuses. L’odieux spectacle dont le parlement est le théâtre actuellement semble exprimer le contraire. Non, nous n’avons pas bien appris.

En fait, servir son pays à une haute fonction de l’Etat est beaucoup plus qu’un privilège; c’est un honneur, et en ce sens il faut faire de son mieux pour le mériter. Le pays n’a plus beaucoup de temps à perdre. Donc, il faut se demander pourquoi un effort, pour amener tous les secteurs à travailler ensemble pour le bien du pays, n’est pas entrepris de façon très sérieuse ? Car, nos différences, loin de nous diviser et nous affaiblir, devraient plutôt être une richesse capable de dynamiser le processus de notre jeune démocratie. Les compromis vaillent bien mieux que ces luttes intestines sans fin pour des peccadilles et des platebandes qui ont largement contribué à réduire la nation à vivre de la mendicité internationale.
La politique de création de commissions qui a été suivi pendant le régime intérimaire a permis de traiter des sujets très difficiles. C’était le cas pour les coopératives qui réclamaient qu’une attention soit donnée à leurs revendications ; ou celui des militaires démobilisés dont les fonds de pension avaient été galvaudés. Ces commissions étaient une façon d’établir un minimum de dialogue en absence d’un parlement. Les bonnes volontés ne manquent pas, probablement, mais ce qui fait défaut, grandement, c’est le savoir-faire. Continuons avec le texte de 1986.


PROSPECTIVES POUR UNE RENAISSANCE HAITIENNE
(suite)

MINISTERE DE LA PRODUCTION.

Les quarante prochaines années seront consacrées à la production. La production traditionnelle est tombée à un niveau très bas. Et jusqu’à présent, la majorité des biens nécessaires à la collectivité nous viennent de l’étranger. Il y a là un défi que nous devons relever.

Le Ministère de la Production embrassera la Direction de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche, de l’Industrie, des Mines, de l’Artisanat, et du Centre d’Appui à la Production (CAP). Ce ministère sera le grand catalyseur pour activer le développement de la production nationale. Cependant, la tache sera ardue, parce que les élites économiques Haïtiennes sont formées d’une proportion plus importante d’hommes d’affaires que d’entrepreneurs. Si les entrepreneurs sont intéressés à fabriquer des marchandises, les hommes d’affaires eux-mêmes ne s’intéressent pas à fabriquer des objets, mais à faire de l’argent. Le risque de la production effraie cette classe à part d’individus. L’approche du ministère sera principalement d’optimiser les investissements dans la production, dans le but d’inciter le déplacement des investissements du secteur d’affaires vers le secteur de production. À cet effet le CAP sera créé comme l’institution que l’entrepreneur trouvera derrière lui au moment des difficultés.

Le CAP ne sera pas une institution classique avec une rigidité cadavérique, qui propose des solutions toutes faites. Elle aura une structure suffisamment souple et agile pour secourir l’entrepreneur dans les situations les plus imprévisibles et étudier, de concert avec lui ou elle, les moyens à mettre en œuvre pour sortir d’un mauvais pas. L’action du CAP sera discrète et confidentielle; et elle travaillera avec un entrepreneur à l’insu du ou des institutions financières ou de toute autre administration ayant à voir avec les affaires de l’entrepreneur. Les brigades du CAP seront entraînées dans des domaines variés, allant de la planification d’entreprise à l’expertise comptable. Leurs grandes spécialisations seront la stratégie de pénétration de marché et la recherche de financement. Si l’esprit d’investissement anime la classe économique, l’initiative privée s’étendra à la population et le nombre d’entrepreneurs ira en se multipliant. Le CAP aura pour mission d’accompagner l’entrepreneur et elle fera son possible afin que cette mission se manifeste dans la réalité.

La potentialité minière du pays est faible et insuffisante pour porter la charge de financement de nos besoins en équipement et payer le coût du support que l’Etat fournira au secteur privé. Mais, notre sous-sol n’est pas entièrement vide. Certaines ressources minières comme le marbre, le sable calcaire, et l’or sont suffisamment importantes pour être orientées vers l’exportation. Elles seront des sources de devises et de recettes budgétaires pour l’Etat. Dans ce même objectif, l’or, le cuivre et le marbre transformés par l’artisanat local pourront trouver un débouché intéressant sur le marché touristique local qui se développera.

Pour l’essentiel, la production nationale sera tournée vers le marché domestique. Certainement le pays continuera à exporter les denrées traditionnelles et à en augmenter la quantité. Certainement nous aurons à prendre avantage de l’opportunité de l’industrie de la sous-traitance. Car, il faudra rapidement fournir du travail à près de deux millions de chômeurs ou de chômeurs déguisés des zones rurales et urbaines. Néanmoins, ce sera à l’industrie nationale de bénéficier de l’avantage de la croissance du pouvoir d’achat sur le marché local. Il ne sera pas question d’adopter une politique de portes ouvertes aux produits étrangers. Les portes seront entrebâillées. On peut se demander pourquoi cela ? La réponse est simple.

Il y a une longue liste de pays qui avaient adhéré à la politique de développement basée sur la théorie des avantages comparatifs. En termes clairs, cette théorie avait prescrit aux pays sous-développés de se spécialiser dans la production des biens qu’ils pouvaient fabriquer à moindre coût et d’importer des pays développés, à des coûts moindres, les autres biens dont ils avaient besoin. Le résultat de l’adoption de cette théorie a été pour les pays sous-développés une figure grimaçante qui traduit qu’ils ont été l’objet d’une farce cynique de la part de ceux qui avaient inventé cette théorie dans leur propre intérêt. Les statistiques de la Banque Internationale de Développement (BID) sont très claires là-dessus. Entre 1980 et 1985 le volume des importations de l’Amérique Latine avait augmenté de 7,2% par an. Parallèlement, la valeur des exportations des pays de cette région est tombée de 6,6% à 4,6% par an dans l’intervalle de 1981 à 1985. Donc, cette théorie des avantages comparatifs ne profite qu’aux pays industrialisés qui achètent les produits agricoles des pays sous-développés et les leur retournent dans les boites en fer-blanc et sous du papier plastic, en réalisant des marges de bénéfices substantiels. Car ce qu’on peut voir, c’est que les prix des produits des pays sous-développés baissent, tandis que ceux des pays industriels montent. En somme, il faut en conclure que la théorie des avantages comparatifs est une morgue de pays riches pour maintenir les pays pauvres dans leur sous-développement. Le petit producteur de riz de la Vallée de l’Artibonite est très conscient de ce marché de dupes. Il peut vous dire que naguère il vendait un baril de riz pour acheter une belle robe à sa femme et se procurer personnellement un très beau costume. Aujourd’hui quand il vend un baril de riz, il arrive à peine à payer une pacotille à sa femme et un « pépé » à son fils. C’est cela que les économistes appellent, dans leur jargon, la détérioration des termes de l’échange. En outre, l’espoir de trouver dans les pays développés les portes grandes ouvertes aux produits agricoles venants de notre pays est un leurre. Car ces pays, étant des démocraties, ont des associations privées de producteurs qui mettent des barreaux solides derrière les portes officielles, afin d’empêcher que les produits importés viennent concurrencer la production locale. Récemment, l’expérience des producteurs d’agrumes de la Jamaïque a donné un éloquent exemple de la manière de faire et de la position des associations de producteurs dans les pays développés. Dans le cadre du plan Américain d’Initiative dans le Bassin des Caraïbes (CBI) les agriculteurs Jamaïcains se sont lancés dans la production d’agrumes visant le marché Américain. À la grande déconvenue de ces agriculteurs, les barrières douanières Américaines ne se sont pas ouvertes aux juteuses oranges Jamaïcaines, car, le cartel des producteurs de la Californie et celui de la Floride se sont opposés farouchement à l’entrée de produits concurrents sur leur marché. En fait, «charité bien ordonnée commence par soi-même». Cela n’est certes pas un principe biblique, mais un principe économique de pays riches.

Le fait de privilégier le marché domestique sur celui de l’exportation portera le ministère de la production à consacrer le gros de son appui à inciter la création de petites unités industrielles et artisanales tournées vers le consommateur Haïtien. En ce sens, une grande importance sera accordée au fonctionnement des coopératives. Le CAP fournira à celles-ci une assistance technique et des garanties de financement à long terme à faible taux d’intérêt. Pour offrir un excellent service, le CAP cherchera à trouver l’aide de l’organisation des Nations Unies pour le développement Industriel (ONUDI) et utilisera les informations et l’expérience de cette agence internationale en matière de projets industriels.

En somme, des industries de faible capacité de production sont favorables au développement d’une économie intégrée. Les petites usines ont l’avantage d’offrir des produits de qualité supérieure et utilisent une proportion de main d’œuvre plus élevée que les grosses unités industrielles. D’ailleurs, chez nous, ces dernières sont toujours en difficulté en raison de l’étroitesse du marché national et de la faiblesse des standards de qualité de leur production qui freine leur pénétration sur le marché extérieur. À telle enseigne que la majorité des grosses unités de production qui tournent actuellement dans le pays, le fait à moins de 50% de leur capacité installée. Cependant, il sera dans l’intérêt de la nation d’étudier la situation de certains gros investissements et de trouver des moyens pour ne pas les laisser mourir de dépérissement.

DU MINISTERE DU COMMERCE.

L’appui de l’Etat au secteur privé ne sera pas gratuit. Le consommateur Haïtien devra être récompensé par le secteur privé de cette preuve de bonne foi des institutions publiques en faveur des producteurs. Le Ministère du Commerce veillera à ce que le droit du consommateur soit respecté et que le support de l’Etat aille uniquement aux méritants.

Toutes les activités de production et de services, sans exception, seront répertoriées et soumises à une licence d’établissement et de fonctionnement. Et les contrevenants seront rigoureusement sanctionnés par les instances compétentes en la matière. Le Ministère du Commerce traquera systématiquement tous ceux qui voudront se déroger à leur obligation. Par exemple, l’extension de la contrebande a pris dans le pays des proportions inquiétantes. L’Etat sévira contre ces malfaiteurs, car la contrebande est incompatible avec une société démocratique qui prescrit une égale opportunité pour tous. Parmi le train de mesures qui seront adoptées pour enrayer le mal de la contrebande, il faut mentionner la formation d’une brigade spéciale anti-corruption. Les biens entrés illégalement dans le pays seront confisqués par cette brigade quelque soit l’endroit où ils se trouveront. Ils seront ensuite transférés au Bureau National des Etats d’Urgence (BNEU) qui versera 25% de leurs valeurs monétaires sur le marché local à la brigade anti-corruption, 25% au syndicat des douaniers et les 50% restants, au trésor public. Les contrebandiers et leurs complices coupables de tels forfaits seront passibles de peines de prison augmentées d’amendes très fortes selon le cas.

Le Ministère du Commerce n’aura pas pour autant une fonction répressive. Il jouera essentiellement un rôle d’animateur de l’activité économique et de la libre circulation des biens et des richesses. Pour aider le secteur industriel à atteindre un haut standard de performance, ce ministère créera un Institut de Contrôle de la Qualité (ICQ). Le rôle de cet organisme consistera principalement à vulgariser dans le secteur économique les standards de qualité atteints dans les industries d’outre-mer et les procédures utilisées. Il fera des comparaisons avec les performances locales et vulgarisera les améliorations obtenues par l’Institut de Recherche Technologique, l’IRT. L’Institut de Contrôle de la qualité portera un accent particulier sur l’effort qui sera fait dans le domaine de l’emballage, du marketing et du développement des produits et de leur multiplication en rapport aux besoins et exigences des consommateurs locaux et étrangers. C’est une institution qui collaborera étroitement avec le secteur privé et sera ouverte à des recommandations généralement quelconques venant de tous les horizons. Toutefois, il sollicitera des producteurs le respect des performances moyennes obtenues dans la production locale et informera l’Etat sur les industries et les entreprises où aucun effort pour le progrès n’est ressenti. En cela, il sera pour le consommateur local l’investigateur des produits sur le marché et un œil avisé de leur valeur marchande.

En général, le Ministère du Commerce aura un regard très large en matière de services aux clients, fournis par le commerce, et aidera ce secteur à améliorer la qualité physique de la présentation des produits, et l’entraînement du personnel affecté à la vente. La vérité est qu’actuellement, l’accueil au client, que ce soit dans le privé ou dans le public, est une tristesse. C’est effrayant de voir dans une banque un caissier chasser un client sous prétexte qu’il l’ennuie. Et, le pire, c’est que ce genre de scène est courant. Dans certaines entreprises, la rebuffade est une règle dont le personnel se félicite de connaître toutes les ficelles. Et ce qui n’a pas de nom, c’est que ces déplorables manières sont souvent sélectives. Le client qui est rabroué peut se voir automatiquement suivre par un autre qui est reçu avec le grand sourire. Quelle affaire! Le Ministère doit aider à un changement d’approche dans le secteur de la vente et du service en général. Car, quand une entreprisse périclite, même quand cela est du à sa propre incompétence, c’est la nation toute entière qui perd quelque chose aussi infime soit-elle. Il faudra encourager l’adoption dans le pays du principe que le client est roi. A tous les niveaux, la qualité devra être notre force. De toutes les façons, les Haïtiens qui viennent de l’extérieur n’accepteront pas ces procédés, après avoir connu autre chose ailleurs. Ce sera un facteur important de changement d’attitude de la part des services qui voudront attirer cette nouvelle catégorie de clients.

Nous devons envisager d’avoir des structures exports-imports assez flexibles, afin de rendre l’échange des biens et des services avec l’étranger compatible avec notre effort de production et la demande du marché local. En fait, à proprement parler, il n’y aura pas de barrières douanières, mais l’application d’un système de taxation sélective et temporaire affectant certains produits. Ce système sera établi en mettant l’accent sur l’amélioration de la qualité des services au niveau des douanes, et par le droit qui sera reconnu aux usagers de poursuivre l’Administration des Douanes en cas d’insatisfaction et de frustration découlant de mauvais service.

La direction du commerce extérieur aidera largement les exportateurs à pénétrer le marché extérieur. Il prendra, en grande partie, la responsabilité de créer un climat d’affaire favorable dans les pays où il existe une concentration de population Haïtienne. Ces haïtiens ont un important pouvoir d’achat, dans certains cas, très supérieur à celui du marché local. En fait, une campagne publicitaire sera entreprise pour positionner des produits –leader sur ces marchés. Ces produits serviront de tremplin pour atteindre des segments plus larges du marché international. Cela marchera mieux dans les pays où la fraction de la population Haïtienne est importante et active.

DU MINISTERE DE L’INTERIEUR.

Le rôle d’un ministère comme celui de l’Intérieur sera réduit dans la société fédérale démocratique, mais sera très important sous l’aspect de cohésion politique. Ce ministère aura sous sa tutelle des agences fédérales telle que le Service Anti-drogue (SAD), et la Direction des Affaires Régionales (DAR). Cette dernière, par exemple, aura en particulier le rôle de coordonner et de superviser les polices communales, celles de la circulation, des forets et d’autres services auxiliaires, et de veiller à ce qu’elles accomplissent, sans bavure, leur tache de protection de la communauté civile. Ce ministère sera aussi responsable de la sécurité du territoire et en cette matière travaillera en étroite collaboration avec les gouverneurs et les forces armées.

MINISTERE DE LA DEFENSE.

Les Forces Armées du pays seront placées sous la tutelle du ministère de la défense. Mais, les trois armées, la marine, l’armée de l’air et l’infanterie seront des institutions autonomes ayant une direction générale commune, le Haut Etat Major des Forces Armées d’Haïti. Les Forces Armées redeviendront un corps professionnel et leur dignité sera rétablie devant la population. « La sécurité nationale étant tributaire du niveau de développement de la nation concernée, la première tache de défense nationale ne sera pas de fortifier une position mais de faire la chasse au sous-développement et à ses séquelles. Suivant ce concept, l’Armée, tout en protégeant les vies et les biens, aura rendez-vous dans les classes d’alphabétisation, dans l’érection des cités ouvrières, dans les champs à irriguer, sur les voies de pénétration à percer, dans les dispensaires et les hôpitaux à construire, sur les terrains de sport, partout où le bien-être du citoyen nécessitera ses connaissances, ses lumières, son courage moral et physique, son patriotisme. C’est le prix à payer pour une totale imperméabilité dans la structure de défense du territoire Haïtien. » (Col. Himmler Rebus, Directeur de l’Académie Militaire)

Des dispositions spéciales seront adoptées afin de faciliter le recrutement des femmes par les Forces Armées, et leur intégration dans les différents Corps Militaires. Les Forces Armées seront légalement protégées contre les interventions politiques des gouvernements et se consacreront à la protection du territoire national. Les corps militaires seront logés dans des casernes modernes, et ils seront équipés de matériel adéquat qui devra leur permettre d’accomplir leur devoir, le cas échéant, avec le plus haut niveau de professionnalisme et d’efficacité, Il y aura des installations militaires dans les principales zones stratégiques du pays. Et en retour du service que le pays attendra des militaires, l’état garantira du simple recru au plus haut gradé de l’Armée, une excellente condition de vie et d’épanouissement. C’est ainsi qu’il sera envisagé de construire des hôpitaux, des écoles, des centres sportifs et de loisirs pour les militaires et leur famille. Ensuite, le salaire des militaires sera ajusté sur le niveau de vie. Et après un état de service normal, le militaire aura droit pour sa retraite à une pension égale à la totalité de son dernier salaire. En plus, il sera envisagé des mesures spéciales visant à améliorer les conditions de vie des militaires à la retraite, et de ceux qui vivent actuellement dans la gêne.

Parmi les premières mesures, la base Navale Hamilton KILLICK de Bizoton sera déplacée sur l’Ile de la Gonâve. Cette nouvelle base militaire hébergera également un corps d’élite d’infanterie et une brigade aéroportée. Ce sera également le siège de l’Ecole Militaire Charlemagne PERALTE. Dans cet établissement, les futurs officiers des différents corps de l’armée recevront une formation qui les préparera à l’exercice de leur tache civique. Le corps de génie apportera sa collaboration à l’œuvre de réaménagement territorial et des unités de l’armée seront entraînées à la tache de protection civile au cours de désastres. Dans une société démocratique, un militaire est respecté, non en raison de la force qu’il incarne, mais du fait que son métier de soldat est pour le civil un exemple de civisme, de discipline et d’un amour de la patrie qui va jusqu'au sacrifice suprême. Toutefois, la création d’une armée forte ne vise pas à préparer la guerre, mais à s’en protéger.

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