mercredi 22 août 2007

Le tuteur Edmond Mulet a parlé

Amies et amis internautes,

Le tuteur a parlé.
Voici un compte-rendu du discours du chef civil de la Minustah, le 20 août dernier.
On note, dans cette tutelle, l'absence de subrogé-tuteur, car on ne voit pas qui défend vraiment les intérêts d'Haïti.

Bonne lecture et bonne réflexion.

Dr. Pierre Montès
22 août 2007

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Source: Le Matin du 22 août 2007
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Extraits du discours de M. Edmond Mulet, RSSG, au Caribe Convention Center, le 20 août 2007

C’est la première fois qu’Haïti jouit d’une relative stabilité politique. Elle est fragile et doit être renforcée à tout prix. Je suis très encouragé par la volonté du Président de poursuivre le dialogue avec tous les secteurs de la vie nationale et de promouvoir un esprit d’ouverture et de concertation et de surmonter les tensions qui ont pu se manifester entre l’Exécutif et le Parlement. À cet instant, la stabilité politique représente une priorité fondamentale pour l’avenir d’Haïti.Dans mon pays, le Guatemala, les partis politiques sont très faibles, surtout en raison de l’action de leurs députés qui ne représentent pas l’idéologie, le programme ni les principes de leur parti. Ceux-ci se sont placés au-dessus de la structure de leur parti pour obtenir des avantages et privilèges personnels. Le chantage et l’extorsion ont pris la place de la négociation politique légitime et idéologique. Les parlementaires de mon pays ne se sont pas rendus compte du moment exceptionnel que vivait le Guatemala. Ils ne se sont pas montrés à la hauteur des circonstances. En agissant de cette façon, ils ont mis en danger le processus de stabilisation et ont causé du retard dans le développement et le démarrage économique du pays. Soyons clairs: quand il y a instabilité, conflit, confrontation et polarisation, il ne peut y avoir de progrès. Dans toute démocratie, le Parlement a un rôle essentiel à jouer en tant qu’institution clé de l’État de droit. Je suis convaincu que le renforcement de l’interaction et la reconnaissance de la complémentarité entre le Parlement et le Gouvernement constituent des éléments majeurs pour la consolidation de la gouvernance démocratique et le bon fonctionnement des institutions.Lors d’une rencontre que j’ai organisée, la semaine dernière, avec les dirigeants et les parlementaires des partis politiques représentés dans le gouvernement, ceux-ci m’ont assuré qu’ils ne comptaient pas procéder à de nouvelles interpellations de membres du cabinet ministériel. Au contraire, ils se sont montrés très constructifs. Ils m’ont fait part de leur optimisme et de leur souhait de renforcer le Gouvernement pluraliste et d’harmoniser les relations avec les différents ministères, notamment en participant à une réunion mensuelle, comme l’a proposé le président Préval. J’ai également pu constater leur soutien à la campagne pour combattre la corruption et le trafic de drogue que le président Préval et le gouvernement ont engagée. À ce propos, vous pouvez également compter sur tout l’appui de la Minustah dans la lutte contre ces fléaux qui représentent la plus grave menace à la stabilisation à long terme d’Haïti. Comme vous le savez, nous sommes en train de finaliser une série de recommandations au Conseil de Sécurité en vue du renouvellement de notre mandat. Nous entendons maintenir une composante militaire et policière capable de fournir toute l’assistance nécessaire au gouvernement. Nous étudions aussi comment nous pouvons contribuer à renforcer le contrôle des frontières maritimes et terrestres, des ports et des douanes ainsi que développer les capacités de la garde côtière.Au cours des derniers mois, des avancées visibles ont été réalisés sur le plan sécuritaire grâce à l’action conjointe de la Police nationale d’Haïti (PNH) et de la Minustah dans les quartiers difficiles. Aujourd’hui, je me réjouis que les zones auparavant contrôlées par les gangs armés sont de nouveau accessibles aux institutions étatiques telles que la PNH, les tribunaux et les autorités locales. Il est essentiel de consolider ces acquis et de faire avancer la réforme des institutions pour établir un État de droit. En particulier, il importe d’approfondir la réforme de la justice et de l’administration pénitentiaire pour restaurer la confiance des citoyens dans leur système judiciaire. Il s’agit en effet d’une condition sine qua non pour permettre une relance de l’activité économique et attirer les investissements. Pour y parvenir, il conviendra de privilégier le dialogue avec le secteur privé et d’élaborer avec ce secteur, comme avec la société civile, une vision commune pour l’avenir.L’appui à la gouvernance locale doit également demeurer un axe d’action prioritaire du Gouvernement. Le Président a démontré l’intérêt qu’il accordait aux autorités locales. A son initiative, il a organisé plusieurs rencontres avec les maires au Palais national. Pour sa part, la Minustah travaille conformément aux priorités définies par le gouvernement pour appuyer la réforme de l’État et la décentralisation.À titre d’exemple, la Mission fournit une assistance technique aux élus locaux à travers le ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, le ministère de la Planification et de la Coopération externe ainsi que le ministère de l’Économie et des Finances. Elle a notamment aidé à l’installation des Conseils municipaux dans l’ensemble du pays.Parmi ses objectifs pour l’année à venir, la Minustah continuera, en étroite coopération avec le gouvernement, à rétablir l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire haïtien et de favoriser la bonne gouvernance au niveau local.A présent que la situation sécuritaire est relativement stable, il est aussi urgent de progresser dans le domaine du développement économique et social. Il faut restaurer l’espoir d’un avenir meilleur pour ceux qui sont le plus touchés par l’extrême pauvreté pour qu’ils récoltent de façon tangible les dividendes de la paix. Leurs besoins sont immenses. Relancer l’économie, engager de grands travaux de reconstruction générateurs d’emplois sont des tâches longues et difficiles. Celles-ci nécessitent un engagement qui va bien au-delà des capacités d’une mission de maintien de la paix. Les agences, fonds et programmes des Nations unies, les institutions financières internationales et les partenaires bilatéraux peuvent y contribuer. Seulement les progrès sur ces fronts doivent être menés par les Haïtiens eux-mêmes. Le secteur privé et la société civile ont un rôle majeur à jouer en ce sens. Nous devons ensemble trouver des solutions novatrices pour encourager le changement.
mercredi 22 août 2007

Voici le lien d'où provient l'article précédent:
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=7896
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