mardi 6 novembre 2007

FINANCES PUBLIQUES/EXERCICE FISCAL 2006-2007 / Un déficit budgétaire de près de 4,5 milliards de gourdes

Par Rock André
rockandre@lematinhaiti.com

L’année fiscale 2006-2007 s’est achevée sur un déficit budgétaire de 4,465 milliards de gourdes, selon les données communiquées par la direction Monnaie et Analyse économique de la Banque de la République d’Haïti (BRH). Selon la Banque centrale, les recettes cumulées pour l’exercice fiscal écoulé ont totalisé 23,945 milliards de gourdes – soit environ un milliard de moins par rapport aux prévisions de 25 milliards de gourdes du gouvernement – tandis que les dépenses fiscales se sont élevées à 28,411 milliards de gourdes.
Ce solde budgétaire négatif de 4,465 milliards de gourdes est dû surtout à l’accélération des dépenses de l’État haïtien durant le dernier mois de l’exercice fiscal. Les dépenses calculées pour le mois de septembre se sont donc chiffrées à 5,094 milliards de gourdes, tandis que les recettes fiscales n’ont été que de 1,838 milliards de gourdes. Pourtant, d’octobre 2006 à août 2007, soit au cours des onze premiers mois de l’exercice fiscal, les dépenses en base mensuelle n’avaient jamais dépassé 3 milliards de gourdes.


Inflation annuelle : 7,9 %
En effet, les dépenses réalisées en septembre sont très liées à l’exécution du budget rectificatif, entré en application dans le courant du mois d’août. Les parlementaires chargés de travailler sur ce document n’avaient pas cessé de mettre en question le processus d’exécution du budget de la République. Ils reprochaient notamment à l’équipe gouvernementale la lenteur qui caractérisait l’exécution du budget d’investissement.

Les statistiques publiées régulièrement par le ministère de l’Économie et des Finances sur l’état d’exécution du budget montraient effectivement que certains ministères éprouvaient des difficultés à absorber les crédits qui leur ont été alloués. Selon le ministre de l’Économie et des Finances, Daniel Dorsainvil, qui intervenait récemment au déjeuner-débat de la Amcham, le total des crédits absorbés dans le budget 2006-2007 est de l’ordre de 74 %.

Au risque certes de freiner la relance économique, la rigueur budgétaire, plus spécifiquement la compression des dépenses publiques, a au moins permis d’atteindre l’objectif fixé en matière de lutte contre l’inflation, pour l’exercice écoulé. Un taux d’inflation de 7,9 % en rythme annuel a été obtenu en septembre dernier, alors que l’objectif a été de le contenir en dessous de 9 %. Ce résultat a été atteint en dépit d’une remontée brutale de l’inflation en base mensuelle qui a pu atteindre le niveau de 1,8 % en septembre. L’inflation mensuelle moyenne calculée sur la période octobre 2006-septembre 2007 a cependant frôlé la barre des 9 %, ayant été de 8,98 %. Pour l’année 2007-2008, un taux d’inflation de 8 % est prévu pour la fin de l’exercice.

Des prévisions de recettes de 29,94 milliards de gourdes
Dans le projet de loi de finances 2007-2008 dont les crédits sont évalués à 77,66 milliards de gourdes, les prévisions de recettes courantes totalisent un montant de 29,94 milliards de gourdes contre 27,26 milliards pour les dépenses courantes. Celles-ci se subdivisent en dépenses de fonctionnement de l’Administration centrale qui s’élèvent à 25,69 milliards de gourdes et les intérêts et frais financiers (1,57 milliard). Les dépenses d’investissement se chiffrent à 48,95 milliards dont 41,73 bénéficieront du financement externe alors que la contrepartie locale n’excède pas 7,22 milliards de gourdes. Les recettes douanières prévues s’estiment à 9,26 milliards de gourdes pour l’exercice fiscal 2007-2008.

Pour l’année 2008, les autorités envisagent de maintenir une pression fiscale de 12 % contre environ 11 % en 2007. Selon le grand argentier de la République, le gouvernement poursuivra sa politique fiscale de non recours au financement de la Banque centrale. Le renforcement des administrations fiscales et douanières à travers la lutte contre la fraude fiscale et la contrebande, le renforcement des bureaux de douane de provinces et l’amélioration de leur capacité de contrôle figurent parmi les priorités de l’équipe gouvernementale, sans oublier l’augmentation de l’investissement public qui doit contribuer à faciliter les initiatives privées.
mardi 6 novembre 2007
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Source: Le Matin du 6 novembre 2007
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=9440
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