La Gouverneure générale du Canada, Michaelle Jean,
en compagnie du Génral Rick Hillier
(photo Robert Skinner, La Presse)
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(photo publiée par Radio-Canada, 28 mai 2008)
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Source: L'AUT'JOURNALLa Reine nègre
23 mai 2008
Victor-Lévy Beaulieu
Quand elle fit ses débuts comme journaliste à la télévision de Radio-Canada, Michaëlle Jean n’y obtint pas un grand succès : elle n’était pas à l’aise avec les autochtones québécois.
Maniérée, parlant une langue française à l’accent si pointu qu’elle en était toute désincarnée, Michaëlle Jean avait l’air d’une extraterrestre même si on l’appelait déjà la petite reine de Radio-Canada.
En fait, elle fitait si peu dans le décor qu’on lui confia bientôt l’animation d’une émission qui correspondait davantage à ce qu’elle était : en interviewant durant de longues entrevues les intellectuels français à la mode, elle pouvait donner la pleine mesure d’elle-même : poser peu de questions, mais intervenir souvent dans le discours de l’autre pour lui faire voir jusqu’à quel point elle était intelligente et capable de discuter aussi bien, voire mieux que lui.
Ce n’était là qu’un réflexe de colonisée, mais pourquoi Michaëlle Jean s’en serait-elle rendu compte ? Après tout, n’avait-elle pas épousé un intellectuel français qui, flirtant avec les sympathisants felquistes, faisait au Québec des films engagés et des documentaires, notamment sur Jacques Ferron ?
Une bonne prise pour le gouvernement canadian
Quand, dans la foulée du scandale des commandites, Paul Martin, premier ministre du Canada, voulut redorer au Québec la blason du Parti libéral et celui de la fonction de gouverneur-général du Canada, elle aussi entachée par le règne dépensier d’Adrienne Clarkson, il songea aussitôt à Michaëlle Jean : elle était noire, jeune, jolie, ambitieuse et, à cause de son mari, sûrement nationaliste aussi – mais nationaliste, qui ne l’est pas au Québec ?
De toute façon, Paul Martin et ses conseillers, sachant que c’est la fonction qui crée l’organe, n’entretenaient aucun doute sur Michaëlle Jean : quand on lui en donne la chance, et les billets verts du Dominion, rien de plus facile pour le colonisé que de devenir colonisateur.
Michaëlle Jean fut donc une bonne prise pour le gouvernement canadian : la petite reine noire de Radio-Canada trouva vite plus agréable de trôner dans le fauteuil à braquettes dorées du gouverneur-général du Canada, en Reine-Nègre accomplie, au service d’un régime cherchant à tout prix à faire du multiculturalisme la pierre d’assise du pays.
La nation québécoise à la Harper
L’arrivée de Stephen Harper au pouvoir n’a fait que renforcer le rôle joué jusqu’alors par Michaëlle Jean. Le Bloc québécois et le Parti québécois contribuèrent pour beaucoup dans ce renforcissement-là. Quand le Parti conservateur proposa à la Chambre des communes cette motion qui reconnaissait le Québec comme nation distincte, mais à l’intérieur d’un Canada uni, bloquistes et péquistes donnèrent leur aval.
Ils auraient dû s’opposer violemment mais n’en firent rien : la chose n’est que symbolique, dirent-ils pour se justifier, mais elle nous fait faire un pas en avant. Drôle de pas en avant que celui-là, et qui m’a convaincu une fois de plus que le Bloc québécois, loin d’être un élément politique qui nous soit profitable dans notre quête de libération, en est devenu le plus pitoyable frein.
C’est la leçon qu’il faut tirer du passage de la Reine-Nègre du Canada en France : elle n’a fait que respecter la logique qui découle de cette loi votée par la Chambre des communes sur le Québec comme nation distincte à l’intérieur d’un Canada uni ; bien sûr, Stephen Harper y a ajouté son grain de sel en élargissant la notion de nation distincte du Québec à tous les groupes canadiens-français de partout ailleurs au Canada.
On parlera désormais de nation canadienne-française, ce qu’entérineraient les auteurs du rapport Bouchard-Taylor en nous demandant d’admettre que nous ne sommes plus des Québécois de souche, mais des Québécois d’ascendance canadienne-française.
Les fédéralistes ne sont pas naïfs comme les députés du Bloc et du Parti québécois, ils savent l’importance que les symboles peuvent avoir et d’autant plus si ces symboles-là, truqués, sont acceptés par ceux-là même qui devraient les rejeter sans compromis.
Le débat qui n’a pas eu lieu
La décision du gouvernement d’Ottawa de continuer de faire la guerre en Afghanistan jusqu’en 2011 n’a pas suscité au Québec le débat qu’il aurait dû y avoir. Nous qui avons toujours été une nation pacifique, nous voilà maintenant partie prenante dans une guerre impérialiste qu’une diplomatie efficace aurait pu empêcher.
Mais de cela, Stephen Harper et la Reine-Nègre du Canada s’en lavent les mains : le Canada, pour faire plaisir à ses marchands de canon, doit devenir une puissance militaire, et on y investira 30 milliards de dollars dans les prochaines années.
La Reine-Nègre
Le voyage de la Reine-Nègre en France aurait pu pourtant apporter beaucoup d’eau au moulin des souverainistes québécois, mais pour en profiter, il leur aurait fallu aller plus loin que la niaiserie politicienne. En France, la Reine-Nègre n’a pas parlé que de la nation canadian : elle a aussi salué le courage de la France qui, prétendument au nom des droits de l’homme, a aboli l’esclavagisme en 1847.
Venant elle-même d’une nation qui a eu beaucoup à souffrir de l’esclavagisme, la Reine-Nègre aurait dû savoir qu’en France, la traite des Noirs était interdite déjà par une ordonnance royale du 8 janvier 1817. Elle aurait dû savoir et faire savoir également au président Nicolas Sarkosy que les Français se sont quand même livrés au trafic d’esclaves jusqu’à la guerre de Sécession aux États-Unis, en dépit de l’ordonnance de 1817 et de la loi de 1847.
Et s’ils ont cessé vers 1865 de faire véritablement le commerce des nègres qu’ils achetaient en Afrique, ce n’est ni par courage ni au nom du respect des droits de l’homme, mais sous la pression des colonisateurs français du Brésil et de Cuba qui y possédaient de riches plantations qu’ils avaient peur de perdre parce qu’on y importait trop de nègres et que ceux-ci risquaient de devenir bientôt une majorité qu’on ne pourrait plus contrôler.
Voilà notamment une des choses que les souverainistes auraient pu apprendre à la Reine-Nègre du Canada s’ils voulaient noircir son voyage en France.
Ils auraient pu en ajouter et assister à son retour en terre canadian en imitant les esclavagistes français quand ils faisaient commerce avec les Rois-Nègres de l’Afrique équatoriale : on leur faisait cadeau d’une couronne de roi de théâtre, pour qu’ils puissent jouer par-devers eux-mêmes et leurs sujets la grande comédie de la souveraineté, et qui était déjà celle de nations distinctes à l’intérieur d’un continent uni de force par les spéculateurs étrangers, les multinationales de l’exploitation et les marchands d’armes dont la France, si courageuse au nom des droits de l’homme, est la troisième plus grande nation productrice au monde, et probablement la première en Afrique !
Victor-Lévy Beaulieu
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Le texte ci-dessus est publié dans L'AUT'JOURNAL à l'adresse ci-après:
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http://www.lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=888
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Devant la pluie de protestations qui a suivi la publication du texte de M. Beaulieu, M. Pierre Dubuc, éditeur de L'AUT'JOURNAL, a publié la mise au point suivante:
Source: L'Aut'Journal
À propos de l’article de VLB « La reine-nègre »
26 mai 2008
Pierre Dubuc
Nous savions que le titre était choquant, voire provoquant, mais nous n’avions nullement l’intention d’insulter la communauté noire.
L’article faisait référence au concept de « roi-nègre » qui a été maintes fois utilisé au cours de l’histoire du Québec pour dénoncer ceux qui trahissaient les intérêts nationaux des « nègres blancs ». Duplessis, Bourassa, pour ne citer que ces deux-là, ont été traités de « rois nègres ». André Laurendeau a même écrit en 1958 une série d’articles sur « la théorie des rois nègres ».
Avec ce titre, l’objectif de l’article au style pamphlétaire de VLB était, avions-nous compris, de susciter un débat sur le rôle politique que s’est attribuée Michaëlle Jean.
Plutôt que de se cantonner dans un simple rôle protocolaire, comme c’était la coutume avec celles et ceux qui ont occupé auparavant cette fonction, elle est intervenue à de multiples reprises, tantôt pour légitimer la guerre en Afghanistan à laquelle s’oppose massivement la population québécoise, tantôt pour faire écho au discours chauvin de Stephen Harper sur le Québec, comme ce fut le cas lors du lancement des activités du 400e anniversaire de Québec en France.
D’ailleurs, la seule présence à ces cérémonies de la représentante de la Reine d’Angleterre – présentée de surcroît comme la descendante de Champlain – était une insulte à la nation québécoise comme l’ont souligné plusieurs commentateurs politiques.
L’article de Victor-Lévy Beaulieu critiquait aussi l’hypocrisie des célébrations marquant la fin de l’esclavage auxquelles Mme Jean s’est associée lors de son voyage en France. Nous pourrions ajouter : son enthousiasme pour Nicolas Sarkozy, un président pourtant vilipendé en Afrique et en France pour son discours sur l’Afrique prononcé à Dakar, en juillet 2007.
À notre connaissance, personne de la communauté noire de Montréal n’a critiqué ces activités de la Gouverneure générale.
Notre objectif était donc de lancer le débat sur le rôle politique de la Gouverneure générale.
Jamais, il n’a été dans nos intentions d’insulter la communauté noire. L’aut’journal a toujours combattu la discrimination, particulièrement à l’endroit des Noirs, et a toujours soutenu la communauté haïtienne.
À cet égard, rappelons que nous avons publié dans L’Apostrophe, la revue de l’aut’journal, un volumineux dossier de Michel Chossudovsky sur le coup d’État qui a délogé le président Aristide, un dossier qui met entre autres en lumière le rôle du Canada dans cette histoire. Nous avons également organisé la projection du film L’agronome, racontant la vie du journaliste haïtien Jean Dominique.
Nous faisons cette mise au point parce qu’il nous apparaît important qu’il n’y ait entre nous et la communauté noire aucun malentendu. Et en espérant que pourra vraiment avoir lieu un véritable débat sur le rôle, les activités et les positions politiques de la Gouverneure générale.
Pierre Dubuc
éditeur
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La mise au point ci-haut vient de:
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http://www.lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=880
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Voici quelques liens permettant de prendre la mesure des réactions qu'a suscitées la sortie de M. Victor-Lévy Beaulieu:
1) Radio-Canada:
Polémique: VLB écorche Michaëlle Jean
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http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2008/05/24/001-beaulieu-jean-polemique.shtml?ref=rss
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2) Cyberpresse: dimanche 25 mai 2008
Dans son blog (carnet), l'éditorialiste André Pratte publie un texte intitulé : « Les rois aigres », auquel ont réagi un très grand nombre d'internautes (plus de 70, en date du 28 mai). Vous pourrez lire ces commentaires sur le site de Cyberpresse, à la fin du papier de M. Pratte:
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http://blogues.cyberpresse.ca/edito/?p=201
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Les rois aigres
Par André Pratte
L’écrivain Victor Lévy-Beaulieu vient de commettre un texte dans lequel il s’en prend à la gouverneure générale, Michaëlle Jean, qu’il appelle «la Reine-nègre». Le texte est bourré d’insultes, à commencer bien sûr par le titre.
«Reine-nègre», cela renvoie notamment aux éditoriaux signés il y a 50 ans par le journaliste André Laurendeau, qui accusait les anglophones du Québec de fermer les yeux sur les abus de démocratie commis par Maurice Duplessis comme le faisaient les Britanniques à l’endroit des «rois nègres» de leurs colonies.
J’ai toujours été à la fois étonné et inquiet par la présence au sein du mouvement indépendantiste d’une frange substantielle chez qui la calomnie sert de principal argument. À ces militants, il ne suffit pas de critiquer le point de vue des fédéralistes. Il leur faut les insulter, mettre en cause leur honnêteté, leur amour pour le Québec. Les Québécois qui s’opposent à la séparation sont à leurs yeux des traîtres et des vendus. Ainsi, dans cette diatribe publiée dans l’Aut’Journal, VLB ne se contente pas de déplorer ou de dénoncer tel ou tel propos de Mme Jean. Non, il affirme qu’elle était une mauvaise journaliste et il l’accuse d’avoir abandonné ses convictions contre de l’argent: «Quand on lui en donne la chance, et les billets verts du Dominion, rien de plus facile pour le colonisé que de devenir colonisateur».
Lévy-Beaulieu rejoint ainsi le club des rois aigres, ces indépendantistes qui passent leur frustration en insultant ceux qui osent avoir une autre vision du Québec. Au sommet trône le cinéaste Pierre Falardeau, dont on se souvient qu’il s’était réjoui de la mort de Claude Ryan, le traitant de «bonhomme Carnaval». On y trouve aussi le prolifique Patrick Bourgeois, du journal Le Québécois. Et quelques autres, sans compter les militants qui abreuvent de courriels haineux les commentateurs fédéralistes de mon genre.
Le plus frappant, c’est que rares sont ceux, au sein du mouvement souverainiste, qui osent prendre leurs distances de ces insulteurs professionnels. Les indépendantistes sont pourtant rapides comme l’éclair quand il s’agit de dénoncer les écarts de langage commis par leurs adversaires ou les propos racistes des Don Cherry de ce monde. Et du côté fédéraliste, on laisse passer, peut-être de peur d’être à son tour visé. Quelqu’un, quelque part va-t-il défendre Michaëlle Jean?
Rendons hommage à la députée bloquiste Vivian Barbot, qui n’a pas tardé à dénoncer le texte de VLB: «C’est un parfait torchon. On peut très bien trouver que le rôle de gouverneur général est archaïque. Mais s’en prendre à la personne de façon aussi diffamatoire? Non.»
Samuel Pierre, auteur d’un ouvrage sur les Québécois d’origine haïtienne, dit avoir bien hâte de voir la réaction des Québécois d’origine canadienne-française au texte de VLB. Pour l’instant, c’est le silence…
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3) La Presse: Réaction de l'écrivain Dany Laferrière, ami de Victor-Lévy Beaulieu
Reine-nègre : une insulte !
Par Dany Laferrière
L’auteur est écrivain. Il répond ici au texte signé Victor-Lévy Beaulieu et publié dans L’Aut’journal, au sujet de la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean.
Personne n’ignore qu’au Québec on vit de symboles. On n’a qu’à toucher à notre langue, à notre fierté, à nos rêves, et même depuis peu à notre religion pour que nous nous mettions debout comme un seul être. Le moindre animateur de télévision française (Thierry Ardisson) ou écrivain (Françoise Sagan) ou académicien autrefois aimé ici (Maurice Druon) qui rigole à propos de notre accent se retrouve instantanément dans l’eau bouillante. L’homme de la rue, comme le politicien influent, ou la mondaine réagissent de la même manière sur ce délicat sujet. Voilà ce qu’on appelle un puissant symbole collectif.
Ce qui ne veut pas dire qu’on ne discute pas ici de la question de la langue. C’est notre sport national, parfois même avant le hockey. La qualité de la langue, sa place dans l’histoire, tout cela nous touche au plus haut point. J’ai su que j’étais québécois quand pour la première fois en 1982, un étranger a fait une remarque à propos de l’accent du Québec et que j’ai senti mon sang faire un vif tour dans mon corps (l’amour est physique). S’il avait raison (on a tous un accent et il est souvent étrange pour l’autre), je sentais qu’il se cachait autre chose derrière son argumentation. Le désir de blesser n’y était pas absent.
Au Québec, on vit de symboles en ignorant parfois que les autres peuvent en avoir aussi. On doit savoir que nous ne sommes pas les seuls à réagir vivement quand on touche à ce qui fait notre matière première. Nous avons l’habitude de croire, dès que nous nous installons dans une légitimité politique ou morale, que nous pouvons détruire l’autre. Le gifler, l’insulter, le traîner dans la boue. C’est un comportement d’enfant. L’adulte doit chercher plutôt à convaincre. Sauf s’il est à court d’arguments. Cela part d’un simple principe : du moment qu’on ne touche pas à la personne physique, on peut y aller comme on veut. Lynchage psychologique, lapidation symbolique, exil mental (on efface le coupable du portrait de groupe) : c’est une société qui pratique une terrifiante violence abstraite. Ce qui parfois n’est pas loin de la violence physique. On poignarde sans couteau, enlevant ainsi à la victime son premier droit : celui de se plaindre.
Depuis quelque temps, on semble avoir trouvé une expression pour désigner Michaëlle Jean, la gouverneure générale du Canada : « la reine-nègre ». On l’a appelée au début « la princesse noire » toujours dans le but d’insulter. Je le dis à cause du contexte de l’article. Car, comme vous le savez, le contexte existe. On n’est pas assez bête pour ne pas sentir une gifle. Et il n’y a pas pire gifle que quand on part de ce que vous êtes pour vous ridiculiser. C’est le principe même de la colonisation : l’humiliation. Il faut trouver un moyen à ce que l’autre ait honte de ce qu’il est. Et quand on a vécu cela, on a toujours envie spontanément de le faire subir à un autre. Est-ce une malédiction que, pour sortir de sa condition de colonisé, il faut chercher à coloniser un autre plus faible ? Je sais que le Québec a assez de force d’âme pour rompre avec ce cercle vicieux. Mais pour cela, on ne peut pas se contenter de regarder ailleurs quand quelqu’un se fait ainsi humilier dans sa personne. L’insulte publique est un acte qui regarde la collectivité. Ce silence, quand un autre dont on ne partage pas le point de vue se fait insulter, finira par anesthésier notre sensibilité profonde. L’expression « reine-nègre » est, pour moi, une insulte. Peut-être même plus. Pour se défendre, on répond que c’est une expression généralement employée contre celui qu’un État colonisateur place au pouvoir pour en faire une marionnette. Je veux bien, alors pourquoi on ne l’a pas employée pour Jeanne Sauvé ou pour personne d’autre ici ? Pourquoi comme par hasard Michaëlle Jean est noire ? Et on ose dire que c’est parce qu’elle est noire que cela provoque tant de bruits. Au pays même des symboles à ne pas toucher avec des pincettes.
lundi 26 mai 2008
//Le texte de Dany Laferrière vient du lien ci-après:
http://www.cyberpresse.ca/article/20080526/CPOPINIONS02/80526013/6737/CPACTUALITES
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