Par Gérard Bissainthe
Nous devons mettre un point final à nos discussions sur la constitution pour les raisons suivantes:
1.- Concernant cette Constitution de 1987 maintenant tout est dit. Personne n'arrive aujourd'hui, ni ne va arriver demain avec une idée nouvelle sur nos problèmes constitutionnels. Nous avons sur ces sujets fait le tour de toutes les choses connaissables. Et même de quelques autres encore.
2.- Les positions de tous sont prises et sont nettement tranchées. Certains sont d'accord sur telle interprétation de tel article. D'autres doivent au moins dire à ceux qui ne sont pas de leur avis: "We must agree to disagree." Et le dire le plus poliment possible.
3.- Comme je l'ai écrit récemment, ayons la sagesse de reconnaître que c'est "le Pouvoir" qui décide de l'interprétation qu'il fait donner à la Constitution. Et le Pouvoir le fait avec tout l'arbitraire qui caractérise un Etat qui ne peut pas être de droit, puisqu'il est régi par la force internationale sous les dehors, les pompes et les œuvres tellement sympathiques de la Minustah. Si, par exemple, il vous vient à l'idée d'aller dire à Préval que Boulos a raison, il vous répondra tout simplement (et il dira la même chose parlant de quiconque avec lequel il est en désaccord): "Combien de divisions a Boulos?"
4.- Nous sommes devenus à ce point aveugles que nous ne voyons même pas les manœuvres les plus énormes. Après 21 ans que se pose la question de la double nationalité, le Premier Ministre vient de dire récemment, avec une remarquable originalité, qu'il va nommer une commission pour étudier la question. Personne n'a applaudi à son sens de l'humour et de la galéjade. Certains y ont même vu un pas dans la bonne direction. Si chaque 21 ans nous faisons un pas de cette envergure, notre pays va bientôt être partagé en deux camps: le camp de ceux qui diront qu'à ce rythme il y a beaucoup de chances que dans mille ans, en l’an 3008, le problème de la double nationalité sera définitivement résolu; on parlera alors du camp des Optimistes Légalistes Millénaristes. Un autre camp sera le camp des Eternels Pessimistes qui se diront que ce problème ne sera jamais résolu.
5.- Au moins je salue la logique d'Antonio Pinchinat qui rétorque à Harry Fouché: "I do not grasp the NEED FOR A NATIONAL ARMY". M. Harry Fouché (probablement, par le nom, un Capois, donc un monsieur intelligent) doit bien constater que nous avons une excellente "INTERNATIONAL ARMY", qui tous les jours ouvrables avec une irréprochable conscience professionnelle, "from 9 to 5" protège nos personnes et nos biens, et sans doute aussi, dans la foulée, nos frontières.
Gérard Bissainthe
3 avril 2008
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