samedi 12 avril 2008

Le cri de la raison

Les actuels troubles sociaux prouvant l'incapacité et la non volonté de l'État à moderniser le pays et à apporter des réponses rapides et adéquates pour satisfaire valablement les attentes des couches les plus vulnérables de la population, interpellent les citoyennes et citoyens que nous sommes. Face aux dangers auxquels la nation est exposée, il est urgent d'oeuvrer pour un État et des institutions républicaines pouvant mériter la confiance de la population.
Le Pouvoir Exécutif et les corps constitués doivent être en mesure d'agir vite en posant des actes concrets, des gestes qui envoient un signal clair quant au choix sans transiger de l'ordre et de l'État de droit. Le Chef de l'État doit puiser dans les instruments offerts par la Constitution, en concertation avec le Premier Ministre, les Chambres législatives et les forces politiques pour trouver la porte de sortie qui nous ramène dans le processus démocratique.
Quand les vies et les biens sont menacés, l'État, garant de l'ordre, doit se porter au devant de la sauvegarde et du respect de la propriété privée. Les problèmes engendrés par la cherté de la vie ne sauraient en aucune façon servir de prétexte pour justifier le pillage, les actes de vandalisme, les agressions physiques et les menaces contre les institutions publiques et les entreprises privées. Ce n'est pas dans l'anarchie que nous construirons l'ambiance propice au développement du commerce et de l'industrie, aux investissements qui apporteront les emplois, les revenus aux travailleurs potentiels ni la croissance et le progrès économique à notre pays.
Le Pouvoir Exécutif doit tout faire pour que force demeure à la loi. L'anarchie actuelle dans les rues des villes d'Haïti est une expression sans détournement de la perte de confiance d'une grande partie de la population en ses mandataires comme en ses dirigeants. Quand le pouvoir quitte les institutions démocratiques pour s'exprimer anarchiquement dans la rue avec toutes les possibilités de dérive et de récupération, l'État, sans tergiverser, agit en extrême urgence pour envoyer aux citoyens les signaux convenables quant à sa détermination imperturbable de maintenir le pays sur les rails de la démocratie et du respect de la légalité.
Si l'État est incapable d'assumer pleinement ses fonctions régaliennes fondamentales, il tombe en déficit de légitimité, jette le pays dans les bras du chaos et l'expose à toutes sortes d'aventures.
Les instances chargées de la sécurité publique doivent assumer pleinement leur rôle pour contribuer à la création d'un environnement politique et social stable, condition indispensable à la mobilisation du capital au profit de l'investissement, de la création d'emplois, de la modernisation du pays, du progrès social et de la croissance soutenue.

Le pouvoir Exécutif doit présenter à la nation un plan clair et public qui indique les choix et orientations du gouvernement pour les trois années qui restent à courir du mandat présidentiel. Nous devons passer des promesses à la concrétisation des projets qui transformeront les difficiles réalités du peuple haïtien.
Le pays attend du Parlement le refus de certaines pratiques de corruption pour que les élus soient vraiment en pouvoir de contrôler, sans complaisance, l'action de l'Exécutif pour éviter que naisse dans l'esprit du citoyen toute interprétation de l'inutilité et du dysfonctionnement des institutions et couper court à toute tentation d'expression et de manifestation de la démocratie dite directe.
Il nous semble urgent que le Pouvoir, sans entraves idéologiques ou partis pris personnel, pose les fondements du renforcement de la force publique nationale pour que notre pays récupère à terme, toutes ses fonctions de souveraineté.
Le Pays attend surtout que nos politiciens, de tout bord, travaillent à mettre fin à deux cents ans de pratiques de clientélisme, de népotisme et de corruption, pratiques qui, ces dernières décennies, ont corrompu des couches entières de la population. La jeunesse de ce pays ne peut et ne doit plus supporter le spectacle abrutissant de ces politiciens voulant comme prouver la non nécessité de la formation intellectuelle et donc de l'excellence.
Haïti doit montrer à ses citoyens et au reste du monde sa capacité de moderniser sa Justice pour la rendre apte à demander des comptes à chacun de ses ressortissants et à tous ceux qui vivent sur son territoire sans distinction de richesse, de classe, de rang ou d'influence d'aucune sorte. L'ère de l'impunité doit finir pour que l'État de droit naisse enfin, qu'il grandisse, et qu'il soit capable de garantir à chacun de nous désormais justiciable, l'égalité dans la justice.
Notre pays, aujourd'hui, doit faire le choix du développement durable, la voie conforme pour reconstruire la dignité par l'effort individuel, l'incorporation de la force de travail dans une activité croissante de création de richesses. C'est là une condition indispensable au développement du respect du bien d'autrui, de l'amour du travail, la démarche rationnelle pour l'accumulation de biens, le plaisir de la possession et le goût de la propriété patiemment construite à la sueur de son front.
Enfin, pour sortir de la misère, du chômage et du sous-développement, les autorités haïtiennes doivent indiquer au pays et au monde entier leur stratégie, dans une volonté de mobilisation des ressources tant locales qu'étrangères pour le développement de partenariats viables. Ceux-ci, tout en profitant des atouts de notre pays, contribueront à mettre les Haïtiennes et les Haïtiens au travail en leur faisant goûter aux bienfaits du pouvoir d'achat et aux autres avantages de revenus stables, de l'épargne, de l'acquisition des biens et services.
Notre pays a droit au bien-être social, à la paix, à la concorde et à la stabilité.
Vive Haïti dans l'ordre, la justice, le travail !
Suivent les signatures :
Gary Victor
Kesner Pharel
Odette Roy Fombrun
Patrice Dumont
Hérold Jean-François
Pour authentification, contactez Hérold Jean-François au 37275570 - 35575214
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Sources: Haiti-nation, courriel de Robert Bénodin, 12 avril 2008

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