mardi 29 avril 2008

Répondre à l'appel du peuple

Plusieurs personnes pensent que M. Ericq Pierre serait le choix du Président Préval et pensent qu'il ne sera pas ratifié par le Parlement.

D'autres pensent plutôt que M. Ericq Pierre aurait reçu l'appui de quelques pays «amis» d'Haïti dont l'Argentine, pour ne nommer que le moins puissant d'entre eux.

Je me situe dans cette deuxième catégorie de personnes.

Un Premier ministre s'en va, un autre s'en vient. Et pour combien de temps ? Et les vrais problèmes d'Haïti restent non résolus, non posés même !
Oui, pour combien de temps ? Car il ne me semble pas que le nouveau gouvernement pourra satisfaire les demandes de la population exprimées au cours des émeutes de la faim.
Les mois et années qui vont suivre ne seront pas faciles tant pour les gouvernants que pour les gouvernés. Il faudra sans aucun doute possible que l'on « s'accroche au bastingage », car on ne pourra pas « naje pou sòti ».

Il me paraît opportun que les autorités du pays mettent en application l'idée du Dr. Turneb Delpé: une conférence nationale, si nous voulons poser les bases d'un nouveau pays que nous n'avons jamais osé concevoir depuis le lendemain de notre indépendance. Nous avons préféré assassiner notre héros ! Nous préférons détruire la pays, sans jamais nous entendre pour le bâtir. J'ai déjà comparé Haïti à un tas de pierres sur lequel se battent des clics de voyous. (Aujoud'hui, l'expression "tas de pierres" pourrait être remplacée par "favelas").

J'avais longtemps considéré que la solution des problèmes d'Haïti passait par un pouvoir fort ayant à sa tête un homme fort de la trempe du bon Roi Henri Christophe : une dictature éclairée, quoi ? Mais il serait impossible que la succession de ces pouvoirs forts se fasse sans heurts et sans discontinuités, comblées par des périodes crises nécessitant parfois l'intervention d'un arbitre étranger, d'une force étrangère.

Aujourd'hui, avec le renversement du gouvernement d'Alexis par le Sénat (une bonne chose en soi dans l'exercice de la démocratie), je finis par comprendre que le Système parlementaire fort, qui fonctionne dans bon nombre de démocraties, est peut-être la seule voie qui pourrait sortir Haïti de ses crises quasi permanentes.

Dans ce Système parlementaire fort, il y aurait deux pouvoirs indépendants l'un de l'autre: le Pouvoir législatif et le Pouvoir judiciaire.

Du Pouvoir législatif, à la fin de chaque période d'élections législatives, sortirait un gouvernement dont le Premier ministre serait le chef (élu) du parti qui aurait recueilli le plus grand nombre de sièges au Parlement. Il formerait le gouvernement avec des ministres choisis parmi les députés élus de son parti ou de la coalition de partis (si le sien n'a pas la majorité absolue des sièges).

Le Président de la République serait choisi (sans élection présidentielle, mais nommé) par le Premier ministre et ratifié par le Parlement, par exemple. Ce serait un poste de prestige, comme c'est le cas aujourd'hui dans certains pays démocratiques (par exemple, le Canada, Israël).
Avec un tel système de gouvernement, la décentralisation du pouvoir au profit des dix Départements et des 140 Communes de la République aurait une chance d'aboutir.

En définitive, j'en arrive à la conclusion qu'une solution aux problèmes d'Haïti ne serait jamais trouvée par une équipe technico-politico-bourgeoise (une clique, une «tribu» comme dirait le père de la révolution tranquille haïtienne, le Dr. gérard Étienne) à la tête d'un pouvoir fort basé à Port-au-Prince. Mais une solution durable, bénéfique pour tous, pourrait être trouvée à l'intérieur d'une démocratie parlementaire fort qui travaillerait étroitement avec des pouvoirs régionaux et locaux élus pour servir le peuple.
Une solution durable, bénéfique pour tous, ne pourrait être trouvée qu'avec la participation de tous dans la recherche de cette solution. On ne devrait pas sousestimer la capacité du peuple à trouver une solution à ses problèmes. On devrait donc donner au peuple l'opportunité de participer à la recherche d'une solution à ses problèmes.
Au 21e siècle, le Pouvoir Central en Haïti sera un Pouvoir parlementaire fort ou ne sera pas; la Décentralisation du pouvoir au niveau des Collectivités territoriales sera effective ou ne sera pas.

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