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Le Forum libre du jeudi 17 avril en cours a consacré sa 188e édition au débat sur la cherté de la vie. Pour compenser l’absence de trois des quatre intervenants, dont Camille Charlmers et Maguy Durcé, prévus au programme, Madame Svletana Alexandre, une représentante des mouvements de femme a rejoint l’économiste Jean-Claude Paulvin pour constituer le panel, aux côtés d’Arnold Antonin, le modérateur.
Le Forum libre du jeudi 17 avril en cours a consacré sa 188e édition au débat sur la cherté de la vie. Pour compenser l’absence de trois des quatre intervenants, dont Camille Charlmers et Maguy Durcé, prévus au programme, Madame Svletana Alexandre, une représentante des mouvements de femme a rejoint l’économiste Jean-Claude Paulvin pour constituer le panel, aux côtés d’Arnold Antonin, le modérateur.
Le thème en discussions a été retenu bien avant les émeutes de la faim qu’a connues Haïti, a souligné Arnold Antonin, directeur du Centre Pétion Bolivar, l’institution qui organise les Forums libres du jeudi. Mais ces émeutes ont augmenté davantage l’intérêt pour le débat dans ce contexte de cacophonie où, ici et là, des voix s’élèvent pour dire comment, à leur façon, il faut s’attaquer au problème de la cherté de la vie. Il se lisait un air de déception sur le visage de certains participants qui s’attendaient à une confrontation des idées entre l’économiste Jean Claude Paulvin et l’altermondialiste Camille Charlmers. De toute façon, les participants ont, dans l’ensemble, joué leur partition et contribué à donner vie aux débats.
Le président de l’Association haïtienne des économistes (AHE), Jean Claude Paulvin a abordé la problématique de la cherté de la vie sous l’angle économique.
Dans un premier temps, il en a identifié trois groupes de déterminants : les déterminants conjoncturels, les déterminants macroéconomiques et les déterminants structurels.
L’inflation – hausse généralisée du niveau des prix – est le déterminant conjoncturel majeur. Haïti étant une petite économie ouverte, la tendance des prix domestiques suit l’évolution des prix sur le marché international. Les fluctuations de prix sur les marchés extérieurs se répercutent sur l’économie nationale compte tenu du poids des importations dans la consommation locale. C’est ce qui est arrivé pour les produits pétroliers et les produits céréaliers, a soutenu Jean Claude Paulvin.
Au niveau des déterminants macroéconomiques, le président de l’AHE a considéré le déficit budgétaire et le déficit de la balance commerciale. Quand les dépenses de l’État excèdent ses recettes, il doit recourir à d’autres sources de financement. En général, c’est la Banque centrale qui lui vient en soutien en émettant une plus grande quantité de monnaie. Quand le volume de monnaie en circulation dépasse le niveau de la production réelle, les conditions sont créées pour une augmentation du niveau général des prix.
Le troisième groupe de déterminants, évoqué par l’économiste, renvoie aux stratégies économiques appliquées. Il a pris en exemple la baisse des tarifs douaniers dans l’économie haïtienne – les premières mesures en ce sens remontent à plus de vingt ans – qui, jusqu’à présent, ont des impacts sur la structure des prix.
Les mesures de politiques à appliquer devraient être, selon Jean Claude Paulvin, structurelles et structurantes. Il suggère la mise en place de politiques de création d’emplois et la modernisation des structures administratives de l’État pour un meilleur accès aux services publics. Jean Claude Paulvin se montre catégoriquement opposé à la subvention des prix des produits pétroliers sur le marché pétrolier. «Si j’avais à choisir, j’opterais de préférence pour une augmentation des prix en vue de porter les gens à baisser leur consommation. » La meilleure option, aux yeux de M. Paulvin, revient à moderniser le système du transport en commun.
La présentation de Madame Svletana Alexandre était surtout limitée à quelques considérations sur les difficultés des chefs de ménages pour donner à manger au sein de la famille.
La séance s’est terminée par une phase de questions-réponses. Certains participants ont exprimé leur désaccord avec la position de l’intervenant principal, Jean Claude Paulvin, sur l’augmentation des prix de l’essence et avec sa suggestion de remplacer les taps-taps par des bus plus modernes.
mercredi 30 avril 2008//
//Source:
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=12570
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